18-08-2020, 09:13 AM
2eme ANNEE 1er semestre, 2ème partie : (29 / 100) (Paris/Afrique) (suite)
Les six hommes lourdement chargés marchent depuis des heures sous l’étouffante frondaison gorgée d’humidité, la détermination se lit sur leurs visages en même temps qu’une extrême colère.
Mathieu le chef d’équipe s’arrête pour contrôler avec sa boussole s’ils sont toujours dans la bonne direction puis se tourne vers ses compagnons visiblement exténués.
- C’est bon !! Nous y serons dans à peu près une heure de marche, en attendant nous allons faire une pause.
Alain en posant la lourde tronçonneuse.
- Ce n’est pas du luxe, putain de jungle !!
Mehdi en laissant à son tour tomber l’énorme sac à dos.
- Je suis mort !!
- (Mathieu) Arrivé sur place, il sera trop tard pour commencer. Nous planterons les tentes et nous mettrons au boulot demain à l’aube, j’espère que nous serons rentrés au camp avant la nuit.
La veille au soir, le coup de massue leur est tombé dessus.
L’ordre de repli du chantier a fait comme l’effet d’une bombe sur ces tâcherons qui y travaillent depuis le début, s’échinant douze heures par jour pour arriver le plus rapidement possible au but qui leur avait été fixé.
Les six hommes ont largement dépassé la cinquantaine et ont tous connu le couple De Bierne.
Quand Franck leur a expliqué ses intentions, ils ont été partants pour l’aider à assouvir son idée de vengeance contre ce pays et en particulier ce lieu maudit qui a causé la perte de leur jeune patron et de sa femme.
Il n’y avait pas une heure que l’ordre d’abandon du site leur était parvenu qu’ils avaient pris cette décision de mener jusqu’au bout la promesse faite à Franck, qui ils en sont convaincus a été contraint par quelque raison que ce soit de retirer ses équipes aussi rapidement.
Après un quart d’heure de pause, ils se relèvent et reprennent leurs chargements pour continuer leurs marches.
En file indienne, ils slaloment entre l’arborescence luxuriante en jouant de leurs machettes avec une dextérité liée à l’habitude.
***/***
Elle les suit depuis un moment déjà, son instinct et son intelligence exceptionnelle lui font comprendre leur destination et leurs intentions.
Le félin s’élance alors pour rejoindre l’endroit sacré qui l’attire depuis son plus jeune âge, elle pénètre dans la clairière et s’allonge sur la dépouille de sa mère en fermant les yeux.
La panthère noire reste ainsi plusieurs longues minutes sans faire un seul mouvement comme si elle était en transe.
Elle se redresse et revient se placer au centre de la trouée d’arbres puis de sa gorge s’échappe un appel puissant, bientôt suivit par d’autres qui y répondent faisant résonner la jungle sur plusieurs kilomètres.
***/***
Mathieu tend l’oreille et tout son corps frissonne à ces sons emplissant l’air et ne lui disant rien qui vaille.
- Putain !! Qu’est-ce que c’est encore que cette merde ?
Bruce surpris de son brusque arrêt lui rentre dedans.
- Excuse-moi mais tu pourrais prévenir !
- Chut !! Écoute !!
- Qu’est-ce que sait d’après toi ? Brrrr !!! Ça fait froid dans le dos.
Mathieu en armant son fusil.
- Prenez vos armes les gars !! Je ne sais pas ce que c’est mais ça ne me dit rien de bon.
Les hommes qui l’accompagnent prennent leurs armes et écoutent tendus les feulements et autres sons semblant venir de toutes les directions.
L’inquiétude se lit sur leurs visages, ils sont loin d’être des trouillards car ils connaissent bien tout le potentiel de dangers qu’ils pourraient rencontrer, seulement c’est la première fois qu’ils ressentent cette impression que c’est dirigé spécialement contre eux.
Ils forment un cercle en observant chacun une zone de forêt et se resserrent malgré eux pour se retrouver épaules contre épaules, attendant que leur chef d’équipe donne les ordres.
- (Mathieu) Nous allons rester là pour ce soir, cherchons un coin dégager pour monter le campement et nous tiendrons une garde à tour de rôle cette nuit, ce sera plus sûr.
