Chapitre 36
Dans la maison de l'archonte de Syl, pendant ce temps.
- Manger ! Manger ! Manger ! crie Coco, qui harcèle le diplomate.
- Non ! Tu en as eu bien assez il y a une heure ! réplique Bertrand, en donnant une pichenette sur le bec du perroquet.
- Aie !
Tout à coup, une fusillade se fait entendre au loin, suivie par une détonation.
- Tais-toi Coco ! J'espère que tout le monde va bien...
Le septuagénaire se met en route vers l'origine du bruit mais il reçoit un appel sur sa radio et s'arrête.
- Oui ? répond-il, pressé.
Le souffle de l'homme au bout du fil est irrégulier, ce qui est inquiétant..
- Ber...trand...
- Christophe ? Qu'est-ce qui se passe ?
- Partez... fuyez... grand danger... Répond Christophe, alors que son souffle se fait à la fois espacé et bruyant.
- Christophe ? Chris ! réponds-moi !
Malheureusement, la communication se coupe et c'est un Bertrand inquiet qui cogite. Il quitte la maison de l'archonte d'un pas précipité, son perroquet perché sur l'épaule. Il tentera de recontacter Christophe plus tard, car cela fait quelques instants que la fusillade ne fait plus de bruit.
- Attention Bebert ! avertit l'animal.
Bertrand se retourne brusquement et aperçoit un homme en train de lui sauter dessus, couteau en main.
Par réflexe, il se jette sur sa gauche, puis attrape le bras de son assaillant. Mais il n'a plus la force de ses vingt ans et bien qu'il lutte courageusement, la lame redoutable se rapproche de son ventre inexorablement.
- BEBERT ! AU SECOURS ! AU SECOURS ! crie le perroquet, complètement hystérique en voletant au-dessus de la scène.
Des villageois accourent pour lui prêter main forte mais ils sont encore loin. Un chasseur, en voyant la scène, bande son arc en direction de l'agresseur, qui n'est autre que Joshua. Malgré tout, il n'ose pas décocher sa flèche, de peur de tuer Bertrand.
De son côté, le septuagénaire perd du terrain et lorsque la lame commence à lui picoter le nombril, il mobilise toute ses forces et se laisse tomber en arrière, en dépit des risques.
Joshua est surpris et le suit dans sa chute, le couteau en avant. Cependant, le diplomate le réceptionne des deux mains, avant de catapulter son adversaire dans le décor d'un fulgurant coup de pied dans le bas-ventre.
L'assassin ne renonce pas, il se relève et charge le vieil homme mais la flèche tirée avec adresse vient se ficher dans son cou. Mortellement blessé, Joshua tente de se retourner mais trébuche et tombe, achevant ainsi de s'empaler sur la flèche.
- Ahhh !
- Vous allez bien ? demande le chasseur à Bertrand, sans même un regard au mourant.
- Oui mais j'aimerais bien savoir pourquoi il a tenté de me tuer et vite !
Le septuagénaire se relève péniblement et va s'asseoir à la droite du mourant, qui toussote.
- Vous pensez vraiment rester en vie longtemps ? demande Joshua, de façon presque rhétorique.
- Vous pourriez commencer par me raconter tout depuis le début... Pourquoi me tuer ?
Bertrand semble retrouver son calme légendaire et la voix posée qui va avec.
- Vous n'avez pas compris ?
- Compris quoi ?
- Vous êtes aveugles et idiots, tous autant que vous êtes... Vous, Lambert, Deschamps et les autres... Vous pensiez vraiment que ce que vous aviez remarqué dans la Fondation étaient des hasards ?
Bertrand est surpris des aveux de l'homme, qu'il pensait être un meurtrier isolé ayant perdu la raison. Une conspiration contre lui et ses amis existerait et engloberait presque toute la Fondation ? Il fronce les sourcils, un peu craintif devant une telle éventualité.
- Expliquez-moi.
