Chapitre 30
En France, quelque part à Lille.
Richard s'avance d'un pas anxieux et précipité sous la pluie. Cela fait bien longtemps qu'il n'est pas venu ici, dans la résidence secrète de son maître, le Seigneur Frégast, comme on le surnomme.
La première rencontre entre Richard et lui remonte à une vingtaine d'années quand il n'était pas encore appelé « Frégast ».
Au départ, Jean-François, car c'est son véritable prénom, était un jeune homme très charmant au caractère bien trempé. Son charisme était inégalable et il brillait tellement en société que nul n'aurait soupçonné sa vraie nature.
Jean-François alias Frégast s'était rapproché de Richard et ils étaient devenus amis assez rapidement. Mais Richard s'est vite rendu compte que son ami nourrissait une profonde aversion pour toute forme d'autorité, une soif de pouvoir insatiable, ainsi qu'une convoitise digne de la psychose pour deux bagues chargées d'histoire. Celles-ci appartenaient de ce temps-là à ses parents.
Après ces découvertes, Richard a tenté de s'éloigner de Jean-François mais c'était sans compter la cruauté de ce dernier. Furieux qu'on se détourne ainsi de lui, il a préféré le garder séquestré pendant deux semaines.
C'est pendant cette période infiniment longue que le futur gourou a ravagé l'esprit de Richard. Celui-ci a dû endurer un lavage de cerveau durant lequel le Seigneur Frégast a déversé toute sa folie. Des jours de tortures ont engendré un grand épuisement mental, encore accéléré par la sous-alimentation. L'esprit du prisonnier a fini par se briser et il est devenu incapable de se retourner contre son bourreau, même lorsque sa propre vie en dépend.
Après cette épreuve, Jean-François a pu trouver en Richard un serviteur à la loyauté sans faille. Du côté de Richard, le traumatisme est si important qu'il ne conçoit plus sa vie autrement qu'en une servitude sans fin auprès de son maître vénéré.
Richard arrive dans la clinique de chirurgie esthétique où réside son seigneur. C'est une clinique privée qui a été achetée par Richard avec la fortune de son maître, afin que ce dernier échappe au contrôle permanent exercé sur lui par son principal ennemi.
- Vous avez rendez-vous ? l'apostrophe sur un ton peu aimable, une femme rousse un peu grassouillette, assise devant son ordinateur.
- Je suis le propriétaire, répond sèchement Richard, avant de planter son regard dans les yeux de la femme.
- Oh... Excusez-moi, je suis confuse... Rougit-elle, en faisant un grand mouvement de la souris.
Richard s'en aperçoit et se dirige vers elle, regarde le moniteur et lit à haute voix le titre du document PDF affiché.
- « Nuit noire sur Sun street, de Portedusoir. » Après tout faut bien tuer le temps... Lance Richard, un rictus sur les lèvres.
- C'est pas ce que vous croyez... Bafouille-elle, confuse.
- Ce n'est pas grave du tout ! la rassure Richard. Vous surprendre m'a juste amusé, au fond je m'en fiche ! Vous aviez fini votre travail de toute manière ?
- Oui... Merci monsieur Archer...
- Je cherche monsieur Lebreton, il est là ?
- Le technicien ? Oui, il doit être dans la pièce du fond, où personne n'est autorisé à entrer...
- D'accord, merci bien. Je vous laisse à votre lecture, sourit Richard.
Il s'éloigne vers le laboratoire avant d'être assailli de questions sur les activités de ce technicien, ainsi que sur le fonctionnement du scaphandre.
Une fois devant la porte, il frappe trois coups et une voix exaspérée lui répond.
- Quoi encore ?
- Je viens pour le scaphandre.
- Pfft... Râle l'homme avant d'ouvrir.
- Vous êtes toujours aussi sympathique.
- J'étais occupé sur un schéma de moteur à hydrogène... Comme mon travail ici se termine, il faut bien que je prévoie autre chose...
- Toujours de grands projets je vois... Préparez le scaphandre, je vais rendre visite à votre client avant.
