18-04-2023, 11:59 PM
Chapitre 41
Dans les rues de Valtunin.
Les Éclairs arpentent la ville, Daukns à la main. Les combats font rage et les Terriens sont en train de perdre. Ils ont d'ailleurs du mal à comprendre ce qui se passe. Lors des affrontements, ils sentent des consciences machiavéliques et ingénieuses se frotter à leurs esprits, ce qui les déconcentre et les terrorise.
Les Éclairs ont presque atteint leur but. Plus que deux cents mètres les séparent des membres du conseil prisonniers. Cependant, une équipe Terrienne lourdement armée sort du bâtiment et se présente devant eux. Sur l'ordre d'un colonel, ils ouvrent le feu avec des mitrailleuses.
C'est un carnage, une bonne dizaine d'Éclairs perdent la vie et plus d'une trentaine sont blessées. Ceux-ci n'ont jamais été confrontés à des armes pareilles et elles sont pour eux si impressionnantes que beaucoup cèdent à la panique.
Parmi les blessés, la souffrance se répand et n'arrange rien. De plus, les esprits de leurs Daukns se font plus insistants, en promettant notamment à leur porteur la vie sauve en échange de leur libération. Les Éclairs épargnés par les tirs eux-mêmes sont déboussolés, comme si le chaos et la peur se communiquaient dans la foule.
La grande majorité des Éclairs sont de constitution solide mais d'esprit fragile. La quasi-totalité finit par céder et des Daukns prennent le contrôle de leur corps.
Le premier d'entre eux bondit sur ses pieds et regarde son corps comme s'il s'agissait d'un nouveau jouet.
- Ha ha ! Je suis libre ! jubile-il, sous l'œil interloqué des Terriens, qui ont cessé le feu, en remarquant un changement d'attitude de la part de leurs cibles.
Il est imité par beaucoup d'autres et voyant qu'ils ne sont plus le centre d'attention, les Terriens s'éclipsent à l'intérieur avec leurs otages, de peur que la situation dégénère à nouveau.
Au bout de quelques minutes, une quarantaine de valvors, incarnés dans les enveloppes charnelles des Éclairs se rassemblent sur la place. Décrire la confusion qui règne dans la cité est difficile.
Le Valvor ayant pris possession du corps de Tructor s'avance dans cette foule, d'une démarche de conquérant.
- Valvors ! ramassez les Daunks de nos frères, nous les libérerons plus tard ! Partons d'ici, les humains peuvent se ressaisir d'un moment à l'autre !
- T'es qui pour nous donner des ordres, toi ? grogne un autre Valvor.
- Je suis Travek le Pourfendeur, vermine ! réplique-il.
- Oui, seigneur ! Partons d'ici, par Morgal !
- Des araignées ! Des araignées géantes nous attaquent ! Elles grimpent sur nos murs ! crie un citadin au loin, dans l'intention d'alerter la garde.
- Voilà de quoi les occuper pendant de notre fuite ! Déclare Travek le Pourfendeur, satisfait.
--- --- ---
Grandes plaines de Kyzam.
Après la défaite de Nurmiyax, Justin lance un regard à son meilleur ami, qui lui sourit avant de se relever péniblement. Inquiet, le jeune homme se met à courir pour rejoindre son aimé.
- Evran ! dit-il, en lui administrant quelques claques, ce dernier ne répondant pas.
- Mais qu'est-ce qui te prend ? s'affole ce dernier, en se réveillant.
- J'ai eu peur, tu ne te réveillais pas... Tu te sens bien ? s'enquiert-il.
- Oui... je crois que je suis tombé sur une pierre... Explique Evran, en se massant la tête.
Justin le fait taire d'un baiser, qui ne s'éternise pas, car l'autochtone aperçoit le cadavre du Valvor derrière son amour.
- Vous l'avez tué ? demande-il, stupéfié.
- Oui mais j'ai cassé ton zak...
- C'est pas grave... Tu m'aides à me relever ?
Peu après, les trois compagnons se remettent en route mais Justin aperçoit l'épée du Valvor et ayant perdu son Uzi, il décide de la prendre.
- Ainsi tu t'appelles Justin... Dis-moi, tu ne t'imaginais quand même pas m'avoir tué ? demande une voix émanant de l'épée, qui est une pensée.
Justin a le souffle coupé : l'épée parle ! En tournant la tête, il constate que son meilleur ami est aussi surpris que lui, alors que son chéri grimace, visiblement contrarié.
- Un Daukn...
- Quoi ?
- C'est une arme qui contient un cristal étrange dans lequel la conscience d'un puissant Valvor peut s'abriter pour échapper à la mort physique... Explique Evran.
- Il suffit de briser le cristal, alors ? demande Anthony.
- Je vous le déconseille ! répond Nurmiyax, d'une voix traînarde.
- Il a raison, tenter de le détruire serait dangereux...
- En quoi ce serait dangereux ? s'enquiert Justin.