- Depuis le début, les responsables de la Fondations vous manipulent. Ils attisent les sentiments les moins nobles des nouvelles recrues afin de les fédérer sous la bannière du Seigneur Frégast. Leur dernière trouvaille, c'était de réduire leurs droits au profit des scientifiques et consort, tout ça pour les rendre jaloux, pour créer une rivalité. Pourquoi croyez-vous que seigneur Frégast tenait tant à avoir un bon nombre d'anthropologues et autres psychologues dans ses rangs ? C'est un génie...
- C'est lui qui vous a donné l'ordre de me tuer, donc. Mais pourquoi ? demande Bertrand.
- À votre avis ? Car vous n'auriez pas été d'accord et peut être même représenté une menace, pourquoi prendre ce risque ? Bien d'autres ont dû périr avant que je ne tente de vous tuer... La Base Noyau doit être à feu et à sang, en ce moment.
Bertrand reste pensif, cette nouvelle change tout ! Les objectifs réels du seigneur Frégast sont actuellement un mystère pour lui et il menace maintenant ouvertement Sterrn, surtout s'il est capable d'un tel génocide.
- Pourquoi me racontes-tu ça ? se reprend Bertrand.
- Car ça n'a plus aucune importance pour nous, désormais. Je vais mourir et après ça sera votre tour, explique Joshua.
- Je ne crois pas. Les autochtones me protégeront.
Le métis sourit, malgré sa douleur.
- Vous n'êtes que quelques centaines et ils sont des milliers... Bientôt, il en viendra bien plus encore. Vous mourrez comme tous les autres. Ce n'est qu'une question de temps, prophétise le blessé.
Après cette phrase, le jeune homme ferme les yeux et s'endort à jamais. Il semble plus apaisé qu'il ne l'a été de son vivant, ce qui dans son cas n'est pas bien difficile.
Bertrand n'a pas le temps aux implications de ce qui lui a été révélé, que deux jeunes hommes en petite tenue déboulent sur la terrasse.
- Bertrand ! Vous allez bien ? demande Jérémy, inquiet à la vue du cadavre.
- Qu'est-ce que tu fais en caleçon ? lance-il, étonné.
Dans la maison de l'archonte de Syl, pendant ce temps.
- Manger ! Manger ! Manger ! crie Coco, qui harcèle le diplomate.
- Non ! Tu en as eu bien assez il y a une heure ! réplique Bertrand, en donnant une pichenette sur le bec du perroquet.
- Aie !
Tout à coup, une fusillade se fait entendre au loin, suivie par une détonation.
- Tais-toi Coco ! J'espère que tout le monde va bien...
Le septuagénaire se met en route vers l'origine du bruit mais il reçoit un appel sur sa radio et s'arrête.
- Oui ? répond-il, pressé.
Le souffle de l'homme au bout du fil est irrégulier, ce qui est inquiétant..
- Ber...trand...
- Christophe ? Qu'est-ce qui se passe ?
- Partez... fuyez... grand danger... Répond Christophe, alors que son souffle se fait à la fois espacé et bruyant.
- Christophe ? Chris ! réponds-moi !
Malheureusement, la communication se coupe et c'est un Bertrand inquiet qui cogite. Il quitte la maison de l'archonte d'un pas précipité, son perroquet perché sur l'épaule. Il tentera de recontacter Christophe plus tard, car cela fait quelques instants que la fusillade ne fait plus de bruit.
- Attention Bebert ! avertit l'animal.
Bertrand se retourne brusquement et aperçoit un homme en train de lui sauter dessus, couteau en main.
Par réflexe, il se jette sur sa gauche, puis attrape le bras de son assaillant. Mais il n'a plus la force de ses vingt ans et bien qu'il lutte courageusement, la lame redoutable se rapproche de son ventre inexorablement.
- BEBERT ! AU SECOURS ! AU SECOURS ! crie le perroquet, complètement hystérique en voletant au-dessus de la scène.
Des villageois accourent pour lui prêter main forte mais ils sont encore loin. Un chasseur, en voyant la scène, bande son arc en direction de l'agresseur, qui n'est autre que Joshua. Malgré tout, il n'ose pas décocher sa flèche, de peur de tuer Bertrand.
