Récits érotiques - Slygame
Florian 18 ans surdoué Ou Le don de guérir (livre 1) (tome 4&5) - Version imprimable

+- Récits érotiques - Slygame (https://recit.slygame.fr)
+-- Forum : Récits érotique (https://recit.slygame.fr/forumdisplay.php?fid=3)
+--- Forum : Tout thème (https://recit.slygame.fr/forumdisplay.php?fid=7)
+--- Sujet : Florian 18 ans surdoué Ou Le don de guérir (livre 1) (tome 4&5) (/showthread.php?tid=42)

Pages : 1 2 3


Florian 18 ans surdoué Ou Le don de guérir (livre 1) (tome 4&5) - laurentdu51100 - 18-08-2020

suite de :https://forum.slygame.fr/index.php?topic=127.30#lastPost

2eme ANNEE 1er semestre, 2ème partie : (01 / 100) (Reims) (Mathis) (suite)


Damien revient très vite les rejoindre dans la cuisine tout heureux de constater que ce que lui a dit sa mère est entièrement vrai et que la chambre de Guillaume et Florian est aussi vide de meubles que la sienne.

Il n’assiste pas à la conversation que Mathis a eue avec Annie mais remarque quand même que quelque chose en lui vient de changer, en effet il retrouve Mathis souriant et rayonnant sans plus aucune gêne dans ses gestes et se découvrant maintenant librement devant sa mère.

- M’man ? On peut aller dans la chambre d’« Aurel » ranger les affaires de « Mat » avant le repas ?
- Bien sûr les garçons, je vous appellerai quand ton père sera rentré et que ce sera prêt.

Annie leur fait un clin d’œil.

- Ne faites pas de bêtises, j’ai l’oreille fine.
- Oh!! M’man!!


Mathis à voix basse mais s’arrangeant quand même pour être entendu par Annie.

- Tu n’auras qu’à mordre dans l’oreiller Hi ! Hi !
- (Annie en riant) J’ai entendu Hi ! Hi !

Les deux garçons détalent jusque dans la chambre et s’y enferment à double tours, Damien prend le sac de son copain et s’agenouille devant l’armoire pour y mettre ces affaires dans un espace visiblement dégagé exprès pour eux par sa mère.

Il remarque également quelques vêtements de rechange lui appartenant et sourit à la petite farce qu’elle lui a faite juste pour le faire marronner.

Mathis profite qu’il lui tourne le dos et ne fait plus attention à lui pour se déshabiller entièrement et s’allonger nu dans une position dont il est sûr qu’elle fera craquer son petit copain.

Damien termine en entassant le sac à dos dans le fond de l’armoire et se redresse en soupirant de contentement d’en avoir enfin terminé avec l’intendance.

- Tu aurais pu me donner un coup de main quand même !!

Mathis sourit et bien sûr ne répond pas, Damien se retourne vers lui pour lui en remettre une couche et découvre son beau blond dans la tenue d’Adam qui le fixe avec espièglerie, heureux de constater son petit effet sur le visage de son ami qui en reste la bouche ouverte à admirer son corps s’offrant sans pudeur à lui.

- Wouah!!
- Ferme la bouche et viens plutôt me rejoindre Hi ! Hi !

Damien se remplit les yeux du spectacle que lui offre son petit copain, ses cheveux blonds bouclés recouvrant lascivement sa nuque et ses épaules avec la frange coquine lui couvrant en partie les yeux d’un bleu si pur fixés dans les siens qu’il en frémit d’excitation, le dos magnifiquement sculpté avec une chute de reins incroyable, la paire de fesses bien ronde et charnue avec en son centre cette ligne plus sombre où il sait trouver le trésor palpitant qui lui fait tourner la tête et le rend fou quand il y pose ses lèvres.

Les longues jambes fuselées à la pilosité blonde presque transparente qui à la lumière du jour irise ses cuisses musclées, son regard s’attarde aussi sur les petits pieds tout mignons que Mathis remue d’une façon si sensuelle que Damien sent les gouttes de transpiration perlées sur son front tellement il ressent soudainement l’envie de se jeter sur lui et de le couvrir de caresses et de baisers.

Mathis comme un mannequin sur une scène se laisse admirer, il sait l’effet qu’il fait sur le jeune garçon resté debout, figé comme une statue grecque.

Lui aussi admire son apollon et son cœur s’emballe sous le regard de convoitise qu’il sent parcourir tout son corps, l’envie qu’il s’approche et le touche devient si forte que ses reins se cambrent sous l’effet du désir qu’il a de sentir les mains de Damien sur sa peau déjà brûlante.

D’une voix chaude toute en sensualité :

- J’ai envie de toi « Dami », qu’est-ce que tu attends pour enlever tes vêtements et venir me faire un câlin ?

Damien est parcouru par un long frisson, il obéit comme dans un nuage à la demande de Mathis et ses affaires tombent sous lui au fur et à mesure qu’il les ôte en quelques gestes nerveux.

Son corps petit à petit se découvre dans toute la beauté de sa jeunesse à son ami, ses membres finement dessinés dont les muscles saillent à chaque geste de son corps donnent l’eau à la bouche de celui qui ne rate pas un centimètre de chair se dévoilant sous son regard avide jusqu’à ce qu’il soit bientôt nu comme à son premier jour et qu’il se montre sans pudeur au garçon qui lui a volé son cœur depuis le premier jour où il l’a rencontré.

Mathis salive devant le sexe à la raideur sauvage montrant combien il est désiré par ce garçon qu’il aime, il se retourne à son tour pour lui montrer qu’il est également dans le même état que lui et apparaît à Damien la Xème plus belle chose dont ses yeux se repaissent sans jamais se lasser.

La petite touffe de poils blonds dorés cernant l’Obélisque de chair palpitante, Mathis lui tend une main pour qu’il le rejoigne et vienne se serrer contre lui tellement l’envie de le sentir et de le toucher devient irrépressible.


2eme ANNEE 1er semestre, 2ème partie : (02 / 100) (Reims) (Mathis) (suite)


Damien lentement s’allonge sur lui et le contact brûlant de leurs peaux leur laisse échapper à tous deux un son de gorge sourd rempli de désir, les yeux dans les yeux leurs visages s’approchent et leurs lèvres s’attirent.

Le baiser à peine engagé que leurs langues se mêlent et se redécouvrent, les mains de Mathis caressent doucement l’échancrure des reins de Damien pendant que celles de son ami se perdent dans sa chevelure soyeuse.

Les frissons qui parcourent leurs corps leur font fermer les yeux, leur baiser devient plus viril, plus marqué par l’excitation qui les gagne, les respirations deviennent haletantes et bruyantes.

L’humidité de leurs sexes qui se frôlent puis se frottent avec de plus en plus de vigueur les emmène très vite dans une course à la jouissance qu’ils refrènent avec peine.

Mathis repousse doucement le visage de Damien et leurs yeux se rouvrent en même temps, brillant de plaisirs et de l’envie qu’ils ont l’un pour l’autre.

Les jambes du beau blond se lèvent et s’écartent, son compagnon comprend le message et un sourire entendu illumine son visage rouge de l’excitation ressentie précédemment par leurs caresses et leurs frottements lascifs.

Un souple mouvement de rein amène le gland dégoulinant de son lubrifiant naturel se positionner devant le réceptacle de son futur orgasme.

D’une poussée virile il entre sans faillir jusqu’à la garde dans ce fourreau soyeux et chaud, occasionnant un rictus d’abandon et de pur plaisir sur le visage de Mathis qui se sentant enfin posséder dodeline de la tête en laissant entendre un son lancinant de ses lèvres gorgées de sang par le plaisir.

Damien ne résiste pas à l’appel de cette bouche entrouverte et ses lèvres en reprennent possession avec encore plus de fougue, son corps souple s’active et possède celui offert de son compagnon.

Les halètements de plaisirs emplissent la chambre, la sueur de leurs ébats recouvre leurs corps bouillonnants et l’excitation des deux garçons enlacés arrive à son summum.

Mathis ne contrôle plus rien, son corps ne lui appartient plus et l’orgasme monstrueux qu’il sent arriver tel un une vague gigantesque le fait se tendre et ses reins se décollent du lit, Damien dans son coït puissant l’emporte avec lui dans un ailleurs de plaisirs incommensurables.

Les coups de reins deviennent plus amples et plus fébriles, l’orgasme déferle sur eux dans un ensemble parfait et deux râles sonores ponctuent la déflagration d’extase qui libère la sève jaillissant comme d’un volcan en éruption, les geysers bouillonnants expulsent leurs flots de laves et laissent les corps exsangues s’affaisser dans un relâchement total.

Les respirations rauques à la recherche de l’air salvateur s’échappent des deux poitrines douloureuses, Damien se laisse rouler sur le côté et libère par ce simple geste son sexe encore bandé de sa gangue de soie.

Mathis ressent alors un énorme vide au plus profond de son corps, un filet de liqueur de vie s’échappe doucement de sa corolle encore ouverte et dégouline lentement le long de ses fesses.

De sentir ce liquide s’échapper de son intimité lui fait pousser un soupir de satisfaction, celui d’appartenir à ce garçon près de lui qu’il a choisi et auquel il se donne corps et âme sans condition tellement il éprouve pour lui un amour inconditionnel.

Damien et lui aussi dans le même état de félicité, il dévore des yeux le jeune homme souriant reprenant son souffle à ses côtés, sa beauté lui donne le tournis et il bénit la chance qu’il a eue de l’avoir rencontré et conquis pour en faire celui avec qui il en est sûr, il passera le restant de sa vie.

« Toc » ! « Toc » !

- (Annie) Vous ne les avez pas trouvés apparemment ?


Damien relève légèrement la tête, surpris.

- Quoi donc m’man ?
- (Annie en riant) Les oreillers pardi !! Parce que là vous avez fait fort il me semble Hi ! Hi !

Damien capte le regard de Mathis et le magnifique bol qui rougit ses joues le faisant encore plus ressembler à son cousin.

- M’man ! S’te plaît !!


2eme ANNEE 1er semestre, 2ème partie : (03 / 100) (Aix) (Premier Pont de Novembre) (suite)


Une fois dans la chambre de Thomas, ils reprennent leurs respirations et se regardent comme des conspirateurs.

Thomas fixe Florian bizarrement.

- C’est toi qui fais ça ?
- Qui fait ça quoi ?
- Mes parents ! Il y a longtemps que je ne les ai pas vus aussi amoureux.
- Ils s’aiment, non ?
- Bien sûr mais ils ne le montrent pas de façon si flagrante devant quelqu’un d’habitude.
- (Éric amusé) On n’était pas mieux qu’eux, je te rappelle et j’ai bien vu qu’il se passait un truc pas net entre les deux rouquins.


Thomas toujours en me fixant :

- Tu nous expliques ce qu’il t’a pris de faire ça à table ?


Je capte le pied déchaussé de Raphaël et j’éclate de rire en le montrant du doigt.

- C’est l’autre zozo, vous n’avez qu’à lui demander ce qu’il a fait de sa godasse Hi ! Hi !


Éric en jetant un œil sur les pieds de Raphaël.

- Tiens ! C’est vrai ça ! Elle est où l’autre ?
- (Raphaël souriant) Sans doute où je l’ai laissée, sous la table.


Éric qui cherche à comprendre le rapport avec le début de la conversation.

- Qu’est-ce qu’elle fout sous la table ?
- C’est parce que je l’avais enlevé figure toi.
- (Éric) Ça, je m’en doutais un peu, prends-moi pour un débile en plus !
- (Thomas) Ce qu’on aimerait savoir c’est pourquoi et surtout le rapport avec « Flo »
- (Raphaël) Je faisais de l’exercice Hi ! Hi !


Éric a le déclic.

- Ah ok ! Je vois le genre ! Tu imagines un peu si les parents de Thomas s’en étaient aperçus ?


Thomas dans les choux sur ce coup-là.

- Mais enfin ! Aperçus de quoi ?
- (Éric) Qu’il était en train d’exciter « Flo » en lui pelotant la queue tiens donc !
- (Thomas) Non ! Sans déconner !!


Éric me regarde, amusé :

- Ça avait l’air de faire son petit effet en tous les cas, pas vrai « Flo » ?


Je me mordille la lèvre en y repensant :

- Hum ! Oui c’était cool !
- (Éric en riant) Mais t’es un vrai queutard toi, rien ne t’arrête Hi ! Hi !


Raphaël en remuant les doigts de pied de celui qui n’a plus de chaussure.

- Vous voulez que je vous montre comment je lui faisais ?
- Oh oui !!!

Ils se tournent tous les trois vers moi et devant la tête que je fais, ils éclatent de rires.

Une fois calmés, les regards changent et l’ambiance de la pièce commence à se charger d’excitation.

Éric s’approche de la porte, nous dévisage et devant l’acceptation tacite qu’il peut lire en nous, sourit et tourne la clé pour la verrouiller à double tour.

Chacun commence à se tortiller et à se regarder avec cette fois-ci une énorme montée de libido dans les yeux.

Raphaël a alors un soupire accompagné d’un sourire des plus craquant.

- Enfin !!!

Ce simple mot déclenche l’hilarité générale, chacun ayant eu la même pensée que lui mais n’ayant pas encore eu l’occasion de l’exprimer.

Éric soudain troublé a le regard fixé sur l’entrejambe de ses amis.

- Waouh !! Ça grimpe à la vitesse grand « V » les mecs !!

Sa réflexion nous pousse à contempler avec amusement nos braguettes complètement déformées par nos libidos respectives, Éric s’apercevant que je le fixe depuis déjà un moment s’approche de moi et vient me prendre par la taille.

Éric d’une voix douce :

- Tu m’as manqué tu sais ?


Nos lèvres se joignent pour un bref baiser.

- Toi aussi !

Thomas arrive derrière lui et le prend également par la taille, Éric se retourne et lui sourit.

- Nous sommes tous les quatre ce soir alors j’espère que tu vas te lâcher.


Thomas sourit à son meilleur ami.

- T’inquiète mon « Riquet » j’en ai bien l’intention.


Raphaël qui l’attrape par la taille, le retourne face à lui et l’embrasse avec une infinie douceur.

- Alors là !! Qu’est-ce que ça fait du bien !! On attend quoi ?
- J’ai une idée les gars pour pimenter la soirée, si on fermait les volets et qu’on s’éclate dans le noir sans savoir qui est qui ?

Ils me regardent tous les trois en souriant, l’idée apparemment les branche bien et nous mettons alors mon petit plan à exécution.

Nous bouchons les quelques rais de lumière qui passent encore puis une fois que tout est parfait, nous nous regardons une dernière fois puis Thomas se dirige vers l’interrupteur prêt à éteindre.

- Attends « Thom » !!


Thomas se fige et me regarde.

- Oui quoi ?
- N’oublions pas que tes parents ne sont pas loin, une fois la lumière éteinte chacun se déshabille dans son coin et après ça c’est silence total, ok ?


Raphaël me regarde amusé.

- C’est bien à toi de nous dire ça Hi ! Hi !
- Je vais essayer promis, vas-y « Thom » ! Ça va être « waneguene » !!!

La lumière est éteinte et nous voilà dans le noir absolu, j’entends quelques rires dus à ma dernière expression d’argot et surtout ce qu’elle implique pour le reste de la nuit.

Ensuite ce sont les froissements des vêtements qui s’enlèvent et volent dans la pièce, le silence se fait enfin et nous n’entendons plus que les respirations déjà rapides marquant l’excitation qui nous prend.

Quelques mouvements se font, moi-même je me déplace dans la chambre pour changer de place afin que personne ne sache où je suis, je sens un corps près du mien et je frémis d’envie quand une main me touche et me palpe descendant sur ma taille pour ensuite l’empoigner et me plaquer contre un corps chaud et tremblant de désir.






Florian 18 ans surdoué Ou Le don de guérir (livre 1) (suite 3) - laurentdu51100 - 18-08-2020

2eme ANNEE 1er semestre, 2ème partie : (04 / 100) (Aix) (Premier Pont de Novembre) (suite)


Je me laisse faire, me contentant juste de prendre également la taille de celui qui enserre la mienne. Ses mains deviennent curieuses cherchant à savoir qui je suis et me palpe avec douceur, une fois posées sur mon sexe, des doigts nerveux le serrent et en font le tour reconnaissant de toute évidence son propriétaire à la crispation de l’autre main sur mon fessier.

Mes yeux s’habituent d’une façon étrange à la nuit, c’est comme si j’avais mis des lunettes spéciales et je vois maintenant tout ce qui se passe dans la chambre.

Éric me serre dans ses bras alors que plus loin allongé sur le tapis Thomas est sur Raphaël et l’embrasse à pleine bouche en se frottant le sexe contre le sien.

J’approche mes lèvres des siennes et je l’embrasse avec fougue, lui montrant par ce simple geste ma joie de le retrouver et de pouvoir l’aimer tout mon soûl.

Puis une idée me vient du fait de ma vision de tout ce qu’il se passe dans la chambre, apparemment il n’y a que moi qui en suis affecté car je vois bien les gestes hésitants de mes copains dans les tâtonnements qu’ils font.

J’embrasse une dernière fois Éric et m’échappe de ses bras souplement, je me fais le plus silencieux possible pour le contourner et lui mettre une petite tape sur ses fesses qui le fait sursauter et me chercher en brassant l’air autour de lui.

Je me mets sur les genoux et approche doucement ma langue de ses testicules que je lèche un bref instant pour me redresser ensuite rapidement et lui pincer un téton.

Éric sursaute à chaque contact et s’excite de plus en plus à sentir ma langue, mes mains ou même mon sexe le toucher très précisément aux endroits les plus sensibles.

Il trébuche, se penche en avant pour se rattraper au rebord du lit.

J’en profite d’avoir son postérieur bien cambré dans cette position alléchante et provocante pour le pénétrer et lui donner deux ou trois petits coups de reins puis me retirer en le laissant sur sa faim.

Éric pousse un râle de surprise et de plaisir en se sentant pénétrer à fond par le barreau de Florian, les quelques mouvements où son ami se plante bien profond en lui, lui amènent une énorme bouffée de chaleur entre les reins.

Le retrait rapide le laisse inassouvi et il cherche à attraper Florian qui mystérieusement depuis tout à l’heure le taquine avec ces petites caresses fugitives jamais hésitantes et toujours au bon endroit pour qu’il apprécie et ensuite reste sur sa faim.

Une idée lui traverse l’esprit et il comprend alors pourquoi Florian lui échappe toujours.

Pendant qu’il cogite sur cette pensée, je m’occupe de Thomas et de Raphaël en leur faisant subir les mêmes caresses et coups de langues qui les affolent encore plus et leur fait pousser des petits cris de surprises et de plaisirs.

Je mate le petit cul de Raphaël qui remue sous les coups de reins pendant qu’il saillit « Thom » et aussi vif que l’éclair je la lui mets à son tour bien profondément et le plaque contre Thomas pour m’activer sur lui quelques secondes avec frénésie jusqu’au moment où je me retire et le laisse lui aussi avec une énorme impression de vide dans les intestins.

Ma bouche se plaque sur les lèvres de Thomas pendant que Raphaël cherche derrière lui à me rattraper tout en reprenant ses va-et-vient dans le fondement de mon ami qui geint de plaisir à la fois sous les coups et mon baiser amoureux.

Éric en entendant ce qu’il se passe près de lui n’a plus de doutes et s’exclame :

- Ah le salop !!! Ôtez-moi d’un doute les mecs ? Un chat ça voit dans le noir, non ?
- Hi ! Hi !
- Et en plus il se fout de nous, écoutez-le !
- (Raphaël ahuri) Je comprends mieux !

Il sort doucement de Thomas et lui dit à l’oreille :

- On va lui faire payer ça d’accord ?


Thomas d’une voix à la fois amusée à l’idée mais aussi contrarié que Raphaël ait cessé de la prendre car il était proche de l’orgasme.

- Éric !! Bloque la porte pendant qu’on ratisse la chambre !!
- (Éric en souriant) Ok les gars ! Et toi le matou si on te chope tu vas prendre chère !
- Miaou ! Hi ! Hi ! Va falloir déjà m’attraper les bouseux.

S’en suit alors une véritable partie de colin-maillard dans la chambre, je les vois venir et les évite sans difficultés, sans me priver par la même occasion de les titiller en passant près d’eux.

J’arrive doucement derrière Raphaël et lui glisse rapidement à l’oreille avant qu’il ne se retourne pour tenter de m’attraper.

- Va te mettre sur le lit que je termine de m’occuper de ton petit cul.

Il se fige et son regard se plisse afin de tenter à tout prix de discerner quelque chose, je me suis reculé suffisamment en faisant attention de toujours surveiller les deux autres qui avancent en se tenant la main pour brasser plus d’espace.

Je souris en voyant les traits du visage de Raphaël qui a les lèvres pincées par l’envie, il prend sa décision et retourne lentement à tâtons jusqu’au lit ou il s’agenouille en écartant un maximum les cuisses et appuie sa poitrine sur le drap en présentant sa rosette de la façon la plus bandante qui soit.

Je vais prendre le temps d’aller titiller les deux compères qui prennent au sérieux le fait de me trouver dans le noir alors qu’ils leur suffiraient d’allumer la lumière pour que tout soit fini.

Je pense que ce petit jeu les excite plus qu’autre chose et je rentre dedans encore une fois en allant doucement leur prendre les couilles chacun leurs tours.

- (Éric) Il est par là !
- (Thomas) Non par-là !

Raphaël mord dans l’oreiller moitié pour ne pas rire à les entendre, moitié parce qu’il prend un super pied depuis que je viens de lui remettre mon sexe en entier dans son fondement.

Malgré tout les autres ne sont pas fous et finissent très vite par entendre les petits couinements de « Raphi » qui tremble sous mon assaut et commence à prendre un super pied.

Thomas entraîne Éric avec lui vers son lit.

- Il est en train de sauter « Raph » et l’autre faux frère qui ne dit rien !


Éric le sexe brusquement plaqué contre son nombril.

- Cette fois-ci ça va être ta fête mon minet.


2eme ANNEE 1er semestre, 2ème partie : (05 / 100) (Aix) (Premier Pont de Novembre) (fin)


Les quatre jours se terminent et tous se retrouvent cet après-midi-là pour passer les dernières heures ensemble avant qu’il ne soit temps de reprendre le chemin du retour.

Chloé et Léa sont collées chacune à leurs hommes et rient aux éclats pour la moindre occasion tellement elles sont heureuses de ce week-end prolongé qui leur a permis de se retrouver tous ensemble.

La bande des quatre a du mal à dissimuler les cernes et les poches sous les yeux marquant leurs nuits agitées et le manque de sommeil qui en résulte.

La tête qu’ils tirent et en partie également la cause d’amusement des deux couples beaucoup qui ont été eux beaucoup plus sages, quoique certaines nuits pour ne pas dire toutes ont-elles aussi été plutôt agitées.

- (Aurélien) Vous êtes sur les gars que c’était des vacances pour vous ? À voir vos petites mines on ne dirait pas Hi ! Hi !
- (Raphaël) C’était chaud j’avoue mais putain quel pied ! Quand je pense qu’il va falloir attendre Noël maintenant pour qu’on se retrouve tous ensemble.
- (Guillaume) Plains-toi ! Tu seras avec Éric toi, alors que nous ceinture.
- (Raphaël) C’est vrai que ce n’est pas de bol pour vous.
- (Thomas) J’aurais « Flo » tout à moi le week-end prochain donc ça va pour l’instant, mais après ça c’est la galère qui reprend.
- (Chloé) Dis-moi Florian ? Tu comptes revenir définitivement à Aix après tes études ou quoi ?

Tous les visages de mes amis se tournent vers moi dans l’attente d’une réponse à une question que tous se sont au moins posée au moins une fois.

Je sais que ma réponse de toute façon ne satisfera pas tout le monde car si je dis oui, Guillaume et Aurélien vont être tristes et si je dis non, ce sera pareil pour les filles et mes amis Aixois.

- J’ai un projet pour après mes études, je ne pense pas rester en France désolé.

Les filles qui sont les plus sensibles commencent à avoir les yeux larmoyants    et je vois bien qu’il va en être de même pour les garçons qui commencent à avoir les yeux brillants eux aussi, je reprends très vite la parole pour mieux expliquer ma dernière phrase.

- Laissez-moi finir avant de vous imaginer que je vais vous laissez tomber, mon projet est de créer une structure hospitalière quelque part où le plus de gens possible en auront besoin. Il y aura de la place pour tous ceux qui voudront se joindre à moi, j’espère que beaucoup de mes amis seront derrière moi pour le mener à bien. De toute façon ce n’est encore pas pour demain et d’ici là beaucoup de choses peuvent encore changer, vous ne croyez pas ?
- (Aurélien) Si tu as besoin d’un pompier, je suis partant ! Et Chloé pourrait s’occuper de la partie sociale, tu en penses quoi ma puce ?


Chloé se jette à son cou en pleurant.

- Bien sûr oui, comme ça, on resterait tous ensemble.
- (Éric) Je pourrai m’occuper de la maintenance et s’il reste un petit coin dans ton centre pour que « Raphi » puisse ouvrir une clinique vétérinaire ce serait le pied.


Ému par leurs paroles je sens une boule d’émotion me crisper l’estomac.

- Bien sûr qu’il pourra le faire.


Guillaume prend la main de Léa et la serre tendrement.

- Nous n’avons encore pas choisi d’orientation professionnelle mais ce serait étonnant que quelle qu’elle soit, il n’y ait pas une petite place pour nous aussi et je sais pour en avoir parlé avec « Dami » qu’il sera aussi partant lui aussi pour qu’on ne se quitte pas.


Thomas s’aperçoit du trouble de Florian et le prend gentiment dans ses bras.

- Personne n’a envie de te voir t’éloigner de lui et tu n’as pas à t’en faire, je suis certain qu’où que soit ton projet, tu n’y seras pas seul.

Je renifle un grand coup, geste instinctif qui comme d’habitude les fait sourire, capte leurs regards amicaux et leur souris à mon tour.

- Je vous aime tous vous savez et ce que vous venez de me dire me touche énormément soyez en sûr. Il est encore trop tôt pour faire des plans sur la comète mais le moment venu je vous promets que vous serez tous impliqués dans ce projet qui sera alors celui de toute notre communauté à parts égales.


Chloé se lève et vient embrasser son ami.

- On t’aime tous « Flo », certains depuis plus longtemps que d’autres mais j’en suis certaine avec tout autant de force.

La discussion qui suivit leur fit refaire le monde plusieurs fois, ponctuée souvent d’éclats de rire joyeux.

Malgré tout le temps des au revoir arrivent et c’est avec de grands gestes de la main qu’ils repartent en voiture direction la gare.

À Aix chacun retourne à ses occupations avec dans la tête un nouveau projet commun dont ils n’ont pas fini de cogiter dessus seul ou à plusieurs.

Les journées qui suivirent pour Florian passèrent très vite, ses heures partagées équitablement entre la fac et le CHU.

Ce n’est que le vendredi soir qu’il rentre chez lui heureux, pour préparer sa chambre afin d'y accueillir son chéri qu’il va bientôt retrouver à la gare.

Il sourit en voyant les nouveaux meubles qui les avaient fortement surpris lui et Guillaume quand ils furent de retour du sud.

Pour pouvoir faire de la place afin d’y caser les deux grands lits doubles, Frédéric a fait installer un long placard à la place de l’armoire qui était vraiment trop encombrante.

Guillaume s’est mis alors à rire comme un malade en faisant allusion aux paroles de ses parents quant à la praticité d’avoir chacun un grand lit afin de pouvoir y accueillir son ou sa petite ami(e) le cas échéant.

N’ayant de toute évidence pas pensé qu’il ne serait sans doute pas là juste pour dormir, l’idée d’assister aux ébats de Florian et Thomas n’étant pas dans les intentions du garçon ni de lui faire assister aux siens avec Léa bien sûr.

Ils se sont mis d’accord avec Aurélien et Damien pour que l’un d’eux accepte celui qui serait seul, Aurélien leur signalant simplement que s’ils faisaient venir au même moment leurs moitiés respectives, le problème reviendrait alors d’actualité.

Florian rit tout seul dans la chambre en y repensant, malgré tout le dernier cas de figure avait peu de chance de se présenter un jour et pour ce soir c’est lui seul et son Thomas qui y seront.

Il enfile un tee-shirt propre et en sifflotant il quitte la pièce et part à la rencontre de son chéri.


2eme ANNEE 1er semestre, 2ème partie : (06 / 100) (Deuxième Pont de Novembre) (Reims)


Il arrive gare de Reims avant le train de Paris et décide d’aller prendre un café en attendant son entrée en gare.

Il ne fait pas chaud dehors aussi ne s’éternise-t-il pas et entre dans le bar en grelottant.

Florian s’accoude au comptoir et passe sa commande, il voit dans la glace du bar un véhicule d’intervention rouge arriver et se garer sur une place de parking réservée juste de l’autre côté de la vitrine du bar.

Curieux il attend de voir qui en sort et sourit en reconnaissant Grégory avec son ami de l’autre fois, celui-ci regardant vers lui l’aperçoit et met un coup de coude dans les côtes de « Greg » en lui montrant Florian du doigt.

- Ce n’est pas ton pote là-bas ?


Grégory regarde dans la direction indiquée et aussitôt un large sourire éclaire son visage.

- Si ! C’est « Flo » ! Tu viens prendre un jus que j’aille lui dire bonjour ?
- Ok de toute façon notre client n’est pas encore là, son train n’entre en gare que dans dix minutes.

Les deux hommes referment le véhicule et entrent à leur tour. Ils se dirigent directement vers Florian et Grégory le prend dans ses bras pour lui donner l’accolade.

- Ça va « Flo » ? Justement j’avais l’intention de t’appeler pour t’inviter à la maison, « Juju » m’a dit que tu repartais sur Paris demain mais si tu veux la semaine prochaine tu viens casser une croûte chez nous, d’accord ?
- Avec plaisir, bonjour Vanyel ! Ça boom ?
- (Vanyel étonné) Tu te rappelles de moi ?
- Bah oui qu’est-ce que tu crois ? Pourquoi ? Pas toi ?
- Si bien sûr mais d’habitude les gens ont du mal avec mon prénom pour s’en souvenir.
- Eh bien tu vois, ce n’est pas mon cas et puis j’ai toujours kiffé les beaux pompiers alors !!!
- (Grégory amusé) Fais gaffe « Van » ! C’est un charmeur ce loustic.
- (Vanyel en riant) Je vois ça ! Hi ! Hi !
- Qu’est-ce que vous faites là les gars ?
- (Grégory) Un gars qui est tombé dans le coma dans le train venant de Paris, et toi ?
- (Je blêmis) J’attends « Thom »


Grégory en me voyant devenir tout blanc.

- T’inquiète « Flo » d’après nos renseignements le type est beaucoup plus vieux que Thomas.


Je suis pris maintenant d’une bouffée de chaleur car j’avais craint un instant que ça ait pu être lui.