Il ne leur faut pas longtemps pour trouver un endroit suffisamment éloigner des grands arbres pour avoir une certaine vision au cas où quelque chose s’approcherait d’eux de trop près.
Le camp est vite établi et un feu est allumé pour décourager un éventuel prédateur, ils s’installent autour et entament leurs provisions non sans ressentir l’ambiance pesante qui s’est abattue soudainement sur eux.
***/***
Dans la clairière à moins d’un kilomètre de là, la panthère accueille d’un feulement puissant ceux qui ont répondu à son appel.
Elle les regarde arriver de plus en plus nombreux et après un dernier grognement, s’élance dans une course folle prévenir celui qu’elle a appris à respecter et à qui elle a donné sa confiance depuis toutes ses années passées à veiller ensemble à la préservation de leur secret commun.
2eme ANNEE 1er semestre, 2ème partie : (30 / 100) (Reims) (Chez les Viala)
Yuan descend du taxi et remercie encore une fois le chauffeur qui va se taper le retour à une heure somme toute tardive.
Il sonne à la porte en bas de la résidence et s’annonce à Annie surprise de sa visite, Frédéric dans toute cette histoire ayant complètement oublié de prévenir sa famille.
Elle accueille le jeune homme au pas de sa porte et comprend tout de suite à son visage défait qu’il y a un problème.
Aussitôt sachant que Florian et Thomas passaient cette journée avec lui, son cœur s’emballe à la peur qu’il soit arrivé un accident à l’un ou l’autre des deux jeunes hommes.
- « Yu » !! Mon Dieu !! Il est arrivé quelque chose à un des garçons !!
Yuan lui prend la main et la fait rentrer gentiment dans l’appartement.
- Florian et Thomas vont bien ! Enfin si on peut dire ça !
Les trois frères alarmés par le cri d’angoisse de leur mère, arrivent à toute allure dans le couloir.
- (Guillaume) « Yu » ? Tu es tout seul ?
Yuan rapidement sans reprendre son souffle.
- Maxime est mort et Julien dans le coma Florian est avec Thomas au CHU et doit à l’heure qu’il est, commencer à s’occuper de Julien même si je ne sais pas ce qu’il peut bien faire pour lui à son niveau.
Il reprend son souffle en regardant les quatre personnes autour de lui qui ont pris de plein fouet ses explications volubiles.
Aurélien fond en larme étant le plus proche des trois frères de Julien avec qui il a une amitié très forte, Damien et Guillaume n’arrivent pas à croire à la disparation de Maxime et restent figés comme des statues jusqu’à ce qu’enfin leurs cerveaux acceptent cette nouvelle morbide de la perte de ce garçon si gentil avec qui ils ont partagé pendant plusieurs semaines des vacances hors normes.
Chacun à sa façon réagit à cette annonce qui vient de lui tomber dessus sans prévenir.
Annie est la première à reprendre le contrôle de ses émotions, pour elle ce qu’elle a surtout retenu : C’est que Florian et Thomas n’ont rien mais elle se doute bien que ce n’est pas si simple et qu’elle va devoir avoir à gérer le contrecoup qui ne va pas manquer de marquer fortement les deux garçons.
Yuan explique alors plus calmement tout ce qu’il sait depuis l’appel téléphonique de Frédéric jusqu’à son départ en taxi du CHU.
Les questions pleuvent sur lui entre deux crises de sanglot de ceux qui les lui posent, il comprend alors l’attachement de cette famille envers les deux victimes de l’accident et l’énorme empathie qu’ils ont avec le malheur qui vient de les toucher.
Damien complètement décomposé préfère regagner sa chambre et s’y enfermer pour s’abandonner seul à sa tristesse d’avoir perdu un ami et d’en savoir un autre aux portes de la mort.
Guillaume et Aurélien sont l’un contre l’autre sur le canapé et ressentent le besoin de ce contact fraternel pour tenir le coup.
Leurs visages ravagés par les larmes et leurs corps soudainement sans force parcourus par les soubresauts occasionnés par l’énorme sentiment de désespoir qu’ils ressentent.
