17-08-2020, 09:11 PM
2eme ANNEE 1er semestre : (85 / 100) (CHU) (Sébastien) (suite)
La pièce devient tout d’un coup silencieuse, Sébastien rougit jusqu’aux oreilles alors que ses parents et ceux de Mélanie ouvrent de grands yeux d’étonnement.
Je repose ma question.
- J’ai besoin de connaître ta réponse, c’est très important pour le diagnostic de ton handicap. Alors ? Joues-tu oui ou non avec la bébête ?
Henry surpris regarde Frédéric.
- Docteur ? Je ne vois pas le rapport avec le fait que mon fils ne puisse plus marcher, et de plus qui est ce garçon qui me paraît bien jeune pour être votre assistant.
- (Frédéric) Vous avez entièrement raison, Florian n’est pas mon assistant.
- (Henry estomaqué) Mais alors pourquoi est-ce lui qui pose les questions et que fait-il là ?
Frédéric n’a pas encore trouvé comment répondre que Mélanie refait son entrée et tend son café et sa monnaie à Florian.
- Tiens « Flo » ! J’espère qu’il sera bon, les infirmières m’ont dit qu’elles venaient de le faire.
- Merci ma grande.
Henry repose sa question.
- Vous ne m’avez toujours pas répondu docteur.
Je vois bien que Frédéric rame à trouver une réponse qui tienne la route, je prends Mélanie par la taille et je lui demande.
- Le père de Sébastien demande qui je suis et ce que je fais ici, tu veux bien lui répondre ma puce.
- (Mélanie) Qu’est-ce que je dois dire ?
- La vérité s’il te plaît.
La fillette se tourne alors vers les parents de Sébastien qui ne comprennent rien à tout ce qu’il se passe.
- Florian, c’est lui qui m’a refait marcher.
André qui jusque-là n’avait encore rien dit.
- Ma fille dit vrai, c’est grâce à Florian si elle remarche.
- (Henry) Mais comment est-ce possible ? Ce garçon est bien trop jeune ? Si c’est une plaisanterie, elle est de très mauvais goût croyez-moi.
Frédéric se voulant rassurant.
- Faites-nous confiance et toi Sébastien réponds simplement à la question que Florian t’a posée, juste oui ou non et si tu ne préfères pas en parler devant tes parents, je peux les faire sortir si tu veux.
Sébastien redevenant rouge vif.
- Oui !
Frédéric voyant qu’il ne dira rien de plus.
- Oui à la question de Florian ou oui tu veux que tout le monde sorte de mon bureau et que l’on te laisse seul avec lui ?
- (Sébastien) La deuxième.
Frédéric comprenant parfaitement la raison de la gêne du jeune homme lui sourit amicalement.
- Très bien ! Je te comprends et nous allons vous laisser entre jeunes, je pense que ce sera plus facile pour toi de parler de ces choses-là.
Une fois seul avec Sébastien dans le bureau, Florian s’assoit près de lui et le regarde intensément.
- Alors ?
- C’est vraiment important que tu le saches ?
- (Je souris) C’est ça ou j’emploie un autre moyen pour le savoir.
- (Sébastien curieux) Tiens donc ? J’aimerais assez le connaître.
- (Je le fixe) Tu sais que tu es beau mec ? On te l’a déjà dit ?
- Heu ! À quoi tu joues là ?
Je me relève et passe derrière lui en lui passant la main dans le cou.
- J’ai ma réponse tu sais ? Il te reste juste maintenant à me dire si tu le fais souvent ou pas.
- Comment ça, tu as ta réponse ? Je ne t’ai rien dit ?
- Ton corps parle pour toi vieux ! Regarde ta braguette, elle va exploser Hi ! Hi !
Sébastien baisse les yeux et ne peut que constater que Florian a raison car il bande dur et ça donne une forme très précise qu’il aurait du mal à expliquer autrement.
- Bon ! Ok ! C’est vrai que je me branle, mais c’est normal pour un gars de mon âge, non?
- Qui t’a dit le contraire ? C’est toi qui fais ta mijaurée devant tes parents, alors tu fais ça souvent ?
- Tous les jours oui !
- Et tu spermes ?
- Bien sûr ! Quelle question ? C’était aussi une réponse obligatoire pour faire ton diagnostic ?
- Heu ! Non ! Juste la première, le reste c’est juste pour savoir Hi ! Hi !
Sébastien est amusé malgré tout par ce gars si nature et hors du commun.
- Et maintenant que tu connais tous mes secrets ? Ça va t’aider en quoi ?
- Tu vas vite le savoir.
