Chapitre 34
- Tu fous quoi, Franz ? demande Anthony, toujours énervé.
- Pas d'inquiétude, un passager va simplement embarquer, annonce le pilote, la peur au ventre.
- Il n'y a aucun Terrien à des kilomètres à la ronde...
- Si, un seul. Mais il n'a rien à voir avec la Fondation.
- Je ne comprends pas tout ! C'est qui ?
- Un vieux capitaine originaire des États-Unis qui a la fâcheuse tendance de mettre le bordel dans la tête des autres, répond mystérieusement Franz, en accentuant la descente.
« Heu... Il raconte quoi, là ? » pense Justin, si étonné qu'il en oublie sa précédente colère.
- Arrête ! remonte ! ordonne Anthony.
- Trop tard, maintenant. Si je le fais, on va s'écraser... Le seul moyen de repartir en bon état, c'est de se poser puis redécoller... Ment Franz, qui est le seul à vraiment connaître son sujet.
- Tu mens, c'est sûr !
- Tony, on ne peut pas savoir ! C'est possible qu'il mente et alors ? Faire un arrêt ne tuera personne, accepte !
Anthony stoppe ses gestes pour réfléchir mais pendant qu'il pèse le pour et le contre, le zeppelin est déjà à quelques centimètres du sol.
- Bon... Je suppose que c'est comme ça... Maintenant redémarre tout ! ordonne le jeune, en menaçant le pilote de son regard.
- Oui, bien sûr, s'exécute ce dernier, docile.
Il s'affaire sur les commandes mais à la grande surprise des autres garçons, quelqu'un frappe à la porte après une minute.
« Oh putain ! C'était vrai ! »
- C'est... lui ? demande Anthony, qui a vraiment du mal à y croire.
- Qui d'autre ? répond Franz, las de ne pas être pris au sérieux.
Après l'étonnement, c'est la curiosité qui s'empare d'Anthony, qui va finalement ouvrir la porte. Il prend soin de cacher son Uzi dans son dos, au cas où.
À l'ouverture, un homme légèrement moins âgé que Bertrand se dévoile. Il porte des vêtements locaux composés de fibres. Ces derniers sont dorés, ce qui sur Sterrn est le symbole d'une haute fonction.
- Bonjour à vous ! entame l'homme, dans un français parfait.
Il surprend tout le monde en entrant comme s'il était chez lui.
- Heu... Bredouille Anthony, qui est de nouveau trop dépassé par sa surprise pour réagir.
- Inutile de vous présenter, je sais qui vous êtes. Moi-même, je suis John Ponthieux, ex-capitaine de la marine. Merci Franz, de m'avoir laissé monter.
- De rien... Où voulez-vous que je vous conduise ? demande le pilote, en se dirigeant vers son interlocuteur pour lui serrer la main.
- Hé ! Je ne t'avais pas pris en otage, toi ? rappelle Anthony, agacé par la désobéissance constante de cet homme.
Il pointe de nouveau son arme dans sa direction et l'incite d'un signe de tête à rejoindre son poste.
- Ah oui ? demande le capitaine. C'est ce que nous allons voir !
Il fronce les sourcils et avant même qu'Anthony ne réagisse, il tombe au sol en criant et se tient la tête entre ses mains, en proie à une migraine inimaginable.
« C'est quoi ça ? »
- Aaah ! Non ! Arrêtez ! supplie le jeune homme, qui tremble sous la douleur.
Après ce cri, Evran et Justin se dirigent hâtivement vers lui mais leur ami se redresse, les larmes aux yeux. Le capitaine John s'assied, pensif.
- C'est ennuyeux...
- Quoi ? demande Franz, qui décidément ne s'étonne de rien.
- En lui donnant la leçon qu'il méritait, j'ai sondé son esprit... Et je connais maintenant mieux les intentions du seigneur Frégast... Il ne m'écoutera pas.
- Comment vous avez fait ça ? demande Anthony, qui se relève, nauséeux.
- Vous avez un don psychique, n'est-ce pas ? demande Evran, qui ne pensait pas qu'un humain puisse atteindre une telle puissance.
- Comme Grohen... Comprend Justin.
- Mon don est bien plus puissant que celui de Grohen, Justin. C'est grâce à ça que j'ai pu entrer en contact avec Franz malgré la distance. En fait, j'avais besoin de son aide pour me transporter, reprend le nouveau-venu, dans la langue de Sterrn.
- C'est impossible, Grohen est bien plus âgé que vous. Je sais que ce don se développe avec l'âge. Vena, malgré son grand âge ne le maîtrise presque pas, argumente l'autochtone.
- Je suis un serviteur du Dragon, c'est lui-même qui a modifié la structure de mon esprit pour me permettre d'utiliser ces capacités.
La stupéfaction est à son comble. Les Terriens jusqu'à présent doutaient fortement de l'existence d'un Dragon mais la présence du capitaine remet totalement en cause leur certitude. Franz rompt le silence, d'une voix gênée.
- S'il vous plaît... Je ne comprends pas cette langue, vous pourriez répéter ?
