18-08-2020, 10:32 AM
2eme ANNEE 1er semestre, 2ème partie : (86 / 100) (Paris) (Hôpital militaire Bégin) (suite)
Erwan et Antoine comprennent eux aussi l’importance de faire vite, ils enlèvent les freins qui bloquent le lit et le poussent dans le couloir.
J’ai toujours le doigt qui stoppe l’hémorragie et je monte sur le lit pour pouvoir continuer à l’y maintenir pendant la manœuvre, plusieurs personnes déboulent dans le couloir et regardent d’un œil surpris l’étrange attelage que nous formons.
Arrivé au bloc, ils positionnent le lit tout contre la table d’opération et me regardent en attendant mes ordres.
- Allez les gars !! À trois on le pose !! Un ! Deux ! Trois !
L’homme se retrouve sur la table en un rien de temps, le lit est alors écarté pour nous laisser plus de place.
J’ai la main et la moitié du bras couvert de sang, tout ça n’est pas très hygiénique mais nous n’avons pas le temps de nous préparer plus tellement l’urgence est là.
- Mettez-lui une perfusion et une poche de sang vite !! Romain ! Vire-moi son pansement et désinfecte le plus que tu peux autour de mon doigt !! Antoine trouve moi les clamps !!
Pour une première fois à travailler ensemble, nous sommes servis mais je note dans ma tête combien mon choix était judicieux.
Aucun ne panique et tous effectuent les gestes qu’il faut quand il faut, l’homme est très rapidement mis sous perfusion, nettoyé et les clamps posés.
Je vérifie s’il y a un afflux de sang suffisant par les vaisseaux secondaires pour maintenir l’irrigation interrompue par la pose des pinces, celles-ci stoppent maintenant complètement la circulation du sang de part et d’autre du point de rupture de l’artère.
Je sens des regards curieux derrière mon dos, nous devons faire une sacrée impression au personnel habituel du service avec nos vêtements si peu protocolaires.
Moi en civil avec mon sweat-shirt imbibé de sang et mes copains en uniformes pas vraiment adaptés au lieu.
Malgré tout personne ne vient pour prendre notre place et j’en déduis que ce que nous faisons leur laisse suffisamment à penser que nous savons gérer l’urgence.
La reconstruction de la partie endommagée de l’artère ne me prend pas très longtemps et je desserre petit à petit les clamps afin de laisser de nouveau la circulation sanguine se faire naturellement.
Ça a l’air de tenir cette fois-ci et je me décide à récupérer les pinces puis après un dernier coup d’œil critique sur mon travail, je referme les chairs et suture la plaie.
Romain refait le pansement pendant que je contrôle son rythme cardiaque et que je lui injecte un somnifère puissant.
Comme ça, il ne risque pas de foutre mon travail en l’air en bougeant trop fortement la tête, ce qui a sans doute été le cas précédemment pour que la première opération n’ait pas tenu.
- C’est bon les gars ! Je crois qu’il s’en sortira mais c’était moins une !
Nous laissons la main aux infirmiers du service qui ramène le blessé dans sa chambre et nous allons faire un brin de toilette pour enlever toutes les marques de sang sur nos mains.
J’ôte également mon sweat et reste en maillot de corps comme d’ailleurs ceux de mon équipe qui ont retiré également leur haut d'uniforme.
Je remarque amusé le regard que portent Erwan, Romain et Antoine sur la poitrine plus que pulpeuse de « Val ».
- Dites bandes de cochons !! Quand vous aurez fini de vous rincer l’œil ?
Valérie comprenant que c’est pour elle que je parle met ses bras en croix sur sa poitrine, tentant sans vraiment y parvenir d’y cacher ses trésors.
- Oh !!! Mais ce n’est pas bientôt fini, oui !!
- (Romain amusé) Y a du matos ma vieille Hi ! Hi !
- (Valérie faussement outrée) Attends que j’aille voir s’il y en a autant de ton côté sale cochon !!
Une infirmière lui tend une blouse en souriant, Valérie la lui prend des mains et l’enfile en vitesse se sentant quand même mieux une fois chose faite.
- C’est mieux comme ça ? Vous allez pouvoir vous calmer maintenant ?
Antoine fait la moue mais ses yeux brillent d’amusement.
- Bof !! T’étais mieux en « Bimbo » tu sais ?
- Valérie le regarde à son tour et son sourire me dit que notre jeune interne blond ne lui est pas indifférent.
- Pour la « Bimbo » ce sera en dehors du service ok ?
Antoine en piquant un magnifique bol qui nous fait tous rire, fait malgré tout fi de son trouble et réplique du tac au tac.
- Ah d’accord !! Et il se termine à quelle heure ?