J’ouvre la porte et je fais signe à tout le monde de revenir, une fois qu’ils ont repris place dans le bureau, je reprends la parole.
- J’ai une dernière question avant de vous dire ce que je pense de tout ça.
Henry qui apparemment en a appris suffisamment pour me faire confiance.
- Laquelle ?
- Est-ce que les médecins qui se sont occupés de votre fils lui ont posé des questions sur disons ses envies sexuelles ?
- Non ! Aucun ! Mais je ne vois toujours pas le rapport avec son handicap actuel ?
- Sachez donc tous qu’il n’y a pas trente-six causes à une paraplégie, en général c’est dû à une rupture ou un pincement au niveau de la moelle épinière. Hors quand c’est le cas, il n’y a plus également de vie sexuelle normale possible. J’ai discuté avec Sébastien qui a répondu à ma question de tout à l’heure, il m’a avoué avoir une sexualité normale et à ce que j’ai pu en voir c’est en effet le cas.
- (Frédéric) Ça expliquerait que nous ne voyons rien sur les radios ?
- Exactement et ça signifie aussi que Sébastien n’a absolument rien aux jambes.
Sébastien sursaute et ses parents se lèvent d’un bond.
- QUOI !!!!!
2eme ANNEE 1er semestre : (86 / 100) (CHU) (Sébastien) (suite)
Frédéric me regarde et s’interroge sur ma dernière déclaration, un éclair de compréhension le prend soudainement et il retourne vite fait vers les radios qu’il inspecte une nouvelle fois avec cette fois ci une autre vision des choses.
Il sait maintenant qu’il ne doit pas chercher quelque chose qui ne va pas mais plutôt vérifier que tout va bien.
- Florian a raison, rien n’indique sur ses radios une quelconque lésion irréversible, tout au plus un début d’atrophie du bassin et des jambes, normal étant donné les cinq années passées en fauteuil. Il est quand même étonnant que mes confrères ne s’en soient pas fait la remarque, il va falloir vérifier dans le dossier médical de Sébastien si quelque chose dans ce sens y est noté.
- Il n’y a rien ! Je l’ai parcouru tout à l’heure et à aucun moment il y en a un qui s’est posé la question
- (Frédéric surpris) C’est quand même difficile à concevoir de leurs parts.
Henry qui écoute depuis tout à l’heure.
- Vous voulez dire qu’ils ont laissé mon fils infirme sans chercher plus loin alors que les radios ne montraient rien ?
Frédéric en haussant les épaules.
- Ça m’en a tout l’air.
- (Évelyne) Depuis cinq ans ?
- (Henry livide) Mais ! C’est dégueulasse !
André plus calme car moins impliqué.
- Et ça viendrait d’où alors ?
Tous les visages se tournent vers moi attendant une réponse à cette question que tous se posent.
Je me tourne vers Sébastien.
- Tu peux me dire comment c’est arrivé.
- J’étais sur le trottoir avec des copains, nous chahutions ensemble et à un moment j’ai perdu l’équilibre et je me suis retrouvé sur la route. Une voiture m’a alors percuté et je me suis retrouvé les quatre fers en l’air, je ne me souviens pas de grand-chose ensuite, juste que j’avais trop mal aux jambes et à la tête.
Je regarde ses parents.
- Qu’est-ce qu’il a eu à la tête ?
Henry qui se souvient de ce jour-là comme s’il venait d’arriver.
- D’après les médecins c’était juste un coup sur la base du crâne et il n’a eu besoin que d’un petit point de suture.
Frédéric n’en revient pas.
- Mais enfin c’est quoi cet hôpital où vous êtes allés ? Un gosse reste sur le carreau avec une paralysie des membres inférieurs et personne ne s’inquiète du coup qu’il reçoit à la tête !!
Je reprends la parole.
- Nous allons faire un scanner à Sébastien et je pense qu’ensuite nous en saurons plus, de toute façon il y a trop longtemps que l’accident est arrivé et il y aura forcément une longue période de préparation afin que votre fils retrouve suffisamment de force musculaire pour envisager sereinement de lui rendre l’usage de ses jambes.
Sébastien a le visage couvert de larmes.
- Je vais pouvoir remarcher un jour alors ?
Je le regarde dans les yeux.
- Oui je te le promets, mais déjà je vais voir s’il est possible de te faire passer au scanner ce matin.
Je m’adresse à tout le monde dans la pièce.
- Attendez-moi là, j’emmène Sébastien avec moi et j’essaie de faire vite.
J’attrape les poignées du fauteuil roulant et profite que Mélanie ouvre la porte pour sortir et m’élance dans le couloir en faisant un fort bruit de moteur avec ma bouche, Sébastien mort de rire me traite de tous les noms.