- Ouf ! Tu me rassures.

Un haut-parleur annonce l’arrivée du train, nous buvons rapidement notre café et nous dirigeons ensuite vers la sortie des voyageurs.

Deux employés de la SNCF arrivent alors portant un quadragénaire sur un brancard, Grégory et Vanyel se dirigent aussitôt vers eux et les guident vers le véhicule de première urgence.

Je reste là en surveillant malgré tout du regard tous leurs faits et gestes, deux jeunes filles qui gloussent pas loin de moi me font tourner la tête et j’aperçois d’un regard amusé la cause de cette agitation venant des demoiselles.

Un grand blond au sourire “colgate” habillé tout en noir avec un sac à dos en bandoulière apparaît dans le hall, son regard tombe tout de suite sur moi et il vient alors à ma rencontre en accentuant encore plus son sourire.

Je vois du coin de l’œil une des jeunes filles se tenir la poitrine et sourire à son tour quand elle le voit se diriger vers elles.

Sourire de courte durée car le grand blond les dépasse sans même les voir et m’enlace tendrement en déposant un baiser sur ma bouche.

- Ça va mamour ?

J’éclate de rire, autant à cause du petit nom dont il vient de m’affubler que de voir la tête des deux filles comprenant que celui qui leur a fait autant d’effet ne sera jamais pour elles.

- Hi ! Hi ! C’est nouveau ça ? Pourquoi pas Ti’tam pendant que tu y es ?
- (Thomas amusé) Pourquoi ? Tu préférerais ?
- Arrête ton char et embrasse-moi mon « Thomamounet »

Ses lèvres sans hésitation reviennent se plaquer contre les miennes et cette fois c’est un vrai baiser que nous nous donnons en plein milieu de la gare sous les yeux d’un grand nombre de personnes.

Je fais un clin d’œil aux deux jeunes filles qui nous regardent les yeux ronds de stupeurs et qui comprennent que je me moque d’elles.

- Tu as fait un bon voyage ?
- J’ai connu mieux tu sais, à peine sorti de Paris il y a un type qui nous a fait un coup de Calgon. J’espère qu’il s’en remettra mais je n’en suis pas sûr, tu as dû le voir passer d’ailleurs, non ?


Je lui montre la camionnette rouge.

- C’est « Greg » et son pote qui s’en occupe, tu veux qu’on aille voir ?
- Ouaih ! Si tu veux.

Une fois près du véhicule, nous attendons que « Greg » nous voie et je m’approche de l’arrière pour apercevoir Vanyel poser un masque à oxygène sur le visage du gars.

- C’est grave ?
- Comment veux-tu que je le sache, je ne suis pas toubib. Il respire difficilement et il est toujours inconscient, tu veux y jeter un œil ?
- S’il te plaît, oui !
- Ok ! Monte ! Je referme derrière toi pour pas qu’on se pose des questions au cas où.



Florian 18 ans surdoué Ou Le don de guérir (livre 1) (suite 3) - laurentdu51100 - 18-08-2020

2eme ANNEE 1er semestre, 2ème partie : (07 / 100) (Deuxième Pont de Novembre) (Reims)


Une fois devant la civière, je commence à ausculter le gars sous le regard étonné de Vanyel qui ne pipe pas un mot mais n’en pense pas moins.

Le pouls est lent, la respiration hachée et difficile mais ce sont ses lèvres qui m’alarment le plus car elles sont bleuies comme s’il s’étouffait alors que rien ne gêne sa respiration tout du moins en apparence.

- Tu peux m’aider à lui enlever ses vêtements ?

Vanyel toujours muet hoche la tête et commence à lui ôter sa veste, il déboutonne sa chemise et quand le cou devient visible je l’arrête et ausculte le renflement que l’homme a à la gorge.

J’y détecte une piqûre et un aiguillon resté fiché en son centre.

- Passe-moi la trousse d’urgence vite !

Le ton de ma voix lui en impose et sans poser de question il va décrocher la mallette au fond du véhicule et l’ouvre devant moi.

Je regarde vite fait à l’intérieur et soupire de soulagement en voyant l’ampoule d’anti allergène à large spectre rangée dans sa boîte, je prends la pince à épiler et enlève le dard d’un mouvement vif.

- Prépare une injection de 2 cc.

J’appuie sur la boursoufflure qui doit lui bloquer le larynx en le compressant, la respiration devient sifflante et l’homme a de plus en plus de mal à trouver l’air nécessaire à sa survie.

Je prends la seringue des mains du pompier en lui faisant un sourire rassurant et je pique l’homme juste au-dessus de sa gorge puis y injecte le liquide.

J’attends un instant mais me rends vite compte que l’effet ne se fera pas à temps, un nouveau coup d’œil dans la mallette et j’en sors une paire de gants en caoutchouc que j’enfile.

Je prends ensuite un petit scalpel et je coupe un morceau du tuyau relié à la bouteille d’oxygène après l’avoir refermée, je fixe dans les yeux Vanyel qui me regarde faire sans broncher mais avec une attention marquée d’un extrême étonnement.

Je tends le morceau de tuyau et le scalpel devant moi.

- Tu peux y verser du désinfectant s’il te plaît ?

Vanyel réagit aussitôt et badigeonne d’alcool les deux ustensiles en appuyant sur le flacon, le vidant presque entièrement.

- C’est bon ! Maintenant tiens-lui la tête en arrière et fais attention à ne plus bouger.

Il prend la position demandée et bloque fermement l’homme qui a les lèvres de plus en plus bleues, j’incise alors sans hésiter sa gorge juste au-dessous de la piqûre et aussitôt un énorme râle en sort quand les poumons du gars aspirent l’air goulûment.

J’entre alors le tuyau dans sa gorge et referme fermement la coupure.

- Il faut que je suture, regarde dans la mallette tu devrais y trouver une grosse aiguille et une bobine de fil spécial, coupe en cinquante centimètres environ et passe-le dans le chas puis tu fais comme tout à l’heure avec l’alcool qui reste.

Pendant qu’il fait ce que je lui ai demandé, de mon autre main je soulève la paupière de l’homme et lui reprends ensuite son pouls qui bat déjà beaucoup plus normalement ; ses lèvres commencent à perdre leurs teintes bleues et redeviennent d’une couleur rose plus normale, rassuré je reporte mon regard vers Vanyel qui au même moment me tend l’aiguille tout humide d’alcool.

Je suture alors tranquillement la petite incision faite auparavant en prenant bien soin de placer correctement le tuyau qui lui permet maintenant de respirer normalement.

Je replonge dans la mallette de premiers secours et en sort une bande de gaze et du collant, j’en découpe au scalpel un petit carré que j’applique en le tendant bien sur l’ouverture du tuyau.

Vanyel comprend mon intention et me prend le rouleau de collant, il en déroule un morceau et scotche la gaze sur le pourtour du tuyau puis m’aide à mettre une compresse auto collante autour des sutures.

Une fois terminé, nous nous regardons en souriant et allongeons doucement l’homme sur le lit solidement fixé au véhicule.

Je sangle la partie haute du corps pendant que Vanyel s’occupe de la partie basse, une fois terminé j’enlève mes gants que je mets dans un petit sac-poubelle et je lui serre la main avant de sortir tranquillement du véhicule sous les yeux impressionnés du pompier.

- (Grégory inquiet) Vous avez été long ? Il va comment le type ?
- Bien t’inquiète mais il était moins une, par contre préviens les urgences qu’ils prévoient un bloc opératoire, de mon côté je vais les appeler pour prévenir René de ce que je lui ai fait pour qu’il tienne jusque-là.
-(Grégory ahuri) Ce que tu lui as fait ????

Vanyel sort à son tour de l’arrière du véhicule encore estomaqué par ce qu’il vient de vivre.

- Tu verras ça avec ton copain, on se revoit plus tard.

Je l’embrasse et prends Thomas par la taille en nous éloignant d’eux pour repartir tranquillement à la maison.

Vanyel retrouve alors la parole.

- Mais enfin !!! C’est qui ce gamin ?


2eme ANNEE 1er semestre, 2ème partie : (08 / 100) (Paris) (Réunion extraordinaire du Conseil national de l’Ordre des médecins)


Alain et Robert ont fait le trajet ensemble et se soutiennent mutuellement avant d’entrer dans le saint des saints de leur profession, la convocation à caractère impérative qu’ils ont reçu l’avant-veille par courrier recommandé ne les rassure pas plus que ça.

Ils se doutent bien de qui en est à l’origine, pourtant Gérôme et Dorian quand ils leur en ont parlé leur ont juste répondu de s’y rendre et qu’ils verraient bien.

Robert une fois arrêté en bas des marches de l’imposant bâtiment.

- Nous y voilà !!


Alain stressé comme un ado devant un oral de philo.

- Croisons les doigts, tu crois que ça a un rapport avec les deux fouilles merdes ?


Robert soupire car c’est au moins la centième fois qu’il lui pose la même question.

- Qui d’autres crois-tu ? Mon avis qu’ils n’ont pas dû digérer l’intervention musclée de la police et qu’ils ont blindé leur rapport pour nous enfoncer le plus possible.


Alain moins négatif que son ami.

- Pourtant Dorian n’avait pas l’air inquiet et tu sais combien la tranquillité de Florian compte pour lui.


Robert soupire une deuxième fois et regarde sa montre.

- Nous ferions mieux d’y aller sinon nous allons être en retard pour de bon.

Les deux hommes montent lentement les marches de pierres qui mènent au hall d’entrée du conseil de l’ordre des médecins, conseil qui a tout pouvoir pour reconnaître ou renier que ce soit les diplômes, les actions personnelles ou encore collectives qui impliquent de près ou de loin au domaine médical.

Un homme aux cheveux poivre et sel d’une carrure militaire les fixe avec une certaine indulgence dans le regard, il les laisse passer devant lui préférant attendre qu’ils ressortent pour éventuellement s’il le fallait se faire reconnaître.

Ce ne sont pas les deux Rémois qu’attend Maurice quoiqu’il les connaisse depuis longtemps par ouï-dire pour Alain et pour l’avoir rencontré une fois l’an passé pour Robert.

La personne qu’il attend lui doit un « service » comme beaucoup de personnes d’une quelconque influence dans le pays, « service » donc qu’il compte bien se faire rembourser rubis sur l’ongle dès ce matin.

Nicolas Bellot se presse ce matin-là car la réunion prochaine aiguise sa curiosité et les derniers témoignages des personnes convoqués seront décisifs pour une décision qu’ils s’apprêtent à prendre.

Décision qui sera sûrement la plus incroyable qu’ils prendront depuis la création de l’ordre.

Il monte les marches rapidement malgré son surpoids évident car Nicolas est un quinquagénaire dès plus porté sur la bonne chère et les sucreries, ce qui ne manque pas de se remarquer par son aspect rondouillard qui ne serait sa fonction des plus prestigieuses aurait été certainement le sujet à des quolibets des plus douteux de la part de ses collègues.

Une fois en haut des marches, il stoppe un petit moment histoire de reprendre son souffle et sursaute en apercevant Maurice qui de toute évidence se dirige vers lui.

Maurice avec un petit sourire en coin.

- Bonjour Nicolas ! Tu devrais faire du sport, je t’ai connu en meilleure forme physique.


Nicolas n’appréciant pas vraiment la remarque.

- Bonjour Maurice ! Toi, par contre toujours en forme à ce que je vois.
- (Maurice) Faut ce qu’il faut ! Peux-tu m’accorder cinq minutes ?


Nicolas regarde sa montre agacé de ce contretemps.

- Pas vraiment ! J’ai une réunion importante et j’ai juste le temps de m’y rendre, excuse-moi mais ce sera pour une autre fois tu n’auras qu’à prendre rendez-vous avec ma secrétaire.

Il se tourne alors pour reprendre son chemin quand une main ferme lui bloque le bras et le fait revenir en arrière.

- C’était juste par politesse que je posais la question, ta réunion « importante » devra t’attendre ou commencer sans toi, désolé.

Nicolas va pour protester énergiquement quand il rencontre le regard chargé de colère de l’homme dont il connaît parfaitement la fonction au sein de l’état et surtout la raison qu’il a d’en faire la connaissance il y a quelques années déjà.

Il soupire en se résignant à écouter ce qu’il a à lui dire.

- D’accord ! Cinq minutes ! Suis moi jusqu’à mon bureau.


Maurice avec un sourire entendu.

- Passe devant.

Ils traversent un couloir, montent un étage et traversent un nouveau couloir jusqu’à se retrouver devant une porte capitonnée où est inscrit sur une plaque dorée « Nicolas Bellot directeur ».

Maurice émet un léger rire devant la plaque qui n’échappe pas à Nicolas qui se crispe un peu plus sachant combien il doit à cet homme et regrettant soudainement son apparente hostilité.

- Entre Maurice et excuse-moi si je t’ai paru désobligeant mais vraiment j’ai une réunion importante ce matin, enfin ! Assieds-toi et dis-moi ce qui t’amène de si urgent.


Maurice comprend qu’il est sincère et se détend.

- Ce qui m’amène Nicolas ? Eh bien justement c’est lié à cette réunion !


2eme ANNEE 1er semestre, 2ème partie : (09 / 100) (Paris) (Réunion extraordinaire du Conseil national de l’Ordre) (suite)


Nicolas sursaute et cette fois-ci commence à avoir une réelle envie de connaître la suite tant les dernières paroles de Maurice avivent sa curiosité, il passe derrière son bureau et s’assoit lourdement.

- Eh bien je t’écoute.
- Vous avez déjà pris votre décision ? Si oui je veux savoir laquelle !


Nicolas fixe intensément celui qu’il considère comme un ami.

- Tu connais ce garçon pas vrai ?
- Oui !
- Et ???
- J’en sais certainement beaucoup plus que toi sur lui. Alors ? J’attends ta réponse ?
- Il nous reste deux personnes à entendre et seulement après nous prendrons les décisions qui nous sembleront les meilleures quant à l’avenir de ce garçon.
- Que sais-tu sur lui ?
- Suffisamment pour avoir déclenché cette réunion extraordinaire, et toi ? Qu’attends-tu de moi ?
- De pouvoir témoigner moi aussi.

Il tapote sur sa serviette en cuir.

- Je pense pouvoir amener des éléments fondamentaux qui j’en suis sûr pèseront sur votre décision si elle n’est pas déjà prise bien sûr.
- (Nicolas étonné) Et c’est tout ?
- (Maurice) Tu croyais que j’allais te demander quoi ? D’être partial et aller dans mon sens ? Tu me connais pourtant ?


Nicolas souriant cette fois-ci.

- Ça m’a parcouru un instant l’esprit je t’avouerai. Donc si nous t’écoutons, nous serons libres ensuite de prendre notre décision ?


Maurice se lève satisfait.

- Oui !


Nicolas quitte son fauteuil à son tour.

- Une dernière question si tu me permets ?
- Vas-y !
- Depuis quand ce garçon est-il sous ta protection ? Et est-il bien tout ce qu’on entend sur lui ?
- Ça fait deux questions ! Mais je vais y répondre. Pour la première je te répondrai très longtemps, pour la deuxième et bien je pense que ce que tu as pu apprendre n’est que la face visible de l’iceberg et même moi je n’ai pu en mesurer la totalité.
- Tu ne te mouilles pas trop là ?
- Je pense t’en avoir dit assez pour te faire réfléchir !

Il tapote une deuxième fois sa serviette.

- Le contenu de ce porte-documents devrait suffire à confirmer les dires des deux personnes qui doivent attendre de savoir ce que vous leur voulez.
- Tu les connais ?
- Oui !
- Et ils sont ?
- Bien! Très bien et je ne doute pas une minute de leur honnêteté.
- Cette affaire n’est vraiment pas simple, elle paraît même incroyable.


Maurice avec un petit sourire narquois.

- « Flo » est un garçon incroyable, vous auriez dû le convoquer lui et vous auriez très vite compris où je veux en venir.

Ils se taisent et c’est en silence qu’ils parcourent une nouvelle fois les couloirs jusqu’à une salle impressionnante par le luxe de ses fresques datant du dix-septième siècle.

Une dizaine de personnes y sont déjà installées autour d’une table en arc de cercle faisant penser à un tribunal. De l’autre côté assis dans deux fauteuils, attendent nerveusement Alain et Robert qui les voient entrer avec soulagement mais aussi pour Robert un certain étonnement car il reconnaît un des deux hommes pour être celui qu’il a reçu l’année précédente dans son bureau avec Philippe le « tuteur » de Florian.

Sa surprise est encore plus grande quand celui-ci après les avoir salués vient s’asseoir à leurs côtés pendant que le deuxième personnage prend la place centrale au sein du conseil restée vacante jusque-là.

Les membres entourent leur président et de toute évidence se renseignent sur la présence de cette troisième personne parmi celles qu’ils ont convoquées.

La réponse doit les satisfaire car ils reprennent rapidement leur place et le calme revient dans la salle.

Nicolas met un peu d’ordre dans ses fiches et prend la parole, sa voix marquée par l’habitude remplit la pièce et annonce l’ouverture de la commission d’examen sur le cas du jeune Florian De Bierne.

Il s’adresse alors aux trois hommes en face de lui.

- Messieurs !! Si nous avons sollicité votre présence, c’est au vu de certaines informations qui nous sont parvenues et dont nous voudrions en connaître la véracité afin de prendre les décisions qui je l’espère sincèrement seront impartiales et serviront au mieux les intérêts de notre corporation. Dans un premier temps je vous demanderai de vous présenter afin que nous connaissions vos implications dans cette affaire.


Alain se lève.

- Je suis Alain Dupré, doyen à la faculté de médecine de Reims qui accueille depuis quatorze mois le jeune De Bierne dans un cursus de médecine chirurgicale.


André attend que son ami se rasseye avant de se lever à son tour.

- Robert Mercier directeur du Centre Hospitalier Universitaire de Reims, j’accueille depuis presque douze mois au sein de mes équipes le jeune Florian De Bierne et je suis fier d’avoir ce jeune homme parmi mes collaborateurs.


Maurice sourit et se lève à son tour.

- Maurice Désmaré, directeur de la Direction de la Sécurité du Territoire de la République Française. J’ai tenu à être parmi vous pour donner tous renseignements utiles sur le jeune De Bierne, j’ajoute que ce garçon est sous la surveillance la République depuis son plus jeune âge et qu’il est sous ma protection personnelle depuis plusieurs années.





Florian 18 ans surdoué Ou Le don de guérir (livre 1) (suite 3) - laurentdu51100 - 18-08-2020

2eme ANNEE 1er semestre, 2ème partie : (10 / 100) (Paris) (Réunion extraordinaire du Conseil national de l’Ordre) (suite)


Les heures qui suivent resteront dans les mémoires du comité pour plusieurs raisons tous plus extraordinaires les unes que les autres.

Alain en toute honnêteté envers ses pairs relate avec une émotion non feinte l’admiration qu’il a pour Florian.

Depuis sa première rencontre dans son bureau où le jeune homme lui a prouvé connaître par cœur chaque livre de son énorme bibliothèque, jusqu’à la façon dont il a prouvé à certaines « éminences » envoyées par ce même Conseil qu’il en connaissait beaucoup plus qu’eux dans leurs spécialités respectives.

Il termine en conclusion de son exposé qu’il n’y a absolument plus rien à apprendre à son jeune protégé mais qu’au contraire ce serait plutôt à lui de faire profiter de son exceptionnelle intelligence à ses pairs.

Nicolas la voix emprunte de stupeur.

- Ce que vous nous dites là est purement incroyable, nous reviendrons vers vous pour certains éclaircissements s’ils s’avèrent nécessaires. Monsieur Mercier, nous vous écoutons.

Robert à son tour amène son témoignage, il commence lui aussi par sa première rencontre avec Florian et son extrême compétence d’analyse quant à diagnostiquer ceux parmi les patients présents ce jour-là dans la salle d’attente des urgences qu’il était primordial de prendre en charge ainsi que ceux qui n’étaient là que pour obtenir un arrêt de travail alors qu’ils étaient en parfaite santé.

Il poursuit par l’aide aux soins apportés par le jeune homme auprès des différents services, la maternité où les bébés à son passage cessaient presque immédiatement de pleurer, les personnes en fin de vie qui retrouvaient à son contact un bref instant de bonheur et son aide au même service d’urgence où il devint vite l’un des piliers sur qui le chirurgien chef n’hésitait jamais à utiliser les services.

- (Nicolas ahuri) Quand vous dites un des piliers du service, vous pourriez développer ?

Robert hésite car il a peur d’aller trop loin, il regarde Maurice qui l’encourage à poursuivre avec un grand sourire les yeux humides encore de ce qu’il vient d’entendre.

Le brave homme retrouve alors le courage de continuer son témoignage, il reprend alors la parole et commence à dévoiler ce qui jusqu’à maintenant était un des plus grands secrets de son établissement.

Il explique donc les premières interventions chirurgicales qui ont donné à Florian l’énorme notoriété qu’il a maintenant auprès du personnel de l’hôpital.

Il commence par l’accident sur l’autoroute où tous les chirurgiens se sont retrouvés débordés et l’intervention du garçon sur une fillette qui sans lui n’aurait certainement pas survécu, il donne alors les détails sur les différentes fractures, hémorragie et contusions dont elle était atteinte et dont Florian est venu à bout sans stress ni hésitation.

Il liste ensuite toutes les interventions dont il a souvenance ainsi que la décision de créer l’équipe spéciale et tous les bienfaits que celle-ci a occasionnés sur les familles et amis des employés des différents services.

Il raconte aussi l’attention de toutes ses personnes pour le jeune homme toujours souriant et les collectes mensuelles pour qu’il ait une rémunération et puisse se payer les petits plaisirs d’un garçon de son âge.

Enfin les yeux remplis de larmes, il se rassoit et se prend la tête des deux mains le corps rompu par l’émotion et il arrive encore à prononcer quelques derniers mots qui prouvent l’immense attachement du vieil homme pour ce garçon si brillant.

- J’espère qu’il ne lui arrivera rien de fâcheux après ce que je viens de vous révéler, je l’aime vous comprenez ?

Un silence impressionnant dans la salle ou juste les sanglots du brave homme se font entendre, Maurice se lève et vient près de lui.

Son bras entoure amicalement ses épaules et il le réconforte en lui chuchotant à l’oreille.

- Si je suis là c’est justement pour qu’il ne lui arrive rien.

Il attend le temps nécessaire pour que Robert se calme suffisamment puis retourne à sa place y prendre sa serviette et l’ouvrir pour en sortir une liasse de documents.

Chaque membre du Conseil peut y voir le tampon rouge marqué « SECRET DEFENSE » et l’intérêt soudain d’en connaître la teneur se lit alors sur leurs visages.

Maurice relève la tête et les fixe un à un leur faisant chacun leur tour baisser les yeux devant le regard impitoyable de cet homme dépassant rien que du fait de sa fonction leur petite existence malgré la fierté qu’ils ont de leurs appartenances.

- Messieurs ! Mesdames ! (Il montre bien les documents) Tout ce qui va être révélé à partir de maintenant ne devra en aucune façon, vous m’entendez bien, en aucune façon, sortir de cette pièce. Les risques encourus pour quiconque ne respectant pas cet avertissement seraient des plus désastreux pour cette personne. Si quelqu’un parmi vous ne veut pas entendre ce qu’il va se dire, il ou elle est libre de sortir maintenant et je ne lui en tiendrai pas rigueur.

Maurice attend quelques minutes où il observe de ses yeux habitués à juger les hommes les réactions et les comportements de chaque personne présente.

La curiosité d’en savoir plus est telle que tous restent à leurs places attendant nerveusement les révélations qu’est prêt à leur apporter cet homme si sûr de lui dont ils ne peuvent supporter l’acuité du regard porté sur eux.

- Bien ! Alors à mon tour de vous parler de Florian De Bierne.


2eme ANNEE 1er semestre, 2ème partie : (11 / 100) (Paris) (Réunion extraordinaire du Conseil national de l’Ordre) (suite)


Il se racle la gorge ému par ce qu’il va révéler.

- Ses parents voyageaient beaucoup……

Maurice remonte très loin dans le temps, l’accident et le premier rapport du lieutenant Mbala.

Il montre les photos qui font le tour de l’assemblée, tous ne peuvent s’empêcher de vérifier les heures de prises tellement cela leur semble inconcevable.

Il revient ensuite sur la convocation de Michel et Maryse par la directrice de l’école maternelle ainsi que sa première visite auprès d’un éminent psychiatre et ses conclusions après lui avoir sans en avoir l’air fait passer différents tests dont l’enfant alors âgé de quatre ans seulement s’était sorti haut la main.

Les rapports confidentiels de Philippe Espinach le psychiatre où est noté que l’enfant qu’il a reçu ce jour-là avait la maturité d’un adulte déjà doter d’une forte intelligence mais qu’il le cachait soigneusement afin de pouvoir paraître « normal » pour ses petits camarades.

L’enfant ayant la hantise de passer pour un animal de cirque à leurs yeux, il faisait tout pour ne pas montrer qu’il était différent d’eux.

Il montre ensuite les clichés pris lors de l’hospitalisation d’une jeune fille de treize ans amie de Florian.

Celle-ci lors d’un jeu s’étant ouverte profondément à la jambe, son ami âgé alors de onze ans l’a soigné et lui a fait les points de sutures qui apparaissent sur les photos et qui ont sidéré le médecin urgentiste qui a reçu la jeune Chloé ce jour-là par la qualité et la précision avec lequel ils ont été faits.

Il continue ainsi jusqu’aux moments déjà racontés par Alain et Robert.

Il change alors de sujets en ressortant les dossiers démontrant la sensibilité et l’énorme empathie envers l’homme dans sa généralité qui marque les rapports qu’à Florian avec les personnes qui croisent sa route.

Maurice revient ensuite sur les « dons » manifestent et reconnus dont ses différents rapports font états, il les liste alors à voix haute tout en surveillant les réactions des personnes qui l’écoutent avec une avidité évidente.

- Voici mesdames et messieurs la liste exhaustive de ce que nous appellerons des « dons » faute d’un autre terme plus approprié. Celui de se guérir comme le prouve de façon irréfutable la façon dont il s’est soigné seul de ses brûlures étant bébé et également lors de sa fracture de la jambe quelque temps après son arrivée à Reims. Pour cette seconde guérison, nous avons les rapports des premiers intervenants sur les lieux de l’accident et qui affirment la cassure nette d’un membre inférieur. Ensuite vient son QI extrêmement développé, vous me direz que ce n’est pas forcément un « don » dans la définition littérale du terme et je pourrais vous rejoindre là-dessus si ce n’était le chiffre de cent quatre-vingt-un atteint lors du seul test qui lui a été fait et qui n’était pas suffisamment étoffé à cette époque pour avoir une vraie valeur. Disons simplement qu’un enfant jonglant avec les algorithmes à la vitesse d’un ordinateur, connaissant par cœur chaque chose qu’il lit sans jamais rien oublier, crayonnant des portraits de mémoire qui ressemblent à s'y laisser prendre à des clichés, parlant je ne sais combien de langues étrangères car lui-même à ses propres dires ne saurait les compter et j’en passe et des meilleurs, à ce point-là le mot « don » a toutes ses raisons d’être prononcé.

Maurice laisse passer le moment d’étonnement et le brouhaha des discussions avant de reprendre ses fiches et son exposé.

- Un peu de calme s’il vous plaît !! Je n’ai pas encore fini !! Je reprends le défilement de ma liste par celui qui pour vous semble le plus important : Le « don » de guérir !! Florian sait quoi faire devant chaque situation auquel il est confronté, il est d’une habilité redoutable dès qu’il se trouve en situation. De plus il est pluridisciplinaire dans ses actes car que ce soit un os brisé, un cerveau endommagé, une hémorragie interne ou même la séparation de bébés nés siamois, rien ne l’arrête et à chaque fois avec le succès au bout de l’acte quel qu’il soit. Bien sûr tous mes rapports circuleront parmi vous après que j’en ai terminé, il me reste encore une ou deux petites choses à vous révéler et une qui restera secrète même pour vous car trop explosive en serait sa révélation au public.


Nicolas qui cherche ses paroles tellement tout ce qu’il vient déjà d’entendre lui paraît surnaturel.

- Que peut-il y avoir de plus explosif comme tu dis après ce que tu viens de nous révéler ?


Maurice sourit car il comprend bien que le tutoiement que vient d’utiliser son ami n’est que la conséquence d’une forte émotion.

- Tout ce que je viens de vous révéler n’est rien comparé à ce que nous avons découvert sur Florian, seul quelques personnes y ont accès et je dirai heureusement pour lui.
- (Nicolas) Tu te rends compte de ce que tu dis ? Ne serait-ce la fonction que tu as et qui ne me laisse aucun doute sur la véracité de tes dires, je serais tenté à te faire interner séance tenante pour des propos pareils. Rien comparé à tes révélations ? Non mais tu te rends compte de ce que tu sous-entends ?


Maurice amusé du trouble que ses paroles occasionnent.

- Et j’en ai encore quelques-unes qui vont vous surprendre crois-moi
- (Nicolas en se rasseyant) Eh bien je t’écoute !


Maurice ressent la pression due à l’énorme curiosité de l’assemblée.

- Eh bien disons que ce « don » là est assez spécial, j’ai eu moi-même du mal à y croire et il y a fallu que j’aille de visu interroger certains témoins pour m’assurer de la véracité des éléments qui m’ont été rapportés. Florian serait protégé et se ferait comprendre et obéir des animaux et en particulier des félidés.

Comme Maurice l’avait prévu, c’est un vrai tollé qui résonne alors dans la pièce.

Il laisse passer l’orage et ce n’est que quand ils s’aperçoivent de son air sérieux, que tous se rassoient et laissent parler leur porte-parole.

- (Nicolas) Des félidés ? Tu veux dire des chats ???






Florian 18 ans surdoué Ou Le don de guérir (livre 1) (suite 3) - laurentdu51100 - 18-08-2020

2eme ANNEE 1er semestre, 2ème partie : (12 / 100) (Paris) (Réunion extraordinaire du Conseil national de l’Ordre) (fin)


Maurice sourit d’amusement.

- J’ai dit « plus particulièrement par les félidés » les chats entre autres mais pas que, il dort aussi à l’occasion avec des tigres et même si ça me fait sourire, je ne vous raconte que des vérités étayées par plusieurs témoignages directs. Vous comprenez bien maintenant que ce garçon mérite à lui seul toutes les attentions des plus hautes instances et de vous-mêmes de par le fait, lui-même ne sait pas tout ce que nous avons découvert sur lui (Il hésite) Du moins je crois parce qu’avec lui rien n’est moins sûr.
- (Nicolas) Et c’est tout ?


Maurice n’en revient pas, ses révélations devraient leur donner mal au crâne et il n’a droit qu’à un malheureux « c’est tout ».

