18-08-2020, 09:18 AM
2eme ANNEE 1er semestre, 2ème partie : (35 / 100) (Deuxième Pont de Novembre) (CHU) (suite)
Comme visualisé sur les images du scanner, une fois la partie du cerveau mise à nu ; j’aspire toute trace de sang et ôte le plus possible de la partie endommagée, une fois que tout me semble propre j’agis comme précédemment avec Julien car de toute façon, à ce stade il n'y a rien d'autre à tenter et j'envoie dans la partie manquante plusieurs jets de salive.
Au début rien ne se passe et je commence une nouvelle fois à douter qu’il ne soit pas possible de régénérer une partie aussi importante de cet organe qui est le plus sophistiqué qui soit qu’ait créé la nature.
J’ai peur que les cellules ne puissent se régénérer avec autant de matière manquante, mais c’est sans compter sur l’énorme potentiel qu’ont celles-ci à se remplacer pendant toute une partie de la vie humaine et sur l’extrême jeunesse de Maxime qui leur permettent encore d’en avoir la capacité.
Sa phase de développement n’étant pas encore terminée pour ensuite entamer celle du vieillissement qui l’amènera à terme à la fin de sa vie, une fois justement que ses cellules n’auront plus cette aptitude régénératrice.
Pendant que je suis plongé dans mes pensées, l’œil toujours rivé sur la plaie béante, le miracle du « don » qui m’a été donné, une nouvelle fois fait son œuvre et les cellules neuves viennent comblées petit à petit la partie manquante.
Un bruit sourd nous fait nous retourner. Le temps que je me rende compte de ce qui arrive, Frédéric et Patricia sont déjà en train de relever René qui est tombé dans les pommes.
Son esprit n’ayant pas résisté à l’énorme pression due à la vision surnaturelle de ses derniers instants, a préféré le protéger en créant cet état d’évanouissement pour relâcher la tension trop forte à cet instant précis.
Pendant qu’ils s’occupent de lui, je termine ma tâche sur Maxime et lui referme la boîte crânienne en apposant une plaque au-dessus des os endommagés et remis en place en attendant qu’ils se ressoudent.
Sutures bandages et protection crânienne ne sont plus qu’un jeu « d’enfant » pour moi.
Nous passons ensuite de longues minutes à attendre les prémisses annonçant la reprise des fonctions vitales, c’est l’encéphalogramme qui réagit le premier en indiquant brusquement une remontée spectaculaire de sa courbe.
Je remets les réglages de la machine à l’état d’origine et les proportions redeviennent conventionnelles.
Après vérification du rythme cardiaque, j’enlève avec précaution la pompe auquel le corps de Maxime était raccordé et je suis avec attention le « bip-bip » du moniteur prêt à tout remettre en place au moindre signe de défaillance.
Celui-ci restant stable, je débranche à son tour le respirateur et comme précédemment j’attends d’être certain qu’il respire normalement de façon naturelle pour arrêter et repousser l’appareil plus loin.
Frédéric qui tient René par la taille de peur qu’il n’ait encore un moment de faiblesse.
- Alors ???
Je le regarde avec un sourire marqué par l’épuisement que je ressens tout à coup une fois la pression nerveuse de ses longues heures d’opérations retombée.
- Si mon diagnostic est bon, il devrait se remettre mais comme pour Julien nous saurons à quoi nous en tenir qu’une fois qu’il sera sorti de son coma. Encore une chance que vous l’ayez appareillé en vue d’une prise d’organes sinon, c’était cuit.
Patricia réagit à mes paroles en sursautant :
- Qui est au courant pour Maxime ?
Frédéric tilte tout de suite.
- J’espère que personne n’a encore prévenu ses parents !! Je vous laisse !! J’ai des coups de fil à donner, pourvu qu’il n’y ait personne qui a eu la langue trop longue sinon on est dans la merde pour expliquer qu’il est encore vivant.
- Erreur de diagnostic !!!
Frédéric se retourne vers René qui vient de prononcer ses paroles.
- Hein !!!
- Nous aurons qu’à dire que c’était une erreur de diagnostic et que nous nous en sommes aperçus par hasard.
Patricia qui maintenant que ses nerfs à elle aussi se sont relâchés a les larmes aux yeux.
- Remarquez plus c’est gros mieux ça passe !! J’aimerais quand même que quelqu’un m’explique tout ce que je viens de vivre ce soir ?
- (Frédéric) Demain ma grande ! Pour l’instant va te reposer, moi j’ai encore des coups de téléphone à donner.
René me fixe intensément depuis un bon moment déjà.
- J’attendrai donc demain moi aussi, mais crois-moi il va falloir que je comprenne ce qui vient de se passer ce soir. Florian !! Tu viens de sauver deux personnes à qui je tiens beaucoup et pour ça je te suis redevable mais la façon dont ça s’est fait me fait me poser la même question en boucle depuis tout à l’heure, Qui es-tu ??