Yuan leur laisse le temps de se remettre du mieux qu’ils peuvent avant de revenir sur la peur qu’il a des retombées après coup sur Florian.
- C’est « Flo » qui m’inquiète maintenant.
Annie levant les yeux sur lui.
- Comment ça ?
- Il avait l’air fort quand je l’ai quitté tout à l’heure, seulement j’ai peur pour lui pour après quand il va relâcher la pression.
- Thomas est avec lui, ça devrait aller.
- Thomas est sous tranquillisant à l’heure qu’il est et je ne le crois pas en meilleur état que Florian tu sais.
Annie semble également dépourvue d’idées.
- Je suis aussi impuissante que toi.
Guillaume d’une voix éteinte.
- Peut-être que ses grands-parents sauraient quoi faire eux ?
- (Annie hésite) Ils sont âgés et je ne suis pas sûre qu’il faille les inquiéter plus que nécessaire.
Aurélien la voix tremblante.
- Il y a Philippe, c’est un grand psychiatre et il saura quoi faire lui.
Annie sourit à son grand fils.
- Tu as raison, je vais le prévenir.
Elle va chercher le répertoire dans le tiroir du meuble de l’entrée où est posé le téléphone et après avoir trouvé ce qu’elle recherche, compose le numéro d’une main fiévreuse.
***/***
Philippe raccroche et se passe une main moite dans ses cheveux, il reste un moment à réfléchir avant de reprendre à nouveau le téléphone et envoyer l’appel.
- Allô Maurice ? Nous avons un gros problème ! J’ai encore une fois besoin de ton aide.
2eme ANNEE 1er semestre, 2ème partie : (31 / 100) (Deuxième Pont de Novembre) (CHU) (suite)
Patricia apprend la nouvelle en même temps que la demande venant de Florian de l’assister pour tenter de sauver son ami.
Tout se mélange dans sa tête, la mort de Maxime qu’elle commençait à apprendre à connaître et dont la relation avec Julien la faisait fondre tellement elle les trouvait chou quand elle les voyait ensemble, ensuite l’état critique de son ami de fac qu’elle aime d’ailleurs un peu plus qu’un ami mais dont elle s’est fait une raison au vu de ses préférences sexuelles et enfin par la demande du jeune rouquin qu’elle idolâtre depuis la première fois qu’elle lui a été présentée et dont la demande d’assistance lui va droit au cœur.
C’est d’ailleurs pour être près de lui qu’elle a choisi de faire son internat au service des urgences bien qu’elle soit sortie major de sa promotion et que d’aucuns s’attendaient à ce qu’elle choisisse un service plus facile et valorisant pour elle.
C’est une belle fille de vingt et un ans, brune aux cheveux longs qu’elle est obligée de nouer en chignon pendant ses heures de services à l’hôpital pour des raisons évidentes d’hygiène ; un mètre soixante-douze bien charnue là où il faut, elle attire les regards aussi bien de ses collègues masculins que des patients dont elle s’occupe.
Mais ce qui est le point fort de cette belle jeune fille, c’est son calme et son caractère entier qui ne la laisse pas souvent s’apitoyer sur les misères qu’elle côtoie journellement et qui sans doute a été la raison du choix de Florian pour remplacer un de ses deux équipiers manquants et pour cause à l’appel.
C’est donc après avoir fait le tri dans sa tête, qu’elle se présente ce soir-là au bloc opératoire. Florian et ses deux aides exceptionnels tournent la tête vers elle et respirent un grand coup de soulagement en constatant la parfaite maîtrise de ses sentiments quand elle entre dans la pièce.
- Salut « Pat » ! Maintenant que tu es là, nous allons pouvoir commencer. Ça va ? Si tu ne t’en sens pas capable je comprendrai tu sais ?
- Merci « Flo » mais ça va aller, de toute façon il faudra bien.
Je me retourne vers le lit où est allongé « Ju » en me disant que comme moi elle verra à plus tard pour laisser s’échapper toute sa tristesse.
René se positionne devant les moniteurs et vérifie les branchements reliés au corps de Julien, il change la poche de sang et règle le débit d’oxygène avant de faire signe aux autres que tout est ok.
