20-08-2020, 03:15 PM
2eme ANNEE Fêtes de fin d’année : (62 / 150) (Au cirque) (suite)
Notre équipe bien rodée maintenant enchaîne tube sur tube au plus grand plaisir des habitués et à la plus grande surprise de ceux qui ne nous avaient encore jamais entendus.
Rémi a les yeux fixés sur moi depuis le début et je vois bien qu’il n’en revient pas de m’entendre jouer de la batterie, il pose son saxo et s’assoit au synthé en disant à voix haute pour qu’Anthony l’entende bien.
- Je me mets au synthé « Antho » !! On change un peu !! Chante-nous un truc s’il te plaît !! Pour le final !!
Alice s’avance et lui met un micro devant lui en l’encourageant à voix basse, il tâtonne un peu pour vérifier comment il est placé et sourit à sa copine.
- (Anthony d’une voix forte) Allez les gars !! On met le feu !!
Plus plaisir que ça, il ne pouvait pas me le faire, j’essuie la sueur qui me coule sur les yeux et j’attaque en envoyant à fond bientôt suivit par les autres instruments tout aussi rageurs.
Quand la voix « d’Antho » résonne dans la salle, j’ai les poils des bras qui se dressent et je ne suis pas le seul assurément.
Il y a pas mal de monde maintenant sur les gradins, attirés petit à petit par cette musique peu habituelle pour eux et venant écouter au début par curiosité puis ensuite complètement pris par le charme des rythmes endiablés.
Entendre chanter Anthony crée un silence impressionnant du côté des spectateurs visiblement ressentant les mêmes émotions que moi, sa voix rauque et grave emplie le chapiteau et s’échappe suffisamment à l’extérieur pour attirer les quelques personnes qui vaquaient encore à la prochaine ouverture au public.
Trois minutes où plus rien ne compte pour moi que cette voix merveilleuse qui m’arrache comme bien souvent des larmes aux yeux.
Alice qui est restée près de lui car le violoncelle ne faisant pas parti du morceau, se frotte le haut des bras pour tenter d’estomper les frissons qui l’assaillent.
Je termine le morceau debout, déchaîné sur les cymbales et la grosse caisse puis me rassois en posant mes mains dessus et faire un silence qui devient alors total pendant quelques secondes avant que les applaudissements et les bravos commencent à pleuvoir et résonnent sous le chapiteau en montant crescendo jusqu’à atteindre un sommet impressionnant.
Alice prend la guitare des mains d’Anthony et le serre dans ses bras en l’embrassant fougueusement, nos amis se lèvent et viennent sur la scène pour nous féliciter chaleureusement.
Je sens deux bras me prendre la taille par-derrière, je connais trop bien à qui ils appartiennent et je renverse ma tête en souriant pour que ses lèvres puissent s’emparer des miennes.
Je me retourne et me colle à lui, ses yeux sont encore humides mais brillent d’un tel éclat dans les miens que je m’y laisse perdre avec un long frisson.
Thomas finit par s’écarter et me prendre par la taille en m’ébouriffant les cheveux tremper de sueurs :
- Eh bien toi alors !!!
- (D’une petite voix) Ça t’a plu ??
- Et comment que ça m’a plu !! Vous devriez faire des spectacles, je t’assure qu’il y aurait des fans !!
- Tu iras dire ça à « Antho » !! Je ne crois pas qu’il serait d’accord.
- Faudra que tu m’expliques pourquoi, en attendant c’était super et je ne savais pas que tu jouais de la batterie ??
- Moi non plus mais j’aime bien.
Les musiciens du cirque reprennent leurs places en nous félicitant au passage, du coup ils sont restés tout le temps de leur pause et le chef en nous croisant nous a demandé de venir le voir le lendemain pour « discuter », ce que nous lui avons promis de faire.
- Je vois plusieurs groupes d’enfants commencer à entrer accompagner par quelques adultes, je m’approche de José par curiosité.
- C’est une soirée pour les enfants ?
- (José) Florian il va falloir qu’on parle tous les deux !
- Heu !! Oui si tu veux !! Qu’est-ce qu’il y a ?
