18-08-2020, 08:42 AM
2eme ANNEE 1er semestre, 2ème partie : (07 / 100) (Deuxième Pont de Novembre) (Reims)
Une fois devant la civière, je commence à ausculter le gars sous le regard étonné de Vanyel qui ne pipe pas un mot mais n’en pense pas moins.
Le pouls est lent, la respiration hachée et difficile mais ce sont ses lèvres qui m’alarment le plus car elles sont bleuies comme s’il s’étouffait alors que rien ne gêne sa respiration tout du moins en apparence.
- Tu peux m’aider à lui enlever ses vêtements ?
Vanyel toujours muet hoche la tête et commence à lui ôter sa veste, il déboutonne sa chemise et quand le cou devient visible je l’arrête et ausculte le renflement que l’homme a à la gorge.
J’y détecte une piqûre et un aiguillon resté fiché en son centre.
- Passe-moi la trousse d’urgence vite !
Le ton de ma voix lui en impose et sans poser de question il va décrocher la mallette au fond du véhicule et l’ouvre devant moi.
Je regarde vite fait à l’intérieur et soupire de soulagement en voyant l’ampoule d’anti allergène à large spectre rangée dans sa boîte, je prends la pince à épiler et enlève le dard d’un mouvement vif.
- Prépare une injection de 2 cc.
J’appuie sur la boursoufflure qui doit lui bloquer le larynx en le compressant, la respiration devient sifflante et l’homme a de plus en plus de mal à trouver l’air nécessaire à sa survie.
Je prends la seringue des mains du pompier en lui faisant un sourire rassurant et je pique l’homme juste au-dessus de sa gorge puis y injecte le liquide.
J’attends un instant mais me rends vite compte que l’effet ne se fera pas à temps, un nouveau coup d’œil dans la mallette et j’en sors une paire de gants en caoutchouc que j’enfile.
Je prends ensuite un petit scalpel et je coupe un morceau du tuyau relié à la bouteille d’oxygène après l’avoir refermée, je fixe dans les yeux Vanyel qui me regarde faire sans broncher mais avec une attention marquée d’un extrême étonnement.
Je tends le morceau de tuyau et le scalpel devant moi.
- Tu peux y verser du désinfectant s’il te plaît ?
Vanyel réagit aussitôt et badigeonne d’alcool les deux ustensiles en appuyant sur le flacon, le vidant presque entièrement.
- C’est bon ! Maintenant tiens-lui la tête en arrière et fais attention à ne plus bouger.
Il prend la position demandée et bloque fermement l’homme qui a les lèvres de plus en plus bleues, j’incise alors sans hésiter sa gorge juste au-dessous de la piqûre et aussitôt un énorme râle en sort quand les poumons du gars aspirent l’air goulûment.
J’entre alors le tuyau dans sa gorge et referme fermement la coupure.
- Il faut que je suture, regarde dans la mallette tu devrais y trouver une grosse aiguille et une bobine de fil spécial, coupe en cinquante centimètres environ et passe-le dans le chas puis tu fais comme tout à l’heure avec l’alcool qui reste.
Pendant qu’il fait ce que je lui ai demandé, de mon autre main je soulève la paupière de l’homme et lui reprends ensuite son pouls qui bat déjà beaucoup plus normalement ; ses lèvres commencent à perdre leurs teintes bleues et redeviennent d’une couleur rose plus normale, rassuré je reporte mon regard vers Vanyel qui au même moment me tend l’aiguille tout humide d’alcool.
Je suture alors tranquillement la petite incision faite auparavant en prenant bien soin de placer correctement le tuyau qui lui permet maintenant de respirer normalement.
Je replonge dans la mallette de premiers secours et en sort une bande de gaze et du collant, j’en découpe au scalpel un petit carré que j’applique en le tendant bien sur l’ouverture du tuyau.
Vanyel comprend mon intention et me prend le rouleau de collant, il en déroule un morceau et scotche la gaze sur le pourtour du tuyau puis m’aide à mettre une compresse auto collante autour des sutures.