Je le fixe et le sens frémir sous mon regard.
- Une énigme !! Voilà ce que je suis et surtout pour moi sois en sûr !! Maintenant je suis crevé et nous en reparlerons demain si vous le voulez bien ? Pour l’instant je n’ai qu’une envie, retrouver Thomas.
Je quitte le bloc et rejoins le vestiaire où je mets mes affaires souillées de sang dans la corbeille spécialement là à cet effet.
Je prends ensuite une bonne douche en sifflotant comme un pinson alors que quelques heures plus tôt j’étais abattu par le chagrin d’avoir perdu un ami.
Je remets mes affaires « civils » et redescends en courant jusqu’à l’accueil pour savoir dans quelle chambre a été mis Thomas.
L’infirmière de l’accueil est surprise de me voir si joyeux.
- Chambre deux cent douze. Comment tu fais pour avoir le sourire après les événements d’aujourd’hui ?
- Quels événements ??
- (L’infirmière décontenancée) Eh bien la mort de « Max » pardi !!!
Je la regarde amusé.
- « Max » est mort ??? Première nouvelle !!! Va falloir que tu changes d’informateurs ma belle Hi ! Hi !
2eme ANNEE 1er semestre, 2ème partie : (36 / 100) (Deuxième Pont de Novembre) (CHU) (fin)
Je n’attends pas sa réaction et je fonce dans les escaliers direction la chambre deux cent douze.
Une fois dans le couloir je croise un infirmier et entre en trombe dans la chambre.
Mon premier regard va vers le lit et je souris en voyant une touffe de cheveux blonds dépassant de la couette.
Ensuite seulement je m’aperçois que Denis est assis près de lui et me regarde avec fièvre le visage bouffi d’avoir trop pleuré, n’osant pas poser la question qui lui brûle les lèvres.
Je lui souris à mon tour en lui faisant un clin d’œil, il se lève alors d’un bond pour me prendre dans ses bras.
- Julien va bien ?
- Dans quelques semaines il devrait avoir oublié ses misères.
Les larmes de joies cette fois inondent à nouveau son visage.
- Merci « Flo » !!! Tu es un garçon formidable !!
Il m’embrasse et retourne s’asseoir, trop ému pour pouvoir rester plus longtemps debout.
- Son corps va aller mieux oui ! Mais son âme tu y as pensé ? Maxime était son rayon de soleil, depuis qu’ils sont ensemble il n’avait jamais été si heureux.
- Il le sera à nouveau fais-moi confiance.
- Sans doute oui ! Mais dans combien de temps ?
- Hum !! Au pire je dirai d’ici un mois peut être deux le temps que...
Denis lui coupe la parole scandalisé par ce qu’il entend.
- Mais tu t’entends Florian ? Tu crois que s’il arrivait quelque chose à Thomas, tu ne mettrais que deux mois à t’en remettre ?
- Si tu me laissais finir ma phrase au lieu de t’énerver après moi comme ça ? Je disais donc que d’ici un voire deux mois tout rentrerait dans l’ordre quand Julien et Maxime retourneront chez eux.
Denis va pour répondre de toute évidence sidéré par mes paroles quand la porte s’ouvre brusquement et que quelqu’un me ceinture pendant que je ressens l’effet d’une piqûre à la base du cou, je n’ai pas le temps de me rebeller que d’un seul coup tout s’efface autour de moi et que je m’écroule dans les bras de l’inconnu qui m’empêche ainsi de m’effondrer sur le sol de la chambre.
- (Denis surpris) Mais !!
- (L’infirmier en souriant) Pas de panique ce sont les ordres d’en haut et c’est pour son bien.
- Mais !!!
L’infirmier lance un appel dans le couloir et deux hommes arrivent à la rescousse des deux déjà dans la chambre et sous les yeux ébahis de Denis chargent sur leurs épaules Thomas et Florian comme deux sacs de pommes de terre.
Denis se précipite pour les suivre et essayer de comprendre ce qu’il arrive, ils les voient dévaler les escaliers et prendre la porte de secours puis déposer leurs deux colis endormis dans l’hélicoptère qui aussitôt le « chargement » attaché avec les ceintures de sécurité, décolle vers une destination inconnue enfin apparemment pas pour tout le monde.
Denis est complètement perdu, déjà par l’annonce faite juste avant par Florian qui laisserait à supposer que Maxime serait toujours vivant.
Et ensuite par cet enlèvement des deux garçons rondement mené sous ses yeux.
Il appelle l’ascenseur et va pour descendre au sous-sol vers les blocs opératoires.
Au moment où les portes s’ouvrent, il se retrouve nez à nez avec deux infirmiers accompagnant deux patients endormis allongés sur des lits et qui sortent de toute évidence des blocs pour aller en chambres de soins intensifs.