2eme ANNEE 1er semestre, 2ème partie : (87 / 100) (Afrique)
Okoumé et son fils Akim arrivent à la clairière, maintenant tout autour de celle-ci il y a des pieux plantés de carcasses mortes mit en place par les chasseurs de sa tribu et qui servent d’avertissements au cas où quelqu’un voudrait y pénétrer sans autorisation.
Le bruit a changé et Akim a expliqué à son père que c’était ceux que les hommes blancs faisaient pour la replantation de jeunes arbres en remplacement de ceux qui ont été abattus.
Elle est là comme toujours et feule doucement quand elle les aperçoit, Okoumé s’approche d’elle et la caresse doucement.
Cette journée s’annonce comme les autres à part sur un point, l’atmosphère anormale qui imprègne les lieux.
La panthère fixe le guerrier qui ne comprend pas ce qu’elle lui veut, elle recule alors de lui et lentement s’avance vers l’endroit où sont enterrés les six hommes blancs.
Okoumé la suit en demandant à son fils de rester sur place et de l’attendre, quand il arrive à l’endroit précis où ils ont creusé la fosse, Okoumé sent son corps se figer d’effroi.
Celle-ci a été rouverte et vidée de tous cadavres, il ne reste plus que les outils et les armes qui maintenant sont à l’air libre et commencent à être attaqués par la rouille.
Il se baisse et constate que les traces sont fraîches, la terre a été retournée il y a très peu de temps.
En bon chasseur, Okoumé commence à suivre les marques laissées au sol, la panthère feule en signe d’avertissement ce qui le rend encore plus prudent et le freine dans son avancée.
Plusieurs centaines de mètres plus loin, ils arrivent devant une trouée où un énorme tas de cendres termine de s’éteindre laissant encore échapper de rares fumerolles.
L’homme et l’animal s’approchent, quelques ossements humains sont visibles et Okoumé relève sa lance en observant attentivement tout autour de lui à la recherche d’un quelconque signe de présence humaine.
L’impression de danger pèse lourd sur les épaules du chef Massai qui sent son corps se recouvrir de transpiration, le pelage noir de sa compagne se hérisse à son tour quand ils entendent non loin un bruit de craquement sec prouvant la présence proche d’une ou plusieurs personnes.
- Rrrrr !!!
Okoumé se tourne vers elle et frémit devant ses babines retroussées et son air agressif, il plante sa lance au sol et attrape son arc et une flèche qu’il insère et bande prêt à la décocher au premier signe de danger.
« Crack !!!! »
Le bruit se rapproche, la panthère s’allonge au sol prête à bondir sur l’intrus qui manifestement arrive sur eux sans trop se soucier d’être discret.
Une silhouette apparaît bientôt à leur vue, l’homme s’avance et les fixe de ses yeux sombres. Une espèce de statu quo entre les deux hommes et l’animal se passe, le temps que chacun se fasse une idée de la dangerosité ou pas de l’autre.
La panthère bondit soudainement pour attaquer l’homme, celui-ci fait un geste de la main qui la stoppe en plein élan la faisant s’affaler à ses pieds inerte et la gueule béante à chercher son souffle qu’elle trouve apparemment difficilement, pour témoin le son rauque qui s’échappe de sa gorge.
Okoumé comprend qu’il doit baisser son arme, l’homme en face de lui marquant une assurance telle qu’il est conscient de son inutilité et qu’au contraire le fait de la braquer sur cet homme risque fort de se retourner contre lui.
- (L’homme) Sage décision !! Rappelle-la près de toi et parlons !!
Okoumé cille au ton de commandement de cette voix si profonde.
- Reviens ici ma belle !! Allez !!
La panthère semble comprendre les paroles d’Okoumé, elle se tourne avec difficulté vers lui et rampe dans sa direction, l’homme voyant que le danger est passé baisse sa main qui jusque-là était toujours dirigée vers elle et l’effet est immédiat car la panthère aussitôt se sent libre.
Elle rejoint alors rapidement le guerrier pour se coucher à ses pieds, visiblement oublieuse de toutes ses velléités agressives.
Okoumé reste figé devant tout ce qu’il se passe et qu’il ne comprend pas, l’homme reprend son approche vers eux et son visage s’adoucit pour la première fois depuis qu’il est apparu à leur vue.
Le chef Massai comprend que le danger est passé, lui aussi se détend et son corps se relâche de l’énorme pression qu’il subissait jusque-là.
L’inconnu le remarque également et un sourire apparaît sur son visage étrangement livide à la beauté irréelle.