Une fois terminé, nous nous regardons en souriant et allongeons doucement l’homme sur le lit solidement fixé au véhicule.
Je sangle la partie haute du corps pendant que Vanyel s’occupe de la partie basse, une fois terminé j’enlève mes gants que je mets dans un petit sac-poubelle et je lui serre la main avant de sortir tranquillement du véhicule sous les yeux impressionnés du pompier.
- (Grégory inquiet) Vous avez été long ? Il va comment le type ?
- Bien t’inquiète mais il était moins une, par contre préviens les urgences qu’ils prévoient un bloc opératoire, de mon côté je vais les appeler pour prévenir René de ce que je lui ai fait pour qu’il tienne jusque-là.
-(Grégory ahuri) Ce que tu lui as fait ????
Vanyel sort à son tour de l’arrière du véhicule encore estomaqué par ce qu’il vient de vivre.
- Tu verras ça avec ton copain, on se revoit plus tard.
Je l’embrasse et prends Thomas par la taille en nous éloignant d’eux pour repartir tranquillement à la maison.
Vanyel retrouve alors la parole.
- Mais enfin !!! C’est qui ce gamin ?
2eme ANNEE 1er semestre, 2ème partie : (08 / 100) (Paris) (Réunion extraordinaire du Conseil national de l’Ordre des médecins)
Alain et Robert ont fait le trajet ensemble et se soutiennent mutuellement avant d’entrer dans le saint des saints de leur profession, la convocation à caractère impérative qu’ils ont reçu l’avant-veille par courrier recommandé ne les rassure pas plus que ça.
Ils se doutent bien de qui en est à l’origine, pourtant Gérôme et Dorian quand ils leur en ont parlé leur ont juste répondu de s’y rendre et qu’ils verraient bien.
Robert une fois arrêté en bas des marches de l’imposant bâtiment.
- Nous y voilà !!
Alain stressé comme un ado devant un oral de philo.
- Croisons les doigts, tu crois que ça a un rapport avec les deux fouilles merdes ?
Robert soupire car c’est au moins la centième fois qu’il lui pose la même question.
- Qui d’autres crois-tu ? Mon avis qu’ils n’ont pas dû digérer l’intervention musclée de la police et qu’ils ont blindé leur rapport pour nous enfoncer le plus possible.
Alain moins négatif que son ami.
- Pourtant Dorian n’avait pas l’air inquiet et tu sais combien la tranquillité de Florian compte pour lui.
Robert soupire une deuxième fois et regarde sa montre.
- Nous ferions mieux d’y aller sinon nous allons être en retard pour de bon.
Les deux hommes montent lentement les marches de pierres qui mènent au hall d’entrée du conseil de l’ordre des médecins, conseil qui a tout pouvoir pour reconnaître ou renier que ce soit les diplômes, les actions personnelles ou encore collectives qui impliquent de près ou de loin au domaine médical.
Un homme aux cheveux poivre et sel d’une carrure militaire les fixe avec une certaine indulgence dans le regard, il les laisse passer devant lui préférant attendre qu’ils ressortent pour éventuellement s’il le fallait se faire reconnaître.
Ce ne sont pas les deux Rémois qu’attend Maurice quoiqu’il les connaisse depuis longtemps par ouï-dire pour Alain et pour l’avoir rencontré une fois l’an passé pour Robert.
La personne qu’il attend lui doit un « service » comme beaucoup de personnes d’une quelconque influence dans le pays, « service » donc qu’il compte bien se faire rembourser rubis sur l’ongle dès ce matin.
Nicolas Bellot se presse ce matin-là car la réunion prochaine aiguise sa curiosité et les derniers témoignages des personnes convoqués seront décisifs pour une décision qu’ils s’apprêtent à prendre.
Décision qui sera sûrement la plus incroyable qu’ils prendront depuis la création de l’ordre.
Il monte les marches rapidement malgré son surpoids évident car Nicolas est un quinquagénaire dès plus porté sur la bonne chère et les sucreries, ce qui ne manque pas de se remarquer par son aspect rondouillard qui ne serait sa fonction des plus prestigieuses aurait été certainement le sujet à des quolibets des plus douteux de la part de ses collègues.