Il les laisse sortir sans se douter une minute au vu des pansements qui leur couvrent entièrement le crâne et la moitié du visage, que ce sont son fils et son petit ami qui passent ainsi près de lui.
Il entre dans l’ascenseur continue sa route, une fois en bas il prend le chemin de la salle de repos où il trouve René et Patricia en pleine discussion.
Patricia est face à lui quand il entre et aussitôt se tait et fait signe à René d’un mouvement de tête qu’il y a quelqu’un qui arrive.
L’urgentiste se retourne et sourit en venant prendre son ami dans ses bras et lui annoncer pour la deuxième fois mais ça, il ne le sait pas, la bonne nouvelle.
- Ton fils va bien, « Flo » a encore fait un miracle et il devrait s’en sortir sans trop de casse.
Denis encore perturbé par ce qu’il vient de voir et d’apprendre.
- Je sais il me l’a dit ! C’est vrai pour Maxime ??
René toujours souriant.
- Encore grâce à Florian, il a voulu le voir quand on lui a dit qu’on maintenait artificiellement son corps en vie pour récupérer des greffons.
Il a voulu à tout prix vérifier avec l’encéphalogramme qui apparemment était mal réglé et après l’avoir trifouillé, il s’est mis à crier que « Max » vivait encore et bien sûr comme pour ton fils il a fait ce qu’il sait faire de mieux dans ces cas-là et le voilà en bonne voie de guérison maintenant. D’ailleurs tu les as manqués de peu, ils viennent juste d’être remontés.
- (Denis) C’était eux ?
- (René) Je t’assure que oui, il est presque cinq heures du matin et Florian n’a pas arrêté depuis hier quand il est arrivé. Un sacré phénomène quand même tu m’avoueras !!
Denis pousse un cri.
- Ah !!! Mais j’y pense !! Tu sais où ils l’emmènent ? Il y a les gros bras qui lui ont collé une dose de sédatif et direct avec Thomas dans l’hélico !!
- (René) Et merde !!! On n’y pensait plus ! Bordel !!
Denis en criant presque.
- Qu’est-ce qu’il y a encore ???
- Rien juste un truc pour pas que « Flo » subisse le contrecoup à cause de Maxime une fois qu’il aurait eu fini de s’occuper de Julien !!
- Ils les emmènent où ???
- Qu’est-ce que j’en sais !! Demande à Frédéric ou va voir Robert s’il est encore là. Juste que je sais que c’est pour son bien parait-il, et merde !!! Putain !! Fais chier !! J’aurais dû les prévenir que ce n’était plus la peine !!
2eme ANNEE 1er semestre, 2ème partie : (37 / 100) (Paris/Afrique) (fin)
C’est l’aube qui réveille les guerriers de la tribu, beaucoup croyant avoir fait un rêve sursautent à se retrouver au milieu de la clairière, cerné par des fauves.
Okoumé et ses fils se lèvent et rejoignent les premiers arbres par où devraient arriver les hommes blancs, ils écoutent les bruits de la forêt et reviennent vers les autres quand ils constatent qu’ils ne sont pas encore prêts à arriver.
Les fauves une demi-heure plus tard, à leur tour se lèvent et forment une ligne tous leurs sens aux aguets.
Okoumé et ses hommes fourbissent leurs armes et viennent se placer derrière les animaux silencieux, l’ambiance est étrange et chaque homme surmonte comme il le peut ses peurs viscérales d’être en présence d’autant de puissants prédateurs.
Le surnaturel de la situation étant difficile pour eux à accepter, seul la confiance sans borne qu’ils ont en leur chef leur permet de garder la superbe qu’ils affichent ce matin-là.
***/***
Les forestiers terminent silencieusement de boire un café réchauffer à la va vite et replient le camp avec la dextérité due à l’habitude.
Mathieu quand il constate qu’ils sont tous prêts, reprend son arme et leur fait signe qu’il est temps de reprendre la route.
***/***
La panthère tend l’oreille et se tourne vers les hommes en poussant un feulement d’avertissement, Okoumé fait signe à ses guerriers et arme sa lance aussitôt imiter par les dix adultes et ses trois fils.
Il emploie alors la gestuelle de la chasse et les fait se déployer dans la jungle alentour, il s’avance ensuite seul au-devant des hommes blancs.
Des bruits de branches écrasées lui indiquent qu’ils ne sont plus loin et qu’ils arriveront bientôt directement devant lui.
Il plante son arme au sol à ses pieds et les attend bravement, ses fils restés en arrière à quelques mètres de lui observent fièrement leur père et se redressent à leur tour pour lui faire honneur.
