05-09-2023, 07:16 PM
Six ans venaient de passer sans qu'on s'en rende compte. Les jumeaux avaient maintenant 11 ans et, depuis peu, c'était (pas tout à fait) la guerre entre Hans et moi. Ça faisait déjà plusieurs fois que le sujet revenait houleusement sur le tapis.
Je vous explique. Il avait appris tout ce qu'il savait aux jumeaux et… il les avait inscrits aux épreuves du bac en candidats libres. Mais enfin, mes bébés ne pouvaient pas passer le bac à 11 ans, quand même ! C'est l’âge où on rentre en sixième.
Je capitulai progressivement mais mon cerveau continuait de me tourmenter.
‘’Bon, après tout qu'ils le passent, pourquoi pas… mais si jamais ils le réussissaient ? Ils allaient partir à la fac ?... Il n'en est pas question ! …Ou pas trop loin, en tout cas ! ’’
C'est vrai que, quand quelqu'un parlait avec eux, il était surpris par leur maturité et leur érudition. Et ils comprenaient ce qu'ils se disaient quand devant eux des gens parlaient philosophie, histoire-géographie ou quoi que ce soit d’autre. Ils étaient tous les deux intéressés par les langues. En plus du français, de l’anglais, du hollandais, du latin et du grec ancien, ils avaient commencé à apprendre le mandarin, le cantonais et l’espagnol. Et c'est sans parler de leurs facilités en informatique.
Physiquement, ils commençaient à perdre leur aspect d'enfant et à devenir de jeunes ados. Ils mesuraient déjà 1,62 m pour 51 kg. On les habillait en 15 ou 16 ans ! Pourtant ils n’avaient pas encore commencé leur puberté – toujours imberbe et un zizi qui suivait bien moins rapidement leur croissance. (Un 2 sur l'échelle de Tanner.)
…
Ça y est, les premières épreuves ont commencé!
Il s'agissait d’une première épreuve sportive, de la natation, pour être plus précis. C'est Hans qui les a accompagnés. J'avais une boule au ventre quand j'ai vu la voiture partir.
Mais Hans et les jumeaux n'étaient pas stressés du tout. Quand les examinateurs leur ont demandé leurs cartes d’identité, ils n'en revenaient pas qu'ils n'aient que 11 ans. Et il paraît qu'ils se sont fait charrier sur la taille de leur sexe quand ils se sont changés. Mais aussi, qu'eux ont charrié ceux qui se moquaient d'eux surtout quand il a fallu qu'ils sortent leurs cartes d'identité pour prouver qu'ils n'avaient que 11 ans. Du coup tout le monde fut calmé net.
Ils revinrent déçus car ils n’avaient eu que 18 en natation. Mais c'est vrai qu'au bac on ne tient pas compte de l'âge des candidats. Puis ce fut le sport en général d’où, là aussi, ils revinrent déçus. Ils n'avaient eu que 17.
Puis ce fut une période intense de bachotage et enfin les épreuves proprement dites.
D'après Hans et d'après les brouillons qu'ils me ramenaient, pour nous ils avaient cartonnés mais va savoir avec les correcteurs …
Pendant l'attente des résultats, je n'étais pas à prendre avec des pincettes. Puis les résultats tombèrent. Ils l'avaient eu avec mention très bien. Cyprien avait eu 18,95 de moyenne générale et Augustin 18,96.
Dans mon dos ils s'étaient inscrits à la faculté Paul Valéry de Montpellier en licence d'anglais et de hollandais. Mais Hans les avait aussi inscrits pour des cours d'espagnol, de mandarin et de cantonais. Ça n'avait pas l'air de les effrayer tous les trois.
Et devinez quoi ? Ils avaient été acceptés - à condition qu'ils aient le bac, bien sûr.
Le père Mathieu était mort lui aussi, deux ans après papé Cyprien. Ça nous avait tous marqué. Son arrière-petit-fils Louis était venu s'installer aux Fourches et avait ouvert son école d’équitation. Holly en était à son deuxième poulain. Et All black était l'heureux papa de plusieurs poulains. Mais il n'avait jamais fait ça en direct… si vous voyez ce que je veux dire.
Mon père et mon oncle commençaient à parler retraite. Bien sûr, j'étais leur successeur même s’ils ne m'avaient pas demandé mon avis. Enfin c'est ce qu'ils voulaient. Mais, mes amours allaient partir à Montpellier et je me voyais mal vivre sans eux. Si je n'étais pas là, qui allait les protéger ? Tout le monde me traitait de papa poule.