Une fois en haut des marches, il stoppe un petit moment histoire de reprendre son souffle et sursaute en apercevant Maurice qui de toute évidence se dirige vers lui.
Maurice avec un petit sourire en coin.
- Bonjour Nicolas ! Tu devrais faire du sport, je t’ai connu en meilleure forme physique.
Nicolas n’appréciant pas vraiment la remarque.
- Bonjour Maurice ! Toi, par contre toujours en forme à ce que je vois.
- (Maurice) Faut ce qu’il faut ! Peux-tu m’accorder cinq minutes ?
Nicolas regarde sa montre agacé de ce contretemps.
- Pas vraiment ! J’ai une réunion importante et j’ai juste le temps de m’y rendre, excuse-moi mais ce sera pour une autre fois tu n’auras qu’à prendre rendez-vous avec ma secrétaire.
Il se tourne alors pour reprendre son chemin quand une main ferme lui bloque le bras et le fait revenir en arrière.
- C’était juste par politesse que je posais la question, ta réunion « importante » devra t’attendre ou commencer sans toi, désolé.
Nicolas va pour protester énergiquement quand il rencontre le regard chargé de colère de l’homme dont il connaît parfaitement la fonction au sein de l’état et surtout la raison qu’il a d’en faire la connaissance il y a quelques années déjà.
Il soupire en se résignant à écouter ce qu’il a à lui dire.
- D’accord ! Cinq minutes ! Suis moi jusqu’à mon bureau.
Maurice avec un sourire entendu.
- Passe devant.
Ils traversent un couloir, montent un étage et traversent un nouveau couloir jusqu’à se retrouver devant une porte capitonnée où est inscrit sur une plaque dorée « Nicolas Bellot directeur ».
Maurice émet un léger rire devant la plaque qui n’échappe pas à Nicolas qui se crispe un peu plus sachant combien il doit à cet homme et regrettant soudainement son apparente hostilité.
- Entre Maurice et excuse-moi si je t’ai paru désobligeant mais vraiment j’ai une réunion importante ce matin, enfin ! Assieds-toi et dis-moi ce qui t’amène de si urgent.
Maurice comprend qu’il est sincère et se détend.
- Ce qui m’amène Nicolas ? Eh bien justement c’est lié à cette réunion !
2eme ANNEE 1er semestre, 2ème partie : (09 / 100) (Paris) (Réunion extraordinaire du Conseil national de l’Ordre) (suite)
Nicolas sursaute et cette fois-ci commence à avoir une réelle envie de connaître la suite tant les dernières paroles de Maurice avivent sa curiosité, il passe derrière son bureau et s’assoit lourdement.
- Eh bien je t’écoute.
- Vous avez déjà pris votre décision ? Si oui je veux savoir laquelle !
Nicolas fixe intensément celui qu’il considère comme un ami.
- Tu connais ce garçon pas vrai ?
- Oui !
- Et ???
- J’en sais certainement beaucoup plus que toi sur lui. Alors ? J’attends ta réponse ?
- Il nous reste deux personnes à entendre et seulement après nous prendrons les décisions qui nous sembleront les meilleures quant à l’avenir de ce garçon.
- Que sais-tu sur lui ?
- Suffisamment pour avoir déclenché cette réunion extraordinaire, et toi ? Qu’attends-tu de moi ?
- De pouvoir témoigner moi aussi.
Il tapote sur sa serviette en cuir.
- Je pense pouvoir amener des éléments fondamentaux qui j’en suis sûr pèseront sur votre décision si elle n’est pas déjà prise bien sûr.
- (Nicolas étonné) Et c’est tout ?
- (Maurice) Tu croyais que j’allais te demander quoi ? D’être partial et aller dans mon sens ? Tu me connais pourtant ?
Nicolas souriant cette fois-ci.
- Ça m’a parcouru un instant l’esprit je t’avouerai. Donc si nous t’écoutons, nous serons libres ensuite de prendre notre décision ?
