NDA J’ai de nouveau pris du retard avec ce récit mais j’ai des circonstances atténuantes : j’ai écrit plusieurs nouvelles pour « À chacun son histoire » et je vous invite à les lire, si ce n’est pas déjà fait, ainsi que celles des autres auteurs.
Chapitre 3 - La Grosse Pomme (11)
Vendredi 16 juillet 1965, New York, NY
Au début du repas, les deux Américains ne parlaient pas beaucoup, ils semblaient impressionnés par la nuée de serveurs qui leur apportaient de nombreuses assiettes. Par curiosité, ils commandèrent aussi un verre de vin, ils n’en avaient jamais bu, seulement de la bière. Ils apprécièrent et abandonnèrent le Pepsi ou le Coke.
— C’est mieux, dit Koen, il y a trop de sucre dans ces sodas, le vin est plus sain.
— Tu dis ça ? s’étonna Frédéric. Et les alcooliques, anonymes ou pas ?
— Bu avec modération, cela va de soi, il n’y a que le sperme qui se consomme sans modération.
Dennis demanda :
— Vous avez eu des problèmes avec vos parents lorsque vous leur avez annoncé que vous étiez homosexuels ?
— Oui, moi, dit Urbain, mais je ne vais pas gâcher la soirée en racontant ma vie.
— Ma mère a deviné ! s’exclama Gary.
— Je sais, fit Dennis, ma mère m’a dit que ta mère lui avait dit qu’elle pensait que tu étais gay.
— Elle voulait te mettre en garde ? Te dissuader de sortir avec moi ?
— Non, pas de souci, elle a aussi dit à ta mère qu’elle pensait que j’étais gay.
— Tu l’as confirmé ?
— Non, pas besoin de mots entre nous, on s’est compris.
— Vous avez de la chance, dit Dominique, vous avez des parents très tolérants.
— Ils savent que les YMCA sont restés des lieux de rencontre pour les homosexuels, les interdictions du début du siècle ont été vite oubliées. Il y avait donc un risque, une chance plutôt, de nous laisser participer à ce camp où l’on se baigne nu. Et j’ai un oncle qui l’est, même s’il n’est jamais sorti du placard.
— Nous habitons à New York City, ajouta Gary, pas dans un trou perdu du Kansas, cette ville a la plus grande communauté homosexuelle du pays.
— Vous semblez bien renseignés à ce sujet, dit Daniel.
— Dennis lit tous les jours le New York Times et se tient au courant de l’actualité. Nous avons beaucoup discuté de cela pendant le camp, nous voulions être surs de ne pas faire fausse route en entamant une relation homosexuelle.
— Exact, dit Dennis, entre nous deux il y a beaucoup plus qu’une simple envie de baiser.
Gary et Dennis racontèrent ensuite toute leur enfance et leur vie dans cette ville de New York. Koen prit des notes au cas où il pourrait écrire un article avec leurs photos naturistes dans le magazine dont il était censé être le journaliste. Il posa des questions au sujet du système de santé américain.
À la fin du repas, ils décidèrent de rester un moment à l’hôtel pour écouter des jazzmen qui animaient la soirée au bar.
— Nous sommes fatigués, dit Gary, nous allons nous retirer dans notre chambre.
— Encore merci pour tout, ajouta Dennis.
— Vous ne voulez pas encore boire un verre ? dit Koen. Ou danser avec Dom ? Elle danse mieux que moi.
— Je préférerais danser avec toi pour voir si ça te fait bander.
— On pourrait essayer dans votre chambre après.
— Non Koen, dit Frédéric, tu ne passeras pas la nuit avec eux. On ne va pas vous retenir plus longtemps si vous êtes fatigués, bonne nuit !
Les jeunes gens prirent congé et se dirigèrent vers l’ascenseur.
— Il est marrant ce Koen, fit Gary.
— Sans-gêne, heureusement que son ami le remet à l’ordre. Tu veux dormir ou faire autre chose ?
— Je pourrais peindre.
— Tu n’as pas pris ton matériel.
— Ou regarder la télévision. Pour une fois que je pourrais choisir moi-même le programme.
— Sans me demander mon avis ?
— Ouais. Si on commence déjà à se disputer comme un vieux couple, c’est mal parti.
Gary et Dennis entrèrent dans la chambre, ils furent surpris par les lumières allumées. Ils réalisèrent que la femme de chambre avait passé pour préparer les lits et changer les serviettes. Il faisait frais car elle avait aussi remis en marche la climatisation. La télévision était allumée. Dennis éteignit tout, sauf les lampes de chevet. Les deux amis enlevèrent veste, cravate et chaussures..
— Ce sera plus agréable comme cela, dit-il à Gary. Tu as pris ton pyjama ?
— Oui, je pense que ma mère l’a mis dans mon sac, avec les capotes, j’ai failli les oublier. Et toi ?
— J’ai préparé mon sac moi-même, ma mère ne met plus les pieds dans ma chambre.
— Même pas pour la nettoyer ?
