05-05-2023, 11:25 PM
Chapitre 2
Anthony s'en va quelques instants plus tard, puis le téléphone sonne. Toujours attablés, les jeunes hommes se concertent du regard.
- On devrait laisser sonner, après tout ce n'est sûrement pas pour nous... Dit Jérémy, rappelant qu'ils se trouvent dans l'appartement d'Élodie.
Après quelques sonneries, le répondeur s'enclenche et laisse place à la voix paniquée de cette dernière.
« Allô, je sais que vous êtes là, des gens louches m'ont suivie dehors, je crois qu'ils sont de la Fondation... Je me suis réfugiée dans le bar en bas de la rue, au cas où. Venez me chercher s'il vous plaît ! »
- On arrive ! répond Justin, après avoir décroché le combiné.
Il confie le téléphone à Jérémy, tandis qu'il part à la recherche d'un pantalon.
--- --- ---
Dans l'appartement de Bertrand, à Lille.
Anthony frappe à la porte, étonné que le septuagénaire d'ordinaire si dynamique ne se manifeste pas.
Impatient, le jeune homme ouvre la porte et tombe nez à nez avec un Bertrand avachi dans un fauteuil miteux, les larmes aux yeux.
- Mais... Pourquoi vous pleurez ? s'étonne Anthony, qui remarque que son interlocuteur tient un verre d'alcool à la main.
- Je... J'ai échoué et tout est perdu maintenant...
- Mais ne dites pas ça ! Après des jours de recherche on est quand même parvenu à trouver une personne capable de nous renvoyer sur Sterrn, non ?
- Tu parles... Une semaine d'efforts pour trouver une tête de bois qui refuse de nous aider ! J'en peux plus ! Tout ce que j'ai construit sur Sterrn a été détruit par le seigneur Frégast ! Mon travail a été inutile ! Comme une bonne partie de ma vie, d'ailleurs !
Voir Bertrand si ébranlé met Anthony mal à l'aise, il était loin d'imaginer que le diplomate serait le premier à craquer, tant il se montrait solide...
- Bertrand ! Vous êtes une personne en tout point exceptionnelle, ne laissez personne dire le contraire ! Et puis avoir trouvé ce Krystopher, c'est déjà beaucoup ! De plus, je pense avoir trouvé un moyen pour le faire à coup sûr changer d'avis, ressaisissez-vous un peu !
- Ah bon ? Qu'est-ce que tu as trouvé ? demande Bertrand, les yeux animés d'une faible lueur d'espoir.
- Je vais vous expliquer mais jetez cette saloperie que vous avez dans les mains et allez nous chercher du café !
Le septuagénaire, animé d'un enthousiasme nouveau, se lève précipitamment de son fauteuil et se dirige vers la cuisine.
Il n'a pas fait deux pas, qu'Anthony se rue sur lui, en dégainant sa matraque télescopique avec une vitesse stupéfiante, avant de lui abattre sur le sommet du crâne.
Bertrand n'a rien vu venir et il tombe sur le sol, inconscient.
- Désolé de briser tes rêves, Bertrand. Mais tu ne retourneras pas sur Sterrn.
--- --- ---
Dans un bar, non loin de l'appartement d'Élodie.
Les trois jeunes arrivent dans le fameux bar, surpris de n'avoir vu aucune personne louche. Ils trouvent Élodie, qui semble agacée. Elle surveille nerveusement la porte vitrée.
Un homme d'une trentaine d'années, visiblement éméché, se tient auprès d'elle. Il se fait insistant mais la jeune femme ne réagit pas plus que cela.
- Aller quoi ! viens juste cinq minutes... Réclame l'homme.
- M'emmerdez pas ! J'ai dit non ! le recadre vivement Élodie.
- Tu n'sais pas ce que tu perds... Tu sais pourquoi on appelle ma bite « Dinosaure » ?
- Parce qu'elle a disparue ?
Le groupe de Justin et les clients proches éclatent de rire, puis l'homme s'en retourne devant son verre, tête basse.
- Vous tombez bien vous trois !
- Ils sont où ? demande Justin, allant droit au but.
- Ils sont partis dès votre arrivée, je crois qu'ils vous ont reconnus... Répond Élodie, inquiète.
- Merde... Du coup, ce ne serait pas une bonne idée de retourner chez toi ce soir.
- On devrait y retourner maintenant pour prendre nos affaires. Mon père a un appartement pas loin. En général c'est moi et ma copine qui y vivons... Propose Jérémy.
