01-03-2023, 01:34 PM
Victoria arriva avec Sandra. Elles étaient marrantes à voir avec leurs gros ventres. Et ce qui était le plus marrant c'est quand elle se mettaient ventre contre ventre ça remuait dans tous les sens.
Le mercredi je me retrouvais devant l'entrée de la caserne. Une quinzaine de jeunes étaient là. Le planton avait été averti et il nous laissa entrer. On alla au gymnase et les gars se mirent en tenue.
On commença par faire des tours de stade puis on passa aux différentes activités. Ils ne s'attendaient pas à ça. Et c'est plein de courbatures qu'ils finirent la séance.
…
Evidemment, chaque matin, je partais faire du sport. Et petit à petit ma blessure ne me fit plus mal. J'avais retrouvé mon souffle, ça me tirait encore quand je faisais des tractions ou des abdos et je n'arrivais pas à en faire autant qu’avant. Mais à part ça je pense que j'étais plus fort et en meilleure santé que certains des pompiers qui bossaient à la caserne.
Les jours défilaient. Le ventre de Victoria s'arrondissait de plus en plus. Elle commençait son huitième mois. Il fallait s'attendre d'un jour à l'autre à ce qu'elle accouche.
Ce week-end on devait monter aux Fourches pour fêter les 100 ans de Cyprien. Vu l'état de Victoria je ne voulais pas y aller mais elle insista tellement que je cédais.
Et comme on allait être nombreux on fit ça chez moi. Ce que Cyprien ne savait pas c'est que ma tante Chantale et mon oncle Joël mais aussi Mickaël et Méli, ainsi que Gaële et Toni, seraient là.
Ma grand-mère les avait discrètement installés chez moi la veille. Ma mère, ma grand-mère, ma tante Florence, Mary et Nadine cuisinaient depuis deux jours. Ma mère avait même fait les 13 desserts de Noël.
On partit de bonne heure et je roulais doucement pour ménager Victoria qui se moquait de ma conduite : de pépère ! Quand on arriva à la maison Victoria se rua sur les toilettes. Tim et Mary étaient chez mes parents. Et Mary aussi semblait sur le point d’éclater.
Tim la couvait pire qu’une mère poule et ça agaçait Mary.
Victoria se remettait à peine quand de nouvelles contractions la reprirent. Je ne sais plus pourquoi je tournais la tête vers Mary… mais je vis qu'elle perdait les eaux.
En bas, c'était de la folie. Le champagne coulait à flot et il fallut que les pompiers insistent parce que tous voulaient voir et porter les bébés. Avec Tim on se serra dans nos bras en riant, pleurant et dansant comme des fous.
Il y avait encore beaucoup de restes à la maison aussi tout le village du haut vint manger à la maison. Avec Tim, on descendit les premiers. Mary et Victoria étaient dans la même chambre et les bébés dormaient. Cyprien se réveilla et j'allais le prendre puis je le tendis à Vic qui lui donna le sein.
Tout le matin, le père de Tim avait essayé de contacter le préfet et les archives départementales. Finalement, personne ne sut quoi lui répondre. Et ce fut dans l'après-midi que l’on eut la solution, le directeur des archives départementales se déplaça en personne avec le registre. On remonta et je déclarais Cyprien, Jean Favre et Augustin, Alain Favre nés de Jean-François, Marius Favre et de Victoria, Élisabeth Windsor. Puis Tim enregistra sa fille. Il rendit le registre au gars qui repartit avec.
Son père nous fit plusieurs certificats de naissance.
Un mois plus tard on se retrouva une nouvelle fois à la maison mais pour le baptême des trois minots. La famille de Mary se réduisait à son père, son frère et sa copine. Le curé resta manger avec nous. On resta quelques jours aux Fourches et tout le monde guettait Mary et Victoria et dès qu'elles sortaient avec les bébés tout le monde venait les voir.
J'avais reçu une convocation pour passer en commission. Mon avenir allait se jouer le lendemain. Malgré mes résultats aux tests, que j'avais dû passer, la commission me réforma par principe de précaution. Je fis appel mais la seconde commission statua de la même manière. J'essayais de faire intervenir René mais il avait les mains liées.
