Chapitre 26
Syl.
La vie au village reprend son cours, bien que ses habitants restent méfiants. Ils jugent la présence des Terriens encore trop proche de leur foyers. La mystérieuse maladie du Capitaine John, est également source de craintes et de rumeurs.
Le corps du haut prophète du Dragon a commencé à changer, malgré l'acharnement thérapeutique dont Vena fait preuve. Le teint du malade vire au marron foncé, ou au gris clair par endroits et de monstrueuses pustules commencent à recouvrir ses bras, ainsi que son torse, dans une mesure plus faible.
Psychiquement, le capitaine ne se porte pas mieux. L'esprit du Mal gagne chaque jour en puissance et lui dévore l'esprit.
Même dans son état de grande faiblesse, John reste assez lucide pour résister farouchement à l'envahisseur, qu'il sent de plus en plus nocif. Mauvais.
Mais l'esprit maléfique est doté d'une grande intelligence stratégique. Vena elle-même ne peut plus agir sur le plan psychique trop longtemps, sous peine de sentir un voile aussi ténébreux que nauséabond se presser contre ses défenses, comme pour chercher la faille.
L'alchimiste travaille d'arrache-pied sur un remède de la dernière chance, cela fait maintenant deux jours qu'elle n'a plus dormi. Elle est dérangée par Gralik, dont l'arrivée silencieuse fait sursauter.
- Fais plus de bruit en arrivant ! Je n'ai pas survécu à Grohen pour mourir maintenant d'une attaque cardiaque ! le réprimande-t-elle.
- Je vous ai apporté le Daukn que vous avez demandé... dit-il, sans relever. Mais je me demande bien ce que vous comptez en faire...
- Pose le sur la table. C'est au cas où je ne parviendrais pas à le sauver... Je transférerais son esprit dedans, comme Shyna l'a fait autrefois pour son compagnon...
- Vous pouvez réellement faire une chose pareille ? seule une déesse est parvenue à un tel exploit, un esprit humain n'a pas la souplesse de son équivalent valvor...
- Shyna n'avait que quelques dizaines d'années de plus que moi, lorsqu'elle a essayé. Elle n'était pas encore une déesse. De plus, John m'a expliqué comment je devais procéder... Je peux réussir.
- J'espère que vous n'aurez pas à en arriver là... un corps abîmé vaut mieux que subsister en tant que Daukn, je trouve...
- Je suis aussi de cet avis mais les enjeux sont trop importants... répond l'alchimiste, mystérieuse.
Gralik connaît assez Vena pour être certain qu'il n'obtiendra aucune réponse satisfaisante s'il la questionne de front quant à ses dernière paroles. Avant de passer la porte pour repartir, il lance un bref regard au malade et laisse échapper un petit cri de stupeur.
- Regardez, les boutons s'ouvrent !
- Qu'est-ce que tu racontes ? C'est pas possible !
Elle s'approche du patient et tous deux observent en s'efforçant de rester stoïques, les furoncles qui se fendent, pour laisser passer de petites excroissances tentaculaires.
- C'est moche... marmonne Gralik, dégoûté.
- Encore une nouveauté... Si jamais je le sauve, il ne sera plus jamais complètement humain... Ça m'ennuie de le faire souffrir davantage mais faudra amputer ces... Je ne sais même pas comment appeler ça.
- Vous allez faire ça maintenant ? demande le jeune homme d'un ton presque suppliant, prouvant qu'il n'aspire qu'à rentrer chez lui.
- Non. Le traitement n'est pas prêt et il faut que je vérifie l'état de sa conscience, au cas où...
- Son esprit aussi est malade ?
- Cette maladie est spéciale.... Elle me semble vivante, voire même pensante, car elle s'adapte a toutes mes interventions... Et elle tente d'étouffer l'esprit de John depuis maintenant des jours... Dans quel but, je l'ignore.
- C'est terrifiant... S'il a contracté ça sur Terre, je ne veux jamais y mettre les pieds...
Effaré, Gralik s'empresse de quitter la maisonnette mais une autre mauvaise nouvelle l'attend dehors.
