22-07-2023, 11:49 PM
Chapitre 41
Et pourtant, c'est bien Bertrand Vasseur qui lui fait face. Deux personnes se tiennent à ses côtés et le jeune homme reconnaît Krystopher.
L'autre, en revanche lui est totalement inconnu. Un grand brun à lunette, coiffé style Harry Potter, bien qu'il paraisse avoir une vingtaine d'années de plus que le célèbre sorcier. Le perroquet Coco est perché sur son épaule et mordille doucement son oreille.
- Mais... Vous êtes mort ! s'exclame Anthony, stupéfait.
Il reporte ensuite son regard vers les autres, en comprenant qu'il s'est trahi.
- Oh, j'ai bien failli y rester, entre le traumatisme crânien et les multiples blessures que tu m'as faites pour me badigeonner de mon propre sang, confie le nouvel arrivant.
- C'est quoi cette embrouille ? rugit Justin, en comprenant qu'il a été joué pendant très longtemps.
- Mais... Mais...
- Calme-toi, Justin. Moi aussi, j'attends ses explications.
- Très bien, se résigne Anthony. Ça remonte à notre retour sur Terre quand chacun campait sur ses positions et que Krys ici présent refusait pour notre sécurité de nous renvoyer sur Sterrn...
- Tu as tenté de me tuer pour le secouer un peu et pour faire croire à tes amis qu'ils étaient directement menacés. Astucieux.
- En fait, j'ai juste voulu vous assommer et vous blesser. Pas mortellement mais suffisamment pour que vous puissiez passer pour mort sur la photo que j'ai faite pour tromper tout le monde... Il fallait que ça soit spectaculaire, plus c'est gros, plus on y croit. Mais j'ai dû frapper un peu trop fort, car vous ne respiriez plus... Comment est-il possible que vous soyez vivant ? Vous étiez mort ! Je l'ai vu !
Justin ouvre grand sa bouche, complètement estomaqué par de pareils aveux.
« Anthony était certainement le plus grand psychopathe de la Fondation ! »
- Juste un coma profond, j'ai eu de la chance, surtout à mon âge... Je ne t'en tiendrai pas rigueur, car bien que tu n'aies agi que par pur égoïsme, ta vengeance à tout prix aura apporté quelque chose de positif. La Fondation est réduite à l'état de ruines côté Sterrn et tous ceux qui étaient capables d'ouvrir des failles entre les mondes sont morts...
- Non. Richard Archer s'est enfui peu après la mort de Frégast, dit Justin.
- Il n'est rien sans la technologie et puis il n'était qu'un sous-fifre. Tel que je le connaissais, je doute qu'on entende encore parler de lui. C'est un homme qui aspire à la tranquillité.
- Il reste des Fondateurs sur Terre ? demande Anthony.
- Oh que oui et bien plus que vous ne le pensez... intervient Krystopher.
- Comment ça ?
- Quelques jours avant sa mort, le seigneur Frégast avait lancé un recrutement massif et ses forces de la Terre étant sans nouvelles de sa chute, les six colonels basés sur Terre enrôlent toujours.
- Sans Frégast, la Fondation devrait se dissoudre rapidement, non ?
- Je ne pense pas quand les hauts placés Fondateurs s'apercevront qu'il y a un problème, l'un d'entre eux finira par prendre l'ascendant et je crains que cette société secrète ne fasse du dégât en France...
- Vu leur quotient intellectuel, les colonels vont surtout s'entretuer jusqu'au dernier, répond Anthony, moins inquiet.
- Non, Anthony, reprend Bertrand. Krystopher ne parlait pas des colonels mais des notables de l'organisation : le notaire Potdevin, le commissaire Melvin, ainsi que l'adjoint du maire de Lille. Et tous les autres dont on n'a pas trop entendu parler jusqu'ici, comme le frère du tristement célèbre colonel Melvis...