J'étais payé pour rester à la maison. Je continuais jusqu'à la fin de l'année scolaire à entraîner mes petits jeunes puis on déménagea définitivement aux Fourches. Je repris un boulot à mi-temps à la carrière pour pouvoir aider Victoria. Mais souvent ma mère, celle de Tim, ma grand-mère et ma tante se proposaient pour garder les bébés. Et pour qu'elles puissent le faire Mary et Vic préparaient d'avance des biberons de lait maternel.
Tom monta nous voir avec Sandra et leur petite Alice. Ils restèrent quelques jours chez nous.
Le matin j'aidais Vic et l'après-midi j'allais bosser à la carrière. On avait installé les berceaux dans notre chambre. Elle était suffisamment grande pour y mettre aussi la table à langer et bien d'autres choses.
Les mois défilèrent à une allure folle…
On était déjà à Noël. Les garçons marchaient à quatre pattes et faisaient déjà plein de bêtises. Il n'y a que quand ils étaient avec Adeline qu'ils étaient relativement calmes.
Tous les enfants furent gâtés comme des rois et reines qu'ils étaient. Ça criait de partout dans la maison et en plus cette année le père et le frère de Mary s'étaient joints à nous. Et pour la nouvelle année on la fêta entre jeunes chez Tim le 31 au soir mais le lendemain on se retrouva tous à la maison.
On était mi-mars quand un après-midi alors que ma mère gardait les enfants, Victoria lui dit qu'elle avait une course à faire en ville urgente. Elle emprunta la voiture de ma mère et partit.
Le soir en rentrant je trouvais une lettre posée sur notre lit. Dessus il y avait écrit seulement 'Pour Jean-François' Je l’ouvris. Elle était courte.
Mon amour,
Mon passé m'a finalement rattrapé. Je ne t'en ai jamais parlé parce qu'il ne mérite pas de l’être. C'est le cœur brisé que je vous abandonne toi et mes petits chéris. Ne cherche pas à me retrouver, tu perdrais ton temps. Je suis devenue une spécialiste pour disparaître. Je vous donnerai de mes nouvelles de temps en temps. Tu recevras des cartes signées Mary. Tu sauras que c'est moi. Je vous aime et je vous embrasse très fort tous les trois.
Vic.
PS : je vous laisse en souvenir la seule chose à laquelle je tiens. Ça me vient de ma grand-mère, la seule que j'ai vraiment aimée dans ma famille. Je vous le laisse en souvenir de moi.
Il s'agissait d'un pendentif en or qui représentait un lion et un cheval, face à face, debout sur les pattes arrières.
J'étais effondré. C'est en pleurant que je me rendis chez mes parents. Je montrais la lettre à ma mère qui la tendit à mon père.
La gendarmerie me téléphona pour me dire qu'on avait retrouvé sa voiture à Nîmes et on alla la chercher avec mon père.
Ma grand-mère me donna un grand coup de main dès le début. Elle et mon grand-père me gardaient les enfants l'après-midi. Cyprien senior avait rajeuni. Fatalement, j'avais averti tout le monde aux Fourches du départ de Victoria.
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- Sandra, je pense que ça doit être une fille, les garçons se battent déjà pour lui faire la cour.
- Tu as fini de dire n'importe quoi, Jeff !
- Mais je ne dis pas n'importe quoi. Et je te signale que la demoiselle s'excite aussi beaucoup à l'approche des garçons.
- Oui et bien tes garçons Jean-François, s'ils touchent à ma fille avant qu'elle ait au minimum 30 ans, et encore, c'est à grands coups de pieds dans le cul que je les mets dehors.
- Tu es à peine rentré Tom que tu t’en prends déjà à mes fistons. Ça va au boulot ?
- Tu sais que tu es attendu quand tu veux à la caserne Jeff.
- Oui je sais, mais je n'ai pas encore le courage d'y retourner. Enfin, c'est pas que je manque de courage de retourner vous voir, mais je crois que ça me ferait trop envie de recommencer à bosser.
- Tu vas pouvoir recommencer quand ?
- Je n'en sais rien et je ne sais même pas si je vais pouvoir reprendre un jour.
- Tu plaisantes ? Qu'est-ce-qui te fait dire ça ?
- Une réflexion que m'a fait le toubib quand j'étais à l’hôpital. Il m'a dit que le service actif c'était fini pour moi.
- Ah merde, et tu en as parlé à Victoria ?
- Non, pas encore. Et toi tu n'en parles pas à Sandra. Elles se disent tout.
- Ha, ha, pour ça tu as raison. Il paraît qu'elles comparent même notre façon de leur faire l’amour.