- (L’homme) Je ne suis pas un ennemi !! Le moment n’est pas encore venu pour toi de me rejoindre dans ma quête !! Repars d’où tu viens et ne reviens plus ici, seul ton plus jeune fils y sera autorisé pour faire le lien. Les conditions ne sont pas encore toutes réunies et tu sentiras mon appel quand le temps sera venu pour toi de m’apporter ton aide.
- Qui es-tu ?
- Celui qui ne devrait pas être là !! Va!! Retourne à ta vie et ne pose plus de questions.
2eme ANNEE 1er semestre, 2ème partie : (88 / 100) (Reims) (Rémi/Alice) (fin)
Anthony vibre de tout son corps sous le baiser enflammé d’Alice, une joie comme il n’en a plus connu depuis très longtemps emplit son cœur ; l’odeur de parfum mélangée à celle naturelle de la jeune fille l’enivre, son cœur bat à tout rompre et quand après une longue minute elle se détache de lui c’est pour admirer le visage épanoui et pour elle merveilleux de ce garçon si sensible.
- (Alice d’une voix douce) Alors !!
Anthony semblant s’éveiller d’un rêve merveilleux.
- Voua !!! Encore !!
Alice lui redonne en riant un deuxième baiser, plus rapide celui-là et lui reprend le bras pour l’amener jusqu’à l’ascenseur.
- Quel étage ?
- Hein !! Ah oui !! Deuxième !
- Reviens en Hi ! Hi ! On dirait que tu viens de décrocher la lune Hi ! Hi !
- C’est un peu ça, tu sais, c’est tellement merveilleux pour moi ce qui m'arrive. Confirme-moi que ce n’est pas juste un fruit de mon imagination ?
- Rassure-toi « Antho », c’est bien réel.
Alice à la sortie de l’ascenseur le laisse passer devant elle car il connaît mieux qu’elle le chemin, une fois dans l’appartement, il va directement sans hésitation dans sa chambre et revient aussi rapidement auprès d’elle avec une chemise remplie de polycopies.
Ils font alors le chemin inverse pour rejoindre les autres non sans se redonner plusieurs fois en riant de brefs baisers scellant le début de leur couple.
Baptiste voit tout de suite que quelque chose a changé à l’expression extasiée sur le visage de son grand frère, Rémi remarque également le regard que sa sœur porte sur le jeune aveugle et un grand sourire de joie lui retrousse les lèvres.
Il met un petit coup de coude à Baptiste et lui dit suffisamment bas pour que lui seul entende.
- Tu vois que j’avais raison !
Baptiste se tourne vers son copain et sourit à son tour.
- Ils vont bien ensemble tu ne trouves pas ?
- Oh que oui !!
- Il n’y a plus que nous deux à caser maintenant Hi ! Hi !
Rémi a les yeux qui brillent.
- C’est sûr ! Mais nous avons le temps aussi, en plus les filles sont plutôt rares autour de nous. Dis-moi ? Tu n’aurais pas une ou deux copines à me présenter ? Parce que je t’avouerai que c’est plutôt le désert dans mon entourage.
Baptiste le regarde avec une pointe de regret comprenant par ses paroles qu’il n’a plus qu’à remballer loin dans ses pensées l’idée de plus en plus présente qu’il avait de Rémi comme beaucoup plus qu’un ami.
- Va falloir que tu te débrouilles tout seul pour en trouver parce que c’est autant le désert pour moi à ce niveau-là.
- Ah !! Pourtant en te voyant j’avais pensé que tu n’avais que l’embarras du choix.
- Pff !! N’importe quoi !! Je ne vois pas ce qui te fait dire une chose pareille !
Rémi le regarde incrédule.
- Un beau mec comme toi ? Ça me paraissait évident pourtant.
Baptiste hésite un instant à tout lui dire mais préfère n’en rien faire car ne le connaissant pas encore suffisamment.
- Toi aussi tu es beau mec et ce n’est pas pour ça qu’elles te sautent toutes dessus à chaque coin de rue, non ?
- Ouah !! Tu as raison, c’est sans doute parce que je ne suis pas suffisamment dégourdi avec les filles. En fait je t’avouerai même qu’elles me foutent la trouille, moque-toi si tu veux mais c’est vrai je t’assure !
Baptiste soupire et préfère mentir.
- Pareil pour moi tu sais et je reconnais que ce n’est pas drôle tous les jours.
- J’ai peut-être une solution si tu es d’accord ?
- Ah oui !! Laquelle ?
- On pourrait s’aider mutuellement si tu veux, je trouve une fille qui me plaît et tu t’arranges pour lui parler de moi et j’en ferais autant pour toi.
- (Baptiste amusé) Tu regardes trop la télé Hi ! Hi !
- Allez !! S’te plaît !!