- T’es dingue ! Arrête ! Tu vas nous foutre en l’air Hi ! Hi !
- Vroum !!!
- Putain « Flo » ! Fais gaffe au virage ! Merdeeee !!!!
- Vroum ! Vroum !
- Waouh !!!!!
Les deux couples Frédéric et Mélanie se regardent et la petite éclate de rire à son tour en voyant la tête que font les adultes à cette sortie de bureau pour le moins fantasque.
- « Flo » est toujours comme ça ne vous inquiétez pas Hi ! Hi !
- (Évelyne fixe Frédéric) Vous êtes sûr de ce garçon ? Il paraît quand même bizarre, non ?
Frédéric avouerait bien qu’en ce moment il se pose la question mais il n’est pas sûr de leurs réactions à sa plaisanterie et préfère s’en abstenir.
- Sûrement ! Mais je peux vous garantir qu’il n’y a pas meilleur que lui, ce qui me fait penser à vous demander la plus grande discrétion sur tout ça. Vous comprendrez que moins il y aura de personnes au courant d’une éventuelle intervention de Florian, mieux il se portera car vous avez sans doute deviné qu’il n’agissait pas en toute légalité même si l’hôpital lui apporte une reconnaissance et un soutien indéfectible.
Pendant ce temps-là, les deux compères arrivent devant la salle de radio et Florian y entre quelques instants puis ressort avec le sourire aux lèvres.
- Tu passes entre deux dans cinq minutes.
- (Sébastien surpris) Eh bien ! C’est du rapide dis donc, c’est toujours comme ça d’habitude ?
- Je ne pense pas non ! Mais bon ! Ici j’ai quelques passe-droits alors autant en profiter et puis si tu n’habites pas la région ça te fera un aller-retour de moins à te taper avec tes parents.
- Mon père nous a dit qu’il faudrait peut-être que nous venions habiter par ici le temps que tout soit terminé.
- Bonne idée en effet, tes séances de kiné devront commencer au plus vite pour te préparer physiquement avant l’opération.
- (Sébastien anxieux) Tu crois que ça marchera toi ?
- Je te l’ai promis il me semble, non ?
Une heure environ plus tard ils reviennent à la même allure que précédemment en direction du bureau de Frédéric, le boucan occasionné dans le couloir leur fait dresser la tête et Mélanie n’a que le temps d’ouvrir la porte qu’ils rentrent en flèche le visage rouge d’avoir ri aux éclats.
- P’pa ! M’man ! Au secours !! Il est fou ce mec Hi ! Hi !
2eme ANNEE 1er semestre : (87 / 100) (CHU) (Sébastien) (fin)
Le temps nécessaire à reprendre son souffle et Florian insère le DVD du scanner dans le lecteur du pc et commence à visualiser tranche par tranche la boîte crânienne de Sébastien.
Je demande à Sébastien :
- De quel côté ton choc à la tête ?
Sébastien lui montre l’endroit exact en posant un doigt sur son crâne.
- Juste là !
- Ok merci.
Je fais avancer le DVD jusqu’avant l’endroit indiqué et continue à faire défiler image par image jusqu’au moment où j’arrête tout et fais un renvoi sur le vidéo projecteur pour projeter la coupe sur le mur de la pièce.
Je prends une baguette pour pas faire écran avec mon corps et indique une zone spécifique à Frédéric.
- Tiens ! Là ! Regarde !
Frédéric fixe l’endroit indiqué.
- Eh bien dis donc, fallait tomber dessus !!
- Quand on sait ce qu’on cherche ça aide.
- Tu es sûr que c’est ça ?
- Certain !!
Henry l’œil illuminé d’espoir.
- Sébastien pourra remarcher ? Quand ?
Je réfléchis un instant.
- Pour Pâques, je pense qu’après cette date « Seb » n’y pensera plus que comme une période particulièrement difficile de sa vie.
- (Sébastien stupéfait) Six mois ?
- Déjà trois mois de préparation pour te remuscler, ensuite une petite intervention de rien du tout et enfin trois mois de rééducation.
Frédéric sourit à « la petite intervention de rien du tout », il a une question qui lui brûle la langue :
- Pourquoi tu veux attendre trois mois ?
- Tout simplement parce que si on l’opère maintenant il voudra à tout prix marcher et ça ira à l’encontre d’une bonne remise en forme de son corps qui est absolument nécessaire. Je vais préparer comme pour « Mél » un planning de soins pour le Kiné qui s’occupera de Sébastien, il devra suivre chaque étape point à point mais je ne m’inquiète pas car Jordan Minne suivra pas à pas mes recommandations, comme il l’a si bien fait pour la puce.
