20-08-2020, 03:17 PM
2eme ANNEE Fêtes de fin d’année : (65 / x) (Paris)
Chan sort de la boutique en souriant de contentement et en se frottant les mains, le patron de celle-ci, un homme d’un âge avancé examine avec attention le chèque qu’il tient encore dans ses mains n’en revenant pas de l’aubaine qui lui tombe dessus.
Il n’a plus qu’à vérifier que celui-ci n’est pas en bois ce qui serait vraiment étonnant vu la condition demandée pour son obtention, il préfère quand même vérifier par acquit de conscience et appelle la banque émettrice.
Celle-ci lui donne la confirmation qu’il sera bien honoré et qu’il n’y a rien à craindre de la part de son client ayant une somme beaucoup plus conséquente et de loin sur son compte.
Il n’a plus qu’à attendre son jeune employé afin de lui annoncer la nouvelle en prenant les précautions que son dernier « client » lui a bien spécifiées de prendre afin de rester crédible.
Il sait qu’il n’a pas longtemps à attendre car le petit Dante est toujours à l’heure et même le plus souvent en avance.
C’est bien la première fois qu’on le paie pour qu’il ferme boutique, le jeune asiatique lui ayant simplement demandé d’estimer son manque à gagner et lui a fait aussitôt un chèque de la somme sans en ergoter plus longtemps le montant.
Faut dire pour sa gouverne que le propriétaire de la librairie n’a pas essayé d’en surestimer la somme étant d’un naturel honnête.
Maintenant lui aussi est heureux de pouvoir pour la première fois depuis bien longtemps, profiter de vacances avec ses proches et savoure par avance ce soir quand il va leur annoncer.
Il met le chèque dans une enveloppe et le tout dans son portefeuille pour le porter à sa banque dès qu’il pourra quitter la boutique.
Les quelques clients l’occupent suffisamment pour qu’il ne voie pas le temps passé et c’est un peu avec surprise qu’il aperçoit son jeune employé souriant comme à son habitude entrer dans la librairie pour aller aussitôt se changer et venir lui donner un coup de mains.
- (Dante amical) Vous allez bien monsieur Jean ?
Jean en faisant la bise au jeune garçon :
- Très bien mon petit et toi aussi quand tu connaîtras la bonne nouvelle.
- Tiens donc !! Vous avez gagné au loto Hi ! Hi !
- C’est presque ça figure toi, le comptable vient de m’appeler pour faire le point de l’exercice et il m’a vivement conseillé de fermer la boutique jusqu’à la fin de l’année.
- (Dante surpris) Il est fou ou quoi ?
- Pas tant que ça après réflexion, d’après lui ce serait nécessaire pour limiter les impôts et il m’a dit que de toute façon nous ne gagnerions plus rien cette année à rester ouvert. Étant donné la tranche supérieure où nous arriverions et que nous ne couvririons même pas les frais d’électricité et de chauffage avec le peu de bénéfice qu’il resterait. Donc il vaut mieux fermer pour cette année et garder l’argent chez nous plutôt que de le donner au fisc.
Le visage de Dante devient tout pâle.
- Mais !! Je ne comptais pas prendre de congés cet hiver monsieur, j’avais prévu de partir avec mes amis cet été.
- Qui t’a parlé de vacances !! J’ai fait le point de toutes les heures que je te dois et même en te faisant cadeau des dix prochains jours, je suis encore loin du compte.
- Je ne vous ai jamais rien demandé monsieur, j’aime bien être ici et si je reste plus tard c’est de bon cœur vous le savez bien.
- Justement mon garçon, c’est pour te remercier que je te fais cadeau de ces vacances et cette année tu auras même le droit à une prime de noël. Les affaires ont été bonnes et c’est aussi grâce à toi, alors dès ce soir nous fermerons boutique.
Dante n’en revient pas et ne trouve rien d’autre à dire, il se contente alors de faire une bise au vieil homme en lui donnant droit à un de ses plus beaux sourires.
- Merci !!
Jean ému par cet élan d’affection :
- Hum!! Oui!! Bon !! Eh bien la messe est dite, je dois passer à ma banque et je reviens ensuite pour t’aider à la fermeture. Surveille-moi un peu les deux loustics là-bas, ils nous regardent depuis tout à l’heure et je trouve ça un peu louche.
Dante se retourne, reconnaît les deux garçons et sourit.
- Ne vous en faites pas, je les connais.
- Ah !! Très bien alors, à tout à l’heure mon garçon.
Dante le voit enfiler son épais manteau et sortir, il se tourne alors vers les deux jeunes garçons.
