20-08-2020, 03:39 PM
2eme ANNEE Fêtes de fin d’année : (82 / 150) (Le jeune prince) (suite)
L’arrivée d’Hassan en djellaba et keffieh blanc, de son secrétaire et de son épouse voilée ne passe pas inaperçue dans l’enceinte de l’hôpital.
Le directeur de l’établissement en est tout paniqué et vient à sa rencontre en tremblant d’appréhension.
- Votre excellence a-t-elle fait bon voyage ?
Hassan remarque le trouble du brave homme.
- S’il n’y avait eu mon fils entre la vie et la mort, il aurait pu l’être en effet !!
- Votre fils est sauf votre excellence, grâce aux services d’une équipe et d’un chirurgien d’une extrême compétence et dont nous avons eu la chance d’avoir à nos côtés.
- C’est ce que j’ai cru comprendre !! Est-il encore ici ?
- Non votre excellence, si vous le souhaitez, nous pouvons le faire venir en très peu de temps.
- Ce ne sera pas la peine de le déranger, j’irais moi-même lui rendre visite pour le remercier comme il se doit. Pourrais-je voir mon fils ?
- C’est qu’il est encore en sommeil profond votre excellence, maintenant je ne vois pas d’objection à ce que vous lui rendiez visite. Il faudra juste respecter les règles établies pour ne pas le perturber plus que nécessaire.
- Mon chirurgien viendra également dans la journée pour vérifier son dossier médical, pour ma part je souhaiterais passer un moment à son chevet avec mon épouse et mon secrétaire qui y est très attaché également.
- Nous n’acceptons que deux personnes à la fois votre excellence mais il n’y a aucune objection à ce que vous puissiez passer un moment chacun votre tour auprès de lui.
- Très bien !! Conduisez nous jusqu’à lui alors !!
Le directeur visiblement soulagé que cet homme si puissant ne voit aucune objection à ses demandes et reste d’une courtoisie qu’il n’attendait pas vraiment et qui le surprend agréablement, il les précède dans les couloirs jusqu’à la chambre individuelle où a été placé le jeune prince.
Une fois devant la porte, il se tourne vers les trois personnes qui l’ont suivi dans un silence total.
- Je vous laisse votre excellence, si quelque chose ne va pas, il y a une sonnerie près du lit et quelqu’un viendra de toute urgence. Rappelez-vous ! Pas plus de deux personnes à la fois. Il y a une salle d’attente juste à côté et si vous avez besoin de quoi que ce soit, demandez à une infirmière qui m’en fera part immédiatement.
Hassan esquisse un sourire :
- Je saurais m’en rappeler, bonne journée monsieur.
Ils attendent quelques secondes dans le couloir, l’émotion maintenant qu’ils sont seuls se lit sur leurs visages.
Dans sa langue.
- (Hassan d’une voix troublée) Tu nous attends Omar ?
- Bien sûr votre excellence.
- Tu remplaceras un de nous deux tout à l’heure auprès d’Amid, tu n’as qu’à profiter de la salle d’attente pour te reposer.
- Bien votre excellence.
Hassan tend le bras à sa première épouse qui y glisse sa main toute tremblante, il respire un grand coup et entre dans la chambre.
Son fils est allongé sur le ventre couvert des fils et des tubes qui le maintiennent en sommeil et qui surveillent ses constantes.
Sa femme se jette à genoux devant son enfant et ses larmes jaillissent sous l’œil de son époux qui se retient visiblement d’en faire autant.
Voir son unique fils dans cet état le remue au plus profond de son être et il vient à son tour s’agenouiller de l’autre côté du lit, une main posée sur celle de son enfant et l’autre serrant doucement celle de son épouse pour l’aider par sa présence à se reprendre de son extrême détresse.
Pendant de longues minutes ne raisonnent dans la pièce que les bruits de fond des appareils en fonctionnement.