- C’est toi qui me demandes ça !! Déjà ce qui s’est passé avec les animaux aujourd’hui et puis ce qu’à quoi je viens d’assister ce soir !!
- J’ai rien fait de mal !!
- Qui a parlé de ça !! Il faut juste que tu m’expliques tout ça tu comprends ?
- Ça peut attendre demain ?
- (José sourit) Bien sûr !!
- Tu ne m’as répondu ?
- Comment ça !! Ah oui les enfants ? Eh bien cette soirée avant Noël leur est toujours réservée, ils viennent de familles en peine d’argent amenés par des bénévoles d’associations et aussi des orphelinats de la région.
- C’est gratuit ?
- Bien sûr !! C’est une tradition dans ma famille depuis que le cirque Gruss existe.
-(Thomas toujours près de moi) Pourquoi tu ne leur ferais pas un de tes trucs de clown « Flo » ?
José voit mes yeux qui brillent et commence à en connaître la signification.
- Ça te dirait ??
2eme ANNEE Fêtes de fin d’année : (63 / 150) (Au cirque) (suite)
- Mais j’ai jamais fait le clown moi !!
- (Thomas mort de rire) Oh si crois-moi Hi ! Hi ! Et plus souvent qu’à ton tour Hi ! Hi !
Éric et Raphaël arrivent à leur tour suivis par Flavien et Carole.
- (Éric) Ça va « Thom » ? Tu as l’air de bien t’amuser.
- (Thomas) J’ai proposé à Florian de faire rire un peu les gosses en faisant le clown et il a eu le culot de me dire qu’il ne savait pas le faire.
- (Raphaël) C’est la meilleure celle-là Hi ! Hi !
José essaye de garder son sérieux :
- Le spectacle ne commence pas tout de suite alors tu as encore le temps pour te décider.
- Wouaih !! Je vais y réfléchir, je pensais plutôt faire un peu de musique.
- (Raphaël mort de rire) Avec un gros nez rouge et des gants de boxe Hi ! Hi ! Je te parie que tu n’es pas « cap » !!
- (L’idée me plaît bien) Tu crois ça !! Et si je gagne ?
Raphaël jette un coup d’œil à Éric et Thomas.
- On sera tes esclaves pendant toute une journée, ça te va ?
Je vois bien à quoi ils pensent.
- Hum !! Pas sûr que ce soit un gage ça, à moins que….
Je n’en dis pas plus mais mon silence les fait se regarder avec beaucoup moins de lubricité dans les yeux, ne sachant pas comment prendre ce « à moins que…. »
Flavien éclate de rire et avec Carole sous le bras, commence à traverser la piste pour rejoindre la sortie.
Je hausse les épaules en me disant que pourquoi pas et je leur emboîte le pas.
Machinalement j’imite la démarche de Flavien en me moquant de lui derrière son dos, des éclats de rire enfantins commencent à résonner autour de nous et je vois bien que c’est vers nous qu’ils regardent.
Thomas hurle derrière mon dos en se bidonnant à son tour, je me retourne et lui tire la langue puis rattrape Flavien en gonflant mon torse ce qui déchaîne encore plus les enfants.
Thomas mort de rire s’adresse à José :
- Faudrait peut-être lui expliquer que c’est ça faire le clown, non ?
- (José en riant à son tour) C’est tellement naturel chez lui qu’il ne s’en rend même pas compte Hi ! Hi !
Éric regarde le petit rouquin qui se donne en spectacle :
- Je l’ai toujours connu comme ça moi, déjà à l’école c’était pas triste et même les instituteurs se marraient mine de rien.
- (José) Je n’ai plus qu’à aller lui chercher ce qu’il lui faut maintenant.
- (Raphaël) Déjà comme ça, il est comique de nature alors j’imagine avec un nez de clown l’allure de l’engin Hi ! Hi !
Le chapiteau se remplit petit à petit et les musiciens entament le premier air annonçant le début du spectacle, les ouvriers assemblent les grilles sur la piste centrale pour l’arrivée des fauves pendant que sur les deux pistes secondaires les jongleurs commencent à amuser les enfants.
José entre dans la roulotte que Florian partage maintenant avec ses deux amis qui viennent d’arriver et dépose sur la table un sac qu’il ouvre aussitôt.