- Alors les frangins ? Quoi de neuf ? Le petit frère va bien ?
- « Alex » et « Chris » viennent lui faire la bise, visiblement heureux d’avoir été reconnus par le jeune vendeur si sympathique.
- (Alexandre) On ne t’a jamais dit que nous étions frangins ?
- Ah non ?? C’est moi qui ai dû le penser alors.
- (« Chris » amusé) En fait nous sommes ensemble « Alex » et moi, ça ne te choque pas j’espère ?
Dante met un certain temps à comprendre.
- Heu !! Non bien sûr !! D’ailleurs pour ne rien vous cacher, j’ai un copain moi aussi.
- (« Alex » souriant) Tu parles d’un scoop !! S’il est aussi mignon que toi, ça doit grave user les yeux à vous mater.
- Vous allez bien ensemble vous aussi, mais je ne pense pas que c’est pour parler de ça que vous êtes ici. Vous cherchez quelque chose de précis ou c’est juste pour venir voir un beau mec Hi ! Hi !
- (« Chris ») En fait c’était pour te remercier pour Lucas, sans toi parait qu’il ne serait sans doute plus là.
- Florian m’en a parlé et je savais qu’il était sauvé, c’est ton petit frère ?
- (« Chris ») Non, celui d’ « Alex ». Mais c’est tout comme pour moi.
- (« Alex ») Je ne sais pas ce que lui a fait ton copain mais il a transformé mon frangin en « Rocco Siffredi » si tu vois ce que je veux dire.
- Non !! Sans déconner !!
- Je te jure !! Sa queue a pris au moins deux centimètres en un mois et il bande toujours comme un malade. Tu me diras, son copain n’a pas l’air de s’en plaindre Hi ! Hi !
- (Dante surpris) Ah !! Parce que lui aussi….
- (Alexandre en riant) Trois frères, trois phoques Hi ! Hi ! C’est ma devise Hi ! Hi ! Et chez « Chris » c’est pareil !! Heureusement que les parents le prennent bien. Mais tu ne m’as pas répondu au sujet de Florian ?
- (Dante gêné) C’est qu’il n’y a rien à dire de plus, mon copain est très doué et les gens disent qu’il arrive à faire des miracles avec ses mains. Maintenant si vous voulez en savoir plus, faudra lui demander vous-même.
- (« Chris ») Nous aimerions bien le revoir, tu sais où il est en ce moment ?
- (Dante en souriant) En vacances avec un cirque et je crois qu’il va avoir la surprise de nous y voir avec mon copain.
- (Alexandre) Tu as de la chance alors, mais qu’est-ce qu’il fait dans un cirque ?
Il apprend à s’occuper de « Kinou » je crois.
- (Alexandre curieux) C’est quoi ? Un cheval ?
- Non beaucoup moins gros quand même, c’est juste une jeune panthère noire à ce qui parait et qu’il a eu en cadeau d’un inconnu Hi ! Hi !
Dante devant l’air ahuri de ses deux amis éclate de rires et ce dit qu’ils n’ont pas fini d’avoir cet air-là s’ils fréquentent un tant soit peu le jeune rouquin.
2eme ANNEE Fêtes de fin d’année : (66 / 150) (Aix)
Erwan dort comme un loir à l’arrière de la voiture quand son père se gare devant l’hôtel où le GPS l’a conduit.
Maurice prend un plaisir évident à sortir de l’auto après toutes ses longues heures de conduite, sa femme également car elle aussi fait quelques pas autour du véhicule en s’étirant les muscles.
- (Maurice) Allons prendre nos chambres et nous installer, ensuite il faut que j’aille faire un tour à la préfecture. Ne m’attendez pas pour manger car ça risque de prendre un moment. Je vais essayer de régler tout ce que j’ai à voir et ensuite promis, je ne serai plus qu’à vous deux.
- (Martine septique) Promis ???
Maurice avec un sourire rassurant :
- Promis !!
- Alors fais ce que tu as à faire et revient nous vite mon chéri.
- D’accord !! Réveille « Hibernatus » pendant que je vais régler l’hôtel.
Il part prendre les bagages dans le coffre et ensuite passe la porte de l’établissement trois étoiles qu’il a fait réserver par un de ses assistants.
La bâtisse ancienne mais visiblement très bien entretenue est typique du sud de la France avec ses volets bleu ciel, ses tuiles rondes et ses oliviers tout autour. Maurice sourit en se disant qu’ils devraient y passer un séjour très agréable.
Martine regarde son fils toujours profondément endormi avec l’air affectueux qu’ont toutes les mères devant un tel spectacle.
