04-08-2023, 07:13 PM
Ça en resta là un moment. Les garçons avaient compris ce qu'était un duc en Angleterre et je ne sais plus lequel des deux avait dit : 'Mais on sera moins cons que Papé et Mamé Lady et Lord’. Je l'avais repris, parce qu’il avait dit un gros mot, mais je pensais qu'il avait raison.
On était déjà à Noël. Comme toutes les années on faisait le pont. Tous les cadeaux étaient fin prêts. Et, en plus de toute ma famille et de celle de Tim, il y avait Nick et Fanny ainsi que Tonin et Héléna. Tous les gamins étaient hyper excités et les chiots, enfin les petits loups - ça se voyait de plus en plus - couraient dans tous les sens.
Mon arrière-grand-père était assis dans un fauteuil à côté de la cheminée. Depuis la fin de l'été, il avait bien décliné. Il me fit signe de l’approcher.
– Tu sais Bé, je crois que la fin approche. Je ne sais pas si j'arriverai à notre anniversaire. Dans la semaine il faudra que tu passes prendre les choses que je t'ai donné et qui sont encore au grenier.
– D’accord, je viendrai faire ça.
– Tu vois, toi, je t'aime bien pour cette franchise, parce-que, ton frère et ta sœur, quand je leur ai dit que j'allais bientôt mourir, m'ont certifié que ce n'était pas pour tout de suite. Toi non.
– Papé, tu vas sur tes 105 ans. Tu es relativement en forme, malgré ta canne et tu as toute ta tête. Personne ne souhaite ta mort,
– Oui, je sais, il n'y en a qu'un qui la souhaite et c'est moi. Je n'aurais jamais pensé vivre aussi longtemps.
– De quoi vous parlez ?
– Du Père Noël, Adeline, on se demandait s'il allait passer. Tu sais que je suis allé à l'école avec lui ?
– Mais tu allais où, toi, à l'école, Papé ?
– Ici, aux Fourches. La mairie, avant c'était l’école.
Je vous passe le repas qui fut, comme les autres années, pantagruélique et on n'eut que le temps d'installer tous les cadeaux avant que les gosses, qu'on avait couchés plus tôt, ne redescendent.
Comme toutes les années on avait favorisé les gamins et on ne s'était offert que des bricoles. Mais sur ma pile il y avait une enveloppe que j’ouvris. C'était une invitation des 'cousins Hollandais' à venir passer quelques jours chez eux.
Mon cadeau pour Hans je le lui donnerai quand on sera seul. Enfin, plus tard, je lui demanderai s'il veut bien devenir mon époux. C'est vrai qu'on n'en avait jamais parlé et je redoutais d'entendre sa réponse. Donc, oui… plus tard !
On se coucha aux petites heures et le lendemain, il fallut quand même se lever, parce qu’on était encore nombreux à manger et on refaisait ça chez moi. Hier soir, avant de partir, tout le monde avait donné la main pour ranger et ce matin chez ma mère et ma grand-mère les fours devaient tourner depuis un grand moment déjà. Elles allaient venir avec leurs préparations.
Depuis que Tim et Mary avaient eu Adeline, le jour de Noël, lui, sa famille et ses parents allaient manger chez les parents de Mary.
Les premiers à descendre furent les chiots enfin, si on pouvait encore les appeler des chiots. Ils allèrent à la porte pour demander à sortir.
Ensuite, à ma grande surprise, ce fut Hans, mais deux minutes après ce furent les jumeaux.
Et le Père Noël était repassé mais pas pour eux, mais pour Rémus, Romulus et aussi pour les chevaux et les mules, des gâteries que les gosses étaient impatients de leurs distribuer.
Pour leur petit-déjeuner il burent leur cacao et ils mangèrent des restes de la veille. Je vous parle des jumeaux, là, parce-que Hans, lui, se contenta de café. On a juste eu le temps de s'habiller que ma mère et ma grand-mère arrivaient. Presque aussitôt après, ma tante débarqua, elle aussi avec ses petits plats. Ça sentit très bon, très vite, dans la cuisine. On passa une très bonne journée en famille à manger et à rire. Les chiens et les gamins étaient exténués le soir.