Maurice se lève satisfait.
- Oui !
Nicolas quitte son fauteuil à son tour.
- Une dernière question si tu me permets ?
- Vas-y !
- Depuis quand ce garçon est-il sous ta protection ? Et est-il bien tout ce qu’on entend sur lui ?
- Ça fait deux questions ! Mais je vais y répondre. Pour la première je te répondrai très longtemps, pour la deuxième et bien je pense que ce que tu as pu apprendre n’est que la face visible de l’iceberg et même moi je n’ai pu en mesurer la totalité.
- Tu ne te mouilles pas trop là ?
- Je pense t’en avoir dit assez pour te faire réfléchir !
Il tapote une deuxième fois sa serviette.
- Le contenu de ce porte-documents devrait suffire à confirmer les dires des deux personnes qui doivent attendre de savoir ce que vous leur voulez.
- Tu les connais ?
- Oui !
- Et ils sont ?
- Bien! Très bien et je ne doute pas une minute de leur honnêteté.
- Cette affaire n’est vraiment pas simple, elle paraît même incroyable.
Maurice avec un petit sourire narquois.
- « Flo » est un garçon incroyable, vous auriez dû le convoquer lui et vous auriez très vite compris où je veux en venir.
Ils se taisent et c’est en silence qu’ils parcourent une nouvelle fois les couloirs jusqu’à une salle impressionnante par le luxe de ses fresques datant du dix-septième siècle.
Une dizaine de personnes y sont déjà installées autour d’une table en arc de cercle faisant penser à un tribunal. De l’autre côté assis dans deux fauteuils, attendent nerveusement Alain et Robert qui les voient entrer avec soulagement mais aussi pour Robert un certain étonnement car il reconnaît un des deux hommes pour être celui qu’il a reçu l’année précédente dans son bureau avec Philippe le « tuteur » de Florian.
Sa surprise est encore plus grande quand celui-ci après les avoir salués vient s’asseoir à leurs côtés pendant que le deuxième personnage prend la place centrale au sein du conseil restée vacante jusque-là.
Les membres entourent leur président et de toute évidence se renseignent sur la présence de cette troisième personne parmi celles qu’ils ont convoquées.
La réponse doit les satisfaire car ils reprennent rapidement leur place et le calme revient dans la salle.
Nicolas met un peu d’ordre dans ses fiches et prend la parole, sa voix marquée par l’habitude remplit la pièce et annonce l’ouverture de la commission d’examen sur le cas du jeune Florian De Bierne.
Il s’adresse alors aux trois hommes en face de lui.
- Messieurs !! Si nous avons sollicité votre présence, c’est au vu de certaines informations qui nous sont parvenues et dont nous voudrions en connaître la véracité afin de prendre les décisions qui je l’espère sincèrement seront impartiales et serviront au mieux les intérêts de notre corporation. Dans un premier temps je vous demanderai de vous présenter afin que nous connaissions vos implications dans cette affaire.
Alain se lève.
- Je suis Alain Dupré, doyen à la faculté de médecine de Reims qui accueille depuis quatorze mois le jeune De Bierne dans un cursus de médecine chirurgicale.
André attend que son ami se rasseye avant de se lever à son tour.
- Robert Mercier directeur du Centre Hospitalier Universitaire de Reims, j’accueille depuis presque douze mois au sein de mes équipes le jeune Florian De Bierne et je suis fier d’avoir ce jeune homme parmi mes collaborateurs.
Maurice sourit et se lève à son tour.
- Maurice Désmaré, directeur de la Direction de la Sécurité du Territoire de la République Française. J’ai tenu à être parmi vous pour donner tous renseignements utiles sur le jeune De Bierne, j’ajoute que ce garçon est sous la surveillance la République depuis son plus jeune âge et qu’il est sous ma protection personnelle depuis plusieurs années.
Une fois devant la civière, je commence à ausculter le gars sous le regard étonné de Vanyel qui ne pipe pas un mot mais n’en pense pas moins.
