25-03-2024, 04:07 PM
— S'il vous plait messieurs du calme. Charles, ce que ce jeune homme a dit est vrai. Il est plus mature que toi, du Haut de ses 13 ans. Et toi, jeune homme, même si je partage ce que tu as dit, tu dois le respect à ton grand-père. Et ce n'est pas en nous déchirant entre nous que nous règlerons cette histoire.
Un serviteur toqua, ouvrit la porte et fit un signe à la reine.
— Je crois que vous connaissez tous mes petits fils, William et Henry. Ils sont arriver, si nous allions les rejoindre.
La reine se leva et on la suivit. On entra dans un autre salon où William et Henry, qui discutaient, se levèrent à l'entrée de leur grand-mère. Ils s'approchèrent d’elle, échangèrent quelques mots avec elle et lui firent la bise. Puis ils allèrent voir leur grand-père et leur père.
— William, Henry ,vous connaissez les Petits Ducs si je ne m’abuse. Il s'avère qu'ils sont aussi vos neveux.
— Vous plaisantez Grand-mère ?
— J'aimerais William mais, non, je ne plaisante pas le moins du monde. Ce soir votre père va faire son mea culpa lors d'une interview où il annoncera avoir eu des relations sexuelles avec Rose dont le mariage était chancelant à l'époque et qu'ils se sont séparés très rapidement. Il dira n'avoir appris la vérité qu'avec les tests ADN. Il présentera ses excuses à Arthur et il annoncera être le grand-père des deux garçons.
Et, un jour ou deux plus tard, j'annoncerai que j'invite les garçons et leur père afin de les présenter à la famille. J'espère que ça calmera les médias.
— Mère, permettez-moi de me retirer. Je dois aller préparer mon interview de ce soir.
— Charles, votre interview est déjà prête. Mon secrétaire particulier a dû la donner au votre. Ne la changez pas d'un iota. Vous verrez elle est toute en finesse. Si tout se passe comme prévu, ça devrait calmer les choses… enfin, on verra ce que donnera la suite des évènements.
La reine avait l'air embarrassée et confuse dans ses explications. Charles n'insista pas et partit. Puis la reine prit congés de nous et on rentra chez Victoria. William et Henry restèrent manger avec leurs grands-parents.
— Je ne sais pas ce qu'il y a dans la déclaration mais Elisabeth était confuse quand elle a voulu répondre à Charles. Elle voulait lui dire quelque chose, mais elle ne l'a pas fait, je présume à cause de notre présence.
— Tu crois qu'il y a anguille sous roche, grand-mère ?
— C’est possible. On n'a plus qu'à attendre ce soir la déclaration de Charles.
À son habitude, Caroline avait fait ce que les jumeaux aimaient. On mangeait, quand James arriva avec le téléphone.
— Madame, je sais que vous n'aimez pas être dérangée pendant le repas mais il m’est impossible de ne pas vous passer cet appel.
Un peu courroucée, Victoria répondit. Elle écouta plus qu'elle ne parla et raccrocha.
— Ça venait du palais. Cet après-midi, la reine nous envoie son tailleur. Elle veut que tous les quatre vous ayez des costumes anglais sur vous lors de votre présentation officielle à la famille.
— On va avoir droit à la queue de pie et au Haut de forme ?
— Non, Chip, tu vas avoir droit à un costume 3 pièces et des chaussures assorties en cuir.
— On ne va même pas pouvoir avoir des baskets ?
— Heu, non, pas vraiment.
— Pffff ! Tu vois Gus, je te l'avais dit, ça commence.
— Ça ne va pas vous tuer non plus de mettre un costume.
— On ne pourrait pas mettre nos kilts, nous on préfèrerait.
— La reine vous envoie son tailleur pour vous faire des costumes, alors ce que la reine veut, Dieu le veut !
— Vive la République !
C'est Gus qui venait de crier ça et ça nous fit éclater de rire. Puis on alla faire une promenade digestive dans le parc.
— Mamé, la prochaine fois qu'on viendra, tu crois qu'on pourra venir avec Rémus et Romulus ?
— Il faudra que je me renseigne. Je suppose qu'ils sont vaccinés mais je ne connais pas la loi pour les animaux. Personnellement, je les aime bien et je n'y vois pas d’inconvénient.
— Cool. On pourra venir avec Laszlo, aussi ?