Il sort alors un petit violon avec son archet, une paire de chaussure ressemblant à des palmes ainsi qu’une paire de gants de boxe bariolés et bien sûr le fameux nez énorme et d’un rouge criard qui amuse les enfants depuis que le cirque existe.
Rien qu’à la vue de cet accoutrement, et de la tête que je fais en le découvrant, Maxime Thomas et Julien sont écroulés sur le lit.
Il ne me faut pas longtemps pour chausser les énormes godasses et mettre le nez en place, quand je me tourne vers eux en manquant de m’étaler par terre c’est Waterloo sur le lit.
Ils se tiennent tous les trois le ventre les jambes en l’air à essayer de respirer, les cris et les hoquets qu’ils poussent manquent de déclencher mon fou rire.
Je me retiens avec peine en faisant celui qui est vexé, je ne pense pas que ce soit la meilleure idée que j’ai eue parce que là ils partent vraiment en vrilles.
D'une voix nasillarde à cause de l'excroissance nasale :
- Et vous trouvez ça drôle !!
Je me tourne vers José qui n’est pas loin d’être dans le même état et qui a déjà les larmes aux yeux.
- Je peux y aller avec « Kin » ?
- Si tu veux !! Mais vous allez sur la piste centrale, la cage est installée et les enfants n’auront pas peur de lui comme ça.
- D’accord !! Tu viens « Kin » ??
« Kinou » se lève d’un bond et m’attend déjà devant la porte.
- Rrrrr
Je sors en jetant quand même un regard derrière moi pour constater qu’ils ne sont pas près de se calmer, je hausse les épaules en soupirant et je sors.
J’ai juste oublié les énormes godasses et je me ramasse un gadin maison en loupant la marche.
- Arhhhh !!!!
Un énorme éclat de rire sort alors de la roulotte au point que j’en suis à me demander comment ils réagiraient si je m’étais vraiment fait mal.
J’arrive bon an mal an jusqu’à la petite porte qui permet depuis les coulisses d’entrer dans la grande cage, une fois à l’intérieur je referme avec soin derrière moi et j’avance seul en faisant signe à « Kinou » d’attendre que je l’appelle pour me rejoindre.
Je passe les quelques mètres du tunnel de barreaux pour me retrouver sous le chapiteau, je veux faire une entrée remarquée et je m’élance à pas rapide pour crier un « Hello » !! À tous les mômes quand je trébuche à cause de mes espèces de palmes décidément pas pratiques du tout et m’étale de tout mon long sur la piste en envoyant voler le violon et l’archet.
Thomas Maxime et Julien qui un peu plus calme s’apprêtent à venir rejoindre leurs amis entendent alors un formidable éclat de rire d’enfants qui s’échappe du chapiteau et se regardent les yeux brillants.
- (Maxime) Eh bien !! Ça n’aura pas mis longtemps.
- (Julien) Magnez-vous les gars !! Je n’ai pas envie de rater ça Hi ! Hi !
2eme ANNEE Fêtes de fin d’année : (64 / 150) (Reims)
Frédéric est rentré depuis peu de Paris cette fin d’après-midi là, il prend quand même le temps de passer par le CHU pour visiter ses patients et mettre au courant son patron sur l’arrivée prochaine de quelques blessés qu’il a fait transférer de la Salpetrière pour soulager leurs services.
Ils ont fait venir suffisamment de renforts dans la journée mais le nombre de blocs n’étant pas extensible, une attente de plus en plus mal perçue par les familles venant aux nouvelles de leurs proches.
Ils commencent à envahir la salle d’accueil en protestant sur le manque de moyens mis en œuvre.
Du coup il a préféré proposer cette solution, le CHU de Reims n’étant après tout pas si éloigné que ça.
C’est en entrant dans l’hôpital qu’il comprend que les premières ambulances sont déjà arrivées, en effet l’effervescence autour de lui étant à son comble et tout le personnel visiblement en plein coup de feu.
René le capte au passage visiblement soulagé de le voir.
- Ah !! Tu es rentré !! J’ai un bloc de libre, tu le prends ?