- Et ce n'est rien à côté de ce que l'on apprend tous les jours depuis que nous avons repris les rênes de la société secrète d'Antoine Hasting. Des taupes de la Fondation sont disséminées dans tous les partis politiques, ainsi que tous les ministères, conclue le troisième homme, en caressant distraitement Coco.
- Exactement, Marc... D'ailleurs je pense qu'on devrait travailler depuis Londres. La France n'est plus un endroit sûr pour notre projet, désormais... confie Krys.
- Quel projet ? demande Justin, assailli de curiosité.
- Nous avons décidé de poursuivre l'exploration de ce monde... de manière plus mesurée et en évitant les contacts avec les autochtones. La Fondation leur a fait assez de mal...
- Non, c'est trop dangereux ! Krys, vous avez vu les créatures du Mal. Vous savez à quoi vous exposez les mondes en continuant... Il y aura forcément un accident, tôt ou tard ! affirme Justin, l'air catégorique.
- Je suis tout sauf un inconscient, Justin Deschamps. J'ai résolu ce problème, avec l'aide de mes amis et maintenant collaborateurs.
Krystopher lui montre un curieux bracelet équipé d'un petit boîtier métallique, avant d'en expliquer la nature.
- Il faut comprendre que si j'ai créé les premières machines de façon à ce qu'elles ouvrent un passage en déchirant le voile dimensionnel, c'est parce que cela comportait moins de dangers pour le voyageur. De cette façon, on pouvait voir le point d'arrivée et évaluer si celui-ci était praticable ou non. Mais depuis notre rencontre avec les créatures du Mal, j'ai nettement changé d'avis sur la dangerosité de ce procédé... J'ai donc crée ce bracelet, qui permet de relier deux points précis entre les deux mondes, sans vraiment ouvrir une faille.
- Donc, aucun danger de laisser passer une créature indésirable ? s'assure tout de même le nouveau haut prophète du Dragon.
- C'est impossible ! Certes, c'est moins pratique car on est obligé d'utiliser des destinations connues, sous peine de risquer de se matérialiser dans de la roche, ou pire encore... Ce serait... comment dire ? dommageable pour la santé.
- Enfin bref, nous comptons étudier les bactéries, les plantes et la faune de Sterrn au sens large. Nous pensons que cela pourrais permettre des progrès scientifiques fulgurants sur Terre, notamment dans le domaine de la médecine... Nous sommes désormais associés et nous avons de grands projets pour les années à venir ! annonce Bertrand, joyeux.
- Vous êtes aussi un scientifique ? demande Evran au dénommé Marc.
- Non ! Il n'est pas intelligent, c'est notre expert-comptable ! plaisante Krys, en ébouriffant les cheveux du concerné, qui fixait sa montre.
- Maieuu ! Arrête ! Par contre, Bertrand, il va falloir qu'on parte si on veut être à l'heure pour le rendez-vous avec nos financeurs...
Bertrand soupire et s'avance vers Justin, avec cet air nostalgique des grands adieux.
- Justin... J'ai un cadeau à te faire. Si jamais tu as besoin d'aide, de soins médicaux, ou n'importe quoi d'autre... prends ceci.
Il dépose l'un des étranges bracelets dans le creux de sa main, avant d'étreindre son ancien collaborateur, très ému.
- Tu as été un très bon assistant...
- Vous avez été le meilleur.
Krys et Marc actionnent leur bracelet et disparaissent dans de petites explosions bleutées et silencieuses, alors qu'une larme coule silencieusement le long du visage du vieil homme. Il les envie... Mais il sait pertinemment que sa place n'est pas dans ce monde. Bien trop de choses ne sont pas réglée, sur Terre.
- Vous me manquerez tous... Même toi, Anthony. Adieu Justin... dit-il, en reculant de quelques pas.
- Au revoir, Bertrand. Je suis convaincu qu'on se reverra un jour...
Telle est la réponse de l'assistant, juste avant que son interlocuteur ne disparaisse à son tour.