— Qui est Laszlo ?
— Il habite avec nous à Carnon et sa maman était des Fourches, elle est allé en classe avec notre oncle Antho et c’est notre ami.
— La maison est grande, il y a de nombreuses chambres alors, s'il est votre ami, il est le bienvenu ici. Il parle anglais, au moins ?
— Oui, quand même. Après, lui il a l'accent américain.
— Nul n'est parfait mais il est quand même le bienvenu chez moi.
— Au fait Victoria est-ce-que les analyses génétiques de la famille ont permis de trouver un donneur pour le gamin ?
— Oui, en effet, et lui aussi a un demi-frère. Mais la famille n'étant pas au premier plan, cela restera un secret de famille. Rentrons, maintenant, il va bientôt être l'heure du thé.
On regagna la maison - en fait, le château ou le manoir, serait un nom plus adapté.
— Les jumeaux, vous voulez bien aller dire à Caroline de nous servir le thé au petit salon ?
— On y va Mamé. Tu nous accompagnes Papa ?
— Vous avez peur de vous perdre ?
— N'importe quoi ! C'est juste que Caroline veut te demander un truc.
— D’accord, j’arrive.
Quand on entra dans la cuisine Caroline, James et un jeune gars regardaient l'écran d'un ordinateur.
— Hey Pat, ça va ? On ne savait pas que tu étais là.
— Salut Gus, salut Chip, bonjour monsieur.
— Pa, c'est Patrick le fils de Caroline et de James.
— Enchanté Patrick et moi c'est Jean-François, pas monsieur.
— Vous avez lu l'article qu'il y a sur les familles royales européennes ? C'est chaud bouillant.
Et nous voilà tous les six à lire l’article. Déjà le titre était provocateur : les royautés européennes (en caractères gras et qui tenait toute la ligne) puis dessous en plus petit ''où l'art de se reproduire entre cousins''. Il expliquait que pour sauver un jeune garçon qui avait besoin d'une greffe de moelle osseuse, sa majesté, reine d'Angleterre, avait demandé à tous les descendants de la reine Victoria de bien vouloir faire un test ADN afin de savoir si l'un d'eux serait compatible avec le jeune homme.
Puis il disait qu'il s'était procuré les tests et qu'il les avait fait analyser par un spécialiste. Le premier scandale qu'il dévoilait était celui du jeune homme qui avait un demi-frère ignoré, retrouvé dans sa propre famille – il ne l’avait pas épargné, hélas - mais qu'un scandale énorme allait suivre. Et que lui impliquait la famille royale anglaise.
— Bé, vous regardez quoi ? Victoria se demande ce que vous faites.
— Oups ! désolé Hans, viens lire l’article. Au fait Caroline, Victoria nous a dit de te dire que c'était l'heure du thé.
— Je m'en occupe immédiatement.
— Pat, tu peux m'envoyer le lien de l'article sur mon mail, je voudrais le faire lire à Victoria.
— Je te fais ça Hans.
— Pat, tu viens boire le thé avec nous ?
— Non, Gus, je suis venu montrer l'article à mes parents. J'ai entrainement tout à l’heure. Vous revenez quand, les petits ducs ?
— Bientôt, on croit. Surement pour les vacances de Toussaint. Mais on n'est pas sûrs encore.
— Ok, à plus.
— Je vous apporte le thé de suite.
Hans s'était connecté et montrait l'article à Victoria. Plus elle le lisait plus elle devenait blême. Une fois qu'elle l'eut fini elle alla téléphoner et revint après.
— Hans peux-tu envoyer le lien sur cette adresse mail ?
— Oui, je fais ça tout de suite.
— En objet tu mets en rouge ''urgent Victoria''
— voilà, c'est fait.
— Si on buvait le thé maintenant ?
On attendit 20 h. Les jumeaux firent une partie d’échec. Victoria partit plusieurs fois dans la pièce d'à côté pour répondre au téléphone. Et chaque fois elle en revenait plus agacée que la fois précédente. La dernière fois on l'entendit murmurer ''Elle ne mérite pas ça'‘.
Quelques minutes avant 20 h on mit la télé en route en s'installant au salon. Le présentateur annonça l'interview du prince Charles et s'assit en face de lui.
— Votre seigneurie, à la suite d’une série d'articles concernant les tests ADN effectués sur les familles royales européennes et les descendants de la reine Victoria, vous avez des révélations à faire.