Quelques secondes après, Richard se retrouve devant une lourde porte de métal. Il presse un petit bouton à peine visible.
- C'est moi, Monseigneur.
- Entre, répond le maître, par l'interphone.
La porte se déverrouille dans un grésillement et Richard entre dans une petite pièce qui comprend cinq ordinateurs, des micros et du matériel vidéo. Au milieu, sur une petite table où convergent une montagne de câbles, se trouve un bocal emplit d'un liquide assez opaque et peu ragoûtant. Un cerveau humain est fixé à l'intérieur.
Richard s'avance devant le cerveau, nullement étonné et s'incline devant son maître.
- Seigneur Frégast.
- Richard... Écoute-moi attentivement. Tu vas devoir transférer mon cerveau dans le scaphandre. J'ai demandé aux techniciens de mettre des câbles et tuyaux identiques à ceux auquel je suis raccordé. Tu n'auras pas besoin de sortir mon cerveau du récipient, il te faudra placer le bocal dans la cavité abdominale du scaphandre, puis le raccorder en moins de vingt minutes, est-ce clair ? demande une voix synthétisée par un ordinateur.
- Oui, seigneur.
- Ne dépasse surtout pas ce délai, car mon cerveau s'appauvrirait en oxygène et je n'y survivrais pas, recommande le seigneur Frégast, méticuleux.
--- --- ---
Sur Sterrn, une demi-journée plus tard, dans les plaines d'Ashael, à quelques kilomètres de Valtunin.
- Nous y sommes ! signale Hektur, le prophète de la Foudre de la capitale, en désignant le trou causé par le tyrannosaure.
Il descend de sa monture reptilienne, imité par d'autres, alors que tous surveillent la cavité.
- Étrange... On n'a pas vu la moindre araignée.
- C'est une bonne chose mais restez prudents... Alchimistes ! Préparez les explosifs, ordonne le prophète.
Les Éclairs de la Nuit se mettent à établir un périmètre de sécurité et les alchimistes et autres artificiers, sous bonne escorte, descendent placer leurs explosifs. Contrairement à la technologie Terrienne, ceux-ci sont à base de métal liquide et d'acides de plusieurs variétés.
Une fois les hommes remontés, un alchimiste avertit le prophète qu'il faudra probablement s'y reprendre à deux ou trois fois avant de parvenir à un résultat satisfaisait.
- Parfait ! Premier essai ! Espérons que ce soit le seul, allez-y ! Ordonne Hektur, un peu avant que les alchimistes ne lancent quelque chose sur leur dispositif.
BOUM !
Un fracas retentit et beaucoup de poussière est soulevée. Une fois le nuage dissipé, Hektur grimace : le trou a doublé de volume.
- Dommage... Bon, préparez-vous à recommencer... Ce n'est pas une science exacte. Se résigne le prophète.
- Et si ça l'agrandit encore ? demande un chasseur, peu confiant.
- On recommencera, quitte à y passer la nuit.
Après quelques secondes, l'un des alchimistes fait un bond en arrière et court vers le chef d'expédition.
- Prophète ! Prophète ! hurle le jeune homme.
- Tu as fini de crier comme ça ? Les explosions n'ont pas fait assez de bruit ? demande Hektur, agacé. Retourne au travail !
- Mais écoutez ! Implore l'alchimiste.
Tout le monde devient silencieux, scrutant les ténèbres qui s'étendent sous leurs pieds.
- Y'a rien ! râle un Éclair.
- Silence ! s'étrangle le prophète, agacé par tant de stupidité.
Soudain, un cliquetis lointain se fait entendre, avant qu'il ne se rapproche très vite.
- Préparez-vous à vous battre ! avertit Hektur, en mettant son casque d'or.
Avant même que tout le monde n'ait dégainé ses armes, des dizaines d'araignées sortent du gouffre et se jettent sur les Valtunois.