Elle ouvre la portière et doucement lui secoue l’épaule.
- Debout mon lapin ! Nous sommes arrivés !!
- (Une voix endormie) Arrête de m’appeler ton lapin m’man !! J’ai plus cinq ans !!
- Oui mon sucre d’orge !!
- Rhaa ! Quitte à prendre je préfère « mon lapin », fais juste attention que je ne te mette pas des crottes partout Hi ! Hi !
Martine surprise qu’il soit de si bonne humeur au réveil :
- Eh bien !! C’est de voir bientôt ton ami Florian qui te rend aussi aimable ?
- (Erwan ouvre un œil) Aussi oui !! Mais c’est surtout que pour une fois on est tous ensemble et en vacance en plus. Il est où p’pa ?
- Il est passé devant pour régler l’hôtel, après ça il doit terminer un travail mais il nous a promis qu’ensuite il ne serait là que pour nous.
- Eh bien !! Il y a du progrès !! Il ne reste plus qu’à espérer qu’il se tiendra à sa parole.
- Il a l’air heureux de nous avoir avec lui, laisse-lui une chance.
Une fois les bagages montés et après avoir pris une bonne douche, Maurice rejoint la préfecture où le préfet Delesalle l’attend avec impatience, pressé lui aussi d’en finir et de rentrer chez lui.
Il accueille Maurice avec le respect qu’il a de cet homme et de ce qu’il représente au sein de l’état, sa venue et son intervention dans cette histoire le laissent toutefois songeur.
Qu’est ce qui peut pousser un homme de son importance dans cette affaire qui requiert plus du ministère des affaires étrangères que de la DST ? Surtout que ce même ministère est étrangement absent alors qu’un des émirs les plus puissants qui soit va bientôt débarquer sur le territoire national sans les démarches protocolaires habituelles.
C’est dans cet état d’esprit qu’il accueille Maurice dans le grand salon de la préfecture.
- Vous avez fait bon voyage cher ami ?
- La route a été longue mais la présence de ma famille à mes côtés m’a fait beaucoup de bien, merci !
- Je vous ai préparé mon rapport sur tout ce qui a marqué cet après-midi, autant vous dire que je suis allé de surprises en surprises ne serait-ce déjà que par ce jeune chirurgien qui nous a été envoyé.
- L’officier de gendarmerie ainsi que celui qui a accompagné le jeune prince ont-ils été convoqués ?
- Ils ne devraient plus tarder maintenant, peut-être préféreriez-vous que nous allions dans un endroit plus tranquille comme mon bureau par exemple ?
- Je vous suis !! Pourriez-vous me faire monter un plateau-repas et une bouteille d’eau minérale s’il vous plaît, je n’ai rien pris depuis Paris et ça commence à faire loin.
- Je m’occupe de vous faire préparer ça une fois que vous serez installés.
Quand ils arrivent dans le bureau du préfet, Maurice ne peut s’empêcher d’admirer le décor avec ces meubles d’un autre siècle.
Son bureau à côté lui paraît bien austère avec son ameublement moderne, il se sent tout de suite bien dans cette pièce qui sent bon la cire et s’assoit dans un fauteuil qu’il amène près du bureau en chêne.
Le préfet apprécie son geste, d’autres n’auraient pas eu cette politesse et se seraient octroyé sa place sans rien lui demander.
Il dépose alors le rapport devant Maurice et s’absente un instant pour donner les ordres nécessaires à sa collation.
Une fois seul, Maurice dénoue la pochette et en sort les pages dactylographiées qu’elle contient.
Un bref tri et il commence à lire avec intérêt toutes les annotations prises de ces six dernières heures.
Suite à la lecture d’une page, un truc le chagrine et il regarde au fond de la pochette s’il n’aurait rien oublié d’en sortir.
Celle-ci étant manifestement vide, il fronce les sourcils en attendant que le préfet revienne pour lui poser la question qui tourne en boucle dans sa tête depuis la lecture de la page en question.
Le préfet revient bientôt et Maurice ne lui laisse pas le temps de parler que déjà il se lève en lui demandant d’une voix empreinte de toute l’autorité de sa fonction.
- Où sont les enregistrements !!!
2eme ANNEE Fêtes de fin d’année : (67 / 150) (Aix)
Le préfet visiblement surpris par cette demande.
- Quels enregistrements ? Je ne comprends pas ?
Maurice lui met nerveusement la feuille du rapport sous le nez.
- C’est écrit ici noir sur blanc !! Trois caméras ont filmé toute l’intervention chirurgicale, alors je vous le redemande : Où sont les enregistrements ?