- Juste le temps de voir Robert et je suis à toi, qui tu me mets en équipier ?
- Pourquoi ? Tu as laissé les tiens là-bas ? Émilie et Julien sont libres puisque Florian se prélasse avec Patricia pendant que nous, on taffe comme des malades et j’ai Pierre un des nouveaux internes qui vient juste d’être rappelé et qui ne devrait plus tarder à arriver. Ça te va ?
- (Frédéric amusé) C’est parfait merci.
- Qu’est ce qui t’amuse comme ça ?
- Oh ! Rien juste que tu te trompes pour Florian et Patricia, je les ai débauché et crois-moi ils n’ont pas récupéré le meilleur.
- (René surpris) Tu les as fait revenir sur Paris ??
- Non mais je t’expliquerai plus tard, je dois voir Robert et si tu veux que je te donne un coup de main après !!!
Frédéric voit bien la curiosité de ses révélations sur le visage de son ami, il préfère s’éclipser rapidement plutôt que d’avoir à répondre au millier de questions que se pose de toute évidence René.
Il retrouve alors son patron dans son bureau, affairé lui aussi à gérer tout l’administratif lié à ce regain d’activité.
Il lui explique son rôle dans tout ça ainsi que cette décision qu’il a prise de mettre Florian en première ligne, Robert même s’il en a compris l’enjeu diplomatique, ne peut pas s’empêcher de faire la grimace à l’idée de mettre encore de nouvelles personnes au courant des capacités de son petit protégé.
- Mais tu te rends compte des risques que tu lui as fait prendre ? Comme s’il avait besoin de ça !!
- Tu aurais préféré que je laisse crever l’autre gamin ?
- Il devait bien y avoir quelqu’un capable de s’en occuper !!
- Je t’assure que non, sinon je l’aurai fait.
- Et alors ??
- Quoi et alors !!
- Qu’est-ce que ça donne ? Il a réussi à le remettre sur pied ou pas ?
- Comme si tu avais besoin de poser la question !
- (Robert sourit) C’est par habitude professionnelle, je n’attendais pas vraiment de réponse. J’ai rappelé du monde parce que la nuit va être longue, tu devrais aller te reposer un peu et revenir demain matin. D’après mes derniers renseignements, il y aura encore de quoi faire.
- J’ai promis à René de prendre un bloc en attendant que quelqu’un vienne me remplacer, après promis j’irai me reposer.
Robert avec un soupire de lassitude :
- Et notre rouquin ? Il est où maintenant ?
- Sans doute à Aix, dans son cirque.
- Qu’il en profite, au train où ça va il risque de ne plus avoir tant que ça l’occasion d’être tranquille.
- Tu te fais de la bile pour rien crois-moi !! Maurice sera là-bas dans la soirée et il a déjà pris toutes les précautions nécessaires pour que rien ne s’ébruite.
- Je vais quand même appeler mon confrère à Aix pour lui en parler deux mots. Je le connais bien, c’est un ami de longue date.
- Tout va bien je te dis !! Tu ne crois tout de même pas que je ferais prendre un risque si minime soit-il à « Flo » ?
Un craquement derrière la porte les fait se retourner brusquement, Frédéric va aussitôt voir dehors et n’aperçoit un peu plus loin qu’un morceau de blouse blanche qui passe l’angle du couloir.
Il se tourne vers Robert en haussant les sourcils et fonce dans la même direction pour essayer de rattraper la personne qui apparemment écoutait leur conversation.
L’homme voit passer le chirurgien, caché derrière une porte de salle qu’il a laissé entrebâiller une fois entré à l’intérieur pour s’y dissimuler.
Il attend quelques secondes et se débarrasse de la blouse qu’il envoie valser dans la pièce puis avec un calme olympien prend le chemin de la sortie.
Une fois se sachant en sécurité et après avoir vérifié que personne ne s’approche de lui ni ne le suit, il sort son téléphone et une fois son interlocuteur en ligne lui fait son rapport dans sa langue.
- (En Russe) Le garçon est bien dans un cirque à Aix en Provence comme nous le pensions monsieur !!! C’est un rouquin, nous ne devrions pas avoir de difficultés à le situer !! Par contre Désmaré est en route lui aussi et devrait sans doute arriver avant nous !!