Leurs yeux ne quittent pas un instant le visage endormi et serein du jeune garçon pour lequel ils donneraient certainement leurs vies sans se poser de questions.
Hassan se redresse, caresse un moment la main de sa femme et sort de la chambre rejoindre son ami.
Celui-ci voit toute la détresse dans ce regard si froid d’habitude, du moins quand ils ne sont pas seuls.
Omar se lève de son siège et lui prend les mains en le faisant s’asseoir à son tour, leurs yeux se rencontrent brillants de la même peine.
Dans sa langue.
- (Hassan) Pourquoi lui !!!
- (Omar) Nous ne pouvons rien contre le destin, il offre de grandes joies parfois mais en contrepartie nous devons en accepter les peines.
- Amid est tout pour moi, que ferais-je sans lui ?
- Il est vivant, c’est le principal.
- Et s’il reste handicapé, tu y as pensé ?
- Bien sûr que j’y ai pensé, qu’est-ce que tu crois. Je ne pense même qu’à ça !! Dis-toi bien alors que nous devrons le chérir encore plus.
Hassan lève ses yeux toujours imbibés de larmes sur son ami :
- Tu es une des meilleures choses que m’a offerte le destin, merci ! Mille fois merci d’être apparu et d’être resté dans ma vie.
2eme ANNEE Fêtes de fin d’année : (83 / 150) (Aix) (Tic et Tac)
Frédéric se gare près de chez Michel, content malgré tout d’être enfin arrivé à destination.
Annie et Mireille descendent en premier pour s’étirer les muscles ankylosés par toutes ces heures passées sans bouger, « Tic » et « Tac » eux aussi s’échappent du véhicule et partent direct en chasse juste pour le plaisir de courir.
Frédéric en les surveillant des yeux :
- Ne vous sauvez pas trop loin vous deux !!!
Maryse entend le claquement des portières et vient aussitôt à leur rencontre.
Les embrassades et les présentations faites, elle les conduit jusque chez les Louvain qui vont les recevoir pour la durée de leur séjour.
Pendant que Frédéric et Annie s’occupent des bagages, Maryse discute un peu avec Mireille dont elle a entendu si souvent parler.
- J’en connais qui vont être agréablement surpris de vous voir ici !
- (Mireille ravie) Je dois reconnaître qu’ils commençaient déjà à me manquer tous.
Evelyne rejoint les deux femmes.
- Je vous montre votre chambre ? C’est celle de Thomas alors ne faites pas trop attention à la déco.
- (Mireille amusée) Ce sera parfait ne vous en faites pas pour moi.
Frédéric et Annie les rejoignent bientôt avec Alain le maître des lieux, ils apprécient à sa juste valeur l’accueil chaleureux dont ils font l’objet.
Frédéric a hâte de retrouver ses fils et fait les cent pas en jetant un œil à sa montre, il sourit malgré tout quand il voit passer les deux siamois encadrant d’une manière des plus protectrices une magnifique chatte angora blanche.
Celle-ci de toute évidence apprécie les deux matous la queue fièrement levée et la tête haute.
- C’est à vous la chatte blanche ?
- (Evelyne) Miquette ?? Oui elle appartient à Thomas, pourquoi ?
- Juste pour vous prévenir que les deux matous de Florian lui font la cour !
Alain en regardant par la fenêtre pousse un petit cri admiratif :
- Ouah !! Ils sont magnifiques ces deux siamois !! Ce sont donc eux les fameux « Tic » et « Tac » ?
- (Frédéric en souriant) Hé oui !! Je dois dire que nous nous sommes habitués à eux et qu’ils ne nous créent réellement aucun souci.
- (Annie) Maintenant il va peut-être falloir surveiller votre Miquette.
Evelyne comprend bien le sens de l’avertissement :
- Il n’y a pas de risques pour le moment ne vous en faites pas pour ça.
Frédéric ouvre la fenêtre.