- (Le préfet visiblement perturbé) Mais !! Je n’en sais rien moi !!!
- Comment ça vous n’en savez rien ? Vous n’avez pas lu ce rapport ?
- J’ai seulement rajouté le mien à celui de la gendarmerie et de l’hôpital !! Il n’y a pas si longtemps que ça que je suis rentré vous savez ?
- Pour un préfet vous n’êtes pas curieux !! En feuilletant cinq minutes ses papiers, j’ai tout de suite vu qu’il en manquait des éléments importants.
- Les gendarmes l’ont peut-être gardé pour le visionner, qu’est-ce que j’en sais !! Il me semble que le gamin m’a parlé d’enregistrement, mais j’étais en ligne avec l’émir et je n’ai pas trop fait attention à ce qu’il me disait.
Maurice blêmit en entendant ses paroles, si Florian en a parlé c’est qu’il doit y avoir quelque chose de compromettant pour lui dessus.
- Qu’est-ce qu’il vous a dit exactement ? Essayez de vous rappeler ses paroles exactes !!
Le préfet fait un effort pour se souvenir :
- Attendez !! Ah oui !! Il a parlé de trois caméras !! Il me disait je crois qu’il me conseillait de récupérer les enregistrements et de les confier à mes supérieurs, que ceux-ci sauraient quoi en faire.
- (Maurice en colère) Et c’est maintenant que vous vous en souvenez !! Mais bordel !! Vous avez appris votre métier où ?? En fouillant dans les paquets de « Bonux » pour y chercher le cadeau ??
- (Le préfet vexé) Mais enfin !! Je ne vous permets pas de me parler sur ce ton !!
- Je parle du ton qui me convient quand j’ai affaire à des incompétents notoires comme vous semblez l’être !!! Croyez-moi, continuez comme ça et votre supérieur aura le mien de rapport !! Et il n’y manquera certainement pas le plus important !!
Jean François Delesalle comprend alors qu’il a merdé à fond et que ce n’est pas en se mettant Maurice à dos qu’il va redorer son blason, il change donc de ton et cherche un moyen pour qu’il revienne à de meilleurs sentiments à son encontre.
- Reprenons notre calme, vous voulez bien ? Maintenant ce n’est peut-être pas si grave que ça et il suffit d’envoyer quelqu’un les récupérer.
- Si elles sont encore là !!
- Allons !! Qui voulez-vous donc que ça intéresse ?
Maurice reconnaît qu’étant donné le peu de chose que connaît cet homme sur Florian, il ne peut juger de l’importance que pourraient avoir ces enregistrements et que son agressivité soudaine lui est incompréhensible.
- (Un ton en dessous) Nous n’avons plus qu’à attendre les deux officiers et nous verrons ensuite les dispositions à prendre.
- C’est je crois la meilleure solution, je vais voir si votre encas est prêt.
Maurice le regarde quitter le bureau et une fois seul, prend son portable et appelle Patrice.
- …………….
- C’est Maurice ! Florian est bien rentré ?
- …………..
- Comment ??? J’entends très mal avec tout ce boucan !!
- ………….
- Des enfants ?? Mais qu’est-ce qu’ils ont à rire comme ça ?
- ………………
- Non !!!
- …………..
Maurice éclate de rire :
- Il doit être dans son élément là Hi ! Hi !
- ……………
- Du violon avec des gants de boxe ???
- …………..
- J’imagine oui Hi ! Hi !
- …………….
- Bonne idée, faudra me montrer ça Hi ! Hi ! En parlant de film, faudrait que tu ailles d’urgence en récupérer à l’hôpital où « Flo » était cet après-midi !! Parait qu’il y avait des caméras dans la salle d’opération et je ne voudrais pas que ça tombe entre de mauvaises mains qui pourraient se poser des questions s’ils découvraient tu sais quoi !
- ………
- Bien sûr tout de suite !!
- …………..
- Eh bien on regardera ça ensemble Hi ! Hi !
- …………
- Ok ! Fais vite et prends un ou deux gars avec toi, on ne sait jamais.
Maurice raccroche en souriant, il imagine bien la scène que vient de lui décrire Patrice entre deux éclats de rire.
La fraîcheur et le naturel de ce garçon lui semblent parfois insensés, capables l’après-midi de réaliser des exploits que très peu s’essaieraient et le soir même se retrouver en pleines pitreries à amuser la galerie au point que même les adultes les plus avertis s’y laissent prendre.
- Ah !! Sacré gamin !! Tu m’en occasionnes des soucis !! Mais comment t’en vouloir Hi ! Hi !