Mathieu quand il voit le guerrier Massai fait signe à ses hommes d’arrêter, il s’avance en tenant son fusil prêt à tirer au cas où il montrerait le moindre signe d’agressivité.
À quelques mètres de lui il s’arrête à son tour et le jauge du regard, les prunelles froides et inflexibles du « sauvage » lui donne un frisson dans le dos et il comprend tout de suite qu’il n’est pas là par hasard.
- (Okoumé) Faites demi-tour hommes blancs !! Vous êtes sur le territoire Massaï et moi Okoumé chef de la tribu ne vous autorise pas d’y rester plus longtemps.
Mathieu reste figé un instant, décontenancé par ce sauvage qui parle aussi bien sa langue, il se tourne vers ses hommes et a un rictus aux lèvres en constatant qu’ils ont pointé leurs armes et sont prêts à en découdre s’il leur en donne l’ordre.
- Retourne dans ton village koukou de mes deux!! Et nous ne te ferons pas de mal !!
Okoumé fait un bref signe de la main et ses hommes sortent de toutes parts autour des six forestiers, ceux-ci se resserrent les uns contre les autres impressionnés malgré tout par ses guerriers nus aux peintures de guerre pointant leurs arcs bandés sur eux.
- Rebroussez immédiatement votre chemin hommes blancs, ce lieu est sacré pour notre tribu, nous n’y tolérerons pas votre présence plus longtemps.
Mathieu le doigt sur la détente rit au nez d’Okoumé.
- Ah ! Ah ! Ah ! Et tu crois nous faire peur avec tes bouts de bois !!
- Nous sommes plus nombreux que vous et vos bâtons de feu ne nous impressionnent pas.
Mathieu appuie sur la détente et la balle vient s’écraser aux pieds du guerrier qui ne bouge pas un cil, impressionnant par sa bravoure le chef d’équipe maintenant décontenancé par tant de courage.
- La prochaine te sera fatale si tu insistes, alors rappelle tes hommes et laissez-nous faire ce que nous avons à faire.
Un des hommes d’Okoumé bouge pour prendre un meilleur appui, Kader qui croit à une attaque tire et le guerrier tombe dans une mare de sang.
Un cri de guerre retentit alors dans la jungle et tout se passe alors très vite, les flèches et les balles sifflent dans tous les sens.
Un autre homme d’Okoumé s’effondre et du côté des forestiers Medhi regarde horrifié sa poitrine traversée par un trait empenné et dont le sang s’échappe à grand flot.
Les guerriers s’embusquent rapidement derrière les arbres pendant que le groupe de Mathieu se jette au sol et tire sur tout ce qui bouge.
Okoumé sent une balle lui frôler l’oreille et s’élance à son tour derrière un arbre plusieurs fois centenaire en envoyant sa lance qui termine l’œuvre de la flèche précédente dans la poitrine de Medhi qui s’étale mort pour le compte.
Mathieu et ses hommes entendent alors un concert de rugissements et la meute de fauves se précipitant sur eux apparaît à leur vue.
Ils n’ont que le temps de souiller leurs vêtements que des griffes et des crocs les lacèrent déjà, la dernière vision qu’ils ont est une vision de cauchemar et leurs vies s’arrêtent sous leurs cris d’agonie sans qu’ils n’en comprennent jamais la raison.
Le moment de folie s’arrête aussitôt et les guerriers survivants s’approchent avec effroi de la scène étrange et macabre qu’ils ont sous les yeux.
La panthère s’approche d’un des guerriers blessés et se tourne vers Okoumé en feulant doucement, elle se dirige ensuite vers la clairière et s’allonge au milieu des pierres en lançant à nouveau son appel.
Okoumé met quelques longues secondes à comprendre puis fait signe à ses hommes de transporter les blessés jusqu’à elle, et ensuite une fois qu’elle s’est relevée de les allonger à sa place.
Ensuite ils partent rechercher les deux guerriers morts et confectionnent rapidement deux espèces de litières avec des branches et des lianes.
Une fois terminé, ils les déposent dessus avec leurs armes et quatre guerriers valides les emmènent loin d’ici vers leur village où ils auront droit à la cérémonie funèbre de leur peuple, digne de guerriers valeureux morts au combat.
Okoumé, ses fils et ses hommes restant enterrent les hommes blancs avec leurs matériels et leurs armes pour qu’il ne reste plus aucune trace de leurs passages, ils retournent ensuite dans la clairière rejoindre les deux blessés qui déjà commencent à se remettre et se redressent étonnés en se palpant le corps à la recherche des traces de leurs blessures.
La journée approche de sa fin quand ils rentrent au village accueillis comme des héros par toute la tribu, Okoumé et ses fils entrent dans leur case et le fier guerrier s’interroge pour la millième fois au moins sur les raisons qui le pousse depuis si longtemps à protéger ce lieu étrange d’où il a ramené un enfant aux cheveux de feu qui n’aurait jamais dû en toute logique en ressortir vivant.