— Ce ne sont pas des révélations mais des précisions que je voudrais donner. Comme vous le savez c'est pour sauver un jeune garçon de la leucémie que nous avons tous acceptés de nous y soumettre. Je vous annonce qu'une personne est compatible avec lui et que très rapidement le prélèvement de moelle osseuse sera effectué.
— Si j'en crois mes sources il s'agit du demi-frère de ce garçon. Demi-frère ignoré du reste de la famille et fils d'une cousine au troisième degré de cet homme.
— C'est exact, en effet.
— Votre seigneurie connaissiez-vous l'existence de votre fille ?
Charles resta un moment silencieux avant de répondre
— Ce n'est qu'à l'analyse des tests ADN qu'on a appris son ascendance.
— Cette personne est décédée, si je ne m'abuse, mais elle a eu des jumeaux qui sont potentiellement vos héritiers, cette dame étant née quelques années avant William. L'ainé des jumeaux est donc susceptible d’être notre futur souverain.
— Nous en reparlerons plus tard. William est et restera l'héritier légitime du trône.
— Pourriez-vous nous en dire plus sur votre relation avec lady Rose, puisqu'il s'agit d’elle.
— À l'époque je ne fréquentais pas encore Diana. Camilla venait une fois de plus de me dire qu'elle ne voulait pas de mon amour parce qu'elle voulait rester fidèle à son époux.
À la même époque le mariage de Rose et d'Arthur battait de l’aile. Lors d'une soirée Rose m'a fait des avances et j'y ai lâchement cédé. Nous nous sommes revus plusieurs fois, je voulais rompre avec Rose, lui dire que notre relation devait cesser mais elle faisait tout pour que je cède à ses avances.
— Votre relation a duré combien de temps votre seigneurie ?
— Moins de six mois, épisodiquement, puis j'ai rencontré Diana et j'ai rompu définitivement. Peu de temps après les choses se sont arrangées entre Rose et Arthur. Et quelques mois plus tard naissait une petite fille dans leur foyer.
— Vous n'avez pas pensé qu'elle pouvait être votre fille ?
— Non, jamais.
— Connaissez-vous vos petits-enfants ?
— Je ne les ai jamais rencontrés. Je vais bientôt les inviter à venir me voir afin que nous fassions connaissance et les présenter à la famille royale.
— Mais votre seigneurie, ils ont déjà été présentés à sa Majesté. Elle les a intronisés duc il y a quelques années.
— En effet, mais à cette époque nous ne savions pas qu'ils étaient mes petits-fils. Comme je vous l'ai déjà dit, ce n'est qu'à l'analyse des tests ADN que j'ai appris la vérité sur eux.
— Pouvons-nous revenir sur votre affirmation comme quoi William est et restera votre héritier au trône ?
C'est à partir de là qu'il commença à s'embrouiller dans ses explications, à se contredire, à médire au sujet de Rose qu'il fit passer pour une femelle bonobo en rut. Plus il parlait plus il s’enfonçait. Finalement il s'excusa publiquement auprès d'Arthur pour l'avoir trompé et la fin de l'interview se termina en queue de poisson.
Il y eut ensuite un débat entre plusieurs personnes et le prince Charles en prit plein la gueule. Le lendemain un journal satirique faisait sa couverture avec une photo du prince Charles tirée de l'interview avec en gros titre ''Et dire qu'il sera notre roi'‘.
Devant l'interview catastrophique de Charles la reine intervint dès le lendemain. Elle annonça qu'elle non plus n'était au courant des frasques de son fils avec Rose, qu'elle n'avait appris qu'avec les résultats des tests ADN qu'elle avait deux arrière-petits-enfants, qu'elle les avait contactés pour les inviter à Buckingham Palace, très rapidement. Et comme il s'agissait d'une déclaration il n'y eut pas de questions. Pareil, après sa déclaration fut analysée, disséquée, et le même journal satirique mettait à la une le lendemain une photo de la reine et en gros titre ''elle aussi nous ment'‘.
On ne fit aucun commentaire sur tout ce qui avait été dit. Victoria s'était enfermée dans le silence. Le dimanche matin le tailleur de la reine vint prendre nos mesures et nous montra un choix de tissus restreint. Les jumeaux choisirent un gris souris et nous un gris anthracite. Le bottier de la reine l'accompagnait et il était désolé de n'avoir que peu de temps pour fabriquer nos chaussures surtout qu'il n'y aurait pas d'essayage avant la rencontre officielle avec la famille royale.