Le pouls est lent, la respiration hachée et difficile mais ce sont ses lèvres qui m’alarment le plus car elles sont bleuies comme s’il s’étouffait alors que rien ne gêne sa respiration tout du moins en apparence.
- Tu peux m’aider à lui enlever ses vêtements ?
Vanyel toujours muet hoche la tête et commence à lui ôter sa veste, il déboutonne sa chemise et quand le cou devient visible je l’arrête et ausculte le renflement que l’homme a à la gorge.
J’y détecte une piqûre et un aiguillon resté fiché en son centre.
- Passe-moi la trousse d’urgence vite !
Le ton de ma voix lui en impose et sans poser de question il va décrocher la mallette au fond du véhicule et l’ouvre devant moi.
Je regarde vite fait à l’intérieur et soupire de soulagement en voyant l’ampoule d’anti allergène à large spectre rangée dans sa boîte, je prends la pince à épiler et enlève le dard d’un mouvement vif.
- Prépare une injection de 2 cc.
J’appuie sur la boursoufflure qui doit lui bloquer le larynx en le compressant, la respiration devient sifflante et l’homme a de plus en plus de mal à trouver l’air nécessaire à sa survie.
Je prends la seringue des mains du pompier en lui faisant un sourire rassurant et je pique l’homme juste au-dessus de sa gorge puis y injecte le liquide.
J’attends un instant mais me rends vite compte que l’effet ne se fera pas à temps, un nouveau coup d’œil dans la mallette et j’en sors une paire de gants en caoutchouc que j’enfile.
Je prends ensuite un petit scalpel et je coupe un morceau du tuyau relié à la bouteille d’oxygène après l’avoir refermée, je fixe dans les yeux Vanyel qui me regarde faire sans broncher mais avec une attention marquée d’un extrême étonnement.
Je tends le morceau de tuyau et le scalpel devant moi.
- Tu peux y verser du désinfectant s’il te plaît ?
Vanyel réagit aussitôt et badigeonne d’alcool les deux ustensiles en appuyant sur le flacon, le vidant presque entièrement.
- C’est bon ! Maintenant tiens-lui la tête en arrière et fais attention à ne plus bouger.
Il prend la position demandée et bloque fermement l’homme qui a les lèvres de plus en plus bleues, j’incise alors sans hésiter sa gorge juste au-dessous de la piqûre et aussitôt un énorme râle en sort quand les poumons du gars aspirent l’air goulûment.
J’entre alors le tuyau dans sa gorge et referme fermement la coupure.
- Il faut que je suture, regarde dans la mallette tu devrais y trouver une grosse aiguille et une bobine de fil spécial, coupe en cinquante centimètres environ et passe-le dans le chas puis tu fais comme tout à l’heure avec l’alcool qui reste.
Pendant qu’il fait ce que je lui ai demandé, de mon autre main je soulève la paupière de l’homme et lui reprends ensuite son pouls qui bat déjà beaucoup plus normalement ; ses lèvres commencent à perdre leurs teintes bleues et redeviennent d’une couleur rose plus normale, rassuré je reporte mon regard vers Vanyel qui au même moment me tend l’aiguille tout humide d’alcool.
Je suture alors tranquillement la petite incision faite auparavant en prenant bien soin de placer correctement le tuyau qui lui permet maintenant de respirer normalement.
Je replonge dans la mallette de premiers secours et en sort une bande de gaze et du collant, j’en découpe au scalpel un petit carré que j’applique en le tendant bien sur l’ouverture du tuyau.
Vanyel comprend mon intention et me prend le rouleau de collant, il en déroule un morceau et scotche la gaze sur le pourtour du tuyau puis m’aide à mettre une compresse auto collante autour des sutures.
Une fois terminé, nous nous regardons en souriant et allongeons doucement l’homme sur le lit solidement fixé au véhicule.
Je sangle la partie haute du corps pendant que Vanyel s’occupe de la partie basse, une fois terminé j’enlève mes gants que je mets dans un petit sac-poubelle et je lui serre la main avant de sortir tranquillement du véhicule sous les yeux impressionnés du pompier.