Baptiste sourit au visage de chien battu que fait son copain, il se dit que de toute façon ça n’engage à rien et qu’en plus ça lui donnera l’occasion pour passer plus de temps avec lui.
- Ok d’accord ! Mais c’est bien parce que c’est toi ! Pff ! Quelle idée quand même !!!
2eme ANNEE 1er semestre, 2ème partie : (89 / 100) (Paris) (Hôpital militaire Bégin) (suite)
Le commandant responsable du service de chirurgie réparatrice dans lequel viennent d’être mutés Florian et son équipe raccroche le téléphone, sa conversation avec le général lui amène le sourire aux lèvres.
Il connaît l’homme depuis de nombreuses années et sait combien il est attaché à l’étiquette militaire, sa requête envers le jeune De Bierne va à l’encontre de tout ce dont il s’attendait venant de sa part.
Considéré le jeune aspirant comme un civil ? Pourquoi pas après tout puisque ce n’est pas son choix mais celui de bureaucrates que le commandant ne tient pas particulièrement dans son cœur, il trouve même que le garçon du fait de son jeune âge doit en avoir une sacrée paire pour tenir tête seul contre tous avec autant de convictions.
Il se lève et sort de son bureau pour inspecter son service comme il le fait chaque matin et aussi plusieurs autres fois par jour.
Les chuchotements inhabituels qu’il entend à droite à gauche piquent sa curiosité, il arrête une de ces discussions en s’adressant aux deux sous-officiers en pleine conversation.
- C’est quoi toutes ses messes basses "chef" ?
Les deux hommes se redressent d’un bond et saluent leur supérieur qui le leur rend brièvement.
- Repos !! Je vous ai posé une question ?
- Paraitrait qu’un gamin en civil s’est débrouillé comme un chef au bloc opératoire mon commandant.
Les deux sous-officiers expliquent tout ce qu’ils savent par le téléphone arabe de la caserne, téléphone qui fonctionne beaucoup mieux que la méthode officielle et qui déjà fait gorge chaude de l’intervention salutaire du jeune garçon sur un patient en rechute d’une opération menée sur lui la veille.
Le commandant écoute d’une oreille attentive et comprend comment les « exploits » de ce "Florian" ont pu faire le tour des services hospitaliers Français alors qu’en si peu de temps, il a déjà fait celui de la caserne.
- Savez-vous où il est ?
- Aux dernières nouvelles ils étaient aux douches mon commandant et apparemment ils ne sont pas stressés par ce qu’ils viennent de réaliser.
- Comment ça ?
- Parait que ça rigole bien là-bas mon commandant.
Le commandant sourit bien malgré lui car la rumeur sur ce jeune homme va autant sur son extrême compétence dans les actes quels qu’ils soient de la chirurgie mais aussi de sa forte propension à la plaisanterie et surtout à amuser la galerie partout où il se trouve.
Curieux de voir de visu le gaillard, il salue brièvement ses subordonnés et repart d’un bon pas vers l’endroit où ils lui ont signalé sa présence.
Et de fait quand il arrive dans le couloir non loin des blocs sanitaires, il entend un rire tellement débordant de gaieté qu’il ne peut s’empêcher lui-même d’y succomber en ricanant tout seul rien qu’à l’entendre.
Malgré tout, il se reprend assez vite pour garder un minimum d’apparence martiale quand il entre à son tour dans la pièce et se retrouve devant le jeune garçon qui rit de cette façon si communicative à gorge déployée.
"Converse" aux pieds, jeans délavé et maillot de corps blanc, voilà la tenue dans laquelle il le trouve, un corps gracile mais aux muscles fins apparents et une tête qui même sans le rire qui s’échappe de ses lèvres en ce moment précis, lui amènerait certainement un sourire amical tant elle est atypique.
Un visage rond grêlé de taches de rousseurs sur le haut des joues et l’arête du nez, des cheveux d’un roux magnifique dressés comme les épis d’un champ de céréale balayé par le vent et des yeux d’un vert si profond qu’ils lui mangent la figure et attirent inexorablement le regard vers eux.
Petit gabarit du genre qu’ils recherchent pour la conduite des chars et des mains blanches aux doigts d’une finesse tel qu’il pourrait s’adonner à la broderie sans problème.
Le commandant rit tout seul intérieurement de ses pensées peu orthodoxes et se décide à prendre la parole quand il voit le garçon le fixer dans les yeux avec curiosité.
- Voilà donc à quoi ressemble notre nouvelle recrue !!
Il regarde également les trois autres garçons et la jeune femme.
- Et je présume que vous faites tous partie de la nouvelle équipe ?
Les quatre se redressent et saluent.
- Oui mon commandant !!
- Je me présente ! Commandant Alain Hartshum !