- Comment ça, c’est tout !!! Vous n’avez pas l’air de bien vous rendre compte de ce que je vous ai révélés ce matin et qu’il vous faudra taire absolument faute de quoi les retombées à votre encontre seraient instantanées et malheureusement pour vous collectives. Ne prenez pas ça pour une menace mais vous comprendrez très certainement la valeur de ce garçon pour notre pays et que rien ne doit filtrer de cette salle pour sa propre sécurité. Pour clore mon intervention il me reste une petite chose qui n’a pas vraiment de rapport avec les raisons qui m’ont fait participer à cette réunion. Le jeune Florian De Bierne est également une des personnes les plus riches de notre pays, c’était à l’origine une des raisons de la surveillance qui lui était rattachée et qui nous a fait découvrir tout le reste. Sur ce dernier point il n’est apparemment toujours pas au courant, le connaissant j’en doute un peu mais rien ne nous a jamais fait penser le contraire aussi faute de preuves je reste sur le fait que ce serait toujours d’actualité.

Un silence de cathédrale tombe alors dans la salle où chaque personne ressasse dans sa tête le flot d’informations qu’il vient d’y engranger.

Maurice cherche à déceler la moindre expression négative sur les traits tirés des intervenants, il connaît déjà pour s’être renseigner car c’est en cela qu’il est le meilleur, le passé de chacun, tous ont derrière eux une carrière honorable qui les a poussés à l’approche de la retraite à accepter ce poste dont il le sait est une consécration pour eux de l’avoir obtenu par la reconnaissance de leurs pairs.

Il ne fait aucun doute que rien ne sortira jamais de cette salle et que le secret médical qu’ils ont respecté pendant toutes ses années les aidera beaucoup à taire celui-là et le garder comme une marque extrême de confiance que leur fait l’état.

Lui-même doit se rendre cet après-midi même pour rapporter ses impressions à la personne unique qui a autorité sur lui et avec qui a été prise cette décision d’aider par ses révélations à mettre le coup de pouce nécessaire pour obtenir l’accord officiel qu’ils escomptent bien tous les deux sortira de cette réunion.

Nicolas après de longues minutes reprend la parole.

- Nous remercions le directeur de la DST pour son intervention et nous l’assurons ainsi que la personne qu’il représente qu’il ne sortira rien de cette assemblée des révélations qu’ils nous ont été faits. Poursuivons maintenant l’ordre du jour qui était lié à une décision à prendre sur la prise en compte des différents éléments connus sur le jeune De Bierne. Nous allons délibérer quelques instants et donnerons ensuite notre décision quant à la suite à donner quant à l’avenir de ce garçon. Nous aimerions entendre de messieurs Dupré et Mercier les propositions qu’ils auraient à nous faire en ce sens.


Alain se lève encore tout remué par toutes les révélations qu’il vient d’entendre.

- Florian devrait sauter plusieurs années d’études je pense, disons que nous devrions lui reconnaître un cursus équivalent à une troisième année d’internat.


Robert se lève à son tour.

- C’est aussi ce que j’allais proposer, comme ça, il ne lui resterait plus trop longtemps à attendre pour obtenir ses diplômes sans pour cela lui donner un blanc sein immédiat qu’il n’accepterait pas forcément car ça le mettrait encore une fois dans une position privilégiée qu’il a toujours refusée intérieurement.

Maurice sourit en pensant très fort que « oh oui c’est sûr » et s’enfonce dans son fauteuil heureux du cours que prennent les événements.

Pendant la petite demi-heure où ils restent tous les trois dans la salle, seul des sourires complices et amicaux prouvent combien ils sont satisfaits de leurs interventions. Les pas indiquant que la décision est prise résonnent dans le couloir et les membres de l’ordre rentrent d’une façon solennelle dans la pièce et reprennent leurs places, seul Nicolas reste debout et profite de l’installation de ses collègues pour faire un petit clin d’œil rassurant à Maurice.

- (Nicolas) Bien !! Après délibération, il a été décidé que comme proposé par Monsieur Alain Dupré doyen de la faculté de médecine de Reims et monsieur Robert Mercier directeur du Centre Hospitalier Universitaire de la même ville, le susnommé Florian De Bierne aurait un cursus de troisième année d’internat en chirurgie préparatoire à valider à la fin de cette année universitaire. Il lui sera donc validé les années antérieures, une condition malgré tout lui sera imposée ; celle de se présenter une semaine par mois à l’hôpital militaire Bégin sis à Saint Mandé en région parisienne où il officiera en tant qu’interne de troisième année avec le grade d’aspirant afin que nous puissions nous assurer d’une totale impartialité quant à ses réelles connaissances dans la pratique de la chirurgie. Messieurs !! La séance est levée, je vous remercie pour votre dérangement et vous souhaite une bonne fin de journée. La confirmation de notre décision sera inscrite très prochainement dans notre registre officiel et il en sera mentionné la teneur dans le journal officiel de notre profession à sa prochaine parution.

Maurice traverse les couloirs vers la sortie, Robert et Alain s’empressent à le rejoindre et lui demandent s’il accepterait de venir prendre un verre avec eux afin de le remercier pour son intervention.

Celui-ci accepte volontiers et ils se retrouvent rapidement installés à la table d’un bar à savourer une bière pression, Maurice sait très bien qu’ils ne sont pas là juste pour le remercier et les aide en amorçant lui-même la conversation.

- Vous devez vous demander comment j’ai pu apprendre toutes ces choses-là sur votre petit protégé n’est-ce pas.
- (Alain honnête) Même nous n’en connaissions pas la moitié.
- (Robert) Je me rappelle bien de vous quand vous êtes venu l’an passé avec le docteur Espinach, je ne pensais pas malgré tout que cette protection envers Florian était aussi importante.
- (Maurice) J’ai un peu omis certaines choses à mon ami ainsi qu’à certains de mes hommes sur le terrain, mes services suivent ce jeune homme depuis le premier jour. Philippe a cru un moment donner le change en envoyant des rapports tronqués mais nous ne nous y sommes jamais laissé prendre et continuions notre surveillance sans qu’il s’en doute. Maintenant rassurez-vous, j’aime vraiment ce gamin et je ferai tout pour qu’il ne lui arrive rien mais depuis quelques temps beaucoup trop de choses commençaient à filtrer et cette reconnaissance de vos pairs nous était nécessaire. La décision qu’ils viennent de prendre va nous faire gagner du temps, je sais bien qu’un jour toute cette histoire éclatera plus ou moins au grand jour mais si nous arrivons à gagner un an ou deux ce sera plus facile ensuite.
- (Robert) Mais cette histoire avec Bégin ?
- (Maurice) Ce n’était pas prévu mais ce n’est pas grave, je vais m’arranger pour que les militaires qui entreront en contact avec lui soient sûrs. D’ailleurs je vais m’y atteler dès aujourd’hui de façon à ce qu’il y ait le moins de monde possible qui fasse le rapprochement avec son arrivée.
- (Alain souriant) Vous l’aimez vraiment vous aussi, ça se voit dans votre regard quand vous parlez de lui.
- (Maurice en riant) Et oui ! Il m’a eu comme beaucoup d’autres Hi ! Hi !
- (Robert) Reste plus qu’à le prévenir sans qu’il y voie votre patte.
- (Maurice) Pour ça c’est facile, je vous laisse faire Hi ! Hi ! Juste un conseil, dites-lui s’en le moins possible. C’est qu’il n’est pas sorti de la dernière pluie le gaillard.


2eme ANNEE 1er semestre, 2ème partie : (13 / 100) (Deuxième Pont de Novembre) (Aix)


Michel regarde le couple qu’il vient de faire entrer chez lui et s’installer dans le salon, l’homme au visage buriné marqué par les travaux manuels et la vie au grand air lui inspire confiance.

Sa femme vêtue d’une longue robe gitane devait être merveilleuse de beauté dans sa jeunesse, son allure fière et altière malgré son âge impressionne le vieil homme qui s’assoit en face d’elle pour entamer la discussion qui lui a fait leur demander de venir ce jour-là.

Michel montrant une photo de Florian :

- Vous reconnaissez ce garçon ? C’est mon petit-fils.
- (L’homme sourit) Comment l’oublier !
- (Sa femme troublée) La destinée de ce jeune homme est déjà toute tracée, il réalisera de grandes choses mais rencontrera des embûches sur son chemin qu’il lui faudra traverser. L’amitié et le dévouement de son entourage l’aideront mais ne feront pas tout.
- (Michel sidéré) Mais de quoi parlez-vous donc madame ?
- (L’homme) Mon épouse a des dons de voyance, elle a des flashs quand elle est devant les personnes et arrive souvent à en comprendre le sens. Je vois que vous souriez comme beaucoup le font, mais croyez-moi beaucoup reviennent également la reconsulter après coup.
- (Michel vraiment sceptique) Et vous avez ressenti tout ça au contact de mon petit-fils ?


La femme le fixant étrangement dans les yeux.

- Ce garçon a une aura très forte, plus forte que toutes celles que j’ai connues. Cette maison en est imprégnée et vous-même en subissez les signes.
- (Michel troublé) Comment ça ?


La femme amène le dos de sa main devant ses yeux et dodeline de la tête comme envoûtée.

- Il vous a rendus plus fort !


L’homme voyant bien le trouble de Michel.

- Les flashs de mon épouse ne sont pas toujours aussi clairs qu’ils le paraissent pour vous.

Michel ne dit rien et se lève pour réfléchir en marchant, il voit la femme revenir de son espèce de transe et retourne s’asseoir.

- Surprenant !
- (La femme) L’aura qui baigne cette maison est très puissante et ma vision ne fait aucun doute pour moi, ce garçon vous protège vous et votre femme d’une manière que je n’ai pu saisir mais il vous protège c’est certain.


L’homme fixant à son tour Michel.

- Si nous en venions à la raison de notre présence ? J’ai cru comprendre que vous auriez une certaine proposition à nous faire.


Michel revenant au présent.

- Heu ! Oui en effet ! Pour être tout à fait honnête avec vous, ma demande est intimement liée à mon petit-fils Florian. Nous avons besoin de la présence de votre cirque d’une façon permanente afin que vous puissiez y accueillir disons, un pensionnaire.
- Un tigre ?
- (Michel sourit) Presque ! Une jeune panthère pour être exact.


L’homme répond du tac au tac.

- Il me faudra une nouvelle cage !!
- L’argent n’est pas le souci majeur, vous connaissez je pense les réglementations de notre pays.
- (L’homme sourit) Heureusement avec la ménagerie que compte mon cirque vous pensez bien.


Michel voit les yeux de l’homme brillés d’excitation.

- Ma demande à l’air de vous plaire on dirait ?


L’homme devient très sérieux.

- Vous n’étiez pas là ce jour-là sinon vous ne poseriez pas la question, encore aujourd’hui je pense fréquemment à cette matinée pas comme les autres. Alors oui bien sûr que je serai heureux de prendre en charge votre panthère, il vous suffit d’obtenir les autorisations d’exportations et pour le reste nous avons toutes les qualifications nécessaires pour nous en occuper.
- Et le fait de rester dans la région ?
- Nous y sommes déjà le trois-quarts de notre temps alors il nous suffira de chercher d’autres villes plus près d’ici, si vous pouviez de votre côté nous obtenir un droit d’installation semi-permanent sur Aix pour la période hivernale se serait parfait et nous ne vous demanderions rien de plus.
- Vous l’aurez !!


L’homme sursaute de surprise.

- C’est très difficile à obtenir vous savez ?


Michel amusé lui indique des yeux sa femme.

- Votre épouse lit l’avenir alors demandez-lui, pour le reste c’est comme si c’était fait. Maintenant dites-moi ce que va coûter tout ça à votre niveau, vous m’avez déjà parlé de l’achat d’une cage et puis je pense qu’il y aura la nourriture et les soins ?
- (L’homme) Avant de vous répondre j’aimerais juste savoir une chose, sera-t-il possible de la faire travailler et de la montrer au public ?
- Je n’y vois pas d’inconvénients au contraire puisqu’elle sera chez vous autant que vous puissiez en tirer quelque argent.
- (L’homme sourit) Alors le financement de la cage suffira ainsi que l’emplacement pour l’hivernage, quand arrive-t-elle ?
- Je ne saurai dire le jour exact mais assurément très vite, il y a des personnes sur place en Afrique qui s’occupent de son transfert.


L’homme tend la main à Michel pour sceller leur accord.

- Je vais préparer le contrat dans les termes que nous venons de discuter ensemble, le propriétaire de la panthère sera votre petit-fils je présume ? Il faudra qu’il suive une formation s’il veut pouvoir s’en occuper avec nous.
- Vous pourriez vous en charger ?
- Bien sûr ! Il faudra juste qu’il passe le temps nécessaire avec nous, disons une semaine ou deux minimums.
- Entendu, je lui en parlerai la prochaine fois qu’il redescendra chez nous, pour le chèque vous n’aurez qu’à m’indiquer la somme et je vous le remettrai à la signature du contrat. Rappelez-vous qu’il faut s’organiser au plus vite si nous voulons accueillir à temps votre nouveau pensionnaire, pour ma part j’espère avoir bouclé tout pour la fin de la semaine.
- (L’homme) Pour la cage ce n’est pas un souci, nous payerons un supplément de consigne au transporteur qui nous livrera l’animal le temps que je la reçoive.
-(Michel en se levant) Tout est parfait alors ?


La femme repositionne brusquement le dos de sa main sur ses yeux et entre une nouvelle fois en transe.

- Il faut faire très vite, je vois un grand malheur arriver autour du garçon.

Sa main retombe sur son corps et elle paraît soudainement à bout de force, sa tête part en avant et son mari n’a que le temps de la retenir pour ne pas qu’elle se fasse mal.

- (L’homme alarmé) Vous devez prendre très au sérieux les prédictions de mon épouse surtout quand elles sont aussi violentes.
- (Michel) Je vais engager toutes les dispositions nécessaires pour activer le transfert.
- (L’homme) J’espère que ça se fera à temps.






Florian 18 ans surdoué Ou Le don de guérir (livre 1) (suite 3) - laurentdu51100 - 18-08-2020

2eme ANNEE 1er semestre, 2ème partie : (14 / 100) (Deuxième Pont de Novembre) (Maxime / Julien)


- « Max » !! On part à quelle heure demain ??
- Dans la matinée !! Il n’y a pas le feu tu sais ? C’est à peine à trois heures de route et le stage débute à quatorze heures !
- C’est cool alors ? On a toute la soirée à nous tout seul.
- (Maxime en riant) Presque, tu oublies qu’on est invité à dîner chez tes parents.


Julien prend son homme par la taille et l’embrasse.

- Hum !! Faudra pas rentrer tard alors.

Il pousse alors Maxime en arrière, toujours enlacé à lui jusqu’à ce qu’il se retrouve le dos plaqué au mur et subisse les assauts de son fougueux compagnon qui lui couvre le visage de baisers enfiévrés en appuyant fermement son bas-ventre contre le sien pour bien lui faire sentir le « faudra pas rentrer tard ».

Maxime se laisse faire trop heureux d’être ainsi désiré par cet ange brun avec qui il partage depuis peu sa vie, son regard pétille d’adoration quand ses mains à son tour pétrissent la chair musclée de son corps si ardent.

Ils ont quasiment le même âge mais Maxime a toujours l’impression de s’être mis en couple avec un grand ado tellement Julien est toujours à cent à l’heure et s’éclate à chaque instant.

Maxime en repoussant doucement sa boule de nerfs :

- Si on allait faire un petit coucou à Thomas ? Normalement il doit être arrivé et demain nous ne sommes plus là ni l’un ni l’autre et après ça nous n’aurons certainement plus l’occasion de le voir avant Noël au minimum, qu’est-ce que tu en penses ?


Julien comme un jeune tout fou essaie de retourner dans les bras de Maxime qui l’en empêche en riant.

- Rh !! D’accord mais avant on se fait un câlin.

C’est donc une bonne grosse heure plus tard qu’ils se présentent chez les Viala à la plus grande joie de Thomas, agréablement surpris qu’ils aient pensé à lui et soient venu le voir.

Florian s’amuse à les taquiner car il s’aperçoit bien à les entendre qu’ils ont hâte d’être au lendemain pour s’éclater sur la piste, Julien ayant su faire parler Maxime depuis un moment déjà sur la destination « mystérieuse » de leur week-end prolongé.

Le temps passé entre amis s’écoule beaucoup trop vite et il est bientôt l’heure de se quitter, Thomas les regarde partir depuis le balcon en leur faisant de grands signes de la main.

Quand il revient dans le salon, il ne peut laisser échapper un mouvement de surprise en découvrant son ami prostré sur le canapé.

- « Flo » !! Qu’est ce qui se passe ?

L’angoisse de mort maintenant de plus en plus imminente que ressent Florian lui noue les tripes, la question de Thomas le ramène à la raison et il esquisse un pâle sourire ne voulant pas l’inquiéter outre mesure avec tout ça alors que lui-même n’arrive pas à en comprendre le sens, si sens il y a.

- Hein !! Mais rien, pourquoi ?
- Ecoute !! Ça fait déjà plusieurs fois que je te vois comme ça, déjà le week-end dernier à Aix. Ce n’est pas dans tes habitudes, dis-moi au moins à quoi tu penses ?

Je le fixe dans les yeux et comprends à la force de son regard qu’il ne se contentera pas d’un faux-fuyant de ma part.

Je lui fais signe de venir s’asseoir près de moi et une fois qu’il s’est installé, je viens me blottir contre lui afin qu’il me prenne et me serre fort dans ses bras.

- Tu te rappelles de notre conversation sur la vie et la mort ?
- Bien sûr mais j’aurais certainement préféré l’oublier, pourquoi ?
- Parce que je sens que ça se rapproche et que quelque chose va m’arriver.


Thomas le serre encore plus fort.

- Qu’est-ce que c’est encore que ses conneries !!! Depuis quand tu sais ce qu’il va ou pas t’arriver toi ?
- J’ai comme une boule d’angoisse à l’estomac et la nuit je fais des cauchemars.
- Quel genre de cauchemars ???


Je frissonne dans ses bras rien que d’y repenser.

- Je vois la mort Thomas, elle m’emporte loin de toi !
- Tu es sûr que c’est moi ?
- Qui veux-tu que ce soit d’autre ?
- Tu devrais en parler à Philippe, après tout c’est son métier et peut-être que tu n’interprètes pas les choses correctement. Tout le monde fait des cauchemars tu sais et ce n’est pas pour ça qu’ils se réalisent, heureusement d’ailleurs.

Ses paroles me réconfortent et je me dis que c’est lui qui a sans doute raison et que c’est encore ma sensiblerie qui me joue des tours.

Je lève légèrement ma tête pour l’embrasser doucement sous le menton, ma langue lui lape la gorge et je me pelotonne encore plus dans ses bras en continuant les bisous et les léchouilles jusqu’à ce qu’il comprenne mon envie et qu’il me prenne la tête dans ses mains pour la repousser doucement et me fixer dans les yeux.

- On dirait bien que mon petit chaton va beaucoup mieux et qu’il a envie de caresses ?
- Miaou !!!
- Je vois ! Je vois !

Il se lève en me gardant dans ses bras.

- Allons-nous occuper de ça dans un endroit plus tranquille, qu’est-ce que tu en penses ?

Je pose mes lèvres dans le creux de son cou et le lui mordille doucement, sa peau devient grumeleuse et un long frisson lui parcourt le corps.

Ses pas s’accélèrent jusqu’à le mener dans notre chambre, ses mains étant prises à me tenir dans ses bras c’est moi qui ferme la porte à clé en passant et nous nous retrouvons presque aussitôt enlacés sur le lit.

- (Thomas d’une voix rauque) Tu sais que je ne serai plus rien sans toi mon petit chat
- Alors ne me quitte plus, quand je suis avec toi toutes ses angoisses disparaissent comme par miracle.
- C’est parce qu’elles ne nous concernent pas voilà tout, embrasse-moi plutôt ! De t’avoir contre moi depuis tout à l’heure me donne envie de toi à un point que tu n’imagines même pas.
- Détrompe-toi mon grand, pour moi c’est pareil.

Soudain, la pièce devient silencieuse quand leurs lèvres se scellent et que leurs corps encore une fois fusionnent dans la magie de leur amour.


2eme ANNEE 1er semestre, 2ème partie : (15 / 100) (Paris/Afrique) (suite)


L’hélicoptère s’élève avec quatre personnes à bord, le pilote ainsi que Camille et Patrice mais aussi Akim qui a accepté ce baptême de l’air alors que son père tout courageux soit-il n’a pas accepté de s’en approcher à moins de cent mètres.

Malgré tout le jeune Massai n’est pas plus rassuré que ça et trouve refuge malgré sa fierté dans les bras de Camille qui est heureuse de tant de confiance de la part du jeune sauvage.

Le pilote est venu les prendre au dispensaire ce matin-là après plusieurs journées en paperasseries et quelques billets donnés en sous-main à quelques personnes influentes connues par le père Antoine.

Pour « Kinou » tout est réglé et la somme plus que coquette qu’a reçue le haut fonctionnaire aurait fait pâlir certaines personnes bien pensantes croyant au mirage de l’honnêteté des hommes au gouvernement de ces républiques bananières.

L’animal a donc quitté l’Afrique la veille au soir et ne devrait plus tarder à arriver à l’aéroport du Bourget où l’attendra le transporteur spécialement affrété pour l’emmener jusqu’au cirque qui pour l’occasion a monté son chapiteau en banlieue parisienne près du centre de Belle Épine.

Un vétérinaire accompagnant le transporteur ainsi qu’un membre des douanes pour viser les papiers et donner les derniers vaccins obligatoires avant la prise en charge par le nouveau propriétaire ou plutôt la personne désignée par celui-ci.

Propriétaire qui n’est autre que Michel ayant signé les documents au nom de son petit-fils Florian.

Il ne faut pas bien longtemps à l’hélico pour survoler la zone du crash de l’avion et Patrice lui indique la direction à suivre en lui recommandant de faire de larges cercles afin de ne pas risquer de manquer quoi que ce soit dans cette végétation luxuriante.

Akim avec sa vue perçante habituée à la région même si pour lui la perspective de hauteur lui était jusque-là inconnue, pousse une exclamation de surprise en pointant du doigt une longue ligne dénuder ressemblant à une large route au milieu de la jungle.

- Quelque chose mange la forêt !! Regardez là-bas !!

Patrice tape légèrement sur l’épaule du pilote pour lui faire prendre la direction indiquée par le petit garçon, ils constatent bientôt eux aussi l’énorme saignée dans la jungle qui s’étend sur des kilomètres de long et une bonne centaine de mètres de large.

Patrice et Camille sortent leurs jumelles-caméra et filment pour pouvoir y revenir plus tard toute la scène se dévoilant sous leurs yeux ébahis.

- (Patrice) Regarde au début de la ligne !! On dirait des machines qui abattent les arbres ?
- (Le pilote surpris) Mais ce n’est pas autorisé !! Je ne comprends pas ce qu’ils font ici ?
- (Camille) Du bizness tout simplement sans se préoccuper de détruire tout derrière eux.

Patrice s’adressant au pilote.

- Pouvez-vous vous rapprocher de ses engins et ensuite parcourir la ligne d’arrachage jusqu’à son début ?
- (Le pilote) Entendu mais nous garderons suffisamment de hauteur par prudence !!
- (Camille curieuse) Pourquoi donc ?
- (Le pilote) Vous croyez qu’ils vont se laisser survoler comme ça alors qu’ils sont manifestement en infraction ?
- (Patrice alarmé) Vous pensez qu’ils pourraient chercher à nous nuire ?
- (Le pilote) C’est une possibilité et je ne préfère pas tenter la chance, je vais déjà les signaler par radio aux autorités de surveillances même s’il y a de grandes chances qu’elles soient elles aussi dans le coup.
- (Patrice inquiet) Ce n’est pas dangereux ?
- (Le pilote) Je ne pense pas car il y aurait trop de risques pour eux si leur gouvernement ignore toute l’affaire, au mieux ils ouvriront une enquête et stopperont tout ça. Au pire ils feront traîner les choses et finiront par perdre le dossier.
(Patrice) Vous avez l’air bien au courant ?
(Le pilote) Ça fait quelques années déjà que je suis dans le coin alors j’en ai déjà vu des vertes et des pas mûres si vous saviez ?


Camille qui zoom sur l’énorme bulldozer pousse un cri de surprise.

- Non !!! Putain !! Plus rien ne m’étonnera après ça !!

Patrice observant son amie.

- Qu’est-ce que tu as vu ?


Camille en tendant le doigt vers le sigle inscrit en gros sur la carène de l’engin.

- Lis toi-même !!

Patrice pointe ses jumelles et fait une mise au point, il compte une bonne vingtaine d’hommes qui s’affairent à l’arrachage sauvage des arbres centenaires ; Il arrive ensuite et sursaute à son tour sur le logo de la compagnie qui œuvre sans vergogne faisant fi des accords internationaux en la matière.

- Putain les salops !!

En noir sur fond rouge il peut lire alors les cinq lettres qui lui ont amené à lui aussi cette exclamation d’indignation.

« DBIFC »


2eme ANNEE 1er semestre, 2ème partie : (16 / 100) (Deuxième Pont de Novembre) (Reims) (fin)


Leur train part à dix heures et comme ils se sont levés tôt, Thomas et Florian décident d’aller faire un petit coucou à ceux du CHU qui sont de permanence.

La vision du jeune couple arrivant main dans la main devant l’entrée des urgences fait comme à l’habitude son petit effet auprès du personnel qui leur sourit et vient les saluer.

René s’en rend compte et s’empresse également de venir les accueillir.

- Tiens !! Voilà le couple de l’année Hi ! Hi ! Pas facile de passer inaperçu hein ?
- (Je l’embrasse) C’est « Thom Thom » qui fait sa star que veux-tu ?
- (René amusé) Si tu le dis !! Au fait merci pour ton intervention d’hier !! Une certaine personne te doit une fière chandelle !! Tu lui as sans doute sauvé la vie, d’ailleurs puisque tu es là, il voudrait te remercier si tu as cinq minutes.
- Bien sûr !! Tu nous présentes ?

Ils partent tous les trois vers l’étage où il a sa chambre, Florian pendant tout le trajet serre des mains et reçoit incrédule tout un tas de félicitations dont il n’en comprend pas la raison mais qui fait sourire de manière ravie pour lui tous ceux et celles qui s’arrêtent pour lui donner.

- Qu’est-ce qu’ils ont tous ?
- (René) Ah oui c’est vrai ! Tu n’es pas encore au courant !
- Au courant de quoi ?
- Les hauts pontes ont examiné ton cas suite à un audit surprise, il ne faut pas demander s’il y a eu des fuites. Tout ce que je sais c’est que Gérôme et Dorian ont pris les choses en mains et qu’en conclusion tu as eu plusieurs années de validées, c’est noté au journal officiel de ce matin.
- Comment ça ?
- Tu demanderas à Robert, quand il est revenu de Paris il avait un sourire jusqu’aux oreilles en nous disant qu’à partir de maintenant tu n’avais plus à te cacher et que toi et ton équipe allaient intégrer officiellement un service de chirurgie.

Je m’arrête complètement décontenancé par la nouvelle.

- Ils m’ont validé combien d’années ?
- Quatre !
- Waouh !!! Mais alors ça voudrait dire que je suis maintenant en...


René trop heureux ne le laisse pas finir.

- Troisième année d’internat et qu’il ne te reste plus qu’à peine deux ans à faire pour obtenir tes diplômes.


Je suis suffoqué par ce qu’il m’annonce.

- Tu me la coupes là !!


Thomas qui a tout suivi :

- Hé !!! Faites pas les cons avec ça Hi ! Hi !

C’est en riant tous les trois qu’ils arrivent devant la porte de la chambre et après un coup bref sur celle-ci l’ouvrent et entrent à l’intérieur d’une chambre bien éclairé par les rayons du soleil.

Un homme est allongé sur le lit entouré par sa famille, une femme d’une quarantaine d’années pas déplaisante à regarder et deux grands ados.

Une jeune fille d’une vingtaine d’années et un garçon un peu plus jeune qu’elle mais qui ressemble beaucoup déjà à son père par une forte carrure et des cheveux d’un même brun foncé.

Tout le monde se regarde quelques secondes surpris pour cette famille de voir arriver ses jeunes inconnus accompagnés par le chirurgien qui a opéré le mari dans la soirée précédente.

Nous passerons sur l’effet qui n’est plus une surprise que font les deux arrivants sur les deux rejetons pour suivre les présentations du chirurgien au couple tourné vers lui le regard mangé par la curiosité.

René qui profite d’être là pour vérifier l’état du pansement et le dégonflement de la gorge de l’homme pour voir si tout va bien.

- Comment va monsieur le député ce matin ?
- Je vais bien merci docteur.


René capte le regard curieux de l’homme vers les deux garçons.

- Ah oui j’oubliais ! Que je vous présente le jeune homme qui s’est occupé de vous hier à la gare !

Il prend Florian par l’épaule en souriant.

- Voici Florian le jeune interne dont nous avons parlé ce matin et son ami Thomas.


Le député en se redressant avec un large sourire, s’exclame d’une voix presque inaudible suite à l’intervention chirurgicale.

- Je ne sais comment te remercier mon garçon, d’après ce que j’ai cru comprendre si je suis en vie aujourd’hui c’est grâce à toi.


Intimidé par qui il est :

- Je n’ai fait que porter secours à une personne en danger monsieur.
- Émile ! Tu peux m’appeler par mon prénom ! C’est vrai que tu parais bien jeune

Il prend le journal sur la table de chevet.

- Je suis heureux pour toi car depuis ce matin il n’est que ce sujet de conversation dans les couloirs et j’ai eu droit aux explications de la part d’une infirmière charmante qui en pleurait d’émotion.
- Merci monsieur !
- Emile si tu veux bien ! Ne soit pas intimidé avec moi.

Thomas pouffe de rire, Florian intimidé ? Il ne s’attend sûrement pas à ce qui va suivre pense-t-il.

Tout le monde se tourne vers lui cherchant à comprendre le pourquoi de ce rire, Thomas reprend alors vaille que vaille son sérieux non sans remarquer les sourires amicaux des enfants d’Émile posés sur lui.

- Excusez-moi !
- (Émile curieux) Puis-je savoir ce que j’ai dit de si comique ?

Thomas lui fait alors son merveilleux sourire comme à chaque fois qu’il s’apprête à parler à quelqu’un de son ami.

Celui-ci n’échappe pas à la famille tout entière qui consciemment ou inconsciemment le trouve trop craquant.

- C’est de penser à « Flo » comme à un garçon timide Hi ! Hi ! On voit que vous ne le connaissez pas Hi ! Hi !


René sourit lui aussi.

- Bon ! Nous allons vous laisser en famille ! Florian ? N’oublie pas que tu as un train à prendre.
- Oups !! C’est vrai !!

Un grand sourire accompagne ses paroles, il prend Thomas par la main et l’entraîne vers la sortie.

