08-03-2023, 01:48 PM
On attaqua la montée. Et on arriva à l'entrée du village.
Quand on arriva à la maison les garçons rangèrent les draisiennes dans la remise et montèrent à l'étage, dans ma chambre et, se mettant nus, ils allèrent directement sous la douche.
Dès son plus jeune âge, il avait été éduqué pour être polyglotte. En plus du hollandais, de l'anglais de l’allemand, du français, il parlait aussi l’espagnol, le russe et le japonais. Et il avait des notions de chinois et d’italien.
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- Je te pose chez tes grands-parents, Bé ?
- Non, si ça ne t'embête pas j'aimerais mieux que tu nous poses à la maison. On sera plus tranquille sans les gosses.
- C'est quoi là-haut, Mary, un château ?
- Oui, du moins c'est comme ça qu'on l'appelle, ici. C'est une maison bourgeoise qui appartient au sénateur de notre circonscription mais il n'y vient que rarement.
- Et la grosse maison, là-bas ?
- C'est la plus belle maison du village. Les gens à qui elle appartient sont un peu des marginaux mais ils sont très sympas tu verras. Tu en penses quoi, Bé ?
- Marginaux, je ne sais pas si c'est le mot que j'aurais employé mais je suis d'accord avec toi quand tu dis que c'est la maison la plus jolie du village.
- Bienvenu chez moi, Hans. Entre.
- Mon dieu, mais c'est immense !
- Ça va, on n'est pas trop serrés à trois. Les gamins ont même la place de faire des course en draisienne autour de la table.
- Et tu les laisses faire ?
- Bah oui, il n'y a pas de mal à ça, non ?
- Justement, si. L'intérieur de la maison n'est pas fait pour jouer avec des jeux d’extérieur.
- Ah ! tu vois Bé, je te l'avais dit que tu étais trop permissif.
- Oh Mary, ça va, c'est pas parce que les jumeaux font quelques tours de table que ça fait de nous des délinquants non plus.
- On en reparlera plus tard. Je vous dépose en rentrant ?
- Non, on ira à pied. Ils doivent être en train de goûter. Je vais d’abord laisser Hans s'installer tranquillement.
- D’accord, on se voit demain !
- Tu peux prendre la chambre que tu veux. Elles sont toutes libres.
- Les enfants dorment, où ?
- Dans ma chambre. C'est plus facile pour moi pour les surveiller la nuit s'ils pleurent ou s’ils font un cauchemar.
- Et ils en font souvent ?
- Non, jamais en fait.
- Oui, je vois, tu es un papa poule, pas vrai ?
- On peut dire ça, oui.
- Bon, on en reparlera de ça aussi. On peut aller les voir maintenant ?
- Oui, par contre, je vais me changer avant. Parce que généralement j'y vais en courant et pareil en revenant.
- Tu aimes courir ?
- Oui j'adore ça, ça me permet de me défouler et ça me vide la tête, en prime.
- Dommage que je n’aie rien pour courir. J'adore ça aussi.
- Tu chausses du combien ?
- Du 43.
- Je te laisse t’installer. Je vais voir ce que je peux faire pour toi.
- Je pense que ça devrait t’aller.
- Je vais te dire ça tout de suite.
- Tu étais où Papa ?
- J'ai dû partir pour mon boulot.
- Et c'est qui, lui ?
- Lui, comme tu dis Gus, c'est Hans. Tu lui dis bonjour?
- Salut Hans. Il est drôle ton nom.
- Et toi Chip (il faut prononcer 'tchip') tu dis bonjour aussi ?
- Salut Hans.
- Ne t'en fais pas Papé. Ils continueront à venir vous voir tous les jours. J'ai déjà trop abusé de vous et Mary n'a plus assez de temps pour s'occuper des petits et de ses ruches à mi-temps.
- C'est vous qui décidez… Mais je les veux tous les jours pour le goûter.
- Si Jean-François est d'accord on viendra vous voir tous les après-midis après la sieste et jusqu'au son retour.
- Mais leur repas, qui va le faire ?
- Moi Madame. Je cuisine assez bien.
- Mais c'est que j'avais prévu pour demain, moi.
- On viendra manger, si y'a que ça Mamie.
- Ah tant mieux. J'ai fait des pieds paquets pour nous.
- Raison de plus pour qu'on vienne, alors.
- Tu as quelque chose à manger pour ce soir ?
- Il doit bien y avoir une boite qui traîne dans les placards.
- non ! Je vais te préparer les restes, tu n'auras qu'à les emporter.
Quand on arriva à la maison les garçons rangèrent les draisiennes dans la remise et montèrent à l'étage, dans ma chambre et, se mettant nus, ils allèrent directement sous la douche.
- Ça y est Papa, on t’attend.
- Ils sont partis où ?
- Dans ma chambre, ils ont l'habitude de se doucher avec moi avant de manger et de se mettre en pyjama. Enfin, c'est souvent aussi qu'on reste nu et que je ne leur mets leurs pyjamas qu'après qu'on ait prit le repas. Ça évite qu'ils se salissent en mangeant. Tu viens te doucher avec nous, Hans ? Il doivent s’habituer au plus vite à toi.