- (Grégory inquiet) Vous avez été long ? Il va comment le type ?
- Bien t’inquiète mais il était moins une, par contre préviens les urgences qu’ils prévoient un bloc opératoire, de mon côté je vais les appeler pour prévenir René de ce que je lui ai fait pour qu’il tienne jusque-là.
-(Grégory ahuri) Ce que tu lui as fait ????
Vanyel sort à son tour de l’arrière du véhicule encore estomaqué par ce qu’il vient de vivre.
- Tu verras ça avec ton copain, on se revoit plus tard.
Je l’embrasse et prends Thomas par la taille en nous éloignant d’eux pour repartir tranquillement à la maison.
Vanyel retrouve alors la parole.
- Mais enfin !!! C’est qui ce gamin ?
2eme ANNEE 1er semestre, 2ème partie : (08 / 100) (Paris) (Réunion extraordinaire du Conseil national de l’Ordre des médecins)
Alain et Robert ont fait le trajet ensemble et se soutiennent mutuellement avant d’entrer dans le saint des saints de leur profession, la convocation à caractère impérative qu’ils ont reçu l’avant-veille par courrier recommandé ne les rassure pas plus que ça.
Ils se doutent bien de qui en est à l’origine, pourtant Gérôme et Dorian quand ils leur en ont parlé leur ont juste répondu de s’y rendre et qu’ils verraient bien.
Robert une fois arrêté en bas des marches de l’imposant bâtiment.
- Nous y voilà !!
Alain stressé comme un ado devant un oral de philo.
- Croisons les doigts, tu crois que ça a un rapport avec les deux fouilles merdes ?
Robert soupire car c’est au moins la centième fois qu’il lui pose la même question.
- Qui d’autres crois-tu ? Mon avis qu’ils n’ont pas dû digérer l’intervention musclée de la police et qu’ils ont blindé leur rapport pour nous enfoncer le plus possible.
Alain moins négatif que son ami.
- Pourtant Dorian n’avait pas l’air inquiet et tu sais combien la tranquillité de Florian compte pour lui.
Robert soupire une deuxième fois et regarde sa montre.
- Nous ferions mieux d’y aller sinon nous allons être en retard pour de bon.
Les deux hommes montent lentement les marches de pierres qui mènent au hall d’entrée du conseil de l’ordre des médecins, conseil qui a tout pouvoir pour reconnaître ou renier que ce soit les diplômes, les actions personnelles ou encore collectives qui impliquent de près ou de loin au domaine médical.
Un homme aux cheveux poivre et sel d’une carrure militaire les fixe avec une certaine indulgence dans le regard, il les laisse passer devant lui préférant attendre qu’ils ressortent pour éventuellement s’il le fallait se faire reconnaître.
Ce ne sont pas les deux Rémois qu’attend Maurice quoiqu’il les connaisse depuis longtemps par ouï-dire pour Alain et pour l’avoir rencontré une fois l’an passé pour Robert.
La personne qu’il attend lui doit un « service » comme beaucoup de personnes d’une quelconque influence dans le pays, « service » donc qu’il compte bien se faire rembourser rubis sur l’ongle dès ce matin.
Nicolas Bellot se presse ce matin-là car la réunion prochaine aiguise sa curiosité et les derniers témoignages des personnes convoqués seront décisifs pour une décision qu’ils s’apprêtent à prendre.
Décision qui sera sûrement la plus incroyable qu’ils prendront depuis la création de l’ordre.
Il monte les marches rapidement malgré son surpoids évident car Nicolas est un quinquagénaire dès plus porté sur la bonne chère et les sucreries, ce qui ne manque pas de se remarquer par son aspect rondouillard qui ne serait sa fonction des plus prestigieuses aurait été certainement le sujet à des quolibets des plus douteux de la part de ses collègues.
Une fois en haut des marches, il stoppe un petit moment histoire de reprendre son souffle et sursaute en apercevant Maurice qui de toute évidence se dirige vers lui.