Frédéric assiste Florian en exécutant en temps réel toutes ses demandes dites de façons brèves et précises, toujours autant impressionné par la dextérité avec laquelle il mène l’intervention.
Patricia s’occupe d’aspirer le sang et autres liquides qui suintent du corps de Julien ainsi qu’à passer les outils dès que Florian tend sa main droite paume en avant.
Les hémorragies sont petit à petit jugulées et les chairs refermées, les fractures les plus importantes sont remises en place et la nuit est déjà bien entamée quand ils arrivent au point critique car ne sachant pas trop ce que la trépanation va leur faire découvrir.
Frédéric rase le crâne de Julien et lui passe ensuite toute la zone au désinfectant, l’ouverture du lobe frontale se fait avec rapidité et sans hésitation montrant l’extrême précision des gestes de Florian ainsi que son impressionnante connaissance du corps humain.
C’est à ce moment que René regarde avec inquiétude le moniteur cardiaque et pose sa main en avertissement sur l’épaule de Florian.
- Son rythme cardiaque descend en vrille « Flo »
- Injecte 3cc
- Ce n’est pas un peu beaucoup ?
- Tu veux prendre ma place ?
René sursaute du ton sec employé.
- Excuse-moi, ok pour 3cc
Nous restons un moment le regard figé sur la courbe de l’appareil qui finit par remonter légèrement, me faisant pousser un profond soupir de soulagement.
- Allez !! On continue !!
La partie avant du cerveau est maintenant apparente et je suis aussitôt interpellé par une zone gonflée remplie de sang, j’espère ne pas arriver trop tard et je commence par aspirer la poche afin de voir les dégâts qui l’ont occasionné.
Mon sang se glace devant la vision du lobe frontal en partie sclérosé et je comprends que c’est inopérable car de toute façon les zones endommagées sont irrécupérables dans l’état.
Je relève la tête et fixe les trois personnes qui eux aussi voient la même chose que moi et savent très bien ce qu’en seront les conséquences.
Patricia les yeux se remplissant de larmes.
- Il n’y a rien à faire n’est-ce pas ?
Frédéric me regarde fixement.
- Fais le « Flo » pour lui, pour ses parents qui n’ont que lui, pour toi et tous ceux qui l’aiment.
- (Patricia) Fais le quoi ?
Frédéric d’une voix de commandement.
- René et Patricia vous sortez à présent, ce que va tenter Florian est très difficile et surtout expérimental. Je ne voudrais pas qu’en cas où ça se passerait mal vous soyez impliqués.
- (René surpris) Mais de toute façon il est foutu sinon !! Et toi ? Pourquoi tu restes alors ?
Frédéric se retrouve à court d’arguments, il va pour répliquer quand Florian enlève son masque et sourit.
- Restez si vous voulez mais pas un mot à quiconque sur les prochaines dix minutes, c’est compris ?
Je vois à leurs regards qu’ils ont bien compris le message et que je peux compter sur eux, je fais alors comme pour Ludovic et remplis la partie endommagée du cerveau de salive sous les cris de surprises que poussent René et Patricia.
- (Frédéric) Je vous avais prévenus alors silence, nous parlerons de tout ça plus tard.
Quatre paires d’yeux regardent l’endroit couvert de salive et bientôt s’écarquillent en en voyant les effets, la partie en « bouillie » reprend forme petit à petit et redevient saine.
Voyant que tout se passe comme prévu, j’envoie une nouvelle dose et referme la calotte frontale en m’attelant ensuite aux sutures qui me prennent un certain temps.
Je laisse ensuite le soin à Frédéric de mettre en place la protection que Julien devra porter pendant plusieurs semaines le temps que tout se ressoude.
J’ouvre la perfusion et injecte plusieurs longs jets de salive dans la poche de sang avant de tout remettre en place et me tourne vers eux captant les deux regards sidérés de René et Patricia alors que Frédéric termine ses bandages le sourire aux lèvres.
- Eh bien quoi ??? Comme ça, il guérira plus vite.
René me regarde comme un extra-terrestre et d’une voix criarde frisant l’hystérie.