C’est plus fort que moi, j’éclate de rire et lui dis.
- À vos souhaits ! Hi ! Hi !
Erwan et Antoine comprennent eux aussi l’importance de faire vite, ils enlèvent les freins qui bloquent le lit et le poussent dans le couloir.
J’ai toujours le doigt qui stoppe l’hémorragie et je monte sur le lit pour pouvoir continuer à l’y maintenir pendant la manœuvre, plusieurs personnes déboulent dans le couloir et regardent d’un œil surpris l’étrange attelage que nous formons.
Arrivé au bloc, ils positionnent le lit tout contre la table d’opération et me regardent en attendant mes ordres.
- Allez les gars !! À trois on le pose !! Un ! Deux ! Trois !
L’homme se retrouve sur la table en un rien de temps, le lit est alors écarté pour nous laisser plus de place.
J’ai la main et la moitié du bras couvert de sang, tout ça n’est pas très hygiénique mais nous n’avons pas le temps de nous préparer plus tellement l’urgence est là.
- Mettez-lui une perfusion et une poche de sang vite !! Romain ! Vire-moi son pansement et désinfecte le plus que tu peux autour de mon doigt !! Antoine trouve moi les clamps !!
Pour une première fois à travailler ensemble, nous sommes servis mais je note dans ma tête combien mon choix était judicieux.
Aucun ne panique et tous effectuent les gestes qu’il faut quand il faut, l’homme est très rapidement mis sous perfusion, nettoyé et les clamps posés.
Je vérifie s’il y a un afflux de sang suffisant par les vaisseaux secondaires pour maintenir l’irrigation interrompue par la pose des pinces, celles-ci stoppent maintenant complètement la circulation du sang de part et d’autre du point de rupture de l’artère.
Je sens des regards curieux derrière mon dos, nous devons faire une sacrée impression au personnel habituel du service avec nos vêtements si peu protocolaires.
Moi en civil avec mon sweat-shirt imbibé de sang et mes copains en uniformes pas vraiment adaptés au lieu.
Malgré tout personne ne vient pour prendre notre place et j’en déduis que ce que nous faisons leur laisse suffisamment à penser que nous savons gérer l’urgence.
La reconstruction de la partie endommagée de l’artère ne me prend pas très longtemps et je desserre petit à petit les clamps afin de laisser de nouveau la circulation sanguine se faire naturellement.
Ça a l’air de tenir cette fois-ci et je me décide à récupérer les pinces puis après un dernier coup d’œil critique sur mon travail, je referme les chairs et suture la plaie.
Romain refait le pansement pendant que je contrôle son rythme cardiaque et que je lui injecte un somnifère puissant.
Comme ça, il ne risque pas de foutre mon travail en l’air en bougeant trop fortement la tête, ce qui a sans doute été le cas précédemment pour que la première opération n’ait pas tenu.
- C’est bon les gars ! Je crois qu’il s’en sortira mais c’était moins une !
Nous laissons la main aux infirmiers du service qui ramène le blessé dans sa chambre et nous allons faire un brin de toilette pour enlever toutes les marques de sang sur nos mains.
J’ôte également mon sweat et reste en maillot de corps comme d’ailleurs ceux de mon équipe qui ont retiré également leur haut d'uniforme.
Je remarque amusé le regard que portent Erwan, Romain et Antoine sur la poitrine plus que pulpeuse de « Val ».
- Dites bandes de cochons !! Quand vous aurez fini de vous rincer l’œil ?
Valérie comprenant que c’est pour elle que je parle met ses bras en croix sur sa poitrine, tentant sans vraiment y parvenir d’y cacher ses trésors.
- Oh !!! Mais ce n’est pas bientôt fini, oui !!
- (Romain amusé) Y a du matos ma vieille Hi ! Hi !
- (Valérie faussement outrée) Attends que j’aille voir s’il y en a autant de ton côté sale cochon !!
Une infirmière lui tend une blouse en souriant, Valérie la lui prend des mains et l’enfile en vitesse se sentant quand même mieux une fois chose faite.
- C’est mieux comme ça ? Vous allez pouvoir vous calmer maintenant ?
Antoine fait la moue mais ses yeux brillent d’amusement.
- Bof !! T’étais mieux en « Bimbo » tu sais ?
- Valérie le regarde à son tour et son sourire me dit que notre jeune interne blond ne lui est pas indifférent.
- Pour la « Bimbo » ce sera en dehors du service ok ?
Antoine en piquant un magnifique bol qui nous fait tous rire, fait malgré tout fi de son trouble et réplique du tac au tac.
- Ah d’accord !! Et il se termine à quelle heure ?
