13-05-2023, 01:35 PM
(Modification du message : 13-05-2023, 01:37 PM par Philou0033.)
Au camp scout.
La totémisation.
Le lendemain soir c’est la soirée de totémisation. Ayant déjà mal vécu une « totémisation », soit ma première, (ah oui j’en ai eu deux !) qui n’était qu’une mauvaise blague lors d’un camp de Pâques dans mon ancienne unité, j’avais demandé à Bruno de bien vouloir apporter une attention particulière à la préparation de la « boutroule » (sorte de mélange de divers aliments qui a une odeur désagréable et un gout plus que douteux). En effet pour moi c’était important de ne pas abuser et de prévoir en plus une autre préparation plus digeste, soit une sorte de crème chocolat non sucrée. Bruno accepte sans problème ma suggestion. Il est clair que chacun des jeunes scouts est amené à goûter des deux préparations, en privilégiant la plus soft.
Les jeunes scouts, souvent appelés « cul de pat », sont tous totémisés lors de cette soirée autour du feu. Les épreuves sont devenues plus soft mais le décorum est toujours en place. Pas de méchanceté, mais des épreuves de réflexion, d’observation, …etc. Une fois le totem attribué au scout, comme à chaque fois lors de ce rituel, la troupe chante alors en chœur « Qu’ils sont beaux les totems du grand manitou que nos braves sachems ont choisi pour nous, hou hou hou ! » chacun prononçant ensuite son totem, à tour de rôle, l’un après l’autre, pour terminer par celui du jeune totémisé.
Les scouts plus âgés sont partagés entre les totémisations « anciens système » et celles que nous venons de vivre. Finalement la majorité des scouts approuvent ce qui vient de se passer. Bruno et Ghislain sont eux aussi content de voir qu’il y a moyen de progresser et de ne pas rester englué dans des traditions qui rabaissent les jeunes scouts mais au contraire de les mettre en valeur par des mises en situation plus humaines et valorisantes.
C’est pour les jeunes totémisés l’impression d’être enfin acceptés pleinement en tant que scout. Ils savent qu’ils font vraiment partie de la troupe.
C’est la même chose lorsqu’il s’agit de la promesse, c’est le passage à une certaine forme de sagesse, partagée entre scouts.
Un matin alors que nous arrivons à la fin du camp, je fais le tour des tentes pour réveiller les scouts. Je passe chez les Serpents, Arthur le CP est déjà réveillé. Je donne une dizaine de minutes pour qu’il réveille le reste de sa patrouille. C’est ensuite au tour de la patrouille des Tigres et celle de Ours, auprès desquelles je fais la même remarque. J’arrive à la dernière patrouille, celle des Éléphants. J’entends parler sous la tente et c’est Fabrice et Yvan qui tente de calmer Jean-Philippe qui semble pleurer.
Fab : « Ce n’est pas grave Jean-Philippe, ça peut arriver à tout le monde.
Yva : Tu sais j’ai déjà eu par deux fois ce problème lors de mon premier camp.
J-Ph : Mais j’ai honte, je ne sais pas ce qui s’est passé.
Je me doute alors bien que Jean-Philippe a fait pipi en dormant et qu’il a donc mouillé son sac de couchage et son pyjama. J’entends que Fabrice et Yvan sont aux petits soins avec Jean-Philippe. Les autres scouts de la patrouille ne disent rien.
Yva : Ce qui s’est passé restera entre nous, car je ne veux pas que les autres patrouilles l’apprennent pour que tu ne sois pas la risée de la troupe.
J-Ph : Merci Yvan, mais j’ai honte. Je suis désolé les gars, je suis gêné, vous ne pouvez pas savoir.
C’est alors le moment de me montrer. Je dis alors :
Moi : Bonjour les gars.
Tous : Bonjour Phil.
Moi : Je vous ai entendu, cela restera entre nous. Tu sais Jean-Philippe, comme Yvan vient de le dire, ça peut arriver à n’importe qui d’entre nous. J’ai moi aussi été victime d’un pipi au lit lors de mon premier camp scout. Tu n’as donc pas à avoir honte.
J-Ph : Merci, mais ça me désole !