- Rentrons, suggère Evran, qui semble ému.
Et pourtant, c'est bien Bertrand Vasseur qui lui fait face. Deux personnes se tiennent à ses côtés et le jeune homme reconnaît Krystopher.
L'autre, en revanche lui est totalement inconnu. Un grand brun à lunette, coiffé style Harry Potter, bien qu'il paraisse avoir une vingtaine d'années de plus que le célèbre sorcier. Le perroquet Coco est perché sur son épaule et mordille doucement son oreille.
- Mais... Vous êtes mort ! s'exclame Anthony, stupéfait.
Il reporte ensuite son regard vers les autres, en comprenant qu'il s'est trahi.
- Oh, j'ai bien failli y rester, entre le traumatisme crânien et les multiples blessures que tu m'as faites pour me badigeonner de mon propre sang, confie le nouvel arrivant.
- C'est quoi cette embrouille ? rugit Justin, en comprenant qu'il a été joué pendant très longtemps.
- Mais... Mais...
- Calme-toi, Justin. Moi aussi, j'attends ses explications.
- Très bien, se résigne Anthony. Ça remonte à notre retour sur Terre quand chacun campait sur ses positions et que Krys ici présent refusait pour notre sécurité de nous renvoyer sur Sterrn...
- Tu as tenté de me tuer pour le secouer un peu et pour faire croire à tes amis qu'ils étaient directement menacés. Astucieux.
- En fait, j'ai juste voulu vous assommer et vous blesser. Pas mortellement mais suffisamment pour que vous puissiez passer pour mort sur la photo que j'ai faite pour tromper tout le monde... Il fallait que ça soit spectaculaire, plus c'est gros, plus on y croit. Mais j'ai dû frapper un peu trop fort, car vous ne respiriez plus... Comment est-il possible que vous soyez vivant ? Vous étiez mort ! Je l'ai vu !
Justin ouvre grand sa bouche, complètement estomaqué par de pareils aveux.
« Anthony était certainement le plus grand psychopathe de la Fondation ! »
- Juste un coma profond, j'ai eu de la chance, surtout à mon âge... Je ne t'en tiendrai pas rigueur, car bien que tu n'aies agi que par pur égoïsme, ta vengeance à tout prix aura apporté quelque chose de positif. La Fondation est réduite à l'état de ruines côté Sterrn et tous ceux qui étaient capables d'ouvrir des failles entre les mondes sont morts...
- Non. Richard Archer s'est enfui peu après la mort de Frégast, dit Justin.
- Il n'est rien sans la technologie et puis il n'était qu'un sous-fifre. Tel que je le connaissais, je doute qu'on entende encore parler de lui. C'est un homme qui aspire à la tranquillité.
- Il reste des Fondateurs sur Terre ? demande Anthony.
- Oh que oui et bien plus que vous ne le pensez... intervient Krystopher.
- Comment ça ?
- Quelques jours avant sa mort, le seigneur Frégast avait lancé un recrutement massif et ses forces de la Terre étant sans nouvelles de sa chute, les six colonels basés sur Terre enrôlent toujours.
- Sans Frégast, la Fondation devrait se dissoudre rapidement, non ?
- Je ne pense pas quand les hauts placés Fondateurs s'apercevront qu'il y a un problème, l'un d'entre eux finira par prendre l'ascendant et je crains que cette société secrète ne fasse du dégât en France...
- Vu leur quotient intellectuel, les colonels vont surtout s'entretuer jusqu'au dernier, répond Anthony, moins inquiet.
- Non, Anthony, reprend Bertrand. Krystopher ne parlait pas des colonels mais des notables de l'organisation : le notaire Potdevin, le commissaire Melvin, ainsi que l'adjoint du maire de Lille. Et tous les autres dont on n'a pas trop entendu parler jusqu'ici, comme le frère du tristement célèbre colonel Melvis...