Maurice avec un petit sourire en coin.
- Bonjour Nicolas ! Tu devrais faire du sport, je t’ai connu en meilleure forme physique.
Nicolas n’appréciant pas vraiment la remarque.
- Bonjour Maurice ! Toi, par contre toujours en forme à ce que je vois.
- (Maurice) Faut ce qu’il faut ! Peux-tu m’accorder cinq minutes ?
Nicolas regarde sa montre agacé de ce contretemps.
- Pas vraiment ! J’ai une réunion importante et j’ai juste le temps de m’y rendre, excuse-moi mais ce sera pour une autre fois tu n’auras qu’à prendre rendez-vous avec ma secrétaire.
Il se tourne alors pour reprendre son chemin quand une main ferme lui bloque le bras et le fait revenir en arrière.
- C’était juste par politesse que je posais la question, ta réunion « importante » devra t’attendre ou commencer sans toi, désolé.
Nicolas va pour protester énergiquement quand il rencontre le regard chargé de colère de l’homme dont il connaît parfaitement la fonction au sein de l’état et surtout la raison qu’il a d’en faire la connaissance il y a quelques années déjà.
Il soupire en se résignant à écouter ce qu’il a à lui dire.
- D’accord ! Cinq minutes ! Suis moi jusqu’à mon bureau.
Maurice avec un sourire entendu.
- Passe devant.
Ils traversent un couloir, montent un étage et traversent un nouveau couloir jusqu’à se retrouver devant une porte capitonnée où est inscrit sur une plaque dorée « Nicolas Bellot directeur ».
Maurice émet un léger rire devant la plaque qui n’échappe pas à Nicolas qui se crispe un peu plus sachant combien il doit à cet homme et regrettant soudainement son apparente hostilité.
- Entre Maurice et excuse-moi si je t’ai paru désobligeant mais vraiment j’ai une réunion importante ce matin, enfin ! Assieds-toi et dis-moi ce qui t’amène de si urgent.
Maurice comprend qu’il est sincère et se détend.
- Ce qui m’amène Nicolas ? Eh bien justement c’est lié à cette réunion !
2eme ANNEE 1er semestre, 2ème partie : (09 / 100) (Paris) (Réunion extraordinaire du Conseil national de l’Ordre) (suite)
Nicolas sursaute et cette fois-ci commence à avoir une réelle envie de connaître la suite tant les dernières paroles de Maurice avivent sa curiosité, il passe derrière son bureau et s’assoit lourdement.
- Eh bien je t’écoute.
- Vous avez déjà pris votre décision ? Si oui je veux savoir laquelle !
Nicolas fixe intensément celui qu’il considère comme un ami.
- Tu connais ce garçon pas vrai ?
- Oui !
- Et ???
- J’en sais certainement beaucoup plus que toi sur lui. Alors ? J’attends ta réponse ?
- Il nous reste deux personnes à entendre et seulement après nous prendrons les décisions qui nous sembleront les meilleures quant à l’avenir de ce garçon.
- Que sais-tu sur lui ?
- Suffisamment pour avoir déclenché cette réunion extraordinaire, et toi ? Qu’attends-tu de moi ?
- De pouvoir témoigner moi aussi.
Il tapote sur sa serviette en cuir.
- Je pense pouvoir amener des éléments fondamentaux qui j’en suis sûr pèseront sur votre décision si elle n’est pas déjà prise bien sûr.
- (Nicolas étonné) Et c’est tout ?
- (Maurice) Tu croyais que j’allais te demander quoi ? D’être partial et aller dans mon sens ? Tu me connais pourtant ?
Nicolas souriant cette fois-ci.
- Ça m’a parcouru un instant l’esprit je t’avouerai. Donc si nous t’écoutons, nous serons libres ensuite de prendre notre décision ?
Maurice se lève satisfait.
- Oui !
Nicolas quitte son fauteuil à son tour.
- Une dernière question si tu me permets ?
- Vas-y !
- Depuis quand ce garçon est-il sous ta protection ? Et est-il bien tout ce qu’on entend sur lui ?