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Un serviteur toqua, ouvrit la porte et fit un signe à la reine.
— Je crois que vous connaissez tous mes petits fils, William et Henry. Ils sont arriver, si nous allions les rejoindre.
La reine se leva et on la suivit. On entra dans un autre salon où William et Henry, qui discutaient, se levèrent à l'entrée de leur grand-mère. Ils s'approchèrent d’elle, échangèrent quelques mots avec elle et lui firent la bise. Puis ils allèrent voir leur grand-père et leur père.
— William, Henry ,vous connaissez les Petits Ducs si je ne m’abuse. Il s'avère qu'ils sont aussi vos neveux.
— Vous plaisantez Grand-mère ?
— J'aimerais William mais, non, je ne plaisante pas le moins du monde. Ce soir votre père va faire son mea culpa lors d'une interview où il annoncera avoir eu des relations sexuelles avec Rose dont le mariage était chancelant à l'époque et qu'ils se sont séparés très rapidement. Il dira n'avoir appris la vérité qu'avec les tests ADN. Il présentera ses excuses à Arthur et il annoncera être le grand-père des deux garçons.
Et, un jour ou deux plus tard, j'annoncerai que j'invite les garçons et leur père afin de les présenter à la famille. J'espère que ça calmera les médias.
— Mère, permettez-moi de me retirer. Je dois aller préparer mon interview de ce soir.
— Charles, votre interview est déjà prête. Mon secrétaire particulier a dû la donner au votre. Ne la changez pas d'un iota. Vous verrez elle est toute en finesse. Si tout se passe comme prévu, ça devrait calmer les choses… enfin, on verra ce que donnera la suite des évènements.
La reine avait l'air embarrassée et confuse dans ses explications. Charles n'insista pas et partit. Puis la reine prit congés de nous et on rentra chez Victoria. William et Henry restèrent manger avec leurs grands-parents.
— Je ne sais pas ce qu'il y a dans la déclaration mais Elisabeth était confuse quand elle a voulu répondre à Charles. Elle voulait lui dire quelque chose, mais elle ne l'a pas fait, je présume à cause de notre présence.
— Tu crois qu'il y a anguille sous roche, grand-mère ?
— C’est possible. On n'a plus qu'à attendre ce soir la déclaration de Charles.
À son habitude, Caroline avait fait ce que les jumeaux aimaient. On mangeait, quand James arriva avec le téléphone.
— Madame, je sais que vous n'aimez pas être dérangée pendant le repas mais il m’est impossible de ne pas vous passer cet appel.
Un peu courroucée, Victoria répondit. Elle écouta plus qu'elle ne parla et raccrocha.
— Ça venait du palais. Cet après-midi, la reine nous envoie son tailleur. Elle veut que tous les quatre vous ayez des costumes anglais sur vous lors de votre présentation officielle à la famille.
— On va avoir droit à la queue de pie et au Haut de forme ?
— Non, Chip, tu vas avoir droit à un costume 3 pièces et des chaussures assorties en cuir.
— On ne va même pas pouvoir avoir des baskets ?
— Heu, non, pas vraiment.
— Pffff ! Tu vois Gus, je te l'avais dit, ça commence.
— Ça ne va pas vous tuer non plus de mettre un costume.
— On ne pourrait pas mettre nos kilts, nous on préfèrerait.
— La reine vous envoie son tailleur pour vous faire des costumes, alors ce que la reine veut, Dieu le veut !
— Vive la République !
C'est Gus qui venait de crier ça et ça nous fit éclater de rire. Puis on alla faire une promenade digestive dans le parc.
— Mamé, la prochaine fois qu'on viendra, tu crois qu'on pourra venir avec Rémus et Romulus ?
— Il faudra que je me renseigne. Je suppose qu'ils sont vaccinés mais je ne connais pas la loi pour les animaux. Personnellement, je les aime bien et je n'y vois pas d’inconvénient.
— Cool. On pourra venir avec Laszlo, aussi ?
— Qui est Laszlo ?
— Il habite avec nous à Carnon et sa maman était des Fourches, elle est allé en classe avec notre oncle Antho et c’est notre ami.