Comme visualisé sur les images du scanner, une fois la partie du cerveau mise à nu ; j’aspire toute trace de sang et ôte le plus possible de la partie endommagée, une fois que tout me semble propre j’agis comme précédemment avec Julien car de toute façon, à ce stade il n'y a rien d'autre à tenter et j'envoie dans la partie manquante plusieurs jets de salive.
Au début rien ne se passe et je commence une nouvelle fois à douter qu’il ne soit pas possible de régénérer une partie aussi importante de cet organe qui est le plus sophistiqué qui soit qu’ait créé la nature.
J’ai peur que les cellules ne puissent se régénérer avec autant de matière manquante, mais c’est sans compter sur l’énorme potentiel qu’ont celles-ci à se remplacer pendant toute une partie de la vie humaine et sur l’extrême jeunesse de Maxime qui leur permettent encore d’en avoir la capacité.
Sa phase de développement n’étant pas encore terminée pour ensuite entamer celle du vieillissement qui l’amènera à terme à la fin de sa vie, une fois justement que ses cellules n’auront plus cette aptitude régénératrice.
Pendant que je suis plongé dans mes pensées, l’œil toujours rivé sur la plaie béante, le miracle du « don » qui m’a été donné, une nouvelle fois fait son œuvre et les cellules neuves viennent comblées petit à petit la partie manquante.
Un bruit sourd nous fait nous retourner. Le temps que je me rende compte de ce qui arrive, Frédéric et Patricia sont déjà en train de relever René qui est tombé dans les pommes.
Son esprit n’ayant pas résisté à l’énorme pression due à la vision surnaturelle de ses derniers instants, a préféré le protéger en créant cet état d’évanouissement pour relâcher la tension trop forte à cet instant précis.
Pendant qu’ils s’occupent de lui, je termine ma tâche sur Maxime et lui referme la boîte crânienne en apposant une plaque au-dessus des os endommagés et remis en place en attendant qu’ils se ressoudent.
Sutures bandages et protection crânienne ne sont plus qu’un jeu « d’enfant » pour moi.
Nous passons ensuite de longues minutes à attendre les prémisses annonçant la reprise des fonctions vitales, c’est l’encéphalogramme qui réagit le premier en indiquant brusquement une remontée spectaculaire de sa courbe.
Je remets les réglages de la machine à l’état d’origine et les proportions redeviennent conventionnelles.
Après vérification du rythme cardiaque, j’enlève avec précaution la pompe auquel le corps de Maxime était raccordé et je suis avec attention le « bip-bip » du moniteur prêt à tout remettre en place au moindre signe de défaillance.
Celui-ci restant stable, je débranche à son tour le respirateur et comme précédemment j’attends d’être certain qu’il respire normalement de façon naturelle pour arrêter et repousser l’appareil plus loin.
Frédéric qui tient René par la taille de peur qu’il n’ait encore un moment de faiblesse.
- Alors ???
Je le regarde avec un sourire marqué par l’épuisement que je ressens tout à coup une fois la pression nerveuse de ses longues heures d’opérations retombée.
- Si mon diagnostic est bon, il devrait se remettre mais comme pour Julien nous saurons à quoi nous en tenir qu’une fois qu’il sera sorti de son coma. Encore une chance que vous l’ayez appareillé en vue d’une prise d’organes sinon, c’était cuit.
Patricia réagit à mes paroles en sursautant :
- Qui est au courant pour Maxime ?
Frédéric tilte tout de suite.
- J’espère que personne n’a encore prévenu ses parents !! Je vous laisse !! J’ai des coups de fil à donner, pourvu qu’il n’y ait personne qui a eu la langue trop longue sinon on est dans la merde pour expliquer qu’il est encore vivant.
- Erreur de diagnostic !!!
Frédéric se retourne vers René qui vient de prononcer ses paroles.
- Hein !!!
- Nous aurons qu’à dire que c’était une erreur de diagnostic et que nous nous en sommes aperçus par hasard.
Patricia qui maintenant que ses nerfs à elle aussi se sont relâchés a les larmes aux yeux.
- Remarquez plus c’est gros mieux ça passe !! J’aimerais quand même que quelqu’un m’explique tout ce que je viens de vivre ce soir ?
- (Frédéric) Demain ma grande ! Pour l’instant va te reposer, moi j’ai encore des coups de téléphone à donner.
René me fixe intensément depuis un bon moment déjà.
- J’attendrai donc demain moi aussi, mais crois-moi il va falloir que je comprenne ce qui vient de se passer ce soir. Florian !! Tu viens de sauver deux personnes à qui je tiens beaucoup et pour ça je te suis redevable mais la façon dont ça s’est fait me fait me poser la même question en boucle depuis tout à l’heure, Qui es-tu ??