2eme ANNEE 1er semestre, 2ème partie : (87 / 100) (Afrique)
Okoumé et son fils Akim arrivent à la clairière, maintenant tout autour de celle-ci il y a des pieux plantés de carcasses mortes mit en place par les chasseurs de sa tribu et qui servent d’avertissements au cas où quelqu’un voudrait y pénétrer sans autorisation.
Le bruit a changé et Akim a expliqué à son père que c’était ceux que les hommes blancs faisaient pour la replantation de jeunes arbres en remplacement de ceux qui ont été abattus.
Elle est là comme toujours et feule doucement quand elle les aperçoit, Okoumé s’approche d’elle et la caresse doucement.
Cette journée s’annonce comme les autres à part sur un point, l’atmosphère anormale qui imprègne les lieux.
La panthère fixe le guerrier qui ne comprend pas ce qu’elle lui veut, elle recule alors de lui et lentement s’avance vers l’endroit où sont enterrés les six hommes blancs.
Okoumé la suit en demandant à son fils de rester sur place et de l’attendre, quand il arrive à l’endroit précis où ils ont creusé la fosse, Okoumé sent son corps se figer d’effroi.
Celle-ci a été rouverte et vidée de tous cadavres, il ne reste plus que les outils et les armes qui maintenant sont à l’air libre et commencent à être attaqués par la rouille.
Il se baisse et constate que les traces sont fraîches, la terre a été retournée il y a très peu de temps.
En bon chasseur, Okoumé commence à suivre les marques laissées au sol, la panthère feule en signe d’avertissement ce qui le rend encore plus prudent et le freine dans son avancée.
Plusieurs centaines de mètres plus loin, ils arrivent devant une trouée où un énorme tas de cendres termine de s’éteindre laissant encore échapper de rares fumerolles.
L’homme et l’animal s’approchent, quelques ossements humains sont visibles et Okoumé relève sa lance en observant attentivement tout autour de lui à la recherche d’un quelconque signe de présence humaine.
L’impression de danger pèse lourd sur les épaules du chef Massai qui sent son corps se recouvrir de transpiration, le pelage noir de sa compagne se hérisse à son tour quand ils entendent non loin un bruit de craquement sec prouvant la présence proche d’une ou plusieurs personnes.
- Rrrrr !!!
Okoumé se tourne vers elle et frémit devant ses babines retroussées et son air agressif, il plante sa lance au sol et attrape son arc et une flèche qu’il insère et bande prêt à la décocher au premier signe de danger.
« Crack !!!! »
Le bruit se rapproche, la panthère s’allonge au sol prête à bondir sur l’intrus qui manifestement arrive sur eux sans trop se soucier d’être discret.
Une silhouette apparaît bientôt à leur vue, l’homme s’avance et les fixe de ses yeux sombres. Une espèce de statu quo entre les deux hommes et l’animal se passe, le temps que chacun se fasse une idée de la dangerosité ou pas de l’autre.
La panthère bondit soudainement pour attaquer l’homme, celui-ci fait un geste de la main qui la stoppe en plein élan la faisant s’affaler à ses pieds inerte et la gueule béante à chercher son souffle qu’elle trouve apparemment difficilement, pour témoin le son rauque qui s’échappe de sa gorge.
Okoumé comprend qu’il doit baisser son arme, l’homme en face de lui marquant une assurance telle qu’il est conscient de son inutilité et qu’au contraire le fait de la braquer sur cet homme risque fort de se retourner contre lui.
- (L’homme) Sage décision !! Rappelle-la près de toi et parlons !!
Okoumé cille au ton de commandement de cette voix si profonde.
- Reviens ici ma belle !! Allez !!
La panthère semble comprendre les paroles d’Okoumé, elle se tourne avec difficulté vers lui et rampe dans sa direction, l’homme voyant que le danger est passé baisse sa main qui jusque-là était toujours dirigée vers elle et l’effet est immédiat car la panthère aussitôt se sent libre.
Elle rejoint alors rapidement le guerrier pour se coucher à ses pieds, visiblement oublieuse de toutes ses velléités agressives.
Okoumé reste figé devant tout ce qu’il se passe et qu’il ne comprend pas, l’homme reprend son approche vers eux et son visage s’adoucit pour la première fois depuis qu’il est apparu à leur vue.
Le chef Massai comprend que le danger est passé, lui aussi se détend et son corps se relâche de l’énorme pression qu’il subissait jusque-là.
L’inconnu le remarque également et un sourire apparaît sur son visage étrangement livide à la beauté irréelle.
- (L’homme) Je ne suis pas un ennemi !! Le moment n’est pas encore venu pour toi de me rejoindre dans ma quête !! Repars d’où tu viens et ne reviens plus ici, seul ton plus jeune fils y sera autorisé pour faire le lien. Les conditions ne sont pas encore toutes réunies et tu sentiras mon appel quand le temps sera venu pour toi de m’apporter ton aide.