- (Frédéric) Tu veux que je lui demande de venir « Flo » ?
- Oui ce serait bien mais avant j’aimerais connaître vos dispositions pour que Sébastien soit présent aux séances journalières qui seront nécessaires, une le matin et une l’après-midi pendant douze semaines devraient suffire.
- (Frédéric) Sébastien est bien pris en charge n’est-ce pas ?
- (Henry) Oui pour ça pas d’inquiétude, l’assurance du gars qui l’a renversé n’a jamais rechigné sur les remboursements quel qu’ils soient. Il va juste falloir que je ferme mon cabinet et que je vienne m’installer dans la région le temps que tout cela se fasse, si la date qu’a donnée Florian tient la route je n’aurai même pas besoin d’en rouvrir un ici.
- (Sébastien) Pourquoi p’pa ?
- Parce que six mois ce n’est pas trop long et ça me fera des vacances, de toute façon il va falloir s’occuper de toi et je préfère être là à temps plein pour ça.
Sébastien en tirant une gueule de quinze mètres.
- Ah ! Ok !
Évelyne voit bien le malaise.
- Qu’est-ce qu’il y a mon chéri ? On dirait que ça ne te fait pas plaisir ?
Sébastien en baissant les yeux.
- Si m’man t’inquiète,
Évelyne ressent bien sa tristesse.
- Dis-nous plutôt ce qu’il ne va pas ! Je te connais trop pour ne pas deviner que quelque chose te perturbe.
Sébastien en jetant un coup d’œil vers Florian.
- C’est que je me sens bien ici et j’y ai déjà des amis, du moins je crois.
- (André amusé) Je pense que ce qu’essaye de vous dire votre fils c’est qu’il aimerait rester ici pour de bon, n’en soyez pas surpris parce que ça nous a fait la même chose avec les nôtres.
- (Mélanie en riant) Il fait partie de la bande à Florian maintenant, dans six mois l’idée même de repartir lui semblera encore plus impossible.
J’entends mon nom et je relève la tête ayant fini de toute façon le programme des trois prochains mois de re-musculation du bassin et des membres inférieurs.
- Vous avez le temps d’en discuter tranquillement, au fait « p’pa » ? Tu as appelé « Dan » ?
- (Frédéric) Il ne devrait plus tarder.
- (Henry curieux) C’est votre fils ?
Frédéric regarde l’homme qui lui a posé la question puis se tourne vers Florian les yeux brillants :
- De cœur oui ! Certainement, sinon non ce n’est pas mon fils.
- Ah ! Je croyais, pourtant il vous a appelé papa je ne me trompe pas ?
- (Frédéric) C’est une histoire d’affectif entre Florian moi, mon épouse ainsi que mes trois enfants qui le considèrent comme un frère. N’en cherchez pas la raison, nul ne la connaît. C’est venu comme ça et tout le monde en a été heureux et y retrouve son compte.
Évelyne regarde Florian en souriant.
- Je vous comprends, ça n’a pas dû être trop difficile pour vous.
Frédéric éclate de rire.
- Au début j’avoue que c’était assez « spécial », je ne vous raconterai pas toutes les frasques qui ont suivi son arrivée chez nous mais je vous garantis que certain(e)s d’entre nous en ont eu des « fuites » assez gênantes et là je vous passe les détails Hi ! Hi !
Sébastien dévorant des yeux le jeune rouquin au sourire si perturbant.
- Tu me raconteras ?
Je lui fais un clin d’œil.
- Seulement quand tu pourras aller pisser tout seul Hi ! Hi !
La porte s’ouvre sur un homme qui sursaute en les voyant tous bidonner dans le bureau, Frédéric le voit et essuie ses yeux en l’accueillant.
- Ah te voilà « Dan », merci d’être venu aussi rapidement. Nous allons avoir besoin de tes services pour préparer ce jeune homme comme tu l’as fait pour Mélanie.
Jordan prend le calepin que Florian lui tend, le parcourt rapidement et sourit à son tour.
- Eh bien c’est parfait tout ça ! Je vais organiser mon agenda en conséquence, nous pourrions commencer quand ?
- (Henry) Je ne sais pas exactement, le temps de trouver quelque chose par ici pour loger ; une quinzaine de jours je pense.
André après avoir interrogé sa femme du regard.
- Sébastien pourrait rester à la maison en attendant et commencer tout de suite ses séances de kiné, qu’est-ce que vous en pensez ?
Sébastien en se tortillant sur son fauteuil.
- Oh oui ! S’il te plaît p’pa ?