- Car je lutterais de tout mon être pour forcer vos consciences afin de trouver refuge en vous. Et étant donné que vous allez résister, il peut se passer deux choses : soit je m'empare d'un de vos corps, soit j'échoue et je meurs en essayant. Mais dans le dernier cas, vous risquez de perdre la raison à cause du choc que cela engendrera, explique le Valvor, trop heureux de les contrarier.
- Il ment, c'est un enfoiré... Suppose Anthony.
- Il dit malheureusement la vérité... Y'en a qui ont essayé, ils ont eu des problèmes... Annonce Evran.
Justin réfléchit un instant, avant de fixer l'arme, puis ses compagnons.
- On pourrait la laisser là et continuer.
- C'est pas très responsable comme décision. C'est un Valvor puissant et si ses congénères le retrouvent, il peut encore commander les siens et faire beaucoup de mal.
- Pas si on l'enterre, insiste Justin.
- Dans ces cristaux, les valvors sont immortels. Un autre passera forcément par-là, fus-ce dans mille ans. L'épée signalera sa présence et il sera de nouveau libre...
- Donc, il faudrait l'emmener avec nous ?
- C'est pas si simple...
- Mais accouche, merde ! s'emporte Anthony, agacé par sa lenteur.
- Tony ! gronde Justin.
- Porter un Daukn est une responsabilité énorme ! crie Evran, pour dominer leurs éclats de voix. C'est avoir la charge d'une vie mais aussi d'être son geôlier et faire en sorte que jamais il ne s'échappe de la surveillance de son porteur, auquel cas ce dernier est responsable de ses crimes. C'est un engagement pour la vie.
- Comme un mariage... Souffle Anthony, amer.
- T'as rien de plus idiot à dire ? s'énerve Justin.
- C'est quoi un mariage ? demande Evran.
- Oh ça va ! Bon, qui s'y colle ?
La légèreté avec laquelle il prend la chose est désarmante. Evran soupire mais personne n'a l'air de se décider.
- Bon... puisque personne n'en veut... Se résigne Justin, après une minute d'un silence gênant.
Il saisit l'épée des deux mains, avant de tourner le dos aux plaines pour s'enfoncer dans la forêt, avec ses compagnons de voyage.
« Au moins, l'épée est classe... », tente de se consoler Justin, qui n'est pas vraiment ravi de ce cadeau, car la présence du Valvor y est clairement perceptible et peu rassurante.
- C'est bizarre qu'on n'ait pas revu le vieux John... Commente Anthony.
- Il me fichait un peu la trouille... Avoue Evran.
Dans les rues de Valtunin.
Les Éclairs arpentent la ville, Daukns à la main. Les combats font rage et les Terriens sont en train de perdre. Ils ont d'ailleurs du mal à comprendre ce qui se passe. Lors des affrontements, ils sentent des consciences machiavéliques et ingénieuses se frotter à leurs esprits, ce qui les déconcentre et les terrorise.
Les Éclairs ont presque atteint leur but. Plus que deux cents mètres les séparent des membres du conseil prisonniers. Cependant, une équipe Terrienne lourdement armée sort du bâtiment et se présente devant eux. Sur l'ordre d'un colonel, ils ouvrent le feu avec des mitrailleuses.
C'est un carnage, une bonne dizaine d'Éclairs perdent la vie et plus d'une trentaine sont blessées. Ceux-ci n'ont jamais été confrontés à des armes pareilles et elles sont pour eux si impressionnantes que beaucoup cèdent à la panique.
Parmi les blessés, la souffrance se répand et n'arrange rien. De plus, les esprits de leurs Daukns se font plus insistants, en promettant notamment à leur porteur la vie sauve en échange de leur libération. Les Éclairs épargnés par les tirs eux-mêmes sont déboussolés, comme si le chaos et la peur se communiquaient dans la foule.
La grande majorité des Éclairs sont de constitution solide mais d'esprit fragile. La quasi-totalité finit par céder et des Daukns prennent le contrôle de leur corps.
Le premier d'entre eux bondit sur ses pieds et regarde son corps comme s'il s'agissait d'un nouveau jouet.
- Ha ha ! Je suis libre ! jubile-il, sous l'œil interloqué des Terriens, qui ont cessé le feu, en remarquant un changement d'attitude de la part de leurs cibles.
Il est imité par beaucoup d'autres et voyant qu'ils ne sont plus le centre d'attention, les Terriens s'éclipsent à l'intérieur avec leurs otages, de peur que la situation dégénère à nouveau.
Au bout de quelques minutes, une quarantaine de valvors, incarnés dans les enveloppes charnelles des Éclairs se rassemblent sur la place. Décrire la confusion qui règne dans la cité est difficile.
Le Valvor ayant pris possession du corps de Tructor s'avance dans cette foule, d'une démarche de conquérant.
- Valvors ! ramassez les Daunks de nos frères, nous les libérerons plus tard ! Partons d'ici, les humains peuvent se ressaisir d'un moment à l'autre !