- Pardon ?
- Oui, hier soir, on faisait l'amour et voilà pas Sandra qui me sort '’tu ne vas pas faire comme Jeff, je ne suis pas en sucre alors vas-y franchement’’. Jusqu’à ce qu’elle me foute une claque sur la fesse, je suis resté comme un con… dans son con !
Le mercredi je me retrouvais devant l'entrée de la caserne. Une quinzaine de jeunes étaient là. Le planton avait été averti et il nous laissa entrer. On alla au gymnase et les gars se mirent en tenue.
On commença par faire des tours de stade puis on passa aux différentes activités. Ils ne s'attendaient pas à ça. Et c'est plein de courbatures qu'ils finirent la séance.
- Bon les gars, aujourd'hui, je vous ai malmené. C'était pour voir votre motivation et vos possibilités, pas pour vous dégoûter. Je vous promets que mercredi prochain je serai plus cool avec vous. On commencera un entraînement progressif pour que vous puissiez raffermir vos muscles et gagner en résistance à la douleur et en endurance.
- Et comment vous comptez nous faire gagner en résistance et en endurance ?
- Comme on gagne en résistance et en endurance avec les filles, c'est à dire en pratiquant.
- Ah ça m’sieur, il peut pas comprendre il est puceau.
- Bah, pas grave ça, entre lui qui est puceau et toi éjaculateur précoce, je suis bien monté.
- Allez mauvaise troupe, on va à la douche.
- On est obligé monsieur ?
- Je n'oblige personne à rien. Tu es pudique, c'est ça ?
- Oui monsieur.
- Mais je dois t'avertir que si tu es retenu comme élève marin pompier, tu vas rester trois mois sans te laver parce qu'il n'y a pas de douches individuelles à la caserne.
…
Evidemment, chaque matin, je partais faire du sport. Et petit à petit ma blessure ne me fit plus mal. J'avais retrouvé mon souffle, ça me tirait encore quand je faisais des tractions ou des abdos et je n'arrivais pas à en faire autant qu’avant. Mais à part ça je pense que j'étais plus fort et en meilleure santé que certains des pompiers qui bossaient à la caserne.
Les jours défilaient. Le ventre de Victoria s'arrondissait de plus en plus. Elle commençait son huitième mois. Il fallait s'attendre d'un jour à l'autre à ce qu'elle accouche.
Ce week-end on devait monter aux Fourches pour fêter les 100 ans de Cyprien. Vu l'état de Victoria je ne voulais pas y aller mais elle insista tellement que je cédais.
Et comme on allait être nombreux on fit ça chez moi. Ce que Cyprien ne savait pas c'est que ma tante Chantale et mon oncle Joël mais aussi Mickaël et Méli, ainsi que Gaële et Toni, seraient là.
Ma grand-mère les avait discrètement installés chez moi la veille. Ma mère, ma grand-mère, ma tante Florence, Mary et Nadine cuisinaient depuis deux jours. Ma mère avait même fait les 13 desserts de Noël.
On partit de bonne heure et je roulais doucement pour ménager Victoria qui se moquait de ma conduite : de pépère ! Quand on arriva à la maison Victoria se rua sur les toilettes. Tim et Mary étaient chez mes parents. Et Mary aussi semblait sur le point d’éclater.
Tim la couvait pire qu’une mère poule et ça agaçait Mary.
- C'est pour dans combien de temps Mary ?
- Normalement, c'était pour hier. Si d'ici trois jours je n'ai pas accouché, ils me provoqueront l’accouchement. Et pour Victoria c'est prévu pour quand ?
- Elle commence son neuvième mois, alors, avec des jumeaux, ça peut être n'importe quand.
- Hé bé, vous êtes là, vous aussi ? Si vous ne venez me voir que quand j'ai un compte rond je ne sais pas si je vais pouvoir tenir encore 100 ans.
- Papy, tu exagères, on vient tous les deux ans, en général.
- Oui, et tu nous téléphones tous les dimanches à midi.
- Eh, mais c'est mes champignons ça !
- Hé, hé ! Bien évidemment, Bé, tu n'es pas venu les récupérer, alors, autant les manger avant qu'ils ne soient plus bons.
- Bé, je viens de perdre les eaux.
- Maman, appelle les pompiers, vite ! Victoria vient de faire les eaux. Tim, tu peux m'aider à la monter à l’étage ?
