15-05-2023, 09:04 AM
- Je vous demande le secret sur notre transaction. Je voudrais faire la surprise aux jumeaux.
- Vous me retirez une belle épine du pied Jean-François. Je vous en remercie. Je suis sûr que vous ne regretterez pas votre geste. Holly est une jument fantastique. Je l'ai mise à l'écart parce qu'elle est en chaleur et qu'elle affole tous les étalons du haras.
- Vous dites qu'elle est en chaleur. Combien ça me coûterait pour la faire inséminer ?
- Vous comptez en faire l’élevage ?
- Grand dieu, non, mais une jument et son poulain c'est trop joli à voir.
- Je me renseigne immédiatement.
Un lad interrompit notre conversation, pour nous annoncer que les promeneurs étaient revenus. On alla les rejoindre. Il y eut quelques mondanités et tout le monde se serra la main en se souhaitant une bonne journée. On rentra. Les jumeaux étaient excités comme des puces par leur promenade et Victoria les félicita pour leur assiette parfaite.
On passa à table et on se rendit au stade un peu en avance. La venue de William et d'Harry provoqua du remous dans la foule qui sut se maitriser.
On alla dans les vestiaires se faire présenter les joueurs et l'équipe locale n'était pas des plus joyeuse. En effet la semaine précédente un accident de voiture l'avait privé de trois de ses joueurs. Et ils n'avaient pas pu taper dans la réserve, car elle était partie en déplacement, juste avant et ne rentrerait que le lendemain. Ils allaient déclarer forfait à moins de trouver trois joueurs.
Certains anciens s'étaient bien proposés mais bon …
- Jeff on se porte volontaire ?
- Je veux bien Harry mais il en manquera toujours un.
- Hans est un très bon ailier et un excellent butteur.
- Je ne le savais pas. Hans, tu peux venir deux secondes ?
- Ça te dit de jouer avec eux ?
- Justement, je voulais vous en parler. Oui c'est d'accord pour moi.
- Messieurs, si vous nous acceptez dans votre équipe, Jean-François, Hans et moi, nous serons ravis de jouer avec vous. Par contre nous n'avons rien pour nous équiper.
- Pas de souci, on a tout ce qu'il faut pour ça. Merci, merci encore votre Altesse Royale.
- On va jouer ensemble alors appelle moi Harry comme tout le monde.
- Voilà de quoi vous changer.
C'était l’heure, on entra sur le terrain. Il fallut un petit moment pour que les spectateurs et les membres de l'équipe adverse se rendent compte de la présence de Harry dans le groupe. On s'aligna et on chanta le fameux 'god save the queen’. Puis la partie commença et, Harry ou pas, on prit tous quelques bouchons pas piqués des vers.
Ils jouaient dur, ok, on fit pareil !
Dans les tribunes j'entendais les jumeaux qui nous encourageaient en français et même quelques 'aux chiottes l'arbitre’. Je me demandais bien qui avait pu leur apprendre ça.
À la mi-temps on était toujours avec un score vierge. Harry était aussi rouge que ses cheveux. Puis ce fut le coup d'envoi de la seconde mi-temps. Je réceptionnais le ballon et je partis comme une flèche. J'arrivais à la ligne des 22 m et je fis une longue passe à Harry qui réceptionna et courut jusqu'à la ligne de but. Il alla aplatir entre les poteaux. C'était le délire dans l'assistance et Harry vint me faire un check. Hans transforma l’essai.
Déjà que l'équipe adverse jouait rude, d'être menée la rendit encore plus revancharde. Et les coups bas commencèrent à pleuvoir comme vache qui pisse. Les jumeaux s'étaient trouvés des amis et du bord de la touche insultaient l'équipe adverse et leur vocabulaire autant en anglais qu'en français était très, très, fleuri et explicite.
Sur une faute de leur défense un de nos piliers récupéra le ballon et partit comme un bulldozer droit devant lui sans regarder derrière. Il écrasait tout sur son chemin. Je le suivais et il me fit une passe juste avant d'être plaqué rudement. Je courus les derniers mètres… mais le placage qu'on me fit ne m'empêcha pas de marquer l’essai.
