23-09-2023, 06:25 PM
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Ce fut très rapide, le robot nettoya la zone avec un liquide désinfectant et anesthésiant, fit une incision, farfouilla dans les fesses de Maël puis sutura la plaie avec un pansement.
— Tu as ta nouvelle puce, on ne verra plus la cicatrice dans quelques jours, dit Ludivien.
Maël se sentit à ce moment-là définitivement lié à la planète d’origine de sa mère, sa vie avait basculé. Avait-il eu le choix ? Pas vraiment, « on » avait tout fait pour qu’il fût là au bon moment et qu’il acceptât, les mystérieuses IA l’avaient sélectionné, ses parents avaient certainement aussi eu leur mot à dire. Il ne savait pas quel serait son destin, un simple Veilleur comme il y en avait des centaines ? des milliers ? ou aurait-il un autre rôle à jouer ? L’avenir le dirait, il avait encore tant à apprendre.
Natacha et Mehdi reçurent aussi une puce. Ludivien leur remit ensuite une petite plaquette en titane bleu sur laquelle étaient gravés un sigle et leur nom dans les deux alphabets, celui de leur pays d’origine sur la Terre, cyrillique, latin ou arabe, et celui de la planète extraterrestre.
— L’insigne des Veilleurs, dit-il.
— On doit le porter en permanence ? demanda Natacha.
— Non, ce n’est qu’un souvenir de ce passage, c’est la puce qui vous ouvrira les portes, au propre comme au figuré.
— Y aura-t-il un uniforme à porter ? demanda Mehdi.
— Pas ici. Sur notre planète, ce sera nécessaire à certains endroits, comme ce l’était lors de votre formation sur la Terre, mais ce sera plutôt un vêtement de travail. Vous pouvez vous rhabiller, les vacances sont finies, nous avons du travail.
— Et c’est bien payé ce métier ? demanda Natacha. Ce point n’était pas précisé sur le contrat.
— Nous n’avons pas d’argent, répondit Ludivien, la preuve que notre civilisation a atteint un haut niveau.
Les nouveaux Veilleurs remirent les habits qu’ils avaient reçu, ils pourraient en faire confectionner d’autres selon leurs désirs plus tard. Maël accrocha la plaquette sur sa poitrine. Ils sortirent de la chambre et se rendirent dans la salle de conférences. Ludivien leur projeta des dias en leur donnant des explications :
— Je vais commencer par vous expliquer la classification des planètes que nous avons colonisées. Au début, elles sont de niveau A, c’est-à-dire que la surveillance est passive, les interventions sont rarissimes. Cela peut durer des siècles, certaines planètes ne dépassent jamais ce niveau. Ça se complique lorsque les habitants ont atteint un niveau technologique qui leur permet de mettre en danger la survie même de leur espèce.
— Comme l’armement atomique ou le dérèglement climatique, fit Maël.
— Exactement, la planète passe au niveau B, une surveillance active et des interventions plus fréquentes. Tout en prenant des mesures pour éviter la destruction, nous offrons de nouvelles technologies aux habitants en espérant les détourner de leur envie de s’autodétruire. Sur votre planète, ce but a été atteint et nous sommes passés à la phase C.
— Celle des contacts ? proposa Natacha.
— Vous devinez tout, je n’aurai bientôt plus rien à vous dire. Oui, nous avons d’abord eu des contacts par l’intermédiaire du père de Maël, le Capitaine Bacha. Le moment est maintenant venu de faire connaître notre existence à tous les habitants et c’est pour cela que nous allons transférer notre base sur la Terre et que je vais devenir Ambassadeur.
— Y a-t-il eu parfois des revers, un retour en arrière ?
— Bien sûr, mais c’est rare. Dans le pire des cas, nous abandonnons définitivement une planète si nous constatons qu’elle est irrécupérable et nous laissons les habitants s’exterminer. Nous n’avons pas d’armée d’occupation.
— Les Veilleurs sont-ils en quelque sorte votre armée ? demanda Maël. Une armée pacifique.
— Oui, on pourrait le dire, même si nous avons des moyens de défendre notre planète contre un éventuel agresseur. On ne peut pas exclure l’existence d’autre formes de vie intelligente dans l’univers.
— Y a-t-il d’autres phases ensuite ?
— La phase D, comme tu l’auras deviné. Après une période plus ou moins longue, la planète peut être admise dans la Fédération, c’est-à dire connaître les autres planètes de phase D, établir des contacts et des relations commerciales ou même touristiques. Je crains cependant que tu ne pourras pas voir cela de ton vivant pour la Terre, mais, comme Veilleur, rien ne t’empêchera de visiter ces planètes, pour autant qu’elles acceptent les touristes, toutes ne le désirent pas.
— Et la phase E ? fit Mehdi.