Chan sort de la boutique en souriant de contentement et en se frottant les mains, le patron de celle-ci, un homme d’un âge avancé examine avec attention le chèque qu’il tient encore dans ses mains n’en revenant pas de l’aubaine qui lui tombe dessus.
Il n’a plus qu’à vérifier que celui-ci n’est pas en bois ce qui serait vraiment étonnant vu la condition demandée pour son obtention, il préfère quand même vérifier par acquit de conscience et appelle la banque émettrice.
Celle-ci lui donne la confirmation qu’il sera bien honoré et qu’il n’y a rien à craindre de la part de son client ayant une somme beaucoup plus conséquente et de loin sur son compte.
Il n’a plus qu’à attendre son jeune employé afin de lui annoncer la nouvelle en prenant les précautions que son dernier « client » lui a bien spécifiées de prendre afin de rester crédible.
Il sait qu’il n’a pas longtemps à attendre car le petit Dante est toujours à l’heure et même le plus souvent en avance.
C’est bien la première fois qu’on le paie pour qu’il ferme boutique, le jeune asiatique lui ayant simplement demandé d’estimer son manque à gagner et lui a fait aussitôt un chèque de la somme sans en ergoter plus longtemps le montant.
Faut dire pour sa gouverne que le propriétaire de la librairie n’a pas essayé d’en surestimer la somme étant d’un naturel honnête.
Maintenant lui aussi est heureux de pouvoir pour la première fois depuis bien longtemps, profiter de vacances avec ses proches et savoure par avance ce soir quand il va leur annoncer.
Il met le chèque dans une enveloppe et le tout dans son portefeuille pour le porter à sa banque dès qu’il pourra quitter la boutique.
Les quelques clients l’occupent suffisamment pour qu’il ne voie pas le temps passé et c’est un peu avec surprise qu’il aperçoit son jeune employé souriant comme à son habitude entrer dans la librairie pour aller aussitôt se changer et venir lui donner un coup de mains.
- (Dante amical) Vous allez bien monsieur Jean ?
Jean en faisant la bise au jeune garçon :
- Très bien mon petit et toi aussi quand tu connaîtras la bonne nouvelle.
- Tiens donc !! Vous avez gagné au loto Hi ! Hi !
- C’est presque ça figure toi, le comptable vient de m’appeler pour faire le point de l’exercice et il m’a vivement conseillé de fermer la boutique jusqu’à la fin de l’année.
- (Dante surpris) Il est fou ou quoi ?
- Pas tant que ça après réflexion, d’après lui ce serait nécessaire pour limiter les impôts et il m’a dit que de toute façon nous ne gagnerions plus rien cette année à rester ouvert. Étant donné la tranche supérieure où nous arriverions et que nous ne couvririons même pas les frais d’électricité et de chauffage avec le peu de bénéfice qu’il resterait. Donc il vaut mieux fermer pour cette année et garder l’argent chez nous plutôt que de le donner au fisc.
Le visage de Dante devient tout pâle.
- Mais !! Je ne comptais pas prendre de congés cet hiver monsieur, j’avais prévu de partir avec mes amis cet été.
- Qui t’a parlé de vacances !! J’ai fait le point de toutes les heures que je te dois et même en te faisant cadeau des dix prochains jours, je suis encore loin du compte.
- Je ne vous ai jamais rien demandé monsieur, j’aime bien être ici et si je reste plus tard c’est de bon cœur vous le savez bien.
- Justement mon garçon, c’est pour te remercier que je te fais cadeau de ces vacances et cette année tu auras même le droit à une prime de noël. Les affaires ont été bonnes et c’est aussi grâce à toi, alors dès ce soir nous fermerons boutique.
Dante n’en revient pas et ne trouve rien d’autre à dire, il se contente alors de faire une bise au vieil homme en lui donnant droit à un de ses plus beaux sourires.
- Merci !!
Jean ému par cet élan d’affection :
- Hum!! Oui!! Bon !! Eh bien la messe est dite, je dois passer à ma banque et je reviens ensuite pour t’aider à la fermeture. Surveille-moi un peu les deux loustics là-bas, ils nous regardent depuis tout à l’heure et je trouve ça un peu louche.
Dante se retourne, reconnaît les deux garçons et sourit.
- Ne vous en faites pas, je les connais.
- Ah !! Très bien alors, à tout à l’heure mon garçon.
Dante le voit enfiler son épais manteau et sortir, il se tourne alors vers les deux jeunes garçons.
- Alors les frangins ? Quoi de neuf ? Le petit frère va bien ?