Eh bien oui, j'en suis un et fier de l’être. C'est généralement pour ça qu'on s'engueulait avec Hans qui me disait de leur laisser plus d’autonomie.
Hans avait parcouru les petites annonces de location à Montpellier et aux alentours. Il en avait sélectionné quelques-unes mais, bien souvent c'était déjà loué ou hors de prix … Et j'en étais heureux, je l’avoue.
C'est mon oncle qui trouva, hélas, une solution. Il possédait avec ma tante un appartement à Carnon. Il se proposa de nous le prêter le temps de la scolarité des jumeaux. Il se réservait le droit d'y aller en juillet ou en aout. Les garçons étaient si excités que le vendredi, dès la fin du boulot on alla le visiter.
C'était au troisième et dernier étage d'un petit immeuble avec vue sur la mer. Il y avait un balcon sur trois cotés. On grimpa jusqu'au palier de ce penthouse et j'ouvris la porte. Il faisait presque nuit et après avoir remis le courant les garçons ouvrirent les volets roulants électriques. Puis on visita les lieux. C'était grand, presque aussi grand que chez nous.
Avec Hans on prit la chambre parentale malgré les protestations des jumeaux qui la voulaient pour eux. Eux décidèrent de faire chambre à part. Il n'y avait que la salle de bain, qu'ils avaient en commun, qui les séparait. Et il y avait encore une chambre d’ami avec un grand lit mais la salle de bain était extérieure. On remit tout en route et on alla manger au restaurant. Puis on fit une balade sur le front de mer et les jumeaux allèrent se baigner. Puis on rentra se coucher.
Comme d'habitude je fus le premier réveillé et m'étant habillé je partis à la recherche d'une boulangerie que je trouvais rapidement. Quand je rentrais tout le monde dormait encore. Je fis du café et j'allais voir dans la chambre de Gus… Il dormait avec Chip ! Et j'allais voir dans la nôtre. Hans venait de se réveiller, il était nu sur le lit et me tendit la main en signe d'invitation à le rejoindre. Vous me connaissez, je n'ai pas pu résister à sa demande.
On se remettait juste de notre orgasme quand les jumeaux frappèrent à notre porte.
— On peut entrer ?
— Oui, vous pouvez, on ne dort plus.
Ils sautèrent sur le lit et vinrent nous faire la bise.
— On fait quoi aujourd’hui ? On va se baigner ?
— Ça ne vous dirait pas plutôt d'aller voir votre fac ?
— Oui, aussi, mais on a envie de se baigner.
— D’accord, on déjeune, on va voir la fac puis on mange un bout en ville, on rentre et on va passer l’après-midi à la plage. Ça vous va comme programme ?
Programme vite validé.
Il nous fallut une vingtaine de minutes pour y aller en voiture. On fit le tour de la fac où il y avait déjà quelques étudiants qui visitaient. Il faudra qu'on revienne pour finir les tâches administratives, dixit Hans.
Combien de fois pendant ce week-end j'ai entendu cette phrase : 'Mais Papa, on n'est plus des bébés' ou 'Mais Bé, fous leur un peu la paix’. On profita de notre week-end au maximum et on ne rentra que tard le dimanche soir.
Le lundi matin je repartis au boulot comme d’habitude. Rémus et Romulus m'avaient tenu compagnie le temps du petit-déjeuner, puis ils avaient demandé à sortir mais, juste avant que je parte, ils étaient rentrés et étaient remontés à l’étage.
Il y avait du boulot par-dessus la tête. On avait embauché de nouveaux mecs qui faisaient du mieux qu'ils savaient mais Nick et Tonin n'en étaient pas contents. Il fallut toute la diplomatie de ma mère pour arrondir les angles.
En parlant d’arrondir, Héléna, la copine de Tonin, et Fanny, celle de Nick, attendaient toutes les deux un heureux événement. Ça ferait des cousins de plus aux jumeaux même si le bébé de Tonin et d'Héléna n'avait rien à voir avec notre famille. Mais on les considérait comme membres, à part entière, de la nôtre.