Notre équipe bien rodée maintenant enchaîne tube sur tube au plus grand plaisir des habitués et à la plus grande surprise de ceux qui ne nous avaient encore jamais entendus.
Rémi a les yeux fixés sur moi depuis le début et je vois bien qu’il n’en revient pas de m’entendre jouer de la batterie, il pose son saxo et s’assoit au synthé en disant à voix haute pour qu’Anthony l’entende bien.
- Je me mets au synthé « Antho » !! On change un peu !! Chante-nous un truc s’il te plaît !! Pour le final !!
Alice s’avance et lui met un micro devant lui en l’encourageant à voix basse, il tâtonne un peu pour vérifier comment il est placé et sourit à sa copine.
- (Anthony d’une voix forte) Allez les gars !! On met le feu !!
Plus plaisir que ça, il ne pouvait pas me le faire, j’essuie la sueur qui me coule sur les yeux et j’attaque en envoyant à fond bientôt suivit par les autres instruments tout aussi rageurs.
Quand la voix « d’Antho » résonne dans la salle, j’ai les poils des bras qui se dressent et je ne suis pas le seul assurément.
Il y a pas mal de monde maintenant sur les gradins, attirés petit à petit par cette musique peu habituelle pour eux et venant écouter au début par curiosité puis ensuite complètement pris par le charme des rythmes endiablés.
Entendre chanter Anthony crée un silence impressionnant du côté des spectateurs visiblement ressentant les mêmes émotions que moi, sa voix rauque et grave emplie le chapiteau et s’échappe suffisamment à l’extérieur pour attirer les quelques personnes qui vaquaient encore à la prochaine ouverture au public.
Trois minutes où plus rien ne compte pour moi que cette voix merveilleuse qui m’arrache comme bien souvent des larmes aux yeux.
Alice qui est restée près de lui car le violoncelle ne faisant pas parti du morceau, se frotte le haut des bras pour tenter d’estomper les frissons qui l’assaillent.
Je termine le morceau debout, déchaîné sur les cymbales et la grosse caisse puis me rassois en posant mes mains dessus et faire un silence qui devient alors total pendant quelques secondes avant que les applaudissements et les bravos commencent à pleuvoir et résonnent sous le chapiteau en montant crescendo jusqu’à atteindre un sommet impressionnant.
Alice prend la guitare des mains d’Anthony et le serre dans ses bras en l’embrassant fougueusement, nos amis se lèvent et viennent sur la scène pour nous féliciter chaleureusement.
Je sens deux bras me prendre la taille par-derrière, je connais trop bien à qui ils appartiennent et je renverse ma tête en souriant pour que ses lèvres puissent s’emparer des miennes.
Je me retourne et me colle à lui, ses yeux sont encore humides mais brillent d’un tel éclat dans les miens que je m’y laisse perdre avec un long frisson.
Thomas finit par s’écarter et me prendre par la taille en m’ébouriffant les cheveux tremper de sueurs :
- Eh bien toi alors !!!
- (D’une petite voix) Ça t’a plu ??
- Et comment que ça m’a plu !! Vous devriez faire des spectacles, je t’assure qu’il y aurait des fans !!
- Tu iras dire ça à « Antho » !! Je ne crois pas qu’il serait d’accord.
- Faudra que tu m’expliques pourquoi, en attendant c’était super et je ne savais pas que tu jouais de la batterie ??
- Moi non plus mais j’aime bien.
Les musiciens du cirque reprennent leurs places en nous félicitant au passage, du coup ils sont restés tout le temps de leur pause et le chef en nous croisant nous a demandé de venir le voir le lendemain pour « discuter », ce que nous lui avons promis de faire.
- Je vois plusieurs groupes d’enfants commencer à entrer accompagner par quelques adultes, je m’approche de José par curiosité.
- C’est une soirée pour les enfants ?
- (José) Florian il va falloir qu’on parle tous les deux !
- Heu !! Oui si tu veux !! Qu’est-ce qu’il y a ?
- C’est toi qui me demandes ça !! Déjà ce qui s’est passé avec les animaux aujourd’hui et puis ce qu’à quoi je viens d’assister ce soir !!