- Pas de bêtises vous deux !! Je vous ai à l’œil !!
Les deux chats stoppent et dressent en même temps la tête puis la tourne vers lui semblant comprendre ses paroles, ils repartent ensuite rattraper l’angora sans ne plus faire attention à lui.
- (Alain amusé) Parle toujours !!
- (Frédéric d’une voix forte) Dommage pour eux, nous allions retrouver Florian !!
Deux paires d’oreilles se dressent et il ne faut que quelques secondes pour que « Tic » et « Tac » entrent dans le salon et s’assoient aux pieds de Frédéric, les yeux braqués sur lui.
- (Alain médusé) Incroyable !!
- (Mireille) N’est-ce pas ?? Ils ont été comme ça depuis que Florian les a descendus de l’arbre, je m’étais déjà faite la remarque à l’époque.
Ils décident alors d’aller tous ensemble rendre visite aux « enfants », il ne leur faut que quelques minutes en voitures pour atteindre le cirque et se garer sur le parking.
Deux hommes passent devant eux sans qu’ils y fassent particulièrement attention, seuls « Tic » et « Tac » les fixent du regard puis se décident à les suivre après s’être concertés d’un bref coup d’œil.
Les adultes ne se rendent compte de rien et entrent dans le cirque à la recherche des heureux vacanciers pour leur faire la surprise de leurs venues.
***/***
Les deux hommes entrent dans la zone des cuisines où quelques énormes marmites mitonnent pour le repas du soir.
Le cuisinier et ses deux aides terminent de débarrasser les épluchures de légumes et en remplissent deux grands bacs en osier tressé.
Ils les emmènent dehors dans l’emplacement réservé afin d’être ensuite redistribué aux animaux car dans un cirque, un sou est un sou et rien jamais ne se perd.
Au moment propice où la cuisine est vide, les deux hommes y entrent et déversent rapidement dans les marmites les doses du somnifère puissant qu’ils ont apportées pour mettre en œuvre leur plan d’enlèvement plus tard dans la soirée.
Ils repartent aussi discrètement qu’ils sont venus, sans remarquer les deux chats qui ont assisté à toute la scène et qui continuent à les suivre jusqu’à leur planque.
Quand ils les voient entrer dans l’appartement, ils font demi-tour et repartent rapidement rejoindre le cirque.
2eme ANNEE Fêtes de fin d’année : (84 / 150) (Aix) (Paris) (Chan & Dante) (suite)
Les deux garçons arrivent gare de Lyon une petite demi-heure en avance, ils sont trop curieux de faire connaissance du fameux Massaï au point d’avoir fait des recherches sur internet et d’avoir visionné plusieurs documentaires sur ces tribus primitives.
L’image qu’ils en ont ce matin-là est suffisamment excitante, pour qu’ils n’aient pas traîné comme à leurs habitudes pour se préparer et c’est donc la raison principale de leurs arrivées si tôt en gare.
Ils entrent dans un bar face à l’entrée des voyageurs et s’assoient bien au chaud puis commandent des chocolats brûlants qu’ils dégustent ensuite tout en discutant tranquillement.
- (Dante) Tu crois qu’il sera comme ceux d’hier soir ?
- (Chan) Sûrement, pourquoi tu me demandes ça ?
- Ça m’a fait bizarre !! Avec tous ses tatouages sur leurs visages.
- C’est sûr que ça ne les embellit pas, mais c’est dans leur culture et nous devrons l’accepter comme il est.
- (Dante songeur) Je me demande ce qu’il lui veut à Florian pour faire un si long voyage ?
- (Chan) Va savoir !! En tous les cas, il a des couilles le mec pour venir jusqu’ici. Tu imagines un peu comment ça doit le sortir de son contexte ? Imagine-toi à sa place cinq minutes !!