- Désolé de t'avoir oublié, Franz, je vais faire mieux que ça... Annonce le capitaine, en se concentrant.
- Attendez ! Qu'est-ce que vous allez me faire ? s'inquiète le pilote, qui recule de quelques pas.
- Rien de dangereux, je vais transmettre à ton cerveau ma connaissance de la langue, ça te sera plus pratique.
- Vous pouvez vraiment faire ça ? demande Justin, dubitatif.
- Oui... Je peux aussi le faire pour Evran, si vous le voulez... Il parlerait français.
- Non ! proteste Justin, inquiet à l'idée de laisser un inconnu trifouiller la psyché de son homme.
- C'est sans danger ? demande Anthony, plus pragmatique.
- Oui, je l'ai déjà fait lors de mon voyage à Neldarda, car les habitants de l'île ont une culture assez différente des Neldars du continent. Ils sont très isolationnistes et ne communiquent que dans leur dialecte. Mais assez de paroles... Tu es prêt, Evran ? demande l'homme, qui parait sûr de lui.
Après son approbation, Justin les observe d'un œil inquiet et serre la main de l'autochtone. Heureusement, tout semble bien se passer et après un moment de flottement, Evran et Franz ouvrent les yeux, un peu étourdis.
- Ben ça alors ! s'exclame Evran, en français, à la grande stupéfaction des autres.
- Oh ! Ça a marché ! s'exclame Justin, avant de s'approcher de son chéri pour déposer un baiser sur ses lèvres, soulagé.
Franz s'extasie également de ses nouvelles connaissances, il ne s'aperçoit pas immédiatement que le corps de John est subitement pris de tremblements incontrôlables.
- Oh non ! se plaint le vieil homme, avant de convulser pendant un instant.
L'équipe sursaute, alors que le capitaine semble s'étouffer. Il tousse bruyamment et s'agite avec énergie. Evran se penche vers lui mais il est brutalement repoussé par le capitaine, qui visiblement ne souhaite pas être aidé. Quand il se relève, du sang perle le long de son menton.
- Aïe... Halète-il, en se massant la gorge.
- Vous allez bien ? demande Franz, qui est depuis longtemps au courant au sujet de ce mal étrange.
- C'est normal, ne vous inquiétez pas... Je suis mourant et ces crises me prennent quand je m'y attends le moins, c'est pourquoi je dois me rendre à Syl...
- Vous comptez voir Vena pour obtenir un remède, comprend Evran, perspicace.
- Exactement... Car j'ai une tâche à accomplir et tant que ce n'est pas fait, je ne dois absolument pas mourir.
- Tu fous quoi, Franz ? demande Anthony, toujours énervé.
- Pas d'inquiétude, un passager va simplement embarquer, annonce le pilote, la peur au ventre.
- Il n'y a aucun Terrien à des kilomètres à la ronde...
- Si, un seul. Mais il n'a rien à voir avec la Fondation.
- Je ne comprends pas tout ! C'est qui ?
- Un vieux capitaine originaire des États-Unis qui a la fâcheuse tendance de mettre le bordel dans la tête des autres, répond mystérieusement Franz, en accentuant la descente.
« Heu... Il raconte quoi, là ? » pense Justin, si étonné qu'il en oublie sa précédente colère.
- Arrête ! remonte ! ordonne Anthony.
- Trop tard, maintenant. Si je le fais, on va s'écraser... Le seul moyen de repartir en bon état, c'est de se poser puis redécoller... Ment Franz, qui est le seul à vraiment connaître son sujet.
- Tu mens, c'est sûr !
- Tony, on ne peut pas savoir ! C'est possible qu'il mente et alors ? Faire un arrêt ne tuera personne, accepte !
Anthony stoppe ses gestes pour réfléchir mais pendant qu'il pèse le pour et le contre, le zeppelin est déjà à quelques centimètres du sol.
- Bon... Je suppose que c'est comme ça... Maintenant redémarre tout ! ordonne le jeune, en menaçant le pilote de son regard.
- Oui, bien sûr, s'exécute ce dernier, docile.
Il s'affaire sur les commandes mais à la grande surprise des autres garçons, quelqu'un frappe à la porte après une minute.
« Oh putain ! C'était vrai ! »
- C'est... lui ? demande Anthony, qui a vraiment du mal à y croire.
- Qui d'autre ? répond Franz, las de ne pas être pris au sérieux.
Après l'étonnement, c'est la curiosité qui s'empare d'Anthony, qui va finalement ouvrir la porte. Il prend soin de cacher son Uzi dans son dos, au cas où.
À l'ouverture, un homme légèrement moins âgé que Bertrand se dévoile. Il porte des vêtements locaux composés de fibres. Ces derniers sont dorés, ce qui sur Sterrn est le symbole d'une haute fonction.
- Bonjour à vous ! entame l'homme, dans un français parfait.
Il surprend tout le monde en entrant comme s'il était chez lui.
- Heu... Bredouille Anthony, qui est de nouveau trop dépassé par sa surprise pour réagir.
