Chapitre 31
Sur Terre, hangar de la Fondation, à Lille.
Richard est de retour devant les barbelés mais il n'est plus seul. Une silhouette encapuchonnée de plus de deux mètres le suit de près.
- Êtes-vous satisfait de votre scaphandre, monseigneur ? demande le serviteur.
- Très... Je vais enfin pouvoir agir par moi-même... Ça n'est pas aussi confortable qu'un véritable corps mais je retrouve un peu de ma liberté perdue le jour de mon... accident, répond le Seigneur Frégast, toujours avec cette voix artificielle qui le caractérise.
- Vous êtes prêt ?
- Ouvre la porte.
Après l'ouverture, tout le personnel travaillant dans le local cesse son activité. Ils lancent des regards interrogateurs vers le Seigneur Frégast, dont le « visage » est masqué.
- Messieurs, voici notre seigneur ! déclare Richard, alors que les hommes écarquillent les yeux pendant que le maître leur fait signe.
- De grands changements vont se produire sous peu mais pour l'heure, retournez à votre travail, ordonne-il, en les observant.
Sa voix synthétique et autoritaire ne passe pas inaperçue. Certains prennent peur, d'autres sont interloqués mais tous exécutent l'ordre donné par le seigneur Frégast.
Le maître se dirige ensuite d'un pas pressé vers le laser, qu'il reconnaît pour en avoir conçu les plans et il ouvre un passage vers le monde de Sterrn.
- Richard, radio !
- Voilà, monseigneur, répond Richard, qui avait anticipé cette demande.
Le maître se place au cœur de la faille entre les mondes avant de lancer un appel inquiétant.
- À tous le personnel militaire ou sécuritaire, aussi bien du hangar que de la Base-Noyau, c'est le Seigneur Frégast qui vous parle...
Il laisse planer un silence de mort quelques instants, afin d'être certain de retenir toute l'attention, avant de reprendre.
- Vous avez l'ordre de mettre le plan tenu secret en œuvre, notre temps est venu !
Parmi les auditeurs de ce message, seule une poignée d'hommes connaît la portée de cet ordre terrifiant.
--- --- ---
Sur Sterrn, dans la Base-Noyau.
Le colonel responsable de la base en l'absence de Richard écarquille les yeux : Il ne s'attendait pas à recevoir cet ordre si tôt.
- À vos ordres, monseigneur ! répond le colonel, avec un plaisir non dissimulé.
Il se dépêche de changer la fréquence de la radio.
- Ici le colonel Costa, tout le personnel scientifique à l'ordre de se rassembler dans le hangar B3. Le reste du personnel non militaire doit se réfugier dans le B1 et tout de suite !
Pendant que les personnes concernées convergent dans les bâtiments, le colonel s'adresse à une dizaine de ses hommes.
- Les scientifiques ont terminé leur travail ici. Nous n'avons plus besoin d'eux. Ils sont maintenant pires qu'inutiles : Ils sont gênants car ils peuvent menacer le grand projet de notre seigneur, en plus de lui coûter de l'argent. Eudelle, donnez-moi ça ! dit le colonel, en saisissant un petit boîtier gris.
Le militaire actionne un bouton à la hâte. Une explosion assourdissante retentit et le hangar où les scientifiques s'étaient rassemblés vole en morceaux. Costa sourit, pendant que les débris retombent lentement autour des ruines fumantes. L'ensemble du personnel militaire paraît choqué, ou au moins mal à l'aise mais les soldats ne se sentent pas suffisamment concernés pour intervenir. Le conditionnement effectué par les gradés sur leurs troupes porte visiblement ses fruits.
Le colonel quant à lui, inspire lentement... Depuis des semaines, il ne vit que pour cet instant. Donner la mort lui procure une telle sensation, c'est indescriptible. Un meurtre de masse comme celui qu'il vient de commettre le laisse sans voix, ce qui est une première. Son cœur bat à tout rompre, charriant de grands flots d'adrénaline à travers tout son corps, l'irradiant d'une sensation euphorisante et merveilleuse. De toute évidence, cet homme est complètement fou. Revigoré, il se tourne vers ses complices.
- POUR LA FONDATION ! scande le meurtrier.
Il est imité par ses hommes, qui sont nettement moins optimistes que lui.
- Parfait... Reprend-il. Maintenant nous devons expliquer la situation aux ouvriers et éventuellement les mater s'ils résistent au nouvel ordre qui est en train de voir le jour... Après quoi, nous accueillerons notre Seigneur comme il se doit.
--- --- ---
Dans le hangar de la Fondation de Lille, au même moment.