- Mais alors !!! Ce n’est peut-être pas trop tard !!!
Les six hommes lourdement chargés marchent depuis des heures sous l’étouffante frondaison gorgée d’humidité, la détermination se lit sur leurs visages en même temps qu’une extrême colère.
Mathieu le chef d’équipe s’arrête pour contrôler avec sa boussole s’ils sont toujours dans la bonne direction puis se tourne vers ses compagnons visiblement exténués.
- C’est bon !! Nous y serons dans à peu près une heure de marche, en attendant nous allons faire une pause.
Alain en posant la lourde tronçonneuse.
- Ce n’est pas du luxe, putain de jungle !!
Mehdi en laissant à son tour tomber l’énorme sac à dos.
- Je suis mort !!
- (Mathieu) Arrivé sur place, il sera trop tard pour commencer. Nous planterons les tentes et nous mettrons au boulot demain à l’aube, j’espère que nous serons rentrés au camp avant la nuit.
La veille au soir, le coup de massue leur est tombé dessus.
L’ordre de repli du chantier a fait comme l’effet d’une bombe sur ces tâcherons qui y travaillent depuis le début, s’échinant douze heures par jour pour arriver le plus rapidement possible au but qui leur avait été fixé.
Les six hommes ont largement dépassé la cinquantaine et ont tous connu le couple De Bierne.
Quand Franck leur a expliqué ses intentions, ils ont été partants pour l’aider à assouvir son idée de vengeance contre ce pays et en particulier ce lieu maudit qui a causé la perte de leur jeune patron et de sa femme.
Il n’y avait pas une heure que l’ordre d’abandon du site leur était parvenu qu’ils avaient pris cette décision de mener jusqu’au bout la promesse faite à Franck, qui ils en sont convaincus a été contraint par quelque raison que ce soit de retirer ses équipes aussi rapidement.
Après un quart d’heure de pause, ils se relèvent et reprennent leurs chargements pour continuer leurs marches.
En file indienne, ils slaloment entre l’arborescence luxuriante en jouant de leurs machettes avec une dextérité liée à l’habitude.
***/***
Elle les suit depuis un moment déjà, son instinct et son intelligence exceptionnelle lui font comprendre leur destination et leurs intentions.
Le félin s’élance alors pour rejoindre l’endroit sacré qui l’attire depuis son plus jeune âge, elle pénètre dans la clairière et s’allonge sur la dépouille de sa mère en fermant les yeux.
La panthère noire reste ainsi plusieurs longues minutes sans faire un seul mouvement comme si elle était en transe.
Elle se redresse et revient se placer au centre de la trouée d’arbres puis de sa gorge s’échappe un appel puissant, bientôt suivit par d’autres qui y répondent faisant résonner la jungle sur plusieurs kilomètres.
***/***
Mathieu tend l’oreille et tout son corps frissonne à ces sons emplissant l’air et ne lui disant rien qui vaille.
- Putain !! Qu’est-ce que c’est encore que cette merde ?
Bruce surpris de son brusque arrêt lui rentre dedans.
- Excuse-moi mais tu pourrais prévenir !
- Chut !! Écoute !!
- Qu’est-ce que sait d’après toi ? Brrrr !!! Ça fait froid dans le dos.
Mathieu en armant son fusil.
- Prenez vos armes les gars !! Je ne sais pas ce que c’est mais ça ne me dit rien de bon.
Les hommes qui l’accompagnent prennent leurs armes et écoutent tendus les feulements et autres sons semblant venir de toutes les directions.
L’inquiétude se lit sur leurs visages, ils sont loin d’être des trouillards car ils connaissent bien tout le potentiel de dangers qu’ils pourraient rencontrer, seulement c’est la première fois qu’ils ressentent cette impression que c’est dirigé spécialement contre eux.
Ils forment un cercle en observant chacun une zone de forêt et se resserrent malgré eux pour se retrouver épaules contre épaules, attendant que leur chef d’équipe donne les ordres.
- (Mathieu) Nous allons rester là pour ce soir, cherchons un coin dégager pour monter le campement et nous tiendrons une garde à tour de rôle cette nuit, ce sera plus sûr.