- Ça fait deux questions ! Mais je vais y répondre. Pour la première je te répondrai très longtemps, pour la deuxième et bien je pense que ce que tu as pu apprendre n’est que la face visible de l’iceberg et même moi je n’ai pu en mesurer la totalité.
- Tu ne te mouilles pas trop là ?
- Je pense t’en avoir dit assez pour te faire réfléchir !
Il tapote une deuxième fois sa serviette.
- Le contenu de ce porte-documents devrait suffire à confirmer les dires des deux personnes qui doivent attendre de savoir ce que vous leur voulez.
- Tu les connais ?
- Oui !
- Et ils sont ?
- Bien! Très bien et je ne doute pas une minute de leur honnêteté.
- Cette affaire n’est vraiment pas simple, elle paraît même incroyable.
Maurice avec un petit sourire narquois.
- « Flo » est un garçon incroyable, vous auriez dû le convoquer lui et vous auriez très vite compris où je veux en venir.
Ils se taisent et c’est en silence qu’ils parcourent une nouvelle fois les couloirs jusqu’à une salle impressionnante par le luxe de ses fresques datant du dix-septième siècle.
Une dizaine de personnes y sont déjà installées autour d’une table en arc de cercle faisant penser à un tribunal. De l’autre côté assis dans deux fauteuils, attendent nerveusement Alain et Robert qui les voient entrer avec soulagement mais aussi pour Robert un certain étonnement car il reconnaît un des deux hommes pour être celui qu’il a reçu l’année précédente dans son bureau avec Philippe le « tuteur » de Florian.
Sa surprise est encore plus grande quand celui-ci après les avoir salués vient s’asseoir à leurs côtés pendant que le deuxième personnage prend la place centrale au sein du conseil restée vacante jusque-là.
Les membres entourent leur président et de toute évidence se renseignent sur la présence de cette troisième personne parmi celles qu’ils ont convoquées.
La réponse doit les satisfaire car ils reprennent rapidement leur place et le calme revient dans la salle.
Nicolas met un peu d’ordre dans ses fiches et prend la parole, sa voix marquée par l’habitude remplit la pièce et annonce l’ouverture de la commission d’examen sur le cas du jeune Florian De Bierne.
Il s’adresse alors aux trois hommes en face de lui.
- Messieurs !! Si nous avons sollicité votre présence, c’est au vu de certaines informations qui nous sont parvenues et dont nous voudrions en connaître la véracité afin de prendre les décisions qui je l’espère sincèrement seront impartiales et serviront au mieux les intérêts de notre corporation. Dans un premier temps je vous demanderai de vous présenter afin que nous connaissions vos implications dans cette affaire.
Alain se lève.
- Je suis Alain Dupré, doyen à la faculté de médecine de Reims qui accueille depuis quatorze mois le jeune De Bierne dans un cursus de médecine chirurgicale.
André attend que son ami se rasseye avant de se lever à son tour.
- Robert Mercier directeur du Centre Hospitalier Universitaire de Reims, j’accueille depuis presque douze mois au sein de mes équipes le jeune Florian De Bierne et je suis fier d’avoir ce jeune homme parmi mes collaborateurs.
Maurice sourit et se lève à son tour.
- Maurice Désmaré, directeur de la Direction de la Sécurité du Territoire de la République Française. J’ai tenu à être parmi vous pour donner tous renseignements utiles sur le jeune De Bierne, j’ajoute que ce garçon est sous la surveillance la République depuis son plus jeune âge et qu’il est sous ma protection personnelle depuis plusieurs années.
https://forum.slygame.fr/index.php?topic=71.0 Florian 18 ans surdoué livre4 tome 3
https://forum.slygame.fr/index.php?topic=69.0 le colocataire
https://forum.slygame.fr/index.php?topic=267.0 Florian 18 ans surdoué livre4 tome 4
https://forum.slygame.fr/index.php?topic=86.0 Florian 18 ans surdoué li
https://forum.slygame.fr/index.php?topic=69.0 le colocataire
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