- Ouaih !! T’as raison, ça craint !! C’est pour ça qu’il y a quelqu’un qui doit l’accompagner, j’espère juste qu’il n’aura pas des réactions bizarres devant tout ce qu’il va découvrir.
- Bah !! Nous verrons bien !!
Camille sort du taxi après avoir réglé la course et aide Taha à en sortir, le jeune homme n’a pas prononcé une parole depuis qu’elle l’a prise en charge à l’aéroport et son visage montre à quel point ce voyage lui donne comme frayeurs depuis son départ d’Afrique.
Malgré tout, il l’a suivi sans problème et cette fois-ci encore il prend sur lui pour sortir de la voiture alors qu’il aurait préféré rester à l’intérieur tellement la vie grouillante de la capitale le stresse.
Camille prend des mains du chauffeur le sac à dos qu’il vient de sortir du coffre et prend doucement le bras de Taha pour le faire avancer au milieu de la foule.
Taha grelotte malgré les chauds vêtements qu’il a dû enfiler dans l’avion et qui le gène affreusement dans ses moindres mouvements.
Ils ont été pourtant spécialement prévus pour lui mais ça le gratte et il a l’impression de ne pas pouvoir respirer normalement depuis qu’il les porte.
Le pire de tout, ce sont les chaussures avec lesquels il n’arrive pas à marcher normalement.
Son vœu le plus cher à l’instant présent, est d’en avoir vite fini de cette mission que lui a donnée son dieu et de retourner dans sa tribu le plus rapidement possible.
C’est Chan qui remarque en premier le couple pas banal, déjà parce que tout le monde se retourne vers eux intrigués de ce jeune noir semblant boiter tout en marchant sur des œufs.
Il reconnaît Camille et se lève pour lui faire signe de les rejoindre, ce qu’elle s’empresse de faire visiblement soulagée de les avoir trouvés.
Les garçons détaillent alors son compagnon, pas grand-chose de lui n’apparaît sous l’épais bonnet et le cache-nez qui lui couvre presque entièrement le visage.
Ils sont d’abord surpris de le voir manifestement aussi frigorifié et mettent un certain temps avant de comprendre qu’il n’est visiblement pas habitué à une température aussi basse.
- (Camille) Bonjour les gars !! Je vous présente Taha, c’est le jeune homme dont je vous ai parlé hier.
Chan lui tend la main en souriant :
- Enchantez !! Moi c’est Chan et voici mon ami Dante, nous sommes des copains de Florian et nous allons nous aussi le rejoindre.
Taha regarde cette main tendue vers lui l’air perplexe, Camille doit lui expliquer que c’est un geste de politesse et comment on doit y répondre .Taha sort sa main de la grosse mitaine en laine qui la maintenait au chaud tout en fixant de son regard sombre cet étrange garçon aux yeux bridés et la lui serre avec application et fermeté, ce qui fait grimacer Chan de douleur.
- Tu connais le garçon aux cheveux de feu ?
Chan libère sa main douloureuse et la masse de l’autre, la description de son ami le surprend d’abord puis le fait sourire.
- Florian ? Bien sûr !!
Dante qui a bien vu la grimace de son copain se contente de lui faire un signe de bienvenue de la tête.
- Qu’est-ce que tu lui veux à Florian ?
Taha fixe cet autre garçon qui vient de s’adresser à lui, son visage devient comme envoûté quand il répond d’une voix emprunte d’un immense respect.
- Un de nos dieux s’est montré à nous et m’a envoyé vers lui pour lui parler et accomplir une mission, je suis venu jusqu’à la ville des hommes blancs pour ramener les dieux qui sont en lui et en « Kinou » auprès des leurs.
Les deux garçons se regardent avec la même impression marquant leurs visages et indiquant clairement ce qu'ils pensent des élucubrations du jeune gars.
- Eh bien !! Si tu le dis!!!
L’arrivée d’Hassan en djellaba et keffieh blanc, de son secrétaire et de son épouse voilée ne passe pas inaperçue dans l’enceinte de l’hôpital.