Les militaires se sont divisés en deux groupes, commandés respectivement par un dénommé Melvis et le seigneur Frégast lui-même. Ils traquent le personnel non essentiel dans la totalité des locaux de Lille.
C'est complètement abasourdi que les premiers sont tombés mais les survivants s'éparpillent dans la structure, dans l'espoir de s'enfuir hors d'atteinte de la Fondation.
- Écoutez-moi ! Aucun d'eux ne doit sortir d'ici vivant et encore moins ceux qui savent ouvrir un passage entre les mondes ! Je ne tolérerai aucun échec ! avertit le maître, implacable.
La troupe menée par Melvis avance vers un couloir qui donne sur l'extérieur. Il constate, un peu inquiet, qu'un groupe de techniciens a enfoncé la porte. Sans perdre de temps, il contacte Richard par radio pour l'en avertir.
- Seigneur ! Un groupe vient de sortir de l'autre coté ! signale Richard, caché derrière son maître, en voyant une porte se fermer.
Le maître éclate d'un rire sinistre avant de lui répondre.
- Le commissaire d'en face de la rue va les cueillir pour nous ! N'aie crainte Richard, j'ai tout prévu... Une fois notre besogne achevée ici, nous irons sur Sterrn. Il ne faudra pas oublier de prendre contact avec les équipes à l'extérieur de la base pour terminer ce travail de sélection...
- Monseigneur ! J'ai des rapports de la Base-Noyau qui m'indiquent que des groupes d'hommes se sont échappés dans la nature... reprend Richard, l'oreille de nouveau collée à son appareil.
- Quelques-uns se sont barricadés dans un bâtiment ! signale un homme, qui tente de se frayer un chemin parmi les tueurs de son maître.
Richard le reconnaît comme étant celui qui gère le réseau de communication sur Sterrn.
- Peu importe, ils ne survivront pas longtemps hors de la Base... Quant aux autres, nous nous occuperons d'eux en temps et en heure, un peu de patience... Susurre la voix métallique, chargée de sous-entendus morbides.
Le maître, ravi, s'arrête et contemple ce qu'est sa première victoire. Il est désormais le seul en mesure d'ouvrir des passages. C'est comme si ce monde lui appartenait déjà. Non pas que celui-ci l'intéresse particulièrement mais il est l'instrument nécessaire à la réalisation de son grand plan.
Sur Terre, hangar de la Fondation, à Lille.
Richard est de retour devant les barbelés mais il n'est plus seul. Une silhouette encapuchonnée de plus de deux mètres le suit de près.
- Êtes-vous satisfait de votre scaphandre, monseigneur ? demande le serviteur.
- Très... Je vais enfin pouvoir agir par moi-même... Ça n'est pas aussi confortable qu'un véritable corps mais je retrouve un peu de ma liberté perdue le jour de mon... accident, répond le Seigneur Frégast, toujours avec cette voix artificielle qui le caractérise.
- Vous êtes prêt ?
- Ouvre la porte.
Après l'ouverture, tout le personnel travaillant dans le local cesse son activité. Ils lancent des regards interrogateurs vers le Seigneur Frégast, dont le « visage » est masqué.
- Messieurs, voici notre seigneur ! déclare Richard, alors que les hommes écarquillent les yeux pendant que le maître leur fait signe.
- De grands changements vont se produire sous peu mais pour l'heure, retournez à votre travail, ordonne-il, en les observant.
Sa voix synthétique et autoritaire ne passe pas inaperçue. Certains prennent peur, d'autres sont interloqués mais tous exécutent l'ordre donné par le seigneur Frégast.
Le maître se dirige ensuite d'un pas pressé vers le laser, qu'il reconnaît pour en avoir conçu les plans et il ouvre un passage vers le monde de Sterrn.
- Richard, radio !
- Voilà, monseigneur, répond Richard, qui avait anticipé cette demande.
Le maître se place au cœur de la faille entre les mondes avant de lancer un appel inquiétant.
- À tous le personnel militaire ou sécuritaire, aussi bien du hangar que de la Base-Noyau, c'est le Seigneur Frégast qui vous parle...
Il laisse planer un silence de mort quelques instants, afin d'être certain de retenir toute l'attention, avant de reprendre.
- Vous avez l'ordre de mettre le plan tenu secret en œuvre, notre temps est venu !
Parmi les auditeurs de ce message, seule une poignée d'hommes connaît la portée de cet ordre terrifiant.
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Sur Sterrn, dans la Base-Noyau.
Le colonel responsable de la base en l'absence de Richard écarquille les yeux : Il ne s'attendait pas à recevoir cet ordre si tôt.