- (Fabienne amusée) Qu’est-ce qu’on vous avait dit hier ?
La pièce devient tout d’un coup silencieuse, Sébastien rougit jusqu’aux oreilles alors que ses parents et ceux de Mélanie ouvrent de grands yeux d’étonnement.
Je repose ma question.
- J’ai besoin de connaître ta réponse, c’est très important pour le diagnostic de ton handicap. Alors ? Joues-tu oui ou non avec la bébête ?
Henry surpris regarde Frédéric.
- Docteur ? Je ne vois pas le rapport avec le fait que mon fils ne puisse plus marcher, et de plus qui est ce garçon qui me paraît bien jeune pour être votre assistant.
- (Frédéric) Vous avez entièrement raison, Florian n’est pas mon assistant.
- (Henry estomaqué) Mais alors pourquoi est-ce lui qui pose les questions et que fait-il là ?
Frédéric n’a pas encore trouvé comment répondre que Mélanie refait son entrée et tend son café et sa monnaie à Florian.
- Tiens « Flo » ! J’espère qu’il sera bon, les infirmières m’ont dit qu’elles venaient de le faire.
- Merci ma grande.
Henry repose sa question.
- Vous ne m’avez toujours pas répondu docteur.
Je vois bien que Frédéric rame à trouver une réponse qui tienne la route, je prends Mélanie par la taille et je lui demande.
- Le père de Sébastien demande qui je suis et ce que je fais ici, tu veux bien lui répondre ma puce.
- (Mélanie) Qu’est-ce que je dois dire ?
- La vérité s’il te plaît.
La fillette se tourne alors vers les parents de Sébastien qui ne comprennent rien à tout ce qu’il se passe.
- Florian, c’est lui qui m’a refait marcher.
André qui jusque-là n’avait encore rien dit.
- Ma fille dit vrai, c’est grâce à Florian si elle remarche.
- (Henry) Mais comment est-ce possible ? Ce garçon est bien trop jeune ? Si c’est une plaisanterie, elle est de très mauvais goût croyez-moi.
Frédéric se voulant rassurant.
- Faites-nous confiance et toi Sébastien réponds simplement à la question que Florian t’a posée, juste oui ou non et si tu ne préfères pas en parler devant tes parents, je peux les faire sortir si tu veux.
Sébastien redevenant rouge vif.
- Oui !
Frédéric voyant qu’il ne dira rien de plus.
- Oui à la question de Florian ou oui tu veux que tout le monde sorte de mon bureau et que l’on te laisse seul avec lui ?
- (Sébastien) La deuxième.
Frédéric comprenant parfaitement la raison de la gêne du jeune homme lui sourit amicalement.
- Très bien ! Je te comprends et nous allons vous laisser entre jeunes, je pense que ce sera plus facile pour toi de parler de ces choses-là.
Une fois seul avec Sébastien dans le bureau, Florian s’assoit près de lui et le regarde intensément.
- Alors ?
- C’est vraiment important que tu le saches ?
- (Je souris) C’est ça ou j’emploie un autre moyen pour le savoir.
- (Sébastien curieux) Tiens donc ? J’aimerais assez le connaître.
- (Je le fixe) Tu sais que tu es beau mec ? On te l’a déjà dit ?
- Heu ! À quoi tu joues là ?
Je me relève et passe derrière lui en lui passant la main dans le cou.
- J’ai ma réponse tu sais ? Il te reste juste maintenant à me dire si tu le fais souvent ou pas.
- Comment ça, tu as ta réponse ? Je ne t’ai rien dit ?
- Ton corps parle pour toi vieux ! Regarde ta braguette, elle va exploser Hi ! Hi !
Sébastien baisse les yeux et ne peut que constater que Florian a raison car il bande dur et ça donne une forme très précise qu’il aurait du mal à expliquer autrement.
- Bon ! Ok ! C’est vrai que je me branle, mais c’est normal pour un gars de mon âge, non?
- Qui t’a dit le contraire ? C’est toi qui fais ta mijaurée devant tes parents, alors tu fais ça souvent ?
- Tous les jours oui !
- Et tu spermes ?
- Bien sûr ! Quelle question ? C’était aussi une réponse obligatoire pour faire ton diagnostic ?
- Heu ! Non ! Juste la première, le reste c’est juste pour savoir Hi ! Hi !
Sébastien est amusé malgré tout par ce gars si nature et hors du commun.
- Et maintenant que tu connais tous mes secrets ? Ça va t’aider en quoi ?
- Tu vas vite le savoir.
J’ouvre la porte et je fais signe à tout le monde de revenir, une fois qu’ils ont repris place dans le bureau, je reprends la parole.