Il ne leur faut pas longtemps pour trouver un endroit suffisamment éloigner des grands arbres pour avoir une certaine vision au cas où quelque chose s’approcherait d’eux de trop près.
Le camp est vite établi et un feu est allumé pour décourager un éventuel prédateur, ils s’installent autour et entament leurs provisions non sans ressentir l’ambiance pesante qui s’est abattue soudainement sur eux.
***/***
Dans la clairière à moins d’un kilomètre de là, la panthère accueille d’un feulement puissant ceux qui ont répondu à son appel.
Elle les regarde arriver de plus en plus nombreux et après un dernier grognement, s’élance dans une course folle prévenir celui qu’elle a appris à respecter et à qui elle a donné sa confiance depuis toutes ses années passées à veiller ensemble à la préservation de leur secret commun.
2eme ANNEE 1er semestre, 2ème partie : (30 / 100) (Reims) (Chez les Viala)
Yuan descend du taxi et remercie encore une fois le chauffeur qui va se taper le retour à une heure somme toute tardive.
Il sonne à la porte en bas de la résidence et s’annonce à Annie surprise de sa visite, Frédéric dans toute cette histoire ayant complètement oublié de prévenir sa famille.
Elle accueille le jeune homme au pas de sa porte et comprend tout de suite à son visage défait qu’il y a un problème.
Aussitôt sachant que Florian et Thomas passaient cette journée avec lui, son cœur s’emballe à la peur qu’il soit arrivé un accident à l’un ou l’autre des deux jeunes hommes.
- « Yu » !! Mon Dieu !! Il est arrivé quelque chose à un des garçons !!
Yuan lui prend la main et la fait rentrer gentiment dans l’appartement.
- Florian et Thomas vont bien ! Enfin si on peut dire ça !
Les trois frères alarmés par le cri d’angoisse de leur mère, arrivent à toute allure dans le couloir.
- (Guillaume) « Yu » ? Tu es tout seul ?
Yuan rapidement sans reprendre son souffle.
- Maxime est mort et Julien dans le coma Florian est avec Thomas au CHU et doit à l’heure qu’il est, commencer à s’occuper de Julien même si je ne sais pas ce qu’il peut bien faire pour lui à son niveau.
Il reprend son souffle en regardant les quatre personnes autour de lui qui ont pris de plein fouet ses explications volubiles.
Aurélien fond en larme étant le plus proche des trois frères de Julien avec qui il a une amitié très forte, Damien et Guillaume n’arrivent pas à croire à la disparation de Maxime et restent figés comme des statues jusqu’à ce qu’enfin leurs cerveaux acceptent cette nouvelle morbide de la perte de ce garçon si gentil avec qui ils ont partagé pendant plusieurs semaines des vacances hors normes.
Chacun à sa façon réagit à cette annonce qui vient de lui tomber dessus sans prévenir.
Annie est la première à reprendre le contrôle de ses émotions, pour elle ce qu’elle a surtout retenu : C’est que Florian et Thomas n’ont rien mais elle se doute bien que ce n’est pas si simple et qu’elle va devoir avoir à gérer le contrecoup qui ne va pas manquer de marquer fortement les deux garçons.
Yuan explique alors plus calmement tout ce qu’il sait depuis l’appel téléphonique de Frédéric jusqu’à son départ en taxi du CHU.
Les questions pleuvent sur lui entre deux crises de sanglot de ceux qui les lui posent, il comprend alors l’attachement de cette famille envers les deux victimes de l’accident et l’énorme empathie qu’ils ont avec le malheur qui vient de les toucher.
Damien complètement décomposé préfère regagner sa chambre et s’y enfermer pour s’abandonner seul à sa tristesse d’avoir perdu un ami et d’en savoir un autre aux portes de la mort.
Guillaume et Aurélien sont l’un contre l’autre sur le canapé et ressentent le besoin de ce contact fraternel pour tenir le coup.
Leurs visages ravagés par les larmes et leurs corps soudainement sans force parcourus par les soubresauts occasionnés par l’énorme sentiment de désespoir qu’ils ressentent.