Cette semaine, en plus du boulot que j'avais à la carrière, il fallait aussi qu'on prépare l'arrivée de l'équipe de ‘’fouilleurs’’ qui débarquait le samedi. Marius et son prof étaient venus courant avril pour fixer les dates avec nous et voir comment et où ils pourraient loger. Louis qui n'avait pas de stage d'équitation à cette période proposa de les loger ne leur comptant que les frais réels. Pour la nourriture et les repas ils se débrouilleraient seuls, au plus grand soulagement de Louis qui n'aimait pas du tout cuisiner. Ça allait mettre un peu d'animation dans le village du haut où nous n'étions plus que la portion congrue de la commune qui maintenant s'étendait dans la plaine. Nous n'étions plus que quinze irréductibles à y vivre… Et plus que douze d'ici la rentrée scolaire !
Les fouilleurs devaient arriver le samedi après-midi entre 16 et 18 heures. les jumeaux étaient surexcités par leur venue parce que c'est eux qui devraient les guider jusqu'au site avec les mules et les chevaux pendant la durée des fouilles. Mais là, ils m'aidaient à pétrir la pâte pour les pizzas en me posant mille et une questions auxquelles je ne savais pas quoi répondre le plus souvent.
Hans était descendu en ville pour faire quelques courses pour nous mais aussi pour mes grands-parents ainsi que pour Louis qui n'avait jamais tant eu de monde à la fois chez lui. Il avait dressé une liste impressionnante. Ma grand-mère, elle, s'occupait des desserts sans compter les fruits, cerises et fraises.
Finalement, les gars arrivèrent chez Louis où ils déposèrent leurs affaires puis il les accompagna jusqu'à la maison où nous étions tous - les quinze au complet.
J’avais déjà fait quelques pizzas d’avance. Quand ils entrèrent ils furent surpris de voir autant de monde. Je fis les présentations des habitants et le prof nous présenta ses étudiants. Il n'y avait que des garçons entre 18 et 20 ans.
— Bon, les garçons, je vous présente aussi Gus et Chip c'est eux qui vont assurer le transport et l'intendance parce que pour aller sur le chantier de fouilles il faudra marcher une heure et le chemin n'est pas très bon.
Pour ce faire on aura deux chevaux et deux mules. Y-en-a-t-il un parmi vous qui s'y connait ?
…
— Bon alors on devra apprendre. Marius tu es volontaire ?
— Je veux bien mais je n’y connais rien. C'est mon frangin et encore il est maréchal-ferrant pas muletier.
Le professeur reprit la parole.
— D’accord, on verra lundi si certains se découvrent une vocation. Je tiens à préciser que ce soir, pour le repas, c'est exceptionnel. Jean-François nous invite à une pizza party mais à partir de demain matin on doit être autonome.
Ah, encore une chose, Chip et Gus n'ont que 11 ans, malgré leur taille, alors un peu de retenue dans votre langage quand ils sont là, s’il vous plait.
Jean-François ou quelqu'un d'autre à quelque chose à ajouter ?
C'est Alain qui parla.
— Nous vous souhaitons à tous la bienvenue. Nous avons fait au mieux pour vous accueillir et si vous rencontrez un problème quelconque vous n'avez qu'à vous adresser à l'un d'entre nous, n'importe lequel qui me transmettra. Assez parlé, je vous souhaite à tous un bon appétit.
Tout le monde aida à mettre à table les pizzas déjà faites et chacun se servit d’une part de son choix. Les habitués (Gus et Chip) me passèrent commande. L'un des jeunes se proposa de m'aider ce que j’acceptais.
La soirée ne se termina pas trop tard et tout le monde aida à ranger. Certains n'étaient franchement pas rassurés, quand Rémus et Romulus vinrent se joindre à nous.
Le dimanche matin je partis courir. Ça faisait un moment que je ne l'avais pas fait et après avoir couru une bonne heure je rentrais et je croisais trois des étudiants qui courraient également.
— Salut, le coin vous plait ?
— Oui, c'est trop cool de courir ici en pleine campagne. Vous avez de la chance d'habiter ici. Cependant on est un peu paumé, vous pouvez nous dire le chemin le plus court pour rentrer ?
— Suivez-moi. On en a pour un petit quart d’heure.
Je repartis en petite foulée et ils me suivirent. Arrivés à un embranchement je leur indiquais la direction du village et on se sépara. Rémus et Romulus vinrent à ma rencontre et me firent des fêtes. Il faudrait que je tire au clair pour savoir comment ils faisaient pour sortir.