- Tu crois que c'est vraiment utile ?
- C'est comme tu veux. Mais la pudeur n’est pas dans nos habitudes... Alors ?
- Oh, après tout, pourquoi pas.
- Papa, Hans c'est un garçon, aussi !
- Oui Gus, c'est un garçon. Tu le vois bien.
- Oui, il a un zizi comme nous. Mais, pourquoi, Adeline elle n'a pas de zizi ?
- Parce qu'Adeline est une fille. Je te l'ai déjà dit mille fois.
- Mais pourquoi c'est une fille et pas un garçon ?
- Parce que la graine que Tim a donné à Mary c'était une graine de fille.
- Et nous pourquoi tu as donné deux graines à maman ?
- Non je lui en ai donné qu’une. Mais comme elle voulait deux jolis garçons sages, elle a coupé la graine et ça a donné les deux petits monstres que vous êtes. Bon allez, ça suffit les questions. On se sèche et on va manger.
- On va manger quoi ?
- Je ne sais pas, Mamé Henriette m'a donné plein de choses.
- Papa, demain tu sais quoi elle a fait à manger Mamé ?
- Non, je ne sais pas et toi, tu sais ?
- Oui, elle nous a fait des boulettes à la tomate et elle va faire du riz avec.
- Ils sont vraiment choux, tes gamins. Gus est le dominant des deux, non ?
- Pas pour tout. Il est moins timide avec les gens mais Chip est plus casse-cou. Au fait tu as pris quelle chambre ?
- Celle à côté de la buanderie près de la tienne. Tu sais, il faudrait penser à les faire dormir ailleurs que dans ta chambre. Ils ont trois ans. La chambre en face de la mienne conviendrait parfaitement. En laissant nos portes ouvertes on pourrait entendre s’ils ont des problèmes.
- De toute façon, j'ai le babyphone, au cas où. Tu crois qu'ils vont vouloir ?
- Le Papa c'est toi, c'est pas eux.
- C'est compliqué parce que depuis plus de deux ans, je suis le papa mais la maman, aussi. Alors c'est vrai, je leur passe beaucoup de choses et mes parents et mes grands-parents encore plus. Même papé Cyprien, que tout le monde redoute quand il se met en colère, ils l'ont dans leur poche. Et la petite Adeline le fait craquer. Elle, elle le lui fait aux sourires et aux câlins. Demain je dois aller en ville, tu as besoin de quelque chose ?
- Dans l’immédiat, j'aurai besoin de choses simples comme du gel douche, du dentifrice, un rasoir et de la mousse à raser et après je voudrais aussi trouver quelques fringues pour étoffer ma garde-robe.
- En parlant de ça, viens avec moi. Je voudrais te montrer quelque chose.
- Mais c'est tout neuf. Et c'est ma taille. C'est indiscret si je te demande d'où elles viennent ?
- J'avais un appartement où je vivais avec un garçon et quand j'ai déménagé j'ai récupéré ses affaires.
- Mais s'il vient te les réclamer ?
- Il ne reviendra pas les réclamer. Il est mort il y a bientôt cinq ans.
- Je suis désolé. C'était ton ami ?
- Oui, on était pacsé.
- Et ça ne te dérange pas, si je porte ses affaires ?
- Non, pas du tout. Elles seront mieux sur toi que dans des cartons dans mon dressing. Par contre il faudra les laver parce que ça fait longtemps qu'elles sont dans les cartons.
- Ne t'en fait pas. Je m'en occuperai plus tard. Jean-François, je peux te poser une question ?
- Oui, bien sûr.
- J'ai remarqué que tu avais une grosse cicatrice dans le dos et une autre sur le devant. Tu veux bien m'en parler ?
Dès son plus jeune âge, il avait été éduqué pour être polyglotte. En plus du hollandais, de l'anglais de l’allemand, du français, il parlait aussi l’espagnol, le russe et le japonais. Et il avait des notions de chinois et d’italien.
- Et tu fais la nounou pour moi, avec ton bagage ?
- C'est ce qui m’intéresse. Apprendre aux enfants.
- On n'a pas encore parlé de ton salaire.
- On verra. Laisse-moi prendre mes marques. On en reparlera plus tard.
- Mais tu dois avoir besoin d'argent, comme tout le monde.
- Mes parents me versent une rente tous les mois, non négligeable, digne d'un smicard heureux. C'est plutôt à moi de te demander combien je te dois pour la chambre et la nourriture.
- On en reparlera plus tard. Il faut d'abord que je vois si tu manges beaucoup ou pas trop, le nombre de douches que tu prends, le nombre de fois où tu vas aux toilettes… Et le nombre de café que tu bois !
- Tu te fous de ma gueule, là ?
- Hé, hé ! mais oui. On en reparlera plus tard, comme tu m'as dit. Il est bientôt minuit. Je monte me coucher.
- Je monte aussi. Bonne nuit.
- Bonne nuit, Hans.
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