- Qui es-tu ?
- Celui qui ne devrait pas être là !! Va!! Retourne à ta vie et ne pose plus de questions.
2eme ANNEE 1er semestre, 2ème partie : (88 / 100) (Reims) (Rémi/Alice) (fin)
Anthony vibre de tout son corps sous le baiser enflammé d’Alice, une joie comme il n’en a plus connu depuis très longtemps emplit son cœur ; l’odeur de parfum mélangée à celle naturelle de la jeune fille l’enivre, son cœur bat à tout rompre et quand après une longue minute elle se détache de lui c’est pour admirer le visage épanoui et pour elle merveilleux de ce garçon si sensible.
- (Alice d’une voix douce) Alors !!
Anthony semblant s’éveiller d’un rêve merveilleux.
- Voua !!! Encore !!
Alice lui redonne en riant un deuxième baiser, plus rapide celui-là et lui reprend le bras pour l’amener jusqu’à l’ascenseur.
- Quel étage ?
- Hein !! Ah oui !! Deuxième !
- Reviens en Hi ! Hi ! On dirait que tu viens de décrocher la lune Hi ! Hi !
- C’est un peu ça, tu sais, c’est tellement merveilleux pour moi ce qui m'arrive. Confirme-moi que ce n’est pas juste un fruit de mon imagination ?
- Rassure-toi « Antho », c’est bien réel.
Alice à la sortie de l’ascenseur le laisse passer devant elle car il connaît mieux qu’elle le chemin, une fois dans l’appartement, il va directement sans hésitation dans sa chambre et revient aussi rapidement auprès d’elle avec une chemise remplie de polycopies.
Ils font alors le chemin inverse pour rejoindre les autres non sans se redonner plusieurs fois en riant de brefs baisers scellant le début de leur couple.
Baptiste voit tout de suite que quelque chose a changé à l’expression extasiée sur le visage de son grand frère, Rémi remarque également le regard que sa sœur porte sur le jeune aveugle et un grand sourire de joie lui retrousse les lèvres.
Il met un petit coup de coude à Baptiste et lui dit suffisamment bas pour que lui seul entende.
- Tu vois que j’avais raison !
Baptiste se tourne vers son copain et sourit à son tour.
- Ils vont bien ensemble tu ne trouves pas ?
- Oh que oui !!
- Il n’y a plus que nous deux à caser maintenant Hi ! Hi !
Rémi a les yeux qui brillent.
- C’est sûr ! Mais nous avons le temps aussi, en plus les filles sont plutôt rares autour de nous. Dis-moi ? Tu n’aurais pas une ou deux copines à me présenter ? Parce que je t’avouerai que c’est plutôt le désert dans mon entourage.
Baptiste le regarde avec une pointe de regret comprenant par ses paroles qu’il n’a plus qu’à remballer loin dans ses pensées l’idée de plus en plus présente qu’il avait de Rémi comme beaucoup plus qu’un ami.
- Va falloir que tu te débrouilles tout seul pour en trouver parce que c’est autant le désert pour moi à ce niveau-là.
- Ah !! Pourtant en te voyant j’avais pensé que tu n’avais que l’embarras du choix.
- Pff !! N’importe quoi !! Je ne vois pas ce qui te fait dire une chose pareille !
Rémi le regarde incrédule.
- Un beau mec comme toi ? Ça me paraissait évident pourtant.
Baptiste hésite un instant à tout lui dire mais préfère n’en rien faire car ne le connaissant pas encore suffisamment.
- Toi aussi tu es beau mec et ce n’est pas pour ça qu’elles te sautent toutes dessus à chaque coin de rue, non ?
- Ouah !! Tu as raison, c’est sans doute parce que je ne suis pas suffisamment dégourdi avec les filles. En fait je t’avouerai même qu’elles me foutent la trouille, moque-toi si tu veux mais c’est vrai je t’assure !
Baptiste soupire et préfère mentir.
- Pareil pour moi tu sais et je reconnais que ce n’est pas drôle tous les jours.
- J’ai peut-être une solution si tu es d’accord ?
- Ah oui !! Laquelle ?
- On pourrait s’aider mutuellement si tu veux, je trouve une fille qui me plaît et tu t’arranges pour lui parler de moi et j’en ferais autant pour toi.
- (Baptiste amusé) Tu regardes trop la télé Hi ! Hi !
- Allez !! S’te plaît !!
Baptiste sourit au visage de chien battu que fait son copain, il se dit que de toute façon ça n’engage à rien et qu’en plus ça lui donnera l’occasion pour passer plus de temps avec lui.