Fab : Ne soit pas désolé Moustique (c’est le totem de Jean-Philippe), nous sommes solidaires et donc personne n’en parlera au reste de la troupe ; pas vrai les gars !
Tous : Motus et bouche cousue.
Moi : Vous êtes supers les garçons, vous avez un très bon esprit de patrouille. Je vous félicite !
Tous : Merci chef !
Moi : De rien les Éléphants ! On vous attend dans dix minutes pour la gym. Pour ce qui est de tes affaires Jean-Philippe, on s’en occupe après le petit déjeuner.
J-Ph : OK, merci Phil.
Fab : Allez, debout les gars ! »
Je suis très étonné de voir comme les garçons de cette patrouille sont solidaires. Fabrice est un CP qui sait mener sa barque et il est très bien secondé par Yvan. J’avais déjà pu le voir lors du camp précédant lorsque Jean-Philippe est tombé du pont de singe dans la rivière. Décidément ils m’étonnent positivement les scouts de cette patrouille. Les autres garçons des autres patrouilles sont aussi solidaires : c’est ça l’esprit scout.
De retour auprès du staff, je fais part de ce qui s’est passé avec Jean-Philippe. Bruno me remercie de l’avoir mis au courant et demande de ne pas ébruiter l’affaire. Le chef de troupe est content de voir que rien ne lui est caché, que tout ce qui se passe dans le camp est rapporté, pour le bien de l’ensemble des scouts et de la troupe.
L’incident de Jean-Philippe est passé inaperçu par le reste de la troupe. Je me suis arrangé avec Fabrice et Jean-Philippe pour mettre à sécher le duvet et les vêtements lavés, dans la forêt, à un endroit discret non visible du camp. Jean-Philippe n’arrête pas de me remercier ainsi que Fabrice pour l’aide apportée.
Le reste du camp se passe au mieux, pas de souci particulier, pas de blessé non plus, à part quelques ampoules aux pieds pour certains scouts. Nous sommes réunis entre animateurs pour déjà tirer les enseignements sur les activités et l’ambiance du camp. A part l’un ou l’autre petits points sans gravité, la balance pour le camp est nettement positive. Bruno remercie également Gaby, Alex et moi, jeunes animateurs, pour notre investissement auprès de la troupe et des scouts.
La totémisation.
Le lendemain soir c’est la soirée de totémisation. Ayant déjà mal vécu une « totémisation », soit ma première, (ah oui j’en ai eu deux !) qui n’était qu’une mauvaise blague lors d’un camp de Pâques dans mon ancienne unité, j’avais demandé à Bruno de bien vouloir apporter une attention particulière à la préparation de la « boutroule » (sorte de mélange de divers aliments qui a une odeur désagréable et un gout plus que douteux). En effet pour moi c’était important de ne pas abuser et de prévoir en plus une autre préparation plus digeste, soit une sorte de crème chocolat non sucrée. Bruno accepte sans problème ma suggestion. Il est clair que chacun des jeunes scouts est amené à goûter des deux préparations, en privilégiant la plus soft.
Les jeunes scouts, souvent appelés « cul de pat », sont tous totémisés lors de cette soirée autour du feu. Les épreuves sont devenues plus soft mais le décorum est toujours en place. Pas de méchanceté, mais des épreuves de réflexion, d’observation, …etc. Une fois le totem attribué au scout, comme à chaque fois lors de ce rituel, la troupe chante alors en chœur « Qu’ils sont beaux les totems du grand manitou que nos braves sachems ont choisi pour nous, hou hou hou ! » chacun prononçant ensuite son totem, à tour de rôle, l’un après l’autre, pour terminer par celui du jeune totémisé.
Les scouts plus âgés sont partagés entre les totémisations « anciens système » et celles que nous venons de vivre. Finalement la majorité des scouts approuvent ce qui vient de se passer. Bruno et Ghislain sont eux aussi content de voir qu’il y a moyen de progresser et de ne pas rester englué dans des traditions qui rabaissent les jeunes scouts mais au contraire de les mettre en valeur par des mises en situation plus humaines et valorisantes.
C’est pour les jeunes totémisés l’impression d’être enfin acceptés pleinement en tant que scout. Ils savent qu’ils font vraiment partie de la troupe.
C’est la même chose lorsqu’il s’agit de la promesse, c’est le passage à une certaine forme de sagesse, partagée entre scouts.