On avait tous trop mangé – surtout moi - et le lendemain j'allais courir seul, dès que le jour se leva. Tout le monde dormait encore à la maison quand je partis. Et contrairement à mon habitude, je partis à l'opposé de mon jogging habituel et je me retrouvais vite sur de petits sentiers, dont certains que je n’étais pas sûr de connaître.
J'allais faire demi-tour quand je vis un très vieil olivier qui était à moitié mort. Seules quelques branches avaient encore des feuilles et des fruits, je n'avais jamais vu des olives aussi grosses. Bon, elles étaient un peu fripées mais elles étaient aussi grosses que la première phalange de mon pouce. J'en ramassais quelques-unes pour les montrer à ma famille.
Je rentrais par le village. Il y avait de la lumière chez mes grands-parents et je m'y arrêtais. Pour changer, ma grand-mère cuisinait déjà.
– Bé, mais qu'est-ce-que tu fais, tu es tout trempe. Tu reviens de courir ?
– Oui, j'ai bouffé comme un porc pendant deux jours, alors je dois éliminer. Je suis allé courir vers le serre et j'ai trouvé un olivier, il fait des olives aussi grosses que mon pouce.
– Oh, Bé, on est aux Fourches, pas à Marseille.
– Attends Papé, j'étais sûr que tu allais me dire ça. Regarde, j'en a ramassé quelques-unes pour vous les montrer. Alors, c'est qui le Marseillais, maintenant.
– Nom de dieu, c'est vrai qu'elles sont belles. Ils y en avait beaucoup sur l’arbre ?
– Il doit y en avoir quelques kilos mais pas de quoi en faire de l’huile. Par contre, l'olivier doit avoir des centaines d’années. Le tronc est énorme mais il ne reste que quelques branches de vivantes. Dessous il y a tout un tas de petits oliviers et c'est, aussi, pour ça que je suis passé. Je voudrais vous demander quelque chose…
– Oui, tu es venu nous demander si en récupérant un ou des oliviers dessous, tu auras des olives aussi grosses.
– C'est ça, en effet.
– La réponse est non. Par contre, ce que tu peux faire, c'est d'aller en arracher quelques-uns et couper une des branches qui produit les grosses olives et je pourrais te les greffer, si tu veux.
– Oui, pas de soucis. Je vais aller les chercher cet après-midi.
– Essaye de les ramasser avec une motte autour. Et ne choisis pas des trop gros. Prends-les au-dessus de la taille de ton petit doigt mais pas plus gros que ton index. Tu prendras des bauges (sacs en toile de jute usagés) que tu entoureras autour de la motte. En plus, c'est le bon moment pour le faire. Si tu peux, ramasses en quelques-uns parce que ce n'est pas sûr qu'ils réussissent tous.
– C'est pas très loin, j'en profiterai pour y aller avec les mules et les chevaux. Ça les fera sortir. Holly devient énorme mais un peu d'exercice lui fera du bien.
– Au fait, Bé, ce n'est pas la peine de passer chez tes parents. Ils sont descendus à Arles chez des amis.
– Ok, on repasse dans l'après-midi.
Je partis et je tombais sur Adeline qui jouait avec une trottinette électrique.
– T'as vu, Bé, ce qu'il m'a apporté le père Noël chez mon Papy de la Crau ?
– Oui, je vois ça, Adeline, tu vas très vite avec. Mais il ne t'as pas apporté les protections qui vont avec ?
– Si, mais je sais pas les mettre.
– Il fallait le demander à ton papa ou à ta maman. Ils t'auraient aidé à les mettre.
– Je suis partie, parce qu'ils se gueulaient dessus. Hier mon papa et mon tonton ils ont trop bu et quand on est rentré c'est Maman qui a conduit et Papa il a vomi tout le long de la route. Il a couché sur le canapé en bas.