Le directeur de l’établissement en est tout paniqué et vient à sa rencontre en tremblant d’appréhension.
- Votre excellence a-t-elle fait bon voyage ?
Hassan remarque le trouble du brave homme.
- S’il n’y avait eu mon fils entre la vie et la mort, il aurait pu l’être en effet !!
- Votre fils est sauf votre excellence, grâce aux services d’une équipe et d’un chirurgien d’une extrême compétence et dont nous avons eu la chance d’avoir à nos côtés.
- C’est ce que j’ai cru comprendre !! Est-il encore ici ?
- Non votre excellence, si vous le souhaitez, nous pouvons le faire venir en très peu de temps.
- Ce ne sera pas la peine de le déranger, j’irais moi-même lui rendre visite pour le remercier comme il se doit. Pourrais-je voir mon fils ?
- C’est qu’il est encore en sommeil profond votre excellence, maintenant je ne vois pas d’objection à ce que vous lui rendiez visite. Il faudra juste respecter les règles établies pour ne pas le perturber plus que nécessaire.
- Mon chirurgien viendra également dans la journée pour vérifier son dossier médical, pour ma part je souhaiterais passer un moment à son chevet avec mon épouse et mon secrétaire qui y est très attaché également.
- Nous n’acceptons que deux personnes à la fois votre excellence mais il n’y a aucune objection à ce que vous puissiez passer un moment chacun votre tour auprès de lui.
- Très bien !! Conduisez nous jusqu’à lui alors !!
Le directeur visiblement soulagé que cet homme si puissant ne voit aucune objection à ses demandes et reste d’une courtoisie qu’il n’attendait pas vraiment et qui le surprend agréablement, il les précède dans les couloirs jusqu’à la chambre individuelle où a été placé le jeune prince.
Une fois devant la porte, il se tourne vers les trois personnes qui l’ont suivi dans un silence total.
- Je vous laisse votre excellence, si quelque chose ne va pas, il y a une sonnerie près du lit et quelqu’un viendra de toute urgence. Rappelez-vous ! Pas plus de deux personnes à la fois. Il y a une salle d’attente juste à côté et si vous avez besoin de quoi que ce soit, demandez à une infirmière qui m’en fera part immédiatement.
Hassan esquisse un sourire :
- Je saurais m’en rappeler, bonne journée monsieur.
Ils attendent quelques secondes dans le couloir, l’émotion maintenant qu’ils sont seuls se lit sur leurs visages.
Dans sa langue.
- (Hassan d’une voix troublée) Tu nous attends Omar ?
- Bien sûr votre excellence.
- Tu remplaceras un de nous deux tout à l’heure auprès d’Amid, tu n’as qu’à profiter de la salle d’attente pour te reposer.
- Bien votre excellence.
Hassan tend le bras à sa première épouse qui y glisse sa main toute tremblante, il respire un grand coup et entre dans la chambre.
Son fils est allongé sur le ventre couvert des fils et des tubes qui le maintiennent en sommeil et qui surveillent ses constantes.
Sa femme se jette à genoux devant son enfant et ses larmes jaillissent sous l’œil de son époux qui se retient visiblement d’en faire autant.
Voir son unique fils dans cet état le remue au plus profond de son être et il vient à son tour s’agenouiller de l’autre côté du lit, une main posée sur celle de son enfant et l’autre serrant doucement celle de son épouse pour l’aider par sa présence à se reprendre de son extrême détresse.
Pendant de longues minutes ne raisonnent dans la pièce que les bruits de fond des appareils en fonctionnement.
Leurs yeux ne quittent pas un instant le visage endormi et serein du jeune garçon pour lequel ils donneraient certainement leurs vies sans se poser de questions.
Hassan se redresse, caresse un moment la main de sa femme et sort de la chambre rejoindre son ami.