On était à la fin de la deuxième mi-temps. Une fois encore Hans transforma l'essai et dès que le ballon passa entre les poteaux, l'arbitre siffla la fin du match. On rentra aux vestiaires en passant par une haie d'honneur faite par les joueurs de l'équipe adverse. Et ce n'est qu'une fois dedans que l'on se félicita les uns les autres. Le coach nous apporta des pintes de bière pour nous hydrater. Je bus une gorgée de la mienne et je la posais. Un des piliers me demanda s'il pouvait la finir et il la siffla en quelques gorgées.
Puis, tout naturellement, tout le monde commença à se déshabiller et on alla prendre la douche. La toison rousse de Harry me rappela celle de Liam. Puis on s'habilla et on sortit.
Victoria nous fit un petit speech et remit la coupe à notre équipe. Le photographe local fit une photo qui immortalisa la scène, il en fit une autre avec les deux équipes et les Altesses royales. Ensuite, on se rendit au gymnase où le lunch était servi. Les jumeaux et leurs nouveaux amis avaient dû aller voir Caroline car ils avaient des assiettes qui débordaient.
Une heure après on fila (à l'anglaise) et on regagna le château. Les jumeaux étaient emballés et voulaient faire du rugby jusqu'à ce qu'ils découvrent le foot. Avec Hans on alla passer les jumeaux à la douche et on les changea.
Je commençais à ranger les affaires qui traînaient.
- Tu fais quoi Papa ?
- Je range le bazar qu'il y a. demain on rentre en France.
- Déjà ? On ne peut pas rester encore un peu ?
- Et non, on ne peut pas. Au fait les jumeaux, je vous ai entendu nous encourager du bord de la touche mais il y a des choses que je vous ai entendu dire qui n'étaient pas très jolies. Vous avez appris ça où ?
- Celle en anglais c'est Chad et Fred qui nous les ont apprises et celles en français c'est Papé François qui les dit quand il regarde des matchs à la télé.
- Bon, vous savez ce que j'en pense, alors que ça ne se reproduise pas. C'est clair ?
- Ok Papa.
- Venez vite ! Vous passez à la télé.
- Dépêchez-vous !
Le match de rugby avait remplacé l'antique jeu de soule, bien trop violent. Puis la caméra se tourna vers le président du club et il raconta la surprise de voir arriver en plus de lady Victoria les fils de Lady Diana, mais aussi d'autres membres de la famille royale.
Puis il parla de notre proposition pour compléter son équipe. Puis il y eut des images fixes sur chacun de nous et tous étaient connus des médias y compris Hans. Seuls les jumeaux et moi restions un mystère. Et la présentatrice précisa qu'un témoin fiable avait entendu le prince William les appeler les petits ducs.
Heureusement qu'on partait demain de bonne heure. On passa à table et on monta directement se coucher après avoir dit au revoir à tout le monde car demain on prenait le premier train qui partait de Londres à 5 heures. Quand mon téléphone sonna à 3 heures, je fis la grimace. Je descendis à la cuisine tout préparer et j'allais réveiller mon petit monde. Le chauffeur arriva et prit son petit déjeuner avec nous. On chargea les valises et on partit.
On arriva juste à temps pour prendre notre train. Les jumeaux s'étaient rendormis et on fit de même. Une fois à Paris on changea de gare et comme on avait un peu de temps on prit notre petit-déjeuner dans une brasserie. Et une fois de plus les jumeaux charmèrent la serveuse.
Quatre heures plus tard, on arriva à Nîmes où mon père nous attendait. On arriva aux Fourches vers 13 h et on alla directement chez mes parents manger. Il y avait mes grands-parents avec Cyprien bien sûr mais aussi Tim, Mary et Adeline et le petit Nans.
On passa à table rapidement, parce que les Cyprien’s et Augustin avaient faim. Bien sur ma mère n'avait fait que des choses que les garçons aimaient. Et la discussion pendant le repas fut très, très, animée. Les garçons sautaient du coq à l'âne pour raconter leur week-end. On me demandait des précisions surtout quand les jumeaux dirent qu'ils avaient vu 'la reine président et le prince de dehors’.
Le plat de cerises ne fit qu'une bouchée. Et on alla faire une promenade digestive pendant que Cyprien sénior allait faire sa sieste. Je profitais d'être seul avec Tim pour lui parler.