— La phase E serait qu’une civilisation puisse nous égaler, ce qui n’arrivera jamais, nous ne le voulons pas. Nous n’acceptons aucun visiteur sur notre planète, à part les visites officielles et les représentants diplomatiques.
— Et également les Veilleurs.
— Oui, vous êtes des privilégiés, c’est pour cela que nous comptons sur votre loyauté.
— Y a-t-il des Veilleurs d’autres planètes de niveau C et D ? demanda Natacha.
— Il y en a en a, c’est aussi pour une raison… génétique. Je vous ai dit que nous ne faisions pas de manipulations génétiques, mais mélanger de temps en temps des gènes d’habitants d’autres planètes peut être bénéfique. C’est pour cela que, sans l’encourager ni la demander, nous n’avons pas eu d’objection à ta conception, Maël.
— Devrais-je aussi faire des enfants pour transmettre mes gènes hybrides ? s’inquiéta Maël.
— Ce sera ton choix, tu pourras ne donner que ton sperme.
— Et moi, dit Natacha, devrais-je aussi porter ton enfant ? Tu m’as pourtant dit avoir été vasectomisé.
— Ce sera également ton choix et pas obligatoirement avec moi, dit Ludivien en riant, je ne suis pas le seul dans cette base à avoir un pénis.
— Je pourrais parler de tout cela avec mon père ? questionna Maël. Ce transfert sur la Terre arrange finalement tout le monde, mes parents pourront vivre ensemble et je pourrai les voir.
— Au moins pendant 10 ans, dit Mehdi, après l’appel de la découverte l’univers pourrait être plus fort et t’éloigner d’eux.
— Ou eux pourraient avoir aussi envie de partir ailleurs, dit Ludivien, ou ne pas désirer vivre ensemble. Tu peux tout dire à ton père, il le sait déjà, il l’a su bien avant moi.
— Je pense que mon père est aussi un Veilleur, fit Maël.
— Tu as raison. Il l’est depuis sa première visite sur cette base, où il n’est d’ailleurs pas resté tout le temps, il est allé quelque temps sur notre planète.
— Il a aussi une puce implantée dans le cul ?
— Oui, nous l’avons changée pour une version plus récente, comme pour toi.
— Pour moi ? J’avais déjà une puce ?
— Depuis ta naissance, mais elle était programmée différemment.
— On devait la voir sur les examens d’imagerie qui ont été faits lors de ma sélection pour l’Académie des Explorateurs. Cela aurait pu intriguer un médecin
— On aurait pu la voir, mais les IA l’effaçaient.
Ce fut très rapide, le robot nettoya la zone avec un liquide désinfectant et anesthésiant, fit une incision, farfouilla dans les fesses de Maël puis sutura la plaie avec un pansement.
— Tu as ta nouvelle puce, on ne verra plus la cicatrice dans quelques jours, dit Ludivien.
Maël se sentit à ce moment-là définitivement lié à la planète d’origine de sa mère, sa vie avait basculé. Avait-il eu le choix ? Pas vraiment, « on » avait tout fait pour qu’il fût là au bon moment et qu’il acceptât, les mystérieuses IA l’avaient sélectionné, ses parents avaient certainement aussi eu leur mot à dire. Il ne savait pas quel serait son destin, un simple Veilleur comme il y en avait des centaines ? des milliers ? ou aurait-il un autre rôle à jouer ? L’avenir le dirait, il avait encore tant à apprendre.
Natacha et Mehdi reçurent aussi une puce. Ludivien leur remit ensuite une petite plaquette en titane bleu sur laquelle étaient gravés un sigle et leur nom dans les deux alphabets, celui de leur pays d’origine sur la Terre, cyrillique, latin ou arabe, et celui de la planète extraterrestre.
— L’insigne des Veilleurs, dit-il.
— On doit le porter en permanence ? demanda Natacha.
— Non, ce n’est qu’un souvenir de ce passage, c’est la puce qui vous ouvrira les portes, au propre comme au figuré.
— Y aura-t-il un uniforme à porter ? demanda Mehdi.
— Pas ici. Sur notre planète, ce sera nécessaire à certains endroits, comme ce l’était lors de votre formation sur la Terre, mais ce sera plutôt un vêtement de travail. Vous pouvez vous rhabiller, les vacances sont finies, nous avons du travail.
— Et c’est bien payé ce métier ? demanda Natacha. Ce point n’était pas précisé sur le contrat.
— Nous n’avons pas d’argent, répondit Ludivien, la preuve que notre civilisation a atteint un haut niveau.
Les nouveaux Veilleurs remirent les habits qu’ils avaient reçu, ils pourraient en faire confectionner d’autres selon leurs désirs plus tard. Maël accrocha la plaquette sur sa poitrine. Ils sortirent de la chambre et se rendirent dans la salle de conférences. Ludivien leur projeta des dias en leur donnant des explications :
— Je vais commencer par vous expliquer la classification des planètes que nous avons colonisées. Au début, elles sont de niveau A, c’est-à-dire que la surveillance est passive, les interventions sont rarissimes. Cela peut durer des siècles, certaines planètes ne dépassent jamais ce niveau. Ça se complique lorsque les habitants ont atteint un niveau technologique qui leur permet de mettre en danger la survie même de leur espèce.