La maison était silencieuse. R & R étaient plantés devant le frigo. Je leur donnais à manger parce que sinon ils allaient passer leur temps à me suivre et à me regarder avec des yeux de chiens battus.
Je vous explique. Il avait appris tout ce qu'il savait aux jumeaux et… il les avait inscrits aux épreuves du bac en candidats libres. Mais enfin, mes bébés ne pouvaient pas passer le bac à 11 ans, quand même ! C'est l’âge où on rentre en sixième.
Je capitulai progressivement mais mon cerveau continuait de me tourmenter.
‘’Bon, après tout qu'ils le passent, pourquoi pas… mais si jamais ils le réussissaient ? Ils allaient partir à la fac ?... Il n'en est pas question ! …Ou pas trop loin, en tout cas ! ’’
C'est vrai que, quand quelqu'un parlait avec eux, il était surpris par leur maturité et leur érudition. Et ils comprenaient ce qu'ils se disaient quand devant eux des gens parlaient philosophie, histoire-géographie ou quoi que ce soit d’autre. Ils étaient tous les deux intéressés par les langues. En plus du français, de l’anglais, du hollandais, du latin et du grec ancien, ils avaient commencé à apprendre le mandarin, le cantonais et l’espagnol. Et c'est sans parler de leurs facilités en informatique.
Physiquement, ils commençaient à perdre leur aspect d'enfant et à devenir de jeunes ados. Ils mesuraient déjà 1,62 m pour 51 kg. On les habillait en 15 ou 16 ans ! Pourtant ils n’avaient pas encore commencé leur puberté – toujours imberbe et un zizi qui suivait bien moins rapidement leur croissance. (Un 2 sur l'échelle de Tanner.)
…
Ça y est, les premières épreuves ont commencé!
Il s'agissait d’une première épreuve sportive, de la natation, pour être plus précis. C'est Hans qui les a accompagnés. J'avais une boule au ventre quand j'ai vu la voiture partir.
Mais Hans et les jumeaux n'étaient pas stressés du tout. Quand les examinateurs leur ont demandé leurs cartes d’identité, ils n'en revenaient pas qu'ils n'aient que 11 ans. Et il paraît qu'ils se sont fait charrier sur la taille de leur sexe quand ils se sont changés. Mais aussi, qu'eux ont charrié ceux qui se moquaient d'eux surtout quand il a fallu qu'ils sortent leurs cartes d'identité pour prouver qu'ils n'avaient que 11 ans. Du coup tout le monde fut calmé net.
Ils revinrent déçus car ils n’avaient eu que 18 en natation. Mais c'est vrai qu'au bac on ne tient pas compte de l'âge des candidats. Puis ce fut le sport en général d’où, là aussi, ils revinrent déçus. Ils n'avaient eu que 17.
Puis ce fut une période intense de bachotage et enfin les épreuves proprement dites.
D'après Hans et d'après les brouillons qu'ils me ramenaient, pour nous ils avaient cartonnés mais va savoir avec les correcteurs …
Pendant l'attente des résultats, je n'étais pas à prendre avec des pincettes. Puis les résultats tombèrent. Ils l'avaient eu avec mention très bien. Cyprien avait eu 18,95 de moyenne générale et Augustin 18,96.
Dans mon dos ils s'étaient inscrits à la faculté Paul Valéry de Montpellier en licence d'anglais et de hollandais. Mais Hans les avait aussi inscrits pour des cours d'espagnol, de mandarin et de cantonais. Ça n'avait pas l'air de les effrayer tous les trois.
Et devinez quoi ? Ils avaient été acceptés - à condition qu'ils aient le bac, bien sûr.
Le père Mathieu était mort lui aussi, deux ans après papé Cyprien. Ça nous avait tous marqué. Son arrière-petit-fils Louis était venu s'installer aux Fourches et avait ouvert son école d’équitation. Holly en était à son deuxième poulain. Et All black était l'heureux papa de plusieurs poulains. Mais il n'avait jamais fait ça en direct… si vous voyez ce que je veux dire.
Mon père et mon oncle commençaient à parler retraite. Bien sûr, j'étais leur successeur même s’ils ne m'avaient pas demandé mon avis. Enfin c'est ce qu'ils voulaient. Mais, mes amours allaient partir à Montpellier et je me voyais mal vivre sans eux. Si je n'étais pas là, qui allait les protéger ? Tout le monde me traitait de papa poule.