- « Alex » et « Chris » viennent lui faire la bise, visiblement heureux d’avoir été reconnus par le jeune vendeur si sympathique.
- (Alexandre) On ne t’a jamais dit que nous étions frangins ?
- Ah non ?? C’est moi qui ai dû le penser alors.
- (« Chris » amusé) En fait nous sommes ensemble « Alex » et moi, ça ne te choque pas j’espère ?
Dante met un certain temps à comprendre.
- Heu !! Non bien sûr !! D’ailleurs pour ne rien vous cacher, j’ai un copain moi aussi.
- (« Alex » souriant) Tu parles d’un scoop !! S’il est aussi mignon que toi, ça doit grave user les yeux à vous mater.
- Vous allez bien ensemble vous aussi, mais je ne pense pas que c’est pour parler de ça que vous êtes ici. Vous cherchez quelque chose de précis ou c’est juste pour venir voir un beau mec Hi ! Hi !
- (« Chris ») En fait c’était pour te remercier pour Lucas, sans toi parait qu’il ne serait sans doute plus là.
- Florian m’en a parlé et je savais qu’il était sauvé, c’est ton petit frère ?
- (« Chris ») Non, celui d’ « Alex ». Mais c’est tout comme pour moi.
- (« Alex ») Je ne sais pas ce que lui a fait ton copain mais il a transformé mon frangin en « Rocco Siffredi » si tu vois ce que je veux dire.
- Non !! Sans déconner !!
- Je te jure !! Sa queue a pris au moins deux centimètres en un mois et il bande toujours comme un malade. Tu me diras, son copain n’a pas l’air de s’en plaindre Hi ! Hi !
- (Dante surpris) Ah !! Parce que lui aussi….
- (Alexandre en riant) Trois frères, trois phoques Hi ! Hi ! C’est ma devise Hi ! Hi ! Et chez « Chris » c’est pareil !! Heureusement que les parents le prennent bien. Mais tu ne m’as pas répondu au sujet de Florian ?
- (Dante gêné) C’est qu’il n’y a rien à dire de plus, mon copain est très doué et les gens disent qu’il arrive à faire des miracles avec ses mains. Maintenant si vous voulez en savoir plus, faudra lui demander vous-même.
- (« Chris ») Nous aimerions bien le revoir, tu sais où il est en ce moment ?
- (Dante en souriant) En vacances avec un cirque et je crois qu’il va avoir la surprise de nous y voir avec mon copain.
- (Alexandre) Tu as de la chance alors, mais qu’est-ce qu’il fait dans un cirque ?
Il apprend à s’occuper de « Kinou » je crois.
- (Alexandre curieux) C’est quoi ? Un cheval ?
- Non beaucoup moins gros quand même, c’est juste une jeune panthère noire à ce qui parait et qu’il a eu en cadeau d’un inconnu Hi ! Hi !
Dante devant l’air ahuri de ses deux amis éclate de rires et ce dit qu’ils n’ont pas fini d’avoir cet air-là s’ils fréquentent un tant soit peu le jeune rouquin.
2eme ANNEE Fêtes de fin d’année : (66 / 150) (Aix)
Erwan dort comme un loir à l’arrière de la voiture quand son père se gare devant l’hôtel où le GPS l’a conduit.
Maurice prend un plaisir évident à sortir de l’auto après toutes ses longues heures de conduite, sa femme également car elle aussi fait quelques pas autour du véhicule en s’étirant les muscles.
- (Maurice) Allons prendre nos chambres et nous installer, ensuite il faut que j’aille faire un tour à la préfecture. Ne m’attendez pas pour manger car ça risque de prendre un moment. Je vais essayer de régler tout ce que j’ai à voir et ensuite promis, je ne serai plus qu’à vous deux.
- (Martine septique) Promis ???
Maurice avec un sourire rassurant :
- Promis !!
- Alors fais ce que tu as à faire et revient nous vite mon chéri.
- D’accord !! Réveille « Hibernatus » pendant que je vais régler l’hôtel.
Il part prendre les bagages dans le coffre et ensuite passe la porte de l’établissement trois étoiles qu’il a fait réserver par un de ses assistants.
La bâtisse ancienne mais visiblement très bien entretenue est typique du sud de la France avec ses volets bleu ciel, ses tuiles rondes et ses oliviers tout autour. Maurice sourit en se disant qu’ils devraient y passer un séjour très agréable.
Martine regarde son fils toujours profondément endormi avec l’air affectueux qu’ont toutes les mères devant un tel spectacle.