— Comme l’armement atomique ou le dérèglement climatique, fit Maël.
— Exactement, la planète passe au niveau B, une surveillance active et des interventions plus fréquentes. Tout en prenant des mesures pour éviter la destruction, nous offrons de nouvelles technologies aux habitants en espérant les détourner de leur envie de s’autodétruire. Sur votre planète, ce but a été atteint et nous sommes passés à la phase C.
— Celle des contacts ? proposa Natacha.
— Vous devinez tout, je n’aurai bientôt plus rien à vous dire. Oui, nous avons d’abord eu des contacts par l’intermédiaire du père de Maël, le Capitaine Bacha. Le moment est maintenant venu de faire connaître notre existence à tous les habitants et c’est pour cela que nous allons transférer notre base sur la Terre et que je vais devenir Ambassadeur.
— Y a-t-il eu parfois des revers, un retour en arrière ?
— Bien sûr, mais c’est rare. Dans le pire des cas, nous abandonnons définitivement une planète si nous constatons qu’elle est irrécupérable et nous laissons les habitants s’exterminer. Nous n’avons pas d’armée d’occupation.
— Les Veilleurs sont-ils en quelque sorte votre armée ? demanda Maël. Une armée pacifique.
— Oui, on pourrait le dire, même si nous avons des moyens de défendre notre planète contre un éventuel agresseur. On ne peut pas exclure l’existence d’autre formes de vie intelligente dans l’univers.
— Y a-t-il d’autres phases ensuite ?
— La phase D, comme tu l’auras deviné. Après une période plus ou moins longue, la planète peut être admise dans la Fédération, c’est-à dire connaître les autres planètes de phase D, établir des contacts et des relations commerciales ou même touristiques. Je crains cependant que tu ne pourras pas voir cela de ton vivant pour la Terre, mais, comme Veilleur, rien ne t’empêchera de visiter ces planètes, pour autant qu’elles acceptent les touristes, toutes ne le désirent pas.
— Et la phase E ? fit Mehdi.
— La phase E serait qu’une civilisation puisse nous égaler, ce qui n’arrivera jamais, nous ne le voulons pas. Nous n’acceptons aucun visiteur sur notre planète, à part les visites officielles et les représentants diplomatiques.
— Et également les Veilleurs.
— Oui, vous êtes des privilégiés, c’est pour cela que nous comptons sur votre loyauté.
— Y a-t-il des Veilleurs d’autres planètes de niveau C et D ? demanda Natacha.
— Il y en a en a, c’est aussi pour une raison… génétique. Je vous ai dit que nous ne faisions pas de manipulations génétiques, mais mélanger de temps en temps des gènes d’habitants d’autres planètes peut être bénéfique. C’est pour cela que, sans l’encourager ni la demander, nous n’avons pas eu d’objection à ta conception, Maël.
— Devrais-je aussi faire des enfants pour transmettre mes gènes hybrides ? s’inquiéta Maël.
— Ce sera ton choix, tu pourras ne donner que ton sperme.
— Et moi, dit Natacha, devrais-je aussi porter ton enfant ? Tu m’as pourtant dit avoir été vasectomisé.
— Ce sera également ton choix et pas obligatoirement avec moi, dit Ludivien en riant, je ne suis pas le seul dans cette base à avoir un pénis.
— Je pourrais parler de tout cela avec mon père ? questionna Maël. Ce transfert sur la Terre arrange finalement tout le monde, mes parents pourront vivre ensemble et je pourrai les voir.
— Au moins pendant 10 ans, dit Mehdi, après l’appel de la découverte l’univers pourrait être plus fort et t’éloigner d’eux.
— Ou eux pourraient avoir aussi envie de partir ailleurs, dit Ludivien, ou ne pas désirer vivre ensemble. Tu peux tout dire à ton père, il le sait déjà, il l’a su bien avant moi.
— Je pense que mon père est aussi un Veilleur, fit Maël.
— Tu as raison. Il l’est depuis sa première visite sur cette base, où il n’est d’ailleurs pas resté tout le temps, il est allé quelque temps sur notre planète.
— Il a aussi une puce implantée dans le cul ?
— Oui, nous l’avons changée pour une version plus récente, comme pour toi.
— Pour moi ? J’avais déjà une puce ?
— Depuis ta naissance, mais elle était programmée différemment.
— On devait la voir sur les examens d’imagerie qui ont été faits lors de ma sélection pour l’Académie des Explorateurs. Cela aurait pu intriguer un médecin
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