- J’ai une dernière question avant de vous dire ce que je pense de tout ça.
Henry qui apparemment en a appris suffisamment pour me faire confiance.
- Laquelle ?
- Est-ce que les médecins qui se sont occupés de votre fils lui ont posé des questions sur disons ses envies sexuelles ?
- Non ! Aucun ! Mais je ne vois toujours pas le rapport avec son handicap actuel ?
- Sachez donc tous qu’il n’y a pas trente-six causes à une paraplégie, en général c’est dû à une rupture ou un pincement au niveau de la moelle épinière. Hors quand c’est le cas, il n’y a plus également de vie sexuelle normale possible. J’ai discuté avec Sébastien qui a répondu à ma question de tout à l’heure, il m’a avoué avoir une sexualité normale et à ce que j’ai pu en voir c’est en effet le cas.
- (Frédéric) Ça expliquerait que nous ne voyons rien sur les radios ?
- Exactement et ça signifie aussi que Sébastien n’a absolument rien aux jambes.
Sébastien sursaute et ses parents se lèvent d’un bond.
- QUOI !!!!!
2eme ANNEE 1er semestre : (86 / 100) (CHU) (Sébastien) (suite)
Frédéric me regarde et s’interroge sur ma dernière déclaration, un éclair de compréhension le prend soudainement et il retourne vite fait vers les radios qu’il inspecte une nouvelle fois avec cette fois ci une autre vision des choses.
Il sait maintenant qu’il ne doit pas chercher quelque chose qui ne va pas mais plutôt vérifier que tout va bien.
- Florian a raison, rien n’indique sur ses radios une quelconque lésion irréversible, tout au plus un début d’atrophie du bassin et des jambes, normal étant donné les cinq années passées en fauteuil. Il est quand même étonnant que mes confrères ne s’en soient pas fait la remarque, il va falloir vérifier dans le dossier médical de Sébastien si quelque chose dans ce sens y est noté.
- Il n’y a rien ! Je l’ai parcouru tout à l’heure et à aucun moment il y en a un qui s’est posé la question
- (Frédéric surpris) C’est quand même difficile à concevoir de leurs parts.
Henry qui écoute depuis tout à l’heure.
- Vous voulez dire qu’ils ont laissé mon fils infirme sans chercher plus loin alors que les radios ne montraient rien ?
Frédéric en haussant les épaules.
- Ça m’en a tout l’air.
- (Évelyne) Depuis cinq ans ?
- (Henry livide) Mais ! C’est dégueulasse !
André plus calme car moins impliqué.
- Et ça viendrait d’où alors ?
Tous les visages se tournent vers moi attendant une réponse à cette question que tous se posent.
Je me tourne vers Sébastien.
- Tu peux me dire comment c’est arrivé.
- J’étais sur le trottoir avec des copains, nous chahutions ensemble et à un moment j’ai perdu l’équilibre et je me suis retrouvé sur la route. Une voiture m’a alors percuté et je me suis retrouvé les quatre fers en l’air, je ne me souviens pas de grand-chose ensuite, juste que j’avais trop mal aux jambes et à la tête.
Je regarde ses parents.
- Qu’est-ce qu’il a eu à la tête ?
Henry qui se souvient de ce jour-là comme s’il venait d’arriver.
- D’après les médecins c’était juste un coup sur la base du crâne et il n’a eu besoin que d’un petit point de suture.
Frédéric n’en revient pas.
- Mais enfin c’est quoi cet hôpital où vous êtes allés ? Un gosse reste sur le carreau avec une paralysie des membres inférieurs et personne ne s’inquiète du coup qu’il reçoit à la tête !!
Je reprends la parole.
- Nous allons faire un scanner à Sébastien et je pense qu’ensuite nous en saurons plus, de toute façon il y a trop longtemps que l’accident est arrivé et il y aura forcément une longue période de préparation afin que votre fils retrouve suffisamment de force musculaire pour envisager sereinement de lui rendre l’usage de ses jambes.
Sébastien a le visage couvert de larmes.
- Je vais pouvoir remarcher un jour alors ?
Je le regarde dans les yeux.
- Oui je te le promets, mais déjà je vais voir s’il est possible de te faire passer au scanner ce matin.
Je m’adresse à tout le monde dans la pièce.
- Attendez-moi là, j’emmène Sébastien avec moi et j’essaie de faire vite.
J’attrape les poignées du fauteuil roulant et profite que Mélanie ouvre la porte pour sortir et m’élance dans le couloir en faisant un fort bruit de moteur avec ma bouche, Sébastien mort de rire me traite de tous les noms.