Eh bien oui, j'en suis un et fier de l’être. C'est généralement pour ça qu'on s'engueulait avec Hans qui me disait de leur laisser plus d’autonomie.
Hans avait parcouru les petites annonces de location à Montpellier et aux alentours. Il en avait sélectionné quelques-unes mais, bien souvent c'était déjà loué ou hors de prix … Et j'en étais heureux, je l’avoue.
C'est mon oncle qui trouva, hélas, une solution. Il possédait avec ma tante un appartement à Carnon. Il se proposa de nous le prêter le temps de la scolarité des jumeaux. Il se réservait le droit d'y aller en juillet ou en aout. Les garçons étaient si excités que le vendredi, dès la fin du boulot on alla le visiter.
C'était au troisième et dernier étage d'un petit immeuble avec vue sur la mer. Il y avait un balcon sur trois cotés. On grimpa jusqu'au palier de ce penthouse et j'ouvris la porte. Il faisait presque nuit et après avoir remis le courant les garçons ouvrirent les volets roulants électriques. Puis on visita les lieux. C'était grand, presque aussi grand que chez nous.
Avec Hans on prit la chambre parentale malgré les protestations des jumeaux qui la voulaient pour eux. Eux décidèrent de faire chambre à part. Il n'y avait que la salle de bain, qu'ils avaient en commun, qui les séparait. Et il y avait encore une chambre d’ami avec un grand lit mais la salle de bain était extérieure. On remit tout en route et on alla manger au restaurant. Puis on fit une balade sur le front de mer et les jumeaux allèrent se baigner. Puis on rentra se coucher.
Comme d'habitude je fus le premier réveillé et m'étant habillé je partis à la recherche d'une boulangerie que je trouvais rapidement. Quand je rentrais tout le monde dormait encore. Je fis du café et j'allais voir dans la chambre de Gus… Il dormait avec Chip ! Et j'allais voir dans la nôtre. Hans venait de se réveiller, il était nu sur le lit et me tendit la main en signe d'invitation à le rejoindre. Vous me connaissez, je n'ai pas pu résister à sa demande.
On se remettait juste de notre orgasme quand les jumeaux frappèrent à notre porte.
— On peut entrer ?
— Oui, vous pouvez, on ne dort plus.
Ils sautèrent sur le lit et vinrent nous faire la bise.
— On fait quoi aujourd’hui ? On va se baigner ?
— Ça ne vous dirait pas plutôt d'aller voir votre fac ?
— Oui, aussi, mais on a envie de se baigner.
— D’accord, on déjeune, on va voir la fac puis on mange un bout en ville, on rentre et on va passer l’après-midi à la plage. Ça vous va comme programme ?
Programme vite validé.
Il nous fallut une vingtaine de minutes pour y aller en voiture. On fit le tour de la fac où il y avait déjà quelques étudiants qui visitaient. Il faudra qu'on revienne pour finir les tâches administratives, dixit Hans.
Combien de fois pendant ce week-end j'ai entendu cette phrase : 'Mais Papa, on n'est plus des bébés' ou 'Mais Bé, fous leur un peu la paix’. On profita de notre week-end au maximum et on ne rentra que tard le dimanche soir.
Le lundi matin je repartis au boulot comme d’habitude. Rémus et Romulus m'avaient tenu compagnie le temps du petit-déjeuner, puis ils avaient demandé à sortir mais, juste avant que je parte, ils étaient rentrés et étaient remontés à l’étage.
Il y avait du boulot par-dessus la tête. On avait embauché de nouveaux mecs qui faisaient du mieux qu'ils savaient mais Nick et Tonin n'en étaient pas contents. Il fallut toute la diplomatie de ma mère pour arrondir les angles.
En parlant d’arrondir, Héléna, la copine de Tonin, et Fanny, celle de Nick, attendaient toutes les deux un heureux événement. Ça ferait des cousins de plus aux jumeaux même si le bébé de Tonin et d'Héléna n'avait rien à voir avec notre famille. Mais on les considérait comme membres, à part entière, de la nôtre.