Dis, Bé, tu veux bien venir avec moi à ma maison.
– Mais oui mon cœur, je te raccompagne.
On était déjà à Noël. Comme toutes les années on faisait le pont. Tous les cadeaux étaient fin prêts. Et, en plus de toute ma famille et de celle de Tim, il y avait Nick et Fanny ainsi que Tonin et Héléna. Tous les gamins étaient hyper excités et les chiots, enfin les petits loups - ça se voyait de plus en plus - couraient dans tous les sens.
Mon arrière-grand-père était assis dans un fauteuil à côté de la cheminée. Depuis la fin de l'été, il avait bien décliné. Il me fit signe de l’approcher.
– Tu sais Bé, je crois que la fin approche. Je ne sais pas si j'arriverai à notre anniversaire. Dans la semaine il faudra que tu passes prendre les choses que je t'ai donné et qui sont encore au grenier.
– D’accord, je viendrai faire ça.
– Tu vois, toi, je t'aime bien pour cette franchise, parce-que, ton frère et ta sœur, quand je leur ai dit que j'allais bientôt mourir, m'ont certifié que ce n'était pas pour tout de suite. Toi non.
– Papé, tu vas sur tes 105 ans. Tu es relativement en forme, malgré ta canne et tu as toute ta tête. Personne ne souhaite ta mort,
– Oui, je sais, il n'y en a qu'un qui la souhaite et c'est moi. Je n'aurais jamais pensé vivre aussi longtemps.
– De quoi vous parlez ?
– Du Père Noël, Adeline, on se demandait s'il allait passer. Tu sais que je suis allé à l'école avec lui ?
– Mais tu allais où, toi, à l'école, Papé ?
– Ici, aux Fourches. La mairie, avant c'était l’école.
Je vous passe le repas qui fut, comme les autres années, pantagruélique et on n'eut que le temps d'installer tous les cadeaux avant que les gosses, qu'on avait couchés plus tôt, ne redescendent.
Comme toutes les années on avait favorisé les gamins et on ne s'était offert que des bricoles. Mais sur ma pile il y avait une enveloppe que j’ouvris. C'était une invitation des 'cousins Hollandais' à venir passer quelques jours chez eux.
Mon cadeau pour Hans je le lui donnerai quand on sera seul. Enfin, plus tard, je lui demanderai s'il veut bien devenir mon époux. C'est vrai qu'on n'en avait jamais parlé et je redoutais d'entendre sa réponse. Donc, oui… plus tard !
On se coucha aux petites heures et le lendemain, il fallut quand même se lever, parce qu’on était encore nombreux à manger et on refaisait ça chez moi. Hier soir, avant de partir, tout le monde avait donné la main pour ranger et ce matin chez ma mère et ma grand-mère les fours devaient tourner depuis un grand moment déjà. Elles allaient venir avec leurs préparations.
Depuis que Tim et Mary avaient eu Adeline, le jour de Noël, lui, sa famille et ses parents allaient manger chez les parents de Mary.
Les premiers à descendre furent les chiots enfin, si on pouvait encore les appeler des chiots. Ils allèrent à la porte pour demander à sortir.
Ensuite, à ma grande surprise, ce fut Hans, mais deux minutes après ce furent les jumeaux.
Et le Père Noël était repassé mais pas pour eux, mais pour Rémus, Romulus et aussi pour les chevaux et les mules, des gâteries que les gosses étaient impatients de leurs distribuer.
Pour leur petit-déjeuner il burent leur cacao et ils mangèrent des restes de la veille. Je vous parle des jumeaux, là, parce-que Hans, lui, se contenta de café. On a juste eu le temps de s'habiller que ma mère et ma grand-mère arrivaient. Presque aussitôt après, ma tante débarqua, elle aussi avec ses petits plats. Ça sentit très bon, très vite, dans la cuisine. On passa une très bonne journée en famille à manger et à rire. Les chiens et les gamins étaient exténués le soir.