Arrivé à la porte, il se retourne et fait un gros clin d’œil au député.

- À plus « Mimile », au plaisir de se revoir un de ces quatre.

Leur sortie est ponctuée de plusieurs éclats de rire, ceux de la femme et des enfants devant la tête ahurie que vient de faire leur mari et père suite à cet au revoir peu orthodoxe.



Florian 18 ans surdoué Ou Le don de guérir (livre 1) (suite 3) - laurentdu51100 - 18-08-2020

2eme ANNEE 1er semestre, 2ème partie : (17 / 100) (Deuxième Pont de Novembre) (Paris)


Gare de l’Est quand ils arrivent, plusieurs cris leur font tourner la tête et c’est avec un énorme plaisir qu’ils voient leurs trois amis courir vers eux en hurlant de joie.

L’accolade en pleine gare leur vaut de nombreux regards de la part des gens autour d’eux, surpris d’autant de bruits faits par aussi peu de personnes.

Vue l’heure, ils décident de se faire un bon restau et prennent un taxi qui accepte de prendre cinq personnes moyennant un supplément.

Arrivés devant le forum des halles, ils en descendent et Yuan tend sa carte d’abonnement au chauffeur qui enregistre le paiement et repart quelques secondes plus tard.

Thomas qui regarde admiratif autour de lui.

- Ça a l’air bien comme quartier ?


Chan qui connaît bien et pour cause.

- Oui mais ça dépend des rues aussi.
- (Thomas curieux) Ah bon !!


Chan en lui montrant de la main.

- Ce coin-là est assez réputé « Bobo » alors que par là c’est plutôt la route du sexe, tu n’as jamais entendu parler du gaie Paris.
- Si bien sûr mais je ne savais pas où c’était.
- (Chan moqueur) Eh bien comme ça, c’est fait, suivez-moi ! Je connais un bon restau, vous m’en direz des nouvelles.

Pendant le court trajet à pieds, Chan explique à ses amis la réputation des lieux ainsi que le nom des rues ou les sex-shops et autres peep-show sont tellement l’un près de l’autre que quasiment aucune autre boutique n’y a pignon sur rue à part quelques bars spécialisés dans la prostitution et les rencontres par genre.

Il explique aussi comment fonctionnent le proxénétisme et les différentes composantes qu’on peut y trouver suivant dans quelle rue on se trouve.

Les trois garçons l’écoutent avec une moue dégoûtée, ils ne leur viendraient pas à l’idée de fréquenter ce genre d’endroits et sont surpris que leur copain en sache autant.

- (Yuan) Tu m’as l’air de bien connaître tous ses endroits ?
- (Chan en palissant) Hélas oui ! C’est là où j’ai plongé dans la drogue alors pour connaître, je connais.


Une question me brûle les lèvres :

- Tu t’es déjà tapé des putes ?
- (Chan sincère) Non ! J’avoue avoir été tenté plusieurs fois mais non, jamais. Pourtant il y en a qui sont super-bien gaulés et aussi bien des mecs que des filles.
- (Yuan dégoûté) Pouah !! Comment peut-on en arriver là ? Je te demande un peu.
- (Chan) Tout le monde n’est pas né avec une cuillère en argent dans la bouche comme nous, tu sais ?
- (Thomas en frémissant) Brreee !! Bonjour les maladies.
- (Chan) Sûr !! Bon ! Nous sommes arrivés les gars, vous m’en direz des nouvelles.

Le restaurant nommé « les trois cochons » paraît en effet assez select et les prix affichés sur la carte sont loin de les détromper.

- (Thomas) Oulah !! C’est bien trop cher pour moi, rien que le prix d’une entrée suffirait à nous nourrir tous les quatre ailleurs.
- (Chan) T’inquiète « Thom » ! C’est moi qui invite.
- (Thomas gêné) Oui mais quand même !


Yuan regarde le grand blond avec un regard pétillant d’amitié.

- Tu sais Thomas, ce n’est pas dans la tombe qu’on mettra notre pognon alors autant en profiter maintenant.


Je prends mon ami par la main et l’entraîne à l’intérieur.

- Faudra bien que tu t’y habitues, n’oublie pas que tu es le futur PDG d’une multinationale. Allons voir si c’est aussi bon que c’est cher, j’espère juste qu’il y aura une ambiance sympa.


Chan attrape Dante par la main car le jeune homme à l’instar de Thomas reste figé devant les prix qui lui semblent exorbitants pour son salaire de libraire.

- Et toi c’est pareil même si tu n’es pas encore un futur chef d’entreprise n’oublie pas que nous sommes ensemble et que tout ce qui est à moi est aussi à toi. Et puis au diable l’argent, il est fait pour ça après tout.

Nous ne disons plus rien mais comprenons que nos deux amis n’ont pas été éduqués comme nous l’avons été à vivre comme tout un chacun et que pour eux les réserves que nous émettons leur semblent pour le moins incompréhensibles.

Le serveur qui nous accueille nous détaille de la tête aux pieds et ne serait-ce notre physique qui apparemment lui inspire confiance voire plus, il est certain qu’il nous aurait certainement priés de sortir ce que d’ailleurs son patron qui s’avance rapidement vers nous est prêt à faire en nous faisant remarquer poliment malgré tout et avec tact que son établissement n’était certainement pas pour la bourse de jeunes étudiants comme nous.

C’est quand Chan sort de son portefeuille sa carte gold et qu’il lui demande si ce sera suffisant que l’homme change du tout au tout et prie son chef de rang de nous mener jusqu’à notre table.

Je suis le garçon légèrement énervé.

- Il se prend pour qui ton taulier ?


Le serveur avec un petit sourire en coin me répond à voix basse.

- Ton copain lui a coupé la chique avec sa carte gold, désolé pour l’accueil mais ce n’était pas comme ça du temps de l’ancien proprio.

D’une voix plus forte :

- Cette table vous convient ? C’est la plus tranquille, c’est moi qui m’occuperais de vous si vous voulez.


Thomas se plante devant lui et lui adresse le sourire qui tue, il s’amuse de la rougeur quasiment instantanée que prennent les joues du jeune homme.

- Ah oui !! Et de quelle façon ?

Nous restons tous les trois comme deux ronds de flans car il ne nous avait jamais habitués à autant d’effronteries, il s’en rend compte avec amusement et s’assoit tranquillement sans laisser au garçon rester figer le temps de se remettre de cette question pour le moins ambiguë.

Nous attendons qu’il reparte chercher les cartes, le visage rouge comme une tomate pour nous asseoir à notre tour et nous moquer de Thomas et de sa dernière répartie.


2eme ANNEE 1er semestre, 2ème partie : (18 / 100) (Le stage de conduite sur circuit)


Maxime et Julien arrivent dans le centre de formation à la conduite sportive et se présentent à l’accueil, l’hôtesse qui les reçoit après s’être enquise de leurs pièces d’identité, leur fait signer différents formulaires et assurances puis les dirige vers les chambres qui leur sont réservées pour les deux nuits qu’ils vont passer au centre.

- (L’hôtesse) Voilà messieurs, je vous souhaite un bon séjour parmi nous, n’oubliez pas votre premier cours théorique qui débute à quatorze heures. Rendez-vous au rez-de-chaussée près de l’entrée principale, un moniteur vous prendra en charge.
- (Maxime) Merci beaucoup pour votre accueil mademoiselle.

La jeune fille sourit aux deux garçons qu’elle trouve très à son goût, une fois seul dans le couloir Maxime et Julien se regardent chacun devant une porte de chambre.

- (Julien amusé) On prend laquelle ?


Maxime avec un grand sourire.

- Chacun la nôtre sinon ça semblera louche, rien ne nous empêchera de nous retrouver la nuit.
- Pourquoi tu as pris deux chambres ? Tu as honte d’être avec moi ou quoi ?
- Mais non banane !! Juste que c’était comme ça dans le forfait !!
- Alors pourquoi tu n’en rends pas une ?
- (Maxime en soupirant) Parce qu’ici c’est un monde de macho et que je ne sais pas trop comment ils réagiraient en nous sachant en couple. Suffit de montrer que nous les occupons toutes les deux mais rien n’empêche qu’on dorme ensemble.
- (Julien pas convaincu) Ouaih !! Bon si tu le dis !
- Allez ! Va poser tes affaires dans ta chambre, on a juste le temps d’aller casser une croûte avant que ça commence.

Aussitôt dit, aussitôt fait. Après un sandwich avalé vite fait sur le pouce, ils retrouvent un groupe de personnes dans l’entrée qui apparemment participent eux aussi au stage.

Un gars souriant en tenue de compétition arrive quelques minutes plus tard et leur demande de le suivre jusque dans une pièce assez grande remplie de fauteuils qui font face à un mur visiblement destiné à la vidéo projection.

Une fois tous installés, il note les présents sur sa feuille de route et leur présente ensuite le planning des deux jours et demi qu’ils vont passer tous ensemble. Les matinées étant destinées à la théorie ainsi qu’à la mécanique et les après-midi aux leçons de conduite et aux compétitions sur piste.

La bonne humeur est de mise car bien sûr tous sont en vacances et venus là pour s’éclater ensemble, aussi les deux premières heures passent-elles sans qu’ils s’en rendent vraiment compte tellement leur instructeur a la passion de son métier et sait la transmettre à ses élèves.

En milieu d’après-midi, il leur demande de le suivre pour leur montrer les engins qu’ils vont piloter pendant le stage.

Les Porsche alignées sur le parking allument les regards de convoitises des jeunes hommes et femmes qui frétillent à l’idée d’en être bientôt au volant.

Maxime en a les yeux qui brillent tellement la vue de ses magnifiques voitures le transporte dans ses rêves les plus fous. Lui qui ne rate jamais les courses de Formule 1 quand ils passent les grands prix à la télé, se dit que ça va bientôt être son tour de ressentir les sensations sublimes de la vitesse.

Julien est un petit peu moins enthousiaste car lui qui est d’un naturel prudent, craint un peu de ne pas pouvoir maîtriser suffisamment ses engins et de terminer bon dernier derrière toute cette troupe d’aficionados qu’il entend vanter les centaines de chevaux enfermés sous le capot des bolides garés devant leurs yeux.

Ils ont droit malgré tout chacun à un tour de piste avant que la liberté leur soit rendue et que le rendez-vous pour le lendemain matin tôt soit pris.

La soirée entièrement libre passe à lier des amitiés autour de la passion automobile qui les réunit tous ensemble en ce lieu réputé et connu partout en France pour ses courses fabuleuses.

Le repas du soir est l’occasion pour eux de fêter leur début de stage, un chahut bonne enfant couronne la soirée jusqu’à ce qu’il soit l’heure de regagner les chambres afin d’être frais et dispos pour le lendemain matin.

Julien arrivé devant la porte de sa chambre s’adresse à son compagnon.

- Dites-moi jeune homme ? Seriez-vous partant pour venir prendre un dernier verre ?


Maxime amusé mais aussi excité de la bouille que fait son copain en lui demandant ça.

- Avec plaisir mon garçon ! Juste le temps de prendre une petite douche et de me changer et j’arrive.


Julien en riant car il a bien remarqué lui aussi le regard brûlant de désir de son ami.

- Bonne idée Hi ! Hi ! Ça va éteindre l’incendie que je vois dans tes yeux Hi ! Hi !
- Attends mon gaillard ! Tu vas voir l’incendie ce qu’il te réserve.
- Hum !! N’oublie pas que demain nous devons être en forme.
- Fallait pas me chercher ! Je te rejoins dans un petit quart d’heure alors profites-en pour te faire tout beau toi aussi.


Julien en rentrant dans sa chambre.

- Je ne sais pas ce qu’il te faut de plus Hi ! Hi ! Je suis déjà tout beau de nature Hi ! Hi !


2eme ANNEE 1er semestre, 2ème partie : (19 / 100) (Le stage de conduite sur circuit) (suite)


Il referme la porte derrière lui en souriant, ces quelques phrases échangées et le fait de faire chambre à part l’émoustille fortement et une énorme envie de sexe lui redresse soudainement le membre qui se retrouve vite à l’étroit dans son pantalon.

Le passage sous la douche se fait à la vitesse supersonique et c’est allongé lascivement sur le lit qu’il attend que son homme entre pour venir le combler de la meilleure des façons qui soient.

Maxime sort de sa chambre peu après, une simple serviette de bain enroulée sur ses hanches avec le devant qui pointe de façon subjective et tenant ses affaires de rechange pour le lendemain sous le bras, il entre dans la chambre de Julien et s’arrête un instant subjugué par la vision qu’il a de ce magnifique garçon alangui sur le lit les fesses offertes à son regard.

Il entre et referme derrière lui en prenant soin de verrouiller la porte, il détache la serviette qui tombe à même le sol et vient recouvrir de son corps frémissant celui de son compagnon qui frissonne de bien-être au contact de sa peau.

Julien remue doucement les fesses pour bien faire rouler dans son sillon le sexe en érection de Maxime qui le laisse faire sans bouger, appréciant au plus haut point ses petits mouvements excitants sur sa queue.

Ses lèvres couvrent la nuque et le cou de son ami de baisers enflammés qui amènent très vite de celui-ci les petits râles rauques montrant combien il les apprécie.

Maxime sent bien qu’il ne tiendra pas bien longtemps s’il se laisse caresser de cette façon, il décide alors de changer de position et faisant se retourner Julien, il se place tête bêche au-dessus de lui et sa bouche avale avec gourmandise le sexe palpitant qui ne demande pas mieux.

La réciprocité étant de toute évidence le but recherché, ils se retrouvent très vite dans un ensemble parfait à s’octroyer cette caresse buccale qu’ils apprécient tout autant l’un que l’autre.

Julien profite qu’il a les mains libres pour malaxer doucement les couilles pendantes qu’il a sous les yeux et d’investir de l’autre main le sillon ombré de poils brun jusqu’à y titiller l’anus encore humide de la douche et qui palpite d’envie qu’il aille beaucoup plus loin dans sa caresse.

De son côté Maxime relève à son tour les cuisses de son ami et sa langue parcourt lentement la hampe bandante pour venir lécher les bourses et à son tour après avoir pris un temps infini à y tenter de pénétrer la corolle sombre à l’odeur enivrante.

Julien est pris de court, les caresses lancinantes venant de la bouche de Maxime l’amène très vite à perdre le contrôle de son corps et de son sexe jaillit sa semence en jets brefs accompagnés des soubresauts de son corps pris par l’orgasme qui l’a surpris tel un gamin à ses premiers émois.

Maxime est plutôt fier de son petit effet sur son compagnon, sentant bien qu’il n’est pas loin également de faire comme lui tellement l’excitation de voir jouir Julien est forte, il se redresse et se repositionne face à face avec lui en lui soulevant les cuisses et en le pénétrant avec douceur jusqu’à être entièrement dans son corps.

Il laisse un temps d’attente suffisant pour que cette gaine soyeuse l’accepte sans douleur et commence à le saillir crescendo jusqu’à ce que son ami reparte dans des sensations encore plus fortes de plaisirs sous ses coups virils et répétés.

Julien geint maintenant en continu sous les sensations intenses qui déferlent dans son corps, ce qui rend son compagnon encore plus excité et accélère la puissance de ses va et vient jusqu’à ce que lui aussi reconnaisse la montée ravageuse de l’orgasme et qu’il s’épanche bruyamment au plus profond de l’intimité de son ami en le remplissant de sa sève brûlante.

Cette fois-ci les deux garçons restent amorphes et vidés de toute énergie, il leur faut un certain temps avant que Maxime se décide à bouger et que son sexe encore en pleine gloire ressorte doucement en laissant un grand vide dans les intestins de Julien qui en grogne de mécontentement.

- Rrr !! Pourquoi tu te retires déjà ? J’étais si bien comme ça.

Maxime sourit et lui vole un baiser avant de se relever pour récupérer la serviette éponge traînant au sol devant la porte afin de venir essuyer la poitrine de son compagnon couverte de son sperme.

- Moi aussi mais il faut qu’on dorme maintenant sinon demain on ne va pas pouvoir se lever.

Julien le fixe tendrement en tapotant le lit près de lui.

- Viens te coucher alors et serre moi fort dans tes bras que je fasse de beaux rêves.

Maxime sourit tendrement, il éteint la lumière et vient comme demandé se serrer tout contre son homme qui tourne la tête pour un dernier bisou et se blottit tout contre lui pour s’endormir presque immédiatement.

Il entend malgré tout la petite phrase de Maxime qui lui va droit au cœur et le fait frissonner.

- Dors mon cœur, je t’aime.




Florian 18 ans surdoué Ou Le don de guérir (livre 1) (suite 3) - laurentdu51100 - 18-08-2020


2eme ANNEE 1er semestre, 2ème partie : (20 / 100) (Paris/Afrique) (suite)


Patrice et Camille arrivent à l’aéroport international peu après midi heure française, depuis la découverte qu’ils ont fait sur la « DBIFC » tout s’est accéléré pour eux.

Maurice après les avoir entendus au téléphone leur a donné l’ordre de rentrer immédiatement avec toutes les vidéos prises aussi bien de la clairière que de l’avancée vers celle-ci des employés de la société forestière qui inexorablement défrichent chaque jour des centaines de mètre carré de jungle dans le seul but de s’enrichir aux dépens des lois.

Ils montent dans l’avion non sans avoir une petite pensée émue pour « Kinou » qui doit se sentir abandonner depuis que lui aussi a pris l’avion de fret pour Paris enfermé dans une cage.

***/***

Le semi-remorque arrive en vue du cirque dont l’immense chapiteau est visible de très loin, le passager près du conducteur raccroche à l’instant son téléphone et se tourne vers le chauffeur.

- Ils nous attendent ! Prends la deuxième sortie et c’est tout droit, ne soit pas si nerveux.
- Ouaih ! Je serai rassuré quand notre colis sera livré et pas avant.
- Le véto a dit qu’il ne se réveillera pas avant encore deux bonnes heures alors relax.
- T’en as de bonnes toi ! Tu as vu la bête ? Brrr ! J’en ai froid dans le dos rien que d’y penser.
- Il est tout jeune encore et il n’a pas l’air si méchant que ça, une fois adulte je ne dis pas mais là tu abuses un peu quand même.
- Je ne peux pas sacquer ces bestiaux-là, je n’y peux rien c’est physique.
- Ralenti !! Nous sommes arrivés !! Dirige-toi vers le gars qui nous fait signe là-bas et va doucement.
- Oh !! Prends le volant si tu es si malin !!

Il stoppe devant l’homme et ouvre sa vitre.

- Bonjour ! Je vous amène le colis, j’espère que vous avez prévu pour le déchargement de la cage ?


Tony le directeur du cirque remarque tout de suite le stress du chauffeur.

- Oui ne vous inquiétez pas pour ça, avancez jusque devant le porteur là-bas et débâcher votre semi nous nous occupons du reste.

Tony fait signe à un de ses employés qui arrive avec un manitou et en deux temps trois mouvements rodés par l’habitude, la cage est transférée sur le porteur près de celle des deux énormes tigres qui observent nerveusement toute cette agitation autour d’eux.

Une fois les papiers en mains et signé le bordereau de livraison, la semi-remorque fait une manœuvre et s’éloigne du cirque avec à son bord un homme heureux de quitter cet endroit sous le regard moqueur de son passager.

Pedro et Miranda le couple de dresseur s’approchent alors de la cage et regardent d’un œil appréciateur l’animal endormi au pelage d’un noir luisant de bonne santé.

- (Pedro) Magnifique !!
- (Miranda) Le mot est faible chéri, ce mâle une fois adulte sera d’une carrure exceptionnelle, regarde ses pattes elles sont énormes.
- (Tony) Eh bien ! Ils ne vous restent plus qu’à commencer sa prise en mains, je vous donne jusqu’à cet été pour qu’il entre en piste, n’oubliez pas qui est son propriétaire et essayez de ne pas trop vous y attacher. Il devra juste apprendre à vous obéir et à vous respecter, mais c’est à son maître qu’il devra s’attacher réellement.

***/***

Kinou revient à lui en milieu d’après-midi comme prévu, au début il est désorienté et commence à tourner en rond dans sa cage peu habitué à être enfermé.

Son regard capte les deux pensionnaires de la cage près de la sienne et un court feulement s’échappe de sa gorge qui les font se diriger lentement vers lui.

Pedro est posté derrière une roulotte et surveille tout ça d’un œil surpris, habituellement les rapports entre les deux races ne se passent pas avec autant de calme et les petits feulements qu’ils échangent lui semblent bizarrement amicaux.

Il observe encore un moment les attitudes calmes des trois félins et décide de s’en approcher pour vérifier l’accueil qui lui sera fait par la jeune panthère car le premier contact il le sait bien donnera le tempo de la relation qu’il pourra se permettre d’avoir avec lui.

« Kinou » voit l’homme approcher et ressent le calme de ses congénères à sa venue, l’intelligence exceptionnelle de l’animal lui fait tout de suite comprendre que celui qui approche ne lui veut aucun mal, aussi s’avance-t-il jusqu’à tout contre les barreaux et le fixe-t-il de ses yeux perçant sans montrer l’ombre d’une animosité envers lui.

Pedro comprend aussitôt qu’il a affaire à un jeune animal habitué au contact avec l’homme, il sourit en s’approchant doucement et lui parle avec douceur.

- Eh bien mon beau ! Bienvenu parmi nous, tu m’as tout l’air d’un bon gros matou.


Kinou grogne doucement.

- Rrrr !!!


2eme ANNEE 1er semestre, 2ème partie : (21 / 100) (Deuxième Pont de Novembre) (Paris) (suite)


Le repas, il leur a fallu le reconnaître était à la hauteur de leurs exigences et quand ils sortent de l’établissement c’est avec un grand sourire aux lèvres.

Le jeune serveur les regarde s’éloigner en tenant toujours dans sa main le billet que lui a glissé Yuan et qui est un des plus gros pourboires qu’il ait jamais eu depuis qu’il travaille ici.

- (Thomas) On fait quoi maintenant ?
- (Chan) Profitez du guide si vous avez envie d’aller quelque part, je connais bien Paris depuis le temps et s’il y a un endroit qui vous branche nous avons tout l’après-midi pour aller y faire un tour.
- (Yuan) Bonne idée, « Thom » ? Il y a un endroit qui te ferait plaisir à visiter ?
- Bah ! Je n’en sais trop rien en fait, et toi « Flo » ?
- Moi vous savez du moment qu’on est ensemble c’est le principal, on a qu’à y aller au hasard. Et toi Dante tu aimerais aller où ?
- J’aime bien ton idée « Flo » et puis c’est vrai que depuis que je vous connais, je me sens bien quand on est tous ensemble et ça me suffit.


Chan les regarde et sourit.

- Faisons du lèche-vitrines alors ! Il y a un moment que je n’ai pas acheté de fringues, si ça vous dit on va aux Puces à Saint Ouen vous verrez c’est cool et il y a de bonnes affaires à faire.

Le reste de l’après-midi passe donc en shopping. Chacun trouvant quelque chose qui lui plaît, ce sont les bras chargés de paquets qu’ils reprennent le chemin de l’appartement.

Chan et Dante discutent encore un moment avec eux puis les quittent en leur donnant rendez-vous pour le début de soirée qu’ils vont passer ensemble.

Le jeune libraire les ayant invités à dîner chez eux voulant à tout prix leur faire déguster sa cuisine, ils décident qu’ensuite ils iront se faire un ciné et qu’ils resteront pour terminer la soirée et passer la nuit dans l’appart de Chan et Dante.

Une fois seuls les trois garçons s’installent au salon et discutent à bâtons rompus de tout ce qu’ils leur passent par la tête, ils rient souvent et l’heure s’avançant décident d’aller chacun leur tour prendre une douche et se préparer pour rejoindre leurs amis.

C’est Yuan qui entre le premier dans la salle de bains, il se déshabille et se glisse sous l’eau chaude qui aussitôt lui fait du bien et le détend.

Il n’entend pas la porte s’ouvrir et ses deux amis entrer à pas de loup, une fois les boxers et les tee-shirts enlevés, Florian et Thomas le même sourire aux lèvres ouvrent en grand la porte vitrée de la douche et entrent à leurs tours amusés par le petit cri de surprise que pousse leur ami.

Ils le poussent contre la faïence et le chatouillent en riant aux éclats. Yuan se tortille mort de rire et essaye de leur échapper en vain car il est bien coincé par ses deux amis qui bloquent la sortie.

- Hi ! Hi ! Arrêtez les gars !! Hi ! Hi ! Qu’est-ce qui vous prend vous êtes fous !

Quand ils arrêtent, Yuan est rouge d’avoir trop ri et reprend sa respiration en les regardant les yeux pétillant de joie.

Il remarque leurs petits sourires en coin et sent d’un coup son cœur s’accélérer en comprenant qu’ils n’en ont pas fini avec lui mais que cette fois-ci ce n’est pas de chatouilles dont ils vont le gratifier.

Thomas lui emprisonne d’une main son bras gauche au-dessus de sa tête pendant que Florian en fait autant avec son bras droit.

Leurs mains libres lui caressent la poitrine et il croit suffoquer sous l’extrême choc émotionnel qui lui monte au cerveau, les lèvres de ses amis s’appliquent alors chacune dans le creux de son cou et viennent rapidement lui mordiller les lobes d’oreilles le rendant encore plus tremblant sous ses attouchements aussi intimes que sensuels.

Thomas et Florian contemplent le jeune asiatique qu’ils maintiennent fermement, mais sûrement pas contre sa volonté contre la cloison de la douche.

Ses grands yeux noirs en amande posés sur eux et sa chevelure corbeau lui mangeant le visage le rendent d’une beauté qui submerge les deux garçons, son corps fin pressé contre le leur fait cogner leurs cœurs dans leurs poitrines et l’envie de partager leur amour avec ce jeune asiatique magnifique devient si fort que leurs corps en tremblent.

Yuan voit parfaitement sur leur visage et dans leurs yeux que ce qu’ils éprouvent pour lui est beaucoup plus fort qu’une simple envie de sexe partagé.

Sa poitrine lui fait mal sous les coups de son cœur qui tape dedans comme un marteau sur une enclume et le feu qui bouillonne en lui prouve à quel point lui aussi les aime.

Les mains qui lui maintenaient les siennes au-dessus de sa tête le libèrent et descendent le long de son dos jusqu’à lui enserrer les flancs avec douceur.

Les deux autres mains libres de ses amis en viennent à s’enlacer également autour de leurs reins et les trois corps se pressent les uns contre les autres sous le jet chaud de la douche.

Les lèvres se scellent et les sexes se tendent et se pressent contre les corps chauds et bouillonnant de désirs.

Les respirations se font haletantes et ils communient en parfaite osmose, partageant leurs tendresses équitablement entre chacun d’eux et profitant de ce moment hors du temps qui les transporte aux portes de la félicité sans que pour cela le sexe soit présent mais simplement liés par un puissant sentiment de sensualité partagé.


2eme ANNEE 1er semestre, 2ème partie : (22 / 100) (Le stage de conduite sur circuit) (fin)


Maxime est le premier à ouvrir les yeux ce matin-là, il s’étire comme un fauve et son regard accroche le corps toujours endormi de Julien.

La vue de ce garçon qui partage sa vie lui amène un grand sourire et son visage s’épanouit comme à chaque fois, il se dit pour la millième fois au moins qu’il a vraiment eu de la chance de l’avoir rencontré.

La tentation est très forte de le réveiller par des caresses, voire même d’autres façons les plus coquines les unes que les autres.

Seulement il est conscient que s’il commence à s’exciter à cette heure, ils n’arriveront jamais à temps au premier cours de la matinée aussi se contente-t-il à le secouer doucement jusqu’à ce qu’il ouvre les yeux et s’étire à son tour.

- (Julien) C’est déjà l’heure ?
- (Maxime l’embrasse rapidement) Oui allez debout !!
- Hum !! Je veux un autre bisou avant.
- (Maxime sourit) Tout à l’heure quand tu seras habillé, sinon je sais comment ça va finir et nous n’avons pas le temps.

Julien fait mine de bouder en faisant glisser la couette et se montrer nu sous les yeux qui s’allument de désirs de son compagnon à la vue de ce corps tout lascif, chaud et désirable.

- Juste un et je me lève, s’teu plaît.

Maxime soupire et se sachant vaincu d’avance pose ses lèvres sur celles de son homme, celui-ci en profite pour l’attirer sur lui et le contact de son corps fait frémir d’envie Maxime qui n’a qu’un désir, celui de se frotter contre cette peau si douce aux muscles durs.

Il arrive avec un énorme effort de volonté à ne pas céder à la tentation et se lève puis se dirige sans se retourner vers la douche dans laquelle il rentre sans attendre que l’eau soit à température histoire de se rafraîchir les idées et surtout faire baisser sa "tension".

Julien fait la grimace car il aurait bien aimé un gros câlin du matin comme ceux qu’ils se donnent quand ils sont comme aujourd’hui en vacances.

Il ne rate rien malgré tout de la plastique musclée et de la belle paire de fesse qu’il mate sans vergogne la salive à la bouche d’aller y mettre une main coquine pour les malaxer à loisir.

Maxime sort de la douche en s’essuyant les cheveux et soupire en constatant que Julien n’a pas bougé d’un poil et le regarde avec les yeux brillants.

- Allez « Ju » s’il te plaît ! Bouge un peu, je te promets que ce soir tu pourras faire tout ce que tu veux.
- Miam ! Promis ?
- Promis, allez bouge !!

Ils n’ont que le temps de prendre un café et manger une tartine que déjà tous les stagiaires quittent la salle de repas pour rejoindre le moniteur pour le cours théorique qui durera jusqu’à dix heures trente.

Ensuite pendant le reste de la matinée, ils apprennent l’entretien des moteurs et assistent à la révision d’un des bolides du parc.

Julien trouve ça plutôt instructif et s’intéresse aux explications alors qu’il voit bien que les autres trépignent sur place en regardant leurs montres, assurément ils ont hâte d’être à cet après-midi et de prendre le volant de ses engins de rêve.

Un repas de midi équilibré suivit d’une petite heure de temps libre qu’ils passent tous ensemble à discuter de leurs futures performances qu’ils entendent bien montrer à tous pendant la course promise en fin de journée.

Les trois premières heures passent à l’apprentissage de la conduite tantôt comme passager et tantôt comme pilote.

Quand les moniteurs jugent qu’ils ont suffisamment en mains les bolides, ils forment les équipes et leur donnent les règles pour la course à venir.

Maxime prend le volant et Julien monte comme passager, ils changeront à mi-course qui comprendra pour chacun une dizaine de tours de cette piste qui fait environ cinq kilomètres avec une ligne droite de deux kilomètres où ils vont pouvoir faire hurler les chevaux et mettre la gomme.

Les dix autos partent sur les chapeaux de roues et l’adrénaline augmente à la même vitesse dans les habitacles, les premiers tours sont malgré tout un peu timides surtout à l’approche des virages.