Elle ouvre la portière et doucement lui secoue l’épaule.
- Debout mon lapin ! Nous sommes arrivés !!
- (Une voix endormie) Arrête de m’appeler ton lapin m’man !! J’ai plus cinq ans !!
- Oui mon sucre d’orge !!
- Rhaa ! Quitte à prendre je préfère « mon lapin », fais juste attention que je ne te mette pas des crottes partout Hi ! Hi !
Martine surprise qu’il soit de si bonne humeur au réveil :
- Eh bien !! C’est de voir bientôt ton ami Florian qui te rend aussi aimable ?
- (Erwan ouvre un œil) Aussi oui !! Mais c’est surtout que pour une fois on est tous ensemble et en vacance en plus. Il est où p’pa ?
- Il est passé devant pour régler l’hôtel, après ça il doit terminer un travail mais il nous a promis qu’ensuite il ne serait là que pour nous.
- Eh bien !! Il y a du progrès !! Il ne reste plus qu’à espérer qu’il se tiendra à sa parole.
- Il a l’air heureux de nous avoir avec lui, laisse-lui une chance.
Une fois les bagages montés et après avoir pris une bonne douche, Maurice rejoint la préfecture où le préfet Delesalle l’attend avec impatience, pressé lui aussi d’en finir et de rentrer chez lui.
Il accueille Maurice avec le respect qu’il a de cet homme et de ce qu’il représente au sein de l’état, sa venue et son intervention dans cette histoire le laissent toutefois songeur.
Qu’est ce qui peut pousser un homme de son importance dans cette affaire qui requiert plus du ministère des affaires étrangères que de la DST ? Surtout que ce même ministère est étrangement absent alors qu’un des émirs les plus puissants qui soit va bientôt débarquer sur le territoire national sans les démarches protocolaires habituelles.
C’est dans cet état d’esprit qu’il accueille Maurice dans le grand salon de la préfecture.
- Vous avez fait bon voyage cher ami ?
- La route a été longue mais la présence de ma famille à mes côtés m’a fait beaucoup de bien, merci !
- Je vous ai préparé mon rapport sur tout ce qui a marqué cet après-midi, autant vous dire que je suis allé de surprises en surprises ne serait-ce déjà que par ce jeune chirurgien qui nous a été envoyé.
- L’officier de gendarmerie ainsi que celui qui a accompagné le jeune prince ont-ils été convoqués ?
- Ils ne devraient plus tarder maintenant, peut-être préféreriez-vous que nous allions dans un endroit plus tranquille comme mon bureau par exemple ?
- Je vous suis !! Pourriez-vous me faire monter un plateau-repas et une bouteille d’eau minérale s’il vous plaît, je n’ai rien pris depuis Paris et ça commence à faire loin.
- Je m’occupe de vous faire préparer ça une fois que vous serez installés.
Quand ils arrivent dans le bureau du préfet, Maurice ne peut s’empêcher d’admirer le décor avec ces meubles d’un autre siècle.
Son bureau à côté lui paraît bien austère avec son ameublement moderne, il se sent tout de suite bien dans cette pièce qui sent bon la cire et s’assoit dans un fauteuil qu’il amène près du bureau en chêne.
Le préfet apprécie son geste, d’autres n’auraient pas eu cette politesse et se seraient octroyé sa place sans rien lui demander.
Il dépose alors le rapport devant Maurice et s’absente un instant pour donner les ordres nécessaires à sa collation.
Une fois seul, Maurice dénoue la pochette et en sort les pages dactylographiées qu’elle contient.
Un bref tri et il commence à lire avec intérêt toutes les annotations prises de ces six dernières heures.
Suite à la lecture d’une page, un truc le chagrine et il regarde au fond de la pochette s’il n’aurait rien oublié d’en sortir.
Celle-ci étant manifestement vide, il fronce les sourcils en attendant que le préfet revienne pour lui poser la question qui tourne en boucle dans sa tête depuis la lecture de la page en question.
Le préfet revient bientôt et Maurice ne lui laisse pas le temps de parler que déjà il se lève en lui demandant d’une voix empreinte de toute l’autorité de sa fonction.
- Où sont les enregistrements !!!
2eme ANNEE Fêtes de fin d’année : (67 / 150) (Aix)
Le préfet visiblement surpris par cette demande.
- Quels enregistrements ? Je ne comprends pas ?
Maurice lui met nerveusement la feuille du rapport sous le nez.
- C’est écrit ici noir sur blanc !! Trois caméras ont filmé toute l’intervention chirurgicale, alors je vous le redemande : Où sont les enregistrements ?