- Ok d’accord ! Mais c’est bien parce que c’est toi ! Pff ! Quelle idée quand même !!!
2eme ANNEE 1er semestre, 2ème partie : (89 / 100) (Paris) (Hôpital militaire Bégin) (suite)
Le commandant responsable du service de chirurgie réparatrice dans lequel viennent d’être mutés Florian et son équipe raccroche le téléphone, sa conversation avec le général lui amène le sourire aux lèvres.
Il connaît l’homme depuis de nombreuses années et sait combien il est attaché à l’étiquette militaire, sa requête envers le jeune De Bierne va à l’encontre de tout ce dont il s’attendait venant de sa part.
Considéré le jeune aspirant comme un civil ? Pourquoi pas après tout puisque ce n’est pas son choix mais celui de bureaucrates que le commandant ne tient pas particulièrement dans son cœur, il trouve même que le garçon du fait de son jeune âge doit en avoir une sacrée paire pour tenir tête seul contre tous avec autant de convictions.
Il se lève et sort de son bureau pour inspecter son service comme il le fait chaque matin et aussi plusieurs autres fois par jour.
Les chuchotements inhabituels qu’il entend à droite à gauche piquent sa curiosité, il arrête une de ces discussions en s’adressant aux deux sous-officiers en pleine conversation.
- C’est quoi toutes ses messes basses "chef" ?
Les deux hommes se redressent d’un bond et saluent leur supérieur qui le leur rend brièvement.
- Repos !! Je vous ai posé une question ?
- Paraitrait qu’un gamin en civil s’est débrouillé comme un chef au bloc opératoire mon commandant.
Les deux sous-officiers expliquent tout ce qu’ils savent par le téléphone arabe de la caserne, téléphone qui fonctionne beaucoup mieux que la méthode officielle et qui déjà fait gorge chaude de l’intervention salutaire du jeune garçon sur un patient en rechute d’une opération menée sur lui la veille.
Le commandant écoute d’une oreille attentive et comprend comment les « exploits » de ce "Florian" ont pu faire le tour des services hospitaliers Français alors qu’en si peu de temps, il a déjà fait celui de la caserne.
- Savez-vous où il est ?
- Aux dernières nouvelles ils étaient aux douches mon commandant et apparemment ils ne sont pas stressés par ce qu’ils viennent de réaliser.
- Comment ça ?
- Parait que ça rigole bien là-bas mon commandant.
Le commandant sourit bien malgré lui car la rumeur sur ce jeune homme va autant sur son extrême compétence dans les actes quels qu’ils soient de la chirurgie mais aussi de sa forte propension à la plaisanterie et surtout à amuser la galerie partout où il se trouve.
Curieux de voir de visu le gaillard, il salue brièvement ses subordonnés et repart d’un bon pas vers l’endroit où ils lui ont signalé sa présence.
Et de fait quand il arrive dans le couloir non loin des blocs sanitaires, il entend un rire tellement débordant de gaieté qu’il ne peut s’empêcher lui-même d’y succomber en ricanant tout seul rien qu’à l’entendre.
Malgré tout, il se reprend assez vite pour garder un minimum d’apparence martiale quand il entre à son tour dans la pièce et se retrouve devant le jeune garçon qui rit de cette façon si communicative à gorge déployée.
"Converse" aux pieds, jeans délavé et maillot de corps blanc, voilà la tenue dans laquelle il le trouve, un corps gracile mais aux muscles fins apparents et une tête qui même sans le rire qui s’échappe de ses lèvres en ce moment précis, lui amènerait certainement un sourire amical tant elle est atypique.
Un visage rond grêlé de taches de rousseurs sur le haut des joues et l’arête du nez, des cheveux d’un roux magnifique dressés comme les épis d’un champ de céréale balayé par le vent et des yeux d’un vert si profond qu’ils lui mangent la figure et attirent inexorablement le regard vers eux.
Petit gabarit du genre qu’ils recherchent pour la conduite des chars et des mains blanches aux doigts d’une finesse tel qu’il pourrait s’adonner à la broderie sans problème.
Le commandant rit tout seul intérieurement de ses pensées peu orthodoxes et se décide à prendre la parole quand il voit le garçon le fixer dans les yeux avec curiosité.
- Voilà donc à quoi ressemble notre nouvelle recrue !!
Il regarde également les trois autres garçons et la jeune femme.
- Et je présume que vous faites tous partie de la nouvelle équipe ?
Les quatre se redressent et saluent.
- Oui mon commandant !!
- Je me présente ! Commandant Alain Hartshum !
C’est plus fort que moi, j’éclate de rire et lui dis.
- À vos souhaits ! Hi ! Hi !
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