Ensuite une fois l’assurance au rendez-vous, c’est le pied au plancher que la Porsche entame la ligne droite et monte à presque trois cent à l’heure.

Julien n’en mène pas large et se cramponne à la poignée au-dessus de la porte, Maxime pousse des youpiiii !!! Et prend les virages de plus en plus vite.

Un autre bolide le double et accélère à la sortie du virage aussitôt imité par Maxime vexé de s’être fait dépasser, il remonte dans les tours et surprend l’autre pilote en le collant sur la gauche.

Celui-ci surpris de voir l’autre véhicule aussi près du sien à plus de deux cent cinquante kilomètres heures, fait une embardée et vient heurter la roue avant de la Porsche que conduit Maxime.

Un énorme bruit de ferraille monte aux oreilles de Julien qui voit tournoyer le ciel autour de lui et il entend le cri de terreur s’échappant de la gorge de son compagnon.

Sa dernière vision horrifiée va pour le mur qu’il voit arriver sur eux et il ressent l’énorme choc quand la voiture vient le percuter de plein fouet avant qu’il ne perde connaissance.





Florian 18 ans surdoué Ou Le don de guérir (livre 1) (suite 3) - laurentdu51100 - 18-08-2020

2eme ANNEE 1er semestre, 2ème partie : (23 / 100) (Aix en Provence)


Pendant ce temps-là.

La conversation plutôt animée se poursuit depuis plus d’une heure et la colère de Michel ne baisse pas d’un iota depuis qu’il a appris les agissements de l’entreprise.

Philippe, Maurice, Maryse, Patrice et Camille. Les parisiens sont arrivés en début d’après-midi et depuis montrent et font découvrir les agissements filmés de la « DBIFC ».

Michel se lève et prend le téléphone d’un geste rageur, il compose un numéro et attend impatiemment que son interlocuteur réponde à l’autre bout.

Quand enfin il a Franck à l’appareil, il ne lui laisse pas le temps des politesses d’usage et le convoque séance tenante en lui précisant toutefois que c’est dans son intérêt de ne pas le faire attendre.

Il revient ensuite vers ses invités et regarde une nouvelle fois les images prises par les deux policiers, il sourit néanmoins devant les scènes où « Kinou » câline le père Antoine ou joue avec le jeune Akim.

La vue d’Okoumé lui fait également un certain effet et il l’observe avec intérêt.

Déjà parce qu’il met enfin un visage sur l’homme qui a sauvé son petit-fils mais aussi sur l'impression de force sauvage que son aspect physique et ses tatouages donnent au vieil homme.

- Je ne pensais pas que ça existait encore ce genre de tribu, c’est impressionnant à voir.
- (Patrice) Je ne vous raconte pas la première fois qu’il nous est apparu au dispensaire, Brrr !!!! J’en ai eu froid dans le dos. Sinon une fois qu’on le connaît pas de soucis, cet homme est sûrement plus civilisé que beaucoup qui s’en donnent le nom.
- (Camille) J’avoue qu’il a du charme.
- (Patrice amusé) Dis plutôt que tu as flashé sur ses fesses, ne dis pas le contraire ou je te traite de menteuse devant tout le monde.


Camille sourit à son collègue et ami.

- Ah !! Je vois que tu as remarqué aussi.


Patrice en levant les yeux au ciel.

- Pff !!!
- (Maurice en souriant) Bon !! Revenant aux choses sérieuses, quelle suite allez-vous donner à tout ça ? Si j’en juge par la direction et la vitesse que prend cet arrachage, je dirais que grosso modo il reste encore disons un mois et demi peut être un peu moins avant qu’ils n’atteignent la clairière.


Michel en tapant de son poing sur la table.

- Je vais faire arrêter tout ça immédiatement !! De plus je vais prendre les dispositions nécessaires pour le reboisement rapide de cette saignée dans la jungle. Ce n’est pas dans la culture de la « DBIFC » d’agir ainsi sans prendre en compte le respect des lois internationales ni notre charte sur le reboisement systématique afin de respecter l’écologie et préserver l’environnement.

- (Maryse) Tu crois que Franck est au courant ?


Michel est surpris par la question.

- Évidemment !! Un tel chantier doit coûter une fortune en salaires et en matériels, comment veux-tu qu’il ignore une telle dépense.
- (Maryse) Pourquoi fait-il ça ?


Michel qui s’énerve à nouveau.

- C’est ce que j’ai bien l’intention de lui demander figure toi !! En plus d’après mes calculs, ce chantier date d’au moins trois ans. Je m’étonne quand même que rien ni personne ne s’en soit aperçu avant ça, ou alors il doit arroser largement tout autour depuis tout ce temps.
- (Maurice) C’est sans doute le cas, l’argent ouvre bien des portes et les dirigeants de ses pays n’ont pas une réputation de père la vertu loin de là.


Maryse regarde sa montre.

- Franck t’a dit quand il arrive ?
- (Michel) Dans la soirée, il était à Paris.
- (Maryse) Eh bien dans ce cas, je vais préparer le dîner et les chambres pour nos invités.


Camille se levant à son tour.

- Je peux vous aider ?
- (Maryse souriante) Volontiers.

Les hommes décident de se détendre en faisant une petite marche dans le quartier, ensuite le repas copieux et un petit digestif pris dans le salon termine ce début de soirée malgré tout plutôt agréable.

Ce n’est que vers vingt-deux heures qu’ils entendent une voiture se garer devant le portail, Michel retrouve aussitôt son regard noir quand il se dirige vers la porte et fait entrer Franck qui se demande encore ce que lui vaut cette convocation expresse.

Ce n’est qu’au moment des présentations que son visage pâlit, en effet il ne voit qu’une raison pour que soit présent un personnage aussi important que Maurice et le sigle de la société resté affiché en gros plan sur l’écran de l’ordinateur ne lui laisse aucun doute.

Michel a lui aussi surpris son regard et l’expression qui s’est ensuivi.

- Nous t’écoutons !! Mais avant j’aurais une question, y a-t-il d’autres chantiers comme celui-ci ailleurs ?
- Non bien sûr !!
- Alors pourquoi ?
- Mais !! Pour Florian !! Pour qui d’autre ?


2eme ANNEE 1er semestre, 2ème partie : (24 / 100) (Aix en Provence) (fin)


Un long moment de surprise suit ses quelques paroles, Michel ne trouve rien d’autre à faire que s’asseoir dans son fauteuil et regarder fixement celui qu’il a toujours considéré comme un second fils.

- Quel rapport avec Florian ?
- J’ai promis lors de l’enterrement de Pierre de remettre à son fils lorsqu’il serait en âge, une entreprise saine et reconnue mondialement. Je crois y être arrivé et si j’ai sciemment agi ainsi dans ce pays, c’est par pure vengeance pour la mort de mes amis.
- (Maurice ahuri) Comment pouvez-vous rendre coupable un pays tout entier à cause d’un accident dont il n’est absolument pour rien vu les circonstances dans lequel il est advenu ?


Maryse s’assoit près de Franck et se serre contre lui.

- C’est la façon que tu as trouvée pour juguler ta tristesse de les avoir perdus ?


Franck se prend la tête dans ses mains et maugrée sourdement.

- Fallait pas me les prendre ! C’était ma famille !


Michel toute colère disparue :

- Si nous ne nous en étions pas aperçus, tu aurais pu perdre bien plus.


Franck redresse la tête étonné.

- Comment ça bien plus ? J’ai perdu les deux personnes qui comptaient le plus pour moi !! Est-ce que depuis je me suis marié ? Est-ce que j’ai eu des enfants ? Non !! J’ai mis toute ma vie dans cette entreprise pour qu’une des rares personnes qui compte un tant soit peu pour moi en soit fière, alors qu’est-ce que j’aurais pu perdre de plus ?


Michel d’une voix douce :

- Florian justement, ton attention est bien d’amener tes équipes jusqu’à cette clairière où l’avion s’est écrasé ?
- Oui !!
- Pour la détruire ?
- Oui !!
- Alors il faut que tu saches certaines choses sur ce lieu et les interactions qu’il semble y avoir avec Florian. Je suis désolé de ne pas t’en avoir parlé plus tôt, pas par manque de confiance crois-moi mais simplement parce qu’on a toujours évité d’en parler.

Les explications qui s’ensuivirent laissèrent Franck stupéfié, il fallut souvent lui apporter les preuves nécessaires afin qu’il puisse s’assurer in visu de l’exactitude des paroles et des sous-entendus que celles-ci impliquaient quant aux phénomènes pour le moins surnaturels impliquant Florian et ses « dons » dont il entend parler pour la première fois.

Franck se sent vexé de n’en être informé que maintenant alors qu’apparemment les autres personnes dans cette pièce étaient déjà au courant.

Il a toujours pensé faire partie de cette famille et considère depuis toujours Florian comme son neveu.

Le manque de confiance envers lui qu’il ressent dans l’instant lui fait très mal au cœur et son expression le montre suffisamment pour que Maryse en ressente elle aussi un pincement au cœur de lui avoir caché ce secret de famille si longtemps.

- Ne sois pas amer envers nous « Francky », je t’assure que si nous ne t’en avons jamais parlé c’est juste par manque d’opportunité de le faire et non par défiance contre toi.
- (Franck dépité) Vous et vos secrets !! Vous vous rendez compte du mal que vous faites ? J’ai l’impression d’avoir été mis à l’écart comme un vulgaire étranger !! Et « Flo » ? Comment va-t-il prendre tout ça quand il le saura, déjà que vous lui cachez sa fortune depuis tout ce temps. J’espère qu’il n’aura pas comme moi le sentiment d’avoir été manipulé.
- (Michel) Je comprends ta rancœur, maintenant pour Florian c’est notre choix et je ne te permets pas d’en juger. Nous nous excusons pour t’avoir fait penser que tu n’avais pas toute notre confiance et je t’assure que c’est loin d’être le cas. Maintenant tu en sais autant que nous et il faut immédiatement faire cesser l’arrachage sauvage qui a lieu là-bas, il en va de la santé de Florian car je suis persuadé qu’elle est intimement dépendante de cette clairière.


Patrice qui jusque-là s’était contenté d’écouter en regardant les films sur le PC.

- Je pense la même chose et aussi que tout est lié à cet endroit, je vous écoute depuis tout à l’heure et je crois avoir fait certains rapprochements entre des choses que j’ai vues et d’autres que j’ai apprises récemment. S’ils s’avèrent exacts, ce n’est pas que la santé de Florian qui est en jeu mais aussi celles de tous ceux ou celles qui ont profité de sa protection.

Camille revoit les dernières minutes où son ami tout en écoutant la conversation faisait des zooms sur les images de l’ordinateur.

Elle revient machinalement en arrière et visualise à son tour les photos qui ont attiré l’attention de Patrice, elle sursaute elle aussi en croyant comprendre ce qu’il cherche à faire comprendre.

Elle s’écrit alors faisant sursauter tout le monde.

- Mon Dieu !! Les arbres !!
- (Patrice lui sourit) Ah !! Toi aussi tu as compris ? Regardez bien l’état de ses arbres, j’ai noté en interrogeant Okoumé à quel moment ils lui sont apparus dans cet état torturé. Attendez que je vous montre et vous allez comprendre, voici les deux premiers.

Il liste un à un au fur et à mesure qu’ils défilent sur l’écran les particularités et la date auxquels ils sont rattachés aux dires d’Okoumé.

Au début à par Camille qui comme lui a vécu l’atmosphère étrange du site, personne ne semble comprendre jusqu’à ce que Maryse avec son intuition toute féminine prend la souris des mains de Patrice et revient en arrière jusqu’à la première image qu’il a montré comme preuve et pointe son doigt sur les deux arbres éminemment vieux et décharnés en poussant un cri de stupeur.

- Ses deux arbres là !! Mon Dieu !! Mais alors c’est nous ?


2eme ANNEE 1er semestre, 2ème partie : (25 / 100) (Deuxième Pont de Novembre) (Paris) (suite)


Toujours pendant ce temps-là.

Yuan se réveille tard ce matin-là, les pensées de la veille lui reviennent à l’esprit, il est dans une des chambres d’amis chez son cousin Chan et s’étire en souriant : la douche prise à trois avec les deux garçons qu’il aime est restée gravée dans sa mémoire comme un des moments les plus précieux de sa vie, Florian et Thomas lui ont montré combien il comptait très fort pour eux mais aussi qu’ils préféraient attendre encore avant de pousser plus loin leurs relations avec lui.

Ils se sont embrassés et caresser longuement, leurs mains s’occupant chacun son tour des deux autres et se sont amenés tout naturellement à la jouissance.

Ensuite ils se sont encore câlinés longuement avant de sortir de sous la douche et de prendre le temps de faire le point sur leurs sentiments.

Florian a été comme à son habitude très directe et lui a avoué qu’il l’aimait vraiment mais qu’il ne se sentait pas prêt à une relation aussi intime avec lui tant que lui Yuan ne serait pas absolument certain que c’est ce qu’il veut réellement sachant qu’il ne sera jamais aussi important que Thomas dans son cœur et qu’au mieux il ne pourrait prétendre qu’être mis au même niveau qu’Éric et Raphaël.

Thomas d’une manière un peu plus nuancé lui a dit la même chose et qu’il préférerait comme son petit ami avant d’aller plus loin dans sa relation avec lui, qu’il trouve quelqu’un.

Seulement ensuite s’il en éprouve toujours l’envie, faire partie de leur « petit cercle » très fermé d’amis / amants avec qui les sentiments très forts qu’ils ressentent les autorisent à s’exprimer sexuellement en toute liberté sans jalousie et fausses pudeurs.

Pour lui prouver qu’ils tiennent vraiment très fort à lui, ils l’ont embrassé chacun leur tour d’une façon tellement formidable qu’il en a eu les papillons dans l’estomac pendant tout le trajet jusque chez ses amis.

Yuan a très bien compris maintenant ce qu’il pourra se permettre avec eux sans qu’ils n’y voient rien à redire et ce qu’il ne connaîtra pas pour le moment tant qu’il sera célibataire et surtout vierge car il croit que c’est surtout ce fait qui les dérange, préférant qu’il offre sa virginité à quelqu’un qu'il aimerait et avec qui il voudra et pourra passer sa vie.

Cette maturité dans les sentiments venants de ses deux garçons magnifiques qui auraient pu profiter de lui sans qu’il y trouve à redire lui fait chaud au cœur et le conforte dans l’amour passion qu’il a pour eux.

Maintenant il y a un hic dans le deal proposé, il ne se sent pas capable d’avoir une relation sérieuse avec un autre garçon et du coup il n’est pas prêt pense-t-il de faire partie du fameux « cercle » à savoir que pour lui il ne serait exclusivement composé que de « Flo » et « Thom » car même s’il trouve mignons leurs deux copains, il ne ressent pas du tout mais alors vraiment pas du tout l’envie de coucher avec eux.

Fort de ses décisions, il se lève et va jeter un œil dans la chambre où doivent encore dormir le petit rouquin et son grand blond.

Il entre dans la chambre et sourit tendrement en les trouvant enlacés, le bruit quoique léger qu’il fait en ouvrant la porte et en entrant les réveille et le naturel avec lequel ils lui sourient à leurs tours en s’écartant l’un de l’autre pour lui faire une petite place près d’eux, lui réchauffe le cœur et le fait s’allonger entre eux pour profiter d’un gros câlin.

Chan depuis sa cuisine a bien sûr surpris le petit manège de son cousin, il le connaît suffisamment pour ne pas avoir à le juger et retourne en soupirant à la préparation du petit-déjeuner/déjeuner car l’heure tardive ne leur donnera pas envie de faire les deux.

Dante le rejoint en caleçon et se colle à lui, déjà en manque du contact de ce beau gosse qui à chambouler sa vie, de savoir ses amis dans l’appartement lui fait vraiment plaisir et sa joie communicative amène un énorme sourire à son compagnon qui lui prend les lèvres dans un baiser tout en tendresse.

Bizarrement quand il pense à Florian et à Thomas, Dante n’éprouve plus l’envie qu’il a eue au début de partager leur lit et accessoirement leurs corps.

Il les trouve toujours aussi craquant c’est sûr mais Chan maintenant qu’ils sont tombés amoureux lui a ôté toute velléité d’aller voir ailleurs et ils ne sont plus pour lui que ses meilleurs amis.

Il en a parlé avec son bel adonis et Chan a été heureux de tant de franchises venant de sa part, lui assurant que pour lui c’était pareil et qu’il ne les voyait lui aussi que comme des amis même s’il les aime vraiment beaucoup.

Thomas et Florian frissonnent quand le corps tout chaud de Yuan se glisse entre eux deux, ils se resserrent aussitôt contre lui et s’octroient une petite séance de baisers et de caresses non dépourvue malgré tout d’une forte accélération de leurs cœurs dans leurs poitrines.

Yuan ferme les yeux et se laisse aller en toute confiance dans les bras de ses amis, son cœur également joue la chevauchée fantastique et rien ne pourrait lui faire plus plaisir que ce fort moment d’intimité et de partage même si le sexe en est pour le moment absent.




Florian 18 ans surdoué Ou Le don de guérir (livre 1) (suite 3) - laurentdu51100 - 18-08-2020

2eme ANNEE 1er semestre, 2ème partie : (26 / 100) (Reims) (L’annonce)


Robert allait quitter l’hôpital pour retourner chez lui quand René arrive comme un fou dans son bureau, l’état de son collègue et ami le fait se rasseoir aussi sec et l’appréhension d’une terrible nouvelle lui noue l’estomac.

- Qu’est ce qui est arrivé ?

René la gorge serrée.

- C’est Maxime et Julien !!


Robert sent son corps se figer.

- Oui et bien ??
- Un accident de voiture ! Julien est dans le coma, l’hélico les amène ici, parait que c’est très grave.
- Et Maxime ??
- Le médecin qui est avec eux dit qu’il n’y a plus rien à faire pour lui, il s’étonne même qu’il respire encore.
- Oh non !!!
- Il faut prévenir Denis et Frédéric !!
- (Robert) Pourquoi Frédéric ?
- Il faut qu’il prévienne Florian, j’ai essayé plusieurs fois mais je tombe direct sur sa messagerie comme si son portable était coupé.


Robert blanc comme un linge se lève.

- Je me charge de Denis, toi occupe-toi de rapatrier Florian au plus vite et demande à Frédéric de venir au plus vite également. Si Florian n’est pas là, c’est le plus apte ici pour s’occuper d’eux.


René va pour sortir, hésite et se retourne :

- J’ai peur Robert ! Le toubib que j’ai eu au téléphone était très réservé dans ses pronostics et quand il s’est rendu compte que je les connaissais sa voix ne m’a pas rassuré du tout.
- Alors ne perdons pas plus de temps.

Robert sort comme une fusée de son bureau malgré son âge, il grimpe quatre à quatre les escaliers en marbre jusqu’au deuxième étage et entre dans le bureau de Denis Malvile le chef du service gériatrie et le père de Julien.

Celui-ci en le voyant entrer comprend tout de suite qu’il y a un problème, il va à sa rencontre et l’aide à s’asseoir afin qu'il puisse reprendre sa respiration.

- (D’une voix tremblante) Qui !!
- Julien et Maxime ! Un accident !


Denis se prend les cheveux à deux mains.

- Oh ! Nonnn !!!

René arrive dans le bureau de Frédéric Viala, comme Denis juste avant il comprend tout de suite que quelque chose de terrible vient d’arriver.

Aussitôt sa pensée va pour celui avec sa famille qui est le plus important à ses yeux.

- Florian ?? Il lui est arrivé quelque chose ??
- Non c’est « Max » et « Ju », un accident, l’hélico arrive et d’après le toubib qui vient avec eux c’est foutu pour « Max » et « Ju » est dans le coma. Ne m’en demande pas plus, c’est tout ce que je sais. Je n’arrive pas à joindre « Flo » et Robert te demande de te préparer pour le bloc, il faut prévenir Florian ! C’est peut-être la seule chance pour « Maxou »

Frédéric sort son portable et lance l’appel, comme pour René il tombe sur la boîte vocale.

Il lance un deuxième appel et il tombe également sur le répondeur.

Il fouille dans son répertoire et tente une nouvelle fois sa chance commençant à s’énerver, enfin il entend une voix à l’autre bout.

- ….
- C’est toi Yuan ?
- ….
- Florian est avec toi ?
- ……

Il attend quelques secondes en triturant nerveusement l’appareil ne sachant pas comment annoncer la mauvaise nouvelle qui il le sait va être désastreuse pour son « fils », connaissant l’attachement qu’il a pour ses deux amis.

- …
- C’est toi « Flo » ?
- …
- Il faut que tu rentres tout de suite « Flo », c’est Maxime et Julien !! Ils ont eu un accident et c’est très grave, peut-être même trop tard pour « Max » d’après les médecins. Allô !! Allô !!

Frédéric les larmes aux yeux raccroche et s’affale sur sa chaise, il regarde un long moment son portable et sursaute quand celui-ci se met à sonner.

- Allô ? Florian ?
- …
- Ah ! C’est toi Thomas ? Qu’est-ce qu’il se passe avec "Flo" ?
- …………
- Calme-le et venez vite !! Lui seul peut faire quelque chose pour eux.

Il entend le téléphone de René qui sonne à son tour et voit le visage de son ami qui devient encore plus blême qu’il ne l’était déjà.

- Attends deux secondes, nous recevons des nouvelles.

Frédéric pose un regard interrogateur sur René.

- (René livide) C’est le toubib de l’hélico !!


Frédéric se tend en attente de la suite :

- Hé !!


René en éclatant en sanglots :

- « Max » est mort !!


2eme ANNEE 1er semestre, 2ème partie : (27 / 100) (Deuxième Pont de Novembre) (Paris) (fin)


Quelque temps avant le chapitre précédent.

L’après-midi passe tranquillement pour les cinq garçons. Après un en-cas léger leur servant à la fois de petit-déjeuner et de déjeuner étant donné l’heure tardive à laquelle ils se sont levés, ils décident en fin d’après midi d’aller s’aérer la tête dans un parc non loin de chez Chan et c’est au Parc Montsouris qu’ils arpentent les allées curieux de tout ce qu’il y a à voir.

L’homme promène ses deux dobermans dans une allée parallèle à celle du groupe de copains, il est énervé d’une dispute un peu plus violente que d’habitude avec sa femme et sa nervosité se ressent sur les deux chiens qui tirent de plus en plus sur leurs laisses.

Le jeune garçon qui traverse à ce moment-là, heurte l’homme qui du coup en lâche les laisses qui se rembobinent jusqu’à pendre au-dessous du cou des deux chiens qui se sentant libre détalent loin de leurs maîtres.

L’enfant s’excuse mais se fait rabrouer durement par l’homme inquiet de la disparition soudaine des deux animaux, connaissant leurs agressivités et ayant omis comme le veut la loi de leur mettre une muselière.

Dante se raidit quand il voit apparaître les deux molosses, il n’y a pas de doute qu’ils se dirigent droit vers eux et il alerte ses amis.

- Attention les gars !! Deux Dobermans en liberté !! Bordel !! Ils viennent vers nous.


Thomas qui aussitôt se place devant Florian et le plaque derrière lui des deux mains.

- Ne bougez pas ! Si nous ne faisons rien ils nous laisseront tranquille.


Yuan pas plus rassuré que ça.

- T’es sûr de ton coup ? Parce que là, ils n’ont pas l’air commode.

Les deux chiens sont maintenant plus qu’à quelques mètres d’eux et s’arrêtent en grondant les oreilles pointées vers le haut et les babines retroussées.

Ils hésitent un instant puis s’avancent pas à pas, impressionnants dans leur beauté mais aussi par l’agressivité qu’ils montrent envers eux.

Florian passe la tête sous le bras de Thomas et les fixe avec curiosité, il voit également l’homme qui se dirige vers eux en courant et à qui doivent certainement appartenir les deux bêtes poils hérissés prêtes à bondir au moindre signe de fuite de la part des garçons.

- (L’homme essoufflé) Zeus !! Apollon !! Au pied !!

J’éclate de rire à l’énoncer des noms qui me rappellent trop une série que je regardais avidement quand j’étais plus jeune.

Les dobermans tendent l’oreille aussi bien vers leur maître que vers moi et perdent instantanément l’agressivité dont ils avaient fait preuve jusque-là.

- (L’homme) Ne bougez pas, ils ne vous feront rien !! Allez !! Vous deux, au pied !!

Bien sûr ils n’en font rien et dès qu’il s’approche, ils filent quelques mètres plus loin ce qui commence à nous amuser beaucoup car à ce petit jeu il n’est pas rendu.

Je m’adresse à l’homme qui recommence à être furieux mais sur les deux dobermans cette fois.

- Je peux vous aider monsieur ?
- Tu te crois plus malin que moi ?
- Moins énervé surtout !! Ils le sentent et ne vous écouteront pas tant que vous ne serez pas plus calme.
- Laisse-moi faire tu veux !! Ce ne sont pas des toutous à sa mémère ceux-là !!
- Ça !! C’est vous qui le dites !!
- Je vois !! Eh bien vas-y gros malin, appelle-les !!

Je me tourne vers les deux chiens qui sont assis et nous regardent avec curiosité la tête légèrement penchée de côté, j’avance vers eux en les fixant droit dans les yeux.

- (L’homme inquiet) Fais attention !! Ils pourraient être dangereux.

Une fois suffisamment proche d’eux, je m’accroupis et tends mes mains vers eux en gardant les yeux plongés dans les leurs.

- Venez ici vous deux, arrêtez de faire les méchants toutous.

Le reste du groupe regarde la scène sans broncher, leurs regards vont de Florian aux deux chiens qui se sont redressés et approchent lentement des deux mains de leur ami tendues vers eux.

Les dobermans qui il y a cinq minutes à peine leur montraient les crocs, reniflent maintenant les doigts de Florian qui leur gratouille la truffe et leur parle d’une voix douce.

- Vous pouvez venir les chercher, ils ne se sauveront plus.

L’homme regarde le jeune rouquin caresser les deux chiens et hoche la tête, surpris de leurs comportements amicaux envers cet étranger.

Il s’avance et reprend les laisses en mains, regarde le jeune homme se redresser et lui sourire en lui faisant un gros clin d’œil amusé.

- Ce n’était pas plus compliqué que ça vous voyez bien.
- Heu !! Excuse-moi pour mes paroles de tout à l’heure, c’est l’énervement tu comprends ? Merci pour ton aide.


Je caresse une dernière fois les deux magnifiques chiens.

- Pas de quoi !

Je les regarde repartir et soupire en souriant malgré tout puis je rejoins mes amis qui me félicitent, étonnés quand même de la facilité que j’ai eue à les attraper.

-(Thomas) T’es fou !! Tu aurais pu te faire mordre !
- (Dante) En plus tu as vu les monstres ?

C’est à ce moment-là que Yuan entend son téléphone sonner et qu’il décroche.

- Allô !!
- ….
- Oui !!
- …..
- Oui, je te le passe. Florian c’est Frédéric, il veut te parler !!

Je souris à mon ami et lui prends le téléphone des mains car je me rends compte que j’ai laissé le mien chez Chan.

- Allô ! P’pa ?
- ……….

Les quatre amis voient alors Florian devenir tout blanc, le téléphone lui échappe des mains et tombe au sol.

Thomas réagit très vite et vient le prendre dans ses bras, Florian tremble et cherche à dire quelque chose mais aucune parole n’arrive à sortir de ses lèvres.

- Qu’est ce qu’il se passe « Flo » ?? Qu’est ce qu’il t’a dit ?? Yuan !! Aide-moi s’il te plaît !! Tiens le et essaie de savoir ce qui se passe, je rappelle Frédéric.

Pendant que Yuan, Chan et Dante entourent Florian. Thomas se baisse et récupère l’appareil, il rappelle le dernier appelant et tombe presque aussitôt sur Frédéric.

- ……
- Non c’est Thomas !
……
- C’est justement ce que j’aimerais savoir ? « Flo » est décomposé et tremble comme une feuille.
- ………

Thomas va pour demander des explications.

- ……..

Il entend une voix dire qu’il a le toubib de l’hélico en ligne, Frédéric pose une question et Thomas entend la réponse venant de l’autre personne en pleurs comme quoi : « Max » est mort.

La voix est suffisamment forte pour que tous entendent, un cri s’échappe des lèvres de Florian leur glaçant le sang.

- Noonnn !!!!!!!


2eme ANNEE 1er semestre, 2ème partie : (28 / 100) (Deuxième Pont de Novembre) (CHU)


Thomas repasse le téléphone à Yuan et reprend Florian dans ses bras, il tente par tous les moyens de le consoler pendant que Yuan discute avec Frédéric.

Thomas et Chan vont asseoir Florian sur un banc et ne sachant pas quoi faire de plus, restent près de lui en attendant que le plus gros soit passé.

Yuan raccroche et revient vers eux le visage défait, il ne connaît pas Maxime et Julien mais en a suffisamment entendu parler pour savoir combien Florian et Thomas leur étaient attachés.

- Il faut que tu reprennes ton calme « Flo », ils ont besoin de toi là-bas. Julien est encore vivant et Frédéric te demande de rentrer le plus vite possible pour lui venir en aide. Je n’ai pas bien compris ce qu’il attend de toi mais ça paraissait très important.


Thomas d’une voix éteinte :

- Florian ne tiendra pas le coup, en plus s’il nous faut aller jusqu’à la gare et prendre le train.

Yuan regarde ses deux amis avec compassion, il se rend bien compte que Thomas comme Florian même s’il paraît moins touché ne sera pas capable dans l’immédiat de prendre suffisamment sur lui pour un tel voyage.

- On va prendre un taxi, vous deux occupez-vous de « Thom » et de « Flo » pendant que je m’occupe du reste.

Les deux heures qui suivirent furent les pires de sa vie pour le jeune asiatique, le taxi ne tarda pas à arriver et comprenant la situation, le chauffeur fit le plus rapidement possible pour les emmener à destination.

Thomas pleura pendant tout le trajet alors que Florian resta prostré le visage inondé de larmes contre la portière du taxi, Yuan préférant ne rien dire et se contentant de leur tenir la main en serrant très fort pour montrer qu’il est de tout cœur avec eux et qu’il partage leurs tristesses.

Le chauffeur en sortant de l’autoroute.

- Nous arriverons d’ici dix minutes, où dois-je vous déposez ?
- (Yuan) Devant l’entrée des urgences s’il vous plaît.
- (Le chauffeur) Très bien !

Yuan appelle Frédéric pour le prévenir et répond également à ses inquiétudes sur comment se sentent ses deux amis, ce qui est loin de rassurer le brave homme à l’autre bout du fil.

Le taxi entre dans l’hôpital et se gare juste devant la porte, Yuan règle la course avec sa carte d’abonnement pendant que tout s’agite autour de lui.

René et Frédéric n’ont pas le temps d’ouvrir la porte arrière que Florian en sort et les apostrophe.