Je le fixe et le sens frémir sous mon regard.
- Une énigme !! Voilà ce que je suis et surtout pour moi sois en sûr !! Maintenant je suis crevé et nous en reparlerons demain si vous le voulez bien ? Pour l’instant je n’ai qu’une envie, retrouver Thomas.
Je quitte le bloc et rejoins le vestiaire où je mets mes affaires souillées de sang dans la corbeille spécialement là à cet effet.
Je prends ensuite une bonne douche en sifflotant comme un pinson alors que quelques heures plus tôt j’étais abattu par le chagrin d’avoir perdu un ami.
Je remets mes affaires « civils » et redescends en courant jusqu’à l’accueil pour savoir dans quelle chambre a été mis Thomas.
L’infirmière de l’accueil est surprise de me voir si joyeux.
- Chambre deux cent douze. Comment tu fais pour avoir le sourire après les événements d’aujourd’hui ?
- Quels événements ??
- (L’infirmière décontenancée) Eh bien la mort de « Max » pardi !!!
Je la regarde amusé.
- « Max » est mort ??? Première nouvelle !!! Va falloir que tu changes d’informateurs ma belle Hi ! Hi !
2eme ANNEE 1er semestre, 2ème partie : (36 / 100) (Deuxième Pont de Novembre) (CHU) (fin)
Je n’attends pas sa réaction et je fonce dans les escaliers direction la chambre deux cent douze.
Une fois dans le couloir je croise un infirmier et entre en trombe dans la chambre.
Mon premier regard va vers le lit et je souris en voyant une touffe de cheveux blonds dépassant de la couette.
Ensuite seulement je m’aperçois que Denis est assis près de lui et me regarde avec fièvre le visage bouffi d’avoir trop pleuré, n’osant pas poser la question qui lui brûle les lèvres.
Je lui souris à mon tour en lui faisant un clin d’œil, il se lève alors d’un bond pour me prendre dans ses bras.
- Julien va bien ?
- Dans quelques semaines il devrait avoir oublié ses misères.
Les larmes de joies cette fois inondent à nouveau son visage.
- Merci « Flo » !!! Tu es un garçon formidable !!
Il m’embrasse et retourne s’asseoir, trop ému pour pouvoir rester plus longtemps debout.
- Son corps va aller mieux oui ! Mais son âme tu y as pensé ? Maxime était son rayon de soleil, depuis qu’ils sont ensemble il n’avait jamais été si heureux.
- Il le sera à nouveau fais-moi confiance.
- Sans doute oui ! Mais dans combien de temps ?
- Hum !! Au pire je dirai d’ici un mois peut être deux le temps que...
Denis lui coupe la parole scandalisé par ce qu’il entend.
- Mais tu t’entends Florian ? Tu crois que s’il arrivait quelque chose à Thomas, tu ne mettrais que deux mois à t’en remettre ?
- Si tu me laissais finir ma phrase au lieu de t’énerver après moi comme ça ? Je disais donc que d’ici un voire deux mois tout rentrerait dans l’ordre quand Julien et Maxime retourneront chez eux.
Denis va pour répondre de toute évidence sidéré par mes paroles quand la porte s’ouvre brusquement et que quelqu’un me ceinture pendant que je ressens l’effet d’une piqûre à la base du cou, je n’ai pas le temps de me rebeller que d’un seul coup tout s’efface autour de moi et que je m’écroule dans les bras de l’inconnu qui m’empêche ainsi de m’effondrer sur le sol de la chambre.
- (Denis surpris) Mais !!
- (L’infirmier en souriant) Pas de panique ce sont les ordres d’en haut et c’est pour son bien.
- Mais !!!
L’infirmier lance un appel dans le couloir et deux hommes arrivent à la rescousse des deux déjà dans la chambre et sous les yeux ébahis de Denis chargent sur leurs épaules Thomas et Florian comme deux sacs de pommes de terre.
Denis se précipite pour les suivre et essayer de comprendre ce qu’il arrive, ils les voient dévaler les escaliers et prendre la porte de secours puis déposer leurs deux colis endormis dans l’hélicoptère qui aussitôt le « chargement » attaché avec les ceintures de sécurité, décolle vers une destination inconnue enfin apparemment pas pour tout le monde.
Denis est complètement perdu, déjà par l’annonce faite juste avant par Florian qui laisserait à supposer que Maxime serait toujours vivant.
Et ensuite par cet enlèvement des deux garçons rondement mené sous ses yeux.
Il appelle l’ascenseur et va pour descendre au sous-sol vers les blocs opératoires.
Au moment où les portes s’ouvrent, il se retrouve nez à nez avec deux infirmiers accompagnant deux patients endormis allongés sur des lits et qui sortent de toute évidence des blocs pour aller en chambres de soins intensifs.