- Tim, il te reste du fourrage et de la paille ?
- Oui j'en ai encore un peu.
- Tu peux me mettre le tout de côté ?
- Tu veux te lancer dans l’élevage ?
- Presque, c'est une surprise que je veux faire aux jumeaux. Tu as toujours ta tarière ?
- Oui. Mais qu'est-ce-que tu veux faire ?
- Un abri. À la carrière on a de vieux poteaux et ça sera plus simple pour les planter.
- Tu veux faire ça où ?
- Dans le champ sous le champ clos. Il faudra aussi que j'y fasse une clôture. Et tout ça en moins de trois semaines. Il me faudrait de l'avoine ou de l'orge, aussi, tu as ça ?
- Il doit en rester un peu à mon père. Je lui demanderai et je te dis ça. Tu commences à m'intriguer Bé. Tu as acheté quoi encore ?
- Tu es trop curieux, tu le sauras en même temps que les autres.
On commença par délimiter la cabane et Tim creusa le premier trou. On eut toutes les peines du monde à y faire entrer le poteau. Ce ne fut pas mieux pour les trois autres et il fallut que je vienne avec la grosse pelle le lendemain pour mettre les deux plus grands au milieu. J'avais dit à tout le monde que je faisais une cabane. Et cela avait suffi... sauf pour papé Cyprien qui était sceptique. Le mercredi la structure en bois était finie. Je descendis avec un camion pour prendre tout le bois qu'il me fallait et dès le jeudi je commençais avec l'aide de tous à le poser.
Le vendredi soir c'était fini. Je profitais du samedi pour aller chercher des dizaines de piquets et de quoi faire la clôture. Je pris aussi le nécessaire pour l’électrifier.
Et semaine suivante le parc était fini. J'avais même creusé un bassin pour que la jument puisse boire.
- Elle est jolie ta cabane Papa, tu vas y mettre quoi dedans ?
- Je vais demander à Louis d'y mettre ses mules comme ça je n'aurais plus à tondre le terrain.
- Cool, comme ça on pourra les voir tous les jours et jouer avec elles.
- Et on pourra, aussi, grimper dessus et les faire courir.
J'avais reçu des nouvelles de Sylvio. Les devis étaient corrects sauf celui pour tout démolir qui était exorbitant à mon goût. Son sous-traitant demandait cher pour évacuer les débris. Il fallait que je le fasse moi-même. Les gravas iraient directement à la broyeuse et ils serviraient à boucher les ornières de la carrière. Ça nous prit toute la semaine suivante.
Holly arrivait demain et je demandais à Hans d'aller faire un tour avec les trois gosses, tôt le matin et de ne rentrer qu'en milieu d'après-midi. Il ne demanda pas pourquoi et accepta. La veille j'avais aidé Tim à charger un char de paille et de foin. Son père arriva peu après avec de l'avoine et de l'orge qu'on vida dans des bidons hermétiques. Tim m'aida à poser les derniers éléments c'est à dire la mangeoire pour le foin et de quoi boire.
- Tu as acheté une girafe pour poser la mangeoire si haut !
- Ha, ha, merde, tu as deviné.
- C'est ça, Bé, prends-moi pour un con !
- Tu ne vas pas tarder à savoir, Tim, c'est le camion qui arrive.
- Putain, je sais pas ce que tu as acheté mais ça doit être gros ou il doit y en avoir beaucoup, pour que ça soit un semi qui te livre.
- Nom de dieu, c'est du cheval, ça. Je comprends maintenant que tu aies construit grand et solide. Il est beau.
- Non, Tim, elle est belle. C'est une fille. Et elle s'appelle Holly.
- Comment on va la descendre de là ?
- Tu as de la visite Bé. C'est la voiture de tes grands-parents qui arrive sur la route. Ils ont dû voir la semi.
- Viens, on va à leur rencontre… Papy, Mamy, Papé quel bon vent vous amène ici ?
- C'est ça, fait le mariole, tu crois qu'on n'a pas vu le semi remorque qui est venu chez toi ? Et toutes les cachoteries que tu nous fais depuis des semaines. Alors tu nous montres ta surprise ?
- Suivez-moi.