- Que quelqu’un s’occupe de « Thom », il lui faut un lit et un calmant. Yuan tu nous attends chez Frédéric, va y en taxi nous te rejoindrons là-bas. J’ai besoin du dossier d’examen de Julien ! Préparez l’équipe et demandez à Patricia de se joindre à nous. Je serai au bloc dans une demi-heure, le temps de lire les résultats et de voir ce qui cloche chez « Ju ». « P’pa » !! Tu viens avec moi et tu m’expliqueras en chemin ce que tu sais sur l’accident et les implications sur l’état de Julien.

René et Frédéric se regardent ahuris, ils s’attendaient à trouver Florian dans un état émotionnel tel qu’il n’aurait pu compter sur lui alors qu’au lieu de ça, ils retrouvent le chirurgien méticuleux et sûr de lui qui a fait sa réputation dans tout l’établissement.

Yuan écoute et reste figé d’étonnement, il se demande à quoi rime tout ce manège et pourquoi les deux hommes boivent les paroles de son ami sans le remettre à sa place.

Thomas n’est pas le moins étonné des deux, ne s’attendant certes pas à voir Florian dans cette forme olympique alors que comme lui, il a passé les deux heures dans le taxi en larme et sans une parole.

Il redresse la tête et accepte la main de René qui l’aide à sortir de véhicule qui l’emmène prendre la prescription donnée par Florian avant de le mettre au lit.

- (Thomas) Il faut faire quelque chose pour « Flo ».

René surpris car il l’a trouvé en pleine forme.

- Comment ça ?
- Le contrecoup va être terrible, il a pris sur lui pour s’occuper de Julien mais ensuite….
- Je comprends, je vais voir ce que je peux faire. Si tu as une idée, c’est le moment.


Thomas ne se sent pas en état et les larmes lui reviennent aux yeux.

- Je ne sais pas…. Pourquoi ???


René comprend et soutient le jeune homme qu’il sent au bord de la crise.

- Si je savais tout !! Allez !! Viens, il faut que tu te reposes. Demain ça ira mieux tu verras

Dans son for intérieur :

- Du moins je l’espère de tout cœur mon garçon.

Frédéric fait une synthèse à Florian de tout ce qu’il a appris sur l’état de Julien et le moins qu’on puisse dire c’est que ce n’est pas réjouissant.

Les examens montrent un coma de type deux dû à un choc brutal au lobe frontal, heureusement que l’airbag à jouer son rôle malgré tout et qu’il ait pu être rapidement mis sous respirateur par les pompiers arrivés rapidement sur le lieu du crash.

Pendant que Florian prend sa douche et se prépare, il lui liste également les diverses fractures et hématomes dont son corps tout entier est couvert.

Florian écoute attentivement et commence dans sa tête à préparer l’opération qui au vu de toutes ses données lui fait craindre le pire.

Il retrouve « Juju » et Émilie qui il s’en rend vite compte vu l’état où ils sont tous les deux, ne seront pas en mesure d’assumer correctement leurs tâches à ses côtés.

- Allez-vous occuper de Thomas, dans l’état où vous êtes, vous ne me servirez à rien. « P’pa » il va falloir que tu prennes leurs places avec René et Patricia mais vérifie avant que ça va pour elle car c’est une amie de « Ju » elle aussi, ça ne te dérange pas ?
- Bien sûr que non enfin !! Mais dis-moi fiston ? Comment fais-tu pour être aussi calme ?


Je le regarde surpris car pour moi c’est une évidence.

- Ai-je le choix ? Notre priorité pour le moment c’est Julien, il sera temps après ça de repenser au reste.

Il se dirige au sous-sol vers le bloc pendant que Frédéric court chercher René et Patricia puis prenne le temps de se préparer.

Florian feuillette en marchant le dossier d’examens le front plissé par l’ampleur de la tâche qu’il va devoir mener s’il veut que son ami ressorte vivant et sans trop de séquelles de tout ça.

Denis l’attend en bas, à la sortie de l’ascenseur et une lueur d’espoir anime ses yeux rougis d’avoir trop pleuré en le voyant aussi déterminer.

- Ca va aller « Flo » ?
- Ne t’inquiète pas pour moi, j’aurai la force nécessaire pour aller jusqu’au bout.
- (Denis livide) Tu vas sauver mon fils hein ??


Je le fixe dans les yeux.

- Je n’accepterai pas de perdre deux amis le même jour, sois en certains.




Florian 18 ans surdoué Ou Le don de guérir (livre 1) (suite 3) - laurentdu51100 - 18-08-2020

2eme ANNEE 1er semestre, 2ème partie : (29 / 100) (Paris/Afrique) (suite)


Les six hommes lourdement chargés marchent depuis des heures sous l’étouffante frondaison gorgée d’humidité, la détermination se lit sur leurs visages en même temps qu’une extrême colère.

Mathieu le chef d’équipe s’arrête pour contrôler avec sa boussole s’ils sont toujours dans la bonne direction puis se tourne vers ses compagnons visiblement exténués.

- C’est bon !! Nous y serons dans à peu près une heure de marche, en attendant nous allons faire une pause.


Alain en posant la lourde tronçonneuse.

- Ce n’est pas du luxe, putain de jungle !!


Mehdi en laissant à son tour tomber l’énorme sac à dos.

- Je suis mort !!
- (Mathieu) Arrivé sur place, il sera trop tard pour commencer. Nous planterons les tentes et nous mettrons au boulot demain à l’aube, j’espère que nous serons rentrés au camp avant la nuit.

La veille au soir, le coup de massue leur est tombé dessus.

L’ordre de repli du chantier a fait comme l’effet d’une bombe sur ces tâcherons qui y travaillent depuis le début, s’échinant douze heures par jour pour arriver le plus rapidement possible au but qui leur avait été fixé.

Les six hommes ont largement dépassé la cinquantaine et ont tous connu le couple De Bierne.

Quand Franck leur a expliqué ses intentions, ils ont été partants pour l’aider à assouvir son idée de vengeance contre ce pays et en particulier ce lieu maudit qui a causé la perte de leur jeune patron et de sa femme.

Il n’y avait pas une heure que l’ordre d’abandon du site leur était parvenu qu’ils avaient pris cette décision de mener jusqu’au bout la promesse faite à Franck, qui ils en sont convaincus a été contraint par quelque raison que ce soit de retirer ses équipes aussi rapidement.

Après un quart d’heure de pause, ils se relèvent et reprennent leurs chargements pour continuer leurs marches.

En file indienne, ils slaloment entre l’arborescence luxuriante en jouant de leurs machettes avec une dextérité liée à l’habitude.

***/***

Elle les suit depuis un moment déjà, son instinct et son intelligence exceptionnelle lui font comprendre leur destination et leurs intentions.

Le félin s’élance alors pour rejoindre l’endroit sacré qui l’attire depuis son plus jeune âge, elle pénètre dans la clairière et s’allonge sur la dépouille de sa mère en fermant les yeux.

La panthère noire reste ainsi plusieurs longues minutes sans faire un seul mouvement comme si elle était en transe.

Elle se redresse et revient se placer au centre de la trouée d’arbres puis de sa gorge s’échappe un appel puissant, bientôt suivit par d’autres qui y répondent faisant résonner la jungle sur plusieurs kilomètres.

***/***

Mathieu tend l’oreille et tout son corps frissonne à ces sons emplissant l’air et ne lui disant rien qui vaille.

- Putain !! Qu’est-ce que c’est encore que cette merde ?


Bruce surpris de son brusque arrêt lui rentre dedans.

- Excuse-moi mais tu pourrais prévenir !
- Chut !! Écoute !!
- Qu’est-ce que sait d’après toi ? Brrrr !!! Ça fait froid dans le dos.

Mathieu en armant son fusil.

- Prenez vos armes les gars !! Je ne sais pas ce que c’est mais ça ne me dit rien de bon.

Les hommes qui l’accompagnent prennent leurs armes et écoutent tendus les feulements et autres sons semblant venir de toutes les directions.

L’inquiétude se lit sur leurs visages, ils sont loin d’être des trouillards car ils connaissent bien tout le potentiel de dangers qu’ils pourraient rencontrer, seulement c’est la première fois qu’ils ressentent cette impression que c’est dirigé spécialement contre eux.

Ils forment un cercle en observant chacun une zone de forêt et se resserrent malgré eux pour se retrouver épaules contre épaules, attendant que leur chef d’équipe donne les ordres.

- (Mathieu) Nous allons rester là pour ce soir, cherchons un coin dégager pour monter le campement et nous tiendrons une garde à tour de rôle cette nuit, ce sera plus sûr.

Il ne leur faut pas longtemps pour trouver un endroit suffisamment éloigner des grands arbres pour avoir une certaine vision au cas où quelque chose s’approcherait d’eux de trop près.

Le camp est vite établi et un feu est allumé pour décourager un éventuel prédateur, ils s’installent autour et entament leurs provisions non sans ressentir l’ambiance pesante qui s’est abattue soudainement sur eux.

***/***

Dans la clairière à moins d’un kilomètre de là, la panthère accueille d’un feulement puissant ceux qui ont répondu à son appel.

Elle les regarde arriver de plus en plus nombreux et après un dernier grognement, s’élance dans une course folle prévenir celui qu’elle a appris à respecter et à qui elle a donné sa confiance depuis toutes ses années passées à veiller ensemble à la préservation de leur secret commun. 


2eme ANNEE 1er semestre, 2ème partie : (30 / 100) (Reims) (Chez les Viala)


Yuan descend du taxi et remercie encore une fois le chauffeur qui va se taper le retour à une heure somme toute tardive.

Il sonne à la porte en bas de la résidence et s’annonce à Annie surprise de sa visite, Frédéric dans toute cette histoire ayant complètement oublié de prévenir sa famille.

Elle accueille le jeune homme au pas de sa porte et comprend tout de suite à son visage défait qu’il y a un problème.

Aussitôt sachant que Florian et Thomas passaient cette journée avec lui, son cœur s’emballe à la peur qu’il soit arrivé un accident à l’un ou l’autre des deux jeunes hommes.

- « Yu » !! Mon Dieu !! Il est arrivé quelque chose à un des garçons !!


Yuan lui prend la main et la fait rentrer gentiment dans l’appartement.

- Florian et Thomas vont bien ! Enfin si on peut dire ça !

Les trois frères alarmés par le cri d’angoisse de leur mère, arrivent à toute allure dans le couloir.

- (Guillaume) « Yu » ? Tu es tout seul ?


Yuan rapidement sans reprendre son souffle.

- Maxime est mort et Julien dans le coma Florian est avec Thomas au CHU et doit à l’heure qu’il est, commencer à s’occuper de Julien même si je ne sais pas ce qu’il peut bien faire pour lui à son niveau.

Il reprend son souffle en regardant les quatre personnes autour de lui qui ont pris de plein fouet ses explications volubiles.

Aurélien fond en larme étant le plus proche des trois frères de Julien avec qui il a une amitié très forte, Damien et Guillaume n’arrivent pas à croire à la disparation de Maxime et restent figés comme des statues jusqu’à ce qu’enfin leurs cerveaux acceptent cette nouvelle morbide de la perte de ce garçon si gentil avec qui ils ont partagé pendant plusieurs semaines des vacances hors normes.

Chacun à sa façon réagit à cette annonce qui vient de lui tomber dessus sans prévenir.

Annie est la première à reprendre le contrôle de ses émotions, pour elle ce qu’elle a surtout retenu : C’est que Florian et Thomas n’ont rien mais elle se doute bien que ce n’est pas si simple et qu’elle va devoir avoir à gérer le contrecoup qui ne va pas manquer de marquer fortement les deux garçons.

Yuan explique alors plus calmement tout ce qu’il sait depuis l’appel téléphonique de Frédéric jusqu’à son départ en taxi du CHU.

Les questions pleuvent sur lui entre deux crises de sanglot de ceux qui les lui posent, il comprend alors l’attachement de cette famille envers les deux victimes de l’accident et l’énorme empathie qu’ils ont avec le malheur qui vient de les toucher.

Damien complètement décomposé préfère regagner sa chambre et s’y enfermer pour s’abandonner seul à sa tristesse d’avoir perdu un ami et d’en savoir un autre aux portes de la mort.

Guillaume et Aurélien sont l’un contre l’autre sur le canapé et ressentent le besoin de ce contact fraternel pour tenir le coup.

Leurs visages ravagés par les larmes et leurs corps soudainement sans force parcourus par les soubresauts occasionnés par l’énorme sentiment de désespoir qu’ils ressentent.

Yuan leur laisse le temps de se remettre du mieux qu’ils peuvent avant de revenir sur la peur qu’il a des retombées après coup sur Florian.

- C’est « Flo » qui m’inquiète maintenant.


Annie levant les yeux sur lui.

- Comment ça ?
- Il avait l’air fort quand je l’ai quitté tout à l’heure, seulement j’ai peur pour lui pour après quand il va relâcher la pression.
- Thomas est avec lui, ça devrait aller.
- Thomas est sous tranquillisant à l’heure qu’il est et je ne le crois pas en meilleur état que Florian tu sais.


Annie semble également dépourvue d’idées.

- Je suis aussi impuissante que toi.

Guillaume d’une voix éteinte.

- Peut-être que ses grands-parents sauraient quoi faire eux ?
- (Annie hésite) Ils sont âgés et je ne suis pas sûre qu’il faille les inquiéter plus que nécessaire.

Aurélien la voix tremblante.

- Il y a Philippe, c’est un grand psychiatre et il saura quoi faire lui.


Annie sourit à son grand fils.

- Tu as raison, je vais le prévenir.

Elle va chercher le répertoire dans le tiroir du meuble de l’entrée où est posé le téléphone et après avoir trouvé ce qu’elle recherche, compose le numéro d’une main fiévreuse.

***/***

Philippe raccroche et se passe une main moite dans ses cheveux, il reste un moment à réfléchir avant de reprendre à nouveau le téléphone et envoyer l’appel.

- Allô Maurice ? Nous avons un gros problème ! J’ai encore une fois besoin de ton aide.


2eme ANNEE 1er semestre, 2ème partie : (31 / 100) (Deuxième Pont de Novembre) (CHU) (suite)


Patricia apprend la nouvelle en même temps que la demande venant de Florian de l’assister pour tenter de sauver son ami.

Tout se mélange dans sa tête, la mort de Maxime qu’elle commençait à apprendre à connaître et dont la relation avec Julien la faisait fondre tellement elle les trouvait chou quand elle les voyait ensemble, ensuite l’état critique de son ami de fac qu’elle aime d’ailleurs un peu plus qu’un ami mais dont elle s’est fait une raison au vu de ses préférences sexuelles et enfin par la demande du jeune rouquin qu’elle idolâtre depuis la première fois qu’elle lui a été présentée et dont la demande d’assistance lui va droit au cœur.

C’est d’ailleurs pour être près de lui qu’elle a choisi de faire son internat au service des urgences bien qu’elle soit sortie major de sa promotion et que d’aucuns s’attendaient à ce qu’elle choisisse un service plus facile et valorisant pour elle.

C’est une belle fille de vingt et un ans, brune aux cheveux longs qu’elle est obligée de nouer en chignon pendant ses heures de services à l’hôpital pour des raisons évidentes d’hygiène ; un mètre soixante-douze bien charnue là où il faut, elle attire les regards aussi bien de ses collègues masculins que des patients dont elle s’occupe.

Mais ce qui est le point fort de cette belle jeune fille, c’est son calme et son caractère entier qui ne la laisse pas souvent s’apitoyer sur les misères qu’elle côtoie journellement et qui sans doute a été la raison du choix de Florian pour remplacer un de ses deux équipiers manquants et pour cause à l’appel.

C’est donc après avoir fait le tri dans sa tête, qu’elle se présente ce soir-là au bloc opératoire. Florian et ses deux aides exceptionnels tournent la tête vers elle et respirent un grand coup de soulagement en constatant la parfaite maîtrise de ses sentiments quand elle entre dans la pièce.

- Salut « Pat » ! Maintenant que tu es là, nous allons pouvoir commencer. Ça va ? Si tu ne t’en sens pas capable je comprendrai tu sais ?
- Merci « Flo » mais ça va aller, de toute façon il faudra bien.

Je me retourne vers le lit où est allongé « Ju » en me disant que comme moi elle verra à plus tard pour laisser s’échapper toute sa tristesse.

René se positionne devant les moniteurs et vérifie les branchements reliés au corps de Julien, il change la poche de sang et règle le débit d’oxygène avant de faire signe aux autres que tout est ok.

Frédéric assiste Florian en exécutant en temps réel toutes ses demandes dites de façons brèves et précises, toujours autant impressionné par la dextérité avec laquelle il mène l’intervention.

Patricia s’occupe d’aspirer le sang et autres liquides qui suintent du corps de Julien ainsi qu’à passer les outils dès que Florian tend sa main droite paume en avant.

Les hémorragies sont petit à petit jugulées et les chairs refermées, les fractures les plus importantes sont remises en place et la nuit est déjà bien entamée quand ils arrivent au point critique car ne sachant pas trop ce que la trépanation va leur faire découvrir.

Frédéric rase le crâne de Julien et lui passe ensuite toute la zone au désinfectant, l’ouverture du lobe frontale se fait avec rapidité et sans hésitation montrant l’extrême précision des gestes de Florian ainsi que son impressionnante connaissance du corps humain.

C’est à ce moment que René regarde avec inquiétude le moniteur cardiaque et pose sa main en avertissement sur l’épaule de Florian.

- Son rythme cardiaque descend en vrille « Flo »
- Injecte 3cc
- Ce n’est pas un peu beaucoup ?
- Tu veux prendre ma place ?


René sursaute du ton sec employé.

- Excuse-moi, ok pour 3cc

Nous restons un moment le regard figé sur la courbe de l’appareil qui finit par remonter légèrement, me faisant pousser un profond soupir de soulagement.

- Allez !! On continue !!

La partie avant du cerveau est maintenant apparente et je suis aussitôt interpellé par une zone gonflée remplie de sang, j’espère ne pas arriver trop tard et je commence par aspirer la poche afin de voir les dégâts qui l’ont occasionné.

Mon sang se glace devant la vision du lobe frontal en partie sclérosé et je comprends que c’est inopérable car de toute façon les zones endommagées sont irrécupérables dans l’état.

Je relève la tête et fixe les trois personnes qui eux aussi voient la même chose que moi et savent très bien ce qu’en seront les conséquences.

Patricia les yeux se remplissant de larmes.

- Il n’y a rien à faire n’est-ce pas ?


Frédéric me regarde fixement.

- Fais le « Flo » pour lui, pour ses parents qui n’ont que lui, pour toi et tous ceux qui l’aiment.
- (Patricia) Fais le quoi ?


Frédéric d’une voix de commandement.

- René et Patricia vous sortez à présent, ce que va tenter Florian est très difficile et surtout expérimental. Je ne voudrais pas qu’en cas où ça se passerait mal vous soyez impliqués.
- (René surpris) Mais de toute façon il est foutu sinon !! Et toi ? Pourquoi tu restes alors ?

Frédéric se retrouve à court d’arguments, il va pour répliquer quand Florian enlève son masque et sourit.

- Restez si vous voulez mais pas un mot à quiconque sur les prochaines dix minutes, c’est compris ?

Je vois à leurs regards qu’ils ont bien compris le message et que je peux compter sur eux, je fais alors comme pour Ludovic et remplis la partie endommagée du cerveau de salive sous les cris de surprises que poussent René et Patricia.

- (Frédéric) Je vous avais prévenus alors silence, nous parlerons de tout ça plus tard.

Quatre paires d’yeux regardent l’endroit couvert de salive et bientôt s’écarquillent en en voyant les effets, la partie en « bouillie » reprend forme petit à petit et redevient saine.

Voyant que tout se passe comme prévu, j’envoie une nouvelle dose et referme la calotte frontale en m’attelant ensuite aux sutures qui me prennent un certain temps.

Je laisse ensuite le soin à Frédéric de mettre en place la protection que Julien devra porter pendant plusieurs semaines le temps que tout se ressoude.

J’ouvre la perfusion et injecte plusieurs longs jets de salive dans la poche de sang avant de tout remettre en place et me tourne vers eux captant les deux regards sidérés de René et Patricia alors que Frédéric termine ses bandages le sourire aux lèvres.

- Eh bien quoi ??? Comme ça, il guérira plus vite.

René me regarde comme un extra-terrestre et d’une voix criarde frisant l’hystérie.

- Mais alors !!! Ce n’est peut-être pas trop tard !!!




Florian 18 ans surdoué Ou Le don de guérir (livre 1) (suite 3) - laurentdu51100 - 18-08-2020

2eme ANNEE 1er semestre : 2ème partie : (32 / 100) (Paris/Afrique) (suite)


Okoumé rentre de la chasse avec ses hommes, ils amènent les deux antilopes qu’ils ont tuées aux femmes qui s’empressent de les préparer afin que rien ne se perde.

Les anciens et les jeunes sont autour du feu et racontent pour les uns et écoutent pour les autres les histoires ancestrales de la tribu qu'ils raconteront à leurs tours à leurs petits enfants.

Il entre dans sa case pour poser ses armes quand un mouvement presque imperceptible l’alerte et le fait reprendre en main sa lance.

Elle s’avance alors lentement et s’arrête pour lui laisser le temps de la reconnaître, Okoumé baisse son arme et s’approche d’elle à son tour.

La question principale qu’il se pose maintenant est pourquoi est-elle là ? C’est la première fois qu’elle et lui se rencontrent ailleurs que dans la clairière et il se doute bien qu’il doit y avoir quelque chose d’important pour qu’elle ose se rapprocher aussi près de son plus grand prédateur qu’est l’homme.

- Eh bien ma belle ! Qu’est-ce que tu me veux ?
- Rrrr !!!
- Un danger ?
- Rrrr !!!
- Reste là ! Je reviens, attends-moi ici !

Okoumé sort de sa case à reculons en lui faisant signe des mains de ne pas bouger.

Une fois sorti, il pousse un cri de ralliement que tous les chasseurs de la tribu connaissent bien.

Une trentaine d’adultes s’empressent de répondre à son appel accompagnés d’une ribambelle d’ados et de plus jeunes, curieux de cet appel proféré en dehors de la chasse et en plein milieu du village.

Okoumé dans sa langue natale :

- Baissez vos armes ! Je vais faire sortir de ma case une « amie » qui ne vous veut aucun mal, restez calmes et tout se passera bien. Si je vous ai appelés c’est justement pour pas qu’il arrive quelque chose ni à elle ni à l’un d’entre nous à cause d’un mouvement de panique, c’est bien compris ?

La curiosité gagne très vite tout le village, les anciens, les femmes et le reste des enfants sont maintenant quasiment tous attroupés devant la case de leur chef.

Okoumé réitère ses recommandations et retourne dans sa case d’où il ressort quelques minutes plus tard avec une magnifique et impressionnante panthère noire qui surprend et fait reculer toute la tribu dans un murmure de crainte respectueuse.

Okoumé pour bien montrer que c’est comme il leur a dit une « amie », lui caresse le crâne entre les deux oreilles ce qui provoque un ronronnement de satisfaction de la bête à la couleur de nuit qui tourne sa tête vers lui et le fixe de ses yeux verts perçants.

Il a repris ses armes et s’apprête à l’accompagner quand Akim arrive comme un fou et se jette sur la panthère pour l’embrasser et la caresser à son tour sous les murmures stupéfaits et respectueux de son courage venant de toute la tribu

- Je peux venir avec toi père ?
- Je ne sais pas mon fils, c’est peut-être dangereux pour qu’elle soit venue me chercher jusqu’ici.
- Alors n’y va pas seul toi non plus !
- Tu as sans doute raison mais l’acceptera-t-elle ?

Okoumé désigne une dizaine de ses chasseurs qu’il envoie chercher leurs armes.

Quand ceux-ci reviennent, il leur demande de les suivre en restant quelques pas derrière eux pour voir si son « amie » accepte leurs présences auquel cas ils viendront avec lui.

Akim sort de la case avec sa lance d’enfant et fixe son père sans ciller, lui démontrant par là qu’il allait venir également. Ses deux autres fils plus âgés imitant leur frère cadet et se présentant à leur tour en arme au côté de leur père, celui-ci hésite mais la fierté qu’il ressent ce soir vis-à-vis de ses enfants est trop forte pour qu’il les renvoie et il acquiesce donc d’un signe de tête à leurs demandes implicites.

Okoumé et ses fils avancent de quelques mètres vers la sortie du village, puis s’arrêtent et se retournent pour voir la réaction de la panthère. Celle-ci s’avance à son tour et passe devant les guerriers en les fixant un à un d’un regard pénétrant, aucun d’eux ne baisse les yeux et apparemment satisfaite, elle s’élance à son tour et passe devant Okoumé en lui lançant un long feulement que le guerrier prend pour une acceptation.

C’est au pas de course qu’ils avancent tous dans la nuit maintenant complètement tombée, éclairée par la lune heureusement dégagée de tous nuages.

Les dix kilomètres qui séparent le village de la clairière sont avalés en un temps record, quand elle arrive au vu de son but la panthère s’arrête et se retourne en grognant un avertissement.

Okoumé lève la main et fait stopper ses hommes puis s’approche seul de l’animal.

Celle-ci grogne à nouveau son avertissement et s’engage seule dans la trouée, ils entendent alors des sons bien connus d’eux mais en nombre et en variété tel qu’ils se regardent avec effroi.

La panthère réapparaît peu de temps après et pousse un long feulement vers les hommes en repartant lentement d’où elle vient.

Okoumé prend ça comme une autorisation et fait signe à ses guerriers de le suivre avec précautions et sans gestes menaçants.

La surprise des chasseurs en pénétrant dans la clairière est telle qu’ils en ont un mouvement commun de recul, le sang glacé par la vision qu’ils ont de tous ses animaux réunis au même endroit et surtout se côtoyant alors que ce n’est certainement pas dans leurs natures de le faire.

Panthères jaguars guépards tigres et lions, ils sont au moins une soixantaine la gueule tournée vers eux plus impressionnants les uns que les autres.

Ne voyant aucune animosité dans leurs comportements, Okoumé qui depuis qu’il a mis la première fois les pieds dans cet endroit ne cherche plus à en comprendre les mystères, fait signe à ses hommes de déposer leurs armes et s’avance avec ses fils au milieu de la clairière pour aller s’asseoir tranquillement sur sa souche habituelle.

Elle s’approche de lui et prend son bras doucement dans sa gueule en le tirant avec elle pour qu’il se relève et la suive.

Silencieusement comme il lui voit faire, Okoumé traverse la clairière et entre à nouveau dans la jungle.

Ses hommes font le geste de s’avancer à leurs tours mais en sont empêchés par les autres animaux qui leurs blocs le passage en silence mais sans laisser de doutes dans leurs intentions de ne pas leur permettre d’aller plus loin.

Okoumé comprend à sa façon de se déplacer qu’elle veut lui montrer quelque chose et son instinct de chasseur prend le dessus quand il la suit.

Une lueur vive attire son attention quelques centaines de mètres plus loin et bientôt ils arrivent à la limite du camp éclairé par un feu.

Okoumé aperçoit aussitôt l’homme de garde et les armes ainsi que le matériel entreposé près des tentes, il comprend alors l’intention qu’ils en ont de s’en servir pour détruire les arbres et ravager la clairière.

Il sent la panthère revenir lentement sur ses pas et l’imite pour rejoindre ses hommes en prenant toutes les précautions pour ne pas se faire repérer.

Une partie de la nuit passe ensuite à de longues explications données à voix feutrées, comprenant qu’il leur faudra attendre le jour, les guerriers s’allongent à même le sol et s’endorment avec une sérénité inhabituelle au vu de la promiscuité avec tous ces prédateurs allongés à quelques mètres d’eux.

Une étrange onde émane pendant la nuit des pierres, faisant disparaître les marques laissées sur eux par tant d’années de chasses.

Ce que ne s’apercevront que plus tard avec étonnement les hommes de la tribu qui garderont de cette nuit une ferveur mystique et une croyance décuplée envers leurs dieux qui les ont appelés ils n’en douteront pas un instant à leurs aides pour protéger ce lieu étrange et maintenant pour eux devenu tabou à toutes autres personnes en dehors de la tribu.



2eme ANNEE 1er semestre 2ème partie : (33 / 100) (Philippe/Maurice/Tony)


La BMW file sur l’autoroute depuis déjà plusieurs heures avec à son bord Maurice, Patrice et Camille que Philippe est venu rechercher chez les De Bierne. Il a été fortement étonné en appelant son ami de le savoir à Aix, aussi une partie du trajet est passée en explications et en révélations sur les événements des derniers jours.

Maintenant arrivés aux portes de Paris, les quatre amis sont plongés dans leurs pensées respectives et ne serait-ce le ronronnement feutré du moteur rien ne viendrait perturber le silence dans l’auto.

Philippe assimile toutes les données reçues sur l’Afrique et cette mystérieuse clairière aux arbres soi-disant le réceptacle des divers maux guéris par Florian et se demande avec une pointe de moquerie à quoi peut bien ressembler un arbre asthmatique.

Patrice et Camille ont pris durement l’annonce de la mort de Maxime et se retiennent de trop exprimer leurs chagrins envers ce jeune homme devenu très vite leur ami.

Ils prient également pour que Florian qui en ce moment doit opérer Julien, arrive à le sauver.

Ils connaissent l’extraordinaire pouvoir qu’il a mais les informations sur l’état physique de Julien après l’accident sont quand même peu encourageantes.

Maurice reçoit les accusés de réceptions des différents messages qu’il a envoyés et commence à retrouver le sourire.

Maxime et Julien ne sont que des noms pour lui et il n’est pas autant affecté que ses amis par ce qu’ils leur arrivent, Florian l’inquiète par contre beaucoup plus et il espère sincèrement que ce qu’ils ont décidé pour lui venir en aide sera suffisant pour que son jeune protégé ne soit pas affecté trop longtemps par ce malheur de la perte d’un de ses meilleurs amis et d’avoir la vie d’un deuxième entre ses mains.

Déjà il a pu récupérer toutes les traces des rapports et du dossier médical que les premiers secours ont ouvert suite à l’accident.

Si comme il le pense, Florian doit utiliser plus que ses aptitudes chirurgicales pour sauver Julien et bien au moins il n’y aura plus de traces écrites quant à leurs états lors de la prise en charge.

Pour l’hôpital Maurice se fait moins de soucis car il a déjà pu constater combien tout ce qui se rapporte à Florian reste un secret très difficilement percé à jour.

Il entend le clignotant et vérifie que c’est la bonne sortie, rassuré il observe la route et voit bientôt apparaître l’enseigne du « Toys “R” Us » pas loin duquel le cirque a monté son chapiteau.

Une bonne idée ma foi qu’ont eu les grands-parents de Florian de le faire monter sur Paris alors qu’ils auraient pu plus facilement faire venir le transporteur jusqu’à Aix.

