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C’était l’heure du repas, ils retrouvèrent les parents de Maël à la salle à manger, celui-ci leur dit immédiatement :
— Vous saviez tout…
— Oui, répondit le Capitaine, nous savions dès le début que les extraterrestres envisageaient de retourner sur la Terre, cela a facilité le choix d’avoir un enfant car nous savions que nous nous reverrions tous un jour.
— Mais il fallait attendre 20 ans.
— Le temps est relatif, ce qui est fait est fait, ils n’ont pas encore trouvé de machine qui inverse sa flèche malgré leur technologie.
— N’en parlons plus, fit Maël, et considérons l’avenir puisque c’est la seule direction possible.
— Vous rentrez quand ? demanda Natacha au Capitaine.
— Après le dessert. J’espère que vous viendrez me dire au revoir.
Ils prirent le temps de découvrir de nouveaux mets et de boire la dernière bouteille de vin conservée dans la capsule temporelle.
— Attention, fit Mehdi au Capitaine, vous devez boire avec modération, il pourrait y avoir un contrôle de la police képlérienne.
— Bah, je mettrai le pilotage automatique. Et toi, ta religion ne t’interdit pas de boire de l’alcool ?
— Je n’y prends plus garde, elle m’interdirait aussi des relations sexuelles avec des hommes.
— Heureusement que les mentalités ont évolué depuis le siècle passé et que plus aucun pays ne considère l’homosexualité comme un crime.
— Nous avons facilité cette transition par de discrètes interventions, dit Ludivien, c’était indispensable pour passer à la phase C.
Ils commandèrent les desserts en choisissant les plus colorés.
— J’aurais une question, fit Maël, vous n’avez pas d’autre nom pour votre planète que le numéro d’ordre 1.1.1 ?
— Oui, répondit sa mère, elle a un autre nom que l’on pourrait traduire par Uppruna dans l’alphabet latin.
— Et quand partons-nous pour Uppruna ?
— Quand vous voudrez, dit Ludivien, mes bagages sont déjà à bord du vaisseau, et vous, vous n’avez rien.
— C’est une sensation un peu bizarre de partir pour un si long voyage sans aucun effet personnel, dit Natacha.
— Et nue comme au jour de ta naissance. Si vous voulez, on peut d’abord aller baiser au bord du bassin pour décompresser.
— J’ai eu ma dose pour aujourd’hui, fit Maël. Dommage qu’on ne puisse pas le faire dans le vaisseau.
— Pourquoi ne pourrait-on pas le faire ?
— Parce que nous serons en stase.
— C’est une ancienne technologie pour les planètes de type B, nos vaisseaux sont bien plus confortables, plus de stase pour les voyages supra-luminiques.
— Mais il doit y avoir une pesanteur artificielle.
— On peut la désactiver temporairement. Vous verrez tout cela, le voyage va durer l’équivalent de quelques jours terrestres et nous ferons même une escale.
— Dans une autre base ?
— Non, sur une planète de type D ouverte au tourisme, on l’appelle Sodoma. J’ai pensé qu’elle pourrait vous intéresser, elle est sur notre route et le détour est minime, quelques dizaines de millions d’ua. (ua : unité astronomique). Nous devons de toute façon nous ravitailler.
— Elle a de beaux paysages ? demanda Mehdi.
— Non, que des déserts, mais ses habitants sont très accueillants et ouverts, grands et beaux, une évolution intéressante.
— Ce n’est finalement pas très astreignant d’être Veilleur.
— Nous sommes une civilisation hédoniste, ne l’oublie pas, les machines travaillent à notre place.
Après avoir bu un café, Ludivien salua les quelques personnes présentes dans la salle, puis ils suivirent des couloirs et arrivèrent devant la porte d’un sas.
— C’est là que nous sommes entrés, dit Mehdi.
— Exact, dit l’Upprunien, vous pouvez mettre tous vos habits dans ce bac de recyclage.