- Mon dieu, on voit la tête qui arrive. Vas y pousse fort à la prochaine contraction.
Victoria se remettait à peine quand de nouvelles contractions la reprirent. Je ne sais plus pourquoi je tournais la tête vers Mary… mais je vis qu'elle perdait les eaux.
- Man, fais allonger Mary. Elle a commencé le travail. Que quelqu'un aille chercher Tim. Et rappelez les pompiers pour qu'ils montent avec une autre ambulance.
- Désolé Victoria.
- Ce n'est pas grave Tim. Béééé, il arrive !
- Man, dans le coffre du fourgon il y a une petite valise. Il y a tout ce qu'il faut dedans pour les bébés.
- Dans mon coffre aussi. La voiture est ouverte.
- Bé, je sens que ça vient chez moi, aussi.
- Tu pousses quand tu as une contraction. Tu as vu comment faisait Victoria. Tu fais pareil.
En bas, c'était de la folie. Le champagne coulait à flot et il fallut que les pompiers insistent parce que tous voulaient voir et porter les bébés. Avec Tim on se serra dans nos bras en riant, pleurant et dansant comme des fous.
- Tu vois je t'avais dit que c'était une fille.
- Tu avais une chance sur deux, papa !
- Exact… papa !
- Mais Bordel, il est passé où, ce putain de registre d'état civil ?
- Il ne serait pas à l'annexe, à la mairie du bas ?
- Bouge pas, je vais téléphoner à la secrétaire de mairie. Si elle, elle ne sait pas, alors je ne vois pas qui saurait… Allô Françoise, c'est Bernard. Françoise, une question, vous savez où est le registre d'état civil de la mairie du haut ? … Aux archives départementales à Marseille. Mais qu'est-ce qu’il fout là-bas ? … Comment ça ? Il n'y avait plus personne qui était né ici et les archivistes ont dit que ça ne serait plus utile. D'accord, et vous pouvez m’expliquer comment je fais, moi, pour enregistrer les trois naissances qu'il y a eu hier aux Fourches. … Eh oui Françoise, trois d'un coup, oui, les petits fils d'Alain Favre et ma petite fille. … Merci Françoise. Je verrai ça avec le préfet demain.
Il y avait encore beaucoup de restes à la maison aussi tout le village du haut vint manger à la maison. Avec Tim, on descendit les premiers. Mary et Victoria étaient dans la même chambre et les bébés dormaient. Cyprien se réveilla et j'allais le prendre puis je le tendis à Vic qui lui donna le sein.
- Tim, tu ne vas pas rougir parce que tu vois un de mes seins. Hier après-midi, tu en as vu bien plus. Et Bé en a vu aussi bien plus de Mary.
- Oui, bon, après, il ne pouvait pas fermer les yeux pour l’accoucher. Tu es la copine de mon meilleur ami, alors, oui, ça me gêne un peu de voir ton sein.
- Bin, tu n'as qu'à pas regarder !
- Je ne peux pas faire autrement. C'est tellement beau une maman qui allaite son bébé.
- Tim, Adeline pleure. Tu veux bien me l’emmener ?
- Bé, tu me montres comment il faut la prendre, sans la casser ?
- À cet âge-là tu peux les laisser tomber. Ils rebondissent sans se faire mal. Hé, hé !
- Mais t'es con où quoi ?
- Regarde, je te montre… Tu as compris ?
- Oui, je crois que c'est bon. Tiens Mary.
- Jeff, tu peux reprendre Cyprien, il ne tète plus.
- Je t'ai même pas dit merci !
- Merci, pour quoi ?
- Bin, pour avoir aidé Mary à mettre Adeline au monde.
- Depuis quand on se dit merci entre nous Tim ? On ne l'a jamais fait. C'est pas maintenant qu'on va commencer non ?
- Mais Bé, tu te rends pas compte, tu as mis ma fille au monde.
- Et alors, c'est un service que j'ai rendu à mon copain.
- Regarde, là ! Y'a la moitié des Fourches qui arrive.
Tout le matin, le père de Tim avait essayé de contacter le préfet et les archives départementales. Finalement, personne ne sut quoi lui répondre. Et ce fut dans l'après-midi que l’on eut la solution, le directeur des archives départementales se déplaça en personne avec le registre. On remonta et je déclarais Cyprien, Jean Favre et Augustin, Alain Favre nés de Jean-François, Marius Favre et de Victoria, Élisabeth Windsor. Puis Tim enregistra sa fille. Il rendit le registre au gars qui repartit avec.