- Inutile de vous présenter, je sais qui vous êtes. Moi-même, je suis John Ponthieux, ex-capitaine de la marine. Merci Franz, de m'avoir laissé monter.
- De rien... Où voulez-vous que je vous conduise ? demande le pilote, en se dirigeant vers son interlocuteur pour lui serrer la main.
- Hé ! Je ne t'avais pas pris en otage, toi ? rappelle Anthony, agacé par la désobéissance constante de cet homme.
Il pointe de nouveau son arme dans sa direction et l'incite d'un signe de tête à rejoindre son poste.
- Ah oui ? demande le capitaine. C'est ce que nous allons voir !
Il fronce les sourcils et avant même qu'Anthony ne réagisse, il tombe au sol en criant et se tient la tête entre ses mains, en proie à une migraine inimaginable.
« C'est quoi ça ? »
- Aaah ! Non ! Arrêtez ! supplie le jeune homme, qui tremble sous la douleur.
Après ce cri, Evran et Justin se dirigent hâtivement vers lui mais leur ami se redresse, les larmes aux yeux. Le capitaine John s'assied, pensif.
- C'est ennuyeux...
- Quoi ? demande Franz, qui décidément ne s'étonne de rien.
- En lui donnant la leçon qu'il méritait, j'ai sondé son esprit... Et je connais maintenant mieux les intentions du seigneur Frégast... Il ne m'écoutera pas.
- Comment vous avez fait ça ? demande Anthony, qui se relève, nauséeux.
- Vous avez un don psychique, n'est-ce pas ? demande Evran, qui ne pensait pas qu'un humain puisse atteindre une telle puissance.
- Comme Grohen... Comprend Justin.
- Mon don est bien plus puissant que celui de Grohen, Justin. C'est grâce à ça que j'ai pu entrer en contact avec Franz malgré la distance. En fait, j'avais besoin de son aide pour me transporter, reprend le nouveau-venu, dans la langue de Sterrn.
- C'est impossible, Grohen est bien plus âgé que vous. Je sais que ce don se développe avec l'âge. Vena, malgré son grand âge ne le maîtrise presque pas, argumente l'autochtone.
- Je suis un serviteur du Dragon, c'est lui-même qui a modifié la structure de mon esprit pour me permettre d'utiliser ces capacités.
La stupéfaction est à son comble. Les Terriens jusqu'à présent doutaient fortement de l'existence d'un Dragon mais la présence du capitaine remet totalement en cause leur certitude. Franz rompt le silence, d'une voix gênée.
- S'il vous plaît... Je ne comprends pas cette langue, vous pourriez répéter ?
- Désolé de t'avoir oublié, Franz, je vais faire mieux que ça... Annonce le capitaine, en se concentrant.
- Attendez ! Qu'est-ce que vous allez me faire ? s'inquiète le pilote, qui recule de quelques pas.
- Rien de dangereux, je vais transmettre à ton cerveau ma connaissance de la langue, ça te sera plus pratique.
- Vous pouvez vraiment faire ça ? demande Justin, dubitatif.
- Oui... Je peux aussi le faire pour Evran, si vous le voulez... Il parlerait français.
- Non ! proteste Justin, inquiet à l'idée de laisser un inconnu trifouiller la psyché de son homme.
- C'est sans danger ? demande Anthony, plus pragmatique.
- Oui, je l'ai déjà fait lors de mon voyage à Neldarda, car les habitants de l'île ont une culture assez différente des Neldars du continent. Ils sont très isolationnistes et ne communiquent que dans leur dialecte. Mais assez de paroles... Tu es prêt, Evran ? demande l'homme, qui parait sûr de lui.
Après son approbation, Justin les observe d'un œil inquiet et serre la main de l'autochtone. Heureusement, tout semble bien se passer et après un moment de flottement, Evran et Franz ouvrent les yeux, un peu étourdis.
- Ben ça alors ! s'exclame Evran, en français, à la grande stupéfaction des autres.
- Oh ! Ça a marché ! s'exclame Justin, avant de s'approcher de son chéri pour déposer un baiser sur ses lèvres, soulagé.
Franz s'extasie également de ses nouvelles connaissances, il ne s'aperçoit pas immédiatement que le corps de John est subitement pris de tremblements incontrôlables.
- Oh non ! se plaint le vieil homme, avant de convulser pendant un instant.
L'équipe sursaute, alors que le capitaine semble s'étouffer. Il tousse bruyamment et s'agite avec énergie. Evran se penche vers lui mais il est brutalement repoussé par le capitaine, qui visiblement ne souhaite pas être aidé. Quand il se relève, du sang perle le long de son menton.
- Aïe... Halète-il, en se massant la gorge.
- Vous allez bien ? demande Franz, qui est depuis longtemps au courant au sujet de ce mal étrange.
- C'est normal, ne vous inquiétez pas... Je suis mourant et ces crises me prennent quand je m'y attends le moins, c'est pourquoi je dois me rendre à Syl...
- Vous comptez voir Vena pour obtenir un remède, comprend Evran, perspicace.
- Exactement... Car j'ai une tâche à accomplir et tant que ce n'est pas fait, je ne dois absolument pas mourir.