Les jeunes gens se déshabillèrent tandis que les parents de Maël échangeaient un long baiser. Il y avait moins d’émotion que si la séparation avait été définitive, elle ne durerait que l’équivalent de quelques mois terrestres. Le Capitaine finit par se déshabiller aussi, Maël était troublé de le voir nu, comme le supérieur qu’il avait été et comme le père qu’il serait. Il avait un corps plutôt banal, poilu, et même sa bite n’était pas si grosse que Maël l’aurait imaginée. Il serra son fils dans ses bras, puis entra dans le sas, fit un signe de la main ; la porte se referma.
— Nous n’entrons pas avec lui ? demanda Mehdi.
— Non, nous passerons dans un tube pressurisé pour aller à notre vaisseau.
— Pourquoi avons-nous dû enlever nos habits ?
— On nous en donnera d’autres, et nous devons faire quelques contrôles sanitaires avant de monter.
— Une analyse de sperme pour les hommes ? questionna Natacha.
— Désolé, ce n’est pas cette fois que tu verras tes compagnons se faire branler par un robot. Ça te plairait ?
— Mon petit côté voyeuse…
Ils regardèrent sur un écran le Capitaine qui revêtait sa combinaison avec l’aide de robots, celles de Natacha et de Mehdi étaient déjà dans la jeep. Le vide se fit et il sortit de l’autre côté du sas après un dernier signe de la main. La mère de Maël embrassa son fils, lui souhaita un bon voyage et s’en alla.
— Je n’ai pas encore vraiment réalisé que j’ai des parents, dit celui-ci.
— Il te faudra du temps, dit Ludivien, tout a été beaucoup trop rapide, mais ton père doit ramener le vaisseau sur la Terre, il ne peut pas rester plus longtemps.
Ils entrèrent ensuite dans un autre local, passèrent dans une cabine de douche puis furent soumis, l’un après l’autre, aux mêmes examens que Maël avait eus à son arrivée. Aucun ne présentait de signes de maladie et ils furent autorisés à poursuivre leur chemin dans un tube qui montait. Par des fenêtres, ils pouvaient voir qu’ils se trouvaient dans un immense hangar avec plusieurs vaisseaux de forme ovoïde, de différentes grandeurs, posés sur des structures métalliques.
— Ils servent à la fois au transport de voyageurs et de marchandises, expliqua Ludivien. Le nôtre sera petit, une capacité maximale de 10 personnes plus l’équipage.
— Il y aura un équipage ? demanda Mehdi.
— Six personnes : deux pilotes, deux stewards et deux techniciens.
— Il n’y a pas de Capitaine ?
— Non, c’est l’IA du vaisseau qui l’est.
Ils entrèrent dans le vaisseau, accueillis par l’équipage au complet, trois femmes et trois hommes qui avaient un uniforme composé d’un pantalon bleu foncé et d’un tee-shirt bleu clair, une plaquette sur leur poitrine indiquait leur nom et leur fonction. L’un d’eux prit la parole, Ludivien traduisit :
— Vous avez de la chance, le vaisseau a la meilleure IA de tout l’univers et le meilleur pilote, sans fausse modestie, il s’appelle Galaxor. Je vais faire les présentations.
Maël eut l’impression que Galaxor était plus intéressé par leurs bites que par leurs noms. Il regarda longuement celle de Mehdi.
— Nous sommes prêts, ajouta-t-il, les sorties de secours sont indiquées en vert.
— Elles sortent où ? demanda Mehdi. Dans le vide ?
— Non, dans une chaloupe, il suffit d’entrer, les femmes et les enfants d’abord, et de prier, si vous croyez à un dieu. Le reste est automatique. On viendra vous chercher dans un délai raisonnable.
— Ça arrive souvent ?
— Jamais, à ma connaissance. Vous devez prendre place dans les sièges pour le départ, c’est obligatoire. À moins que nous ne préfériez faire pipi et passer un habit avant.
— Ce serait préférable, dit Ludivien, mais pas de branlettes devant le pissoir, le compte à rebours a commencé.