Il les laisse sortir sans se douter une minute au vu des pansements qui leur couvrent entièrement le crâne et la moitié du visage, que ce sont son fils et son petit ami qui passent ainsi près de lui.
Il entre dans l’ascenseur continue sa route, une fois en bas il prend le chemin de la salle de repos où il trouve René et Patricia en pleine discussion.
Patricia est face à lui quand il entre et aussitôt se tait et fait signe à René d’un mouvement de tête qu’il y a quelqu’un qui arrive.
L’urgentiste se retourne et sourit en venant prendre son ami dans ses bras et lui annoncer pour la deuxième fois mais ça, il ne le sait pas, la bonne nouvelle.
- Ton fils va bien, « Flo » a encore fait un miracle et il devrait s’en sortir sans trop de casse.
Denis encore perturbé par ce qu’il vient de voir et d’apprendre.
- Je sais il me l’a dit ! C’est vrai pour Maxime ??
René toujours souriant.
- Encore grâce à Florian, il a voulu le voir quand on lui a dit qu’on maintenait artificiellement son corps en vie pour récupérer des greffons.
Il a voulu à tout prix vérifier avec l’encéphalogramme qui apparemment était mal réglé et après l’avoir trifouillé, il s’est mis à crier que « Max » vivait encore et bien sûr comme pour ton fils il a fait ce qu’il sait faire de mieux dans ces cas-là et le voilà en bonne voie de guérison maintenant. D’ailleurs tu les as manqués de peu, ils viennent juste d’être remontés.
- (Denis) C’était eux ?
- (René) Je t’assure que oui, il est presque cinq heures du matin et Florian n’a pas arrêté depuis hier quand il est arrivé. Un sacré phénomène quand même tu m’avoueras !!
Denis pousse un cri.
- Ah !!! Mais j’y pense !! Tu sais où ils l’emmènent ? Il y a les gros bras qui lui ont collé une dose de sédatif et direct avec Thomas dans l’hélico !!
- (René) Et merde !!! On n’y pensait plus ! Bordel !!
Denis en criant presque.
- Qu’est-ce qu’il y a encore ???
- Rien juste un truc pour pas que « Flo » subisse le contrecoup à cause de Maxime une fois qu’il aurait eu fini de s’occuper de Julien !!
- Ils les emmènent où ???
- Qu’est-ce que j’en sais !! Demande à Frédéric ou va voir Robert s’il est encore là. Juste que je sais que c’est pour son bien parait-il, et merde !!! Putain !! Fais chier !! J’aurais dû les prévenir que ce n’était plus la peine !!
2eme ANNEE 1er semestre, 2ème partie : (37 / 100) (Paris/Afrique) (fin)
C’est l’aube qui réveille les guerriers de la tribu, beaucoup croyant avoir fait un rêve sursautent à se retrouver au milieu de la clairière, cerné par des fauves.
Okoumé et ses fils se lèvent et rejoignent les premiers arbres par où devraient arriver les hommes blancs, ils écoutent les bruits de la forêt et reviennent vers les autres quand ils constatent qu’ils ne sont pas encore prêts à arriver.
Les fauves une demi-heure plus tard, à leur tour se lèvent et forment une ligne tous leurs sens aux aguets.
Okoumé et ses hommes fourbissent leurs armes et viennent se placer derrière les animaux silencieux, l’ambiance est étrange et chaque homme surmonte comme il le peut ses peurs viscérales d’être en présence d’autant de puissants prédateurs.
Le surnaturel de la situation étant difficile pour eux à accepter, seul la confiance sans borne qu’ils ont en leur chef leur permet de garder la superbe qu’ils affichent ce matin-là.
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Les forestiers terminent silencieusement de boire un café réchauffer à la va vite et replient le camp avec la dextérité due à l’habitude.
Mathieu quand il constate qu’ils sont tous prêts, reprend son arme et leur fait signe qu’il est temps de reprendre la route.
***/***
La panthère tend l’oreille et se tourne vers les hommes en poussant un feulement d’avertissement, Okoumé fait signe à ses guerriers et arme sa lance aussitôt imiter par les dix adultes et ses trois fils.
Il emploie alors la gestuelle de la chasse et les fait se déployer dans la jungle alentour, il s’avance ensuite seul au-devant des hommes blancs.
Des bruits de branches écrasées lui indiquent qu’ils ne sont plus loin et qu’ils arriveront bientôt directement devant lui.
Il plante son arme au sol à ses pieds et les attend bravement, ses fils restés en arrière à quelques mètres de lui observent fièrement leur père et se redressent à leur tour pour lui faire honneur.
Mathieu quand il voit le guerrier Massai fait signe à ses hommes d’arrêter, il s’avance en tenant son fusil prêt à tirer au cas où il montrerait le moindre signe d’agressivité.