- T’es dingue ! Arrête ! Tu vas nous foutre en l’air Hi ! Hi !
- Vroum !!!
- Putain « Flo » ! Fais gaffe au virage ! Merdeeee !!!!
- Vroum ! Vroum !
- Waouh !!!!!
Les deux couples Frédéric et Mélanie se regardent et la petite éclate de rire à son tour en voyant la tête que font les adultes à cette sortie de bureau pour le moins fantasque.
- « Flo » est toujours comme ça ne vous inquiétez pas Hi ! Hi !
- (Évelyne fixe Frédéric) Vous êtes sûr de ce garçon ? Il paraît quand même bizarre, non ?
Frédéric avouerait bien qu’en ce moment il se pose la question mais il n’est pas sûr de leurs réactions à sa plaisanterie et préfère s’en abstenir.
- Sûrement ! Mais je peux vous garantir qu’il n’y a pas meilleur que lui, ce qui me fait penser à vous demander la plus grande discrétion sur tout ça. Vous comprendrez que moins il y aura de personnes au courant d’une éventuelle intervention de Florian, mieux il se portera car vous avez sans doute deviné qu’il n’agissait pas en toute légalité même si l’hôpital lui apporte une reconnaissance et un soutien indéfectible.
Pendant ce temps-là, les deux compères arrivent devant la salle de radio et Florian y entre quelques instants puis ressort avec le sourire aux lèvres.
- Tu passes entre deux dans cinq minutes.
- (Sébastien surpris) Eh bien ! C’est du rapide dis donc, c’est toujours comme ça d’habitude ?
- Je ne pense pas non ! Mais bon ! Ici j’ai quelques passe-droits alors autant en profiter et puis si tu n’habites pas la région ça te fera un aller-retour de moins à te taper avec tes parents.
- Mon père nous a dit qu’il faudrait peut-être que nous venions habiter par ici le temps que tout soit terminé.
- Bonne idée en effet, tes séances de kiné devront commencer au plus vite pour te préparer physiquement avant l’opération.
- (Sébastien anxieux) Tu crois que ça marchera toi ?
- Je te l’ai promis il me semble, non ?
Une heure environ plus tard ils reviennent à la même allure que précédemment en direction du bureau de Frédéric, le boucan occasionné dans le couloir leur fait dresser la tête et Mélanie n’a que le temps d’ouvrir la porte qu’ils rentrent en flèche le visage rouge d’avoir ri aux éclats.
- P’pa ! M’man ! Au secours !! Il est fou ce mec Hi ! Hi !
2eme ANNEE 1er semestre : (87 / 100) (CHU) (Sébastien) (fin)
Le temps nécessaire à reprendre son souffle et Florian insère le DVD du scanner dans le lecteur du pc et commence à visualiser tranche par tranche la boîte crânienne de Sébastien.
Je demande à Sébastien :
- De quel côté ton choc à la tête ?
Sébastien lui montre l’endroit exact en posant un doigt sur son crâne.
- Juste là !
- Ok merci.
Je fais avancer le DVD jusqu’avant l’endroit indiqué et continue à faire défiler image par image jusqu’au moment où j’arrête tout et fais un renvoi sur le vidéo projecteur pour projeter la coupe sur le mur de la pièce.
Je prends une baguette pour pas faire écran avec mon corps et indique une zone spécifique à Frédéric.
- Tiens ! Là ! Regarde !
Frédéric fixe l’endroit indiqué.
- Eh bien dis donc, fallait tomber dessus !!
- Quand on sait ce qu’on cherche ça aide.
- Tu es sûr que c’est ça ?
- Certain !!
Henry l’œil illuminé d’espoir.
- Sébastien pourra remarcher ? Quand ?
Je réfléchis un instant.
- Pour Pâques, je pense qu’après cette date « Seb » n’y pensera plus que comme une période particulièrement difficile de sa vie.
- (Sébastien stupéfait) Six mois ?
- Déjà trois mois de préparation pour te remuscler, ensuite une petite intervention de rien du tout et enfin trois mois de rééducation.
Frédéric sourit à « la petite intervention de rien du tout », il a une question qui lui brûle la langue :
- Pourquoi tu veux attendre trois mois ?
- Tout simplement parce que si on l’opère maintenant il voudra à tout prix marcher et ça ira à l’encontre d’une bonne remise en forme de son corps qui est absolument nécessaire. Je vais préparer comme pour « Mél » un planning de soins pour le Kiné qui s’occupera de Sébastien, il devra suivre chaque étape point à point mais je ne m’inquiète pas car Jordan Minne suivra pas à pas mes recommandations, comme il l’a si bien fait pour la puce.