De son côté, le septuagénaire perd du terrain et lorsque la lame commence à lui picoter le nombril, il mobilise toute ses forces et se laisse tomber en arrière, en dépit des risques.
Joshua est surpris et le suit dans sa chute, le couteau en avant. Cependant, le diplomate le réceptionne des deux mains, avant de catapulter son adversaire dans le décor d'un fulgurant coup de pied dans le bas-ventre.
L'assassin ne renonce pas, il se relève et charge le vieil homme mais la flèche tirée avec adresse vient se ficher dans son cou. Mortellement blessé, Joshua tente de se retourner mais trébuche et tombe, achevant ainsi de s'empaler sur la flèche.
- Ahhh !
- Vous allez bien ? demande le chasseur à Bertrand, sans même un regard au mourant.
- Oui mais j'aimerais bien savoir pourquoi il a tenté de me tuer et vite !
Le septuagénaire se relève péniblement et va s'asseoir à la droite du mourant, qui toussote.
- Vous pensez vraiment rester en vie longtemps ? demande Joshua, de façon presque rhétorique.
- Vous pourriez commencer par me raconter tout depuis le début... Pourquoi me tuer ?
Bertrand semble retrouver son calme légendaire et la voix posée qui va avec.
- Vous n'avez pas compris ?
- Compris quoi ?
- Vous êtes aveugles et idiots, tous autant que vous êtes... Vous, Lambert, Deschamps et les autres... Vous pensiez vraiment que ce que vous aviez remarqué dans la Fondation étaient des hasards ?
Bertrand est surpris des aveux de l'homme, qu'il pensait être un meurtrier isolé ayant perdu la raison. Une conspiration contre lui et ses amis existerait et engloberait presque toute la Fondation ? Il fronce les sourcils, un peu craintif devant une telle éventualité.
- Expliquez-moi.
- Depuis le début, les responsables de la Fondations vous manipulent. Ils attisent les sentiments les moins nobles des nouvelles recrues afin de les fédérer sous la bannière du Seigneur Frégast. Leur dernière trouvaille, c'était de réduire leurs droits au profit des scientifiques et consort, tout ça pour les rendre jaloux, pour créer une rivalité. Pourquoi croyez-vous que seigneur Frégast tenait tant à avoir un bon nombre d'anthropologues et autres psychologues dans ses rangs ? C'est un génie...
- C'est lui qui vous a donné l'ordre de me tuer, donc. Mais pourquoi ? demande Bertrand.
- À votre avis ? Car vous n'auriez pas été d'accord et peut être même représenté une menace, pourquoi prendre ce risque ? Bien d'autres ont dû périr avant que je ne tente de vous tuer... La Base Noyau doit être à feu et à sang, en ce moment.
Bertrand reste pensif, cette nouvelle change tout ! Les objectifs réels du seigneur Frégast sont actuellement un mystère pour lui et il menace maintenant ouvertement Sterrn, surtout s'il est capable d'un tel génocide.
- Pourquoi me racontes-tu ça ? se reprend Bertrand.
- Car ça n'a plus aucune importance pour nous, désormais. Je vais mourir et après ça sera votre tour, explique Joshua.
- Je ne crois pas. Les autochtones me protégeront.
Le métis sourit, malgré sa douleur.
- Vous n'êtes que quelques centaines et ils sont des milliers... Bientôt, il en viendra bien plus encore. Vous mourrez comme tous les autres. Ce n'est qu'une question de temps, prophétise le blessé.
Après cette phrase, le jeune homme ferme les yeux et s'endort à jamais. Il semble plus apaisé qu'il ne l'a été de son vivant, ce qui dans son cas n'est pas bien difficile.
Bertrand n'a pas le temps aux implications de ce qui lui a été révélé, que deux jeunes hommes en petite tenue déboulent sur la terrasse.
- Bertrand ! Vous allez bien ? demande Jérémy, inquiet à la vue du cadavre.
- Qu'est-ce que tu fais en caleçon ? lance-il, étonné.