— La maison est grande, il y a de nombreuses chambres alors, s'il est votre ami, il est le bienvenu ici. Il parle anglais, au moins ?
— Oui, quand même. Après, lui il a l'accent américain.
— Nul n'est parfait mais il est quand même le bienvenu chez moi.
— Au fait Victoria est-ce-que les analyses génétiques de la famille ont permis de trouver un donneur pour le gamin ?
— Oui, en effet, et lui aussi a un demi-frère. Mais la famille n'étant pas au premier plan, cela restera un secret de famille. Rentrons, maintenant, il va bientôt être l'heure du thé.
On regagna la maison - en fait, le château ou le manoir, serait un nom plus adapté.
— Les jumeaux, vous voulez bien aller dire à Caroline de nous servir le thé au petit salon ?
— On y va Mamé. Tu nous accompagnes Papa ?
— Vous avez peur de vous perdre ?
— N'importe quoi ! C'est juste que Caroline veut te demander un truc.
— D’accord, j’arrive.
Quand on entra dans la cuisine Caroline, James et un jeune gars regardaient l'écran d'un ordinateur.
— Hey Pat, ça va ? On ne savait pas que tu étais là.
— Salut Gus, salut Chip, bonjour monsieur.
— Pa, c'est Patrick le fils de Caroline et de James.
— Enchanté Patrick et moi c'est Jean-François, pas monsieur.
— Vous avez lu l'article qu'il y a sur les familles royales européennes ? C'est chaud bouillant.
Et nous voilà tous les six à lire l’article. Déjà le titre était provocateur : les royautés européennes (en caractères gras et qui tenait toute la ligne) puis dessous en plus petit ''où l'art de se reproduire entre cousins''. Il expliquait que pour sauver un jeune garçon qui avait besoin d'une greffe de moelle osseuse, sa majesté, reine d'Angleterre, avait demandé à tous les descendants de la reine Victoria de bien vouloir faire un test ADN afin de savoir si l'un d'eux serait compatible avec le jeune homme.
Puis il disait qu'il s'était procuré les tests et qu'il les avait fait analyser par un spécialiste. Le premier scandale qu'il dévoilait était celui du jeune homme qui avait un demi-frère ignoré, retrouvé dans sa propre famille – il ne l’avait pas épargné, hélas - mais qu'un scandale énorme allait suivre. Et que lui impliquait la famille royale anglaise.
— Bé, vous regardez quoi ? Victoria se demande ce que vous faites.
— Oups ! désolé Hans, viens lire l’article. Au fait Caroline, Victoria nous a dit de te dire que c'était l'heure du thé.
— Je m'en occupe immédiatement.
— Pat, tu peux m'envoyer le lien de l'article sur mon mail, je voudrais le faire lire à Victoria.
— Je te fais ça Hans.
— Pat, tu viens boire le thé avec nous ?
— Non, Gus, je suis venu montrer l'article à mes parents. J'ai entrainement tout à l’heure. Vous revenez quand, les petits ducs ?
— Bientôt, on croit. Surement pour les vacances de Toussaint. Mais on n'est pas sûrs encore.
— Ok, à plus.
— Je vous apporte le thé de suite.
Hans s'était connecté et montrait l'article à Victoria. Plus elle le lisait plus elle devenait blême. Une fois qu'elle l'eut fini elle alla téléphoner et revint après.
— Hans peux-tu envoyer le lien sur cette adresse mail ?
— Oui, je fais ça tout de suite.
— En objet tu mets en rouge ''urgent Victoria''
— voilà, c'est fait.
— Si on buvait le thé maintenant ?
On attendit 20 h. Les jumeaux firent une partie d’échec. Victoria partit plusieurs fois dans la pièce d'à côté pour répondre au téléphone. Et chaque fois elle en revenait plus agacée que la fois précédente. La dernière fois on l'entendit murmurer ''Elle ne mérite pas ça'‘.
Quelques minutes avant 20 h on mit la télé en route en s'installant au salon. Le présentateur annonça l'interview du prince Charles et s'assit en face de lui.
— Votre seigneurie, à la suite d’une série d'articles concernant les tests ADN effectués sur les familles royales européennes et les descendants de la reine Victoria, vous avez des révélations à faire.