Yuan leur laisse le temps de se remettre du mieux qu’ils peuvent avant de revenir sur la peur qu’il a des retombées après coup sur Florian.
- C’est « Flo » qui m’inquiète maintenant.
Annie levant les yeux sur lui.
- Comment ça ?
- Il avait l’air fort quand je l’ai quitté tout à l’heure, seulement j’ai peur pour lui pour après quand il va relâcher la pression.
- Thomas est avec lui, ça devrait aller.
- Thomas est sous tranquillisant à l’heure qu’il est et je ne le crois pas en meilleur état que Florian tu sais.
Annie semble également dépourvue d’idées.
- Je suis aussi impuissante que toi.
Guillaume d’une voix éteinte.
- Peut-être que ses grands-parents sauraient quoi faire eux ?
- (Annie hésite) Ils sont âgés et je ne suis pas sûre qu’il faille les inquiéter plus que nécessaire.
Aurélien la voix tremblante.
- Il y a Philippe, c’est un grand psychiatre et il saura quoi faire lui.
Annie sourit à son grand fils.
- Tu as raison, je vais le prévenir.
Elle va chercher le répertoire dans le tiroir du meuble de l’entrée où est posé le téléphone et après avoir trouvé ce qu’elle recherche, compose le numéro d’une main fiévreuse.
***/***
Philippe raccroche et se passe une main moite dans ses cheveux, il reste un moment à réfléchir avant de reprendre à nouveau le téléphone et envoyer l’appel.
- Allô Maurice ? Nous avons un gros problème ! J’ai encore une fois besoin de ton aide.
2eme ANNEE 1er semestre, 2ème partie : (31 / 100) (Deuxième Pont de Novembre) (CHU) (suite)
Patricia apprend la nouvelle en même temps que la demande venant de Florian de l’assister pour tenter de sauver son ami.
Tout se mélange dans sa tête, la mort de Maxime qu’elle commençait à apprendre à connaître et dont la relation avec Julien la faisait fondre tellement elle les trouvait chou quand elle les voyait ensemble, ensuite l’état critique de son ami de fac qu’elle aime d’ailleurs un peu plus qu’un ami mais dont elle s’est fait une raison au vu de ses préférences sexuelles et enfin par la demande du jeune rouquin qu’elle idolâtre depuis la première fois qu’elle lui a été présentée et dont la demande d’assistance lui va droit au cœur.
C’est d’ailleurs pour être près de lui qu’elle a choisi de faire son internat au service des urgences bien qu’elle soit sortie major de sa promotion et que d’aucuns s’attendaient à ce qu’elle choisisse un service plus facile et valorisant pour elle.
C’est une belle fille de vingt et un ans, brune aux cheveux longs qu’elle est obligée de nouer en chignon pendant ses heures de services à l’hôpital pour des raisons évidentes d’hygiène ; un mètre soixante-douze bien charnue là où il faut, elle attire les regards aussi bien de ses collègues masculins que des patients dont elle s’occupe.
Mais ce qui est le point fort de cette belle jeune fille, c’est son calme et son caractère entier qui ne la laisse pas souvent s’apitoyer sur les misères qu’elle côtoie journellement et qui sans doute a été la raison du choix de Florian pour remplacer un de ses deux équipiers manquants et pour cause à l’appel.
C’est donc après avoir fait le tri dans sa tête, qu’elle se présente ce soir-là au bloc opératoire. Florian et ses deux aides exceptionnels tournent la tête vers elle et respirent un grand coup de soulagement en constatant la parfaite maîtrise de ses sentiments quand elle entre dans la pièce.
- Salut « Pat » ! Maintenant que tu es là, nous allons pouvoir commencer. Ça va ? Si tu ne t’en sens pas capable je comprendrai tu sais ?
- Merci « Flo » mais ça va aller, de toute façon il faudra bien.
Je me retourne vers le lit où est allongé « Ju » en me disant que comme moi elle verra à plus tard pour laisser s’échapper toute sa tristesse.
René se positionne devant les moniteurs et vérifie les branchements reliés au corps de Julien, il change la poche de sang et règle le débit d’oxygène avant de faire signe aux autres que tout est ok.