Comme s’ils avaient senti que leur petit-fils aurait rapidement besoin d’entrer en contact avec le jeune animal qu’il est d’ailleurs curieux de connaître vu comment il en entend parler par Patrice et Camille.

- (Patrice) A droite là !!! On dirait bien un chapiteau !!


Philippe jette un œil dans la direction indiquée et sourit.

- Oui c’est bien ça ! Nous y serons dans moins d’un quart d’heure maintenant.
- (Camille) Tout est prévu pour y emmener « Flo » patron ?


Maurice en tournant la tête vers elle :

- Oui pas de soucis, dès qu’ils sortent lui et Thomas du CHU. Ils seront pris en charge par l’hélico de l’hôpital qui les amènera directement ici.
- (Philippe reconnaissant) Ça n’a pas dû être des plus faciles à organiser ?


Maurice avec un petit sourire en coin :

- Détrompe-toi ! Dès que j’ai dit pour qui c’était, tout s’est arrangé comme par miracle. Il a suffi à Robert de prétexter une urgence médicale, en plus le pilote qui n’était pas chaud pour attendre a eu droit à la visite disons pour le moins persuasive de quelques infirmiers fortement motivés si tu vois ce que je veux dire ?

Patrice qui a eu Gérôme et Dorian au téléphone et qui a appris leurs désagréments suite à leur visite surprise au CHU.

- J’en ai entendu parler, ils sont assez persuasifs d’après Gérôme.
- (Maurice) On peut dire ça comme ça, en tous les cas après ça il n’y a plus eu de problèmes pour qu’il attende sagement qu’on l’appelle Hi ! Hi !

La BMW se gare enfin près de l’entrée principale du cirque, un petit homme râblé les voit arriver et se dirige directement vers eux.

Camille et Patrice reconnaissent immédiatement cet homme et lui sourient quand il vient leur serrer la main.

- (Patrice) Content de vous revoir.


Tony les scrute un moment avant de sourire à son tour en les reconnaissant.

- Ah oui ! Vous étiez là le jour où ce jeune homme a pris une de mes cages pour une chambre d’hôtel !
- (Camille amusée) Exactement et vous avez de la chance qu’il n’ait pas porté plainte sur la tenue de la literie.
- (Maurice) Votre colis est bien arrivé je crois ?
- (Tony) Oui bien sûr ! Vous voulez le voir ?
- Bien entendu. À la façon dont on m’en parle, j’ai hâte de voir le phénomène.
- (Tony amusé) Alors suivez-moi c’est par là.

Tony passe devant et emmène ses visiteurs vers les roulottes, il passe devant la ménagerie sans s’arrêter et continue plus loin vers une grande caravane à doubles essieux d’où on entend des rires d’enfant en sortir.

Maurice et Philippe se regardent étonnés alors que Camille et Patrice se font un clin d’œil entendu.

Arrivé à la caravane, Tony ouvre la porte et fait entrer ses visiteurs qui restent scotchés devant le spectacle auquel ils assistent.

Un petit garçon de neuf ans jouant au cow-boy jucher sur une jeune panthère noire de toute évidence aussi ravie que le gamin de se trouver là.

Tony avec un sourire jusqu’aux oreilles.

- Et voilà le colis, vous comprenez bien qu’il ne pouvait pas jouer avec mon petit-fils dans une cage ? Ce n’est pas un endroit décent pour un enfant Hi ! Hi !


2eme ANNEE 1er semestre, 2ème partie : (34 / 100) (Deuxième Pont de Novembre) (CHU) (suite)


Je me tourne vers lui surpris par son ton.

- Je dirai même qu’il devrait normalement s’en remettre, maintenant il va falloir laisser le temps au temps. Son coma peut durer encore un moment, mais si ça fait comme pour « Ludo » qui en est sorti rapidement, je préférerais qu’on l’y maintienne le temps que son corps efface toutes traces de l’accident.


René toujours aussi fébrile.

- Mais je ne parlais pas de Julien !!!

Nous nous tournons tous vers lui en essayant de comprendre ses paroles.

- (Frédéric) De qui tu parles alors ???


René d’une voix rauque :

- De Maxime !!!

Il nous aurait dit que le plafond de la salle allait s’effondrer sur nos têtes qu’il n’aurait pas fait plus d’effet.

Frédéric me regarde les yeux marquants un tel ahurissement que comme lui, je reste figé un long moment avant de revenir vers René.

- Maxime est mort !! Je ne suis pas le bon Dieu non plus.


René comprend alors qu’il a été insuffisamment clair dans ses paroles.

- Suivez-moi et vous comprendrez !!

Nous quittons le bloc à sa suite et entrant deux blocs plus loin où un corps recouvert presque entièrement d’un drap est allongé sur la table, maintenu en vie par tout un appareillage spécifique.

René devant notre état de choc :

- Maxime a été déclaré mort car il est en coma profond de stade quatre, les appareils maintiennent son corps en état en attendant d’avoir l’autorisation de sa famille pour y prélever les organes en vue de greffes sur des patients compatibles.

- (Frédéric atterré) Mais un stade quatre c’est la mort cérébrale ??

J’enlève le drap et ausculte le corps de mon ami en constatant très vite qu’au contraire de Julien il n’a aucune trace d’hématomes ni d’os brisé.

René me rejoint avec différentes radios et résultats de scanners qu’il me tend d’une main tremblante.

- Il n’a quasiment rien physiquement si ce n’est le côté gauche de sa tête qui s’est écrasée contre la vitre latérale lors du choc de l’accident.
- Un « encéphalo » vite !!

Patricia a déjà l’appareil dans la main au moment de ma demande.

Cette fille ira loin dans son métier car instinctivement elle a su quoi faire, elle m’aide ensuite à placer les électrodes et à mettre l’appareil en service.

Une ligne entièrement plate apparaît alors sur l’écran.

Connaissant ce genre d’appareil et le type de réglage par défaut entré en sortie d’usine, j’augmente la sensibilité au maximum et reviens vers l’écran avec une règle et un feutre à pointe ultra-fine.

Je trace alors une ligne correspondant au point zéro et j’augmente petit à petit le réglage de la mesure avec la molette associée.

Mon cœur rate alors un battement quant au moment où je l’ai presque tournée à fond, une ondulation presque imperceptible amène le marqueur au-dessus de la ligne que j’avais tracée précédemment.

- Préparez-le pour une trépanation du lobe temporale gauche !!!

Frédéric me regarde avec tristesse, croyant fermement que je ne fais ça que par désespoir alors que Patricia commence déjà à lui raser la partie du crâne correspondant à ma demande.

Une partie violacée apparaît alors à l’endroit du choc, elle n’en poursuit pas moins son travail terminant de bien dégager la zone.

René prépare le matériel nécessaire pendant que j’insère dans l’ordinateur le fichier du scanner.

Je visualise dans ma mémoire chaque coupe de détails et repère très vite l’importance de la lésion ayant occasionné le coma et le presque arrêt de fonctionnement du lobe cérébral.

Je me remémore alors mes lectures sur toutes les recherches faites sur les différentes parties du cerveau humain et leurs utilités propres.

D’après ses études il s’avérerait que la partie endommagée correspondrait à un pont entre la partie pure du cerveau et les neurotransmetteurs le reliant aux nerfs et permettant d’en transformer les influx en impulsions vers les différents muscles.

Donc pour synthétiser les choses, je dirais que normalement son cerveau n’a rien perdu de ses connaissances ni du pouvoir d’en acquérir d’autres mais que « simplement » il ne peut plus les transmettre au corps qui par ce fait n’a plus l’autonomie de fonctionner aussi bien pour donner l’ordre au cœur de battre que pour toutes les autres fonctions vitales.

Réparer cette partie du cortex cérébral devrait en toute logique remettre la machine en route même si ça n’a jamais été tenté faute de connaissances suffisantes pour le reconstituer.

Ma salive devrait pouvoir y parvenir et donc c’est avec un grand sourire aux lèvres et un immense espoir au cœur que je m’attelle à la tâche.

Pendant que je commence mon intervention sur Maxime, j’explique mon déroulement de pensées aux trois personnes qui m’apportent l’assistance nécessaire et qui au fur et à mesure de mes explications argumentées reprennent espoirs, aussi infimes soient-ils.




Florian 18 ans surdoué Ou Le don de guérir (livre 1) (suite 3) - laurentdu51100 - 18-08-2020

2eme ANNEE 1er semestre, 2ème partie : (35 / 100) (Deuxième Pont de Novembre) (CHU) (suite)


Comme visualisé sur les images du scanner, une fois la partie du cerveau mise à nu ; j’aspire toute trace de sang et ôte le plus possible de la partie endommagée, une fois que tout me semble propre j’agis comme précédemment avec Julien car de toute façon, à ce stade il n'y a rien d'autre à tenter et j'envoie dans la partie manquante plusieurs jets de salive.

Au début rien ne se passe et je commence une nouvelle fois à douter qu’il ne soit pas possible de régénérer une partie aussi importante de cet organe qui est le plus sophistiqué qui soit qu’ait créé la nature.

J’ai peur que les cellules ne puissent se régénérer avec autant de matière manquante, mais c’est sans compter sur l’énorme potentiel qu’ont celles-ci à se remplacer pendant toute une partie de la vie humaine et sur l’extrême jeunesse de Maxime qui leur permettent encore d’en avoir la capacité.

Sa phase de développement n’étant pas encore terminée pour ensuite entamer celle du vieillissement qui l’amènera à terme à la fin de sa vie, une fois justement que ses cellules n’auront plus cette aptitude régénératrice.

Pendant que je suis plongé dans mes pensées, l’œil toujours rivé sur la plaie béante, le miracle du « don » qui m’a été donné, une nouvelle fois fait son œuvre et les cellules neuves viennent comblées petit à petit la partie manquante.

Un bruit sourd nous fait nous retourner. Le temps que je me rende compte de ce qui arrive, Frédéric et Patricia sont déjà en train de relever René qui est tombé dans les pommes.

Son esprit n’ayant pas résisté à l’énorme pression due à la vision surnaturelle de ses derniers instants, a préféré le protéger en créant cet état d’évanouissement pour relâcher la tension trop forte à cet instant précis.

Pendant qu’ils s’occupent de lui, je termine ma tâche sur Maxime et lui referme la boîte crânienne en apposant une plaque au-dessus des os endommagés et remis en place en attendant qu’ils se ressoudent.

Sutures bandages et protection crânienne ne sont plus qu’un jeu « d’enfant » pour moi.

Nous passons ensuite de longues minutes à attendre les prémisses annonçant la reprise des fonctions vitales, c’est l’encéphalogramme qui réagit le premier en indiquant brusquement une remontée spectaculaire de sa courbe.

Je remets les réglages de la machine à l’état d’origine et les proportions redeviennent conventionnelles.

Après vérification du rythme cardiaque, j’enlève avec précaution la pompe auquel le corps de Maxime était raccordé et je suis avec attention le « bip-bip » du moniteur prêt à tout remettre en place au moindre signe de défaillance.

Celui-ci restant stable, je débranche à son tour le respirateur et comme précédemment j’attends d’être certain qu’il respire normalement de façon naturelle pour arrêter et repousser l’appareil plus loin.

Frédéric qui tient René par la taille de peur qu’il n’ait encore un moment de faiblesse.

- Alors ???

Je le regarde avec un sourire marqué par l’épuisement que je ressens tout à coup une fois la pression nerveuse de ses longues heures d’opérations retombée.

- Si mon diagnostic est bon, il devrait se remettre mais comme pour Julien nous saurons à quoi nous en tenir qu’une fois qu’il sera sorti de son coma. Encore une chance que vous l’ayez appareillé en vue d’une prise d’organes sinon, c’était cuit.


Patricia réagit à mes paroles en sursautant :

- Qui est au courant pour Maxime ?


Frédéric tilte tout de suite.

- J’espère que personne n’a encore prévenu ses parents !! Je vous laisse !! J’ai des coups de fil à donner, pourvu qu’il n’y ait personne qui a eu la langue trop longue sinon on est dans la merde pour expliquer qu’il est encore vivant.
- Erreur de diagnostic !!!


Frédéric se retourne vers René qui vient de prononcer ses paroles.

- Hein !!!
- Nous aurons qu’à dire que c’était une erreur de diagnostic et que nous nous en sommes aperçus par hasard.


Patricia qui maintenant que ses nerfs à elle aussi se sont relâchés a les larmes aux yeux.

- Remarquez plus c’est gros mieux ça passe !! J’aimerais quand même que quelqu’un m’explique tout ce que je viens de vivre ce soir ?
- (Frédéric) Demain ma grande ! Pour l’instant va te reposer, moi j’ai encore des coups de téléphone à donner.


René me fixe intensément depuis un bon moment déjà.

- J’attendrai donc demain moi aussi, mais crois-moi il va falloir que je comprenne ce qui vient de se passer ce soir. Florian !! Tu viens de sauver deux personnes à qui je tiens beaucoup et pour ça je te suis redevable mais la façon dont ça s’est fait me fait me poser la même question en boucle depuis tout à l’heure, Qui es-tu ??


Je le fixe et le sens frémir sous mon regard.

- Une énigme !! Voilà ce que je suis et surtout pour moi sois en sûr !! Maintenant je suis crevé et nous en reparlerons demain si vous le voulez bien ? Pour l’instant je n’ai qu’une envie, retrouver Thomas.

Je quitte le bloc et rejoins le vestiaire où je mets mes affaires souillées de sang dans la corbeille spécialement là à cet effet.

Je prends ensuite une bonne douche en sifflotant comme un pinson alors que quelques heures plus tôt j’étais abattu par le chagrin d’avoir perdu un ami.

Je remets mes affaires « civils » et redescends en courant jusqu’à l’accueil pour savoir dans quelle chambre a été mis Thomas.

L’infirmière de l’accueil est surprise de me voir si joyeux.

- Chambre deux cent douze. Comment tu fais pour avoir le sourire après les événements d’aujourd’hui ?
- Quels événements ??
- (L’infirmière décontenancée) Eh bien la mort de « Max » pardi !!!


Je la regarde amusé.

- « Max » est mort ??? Première nouvelle !!! Va falloir que tu changes d’informateurs ma belle Hi ! Hi !


2eme ANNEE 1er semestre, 2ème partie : (36 / 100) (Deuxième Pont de Novembre) (CHU) (fin)


Je n’attends pas sa réaction et je fonce dans les escaliers direction la chambre deux cent douze.

Une fois dans le couloir je croise un infirmier et entre en trombe dans la chambre.

Mon premier regard va vers le lit et je souris en voyant une touffe de cheveux blonds dépassant de la couette.

Ensuite seulement je m’aperçois que Denis est assis près de lui et me regarde avec fièvre le visage bouffi d’avoir trop pleuré, n’osant pas poser la question qui lui brûle les lèvres.

Je lui souris à mon tour en lui faisant un clin d’œil, il se lève alors d’un bond pour me prendre dans ses bras.

- Julien va bien ?
- Dans quelques semaines il devrait avoir oublié ses misères.


Les larmes de joies cette fois inondent à nouveau son visage.

- Merci « Flo » !!! Tu es un garçon formidable !!

Il m’embrasse et retourne s’asseoir, trop ému pour pouvoir rester plus longtemps debout.

- Son corps va aller mieux oui ! Mais son âme tu y as pensé ? Maxime était son rayon de soleil, depuis qu’ils sont ensemble il n’avait jamais été si heureux.
- Il le sera à nouveau fais-moi confiance.
- Sans doute oui ! Mais dans combien de temps ?
- Hum !! Au pire je dirai d’ici un mois peut être deux le temps que...


Denis lui coupe la parole scandalisé par ce qu’il entend.

- Mais tu t’entends Florian ? Tu crois que s’il arrivait quelque chose à Thomas, tu ne mettrais que deux mois à t’en remettre ?
- Si tu me laissais finir ma phrase au lieu de t’énerver après moi comme ça ? Je disais donc que d’ici un voire deux mois tout rentrerait dans l’ordre quand Julien et Maxime retourneront chez eux.

Denis va pour répondre de toute évidence sidéré par mes paroles quand la porte s’ouvre brusquement et que quelqu’un me ceinture pendant que je ressens l’effet d’une piqûre à la base du cou, je n’ai pas le temps de me rebeller que d’un seul coup tout s’efface autour de moi et que je m’écroule dans les bras de l’inconnu qui m’empêche ainsi de m’effondrer sur le sol de la chambre.

- (Denis surpris) Mais !!
- (L’infirmier en souriant) Pas de panique ce sont les ordres d’en haut et c’est pour son bien.
- Mais !!!

L’infirmier lance un appel dans le couloir et deux hommes arrivent à la rescousse des deux déjà dans la chambre et sous les yeux ébahis de Denis chargent sur leurs épaules Thomas et Florian comme deux sacs de pommes de terre.

Denis se précipite pour les suivre et essayer de comprendre ce qu’il arrive, ils les voient dévaler les escaliers et prendre la porte de secours puis déposer leurs deux colis endormis dans l’hélicoptère qui aussitôt le « chargement » attaché avec les ceintures de sécurité, décolle vers une destination inconnue enfin apparemment pas pour tout le monde.

Denis est complètement perdu, déjà par l’annonce faite juste avant par Florian qui laisserait à supposer que Maxime serait toujours vivant.

Et ensuite par cet enlèvement des deux garçons rondement mené sous ses yeux.

Il appelle l’ascenseur et va pour descendre au sous-sol vers les blocs opératoires.

Au moment où les portes s’ouvrent, il se retrouve nez à nez avec deux infirmiers accompagnant deux patients endormis allongés sur des lits et qui sortent de toute évidence des blocs pour aller en chambres de soins intensifs.

Il les laisse sortir sans se douter une minute au vu des pansements qui leur couvrent entièrement le crâne et la moitié du visage, que ce sont son fils et son petit ami qui passent ainsi près de lui.

Il entre dans l’ascenseur continue sa route, une fois en bas il prend le chemin de la salle de repos où il trouve René et Patricia en pleine discussion.

Patricia est face à lui quand il entre et aussitôt se tait et fait signe à René d’un mouvement de tête qu’il y a quelqu’un qui arrive.

L’urgentiste se retourne et sourit en venant prendre son ami dans ses bras et lui annoncer pour la deuxième fois mais ça, il ne le sait pas, la bonne nouvelle.

- Ton fils va bien, « Flo » a encore fait un miracle et il devrait s’en sortir sans trop de casse.


Denis encore perturbé par ce qu’il vient de voir et d’apprendre.

- Je sais il me l’a dit ! C’est vrai pour Maxime ??


René toujours souriant.

- Encore grâce à Florian, il a voulu le voir quand on lui a dit qu’on maintenait artificiellement son corps en vie pour récupérer des greffons.

Il a voulu à tout prix vérifier avec l’encéphalogramme qui apparemment était mal réglé et après l’avoir trifouillé, il s’est mis à crier que « Max » vivait encore et bien sûr comme pour ton fils il a fait ce qu’il sait faire de mieux dans ces cas-là et le voilà en bonne voie de guérison maintenant. D’ailleurs tu les as manqués de peu, ils viennent juste d’être remontés.
- (Denis) C’était eux ?
- (René) Je t’assure que oui, il est presque cinq heures du matin et Florian n’a pas arrêté depuis hier quand il est arrivé. Un sacré phénomène quand même tu m’avoueras !!


Denis pousse un cri.

- Ah !!! Mais j’y pense !! Tu sais où ils l’emmènent ? Il y a les gros bras qui lui ont collé une dose de sédatif et direct avec Thomas dans l’hélico !!
- (René) Et merde !!! On n’y pensait plus ! Bordel !!


Denis en criant presque.

- Qu’est-ce qu’il y a encore ???
- Rien juste un truc pour pas que « Flo » subisse le contrecoup à cause de Maxime une fois qu’il aurait eu fini de s’occuper de Julien !!
- Ils les emmènent où ???
- Qu’est-ce que j’en sais !! Demande à Frédéric ou va voir Robert s’il est encore là. Juste que je sais que c’est pour son bien parait-il, et merde !!! Putain !! Fais chier !! J’aurais dû les prévenir que ce n’était plus la peine !!


2eme ANNEE 1er semestre, 2ème partie : (37 / 100) (Paris/Afrique) (fin)


C’est l’aube qui réveille les guerriers de la tribu, beaucoup croyant avoir fait un rêve sursautent à se retrouver au milieu de la clairière, cerné par des fauves.

Okoumé et ses fils se lèvent et rejoignent les premiers arbres par où devraient arriver les hommes blancs, ils écoutent les bruits de la forêt et reviennent vers les autres quand ils constatent qu’ils ne sont pas encore prêts à arriver.

Les fauves une demi-heure plus tard, à leur tour se lèvent et forment une ligne tous leurs sens aux aguets.

Okoumé et ses hommes fourbissent leurs armes et viennent se placer derrière les animaux silencieux, l’ambiance est étrange et chaque homme surmonte comme il le peut ses peurs viscérales d’être en présence d’autant de puissants prédateurs.

Le surnaturel de la situation étant difficile pour eux à accepter, seul la confiance sans borne qu’ils ont en leur chef leur permet de garder la superbe qu’ils affichent ce matin-là.

***/***

Les forestiers terminent silencieusement de boire un café réchauffer à la va vite et replient le camp avec la dextérité due à l’habitude.

Mathieu quand il constate qu’ils sont tous prêts, reprend son arme et leur fait signe qu’il est temps de reprendre la route.

***/***

La panthère tend l’oreille et se tourne vers les hommes en poussant un feulement d’avertissement, Okoumé fait signe à ses guerriers et arme sa lance aussitôt imiter par les dix adultes et ses trois fils.

Il emploie alors la gestuelle de la chasse et les fait se déployer dans la jungle alentour, il s’avance ensuite seul au-devant des hommes blancs.

Des bruits de branches écrasées lui indiquent qu’ils ne sont plus loin et qu’ils arriveront bientôt directement devant lui.

Il plante son arme au sol à ses pieds et les attend bravement, ses fils restés en arrière à quelques mètres de lui observent fièrement leur père et se redressent à leur tour pour lui faire honneur.

Mathieu quand il voit le guerrier Massai fait signe à ses hommes d’arrêter, il s’avance en tenant son fusil prêt à tirer au cas où il montrerait le moindre signe d’agressivité.

À quelques mètres de lui il s’arrête à son tour et le jauge du regard, les prunelles froides et inflexibles du « sauvage » lui donne un frisson dans le dos et il comprend tout de suite qu’il n’est pas là par hasard.

- (Okoumé) Faites demi-tour hommes blancs !! Vous êtes sur le territoire Massaï et moi Okoumé chef de la tribu ne vous autorise pas d’y rester plus longtemps.

Mathieu reste figé un instant, décontenancé par ce sauvage qui parle aussi bien sa langue, il se tourne vers ses hommes et a un rictus aux lèvres en constatant qu’ils ont pointé leurs armes et sont prêts à en découdre s’il leur en donne l’ordre.

- Retourne dans ton village koukou de mes deux!! Et nous ne te ferons pas de mal !!

Okoumé fait un bref signe de la main et ses hommes sortent de toutes parts autour des six forestiers, ceux-ci se resserrent les uns contre les autres impressionnés malgré tout par ses guerriers nus aux peintures de guerre pointant leurs arcs bandés sur eux.

- Rebroussez immédiatement votre chemin hommes blancs, ce lieu est sacré pour notre tribu, nous n’y tolérerons pas votre présence plus longtemps.


Mathieu le doigt sur la détente rit au nez d’Okoumé.

- Ah ! Ah ! Ah ! Et tu crois nous faire peur avec tes bouts de bois !!
- Nous sommes plus nombreux que vous et vos bâtons de feu ne nous impressionnent pas.

Mathieu appuie sur la détente et la balle vient s’écraser aux pieds du guerrier qui ne bouge pas un cil, impressionnant par sa bravoure le chef d’équipe maintenant décontenancé par tant de courage.

- La prochaine te sera fatale si tu insistes, alors rappelle tes hommes et laissez-nous faire ce que nous avons à faire.

Un des hommes d’Okoumé bouge pour prendre un meilleur appui, Kader qui croit à une attaque tire et le guerrier tombe dans une mare de sang.

Un cri de guerre retentit alors dans la jungle et tout se passe alors très vite, les flèches et les balles sifflent dans tous les sens.

Un autre homme d’Okoumé s’effondre et du côté des forestiers Medhi regarde horrifié sa poitrine traversée par un trait empenné et dont le sang s’échappe à grand flot.

Les guerriers s’embusquent rapidement derrière les arbres pendant que le groupe de Mathieu se jette au sol et tire sur tout ce qui bouge.

Okoumé sent une balle lui frôler l’oreille et s’élance à son tour derrière un arbre plusieurs fois centenaire en envoyant sa lance qui termine l’œuvre de la flèche précédente dans la poitrine de Medhi qui s’étale mort pour le compte.

Mathieu et ses hommes entendent alors un concert de rugissements et la meute de fauves se précipitant sur eux apparaît à leur vue.

Ils n’ont que le temps de souiller leurs vêtements que des griffes et des crocs les lacèrent déjà, la dernière vision qu’ils ont est une vision de cauchemar et leurs vies s’arrêtent sous leurs cris d’agonie sans qu’ils n’en comprennent jamais la raison.

Le moment de folie s’arrête aussitôt et les guerriers survivants s’approchent avec effroi de la scène étrange et macabre qu’ils ont sous les yeux.

La panthère s’approche d’un des guerriers blessés et se tourne vers Okoumé en feulant doucement, elle se dirige ensuite vers la clairière et s’allonge au milieu des pierres en lançant à nouveau son appel.

Okoumé met quelques longues secondes à comprendre puis fait signe à ses hommes de transporter les blessés jusqu’à elle, et ensuite une fois qu’elle s’est relevée de les allonger à sa place.

Ensuite ils partent rechercher les deux guerriers morts et confectionnent rapidement deux espèces de litières avec des branches et des lianes.

Une fois terminé, ils les déposent dessus avec leurs armes et quatre guerriers valides les emmènent loin d’ici vers leur village où ils auront droit à la cérémonie funèbre de leur peuple, digne de guerriers valeureux morts au combat.

Okoumé, ses fils et ses hommes restant enterrent les hommes blancs avec leurs matériels et leurs armes pour qu’il ne reste plus aucune trace de leurs passages, ils retournent ensuite dans la clairière rejoindre les deux blessés qui déjà commencent à se remettre et se redressent étonnés en se palpant le corps à la recherche des traces de leurs blessures.

La journée approche de sa fin quand ils rentrent au village accueillis comme des héros par toute la tribu, Okoumé et ses fils entrent dans leur case et le fier guerrier s’interroge pour la millième fois au moins sur les raisons qui le pousse depuis si longtemps à protéger ce lieu étrange d’où il a ramené un enfant aux cheveux de feu qui n’aurait jamais dû en toute logique en ressortir vivant.



Florian 18 ans surdoué Ou Le don de guérir (livre 1) (suite 3) - laurentdu51100 - 18-08-2020

2eme ANNEE 1er semestre, 2ème partie : (38 / 100) (Reims) (Yuan)


Yuan termine son petit-déjeuner avec Guillaume, le reste de la maison étant encore endormie, il n’a pas eu de nouvelles de Frédéric rentré très tard et s’inquiète de ne pas en avoir eu non plus de Florian et de Thomas.

- (Guillaume) Tu m’as l’air bien nerveux ce matin ?
- Pourquoi ? Pas toi ? On ne sait même pas ce qui s’est passé. « Flo » et « Thom » ne sont toujours pas rentrés et Julien ? Est-ce que ça va ou Florian n’a-t-il pu rien faire pour lui ?
- (Guillaume) Tu as raison ! Finis ton bol et nous irons aux nouvelles.
- Où ça ? Au CHU ?
- Eh bien oui ! Où veux-tu d’autre ?

Yuan termine rapidement son petit-déjeuner et s’apprête tout aussi vite pour rejoindre Guillaume qui l’attend déjà dans la rue.

Ils décident d’y aller à pied et c’est une petite demi-heure plus tard qu’ils se présentent à l’accueil demandant à voir une personne qui saurait les renseigner où sont leurs amis.

L’hôtesse en souriant à Guillaume qu’elle a déjà vue avec Florian ou avec son père :

- Florian et Thomas ne sont plus ici depuis tard cette nuit, il faudra demander où ils sont à ton père ou peut-être voir si Émilie ou Julien peuvent te renseigner.
- (Guillaume) D’accord ! Et sinon pour Julien Malvile ?
- Tout ce que je sais c’est qu’il est toujours dans le coma, il est en chambre de soins intensifs.
- (Yuan) Mais il va bien ?


L’hôtesse souriant au bel asiatique sur lequel elle louche depuis son arrivée.

- D’après la rumeur, il devrait s’en remettre sans trop de casse. Heureusement que « Flo » est intervenu à temps, sinon …..


Guillaume en prenant le bras de son ami.

- Merci pour les renseignements, nous allons voir si nous trouvons quelqu’un qui en saurait un peu plus.

Ils traversent la salle et prennent le couloir qui mène aux urgences.

René est déjà là malgré le peu de temps qu’il a eu pour se reposer, il reconnaît aussitôt Yuan et bien sûr Guillaume et arrive droit vers eux avec un grand sourire.

- Eh bien !! On peut dire qu’on a eu chaud cette nuit, vous venez aux nouvelles pour vos amis je présume ?
- (Guillaume) Oui !! Florian et Thomas ne sont pas rentrés et je voulais savoir comment ça s’était passé pour « Ju »
- (René) Notre couple d’amoureux doit encore dormir à l’heure qu’il est, sa famille les a fait rapatrier sans doute chez eux pour qu’ils soient tranquilles après tout ce stress.


Yuan en hochant la tête :

- J’ai peur pour « Flo », après s’être occupé de Julien il lui reste à gérer la mort de son ami et vu dans l’état où il était j’ai bien peur qu’il ait besoin de tous ses proches autour de lui.

René regarde le jeune asiatique en comprenant qu’ils ne sont pas au courant des rebondissements de la soirée.

Il se retourne pour cacher le sourire qu’il ne peut s’empêcher de se dessiner sur ses lèvres et leur dit :

- Suivez-moi les gars, je vous emmène voir votre ami.

Ils se laissent guider en silence, la mort de Maxime leur redevenant bien présente suite à la conversation qu’ils viennent d’avoir.

Guillaume plus touché que Yuan recommence à avoir les larmes aux yeux, son ami lui entoure les épaules de son bras pour tenter de le réconforter.

Ils arrivent devant une porte que René ouvre en leur faisant signe de rester silencieux.

Deux lits séparés par un paravent apparaissent à leurs yeux, Julien est là inconscient perfusé et relié à divers appareils de contrôles.

Ils entendent également les sons des mêmes types d'appareils venant de derrière le paravent, se doutant bien que la personne qui y est raccordée doit être elle aussi entre la vie et la mort.