Le combat est rude et après quelques secondes de carnage, un quart du groupe humain est décimé : Ne restent plus que les Éclairs de la Nuit et Hektur. Ce dernier se relève péniblement de son combat. La zone est maintenant jonchée de cadavres d'arachnides.
- Nous devons finir le travail et vite ! clame le prophète, avant qu'un autre bruit de cliquetis ne parvienne à ses oreilles.
Une autre vague d'araignées géantes surgit des ténèbres mais hormis les trois Éclairs qui périssent sous le venin ou les morsures des monstres, les humains tiennent encore la zone.
- Vite ! Effondrons ce maudit gouffre, au nom de Valtunin et du dieu-Foudre !
Un Éclair des plus téméraires s'approche du trou béant pour récupérer le sac d'un alchimiste. Mais sans que personne ne comprenne ce qui se passe, l'homme est happé dans les profondeurs par quelque chose encore invisible aux yeux du prophète. Lorsque sa chute se termine, un cri de détresse d'une puissance inouïe émerge des cavernes et terrorise les hommes : le Hurlement de Grohen.
Après quelques secondes qui paraissent des heures, cet ignoble cri cesse mais l'angoisse des survivants ne cesse de croître. Le sol tremble et une ombre avance dans le noir.
Un silence oppressant s'installe, personne n'ose s'approcher du trou... Jusqu'à ce que l'immonde tête d'une araignée gigantesque n'émerge en claquant des pinces.
La reine des arachnides s'extrait sans perdre des yeux Hektur, qui reste digne malgré la terreur qui vient lui tenailler le ventre.
- Angolliat... Par tous les dieux... Murmure le prophète.
Il redresse son zak, prenant une posture défensive, pendant que le monstre approche. Malheureusement, il n'est pas assez rapide pour éviter le puissant coup de patte qui le tranche littéralement en deux.
La dernière chose que ressent le prophète avant de sombrer dans le néant est la douleur sourde que causent les pinces de la gueule d'Angolliat en déchiquetant sa chair.
La Reine pousse alors un cri qui est un défi au monde, alors que des centaines de ses enfants surgissent du sombre gouffre.
En France, quelque part à Lille.
Richard s'avance d'un pas anxieux et précipité sous la pluie. Cela fait bien longtemps qu'il n'est pas venu ici, dans la résidence secrète de son maître, le Seigneur Frégast, comme on le surnomme.
La première rencontre entre Richard et lui remonte à une vingtaine d'années quand il n'était pas encore appelé « Frégast ».
Au départ, Jean-François, car c'est son véritable prénom, était un jeune homme très charmant au caractère bien trempé. Son charisme était inégalable et il brillait tellement en société que nul n'aurait soupçonné sa vraie nature.
Jean-François alias Frégast s'était rapproché de Richard et ils étaient devenus amis assez rapidement. Mais Richard s'est vite rendu compte que son ami nourrissait une profonde aversion pour toute forme d'autorité, une soif de pouvoir insatiable, ainsi qu'une convoitise digne de la psychose pour deux bagues chargées d'histoire. Celles-ci appartenaient de ce temps-là à ses parents.
Après ces découvertes, Richard a tenté de s'éloigner de Jean-François mais c'était sans compter la cruauté de ce dernier. Furieux qu'on se détourne ainsi de lui, il a préféré le garder séquestré pendant deux semaines.
C'est pendant cette période infiniment longue que le futur gourou a ravagé l'esprit de Richard. Celui-ci a dû endurer un lavage de cerveau durant lequel le Seigneur Frégast a déversé toute sa folie. Des jours de tortures ont engendré un grand épuisement mental, encore accéléré par la sous-alimentation. L'esprit du prisonnier a fini par se briser et il est devenu incapable de se retourner contre son bourreau, même lorsque sa propre vie en dépend.
Après cette épreuve, Jean-François a pu trouver en Richard un serviteur à la loyauté sans faille. Du côté de Richard, le traumatisme est si important qu'il ne conçoit plus sa vie autrement qu'en une servitude sans fin auprès de son maître vénéré.