- J’ai rien fait de mal !!
- Qui a parlé de ça !! Il faut juste que tu m’expliques tout ça tu comprends ?
- Ça peut attendre demain ?
- (José sourit) Bien sûr !!
- Tu ne m’as répondu ?
- Comment ça !! Ah oui les enfants ? Eh bien cette soirée avant Noël leur est toujours réservée, ils viennent de familles en peine d’argent amenés par des bénévoles d’associations et aussi des orphelinats de la région.
- C’est gratuit ?
- Bien sûr !! C’est une tradition dans ma famille depuis que le cirque Gruss existe.
-(Thomas toujours près de moi) Pourquoi tu ne leur ferais pas un de tes trucs de clown « Flo » ?
José voit mes yeux qui brillent et commence à en connaître la signification.
- Ça te dirait ??
2eme ANNEE Fêtes de fin d’année : (63 / 150) (Au cirque) (suite)
- Mais j’ai jamais fait le clown moi !!
- (Thomas mort de rire) Oh si crois-moi Hi ! Hi ! Et plus souvent qu’à ton tour Hi ! Hi !
Éric et Raphaël arrivent à leur tour suivis par Flavien et Carole.
- (Éric) Ça va « Thom » ? Tu as l’air de bien t’amuser.
- (Thomas) J’ai proposé à Florian de faire rire un peu les gosses en faisant le clown et il a eu le culot de me dire qu’il ne savait pas le faire.
- (Raphaël) C’est la meilleure celle-là Hi ! Hi !
José essaye de garder son sérieux :
- Le spectacle ne commence pas tout de suite alors tu as encore le temps pour te décider.
- Wouaih !! Je vais y réfléchir, je pensais plutôt faire un peu de musique.
- (Raphaël mort de rire) Avec un gros nez rouge et des gants de boxe Hi ! Hi ! Je te parie que tu n’es pas « cap » !!
- (L’idée me plaît bien) Tu crois ça !! Et si je gagne ?
Raphaël jette un coup d’œil à Éric et Thomas.
- On sera tes esclaves pendant toute une journée, ça te va ?
Je vois bien à quoi ils pensent.
- Hum !! Pas sûr que ce soit un gage ça, à moins que….
Je n’en dis pas plus mais mon silence les fait se regarder avec beaucoup moins de lubricité dans les yeux, ne sachant pas comment prendre ce « à moins que…. »
Flavien éclate de rire et avec Carole sous le bras, commence à traverser la piste pour rejoindre la sortie.
Je hausse les épaules en me disant que pourquoi pas et je leur emboîte le pas.
Machinalement j’imite la démarche de Flavien en me moquant de lui derrière son dos, des éclats de rire enfantins commencent à résonner autour de nous et je vois bien que c’est vers nous qu’ils regardent.
Thomas hurle derrière mon dos en se bidonnant à son tour, je me retourne et lui tire la langue puis rattrape Flavien en gonflant mon torse ce qui déchaîne encore plus les enfants.
Thomas mort de rire s’adresse à José :
- Faudrait peut-être lui expliquer que c’est ça faire le clown, non ?
- (José en riant à son tour) C’est tellement naturel chez lui qu’il ne s’en rend même pas compte Hi ! Hi !
Éric regarde le petit rouquin qui se donne en spectacle :
- Je l’ai toujours connu comme ça moi, déjà à l’école c’était pas triste et même les instituteurs se marraient mine de rien.
- (José) Je n’ai plus qu’à aller lui chercher ce qu’il lui faut maintenant.
- (Raphaël) Déjà comme ça, il est comique de nature alors j’imagine avec un nez de clown l’allure de l’engin Hi ! Hi !
Le chapiteau se remplit petit à petit et les musiciens entament le premier air annonçant le début du spectacle, les ouvriers assemblent les grilles sur la piste centrale pour l’arrivée des fauves pendant que sur les deux pistes secondaires les jongleurs commencent à amuser les enfants.
José entre dans la roulotte que Florian partage maintenant avec ses deux amis qui viennent d’arriver et dépose sur la table un sac qu’il ouvre aussitôt.