— Non, elle dit que je suis assez grand pour m’en occuper. La dernière fois où elle est entrée j’étais en train de me branler, couché sur mon lit, j’étais absorbé par mes fantasmes et je ne l’ai pas entendue frapper. Elle a pensé que je n’étais pas là.
— Assez gênant de se faire prendre en flagrant délit… Elle t’a fait une remarque ?
— Même pas, elle est repartie en riant. Ça faisait des années qu’elle n’avait pas vu ma bite, elle aurait pu au moins me faire un compliment, me dire qu’elle était plus grosse et plus belle que celle de mon père.
— Chez moi, je ne me cache pas lorsque je sors à poil de la salle de bain, dit Gary, et elle m’accompagne toujours chez le médecin.
— Ça me fait penser à quelque chose : je vais mettre l’écriteau « ne pas déranger » à la poignée de la porte, au cas où la femme de chambre reviendrait et qu’on serait à poil.
— Elle doit avoir vu beaucoup d’hommes dans cette tenue.
— Je ne veux rien risquer, elle pourrait déposer plainte. Je n’aimerais pas me retrouver en garde à vue avec un flic qui m’inspecte le trou du cul.
— Ça te ferait bander ?
— Sais pas, on ne parle pas de cela dans les romans policiers.
Dennis fit ce qu’il avait dit, puis se dirigea vers la fenêtre pour contempler les rues de la ville encore très animées malgré l’heure tardive.
— C’est bien insonorisé, dit-il, j’ai à peine entendu les sirènes d’une voiture de police.
— Mieux que dans nos appartements, fit Gary, c’est une autre perspective de voir la ville de si haut, ils ont eu une bonne idée de nous inviter dans cet hôtel. On aurait aussi pu le faire chez nous puisque nos parents savent.
— On piquera l’écriteau « ne pas déranger » en partant, cela fera un souvenir et ma mère n’entrera pas lorsque nous serons les deux ensemble.
Ils se rapprochèrent l’un de l’autre.
— Tu mets un slip sous ton pyjama ? demanda Dennis.
— Non, et toi ?
— Oui, j’en mets un, ma mère pense que c’est plus hygiénique.
— Pourquoi m’as-tu posé la question ?
— Je vais voir ta bite lorsque tu te changeras.
— Tu l’a déjà vue, il me semble, dit Gary en riant, elle n’a pas grossi depuis cet après-midi.
— Dommage, ce serait mieux si l’on pouvait remonter le temps, faire comme si l’on découvrait nos corps pour la première fois.
— Pour cela, tu devrais écrire des romans, imaginer chaque fois d’autres personnages.
Chapitre 3 - La Grosse Pomme (11)
Vendredi 16 juillet 1965, New York, NY
Au début du repas, les deux Américains ne parlaient pas beaucoup, ils semblaient impressionnés par la nuée de serveurs qui leur apportaient de nombreuses assiettes. Par curiosité, ils commandèrent aussi un verre de vin, ils n’en avaient jamais bu, seulement de la bière. Ils apprécièrent et abandonnèrent le Pepsi ou le Coke.
— C’est mieux, dit Koen, il y a trop de sucre dans ces sodas, le vin est plus sain.
— Tu dis ça ? s’étonna Frédéric. Et les alcooliques, anonymes ou pas ?
— Bu avec modération, cela va de soi, il n’y a que le sperme qui se consomme sans modération.
Dennis demanda :
— Vous avez eu des problèmes avec vos parents lorsque vous leur avez annoncé que vous étiez homosexuels ?
— Oui, moi, dit Urbain, mais je ne vais pas gâcher la soirée en racontant ma vie.
— Ma mère a deviné ! s’exclama Gary.
— Je sais, fit Dennis, ma mère m’a dit que ta mère lui avait dit qu’elle pensait que tu étais gay.
— Elle voulait te mettre en garde ? Te dissuader de sortir avec moi ?
— Non, pas de souci, elle a aussi dit à ta mère qu’elle pensait que j’étais gay.
— Tu l’as confirmé ?
— Non, pas besoin de mots entre nous, on s’est compris.
— Vous avez de la chance, dit Dominique, vous avez des parents très tolérants.
— Ils savent que les YMCA sont restés des lieux de rencontre pour les homosexuels, les interdictions du début du siècle ont été vite oubliées. Il y avait donc un risque, une chance plutôt, de nous laisser participer à ce camp où l’on se baigne nu. Et j’ai un oncle qui l’est, même s’il n’est jamais sorti du placard.
— Nous habitons à New York City, ajouta Gary, pas dans un trou perdu du Kansas, cette ville a la plus grande communauté homosexuelle du pays.
— Vous semblez bien renseignés à ce sujet, dit Daniel.
— Dennis lit tous les jours le New York Times et se tient au courant de l’actualité. Nous avons beaucoup discuté de cela pendant le camp, nous voulions être surs de ne pas faire fausse route en entamant une relation homosexuelle.
— Exact, dit Dennis, entre nous deux il y a beaucoup plus qu’une simple envie de baiser.