Richard arrive dans la clinique de chirurgie esthétique où réside son seigneur. C'est une clinique privée qui a été achetée par Richard avec la fortune de son maître, afin que ce dernier échappe au contrôle permanent exercé sur lui par son principal ennemi.
- Vous avez rendez-vous ? l'apostrophe sur un ton peu aimable, une femme rousse un peu grassouillette, assise devant son ordinateur.
- Je suis le propriétaire, répond sèchement Richard, avant de planter son regard dans les yeux de la femme.
- Oh... Excusez-moi, je suis confuse... Rougit-elle, en faisant un grand mouvement de la souris.
Richard s'en aperçoit et se dirige vers elle, regarde le moniteur et lit à haute voix le titre du document PDF affiché.
- « Nuit noire sur Sun street, de Portedusoir. » Après tout faut bien tuer le temps... Lance Richard, un rictus sur les lèvres.
- C'est pas ce que vous croyez... Bafouille-elle, confuse.
- Ce n'est pas grave du tout ! la rassure Richard. Vous surprendre m'a juste amusé, au fond je m'en fiche ! Vous aviez fini votre travail de toute manière ?
- Oui... Merci monsieur Archer...
- Je cherche monsieur Lebreton, il est là ?
- Le technicien ? Oui, il doit être dans la pièce du fond, où personne n'est autorisé à entrer...
- D'accord, merci bien. Je vous laisse à votre lecture, sourit Richard.
Il s'éloigne vers le laboratoire avant d'être assailli de questions sur les activités de ce technicien, ainsi que sur le fonctionnement du scaphandre.
Une fois devant la porte, il frappe trois coups et une voix exaspérée lui répond.
- Quoi encore ?
- Je viens pour le scaphandre.
- Pfft... Râle l'homme avant d'ouvrir.
- Vous êtes toujours aussi sympathique.
- J'étais occupé sur un schéma de moteur à hydrogène... Comme mon travail ici se termine, il faut bien que je prévoie autre chose...
- Toujours de grands projets je vois... Préparez le scaphandre, je vais rendre visite à votre client avant.
Quelques secondes après, Richard se retrouve devant une lourde porte de métal. Il presse un petit bouton à peine visible.
- C'est moi, Monseigneur.
- Entre, répond le maître, par l'interphone.
La porte se déverrouille dans un grésillement et Richard entre dans une petite pièce qui comprend cinq ordinateurs, des micros et du matériel vidéo. Au milieu, sur une petite table où convergent une montagne de câbles, se trouve un bocal emplit d'un liquide assez opaque et peu ragoûtant. Un cerveau humain est fixé à l'intérieur.
Richard s'avance devant le cerveau, nullement étonné et s'incline devant son maître.
- Seigneur Frégast.
- Richard... Écoute-moi attentivement. Tu vas devoir transférer mon cerveau dans le scaphandre. J'ai demandé aux techniciens de mettre des câbles et tuyaux identiques à ceux auquel je suis raccordé. Tu n'auras pas besoin de sortir mon cerveau du récipient, il te faudra placer le bocal dans la cavité abdominale du scaphandre, puis le raccorder en moins de vingt minutes, est-ce clair ? demande une voix synthétisée par un ordinateur.
- Oui, seigneur.
- Ne dépasse surtout pas ce délai, car mon cerveau s'appauvrirait en oxygène et je n'y survivrais pas, recommande le seigneur Frégast, méticuleux.
--- --- ---
Sur Sterrn, une demi-journée plus tard, dans les plaines d'Ashael, à quelques kilomètres de Valtunin.
- Nous y sommes ! signale Hektur, le prophète de la Foudre de la capitale, en désignant le trou causé par le tyrannosaure.
Il descend de sa monture reptilienne, imité par d'autres, alors que tous surveillent la cavité.
- Étrange... On n'a pas vu la moindre araignée.
- C'est une bonne chose mais restez prudents... Alchimistes ! Préparez les explosifs, ordonne le prophète.