- À vos ordres, monseigneur ! répond le colonel, avec un plaisir non dissimulé.
Il se dépêche de changer la fréquence de la radio.
- Ici le colonel Costa, tout le personnel scientifique à l'ordre de se rassembler dans le hangar B3. Le reste du personnel non militaire doit se réfugier dans le B1 et tout de suite !
Pendant que les personnes concernées convergent dans les bâtiments, le colonel s'adresse à une dizaine de ses hommes.
- Les scientifiques ont terminé leur travail ici. Nous n'avons plus besoin d'eux. Ils sont maintenant pires qu'inutiles : Ils sont gênants car ils peuvent menacer le grand projet de notre seigneur, en plus de lui coûter de l'argent. Eudelle, donnez-moi ça ! dit le colonel, en saisissant un petit boîtier gris.
Le militaire actionne un bouton à la hâte. Une explosion assourdissante retentit et le hangar où les scientifiques s'étaient rassemblés vole en morceaux. Costa sourit, pendant que les débris retombent lentement autour des ruines fumantes. L'ensemble du personnel militaire paraît choqué, ou au moins mal à l'aise mais les soldats ne se sentent pas suffisamment concernés pour intervenir. Le conditionnement effectué par les gradés sur leurs troupes porte visiblement ses fruits.
Le colonel quant à lui, inspire lentement... Depuis des semaines, il ne vit que pour cet instant. Donner la mort lui procure une telle sensation, c'est indescriptible. Un meurtre de masse comme celui qu'il vient de commettre le laisse sans voix, ce qui est une première. Son cœur bat à tout rompre, charriant de grands flots d'adrénaline à travers tout son corps, l'irradiant d'une sensation euphorisante et merveilleuse. De toute évidence, cet homme est complètement fou. Revigoré, il se tourne vers ses complices.
- POUR LA FONDATION ! scande le meurtrier.
Il est imité par ses hommes, qui sont nettement moins optimistes que lui.
- Parfait... Reprend-il. Maintenant nous devons expliquer la situation aux ouvriers et éventuellement les mater s'ils résistent au nouvel ordre qui est en train de voir le jour... Après quoi, nous accueillerons notre Seigneur comme il se doit.
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Dans le hangar de la Fondation de Lille, au même moment.
Les militaires se sont divisés en deux groupes, commandés respectivement par un dénommé Melvis et le seigneur Frégast lui-même. Ils traquent le personnel non essentiel dans la totalité des locaux de Lille.
C'est complètement abasourdi que les premiers sont tombés mais les survivants s'éparpillent dans la structure, dans l'espoir de s'enfuir hors d'atteinte de la Fondation.
- Écoutez-moi ! Aucun d'eux ne doit sortir d'ici vivant et encore moins ceux qui savent ouvrir un passage entre les mondes ! Je ne tolérerai aucun échec ! avertit le maître, implacable.
La troupe menée par Melvis avance vers un couloir qui donne sur l'extérieur. Il constate, un peu inquiet, qu'un groupe de techniciens a enfoncé la porte. Sans perdre de temps, il contacte Richard par radio pour l'en avertir.
- Seigneur ! Un groupe vient de sortir de l'autre coté ! signale Richard, caché derrière son maître, en voyant une porte se fermer.
Le maître éclate d'un rire sinistre avant de lui répondre.
- Le commissaire d'en face de la rue va les cueillir pour nous ! N'aie crainte Richard, j'ai tout prévu... Une fois notre besogne achevée ici, nous irons sur Sterrn. Il ne faudra pas oublier de prendre contact avec les équipes à l'extérieur de la base pour terminer ce travail de sélection...
- Monseigneur ! J'ai des rapports de la Base-Noyau qui m'indiquent que des groupes d'hommes se sont échappés dans la nature... reprend Richard, l'oreille de nouveau collée à son appareil.
- Quelques-uns se sont barricadés dans un bâtiment ! signale un homme, qui tente de se frayer un chemin parmi les tueurs de son maître.
Richard le reconnaît comme étant celui qui gère le réseau de communication sur Sterrn.
- Peu importe, ils ne survivront pas longtemps hors de la Base... Quant aux autres, nous nous occuperons d'eux en temps et en heure, un peu de patience... Susurre la voix métallique, chargée de sous-entendus morbides.
Le maître, ravi, s'arrête et contemple ce qu'est sa première victoire. Il est désormais le seul en mesure d'ouvrir des passages. C'est comme si ce monde lui appartenait déjà. Non pas que celui-ci l'intéresse particulièrement mais il est l'instrument nécessaire à la réalisation de son grand plan.