— Ce ne sont pas des révélations mais des précisions que je voudrais donner. Comme vous le savez c'est pour sauver un jeune garçon de la leucémie que nous avons tous acceptés de nous y soumettre. Je vous annonce qu'une personne est compatible avec lui et que très rapidement le prélèvement de moelle osseuse sera effectué.
— Si j'en crois mes sources il s'agit du demi-frère de ce garçon. Demi-frère ignoré du reste de la famille et fils d'une cousine au troisième degré de cet homme.
— C'est exact, en effet.
— Votre seigneurie connaissiez-vous l'existence de votre fille ?
Charles resta un moment silencieux avant de répondre
— Ce n'est qu'à l'analyse des tests ADN qu'on a appris son ascendance.
— Cette personne est décédée, si je ne m'abuse, mais elle a eu des jumeaux qui sont potentiellement vos héritiers, cette dame étant née quelques années avant William. L'ainé des jumeaux est donc susceptible d’être notre futur souverain.
— Nous en reparlerons plus tard. William est et restera l'héritier légitime du trône.
— Pourriez-vous nous en dire plus sur votre relation avec lady Rose, puisqu'il s'agit d’elle.
— À l'époque je ne fréquentais pas encore Diana. Camilla venait une fois de plus de me dire qu'elle ne voulait pas de mon amour parce qu'elle voulait rester fidèle à son époux.
À la même époque le mariage de Rose et d'Arthur battait de l’aile. Lors d'une soirée Rose m'a fait des avances et j'y ai lâchement cédé. Nous nous sommes revus plusieurs fois, je voulais rompre avec Rose, lui dire que notre relation devait cesser mais elle faisait tout pour que je cède à ses avances.
— Votre relation a duré combien de temps votre seigneurie ?
— Moins de six mois, épisodiquement, puis j'ai rencontré Diana et j'ai rompu définitivement. Peu de temps après les choses se sont arrangées entre Rose et Arthur. Et quelques mois plus tard naissait une petite fille dans leur foyer.
— Vous n'avez pas pensé qu'elle pouvait être votre fille ?
— Non, jamais.
— Connaissez-vous vos petits-enfants ?
— Je ne les ai jamais rencontrés. Je vais bientôt les inviter à venir me voir afin que nous fassions connaissance et les présenter à la famille royale.
— Mais votre seigneurie, ils ont déjà été présentés à sa Majesté. Elle les a intronisés duc il y a quelques années.
— En effet, mais à cette époque nous ne savions pas qu'ils étaient mes petits-fils. Comme je vous l'ai déjà dit, ce n'est qu'à l'analyse des tests ADN que j'ai appris la vérité sur eux.
— Pouvons-nous revenir sur votre affirmation comme quoi William est et restera votre héritier au trône ?
C'est à partir de là qu'il commença à s'embrouiller dans ses explications, à se contredire, à médire au sujet de Rose qu'il fit passer pour une femelle bonobo en rut. Plus il parlait plus il s’enfonçait. Finalement il s'excusa publiquement auprès d'Arthur pour l'avoir trompé et la fin de l'interview se termina en queue de poisson.
Il y eut ensuite un débat entre plusieurs personnes et le prince Charles en prit plein la gueule. Le lendemain un journal satirique faisait sa couverture avec une photo du prince Charles tirée de l'interview avec en gros titre ''Et dire qu'il sera notre roi'‘.
Devant l'interview catastrophique de Charles la reine intervint dès le lendemain. Elle annonça qu'elle non plus n'était au courant des frasques de son fils avec Rose, qu'elle n'avait appris qu'avec les résultats des tests ADN qu'elle avait deux arrière-petits-enfants, qu'elle les avait contactés pour les inviter à Buckingham Palace, très rapidement. Et comme il s'agissait d'une déclaration il n'y eut pas de questions. Pareil, après sa déclaration fut analysée, disséquée, et le même journal satirique mettait à la une le lendemain une photo de la reine et en gros titre ''elle aussi nous ment'‘.
On ne fit aucun commentaire sur tout ce qui avait été dit. Victoria s'était enfermée dans le silence. Le dimanche matin le tailleur de la reine vint prendre nos mesures et nous montra un choix de tissus restreint. Les jumeaux choisirent un gris souris et nous un gris anthracite. Le bottier de la reine l'accompagnait et il était désolé de n'avoir que peu de temps pour fabriquer nos chaussures surtout qu'il n'y aurait pas d'essayage avant la rencontre officielle avec la famille royale.
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