Des chasseurs vêtus d'armures légères s'arment assez lourdement, devant chez Gwornal. Le jeune homme va aux nouvelles.
- Les étrangers sont revenus ? C'est pourquoi vous allez combattre ?
- Non. Des araignées sauvages sont arrivées hier dans l'orée de la forêt, par les plaines de Kyzam. Elles établissent des nids...
- Des araignées géantes ! Elles sont encore nombreuses après deux mille ans de quasi-enfermement ! Comment se sont-elles échappées ?
- Calme-toi ! On n'en sait encore rien mais les faits sont là : des araignées d'Angolliat s'établissent dans le coin. Mais dans notre situation, c'est peut être une chance.
- Une chance ? Vous rigolez ?
- Ces créatures sont attirées par le bruit et les Terriens ont des engins très bruyants... dit le chasseur, avec une expression neutre. Nous allons détruire uniquement les nids qui sont plus proches du village que de leur base. Ainsi, le temps que les Terriens se débattent avec leurs propres nids, nous aurons du temps pour demander de l'aide aux autres villages des alentours. Il nous faudra être nombreux pour chasser cet envahisseur, ce seigneur Frégast.
- Tout de même, vous jouez avec le feu... commente le jeune homme.
Pas mécontent d'avoir fini les commissions de la journée, il prend la direction de sa nouvelle maison, qui lui a été généreusement offerte en raison du décès de son propriétaire, dans un raid contre la Fondation. Gralik est conscient qu'il a désormais une dette envers le conseil du village mais cela ne l'inquiète pas outre-mesure, car il aura bien le temps de l'honorer par le travail une fois la paix revenue dans la région.
De plus, Jérémy acceptera certainement de lui apporter son aide. S'ils n'ont pas encore mis de mot sur leur relation pas encore très sérieuse, cela devrait arriver un jour où l'autre, étant donné que le Terrien ne s'éloigne jamais bien loin de lui.
Gralik remarque même qu'avec le temps, son colocataire se fait de plus en plus exclusif et prend goût à la stabilité, bien qu'il leur arrive encore d'inviter une autre personne dans leur lit de temps à autre.
Syl.
La vie au village reprend son cours, bien que ses habitants restent méfiants. Ils jugent la présence des Terriens encore trop proche de leur foyers. La mystérieuse maladie du Capitaine John, est également source de craintes et de rumeurs.
Le corps du haut prophète du Dragon a commencé à changer, malgré l'acharnement thérapeutique dont Vena fait preuve. Le teint du malade vire au marron foncé, ou au gris clair par endroits et de monstrueuses pustules commencent à recouvrir ses bras, ainsi que son torse, dans une mesure plus faible.
Psychiquement, le capitaine ne se porte pas mieux. L'esprit du Mal gagne chaque jour en puissance et lui dévore l'esprit.
Même dans son état de grande faiblesse, John reste assez lucide pour résister farouchement à l'envahisseur, qu'il sent de plus en plus nocif. Mauvais.
Mais l'esprit maléfique est doté d'une grande intelligence stratégique. Vena elle-même ne peut plus agir sur le plan psychique trop longtemps, sous peine de sentir un voile aussi ténébreux que nauséabond se presser contre ses défenses, comme pour chercher la faille.
L'alchimiste travaille d'arrache-pied sur un remède de la dernière chance, cela fait maintenant deux jours qu'elle n'a plus dormi. Elle est dérangée par Gralik, dont l'arrivée silencieuse fait sursauter.
- Fais plus de bruit en arrivant ! Je n'ai pas survécu à Grohen pour mourir maintenant d'une attaque cardiaque ! le réprimande-t-elle.
- Je vous ai apporté le Daukn que vous avez demandé... dit-il, sans relever. Mais je me demande bien ce que vous comptez en faire...
- Pose le sur la table. C'est au cas où je ne parviendrais pas à le sauver... Je transférerais son esprit dedans, comme Shyna l'a fait autrefois pour son compagnon...
- Vous pouvez réellement faire une chose pareille ? seule une déesse est parvenue à un tel exploit, un esprit humain n'a pas la souplesse de son équivalent valvor...