Celui-ci voit toute la détresse dans ce regard si froid d’habitude, du moins quand ils ne sont pas seuls.
Omar se lève de son siège et lui prend les mains en le faisant s’asseoir à son tour, leurs yeux se rencontrent brillants de la même peine.
Dans sa langue.
- (Hassan) Pourquoi lui !!!
- (Omar) Nous ne pouvons rien contre le destin, il offre de grandes joies parfois mais en contrepartie nous devons en accepter les peines.
- Amid est tout pour moi, que ferais-je sans lui ?
- Il est vivant, c’est le principal.
- Et s’il reste handicapé, tu y as pensé ?
- Bien sûr que j’y ai pensé, qu’est-ce que tu crois. Je ne pense même qu’à ça !! Dis-toi bien alors que nous devrons le chérir encore plus.
Hassan lève ses yeux toujours imbibés de larmes sur son ami :
- Tu es une des meilleures choses que m’a offerte le destin, merci ! Mille fois merci d’être apparu et d’être resté dans ma vie.
2eme ANNEE Fêtes de fin d’année : (83 / 150) (Aix) (Tic et Tac)
Frédéric se gare près de chez Michel, content malgré tout d’être enfin arrivé à destination.
Annie et Mireille descendent en premier pour s’étirer les muscles ankylosés par toutes ces heures passées sans bouger, « Tic » et « Tac » eux aussi s’échappent du véhicule et partent direct en chasse juste pour le plaisir de courir.
Frédéric en les surveillant des yeux :
- Ne vous sauvez pas trop loin vous deux !!!
Maryse entend le claquement des portières et vient aussitôt à leur rencontre.
Les embrassades et les présentations faites, elle les conduit jusque chez les Louvain qui vont les recevoir pour la durée de leur séjour.
Pendant que Frédéric et Annie s’occupent des bagages, Maryse discute un peu avec Mireille dont elle a entendu si souvent parler.
- J’en connais qui vont être agréablement surpris de vous voir ici !
- (Mireille ravie) Je dois reconnaître qu’ils commençaient déjà à me manquer tous.
Evelyne rejoint les deux femmes.
- Je vous montre votre chambre ? C’est celle de Thomas alors ne faites pas trop attention à la déco.
- (Mireille amusée) Ce sera parfait ne vous en faites pas pour moi.
Frédéric et Annie les rejoignent bientôt avec Alain le maître des lieux, ils apprécient à sa juste valeur l’accueil chaleureux dont ils font l’objet.
Frédéric a hâte de retrouver ses fils et fait les cent pas en jetant un œil à sa montre, il sourit malgré tout quand il voit passer les deux siamois encadrant d’une manière des plus protectrices une magnifique chatte angora blanche.
Celle-ci de toute évidence apprécie les deux matous la queue fièrement levée et la tête haute.
- C’est à vous la chatte blanche ?
- (Evelyne) Miquette ?? Oui elle appartient à Thomas, pourquoi ?
- Juste pour vous prévenir que les deux matous de Florian lui font la cour !
Alain en regardant par la fenêtre pousse un petit cri admiratif :
- Ouah !! Ils sont magnifiques ces deux siamois !! Ce sont donc eux les fameux « Tic » et « Tac » ?
- (Frédéric en souriant) Hé oui !! Je dois dire que nous nous sommes habitués à eux et qu’ils ne nous créent réellement aucun souci.
- (Annie) Maintenant il va peut-être falloir surveiller votre Miquette.
Evelyne comprend bien le sens de l’avertissement :
- Il n’y a pas de risques pour le moment ne vous en faites pas pour ça.
Frédéric ouvre la fenêtre.
- Pas de bêtises vous deux !! Je vous ai à l’œil !!
Les deux chats stoppent et dressent en même temps la tête puis la tourne vers lui semblant comprendre ses paroles, ils repartent ensuite rattraper l’angora sans ne plus faire attention à lui.