- Pas bête mais t'es sûr qu'il sera vide ?
- Pas de souci, ma copine est en stage en Angleterre pour encore deux mois.
- Parfait.
--- --- ---
Dans le centre de Lille.
Krystopher est excédé. Son logement devient un véritable moulin !
On frappe à sa porte pour la sixième fois consécutive et après cet Anthony Fournier et Bertrand Vasseur, le quadragénaire en a plus qu'assez et aspire à la tranquillité.
- Oui ? fait-il, en ouvrant la porte.
- C'est encore moi... Répond Anthony.
- J'ai dit non !
Il tente de refermer la porte mais Anthony la bloque de son pied.
- Les choses ont changé depuis ce matin... Reprend le jeune homme, à voix basse. Bertrand Vasseur est mort...
Krys écarquille les yeux de surprise : la mort d'un homme avec qui on a conversé à peine quelques heures plus tôt est toujours une expérience étrange.
- Non ? Comment ?
- Ça s'est passé juste après son entrevue avec vous, il était attendu dans son appartement et quelqu'un l'a sauvagement assassiné, voyez-vous même !
Anthony lui tend son smartphone, sur lequel est affichée une photo de Bertrand en piteux état. Son corps est recouvert de sang à demi coagulé et de crasse. Ses cheveux sont désordonnés, comme s'il avait lutté avec acharnement pour survivre. Un chiffon dépasse de sa bouche et son visage blême est totalement inexpressif. Krys recule, pris d'un hoquet d'horreur.
- C'est terrifiant ! Ces gens sont encore pires que ce que j'imaginais !
- Maintenant, je crois que nous sommes d'accord pour dire que nous ne sommes pas en sécurité ici... Insinue Anthony.
- Au diable mon week-end en amoureux avec David ! revenez demain à midi, le dispositif sera prêt ! promet Krys.
- Le délai est un peu court vu tout ce qu'il me reste à faire ici.
- Je ne peux pas faire autrement, je compte repartir à Rouen avec David le plus tôt possible ! Car bien que je sois connu de la Fondation sous un faux nom et que je n'ai plus mes magnifiques cheveux, je ne resterais pas à Lille avec le risque d'être reconnu.
Anthony s'en va quelques instants plus tard, puis le téléphone sonne. Toujours attablés, les jeunes hommes se concertent du regard.
- On devrait laisser sonner, après tout ce n'est sûrement pas pour nous... Dit Jérémy, rappelant qu'ils se trouvent dans l'appartement d'Élodie.
Après quelques sonneries, le répondeur s'enclenche et laisse place à la voix paniquée de cette dernière.
« Allô, je sais que vous êtes là, des gens louches m'ont suivie dehors, je crois qu'ils sont de la Fondation... Je me suis réfugiée dans le bar en bas de la rue, au cas où. Venez me chercher s'il vous plaît ! »
- On arrive ! répond Justin, après avoir décroché le combiné.
Il confie le téléphone à Jérémy, tandis qu'il part à la recherche d'un pantalon.
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Dans l'appartement de Bertrand, à Lille.
Anthony frappe à la porte, étonné que le septuagénaire d'ordinaire si dynamique ne se manifeste pas.
Impatient, le jeune homme ouvre la porte et tombe nez à nez avec un Bertrand avachi dans un fauteuil miteux, les larmes aux yeux.
- Mais... Pourquoi vous pleurez ? s'étonne Anthony, qui remarque que son interlocuteur tient un verre d'alcool à la main.
- Je... J'ai échoué et tout est perdu maintenant...
- Mais ne dites pas ça ! Après des jours de recherche on est quand même parvenu à trouver une personne capable de nous renvoyer sur Sterrn, non ?
- Tu parles... Une semaine d'efforts pour trouver une tête de bois qui refuse de nous aider ! J'en peux plus ! Tout ce que j'ai construit sur Sterrn a été détruit par le seigneur Frégast ! Mon travail a été inutile ! Comme une bonne partie de ma vie, d'ailleurs !
Voir Bertrand si ébranlé met Anthony mal à l'aise, il était loin d'imaginer que le diplomate serait le premier à craquer, tant il se montrait solide...
- Bertrand ! Vous êtes une personne en tout point exceptionnelle, ne laissez personne dire le contraire ! Et puis avoir trouvé ce Krystopher, c'est déjà beaucoup ! De plus, je pense avoir trouvé un moyen pour le faire à coup sûr changer d'avis, ressaisissez-vous un peu !