- (Le préfet visiblement perturbé) Mais !! Je n’en sais rien moi !!!
- Comment ça vous n’en savez rien ? Vous n’avez pas lu ce rapport ?
- J’ai seulement rajouté le mien à celui de la gendarmerie et de l’hôpital !! Il n’y a pas si longtemps que ça que je suis rentré vous savez ?
- Pour un préfet vous n’êtes pas curieux !! En feuilletant cinq minutes ses papiers, j’ai tout de suite vu qu’il en manquait des éléments importants.
- Les gendarmes l’ont peut-être gardé pour le visionner, qu’est-ce que j’en sais !! Il me semble que le gamin m’a parlé d’enregistrement, mais j’étais en ligne avec l’émir et je n’ai pas trop fait attention à ce qu’il me disait.
Maurice blêmit en entendant ses paroles, si Florian en a parlé c’est qu’il doit y avoir quelque chose de compromettant pour lui dessus.
- Qu’est-ce qu’il vous a dit exactement ? Essayez de vous rappeler ses paroles exactes !!
Le préfet fait un effort pour se souvenir :
- Attendez !! Ah oui !! Il a parlé de trois caméras !! Il me disait je crois qu’il me conseillait de récupérer les enregistrements et de les confier à mes supérieurs, que ceux-ci sauraient quoi en faire.
- (Maurice en colère) Et c’est maintenant que vous vous en souvenez !! Mais bordel !! Vous avez appris votre métier où ?? En fouillant dans les paquets de « Bonux » pour y chercher le cadeau ??
- (Le préfet vexé) Mais enfin !! Je ne vous permets pas de me parler sur ce ton !!
- Je parle du ton qui me convient quand j’ai affaire à des incompétents notoires comme vous semblez l’être !!! Croyez-moi, continuez comme ça et votre supérieur aura le mien de rapport !! Et il n’y manquera certainement pas le plus important !!
Jean François Delesalle comprend alors qu’il a merdé à fond et que ce n’est pas en se mettant Maurice à dos qu’il va redorer son blason, il change donc de ton et cherche un moyen pour qu’il revienne à de meilleurs sentiments à son encontre.
- Reprenons notre calme, vous voulez bien ? Maintenant ce n’est peut-être pas si grave que ça et il suffit d’envoyer quelqu’un les récupérer.
- Si elles sont encore là !!
- Allons !! Qui voulez-vous donc que ça intéresse ?
Maurice reconnaît qu’étant donné le peu de chose que connaît cet homme sur Florian, il ne peut juger de l’importance que pourraient avoir ces enregistrements et que son agressivité soudaine lui est incompréhensible.
- (Un ton en dessous) Nous n’avons plus qu’à attendre les deux officiers et nous verrons ensuite les dispositions à prendre.
- C’est je crois la meilleure solution, je vais voir si votre encas est prêt.
Maurice le regarde quitter le bureau et une fois seul, prend son portable et appelle Patrice.
- …………….
- C’est Maurice ! Florian est bien rentré ?
- …………..
- Comment ??? J’entends très mal avec tout ce boucan !!
- ………….
- Des enfants ?? Mais qu’est-ce qu’ils ont à rire comme ça ?
- ………………
- Non !!!
- …………..
Maurice éclate de rire :
- Il doit être dans son élément là Hi ! Hi !
- ……………
- Du violon avec des gants de boxe ???
- …………..
- J’imagine oui Hi ! Hi !
- …………….
- Bonne idée, faudra me montrer ça Hi ! Hi ! En parlant de film, faudrait que tu ailles d’urgence en récupérer à l’hôpital où « Flo » était cet après-midi !! Parait qu’il y avait des caméras dans la salle d’opération et je ne voudrais pas que ça tombe entre de mauvaises mains qui pourraient se poser des questions s’ils découvraient tu sais quoi !
- ………
- Bien sûr tout de suite !!
- …………..
- Eh bien on regardera ça ensemble Hi ! Hi !
- …………
- Ok ! Fais vite et prends un ou deux gars avec toi, on ne sait jamais.
Maurice raccroche en souriant, il imagine bien la scène que vient de lui décrire Patrice entre deux éclats de rire.
La fraîcheur et le naturel de ce garçon lui semblent parfois insensés, capables l’après-midi de réaliser des exploits que très peu s’essaieraient et le soir même se retrouver en pleines pitreries à amuser la galerie au point que même les adultes les plus avertis s’y laissent prendre.
- Ah !! Sacré gamin !! Tu m’en occasionnes des soucis !! Mais comment t’en vouloir Hi ! Hi !
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