- Shyna n'avait que quelques dizaines d'années de plus que moi, lorsqu'elle a essayé. Elle n'était pas encore une déesse. De plus, John m'a expliqué comment je devais procéder... Je peux réussir.
- J'espère que vous n'aurez pas à en arriver là... un corps abîmé vaut mieux que subsister en tant que Daukn, je trouve...
- Je suis aussi de cet avis mais les enjeux sont trop importants... répond l'alchimiste, mystérieuse.
Gralik connaît assez Vena pour être certain qu'il n'obtiendra aucune réponse satisfaisante s'il la questionne de front quant à ses dernière paroles. Avant de passer la porte pour repartir, il lance un bref regard au malade et laisse échapper un petit cri de stupeur.
- Regardez, les boutons s'ouvrent !
- Qu'est-ce que tu racontes ? C'est pas possible !
Elle s'approche du patient et tous deux observent en s'efforçant de rester stoïques, les furoncles qui se fendent, pour laisser passer de petites excroissances tentaculaires.
- C'est moche... marmonne Gralik, dégoûté.
- Encore une nouveauté... Si jamais je le sauve, il ne sera plus jamais complètement humain... Ça m'ennuie de le faire souffrir davantage mais faudra amputer ces... Je ne sais même pas comment appeler ça.
- Vous allez faire ça maintenant ? demande le jeune homme d'un ton presque suppliant, prouvant qu'il n'aspire qu'à rentrer chez lui.
- Non. Le traitement n'est pas prêt et il faut que je vérifie l'état de sa conscience, au cas où...
- Son esprit aussi est malade ?
- Cette maladie est spéciale.... Elle me semble vivante, voire même pensante, car elle s'adapte a toutes mes interventions... Et elle tente d'étouffer l'esprit de John depuis maintenant des jours... Dans quel but, je l'ignore.
- C'est terrifiant... S'il a contracté ça sur Terre, je ne veux jamais y mettre les pieds...
Effaré, Gralik s'empresse de quitter la maisonnette mais une autre mauvaise nouvelle l'attend dehors.
Des chasseurs vêtus d'armures légères s'arment assez lourdement, devant chez Gwornal. Le jeune homme va aux nouvelles.
- Les étrangers sont revenus ? C'est pourquoi vous allez combattre ?
- Non. Des araignées sauvages sont arrivées hier dans l'orée de la forêt, par les plaines de Kyzam. Elles établissent des nids...
- Des araignées géantes ! Elles sont encore nombreuses après deux mille ans de quasi-enfermement ! Comment se sont-elles échappées ?
- Calme-toi ! On n'en sait encore rien mais les faits sont là : des araignées d'Angolliat s'établissent dans le coin. Mais dans notre situation, c'est peut être une chance.
- Une chance ? Vous rigolez ?
- Ces créatures sont attirées par le bruit et les Terriens ont des engins très bruyants... dit le chasseur, avec une expression neutre. Nous allons détruire uniquement les nids qui sont plus proches du village que de leur base. Ainsi, le temps que les Terriens se débattent avec leurs propres nids, nous aurons du temps pour demander de l'aide aux autres villages des alentours. Il nous faudra être nombreux pour chasser cet envahisseur, ce seigneur Frégast.
- Tout de même, vous jouez avec le feu... commente le jeune homme.
Pas mécontent d'avoir fini les commissions de la journée, il prend la direction de sa nouvelle maison, qui lui a été généreusement offerte en raison du décès de son propriétaire, dans un raid contre la Fondation. Gralik est conscient qu'il a désormais une dette envers le conseil du village mais cela ne l'inquiète pas outre-mesure, car il aura bien le temps de l'honorer par le travail une fois la paix revenue dans la région.
De plus, Jérémy acceptera certainement de lui apporter son aide. S'ils n'ont pas encore mis de mot sur leur relation pas encore très sérieuse, cela devrait arriver un jour où l'autre, étant donné que le Terrien ne s'éloigne jamais bien loin de lui.
Gralik remarque même qu'avec le temps, son colocataire se fait de plus en plus exclusif et prend goût à la stabilité, bien qu'il leur arrive encore d'inviter une autre personne dans leur lit de temps à autre.