Guillaume se précipite sur Julien et lui prend la main puis éclate en sanglots, autant à cause de l’état dans lequel il le découvre que la pensée de son autre ami disparu pour toujours.

Yuan s’approche à son tour et découvre pour la première fois le jeune garçon dont il a souvent entendu parler par ses amis, il le trouve très beau malgré les pansements et les bandages qui lui ceignent la tête.

René en profite pour vérifier les enregistrements dans la mémoire des appareils, rassuré par les courbes normales des dernières heures.

Il va ensuite contrôler l’autre patient et sourit de la surprise des deux garçons quand ils comprendront qui il est et constate avec satisfaction que ses fonctions vitales sont toutes normales bien qu’il soit toujours dans un coma très profond alors que pour Julien celui-ci est artificiel le temps que son cerveau récupère suffisamment de son opération de la nuit.

Il pense l’y maintenir encore plusieurs jours voir encore plus loin quand Florian refera parler de lui et qu’il pourra avoir son avis sur la question.

Yuan laisse Guillaume au chevet de son copain à lui parler doucement et va regarder par curiosité de l’autre côté du paravent ce que fait le chirurgien et surtout à quoi ressemble la personne allongée.

Il voit comme pour Julien un garçon raccordé de partout par des perfusions et la filerie issue des appareils de surveillance, il trouve une certaine ressemblance entre les deux garçons aussi bien pour l’âge que pour le physique.

Peut-être celui qu’il regarde en ce moment est-il légèrement plus vieux et encore ce n’est pas sûr, en tous les cas il est aussi agréable à regarder que Julien et Yuan lui souhaite comme pour l’ami de Florian qu’il se rétablisse lui aussi au plus vite.

- (Yuan à René) Qu’est ce qu’il a eu ce garçon ?
- (René) Un accident de voiture !
- Lui aussi !!! Décidément les carrossiers ne risquent pas de connaître le chômage au train où ça va.
- (René amusé) Pas forcément, ses deux là étaient dans la même.

Un cri de surprise arrive depuis l’autre côté du paravent.

- De quoi !!!!

Guillaume arrive comme un fou et reste planté devant le visage qu’il reconnaît aussitôt.

- « Maxou » ????


2eme ANNEE 1er semestre, 2ème partie : (39 / 100) (Reims) (Yuan) (fin)


- (René) En chair et en os !!
- (Guillaume ahuri) Mais !!! Je croyais qu’il était mort ?
- (René) Nous aussi figure toi.

Il explique alors aux deux garçons sidérés la deuxième partie de la nuit et tout ce qui s’est ensuivi.

Yuan écoute et n’en croit pas ses oreilles, il essaie de comprendre tout ce que raconte le chirurgien mais le peu de connaissance qu’il a de la médecine lui parle quand même suffisamment pour se rendre compte de l’impossibilité de ce qu’il entend.

René en effet croyant mordicus que les deux garçons connaissent les particularités de Florian, dévoile tout ce à quoi il a assisté sans rien cacher des faits et gestes de celui-ci.

Il s’aperçoit quand même au bout d’un moment qu’il y a un problème avec les deux garçons, car aussi bien Guillaume l’écoute avec attention mais sans marquer plus de surprises que ça, autant le grand brun en a les yeux qui sortent de la tête comme lui cette nuit quand il a été mis en présence du « don » qu’a Florian pour reconstituer avec sa simple salive les chairs endommagées normalement de façon définitive.

- Ton ami n’était pas au courant ?

Guillaume détache avec peine son regard de Maxime tant le fait de le voir en vie lui amène depuis qu’il s’en est rendu compte un plaisir incommensurable, il comprend malgré tout la question de René et se tourne vers Yuan.

- Je t’expliquerai « Yu » !! Je suis sûr que Florian t’en aurait parlé si seulement il y avait pensé, il est comme ça alors ne lui en veut pas.
- Mais alors pour mon eczéma ?


Guillaume en souriant de voir la tête qu’il fait.

- Un anti ride de mamie Maryse avec une bonne dose de bave du crapaud rouquin et voilà le travail. En tous les cas c’est grâce à ça que Maxime n’a pas servi de donneur d’organes et qu’il est là aujourd’hui.


Yuan n’en revient toujours pas.

- Eh bien vous m’en direz tant !!! Il va m’entendre celui-là.

Il rit en imitant son ami en mettant ses deux mains sur ses hanches.

- Non mais !!

Les autres n’ont pas le temps de répondre que la porte de la chambre s’ouvre et que Denis accompagné de sa femme entrent à leur tour.

Simone se précipite sur son fils le visage bouffi d’avoir trop pleuré, elle s’effondre littéralement sur les genoux et l’embrasse sur tout le visage, le corps encore tremblant du stress qu’elle a eu pendant toutes ses longues heures à le croire perdu.

Les quatre hommes la laissent seule et retournent voir Maxime, Denis vient l’embrasser affectueusement sur une petite partie de son front resté dégagée et laisse à son tour perler quelques larmes, de bonheur cette fois de les savoir en vie.

Yuan remarque une autre personne restée dans l’encadrement de la porte, une jeune fille aux longs cheveux bruns et aux magnifiques yeux verts qui les regarde émue elle aussi de temps de bonheur car Patricia a bien cru elle aussi perdre son ami et a tenu à venir vérifier que la nuit qu’elle a vécue n’était pas qu’issu de son imagination.

Elle entre à son tour dans la chambre et sourit au garçon si craquant qui ne la lâche pas des yeux depuis qu’il s’est aperçu de sa présence.

Elle rejoint Denis au chevet de Maxime comprenant bien aux pleurs qu’elle entend de l’autre côté du paravent que la femme qui est au chevet de Julien a besoin de rester seule avec lui en se doutant bien de qui elle peut être.

Elle aussi lit avec attention l’historique des moniteurs et après avoir vérifié les débits des perfusions, reporte son attention sur le beau jeune homme brun à la peau cuivré, aux yeux si sombres et si merveilleusement fendus en amande.

- Bonjour ! Je suis Patricia une amie de Julien et de Maxime.
- Bonjour ! Moi c’est Yuan un ami de Florian et Thomas.


Patricia en souriant :

- Comme nous tous ici je pense ?


Yuan lui rendant son sourire :

- Comment pourrait-il en être autrement ?

Guillaume redresse la tête et regarde amusé la façon dont ils se tortillent en se parlant.

Connaissant très bien les sentiments de Yuan pour ceux dont il s’est dit être un ami, il s’étonne de le voir aussi troublé au contact de Patricia.

Que Patricia flashe sur le jeune asiatique par contre il trouve ça tout à fait naturel car il reconnaît que celui-ci est d’une rare beauté même si c’est d’un garçon qu’il parle et qu’il n’est pas du tout attiré par la gent masculine.


2eme ANNEE 1er semestre, 2ème partie : (40 / 100) (Au cirque)


Thomas commence à émerger du sommeil, les médicaments que lui a donnés René ayant terminé de faire leurs effets.

Il ouvre les yeux et contemple surpris un plafond comme il n’en a jamais vu auparavant, bas et de couleurs vives comme on en voit dans les films des mille et une nuits.

Son regard commence à parcourir la pièce quand il se fige instantanément et qu’une peur viscérale lui arrache une douleur dans la poitrine.

Ses yeux sont figés dans ceux d’un fauve, un animal à la gueule énorme et à la fourrure d’un noir de nuit.

L’animal est allongé sur le lit, la tête dressée vers lui et le fixe intensément sans bouger.

Thomas sent la sueur couler de son dos et de ses tempes, la peur le fige comme hypnotisé et il est complètement à la merci des réactions de l’animal.

Kinou fixe le garçon et le sonde, il sent bien la peur venant de lui mais aussi qu’il appartient également à l’autre jeune homme encore endormi à ses côtés et qui rend Kinou heureux comme jamais d’être en sa présence, sachant très bien pour l’avoir senti que c’était vers ce garçon qu’allait sa destinée.

Thomas ferme les yeux et ose bouger lentement sa main qui trouve rapidement le contact avec un avant-bras dont il reconnaît le propriétaire à la douceur de sa peau et à la réaction épidermique qu’il ressent à son toucher.

Doucement il secoue Florian qui assurément dort à côté de lui, son cœur rate un battement quand il sent l’animal se rapprocher de son visage, Thomas se dit alors que si personne n’intervient dans les minutes voir les secondes qui suivent s’en est fini de lui et de son ami.

Une langue râpeuse vient s’écraser sur sa joue et ses dents commencent à claquer sous l’impulsion de la peur qui lui noue les nerfs.

La langue parcourt une fois complètement sa joue, Thomas se dit que le fauve est en train de goûter son futur repas et tremble de plus bel.

Un museau humide entre en contact avec son nez et il sent le souffle chaud à l’odeur animal entrer dans ses narines.

Un deuxième coup de langue cette fois-ci lui mouille l’arête nasale, un troisième puis un quatrième avant que Thomas commence à comprendre ce qu’il lui arrive.

Kinou sentant le garçon en pleine frayeur lui donne des petits coups de langue amicale et ne comprend pas qu’il n’ait pas droit à une caresse en retour comme il en a pris l’habitude.

Il continue donc son débarbouillage en règle jusqu’à ce qu’enfin les yeux du garçon s’ouvrent et se fixent une seconde fois dans les siens, un petit coup de langue sur le nez fait s’écarquiller de surprise cette fois le regard bleu magnifique de Thomas qui frémit en plongeant dans ceux du même vert étrange que Florian fendu en son milieu comme il l’a cru voir une fois une fraction de seconde dans ceux de son ami.

- Rrrrrr

Le ronronnement qui vient de s’échapper de la gorge du jeune fauve n’a rien d’agressif tout au contraire et Thomas commence à réaliser qu’il n’est sûrement pas plus en danger que le jour où il est entré dans la cage aux tigres pour y récupérer son petit rouquin endormi cette fois-là aussi.

La porte s’ouvre et un petit garçon entre en souriant, il se retourne et parle d’une voix aiguë...

- Grand père ? Il y a un des deux garçons qui s’est enfin réveillé.
- Rappelle la panthère !! Elle risque de les effrayer.

Le gamin capte la traînée de sueur sur les côtés du visage de Thomas.

- Un peu tard, c’est déjà fait grand père.

L’homme arrive derrière l’enfant et regarde le spectacle sur le lit des deux garçons dont un encore endormi et de Kinou au milieu allongé de tout son long le regard fixé sur le jeune homme blond.

- N’ayez pas peur jeune homme, Kinou ne vous fera rien.
- (Thomas railleur) Fallait l’écrire en grand au plafond, je vous assure que ça m’aurait bien aidé il n’y a pas encore cinq minutes.


Tony amusé de la repartie :

- Bah !! Tu as l’habitude pourtant si je me rappelle bien.


Thomas a comme un flash :

- Mais je vous connais ??? Le cirque du Pilat c’est ça ? Où sommes-nous ?
- Eh bien comme tu viens de le dire mon garçon ! Vous êtes chez moi dans mon cirque et la petite bête qui se prend pour « Garfield » eh bien il appartient à ton ami.
- À Florian ???
- À ce qu’il paraît qu’il est envoyé d’Afrique pour qu’ils se rencontrent.
- D’Afrique ???
- Wouah !! Je vais te laisser remettre tes idées en place parce que là t’as le cerveau qui va avec tes cheveux Hi ! Hi !




Florian 18 ans surdoué Ou Le don de guérir (livre 1) (suite 3) - laurentdu51100 - 18-08-2020

2eme ANNEE 1er semestre, 2ème partie : (41 / 100) (Reims) (De vrais amis)


Ce matin-là les téléphones sont dégainés dans tous les sens, la « résurrection » de Maxime et l’opération réussie de Julien font le tour de toute la bande et de leurs familles et amis.

Il n’est pas dix heures du matin que déjà tous ceux qui habitent la région se bousculent dans le couloir au grand dam du personnel hospitalier gêné que tant de personnes bloquent le passage.


L’infirmière en chef les gronde gentiment en leur conseillant d’aller s’installer dans une salle de repos toute proche qu’elle leur ouvre pour l’occasion ; elle leur conseille également de ne pas visiter leurs amis à plus de deux personnes en même temps par lit afin de ne pas bloquer la chambre en cas de problèmes.


De toute façon pour l’instant l’ampoule rouge allumée au-dessus de la porte indique qu’ils sont en soins et que l’accès ne leur est pas permis.

Aussi profitent-ils tous d’être ensemble pour discuter un peu entre eux de toute cette histoire pour le moins bouleversante et également du départ de Florian et Thomas en pleine nuit par hélicoptère.


Flavien qui tient Carole par la taille.

- Presque tout le monde est là et c’est bien, ça prouve que nous sommes tous solidaires avec nos amis. Maintenant nous sommes quelques-uns très bien placés pour savoir que « Ju » et « Max » ont encore besoin de nous tant qu’ils seront dans le coma, je propose que chacun d’entre nous donne ses horaires de disponibilité pour que nous puissions faire un roulement auprès d’eux et leur parler afin de garder leur esprit éveillé un maximum.


« Seb » et Sylvain opinent de la tête et commencent à inscrire leurs temps libres sur la feuille que leur tend Émilie qui avait déjà anticipé la chose en préparant un tableau car ils ont eu la même idée dans la matinée en discutant avec « Juju », René et Patricia.


La feuille fait rapidement le tour et les cases horaires se comblent petit à petit.

Mélanie entre quelques minutes plus tard accompagnée de ses parents et de Sébastien qui tiennent dès qu’ils comprennent ce qu’ils font à participer eux aussi.


Frédéric, Annie et leurs deux enfants restés avec eux à la maison arrivent à leur tour accompagné par Yuan et Guillaume qui les ont vus arriver depuis la fenêtre donnant sur le parking.

Ils tiennent en apprenant ce qu’ils font à y participer eux aussi, Denis arrive avec sa femme suivit peu de temps après par Marc qui s’excuse d’arriver si tard auprès de ses amis.


Émilie reprend la feuille et organise avec « Juju » les tours de garde afin que jamais les deux accidentés ne se retrouvent seuls pendant les temps de visite autorisée.

Elle propose alors un roulement qui devrait satisfaire tout le monde sans toutefois qu’il soit trop contraignant, quelques ajustements et tout le monde tombe d’accord en signalant quand même qu’ils laisseraient la place en cas de visite d’autres personnes, famille ou ami des deux garçons.


Yuan préfère retourner sur Paris depuis qu’il a appris par Frédéric où étaient ses deux amis et il compte bien aller les y retrouver afin de voir si tout va bien.


Quand René arrive après sa visite aux deux accidentés, il s’étonne de voir la salle bondée d’autant de monde et sourit en comprenant qu’ils sont tous là pour la même raison en se faisant la remarque que le petit Florian en un peu plus d’un an a réussi à réunir autour de lui un impressionnant groupe de personnes.

Personnes qui sans lui ne seraient certainement pas ici aujourd’hui à se faire du souci pour la santé des deux jeunes garçons.


Quand Gérôme et Dorian se présentent à leur tour, René repart en priant que ceux d’Aix et d’Orléans ne radinent pas dans la foulée car il n’est pas sûr qu’il y aurait assez de place dans la salle qu’il trouve pourtant spacieuse d’habitude.


Denis et sa femme entrent dans la chambre et s’assoient autour du lit de leur fils, Gérôme et Dorian en font de même autour de celui de Maxime et commencent ainsi le premier tour de garde.


Ce n’est qu’une heure plus tard qu’un homme et une femme frappent discrètement à la porte de la chambre et entrent timidement en saluant tous ses inconnus qui tournent des visages curieux vers eux.


L’homme d’une voix grave marquée par l’anxiété.

- Excusez-moi mais on nous a dit que Maxime Baye était hospitalisé dans cette chambre ?
- (Dorian se lève) Il est ici monsieur et vous êtes ?


L’homme prenant la main de sa femme et s’approchant les yeux brillants d’avoir trop pleuré.

- Nous sommes les parents de Maxime et vous ?


Gérôme en se levant à son tour.

- Des amis de votre fils, nous allons vous laisser seul avec lui mais nous ne serons pas loin au cas où vous voudriez nous parler.


L’homme en souriant tristement.

- S’il vous plaît oui, nous aimerions en savoir un peu plus si ça ne vous dérange pas.
- (Dorian) C’est tout naturel, nous serons dans la salle à côté. Les médecins disent qu’il faut lui parler, ça l’aidera à revenir parmi nous.


La femme en prenant en tremblant la main de son fils.

- Mon chéri, qu’est-ce qu’il t’est arrivé ?


Les deux policiers préfèrent ne pas répondre et attendre qu’ils se remettent un peu et viendront les voir tout à l’heure pour leur donner toutes les explications dont ils auraient besoin.


2eme ANNEE 1er semestre, 2ème partie : (42 / x) (Au cirque) (suite)


***/***


- Te voilà enfin ! Pourquoi es-tu parti ?
- Un besoin impulsif de venir en aide.
- Te rends-tu compte que depuis nous espérons ton retour ?
- Pourquoi ? Nous devons attendre maintenant et tu le sais aussi bien que moi.
- Nous sommes à chaque fois moins nombreux et tu es notre catalyseur, nous avons besoin de ta présence, il te faut revenir parmi nous.
- Oui mais Comment faire ?
- Comment j’ai fait moi pour te retrouver ?
- Tu as été chanceux tu le sais bien, nous ne contrôlons pas tout. Et puis ici je me sens utile et j’apprends beaucoup.
- Tu sais bien qu’il te faudra revenir et que notre place n’est pas ici parmi eux.
- Je reviendrai le moment venu, nous avons l'éternité devant nous alors qu'eux ne sont que des feux follets.


***/***


J’ai l’impression que quelqu’un parle à quelqu’un d’autre et tout ça dans ma tête, c’est comme un rêve où je ne serais que spectateur.


Je sens une présence et des sons me font ouvrir les yeux, un visage souriant illumine alors mon univers et un baiser tout en tendresse m’éveille pour de bon.


- (Thomas) Ah !! Te voilà enfin réveillé, eh bien mon cochon ! Quand tu roupilles, tu ne fais pas semblant.


Les idées claires me reviennent.

- J’ai été drogué on dirait, je me souviens juste que quelqu’un me tenait de force et qu’ensuite j’ai ressenti une piqûre dans le cou, puis plus rien jusqu’à maintenant.


Thomas sait depuis que Tony lui a tout expliqué, il renseigne son compagnon à son tour ce qui ne manque pas de le faire se relever brusquement manifestement en colère.


- Il faut que nous retournions à Reims « Thom » !! Julien et Maxime ont besoin de moi là-bas !


Thomas se demande si l’esprit de Florian n’a pas basculé.


- Maxime est mort « Flo »
- Mais non justement !!
- Quoi !!!


C’est à mon tour de lui expliquer les péripéties de cette nuit de folie, Thomas tombe sur le cul d’apprendre comment je me suis aperçu qu’il n’en était rien et comprend aussi que ce que j’ai fait cette nuit.


Personne d’autre n’aurait pu le faire car au vu de l’état actuel de la médecine, Maxime était bien perdu et que ce n’est qu’un extraordinaire cumul de circonstances ajouter à mon refus d’accepter de le perdre qui a fait que j’ai pu mettre ma « magie » en œuvre et lui sauver la vie.


- Tu comprends pourquoi je dois être près d’eux maintenant ?


Thomas toujours dans la joie de ne pas avoir perdu «son », voire même « ses » amis.


- Maxime vivant !! Waouh !! Tu es vraiment super « Flo » !!


Je comprends sa joie et je prends le temps de regarder autour de moi en attendant qu’il revienne à la réalité.


Nous sommes de toute évidence dans une caravane décorée à la façon des bohémiens, une odeur reposante pour moi émane de cet endroit et me fait revenir un souvenir vieux de quelques mois où j’avais déjà remarqué cette odeur.


- Où sommes-nous ? Je connais cette odeur, c’est la même que quand je me suis réveillé quand j’ai fait ma crise de somnambulisme.
- (Thomas étonné) Tu as raison et en plus c’est le même cirque.
- Nous sommes au Pilat ?
- Non rassure toi, ils nous ont emmenés en banlieue de Paris où le cirque t’attendait.


C’est à mon tour d’être surpris.

- Comment ça m’attendait ?
- (Thomas sourit) Enfin au début ce n’est pas pour ça qu’ils sont venus mais pour venir y chercher quelque chose pour toi, un cadeau en quelque sorte.
- Tu vas encore parler par énigmes longtemps comme ça ou tu vas te décider à cracher le morceau une bonne fois parce que là je suis complètement à la ramasse.


Thomas se lève et se dirige vers la porte, il s’amuse à l’avance de la réaction de son ami quand il va voir débouler sur lui le jeune fauve et ne doute pas un instant que comme lui, il va avoir un choc.


- Le mieux c’est que tu vois toi-même ce que c’est Hi ! Hi !


Il ouvre la porte de la caravane et bien sûr y trouve "Kinou" assis juste derrière à attendre, Thomas n’a pas le temps de dire ou faire quoi que ce soit que déjà la jeune panthère d’un bond souple se retrouve à l’intérieur et d’un second encore plus impressionnant se retrouve sur le lit à quelques centimètres de Florian qui pousse un cri de surprise en se plaquant apeuré le dos contre le montant du lit.


- Arrh !!!!!!


2eme ANNEE 1er semestre, 2ème partie : (43 / 100) (Aix)


L’agence « DBIFC » est sens dessus dessous, la nouvelle vient de tomber et Franck s’est enfermé avec Louis et cherche à joindre les autorités locales du secteur impliqué par la disparition des six hommes.

Disparition qui lui a été signalée en fin de matinée par le contremaître chargé du repli suite à ses derniers ordres.


- (Franck) Mais où peuvent-ils bien être ?

Louis le responsable de l’agence d’Aix.

- Tu te fais sans doute du souci pour rien, si ça tombe ils ont pris une cuite suite à ta décision pour le moins rapide d’arrêter le chantier.
- Écoute Louis tu les connais aussi bien que moi et ce n’est pas leurs genres d’aller se cuiter la gueule et de ne pas être au boulot le lendemain.
- (Louis pensif) Où alors ils n’ont pas compris ta décision et sont partis à la concurrence sous un coup de colère.
- Mathieu est un gars que je connais depuis longtemps et je dirais même que c’est un ami, il ne me ferait jamais un truc pareil derrière le dos. Non ! J’ai un mauvais pressentiment et je serai plutôt enclin à croire qu’il leur est arrivé quelque chose.
- Attends encore un peu, après tout ça ne fait que quelques heures que nous n’avons plus de nouvelles.


Franck se lève et arpente le bureau de long en large.

- C’est trop dangereux d’attendre, ils ne sont pas dans un pays civilisé et tu sais aussi bien que moi qu’il peut leur être arrivé n’importe quoi !! L’entreprise n’abandonne pas ses hommes.
- Envoie des équipes de recherche alors !!


Franck se rassoit et reprend le téléphone. Dès qu’il a son contremaître à l’autre bout, il redemande pour la cinquième fois de la journée.


- Alors !!
- …………..
- Bon écoute !! Embauche des équipes et ratisse-moi tout le secteur, ils ont peut-être eu un accident.
- ………….
- Je me fous du prix que ça coûtera !! Retrouve-les au plus vite et tiens-moi au courant.
- …………..
- Oui ! Tu continues le repli et tu lances l’équipe de reboisement.
- ……………..
- Un cargo t’attendra dans trente jours pour prendre les hommes et le matériel, d’ici là tu auras un nouvel ordre de mission. Nous avons la grosse commande de Ming Tsu à honorer, les essences qu’il recherche sont réservées et nous avons l’accord de Sydney pour la zone de coupes.
- ………….
- Entendu mais avant tu me retrouves Mathieu et son équipe, six hommes ne disparaissent pas comme ça quand même !!
- …………
- Je m’occupe des autorités locales, peut-être qu’ils savent quelque chose.
- ………..
- Salut et surtout tu me rappelles dès que tu as des nouvelles.


Franck raccroche et se relève nerveusement, cette histoire l’inquiète et il a un mauvais pressentiment quant à sa conclusion.

C’est bien tombé que tout cela arrive justement après sa décision d’arrêter le chantier, Mathieu connaît le pourquoi de la présence de l’entreprise à cet endroit et il a peur qu’il fasse une connerie en voulant poursuivre son objectif malgré les ordres.


Ce qu’il a appris dernièrement sur l’étrangeté des lieux et surtout de la protection dont il semble être l’objet ; L’histoire de cette panthère qui en serait la gardienne ne lui dit rien qui vaille et il prie intérieurement qu’il ne soit rien arrivé de fâcheux à ses hommes à cause de son entêtement à vouloir venger ses amis disparus.


Un bref au revoir à Louis et il quitte l’entreprise pour aller chez les De Bierne afin d’avertir Michel des dernières nouvelles pour le moins inquiétantes.


Quand le vieil homme lui ouvre la porte, il comprend à son air anxieux que quelque chose d’important vient d’arriver.

Il fait entrer Franck et le laisse s’installer dans le salon avant de lui tendre un verre de whisky et de prendre place en face de lui.


- Tu m’as l’air bouleversé ? Qu’est-ce qu’il se passe ?
- J’ai bien peur que mes conneries vont coûter cher à six de mes hommes.


Michel le fixe interloqué.

- Raconte-moi ça !!


Franck lui relate alors tout ce qu’il vient d’apprendre, l’angoisse manifeste dans sa voix fait comprendre à Michel qu’il ne lui dit pas tout.


- Mathieu savait pourquoi il était là-bas ?


Franck relève les yeux vers le vieil homme.

- Oui !!


Michel hoche la tête en signe de désaveux.

- Tu t’es mis dans une sacrée panade, mais qu’est ce qui t’a pris bon Dieu !! Tu imagines les conséquences s’il leur est arrivé quelque chose de grave ? Leurs femmes et leurs gosses, tu y as pensé ?
- Je me rends bien compte que j’ai merdé sur ce coup-là, mais pourquoi ne se sont-ils pas contentés d’obéir aux ordres aussi ??
- (Michel en soupirant) Tu as la mémoire courte Franck !! Mathieu était en admiration devant Pierre et tu le savais, tu t’étonnes qu’il ait voulu reprendre ta vengeance à son compte après ça ?


Franck en se triturant nerveusement les doigts :

- J’espère juste me tromper et qu’ils vont les retrouver en bonne santé.


Michel lit en lui comme dans un livre ouvert.

- Mais tu n’y crois pas ?


Franck fixe son regard dans celui de son ami.

- Non hélas !


2eme ANNEE 1er semestre, 2ème partie : (86 / 100) (Paris) (Hôpital militaire Bégin) (suite)


Erwan et Antoine comprennent eux aussi l’importance de faire vite, ils enlèvent les freins qui bloquent le lit et le poussent dans le couloir.

J’ai toujours le doigt qui stoppe l’hémorragie et je monte sur le lit pour pouvoir continuer à l’y maintenir pendant la manœuvre, plusieurs personnes déboulent dans le couloir et regardent d’un œil surpris l’étrange attelage que nous formons.

Arrivé au bloc, ils positionnent le lit tout contre la table d’opération et me regardent en attendant mes ordres.

- Allez les gars !! À trois on le pose !! Un ! Deux ! Trois !

L’homme se retrouve sur la table en un rien de temps, le lit est alors écarté pour nous laisser plus de place.

J’ai la main et la moitié du bras couvert de sang, tout ça n’est pas très hygiénique mais nous n’avons pas le temps de nous préparer plus tellement l’urgence est là.

- Mettez-lui une perfusion et une poche de sang vite !! Romain ! Vire-moi son pansement et désinfecte le plus que tu peux autour de mon doigt !! Antoine trouve moi les clamps !!

Pour une première fois à travailler ensemble, nous sommes servis mais je note dans ma tête combien mon choix était judicieux.

Aucun ne panique et tous effectuent les gestes qu’il faut quand il faut, l’homme est très rapidement mis sous perfusion, nettoyé et les clamps posés.

Je vérifie s’il y a un afflux de sang suffisant par les vaisseaux secondaires pour maintenir l’irrigation interrompue par la pose des pinces, celles-ci stoppent maintenant complètement la circulation du sang de part et d’autre du point de rupture de l’artère.

Je sens des regards curieux derrière mon dos, nous devons faire une sacrée impression au personnel habituel du service avec nos vêtements si peu protocolaires.

Moi en civil avec mon sweat-shirt imbibé de sang et mes copains en uniformes pas vraiment adaptés au lieu.

Malgré tout personne ne vient pour prendre notre place et j’en déduis que ce que nous faisons leur laisse suffisamment à penser que nous savons gérer l’urgence.

La reconstruction de la partie endommagée de l’artère ne me prend pas très longtemps et je desserre petit à petit les clamps afin de laisser de nouveau la circulation sanguine se faire naturellement.

Ça a l’air de tenir cette fois-ci et je me décide à récupérer les pinces puis après un dernier coup d’œil critique sur mon travail, je referme les chairs et suture la plaie.

Romain refait le pansement pendant que je contrôle son rythme cardiaque et que je lui injecte un somnifère puissant.

Comme ça, il ne risque pas de foutre mon travail en l’air en bougeant trop fortement la tête, ce qui a sans doute été le cas précédemment pour que la première opération n’ait pas tenu.

- C’est bon les gars ! Je crois qu’il s’en sortira mais c’était moins une !

Nous laissons la main aux infirmiers du service qui ramène le blessé dans sa chambre et nous allons faire un brin de toilette pour enlever toutes les marques de sang sur nos mains.

J’ôte également mon sweat et reste en maillot de corps comme d’ailleurs ceux de mon équipe qui ont retiré également leur haut d'uniforme.

Je remarque amusé le regard que portent Erwan, Romain et Antoine sur la poitrine plus que pulpeuse de « Val ».

- Dites bandes de cochons !! Quand vous aurez fini de vous rincer l’œil ?

Valérie comprenant que c’est pour elle que je parle met ses bras en croix sur sa poitrine, tentant sans vraiment y parvenir d’y cacher ses trésors.

- Oh !!! Mais ce n’est pas bientôt fini, oui !!
- (Romain amusé) Y a du matos ma vieille Hi ! Hi !
- (Valérie faussement outrée) Attends que j’aille voir s’il y en a autant de ton côté sale cochon !!

Une infirmière lui tend une blouse en souriant, Valérie la lui prend des mains et l’enfile en vitesse se sentant quand même mieux une fois chose faite.

- C’est mieux comme ça ? Vous allez pouvoir vous calmer maintenant ?

Antoine fait la moue mais ses yeux brillent d’amusement.

- Bof !! T’étais mieux en « Bimbo » tu sais ?

- Valérie le regarde à son tour et son sourire me dit que notre jeune interne blond ne lui est pas indifférent.

- Pour la « Bimbo » ce sera en dehors du service ok ?

Antoine en piquant un magnifique bol qui nous fait tous rire, fait malgré tout fi de son trouble et réplique du tac au tac.

- Ah d’accord !! Et il se termine à quelle heure ?