- Didioù de nom Didioù ! Ça, c'est une belle bête. Tu n'as pas trouvé plus gros ? Qu'est-ce-que c'est comme race ?
- C'est un Shire. Elle a trois ans. Ou je la prenais, ou elle finissait à l’abattoir.
- Ils sont toujours aussi cons ces britishs. Tu as bien fait. On peut aller la voir, de plus près ?
Je m’approchais d'elle et elle avança la tête pour se faire caresser. Cyprien s'approcha à son tour et il lui donnait des tapes tout en en faisant le tour. Il se pencha même derrière elle et lui fit lever la patte. Puis il lui caressa l’encolure. La jument tourna la tête vers lui et donna un petit coup de nez vers la poche de sa veste.
- C'est une belle bête Bé, douce et gentille. Et c'est une gourmande. Elle l'a senti.
- De quoi tu parles Papé.
- Du sucre que j'ai dans la poche.
- Et qu'est-ce-que tu fais avec du sucre dans ta poche Papa.
- Je fais bien ce que je veux et je mets bien ce que je veux dans mes poches, non ? J'étais sûr que l'autre grand couillon avait acheté des poneys pour les gamins. Là, je l'aurais engueulé. Mais je ne peux pas, il l’a sauvée et elle est trop belle. Tu devrais l’étrier. Elle brillerait.
- On le fera tout à l'heure avec les jumeaux. Après tout, c'est pour eux que je l'ai acheté. Papé, tu te souviens de comment on attelle ?
- Ça fait plus de 60 ans que je ne l'ai plus fait mais ça ne s'oublie pas ça.
- Tu pourras me montrer ?
- Tu as ce qu'il faut ?
- Oui c'est tout dans la remise. Mais je n'ai pas regardé ce qu'il y avait dans la carriole.
- On n'a qu'à aller voir.
- C'est du grand luxe le harnachement. Et il y a tout pour s'occuper d’elle, les brosses, les étrilles. Tu as même deux jeux de harnais. Un pour la parade et un pour le travail. On va la laisser quelques jours tranquilles pour qu'elle s'habitue à toi et aux gamins puis on essayera de l’atteler. Tu me mettras le fumier de côté pour le jardin. Rien ne vaut le fumier de cheval.
- Bé, vite, je crois que Hans et les gamins reviennent.
- Merci Tim. Venez, on va à la maison.
- Je vais chercher le gâteau que j'ai fait dans la voiture, c’est pour le goûter.
- Papa, on peut aller faire du Vélo ?
- Oui mais faites attention et vous mettez vos casques et les protections avant.
- Mais oui, on sait.
- Papa, c'est quoi cette remorque ?
- Ah, ça, c'est pour Holly. Pour qu'elle puisse nous emmener faire des promenades.
- C'est qui, Holly, Papa ?
- Ah oui, c'est vrai, j'ai oublié de vous le dire. C'est une jument.
- Mais elle est où ?
- Quand je l’ai trouvée, je ne savais pas où la mettre, alors, je l'ai mise dans la cabane que j'ai faite.
- On peut aller la voir ?
- Oui bien sûr.
- N'ayez pas peur elle est très gentille. Ne touchez pas la clôture, il y a de l'électricité devant.
- On peut aller la caresser ?
- Elle arrive, laissez-là vous sentir. Et on ira après.
- On peut monter dessus ?
- On va essayer mais un à la fois.
- C'est vraiment vrai qu'il est à nous ce cheval ?
- Oui, c'est vraiment vrai, Gus.
- Mais il est à qui ?
- À nous tous. On va tous devoir s'en occuper. Et peut-être que dans un an, il y aura une surprise.
- Ça sera quoi la surprise.
- Adeline si je vous le dis…
- Pffffffff, oui, je sais, ça ne sera plus une surprise.
- Bé, quand Louis et son père viendront mettre des chevaux, tu devrais mettre ta jument avec, comme ça, elle ne s'ennuierait pas.
- Mais tu ne crains pas qu'ils s'en prennent à elle ?
- Tu as vu la bête. Non. je ne crois pas. Et elle non plus ne s'en prendra pas à eux. Elle est docile et calme. Je passerai demain vous montrer comment vous en occuper .