On avait tous trop mangé – surtout moi - et le lendemain j'allais courir seul, dès que le jour se leva. Tout le monde dormait encore à la maison quand je partis. Et contrairement à mon habitude, je partis à l'opposé de mon jogging habituel et je me retrouvais vite sur de petits sentiers, dont certains que je n’étais pas sûr de connaître.
J'allais faire demi-tour quand je vis un très vieil olivier qui était à moitié mort. Seules quelques branches avaient encore des feuilles et des fruits, je n'avais jamais vu des olives aussi grosses. Bon, elles étaient un peu fripées mais elles étaient aussi grosses que la première phalange de mon pouce. J'en ramassais quelques-unes pour les montrer à ma famille.
Je rentrais par le village. Il y avait de la lumière chez mes grands-parents et je m'y arrêtais. Pour changer, ma grand-mère cuisinait déjà.
– Bé, mais qu'est-ce-que tu fais, tu es tout trempe. Tu reviens de courir ?
– Oui, j'ai bouffé comme un porc pendant deux jours, alors je dois éliminer. Je suis allé courir vers le serre et j'ai trouvé un olivier, il fait des olives aussi grosses que mon pouce.
– Oh, Bé, on est aux Fourches, pas à Marseille.
– Attends Papé, j'étais sûr que tu allais me dire ça. Regarde, j'en a ramassé quelques-unes pour vous les montrer. Alors, c'est qui le Marseillais, maintenant.
– Nom de dieu, c'est vrai qu'elles sont belles. Ils y en avait beaucoup sur l’arbre ?
– Il doit y en avoir quelques kilos mais pas de quoi en faire de l’huile. Par contre, l'olivier doit avoir des centaines d’années. Le tronc est énorme mais il ne reste que quelques branches de vivantes. Dessous il y a tout un tas de petits oliviers et c'est, aussi, pour ça que je suis passé. Je voudrais vous demander quelque chose…
– Oui, tu es venu nous demander si en récupérant un ou des oliviers dessous, tu auras des olives aussi grosses.
– C'est ça, en effet.
– La réponse est non. Par contre, ce que tu peux faire, c'est d'aller en arracher quelques-uns et couper une des branches qui produit les grosses olives et je pourrais te les greffer, si tu veux.
– Oui, pas de soucis. Je vais aller les chercher cet après-midi.
– Essaye de les ramasser avec une motte autour. Et ne choisis pas des trop gros. Prends-les au-dessus de la taille de ton petit doigt mais pas plus gros que ton index. Tu prendras des bauges (sacs en toile de jute usagés) que tu entoureras autour de la motte. En plus, c'est le bon moment pour le faire. Si tu peux, ramasses en quelques-uns parce que ce n'est pas sûr qu'ils réussissent tous.
– C'est pas très loin, j'en profiterai pour y aller avec les mules et les chevaux. Ça les fera sortir. Holly devient énorme mais un peu d'exercice lui fera du bien.
– Au fait, Bé, ce n'est pas la peine de passer chez tes parents. Ils sont descendus à Arles chez des amis.
– Ok, on repasse dans l'après-midi.
Je partis et je tombais sur Adeline qui jouait avec une trottinette électrique.
– T'as vu, Bé, ce qu'il m'a apporté le père Noël chez mon Papy de la Crau ?
– Oui, je vois ça, Adeline, tu vas très vite avec. Mais il ne t'as pas apporté les protections qui vont avec ?
– Si, mais je sais pas les mettre.
– Il fallait le demander à ton papa ou à ta maman. Ils t'auraient aidé à les mettre.
– Je suis partie, parce qu'ils se gueulaient dessus. Hier mon papa et mon tonton ils ont trop bu et quand on est rentré c'est Maman qui a conduit et Papa il a vomi tout le long de la route. Il a couché sur le canapé en bas.
Dis, Bé, tu veux bien venir avec moi à ma maison.
– Mais oui mon cœur, je te raccompagne.