- (Alain amusé) Parle toujours !!
- (Frédéric d’une voix forte) Dommage pour eux, nous allions retrouver Florian !!
Deux paires d’oreilles se dressent et il ne faut que quelques secondes pour que « Tic » et « Tac » entrent dans le salon et s’assoient aux pieds de Frédéric, les yeux braqués sur lui.
- (Alain médusé) Incroyable !!
- (Mireille) N’est-ce pas ?? Ils ont été comme ça depuis que Florian les a descendus de l’arbre, je m’étais déjà faite la remarque à l’époque.
Ils décident alors d’aller tous ensemble rendre visite aux « enfants », il ne leur faut que quelques minutes en voitures pour atteindre le cirque et se garer sur le parking.
Deux hommes passent devant eux sans qu’ils y fassent particulièrement attention, seuls « Tic » et « Tac » les fixent du regard puis se décident à les suivre après s’être concertés d’un bref coup d’œil.
Les adultes ne se rendent compte de rien et entrent dans le cirque à la recherche des heureux vacanciers pour leur faire la surprise de leurs venues.
***/***
Les deux hommes entrent dans la zone des cuisines où quelques énormes marmites mitonnent pour le repas du soir.
Le cuisinier et ses deux aides terminent de débarrasser les épluchures de légumes et en remplissent deux grands bacs en osier tressé.
Ils les emmènent dehors dans l’emplacement réservé afin d’être ensuite redistribué aux animaux car dans un cirque, un sou est un sou et rien jamais ne se perd.
Au moment propice où la cuisine est vide, les deux hommes y entrent et déversent rapidement dans les marmites les doses du somnifère puissant qu’ils ont apportées pour mettre en œuvre leur plan d’enlèvement plus tard dans la soirée.
Ils repartent aussi discrètement qu’ils sont venus, sans remarquer les deux chats qui ont assisté à toute la scène et qui continuent à les suivre jusqu’à leur planque.
Quand ils les voient entrer dans l’appartement, ils font demi-tour et repartent rapidement rejoindre le cirque.
2eme ANNEE Fêtes de fin d’année : (84 / 150) (Aix) (Paris) (Chan & Dante) (suite)
Les deux garçons arrivent gare de Lyon une petite demi-heure en avance, ils sont trop curieux de faire connaissance du fameux Massaï au point d’avoir fait des recherches sur internet et d’avoir visionné plusieurs documentaires sur ces tribus primitives.
L’image qu’ils en ont ce matin-là est suffisamment excitante, pour qu’ils n’aient pas traîné comme à leurs habitudes pour se préparer et c’est donc la raison principale de leurs arrivées si tôt en gare.
Ils entrent dans un bar face à l’entrée des voyageurs et s’assoient bien au chaud puis commandent des chocolats brûlants qu’ils dégustent ensuite tout en discutant tranquillement.
- (Dante) Tu crois qu’il sera comme ceux d’hier soir ?
- (Chan) Sûrement, pourquoi tu me demandes ça ?
- Ça m’a fait bizarre !! Avec tous ses tatouages sur leurs visages.
- C’est sûr que ça ne les embellit pas, mais c’est dans leur culture et nous devrons l’accepter comme il est.
- (Dante songeur) Je me demande ce qu’il lui veut à Florian pour faire un si long voyage ?
- (Chan) Va savoir !! En tous les cas, il a des couilles le mec pour venir jusqu’ici. Tu imagines un peu comment ça doit le sortir de son contexte ? Imagine-toi à sa place cinq minutes !!
- Ouaih !! T’as raison, ça craint !! C’est pour ça qu’il y a quelqu’un qui doit l’accompagner, j’espère juste qu’il n’aura pas des réactions bizarres devant tout ce qu’il va découvrir.
- Bah !! Nous verrons bien !!