- Ah bon ? Qu'est-ce que tu as trouvé ? demande Bertrand, les yeux animés d'une faible lueur d'espoir.
- Je vais vous expliquer mais jetez cette saloperie que vous avez dans les mains et allez nous chercher du café !
Le septuagénaire, animé d'un enthousiasme nouveau, se lève précipitamment de son fauteuil et se dirige vers la cuisine.
Il n'a pas fait deux pas, qu'Anthony se rue sur lui, en dégainant sa matraque télescopique avec une vitesse stupéfiante, avant de lui abattre sur le sommet du crâne.
Bertrand n'a rien vu venir et il tombe sur le sol, inconscient.
- Désolé de briser tes rêves, Bertrand. Mais tu ne retourneras pas sur Sterrn.
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Dans un bar, non loin de l'appartement d'Élodie.
Les trois jeunes arrivent dans le fameux bar, surpris de n'avoir vu aucune personne louche. Ils trouvent Élodie, qui semble agacée. Elle surveille nerveusement la porte vitrée.
Un homme d'une trentaine d'années, visiblement éméché, se tient auprès d'elle. Il se fait insistant mais la jeune femme ne réagit pas plus que cela.
- Aller quoi ! viens juste cinq minutes... Réclame l'homme.
- M'emmerdez pas ! J'ai dit non ! le recadre vivement Élodie.
- Tu n'sais pas ce que tu perds... Tu sais pourquoi on appelle ma bite « Dinosaure » ?
- Parce qu'elle a disparue ?
Le groupe de Justin et les clients proches éclatent de rire, puis l'homme s'en retourne devant son verre, tête basse.
- Vous tombez bien vous trois !
- Ils sont où ? demande Justin, allant droit au but.
- Ils sont partis dès votre arrivée, je crois qu'ils vous ont reconnus... Répond Élodie, inquiète.
- Merde... Du coup, ce ne serait pas une bonne idée de retourner chez toi ce soir.
- On devrait y retourner maintenant pour prendre nos affaires. Mon père a un appartement pas loin. En général c'est moi et ma copine qui y vivons... Propose Jérémy.
- Pas bête mais t'es sûr qu'il sera vide ?
- Pas de souci, ma copine est en stage en Angleterre pour encore deux mois.
- Parfait.
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Dans le centre de Lille.
Krystopher est excédé. Son logement devient un véritable moulin !
On frappe à sa porte pour la sixième fois consécutive et après cet Anthony Fournier et Bertrand Vasseur, le quadragénaire en a plus qu'assez et aspire à la tranquillité.
- Oui ? fait-il, en ouvrant la porte.
- C'est encore moi... Répond Anthony.
- J'ai dit non !
Il tente de refermer la porte mais Anthony la bloque de son pied.
- Les choses ont changé depuis ce matin... Reprend le jeune homme, à voix basse. Bertrand Vasseur est mort...
Krys écarquille les yeux de surprise : la mort d'un homme avec qui on a conversé à peine quelques heures plus tôt est toujours une expérience étrange.
- Non ? Comment ?
- Ça s'est passé juste après son entrevue avec vous, il était attendu dans son appartement et quelqu'un l'a sauvagement assassiné, voyez-vous même !
Anthony lui tend son smartphone, sur lequel est affichée une photo de Bertrand en piteux état. Son corps est recouvert de sang à demi coagulé et de crasse. Ses cheveux sont désordonnés, comme s'il avait lutté avec acharnement pour survivre. Un chiffon dépasse de sa bouche et son visage blême est totalement inexpressif. Krys recule, pris d'un hoquet d'horreur.
- C'est terrifiant ! Ces gens sont encore pires que ce que j'imaginais !
- Maintenant, je crois que nous sommes d'accord pour dire que nous ne sommes pas en sécurité ici... Insinue Anthony.
- Au diable mon week-end en amoureux avec David ! revenez demain à midi, le dispositif sera prêt ! promet Krys.
- Le délai est un peu court vu tout ce qu'il me reste à faire ici.
- Je ne peux pas faire autrement, je compte repartir à Rouen avec David le plus tôt possible ! Car bien que je sois connu de la Fondation sous un faux nom et que je n'ai plus mes magnifiques cheveux, je ne resterais pas à Lille avec le risque d'être reconnu.