Il sort alors un petit violon avec son archet, une paire de chaussure ressemblant à des palmes ainsi qu’une paire de gants de boxe bariolés et bien sûr le fameux nez énorme et d’un rouge criard qui amuse les enfants depuis que le cirque existe.
Rien qu’à la vue de cet accoutrement, et de la tête que je fais en le découvrant, Maxime Thomas et Julien sont écroulés sur le lit.
Il ne me faut pas longtemps pour chausser les énormes godasses et mettre le nez en place, quand je me tourne vers eux en manquant de m’étaler par terre c’est Waterloo sur le lit.
Ils se tiennent tous les trois le ventre les jambes en l’air à essayer de respirer, les cris et les hoquets qu’ils poussent manquent de déclencher mon fou rire.
Je me retiens avec peine en faisant celui qui est vexé, je ne pense pas que ce soit la meilleure idée que j’ai eue parce que là ils partent vraiment en vrilles.
D'une voix nasillarde à cause de l'excroissance nasale :
- Et vous trouvez ça drôle !!
Je me tourne vers José qui n’est pas loin d’être dans le même état et qui a déjà les larmes aux yeux.
- Je peux y aller avec « Kin » ?
- Si tu veux !! Mais vous allez sur la piste centrale, la cage est installée et les enfants n’auront pas peur de lui comme ça.
- D’accord !! Tu viens « Kin » ??
« Kinou » se lève d’un bond et m’attend déjà devant la porte.
- Rrrrr
Je sors en jetant quand même un regard derrière moi pour constater qu’ils ne sont pas près de se calmer, je hausse les épaules en soupirant et je sors.
J’ai juste oublié les énormes godasses et je me ramasse un gadin maison en loupant la marche.
- Arhhhh !!!!
Un énorme éclat de rire sort alors de la roulotte au point que j’en suis à me demander comment ils réagiraient si je m’étais vraiment fait mal.
J’arrive bon an mal an jusqu’à la petite porte qui permet depuis les coulisses d’entrer dans la grande cage, une fois à l’intérieur je referme avec soin derrière moi et j’avance seul en faisant signe à « Kinou » d’attendre que je l’appelle pour me rejoindre.
Je passe les quelques mètres du tunnel de barreaux pour me retrouver sous le chapiteau, je veux faire une entrée remarquée et je m’élance à pas rapide pour crier un « Hello » !! À tous les mômes quand je trébuche à cause de mes espèces de palmes décidément pas pratiques du tout et m’étale de tout mon long sur la piste en envoyant voler le violon et l’archet.
Thomas Maxime et Julien qui un peu plus calme s’apprêtent à venir rejoindre leurs amis entendent alors un formidable éclat de rire d’enfants qui s’échappe du chapiteau et se regardent les yeux brillants.
- (Maxime) Eh bien !! Ça n’aura pas mis longtemps.
- (Julien) Magnez-vous les gars !! Je n’ai pas envie de rater ça Hi ! Hi !
2eme ANNEE Fêtes de fin d’année : (64 / 150) (Reims)
Frédéric est rentré depuis peu de Paris cette fin d’après-midi là, il prend quand même le temps de passer par le CHU pour visiter ses patients et mettre au courant son patron sur l’arrivée prochaine de quelques blessés qu’il a fait transférer de la Salpetrière pour soulager leurs services.
Ils ont fait venir suffisamment de renforts dans la journée mais le nombre de blocs n’étant pas extensible, une attente de plus en plus mal perçue par les familles venant aux nouvelles de leurs proches.
Ils commencent à envahir la salle d’accueil en protestant sur le manque de moyens mis en œuvre.
Du coup il a préféré proposer cette solution, le CHU de Reims n’étant après tout pas si éloigné que ça.
C’est en entrant dans l’hôpital qu’il comprend que les premières ambulances sont déjà arrivées, en effet l’effervescence autour de lui étant à son comble et tout le personnel visiblement en plein coup de feu.
René le capte au passage visiblement soulagé de le voir.
- Ah !! Tu es rentré !! J’ai un bloc de libre, tu le prends ?
- Juste le temps de voir Robert et je suis à toi, qui tu me mets en équipier ?