À quelques mètres de lui il s’arrête à son tour et le jauge du regard, les prunelles froides et inflexibles du « sauvage » lui donne un frisson dans le dos et il comprend tout de suite qu’il n’est pas là par hasard.
- (Okoumé) Faites demi-tour hommes blancs !! Vous êtes sur le territoire Massaï et moi Okoumé chef de la tribu ne vous autorise pas d’y rester plus longtemps.
Mathieu reste figé un instant, décontenancé par ce sauvage qui parle aussi bien sa langue, il se tourne vers ses hommes et a un rictus aux lèvres en constatant qu’ils ont pointé leurs armes et sont prêts à en découdre s’il leur en donne l’ordre.
- Retourne dans ton village koukou de mes deux!! Et nous ne te ferons pas de mal !!
Okoumé fait un bref signe de la main et ses hommes sortent de toutes parts autour des six forestiers, ceux-ci se resserrent les uns contre les autres impressionnés malgré tout par ses guerriers nus aux peintures de guerre pointant leurs arcs bandés sur eux.
- Rebroussez immédiatement votre chemin hommes blancs, ce lieu est sacré pour notre tribu, nous n’y tolérerons pas votre présence plus longtemps.
Mathieu le doigt sur la détente rit au nez d’Okoumé.
- Ah ! Ah ! Ah ! Et tu crois nous faire peur avec tes bouts de bois !!
- Nous sommes plus nombreux que vous et vos bâtons de feu ne nous impressionnent pas.
Mathieu appuie sur la détente et la balle vient s’écraser aux pieds du guerrier qui ne bouge pas un cil, impressionnant par sa bravoure le chef d’équipe maintenant décontenancé par tant de courage.
- La prochaine te sera fatale si tu insistes, alors rappelle tes hommes et laissez-nous faire ce que nous avons à faire.
Un des hommes d’Okoumé bouge pour prendre un meilleur appui, Kader qui croit à une attaque tire et le guerrier tombe dans une mare de sang.
Un cri de guerre retentit alors dans la jungle et tout se passe alors très vite, les flèches et les balles sifflent dans tous les sens.
Un autre homme d’Okoumé s’effondre et du côté des forestiers Medhi regarde horrifié sa poitrine traversée par un trait empenné et dont le sang s’échappe à grand flot.
Les guerriers s’embusquent rapidement derrière les arbres pendant que le groupe de Mathieu se jette au sol et tire sur tout ce qui bouge.
Okoumé sent une balle lui frôler l’oreille et s’élance à son tour derrière un arbre plusieurs fois centenaire en envoyant sa lance qui termine l’œuvre de la flèche précédente dans la poitrine de Medhi qui s’étale mort pour le compte.
Mathieu et ses hommes entendent alors un concert de rugissements et la meute de fauves se précipitant sur eux apparaît à leur vue.
Ils n’ont que le temps de souiller leurs vêtements que des griffes et des crocs les lacèrent déjà, la dernière vision qu’ils ont est une vision de cauchemar et leurs vies s’arrêtent sous leurs cris d’agonie sans qu’ils n’en comprennent jamais la raison.
Le moment de folie s’arrête aussitôt et les guerriers survivants s’approchent avec effroi de la scène étrange et macabre qu’ils ont sous les yeux.
La panthère s’approche d’un des guerriers blessés et se tourne vers Okoumé en feulant doucement, elle se dirige ensuite vers la clairière et s’allonge au milieu des pierres en lançant à nouveau son appel.
Okoumé met quelques longues secondes à comprendre puis fait signe à ses hommes de transporter les blessés jusqu’à elle, et ensuite une fois qu’elle s’est relevée de les allonger à sa place.
Ensuite ils partent rechercher les deux guerriers morts et confectionnent rapidement deux espèces de litières avec des branches et des lianes.
Une fois terminé, ils les déposent dessus avec leurs armes et quatre guerriers valides les emmènent loin d’ici vers leur village où ils auront droit à la cérémonie funèbre de leur peuple, digne de guerriers valeureux morts au combat.
Okoumé, ses fils et ses hommes restant enterrent les hommes blancs avec leurs matériels et leurs armes pour qu’il ne reste plus aucune trace de leurs passages, ils retournent ensuite dans la clairière rejoindre les deux blessés qui déjà commencent à se remettre et se redressent étonnés en se palpant le corps à la recherche des traces de leurs blessures.
La journée approche de sa fin quand ils rentrent au village accueillis comme des héros par toute la tribu, Okoumé et ses fils entrent dans leur case et le fier guerrier s’interroge pour la millième fois au moins sur les raisons qui le pousse depuis si longtemps à protéger ce lieu étrange d’où il a ramené un enfant aux cheveux de feu qui n’aurait jamais dû en toute logique en ressortir vivant.
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