Cette semaine, en plus du boulot que j'avais à la carrière, il fallait aussi qu'on prépare l'arrivée de l'équipe de ‘’fouilleurs’’ qui débarquait le samedi. Marius et son prof étaient venus courant avril pour fixer les dates avec nous et voir comment et où ils pourraient loger. Louis qui n'avait pas de stage d'équitation à cette période proposa de les loger ne leur comptant que les frais réels. Pour la nourriture et les repas ils se débrouilleraient seuls, au plus grand soulagement de Louis qui n'aimait pas du tout cuisiner. Ça allait mettre un peu d'animation dans le village du haut où nous n'étions plus que la portion congrue de la commune qui maintenant s'étendait dans la plaine. Nous n'étions plus que quinze irréductibles à y vivre… Et plus que douze d'ici la rentrée scolaire !
Les fouilleurs devaient arriver le samedi après-midi entre 16 et 18 heures. les jumeaux étaient surexcités par leur venue parce que c'est eux qui devraient les guider jusqu'au site avec les mules et les chevaux pendant la durée des fouilles. Mais là, ils m'aidaient à pétrir la pâte pour les pizzas en me posant mille et une questions auxquelles je ne savais pas quoi répondre le plus souvent.
Hans était descendu en ville pour faire quelques courses pour nous mais aussi pour mes grands-parents ainsi que pour Louis qui n'avait jamais tant eu de monde à la fois chez lui. Il avait dressé une liste impressionnante. Ma grand-mère, elle, s'occupait des desserts sans compter les fruits, cerises et fraises.
Finalement, les gars arrivèrent chez Louis où ils déposèrent leurs affaires puis il les accompagna jusqu'à la maison où nous étions tous - les quinze au complet.
J’avais déjà fait quelques pizzas d’avance. Quand ils entrèrent ils furent surpris de voir autant de monde. Je fis les présentations des habitants et le prof nous présenta ses étudiants. Il n'y avait que des garçons entre 18 et 20 ans.
— Bon, les garçons, je vous présente aussi Gus et Chip c'est eux qui vont assurer le transport et l'intendance parce que pour aller sur le chantier de fouilles il faudra marcher une heure et le chemin n'est pas très bon.
Pour ce faire on aura deux chevaux et deux mules. Y-en-a-t-il un parmi vous qui s'y connait ?
…
— Bon alors on devra apprendre. Marius tu es volontaire ?
— Je veux bien mais je n’y connais rien. C'est mon frangin et encore il est maréchal-ferrant pas muletier.
Le professeur reprit la parole.
— D’accord, on verra lundi si certains se découvrent une vocation. Je tiens à préciser que ce soir, pour le repas, c'est exceptionnel. Jean-François nous invite à une pizza party mais à partir de demain matin on doit être autonome.
Ah, encore une chose, Chip et Gus n'ont que 11 ans, malgré leur taille, alors un peu de retenue dans votre langage quand ils sont là, s’il vous plait.
Jean-François ou quelqu'un d'autre à quelque chose à ajouter ?
C'est Alain qui parla.
— Nous vous souhaitons à tous la bienvenue. Nous avons fait au mieux pour vous accueillir et si vous rencontrez un problème quelconque vous n'avez qu'à vous adresser à l'un d'entre nous, n'importe lequel qui me transmettra. Assez parlé, je vous souhaite à tous un bon appétit.
Tout le monde aida à mettre à table les pizzas déjà faites et chacun se servit d’une part de son choix. Les habitués (Gus et Chip) me passèrent commande. L'un des jeunes se proposa de m'aider ce que j’acceptais.
La soirée ne se termina pas trop tard et tout le monde aida à ranger. Certains n'étaient franchement pas rassurés, quand Rémus et Romulus vinrent se joindre à nous.
Le dimanche matin je partis courir. Ça faisait un moment que je ne l'avais pas fait et après avoir couru une bonne heure je rentrais et je croisais trois des étudiants qui courraient également.
— Salut, le coin vous plait ?
— Oui, c'est trop cool de courir ici en pleine campagne. Vous avez de la chance d'habiter ici. Cependant on est un peu paumé, vous pouvez nous dire le chemin le plus court pour rentrer ?
— Suivez-moi. On en a pour un petit quart d’heure.
Je repartis en petite foulée et ils me suivirent. Arrivés à un embranchement je leur indiquais la direction du village et on se sépara. Rémus et Romulus vinrent à ma rencontre et me firent des fêtes. Il faudrait que je tire au clair pour savoir comment ils faisaient pour sortir.
La maison était silencieuse. R & R étaient plantés devant le frigo. Je leur donnais à manger parce que sinon ils allaient passer leur temps à me suivre et à me regarder avec des yeux de chiens battus.