Les Éclairs de la Nuit se mettent à établir un périmètre de sécurité et les alchimistes et autres artificiers, sous bonne escorte, descendent placer leurs explosifs. Contrairement à la technologie Terrienne, ceux-ci sont à base de métal liquide et d'acides de plusieurs variétés.
Une fois les hommes remontés, un alchimiste avertit le prophète qu'il faudra probablement s'y reprendre à deux ou trois fois avant de parvenir à un résultat satisfaisait.
- Parfait ! Premier essai ! Espérons que ce soit le seul, allez-y ! Ordonne Hektur, un peu avant que les alchimistes ne lancent quelque chose sur leur dispositif.
BOUM !
Un fracas retentit et beaucoup de poussière est soulevée. Une fois le nuage dissipé, Hektur grimace : le trou a doublé de volume.
- Dommage... Bon, préparez-vous à recommencer... Ce n'est pas une science exacte. Se résigne le prophète.
- Et si ça l'agrandit encore ? demande un chasseur, peu confiant.
- On recommencera, quitte à y passer la nuit.
Après quelques secondes, l'un des alchimistes fait un bond en arrière et court vers le chef d'expédition.
- Prophète ! Prophète ! hurle le jeune homme.
- Tu as fini de crier comme ça ? Les explosions n'ont pas fait assez de bruit ? demande Hektur, agacé. Retourne au travail !
- Mais écoutez ! Implore l'alchimiste.
Tout le monde devient silencieux, scrutant les ténèbres qui s'étendent sous leurs pieds.
- Y'a rien ! râle un Éclair.
- Silence ! s'étrangle le prophète, agacé par tant de stupidité.
Soudain, un cliquetis lointain se fait entendre, avant qu'il ne se rapproche très vite.
- Préparez-vous à vous battre ! avertit Hektur, en mettant son casque d'or.
Avant même que tout le monde n'ait dégainé ses armes, des dizaines d'araignées sortent du gouffre et se jettent sur les Valtunois.
Le combat est rude et après quelques secondes de carnage, un quart du groupe humain est décimé : Ne restent plus que les Éclairs de la Nuit et Hektur. Ce dernier se relève péniblement de son combat. La zone est maintenant jonchée de cadavres d'arachnides.
- Nous devons finir le travail et vite ! clame le prophète, avant qu'un autre bruit de cliquetis ne parvienne à ses oreilles.
Une autre vague d'araignées géantes surgit des ténèbres mais hormis les trois Éclairs qui périssent sous le venin ou les morsures des monstres, les humains tiennent encore la zone.
- Vite ! Effondrons ce maudit gouffre, au nom de Valtunin et du dieu-Foudre !
Un Éclair des plus téméraires s'approche du trou béant pour récupérer le sac d'un alchimiste. Mais sans que personne ne comprenne ce qui se passe, l'homme est happé dans les profondeurs par quelque chose encore invisible aux yeux du prophète. Lorsque sa chute se termine, un cri de détresse d'une puissance inouïe émerge des cavernes et terrorise les hommes : le Hurlement de Grohen.
Après quelques secondes qui paraissent des heures, cet ignoble cri cesse mais l'angoisse des survivants ne cesse de croître. Le sol tremble et une ombre avance dans le noir.
Un silence oppressant s'installe, personne n'ose s'approcher du trou... Jusqu'à ce que l'immonde tête d'une araignée gigantesque n'émerge en claquant des pinces.
La reine des arachnides s'extrait sans perdre des yeux Hektur, qui reste digne malgré la terreur qui vient lui tenailler le ventre.
- Angolliat... Par tous les dieux... Murmure le prophète.
Il redresse son zak, prenant une posture défensive, pendant que le monstre approche. Malheureusement, il n'est pas assez rapide pour éviter le puissant coup de patte qui le tranche littéralement en deux.
La dernière chose que ressent le prophète avant de sombrer dans le néant est la douleur sourde que causent les pinces de la gueule d'Angolliat en déchiquetant sa chair.
La Reine pousse alors un cri qui est un défi au monde, alors que des centaines de ses enfants surgissent du sombre gouffre.