C’était l’heure du repas, ils retrouvèrent les parents de Maël à la salle à manger, celui-ci leur dit immédiatement :
— Vous saviez tout…
— Oui, répondit le Capitaine, nous savions dès le début que les extraterrestres envisageaient de retourner sur la Terre, cela a facilité le choix d’avoir un enfant car nous savions que nous nous reverrions tous un jour.
— Mais il fallait attendre 20 ans.
— Le temps est relatif, ce qui est fait est fait, ils n’ont pas encore trouvé de machine qui inverse sa flèche malgré leur technologie.
— N’en parlons plus, fit Maël, et considérons l’avenir puisque c’est la seule direction possible.
— Vous rentrez quand ? demanda Natacha au Capitaine.
— Après le dessert. J’espère que vous viendrez me dire au revoir.
Ils prirent le temps de découvrir de nouveaux mets et de boire la dernière bouteille de vin conservée dans la capsule temporelle.
— Attention, fit Mehdi au Capitaine, vous devez boire avec modération, il pourrait y avoir un contrôle de la police képlérienne.
— Bah, je mettrai le pilotage automatique. Et toi, ta religion ne t’interdit pas de boire de l’alcool ?
— Je n’y prends plus garde, elle m’interdirait aussi des relations sexuelles avec des hommes.
— Heureusement que les mentalités ont évolué depuis le siècle passé et que plus aucun pays ne considère l’homosexualité comme un crime.
— Nous avons facilité cette transition par de discrètes interventions, dit Ludivien, c’était indispensable pour passer à la phase C.
Ils commandèrent les desserts en choisissant les plus colorés.
— J’aurais une question, fit Maël, vous n’avez pas d’autre nom pour votre planète que le numéro d’ordre 1.1.1 ?
— Oui, répondit sa mère, elle a un autre nom que l’on pourrait traduire par Uppruna dans l’alphabet latin.
— Et quand partons-nous pour Uppruna ?
— Quand vous voudrez, dit Ludivien, mes bagages sont déjà à bord du vaisseau, et vous, vous n’avez rien.
— C’est une sensation un peu bizarre de partir pour un si long voyage sans aucun effet personnel, dit Natacha.
— Et nue comme au jour de ta naissance. Si vous voulez, on peut d’abord aller baiser au bord du bassin pour décompresser.
— J’ai eu ma dose pour aujourd’hui, fit Maël. Dommage qu’on ne puisse pas le faire dans le vaisseau.
— Pourquoi ne pourrait-on pas le faire ?
— Parce que nous serons en stase.
— C’est une ancienne technologie pour les planètes de type B, nos vaisseaux sont bien plus confortables, plus de stase pour les voyages supra-luminiques.
— Mais il doit y avoir une pesanteur artificielle.
— On peut la désactiver temporairement. Vous verrez tout cela, le voyage va durer l’équivalent de quelques jours terrestres et nous ferons même une escale.
— Dans une autre base ?
— Non, sur une planète de type D ouverte au tourisme, on l’appelle Sodoma. J’ai pensé qu’elle pourrait vous intéresser, elle est sur notre route et le détour est minime, quelques dizaines de millions d’ua. (ua : unité astronomique). Nous devons de toute façon nous ravitailler.
— Elle a de beaux paysages ? demanda Mehdi.
— Non, que des déserts, mais ses habitants sont très accueillants et ouverts, grands et beaux, une évolution intéressante.
— Ce n’est finalement pas très astreignant d’être Veilleur.
— Nous sommes une civilisation hédoniste, ne l’oublie pas, les machines travaillent à notre place.
Après avoir bu un café, Ludivien salua les quelques personnes présentes dans la salle, puis ils suivirent des couloirs et arrivèrent devant la porte d’un sas.
— C’est là que nous sommes entrés, dit Mehdi.
— Exact, dit l’Upprunien, vous pouvez mettre tous vos habits dans ce bac de recyclage.