- Et ce n'est rien à côté de ce que l'on apprend tous les jours depuis que nous avons repris les rênes de la société secrète d'Antoine Hasting. Des taupes de la Fondation sont disséminées dans tous les partis politiques, ainsi que tous les ministères, conclue le troisième homme, en caressant distraitement Coco.
- Exactement, Marc... D'ailleurs je pense qu'on devrait travailler depuis Londres. La France n'est plus un endroit sûr pour notre projet, désormais... confie Krys.
- Quel projet ? demande Justin, assailli de curiosité.
- Nous avons décidé de poursuivre l'exploration de ce monde... de manière plus mesurée et en évitant les contacts avec les autochtones. La Fondation leur a fait assez de mal...
- Non, c'est trop dangereux ! Krys, vous avez vu les créatures du Mal. Vous savez à quoi vous exposez les mondes en continuant... Il y aura forcément un accident, tôt ou tard ! affirme Justin, l'air catégorique.
- Je suis tout sauf un inconscient, Justin Deschamps. J'ai résolu ce problème, avec l'aide de mes amis et maintenant collaborateurs.
Krystopher lui montre un curieux bracelet équipé d'un petit boîtier métallique, avant d'en expliquer la nature.
- Il faut comprendre que si j'ai créé les premières machines de façon à ce qu'elles ouvrent un passage en déchirant le voile dimensionnel, c'est parce que cela comportait moins de dangers pour le voyageur. De cette façon, on pouvait voir le point d'arrivée et évaluer si celui-ci était praticable ou non. Mais depuis notre rencontre avec les créatures du Mal, j'ai nettement changé d'avis sur la dangerosité de ce procédé... J'ai donc crée ce bracelet, qui permet de relier deux points précis entre les deux mondes, sans vraiment ouvrir une faille.
- Donc, aucun danger de laisser passer une créature indésirable ? s'assure tout de même le nouveau haut prophète du Dragon.
- C'est impossible ! Certes, c'est moins pratique car on est obligé d'utiliser des destinations connues, sous peine de risquer de se matérialiser dans de la roche, ou pire encore... Ce serait... comment dire ? dommageable pour la santé.
- Enfin bref, nous comptons étudier les bactéries, les plantes et la faune de Sterrn au sens large. Nous pensons que cela pourrais permettre des progrès scientifiques fulgurants sur Terre, notamment dans le domaine de la médecine... Nous sommes désormais associés et nous avons de grands projets pour les années à venir ! annonce Bertrand, joyeux.
- Vous êtes aussi un scientifique ? demande Evran au dénommé Marc.
- Non ! Il n'est pas intelligent, c'est notre expert-comptable ! plaisante Krys, en ébouriffant les cheveux du concerné, qui fixait sa montre.
- Maieuu ! Arrête ! Par contre, Bertrand, il va falloir qu'on parte si on veut être à l'heure pour le rendez-vous avec nos financeurs...
Bertrand soupire et s'avance vers Justin, avec cet air nostalgique des grands adieux.
- Justin... J'ai un cadeau à te faire. Si jamais tu as besoin d'aide, de soins médicaux, ou n'importe quoi d'autre... prends ceci.
Il dépose l'un des étranges bracelets dans le creux de sa main, avant d'étreindre son ancien collaborateur, très ému.
- Tu as été un très bon assistant...
- Vous avez été le meilleur.
Krys et Marc actionnent leur bracelet et disparaissent dans de petites explosions bleutées et silencieuses, alors qu'une larme coule silencieusement le long du visage du vieil homme. Il les envie... Mais il sait pertinemment que sa place n'est pas dans ce monde. Bien trop de choses ne sont pas réglée, sur Terre.
- Vous me manquerez tous... Même toi, Anthony. Adieu Justin... dit-il, en reculant de quelques pas.
- Au revoir, Bertrand. Je suis convaincu qu'on se reverra un jour...
Telle est la réponse de l'assistant, juste avant que son interlocuteur ne disparaisse à son tour.
- Rentrons, suggère Evran, qui semble ému.