Son père nous fit plusieurs certificats de naissance.
Un mois plus tard on se retrouva une nouvelle fois à la maison mais pour le baptême des trois minots. La famille de Mary se réduisait à son père, son frère et sa copine. Le curé resta manger avec nous. On resta quelques jours aux Fourches et tout le monde guettait Mary et Victoria et dès qu'elles sortaient avec les bébés tout le monde venait les voir.
J'avais reçu une convocation pour passer en commission. Mon avenir allait se jouer le lendemain. Malgré mes résultats aux tests, que j'avais dû passer, la commission me réforma par principe de précaution. Je fis appel mais la seconde commission statua de la même manière. J'essayais de faire intervenir René mais il avait les mains liées.
J'étais payé pour rester à la maison. Je continuais jusqu'à la fin de l'année scolaire à entraîner mes petits jeunes puis on déménagea définitivement aux Fourches. Je repris un boulot à mi-temps à la carrière pour pouvoir aider Victoria. Mais souvent ma mère, celle de Tim, ma grand-mère et ma tante se proposaient pour garder les bébés. Et pour qu'elles puissent le faire Mary et Vic préparaient d'avance des biberons de lait maternel.
Tom monta nous voir avec Sandra et leur petite Alice. Ils restèrent quelques jours chez nous.
Le matin j'aidais Vic et l'après-midi j'allais bosser à la carrière. On avait installé les berceaux dans notre chambre. Elle était suffisamment grande pour y mettre aussi la table à langer et bien d'autres choses.
Les mois défilèrent à une allure folle…
On était déjà à Noël. Les garçons marchaient à quatre pattes et faisaient déjà plein de bêtises. Il n'y a que quand ils étaient avec Adeline qu'ils étaient relativement calmes.
Tous les enfants furent gâtés comme des rois et reines qu'ils étaient. Ça criait de partout dans la maison et en plus cette année le père et le frère de Mary s'étaient joints à nous. Et pour la nouvelle année on la fêta entre jeunes chez Tim le 31 au soir mais le lendemain on se retrouva tous à la maison.
On était mi-mars quand un après-midi alors que ma mère gardait les enfants, Victoria lui dit qu'elle avait une course à faire en ville urgente. Elle emprunta la voiture de ma mère et partit.
Le soir en rentrant je trouvais une lettre posée sur notre lit. Dessus il y avait écrit seulement 'Pour Jean-François' Je l’ouvris. Elle était courte.
Mon amour,
Mon passé m'a finalement rattrapé. Je ne t'en ai jamais parlé parce qu'il ne mérite pas de l’être. C'est le cœur brisé que je vous abandonne toi et mes petits chéris. Ne cherche pas à me retrouver, tu perdrais ton temps. Je suis devenue une spécialiste pour disparaître. Je vous donnerai de mes nouvelles de temps en temps. Tu recevras des cartes signées Mary. Tu sauras que c'est moi. Je vous aime et je vous embrasse très fort tous les trois.
Vic.
PS : je vous laisse en souvenir la seule chose à laquelle je tiens. Ça me vient de ma grand-mère, la seule que j'ai vraiment aimée dans ma famille. Je vous le laisse en souvenir de moi.
Il s'agissait d'un pendentif en or qui représentait un lion et un cheval, face à face, debout sur les pattes arrières.
J'étais effondré. C'est en pleurant que je me rendis chez mes parents. Je montrais la lettre à ma mère qui la tendit à mon père.
- Mais ça veut dire quoi, cette histoire, Bé ?
- Je ne sais pas Man. Une seule fois elle m'en a parlé en disant que ça ne valait pas la peine d'en parler et elle m'a demandé de ne plus jamais lui poser de question sur sa jeunesse. Alors, je ne l'ai plus fait. J'ai téléphoné à la gendarmerie et ils m'ont dit qu'il fallait attendre 48 heures pour déclarer une disparition.
La gendarmerie me téléphona pour me dire qu'on avait retrouvé sa voiture à Nîmes et on alla la chercher avec mon père.
Ma grand-mère me donna un grand coup de main dès le début. Elle et mon grand-père me gardaient les enfants l'après-midi. Cyprien senior avait rajeuni. Fatalement, j'avais averti tout le monde aux Fourches du départ de Victoria.
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