Un matin alors que nous arrivons à la fin du camp, je fais le tour des tentes pour réveiller les scouts. Je passe chez les Serpents, Arthur le CP est déjà réveillé. Je donne une dizaine de minutes pour qu’il réveille le reste de sa patrouille. C’est ensuite au tour de la patrouille des Tigres et celle de Ours, auprès desquelles je fais la même remarque. J’arrive à la dernière patrouille, celle des Éléphants. J’entends parler sous la tente et c’est Fabrice et Yvan qui tente de calmer Jean-Philippe qui semble pleurer.
Fab : « Ce n’est pas grave Jean-Philippe, ça peut arriver à tout le monde.
Yva : Tu sais j’ai déjà eu par deux fois ce problème lors de mon premier camp.
J-Ph : Mais j’ai honte, je ne sais pas ce qui s’est passé.
Je me doute alors bien que Jean-Philippe a fait pipi en dormant et qu’il a donc mouillé son sac de couchage et son pyjama. J’entends que Fabrice et Yvan sont aux petits soins avec Jean-Philippe. Les autres scouts de la patrouille ne disent rien.
Yva : Ce qui s’est passé restera entre nous, car je ne veux pas que les autres patrouilles l’apprennent pour que tu ne sois pas la risée de la troupe.
J-Ph : Merci Yvan, mais j’ai honte. Je suis désolé les gars, je suis gêné, vous ne pouvez pas savoir.
C’est alors le moment de me montrer. Je dis alors :
Moi : Bonjour les gars.
Tous : Bonjour Phil.
Moi : Je vous ai entendu, cela restera entre nous. Tu sais Jean-Philippe, comme Yvan vient de le dire, ça peut arriver à n’importe qui d’entre nous. J’ai moi aussi été victime d’un pipi au lit lors de mon premier camp scout. Tu n’as donc pas à avoir honte.
J-Ph : Merci, mais ça me désole !
Fab : Ne soit pas désolé Moustique (c’est le totem de Jean-Philippe), nous sommes solidaires et donc personne n’en parlera au reste de la troupe ; pas vrai les gars !
Tous : Motus et bouche cousue.
Moi : Vous êtes supers les garçons, vous avez un très bon esprit de patrouille. Je vous félicite !
Tous : Merci chef !
Moi : De rien les Éléphants ! On vous attend dans dix minutes pour la gym. Pour ce qui est de tes affaires Jean-Philippe, on s’en occupe après le petit déjeuner.
J-Ph : OK, merci Phil.
Fab : Allez, debout les gars ! »
Je suis très étonné de voir comme les garçons de cette patrouille sont solidaires. Fabrice est un CP qui sait mener sa barque et il est très bien secondé par Yvan. J’avais déjà pu le voir lors du camp précédant lorsque Jean-Philippe est tombé du pont de singe dans la rivière. Décidément ils m’étonnent positivement les scouts de cette patrouille. Les autres garçons des autres patrouilles sont aussi solidaires : c’est ça l’esprit scout.
De retour auprès du staff, je fais part de ce qui s’est passé avec Jean-Philippe. Bruno me remercie de l’avoir mis au courant et demande de ne pas ébruiter l’affaire. Le chef de troupe est content de voir que rien ne lui est caché, que tout ce qui se passe dans le camp est rapporté, pour le bien de l’ensemble des scouts et de la troupe.
L’incident de Jean-Philippe est passé inaperçu par le reste de la troupe. Je me suis arrangé avec Fabrice et Jean-Philippe pour mettre à sécher le duvet et les vêtements lavés, dans la forêt, à un endroit discret non visible du camp. Jean-Philippe n’arrête pas de me remercier ainsi que Fabrice pour l’aide apportée.
Le reste du camp se passe au mieux, pas de souci particulier, pas de blessé non plus, à part quelques ampoules aux pieds pour certains scouts. Nous sommes réunis entre animateurs pour déjà tirer les enseignements sur les activités et l’ambiance du camp. A part l’un ou l’autre petits points sans gravité, la balance pour le camp est nettement positive. Bruno remercie également Gaby, Alex et moi, jeunes animateurs, pour notre investissement auprès de la troupe et des scouts.