- T'es qui pour nous donner des ordres, toi ? grogne un autre Valvor.
- Je suis Travek le Pourfendeur, vermine ! réplique-il.
- Oui, seigneur ! Partons d'ici, par Morgal !
- Des araignées ! Des araignées géantes nous attaquent ! Elles grimpent sur nos murs ! crie un citadin au loin, dans l'intention d'alerter la garde.
- Voilà de quoi les occuper pendant de notre fuite ! Déclare Travek le Pourfendeur, satisfait.
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Grandes plaines de Kyzam.
Après la défaite de Nurmiyax, Justin lance un regard à son meilleur ami, qui lui sourit avant de se relever péniblement. Inquiet, le jeune homme se met à courir pour rejoindre son aimé.
- Evran ! dit-il, en lui administrant quelques claques, ce dernier ne répondant pas.
- Mais qu'est-ce qui te prend ? s'affole ce dernier, en se réveillant.
- J'ai eu peur, tu ne te réveillais pas... Tu te sens bien ? s'enquiert-il.
- Oui... je crois que je suis tombé sur une pierre... Explique Evran, en se massant la tête.
Justin le fait taire d'un baiser, qui ne s'éternise pas, car l'autochtone aperçoit le cadavre du Valvor derrière son amour.
- Vous l'avez tué ? demande-il, stupéfié.
- Oui mais j'ai cassé ton zak...
- C'est pas grave... Tu m'aides à me relever ?
Peu après, les trois compagnons se remettent en route mais Justin aperçoit l'épée du Valvor et ayant perdu son Uzi, il décide de la prendre.
- Ainsi tu t'appelles Justin... Dis-moi, tu ne t'imaginais quand même pas m'avoir tué ? demande une voix émanant de l'épée, qui est une pensée.
Justin a le souffle coupé : l'épée parle ! En tournant la tête, il constate que son meilleur ami est aussi surpris que lui, alors que son chéri grimace, visiblement contrarié.
- Un Daukn...
- Quoi ?
- C'est une arme qui contient un cristal étrange dans lequel la conscience d'un puissant Valvor peut s'abriter pour échapper à la mort physique... Explique Evran.
- Il suffit de briser le cristal, alors ? demande Anthony.
- Je vous le déconseille ! répond Nurmiyax, d'une voix traînarde.
- Il a raison, tenter de le détruire serait dangereux...
- En quoi ce serait dangereux ? s'enquiert Justin.
- Car je lutterais de tout mon être pour forcer vos consciences afin de trouver refuge en vous. Et étant donné que vous allez résister, il peut se passer deux choses : soit je m'empare d'un de vos corps, soit j'échoue et je meurs en essayant. Mais dans le dernier cas, vous risquez de perdre la raison à cause du choc que cela engendrera, explique le Valvor, trop heureux de les contrarier.
- Il ment, c'est un enfoiré... Suppose Anthony.
- Il dit malheureusement la vérité... Y'en a qui ont essayé, ils ont eu des problèmes... Annonce Evran.
Justin réfléchit un instant, avant de fixer l'arme, puis ses compagnons.
- On pourrait la laisser là et continuer.
- C'est pas très responsable comme décision. C'est un Valvor puissant et si ses congénères le retrouvent, il peut encore commander les siens et faire beaucoup de mal.
- Pas si on l'enterre, insiste Justin.
- Dans ces cristaux, les valvors sont immortels. Un autre passera forcément par-là, fus-ce dans mille ans. L'épée signalera sa présence et il sera de nouveau libre...
- Donc, il faudrait l'emmener avec nous ?
- C'est pas si simple...
- Mais accouche, merde ! s'emporte Anthony, agacé par sa lenteur.
- Tony ! gronde Justin.
- Porter un Daukn est une responsabilité énorme ! crie Evran, pour dominer leurs éclats de voix. C'est avoir la charge d'une vie mais aussi d'être son geôlier et faire en sorte que jamais il ne s'échappe de la surveillance de son porteur, auquel cas ce dernier est responsable de ses crimes. C'est un engagement pour la vie.
- Comme un mariage... Souffle Anthony, amer.
- T'as rien de plus idiot à dire ? s'énerve Justin.
- C'est quoi un mariage ? demande Evran.
- Oh ça va ! Bon, qui s'y colle ?
La légèreté avec laquelle il prend la chose est désarmante. Evran soupire mais personne n'a l'air de se décider.
- Bon... puisque personne n'en veut... Se résigne Justin, après une minute d'un silence gênant.
Il saisit l'épée des deux mains, avant de tourner le dos aux plaines pour s'enfoncer dans la forêt, avec ses compagnons de voyage.
« Au moins, l'épée est classe... », tente de se consoler Justin, qui n'est pas vraiment ravi de ce cadeau, car la présence du Valvor y est clairement perceptible et peu rassurante.
- C'est bizarre qu'on n'ait pas revu le vieux John... Commente Anthony.
- Il me fichait un peu la trouille... Avoue Evran.