Frédéric assiste Florian en exécutant en temps réel toutes ses demandes dites de façons brèves et précises, toujours autant impressionné par la dextérité avec laquelle il mène l’intervention.
Patricia s’occupe d’aspirer le sang et autres liquides qui suintent du corps de Julien ainsi qu’à passer les outils dès que Florian tend sa main droite paume en avant.
Les hémorragies sont petit à petit jugulées et les chairs refermées, les fractures les plus importantes sont remises en place et la nuit est déjà bien entamée quand ils arrivent au point critique car ne sachant pas trop ce que la trépanation va leur faire découvrir.
Frédéric rase le crâne de Julien et lui passe ensuite toute la zone au désinfectant, l’ouverture du lobe frontale se fait avec rapidité et sans hésitation montrant l’extrême précision des gestes de Florian ainsi que son impressionnante connaissance du corps humain.
C’est à ce moment que René regarde avec inquiétude le moniteur cardiaque et pose sa main en avertissement sur l’épaule de Florian.
- Son rythme cardiaque descend en vrille « Flo »
- Injecte 3cc
- Ce n’est pas un peu beaucoup ?
- Tu veux prendre ma place ?
René sursaute du ton sec employé.
- Excuse-moi, ok pour 3cc
Nous restons un moment le regard figé sur la courbe de l’appareil qui finit par remonter légèrement, me faisant pousser un profond soupir de soulagement.
- Allez !! On continue !!
La partie avant du cerveau est maintenant apparente et je suis aussitôt interpellé par une zone gonflée remplie de sang, j’espère ne pas arriver trop tard et je commence par aspirer la poche afin de voir les dégâts qui l’ont occasionné.
Mon sang se glace devant la vision du lobe frontal en partie sclérosé et je comprends que c’est inopérable car de toute façon les zones endommagées sont irrécupérables dans l’état.
Je relève la tête et fixe les trois personnes qui eux aussi voient la même chose que moi et savent très bien ce qu’en seront les conséquences.
Patricia les yeux se remplissant de larmes.
- Il n’y a rien à faire n’est-ce pas ?
Frédéric me regarde fixement.
- Fais le « Flo » pour lui, pour ses parents qui n’ont que lui, pour toi et tous ceux qui l’aiment.
- (Patricia) Fais le quoi ?
Frédéric d’une voix de commandement.
- René et Patricia vous sortez à présent, ce que va tenter Florian est très difficile et surtout expérimental. Je ne voudrais pas qu’en cas où ça se passerait mal vous soyez impliqués.
- (René surpris) Mais de toute façon il est foutu sinon !! Et toi ? Pourquoi tu restes alors ?
Frédéric se retrouve à court d’arguments, il va pour répliquer quand Florian enlève son masque et sourit.
- Restez si vous voulez mais pas un mot à quiconque sur les prochaines dix minutes, c’est compris ?
Je vois à leurs regards qu’ils ont bien compris le message et que je peux compter sur eux, je fais alors comme pour Ludovic et remplis la partie endommagée du cerveau de salive sous les cris de surprises que poussent René et Patricia.
- (Frédéric) Je vous avais prévenus alors silence, nous parlerons de tout ça plus tard.
Quatre paires d’yeux regardent l’endroit couvert de salive et bientôt s’écarquillent en en voyant les effets, la partie en « bouillie » reprend forme petit à petit et redevient saine.
Voyant que tout se passe comme prévu, j’envoie une nouvelle dose et referme la calotte frontale en m’attelant ensuite aux sutures qui me prennent un certain temps.
Je laisse ensuite le soin à Frédéric de mettre en place la protection que Julien devra porter pendant plusieurs semaines le temps que tout se ressoude.
J’ouvre la perfusion et injecte plusieurs longs jets de salive dans la poche de sang avant de tout remettre en place et me tourne vers eux captant les deux regards sidérés de René et Patricia alors que Frédéric termine ses bandages le sourire aux lèvres.
- Eh bien quoi ??? Comme ça, il guérira plus vite.
René me regarde comme un extra-terrestre et d’une voix criarde frisant l’hystérie.
- Mais alors !!! Ce n’est peut-être pas trop tard !!!
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