Gary et Dennis racontèrent ensuite toute leur enfance et leur vie dans cette ville de New York. Koen prit des notes au cas où il pourrait écrire un article avec leurs photos naturistes dans le magazine dont il était censé être le journaliste. Il posa des questions au sujet du système de santé américain.
À la fin du repas, ils décidèrent de rester un moment à l’hôtel pour écouter des jazzmen qui animaient la soirée au bar.
— Nous sommes fatigués, dit Gary, nous allons nous retirer dans notre chambre.
— Encore merci pour tout, ajouta Dennis.
— Vous ne voulez pas encore boire un verre ? dit Koen. Ou danser avec Dom ? Elle danse mieux que moi.
— Je préférerais danser avec toi pour voir si ça te fait bander.
— On pourrait essayer dans votre chambre après.
— Non Koen, dit Frédéric, tu ne passeras pas la nuit avec eux. On ne va pas vous retenir plus longtemps si vous êtes fatigués, bonne nuit !
Les jeunes gens prirent congé et se dirigèrent vers l’ascenseur.
— Il est marrant ce Koen, fit Gary.
— Sans-gêne, heureusement que son ami le remet à l’ordre. Tu veux dormir ou faire autre chose ?
— Je pourrais peindre.
— Tu n’as pas pris ton matériel.
— Ou regarder la télévision. Pour une fois que je pourrais choisir moi-même le programme.
— Sans me demander mon avis ?
— Ouais. Si on commence déjà à se disputer comme un vieux couple, c’est mal parti.
Gary et Dennis entrèrent dans la chambre, ils furent surpris par les lumières allumées. Ils réalisèrent que la femme de chambre avait passé pour préparer les lits et changer les serviettes. Il faisait frais car elle avait aussi remis en marche la climatisation. La télévision était allumée. Dennis éteignit tout, sauf les lampes de chevet. Les deux amis enlevèrent veste, cravate et chaussures..
— Ce sera plus agréable comme cela, dit-il à Gary. Tu as pris ton pyjama ?
— Oui, je pense que ma mère l’a mis dans mon sac, avec les capotes, j’ai failli les oublier. Et toi ?
— J’ai préparé mon sac moi-même, ma mère ne met plus les pieds dans ma chambre.
— Même pas pour la nettoyer ?
— Non, elle dit que je suis assez grand pour m’en occuper. La dernière fois où elle est entrée j’étais en train de me branler, couché sur mon lit, j’étais absorbé par mes fantasmes et je ne l’ai pas entendue frapper. Elle a pensé que je n’étais pas là.
— Assez gênant de se faire prendre en flagrant délit… Elle t’a fait une remarque ?
— Même pas, elle est repartie en riant. Ça faisait des années qu’elle n’avait pas vu ma bite, elle aurait pu au moins me faire un compliment, me dire qu’elle était plus grosse et plus belle que celle de mon père.
— Chez moi, je ne me cache pas lorsque je sors à poil de la salle de bain, dit Gary, et elle m’accompagne toujours chez le médecin.
— Ça me fait penser à quelque chose : je vais mettre l’écriteau « ne pas déranger » à la poignée de la porte, au cas où la femme de chambre reviendrait et qu’on serait à poil.
— Elle doit avoir vu beaucoup d’hommes dans cette tenue.
— Je ne veux rien risquer, elle pourrait déposer plainte. Je n’aimerais pas me retrouver en garde à vue avec un flic qui m’inspecte le trou du cul.
— Ça te ferait bander ?
— Sais pas, on ne parle pas de cela dans les romans policiers.
Dennis fit ce qu’il avait dit, puis se dirigea vers la fenêtre pour contempler les rues de la ville encore très animées malgré l’heure tardive.
— C’est bien insonorisé, dit-il, j’ai à peine entendu les sirènes d’une voiture de police.
— Mieux que dans nos appartements, fit Gary, c’est une autre perspective de voir la ville de si haut, ils ont eu une bonne idée de nous inviter dans cet hôtel. On aurait aussi pu le faire chez nous puisque nos parents savent.
— On piquera l’écriteau « ne pas déranger » en partant, cela fera un souvenir et ma mère n’entrera pas lorsque nous serons les deux ensemble.
Ils se rapprochèrent l’un de l’autre.
— Tu mets un slip sous ton pyjama ? demanda Dennis.
— Non, et toi ?
— Oui, j’en mets un, ma mère pense que c’est plus hygiénique.
— Pourquoi m’as-tu posé la question ?
— Je vais voir ta bite lorsque tu te changeras.
— Tu l’a déjà vue, il me semble, dit Gary en riant, elle n’a pas grossi depuis cet après-midi.
— Dommage, ce serait mieux si l’on pouvait remonter le temps, faire comme si l’on découvrait nos corps pour la première fois.
— Pour cela, tu devrais écrire des romans, imaginer chaque fois d’autres personnages.
Pour des récits plus anciens indisponibles sur Slygame, voir le lien ci-dessous :
Récits de Lange128 indisponibles sur Slygame
Récits de Lange128 indisponibles sur Slygame