Camille sort du taxi après avoir réglé la course et aide Taha à en sortir, le jeune homme n’a pas prononcé une parole depuis qu’elle l’a prise en charge à l’aéroport et son visage montre à quel point ce voyage lui donne comme frayeurs depuis son départ d’Afrique.
Malgré tout, il l’a suivi sans problème et cette fois-ci encore il prend sur lui pour sortir de la voiture alors qu’il aurait préféré rester à l’intérieur tellement la vie grouillante de la capitale le stresse.
Camille prend des mains du chauffeur le sac à dos qu’il vient de sortir du coffre et prend doucement le bras de Taha pour le faire avancer au milieu de la foule.
Taha grelotte malgré les chauds vêtements qu’il a dû enfiler dans l’avion et qui le gène affreusement dans ses moindres mouvements.
Ils ont été pourtant spécialement prévus pour lui mais ça le gratte et il a l’impression de ne pas pouvoir respirer normalement depuis qu’il les porte.
Le pire de tout, ce sont les chaussures avec lesquels il n’arrive pas à marcher normalement.
Son vœu le plus cher à l’instant présent, est d’en avoir vite fini de cette mission que lui a donnée son dieu et de retourner dans sa tribu le plus rapidement possible.
C’est Chan qui remarque en premier le couple pas banal, déjà parce que tout le monde se retourne vers eux intrigués de ce jeune noir semblant boiter tout en marchant sur des œufs.
Il reconnaît Camille et se lève pour lui faire signe de les rejoindre, ce qu’elle s’empresse de faire visiblement soulagée de les avoir trouvés.
Les garçons détaillent alors son compagnon, pas grand-chose de lui n’apparaît sous l’épais bonnet et le cache-nez qui lui couvre presque entièrement le visage.
Ils sont d’abord surpris de le voir manifestement aussi frigorifié et mettent un certain temps avant de comprendre qu’il n’est visiblement pas habitué à une température aussi basse.
- (Camille) Bonjour les gars !! Je vous présente Taha, c’est le jeune homme dont je vous ai parlé hier.
Chan lui tend la main en souriant :
- Enchantez !! Moi c’est Chan et voici mon ami Dante, nous sommes des copains de Florian et nous allons nous aussi le rejoindre.
Taha regarde cette main tendue vers lui l’air perplexe, Camille doit lui expliquer que c’est un geste de politesse et comment on doit y répondre .Taha sort sa main de la grosse mitaine en laine qui la maintenait au chaud tout en fixant de son regard sombre cet étrange garçon aux yeux bridés et la lui serre avec application et fermeté, ce qui fait grimacer Chan de douleur.
- Tu connais le garçon aux cheveux de feu ?
Chan libère sa main douloureuse et la masse de l’autre, la description de son ami le surprend d’abord puis le fait sourire.
- Florian ? Bien sûr !!
Dante qui a bien vu la grimace de son copain se contente de lui faire un signe de bienvenue de la tête.
- Qu’est-ce que tu lui veux à Florian ?
Taha fixe cet autre garçon qui vient de s’adresser à lui, son visage devient comme envoûté quand il répond d’une voix emprunte d’un immense respect.
- Un de nos dieux s’est montré à nous et m’a envoyé vers lui pour lui parler et accomplir une mission, je suis venu jusqu’à la ville des hommes blancs pour ramener les dieux qui sont en lui et en « Kinou » auprès des leurs.
Les deux garçons se regardent avec la même impression marquant leurs visages et indiquant clairement ce qu'ils pensent des élucubrations du jeune gars.
- Eh bien !! Si tu le dis!!!
https://forum.slygame.fr/index.php?topic=71.0 Florian 18 ans surdoué livre4 tome 3
https://forum.slygame.fr/index.php?topic=69.0 le colocataire
https://forum.slygame.fr/index.php?topic=267.0 Florian 18 ans surdoué livre4 tome 4
https://forum.slygame.fr/index.php?topic=86.0 Florian 18 ans surdoué li
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