Les jeunes gens se déshabillèrent tandis que les parents de Maël échangeaient un long baiser. Il y avait moins d’émotion que si la séparation avait été définitive, elle ne durerait que l’équivalent de quelques mois terrestres. Le Capitaine finit par se déshabiller aussi, Maël était troublé de le voir nu, comme le supérieur qu’il avait été et comme le père qu’il serait. Il avait un corps plutôt banal, poilu, et même sa bite n’était pas si grosse que Maël l’aurait imaginée. Il serra son fils dans ses bras, puis entra dans le sas, fit un signe de la main ; la porte se referma.
— Nous n’entrons pas avec lui ? demanda Mehdi.
— Non, nous passerons dans un tube pressurisé pour aller à notre vaisseau.
— Pourquoi avons-nous dû enlever nos habits ?
— On nous en donnera d’autres, et nous devons faire quelques contrôles sanitaires avant de monter.
— Une analyse de sperme pour les hommes ? questionna Natacha.
— Désolé, ce n’est pas cette fois que tu verras tes compagnons se faire branler par un robot. Ça te plairait ?
— Mon petit côté voyeuse…
Ils regardèrent sur un écran le Capitaine qui revêtait sa combinaison avec l’aide de robots, celles de Natacha et de Mehdi étaient déjà dans la jeep. Le vide se fit et il sortit de l’autre côté du sas après un dernier signe de la main. La mère de Maël embrassa son fils, lui souhaita un bon voyage et s’en alla.
— Je n’ai pas encore vraiment réalisé que j’ai des parents, dit celui-ci.
— Il te faudra du temps, dit Ludivien, tout a été beaucoup trop rapide, mais ton père doit ramener le vaisseau sur la Terre, il ne peut pas rester plus longtemps.
Ils entrèrent ensuite dans un autre local, passèrent dans une cabine de douche puis furent soumis, l’un après l’autre, aux mêmes examens que Maël avait eus à son arrivée. Aucun ne présentait de signes de maladie et ils furent autorisés à poursuivre leur chemin dans un tube qui montait. Par des fenêtres, ils pouvaient voir qu’ils se trouvaient dans un immense hangar avec plusieurs vaisseaux de forme ovoïde, de différentes grandeurs, posés sur des structures métalliques.
— Ils servent à la fois au transport de voyageurs et de marchandises, expliqua Ludivien. Le nôtre sera petit, une capacité maximale de 10 personnes plus l’équipage.
— Il y aura un équipage ? demanda Mehdi.
— Six personnes : deux pilotes, deux stewards et deux techniciens.
— Il n’y a pas de Capitaine ?
— Non, c’est l’IA du vaisseau qui l’est.
Ils entrèrent dans le vaisseau, accueillis par l’équipage au complet, trois femmes et trois hommes qui avaient un uniforme composé d’un pantalon bleu foncé et d’un tee-shirt bleu clair, une plaquette sur leur poitrine indiquait leur nom et leur fonction. L’un d’eux prit la parole, Ludivien traduisit :
— Vous avez de la chance, le vaisseau a la meilleure IA de tout l’univers et le meilleur pilote, sans fausse modestie, il s’appelle Galaxor. Je vais faire les présentations.
Maël eut l’impression que Galaxor était plus intéressé par leurs bites que par leurs noms. Il regarda longuement celle de Mehdi.
— Nous sommes prêts, ajouta-t-il, les sorties de secours sont indiquées en vert.
— Elles sortent où ? demanda Mehdi. Dans le vide ?
— Non, dans une chaloupe, il suffit d’entrer, les femmes et les enfants d’abord, et de prier, si vous croyez à un dieu. Le reste est automatique. On viendra vous chercher dans un délai raisonnable.
— Ça arrive souvent ?
— Jamais, à ma connaissance. Vous devez prendre place dans les sièges pour le départ, c’est obligatoire. À moins que nous ne préfériez faire pipi et passer un habit avant.
— Ce serait préférable, dit Ludivien, mais pas de branlettes devant le pissoir, le compte à rebours a commencé.
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