- (Frédéric) Tu veux que je lui demande de venir « Flo » ?
- Oui ce serait bien mais avant j’aimerais connaître vos dispositions pour que Sébastien soit présent aux séances journalières qui seront nécessaires, une le matin et une l’après-midi pendant douze semaines devraient suffire.
- (Frédéric) Sébastien est bien pris en charge n’est-ce pas ?
- (Henry) Oui pour ça pas d’inquiétude, l’assurance du gars qui l’a renversé n’a jamais rechigné sur les remboursements quel qu’ils soient. Il va juste falloir que je ferme mon cabinet et que je vienne m’installer dans la région le temps que tout cela se fasse, si la date qu’a donnée Florian tient la route je n’aurai même pas besoin d’en rouvrir un ici.
- (Sébastien) Pourquoi p’pa ?
- Parce que six mois ce n’est pas trop long et ça me fera des vacances, de toute façon il va falloir s’occuper de toi et je préfère être là à temps plein pour ça.
Sébastien en tirant une gueule de quinze mètres.
- Ah ! Ok !
Évelyne voit bien le malaise.
- Qu’est-ce qu’il y a mon chéri ? On dirait que ça ne te fait pas plaisir ?
Sébastien en baissant les yeux.
- Si m’man t’inquiète,
Évelyne ressent bien sa tristesse.
- Dis-nous plutôt ce qu’il ne va pas ! Je te connais trop pour ne pas deviner que quelque chose te perturbe.
Sébastien en jetant un coup d’œil vers Florian.
- C’est que je me sens bien ici et j’y ai déjà des amis, du moins je crois.
- (André amusé) Je pense que ce qu’essaye de vous dire votre fils c’est qu’il aimerait rester ici pour de bon, n’en soyez pas surpris parce que ça nous a fait la même chose avec les nôtres.
- (Mélanie en riant) Il fait partie de la bande à Florian maintenant, dans six mois l’idée même de repartir lui semblera encore plus impossible.
J’entends mon nom et je relève la tête ayant fini de toute façon le programme des trois prochains mois de re-musculation du bassin et des membres inférieurs.
- Vous avez le temps d’en discuter tranquillement, au fait « p’pa » ? Tu as appelé « Dan » ?
- (Frédéric) Il ne devrait plus tarder.
- (Henry curieux) C’est votre fils ?
Frédéric regarde l’homme qui lui a posé la question puis se tourne vers Florian les yeux brillants :
- De cœur oui ! Certainement, sinon non ce n’est pas mon fils.
- Ah ! Je croyais, pourtant il vous a appelé papa je ne me trompe pas ?
- (Frédéric) C’est une histoire d’affectif entre Florian moi, mon épouse ainsi que mes trois enfants qui le considèrent comme un frère. N’en cherchez pas la raison, nul ne la connaît. C’est venu comme ça et tout le monde en a été heureux et y retrouve son compte.
Évelyne regarde Florian en souriant.
- Je vous comprends, ça n’a pas dû être trop difficile pour vous.
Frédéric éclate de rire.
- Au début j’avoue que c’était assez « spécial », je ne vous raconterai pas toutes les frasques qui ont suivi son arrivée chez nous mais je vous garantis que certain(e)s d’entre nous en ont eu des « fuites » assez gênantes et là je vous passe les détails Hi ! Hi !
Sébastien dévorant des yeux le jeune rouquin au sourire si perturbant.
- Tu me raconteras ?
Je lui fais un clin d’œil.
- Seulement quand tu pourras aller pisser tout seul Hi ! Hi !
La porte s’ouvre sur un homme qui sursaute en les voyant tous bidonner dans le bureau, Frédéric le voit et essuie ses yeux en l’accueillant.
- Ah te voilà « Dan », merci d’être venu aussi rapidement. Nous allons avoir besoin de tes services pour préparer ce jeune homme comme tu l’as fait pour Mélanie.
Jordan prend le calepin que Florian lui tend, le parcourt rapidement et sourit à son tour.
- Eh bien c’est parfait tout ça ! Je vais organiser mon agenda en conséquence, nous pourrions commencer quand ?
- (Henry) Je ne sais pas exactement, le temps de trouver quelque chose par ici pour loger ; une quinzaine de jours je pense.
André après avoir interrogé sa femme du regard.
- Sébastien pourrait rester à la maison en attendant et commencer tout de suite ses séances de kiné, qu’est-ce que vous en pensez ?
Sébastien en se tortillant sur son fauteuil.
- Oh oui ! S’il te plaît p’pa ?
- (Fabienne amusée) Qu’est-ce qu’on vous avait dit hier ?
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