- Pourquoi ? Tu as laissé les tiens là-bas ? Émilie et Julien sont libres puisque Florian se prélasse avec Patricia pendant que nous, on taffe comme des malades et j’ai Pierre un des nouveaux internes qui vient juste d’être rappelé et qui ne devrait plus tarder à arriver. Ça te va ?
- (Frédéric amusé) C’est parfait merci.
- Qu’est ce qui t’amuse comme ça ?
- Oh ! Rien juste que tu te trompes pour Florian et Patricia, je les ai débauché et crois-moi ils n’ont pas récupéré le meilleur.
- (René surpris) Tu les as fait revenir sur Paris ??
- Non mais je t’expliquerai plus tard, je dois voir Robert et si tu veux que je te donne un coup de main après !!!
Frédéric voit bien la curiosité de ses révélations sur le visage de son ami, il préfère s’éclipser rapidement plutôt que d’avoir à répondre au millier de questions que se pose de toute évidence René.
Il retrouve alors son patron dans son bureau, affairé lui aussi à gérer tout l’administratif lié à ce regain d’activité.
Il lui explique son rôle dans tout ça ainsi que cette décision qu’il a prise de mettre Florian en première ligne, Robert même s’il en a compris l’enjeu diplomatique, ne peut pas s’empêcher de faire la grimace à l’idée de mettre encore de nouvelles personnes au courant des capacités de son petit protégé.
- Mais tu te rends compte des risques que tu lui as fait prendre ? Comme s’il avait besoin de ça !!
- Tu aurais préféré que je laisse crever l’autre gamin ?
- Il devait bien y avoir quelqu’un capable de s’en occuper !!
- Je t’assure que non, sinon je l’aurai fait.
- Et alors ??
- Quoi et alors !!
- Qu’est-ce que ça donne ? Il a réussi à le remettre sur pied ou pas ?
- Comme si tu avais besoin de poser la question !
- (Robert sourit) C’est par habitude professionnelle, je n’attendais pas vraiment de réponse. J’ai rappelé du monde parce que la nuit va être longue, tu devrais aller te reposer un peu et revenir demain matin. D’après mes derniers renseignements, il y aura encore de quoi faire.
- J’ai promis à René de prendre un bloc en attendant que quelqu’un vienne me remplacer, après promis j’irai me reposer.
Robert avec un soupire de lassitude :
- Et notre rouquin ? Il est où maintenant ?
- Sans doute à Aix, dans son cirque.
- Qu’il en profite, au train où ça va il risque de ne plus avoir tant que ça l’occasion d’être tranquille.
- Tu te fais de la bile pour rien crois-moi !! Maurice sera là-bas dans la soirée et il a déjà pris toutes les précautions nécessaires pour que rien ne s’ébruite.
- Je vais quand même appeler mon confrère à Aix pour lui en parler deux mots. Je le connais bien, c’est un ami de longue date.
- Tout va bien je te dis !! Tu ne crois tout de même pas que je ferais prendre un risque si minime soit-il à « Flo » ?
Un craquement derrière la porte les fait se retourner brusquement, Frédéric va aussitôt voir dehors et n’aperçoit un peu plus loin qu’un morceau de blouse blanche qui passe l’angle du couloir.
Il se tourne vers Robert en haussant les sourcils et fonce dans la même direction pour essayer de rattraper la personne qui apparemment écoutait leur conversation.
L’homme voit passer le chirurgien, caché derrière une porte de salle qu’il a laissé entrebâiller une fois entré à l’intérieur pour s’y dissimuler.
Il attend quelques secondes et se débarrasse de la blouse qu’il envoie valser dans la pièce puis avec un calme olympien prend le chemin de la sortie.
Une fois se sachant en sécurité et après avoir vérifié que personne ne s’approche de lui ni ne le suit, il sort son téléphone et une fois son interlocuteur en ligne lui fait son rapport dans sa langue.
- (En Russe) Le garçon est bien dans un cirque à Aix en Provence comme nous le pensions monsieur !!! C’est un rouquin, nous ne devrions pas avoir de difficultés à le situer !! Par contre Désmaré est en route lui aussi et devrait sans doute arriver avant nous !!
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