22-02-2023, 10:03 AM
- Tu vois René quand je te disais qu'il n'avait pas sa langue dans sa poche.
- Jean-François, pour être franc vous l'êtes en effet mais ne vous en faites pas, vous ne serez pas si proche que ça de nous. Et si vraiment vous ne voulez pas être à la table des officiels vous pouvez aller manger avec vos amis mais il y en a deux qui seraient très déçus.
- Ah bon, une autre surprise ?
- Tu verras bien Jeff.
- Bien, allons rejoindre les autres, ne les faisons pas trop attendre.
- Repos messieurs.
- Mesdames, Messieurs, je ne serai pas long. Je voulais vous remercier d'avoir formé un nouveau contingent de marins pompiers. Certains de vous me connaissent depuis bien avant mon affectation à la tête de cette glorieuse institution que sont les marins pompiers de Marseille et savent que je n’aime pas les longs discours… Surtout l’estomac vide ! (Rire dans la salle.) J'en ai bientôt fini, ne vous en faites pas, mais encore quelques mots. Approchez, Jean-François. Je suppose que comme moi vous avez été surpris par le placard de ce jeune homme et beaucoup doivent se demander ce qu'il a fait pour avoir ces distinctions. Sachez, qu’un de ses exploits est qu’il a participé à empêcher un avion d'être détourné le 11 septembre et, avec un ami à lui, ils ont également sauvé un des passagers, grièvement blessé.
- Oui, c'est un héros, national et international, mais il est aussi mon héros personnel et celui de mon ami Michel, ici présent. Parce que sans lui mon fils Fabien et son ami Jérémy ne seraient plus de ce monde
Re salve d’applaudissements.
- Jean-François venez dire un mot s'il vous plaît.
- Je vous remercie tous de vos applaudissements, j'étais là, à ces moments là et j'ai fait du mieux que j'ai pu. Mais si vous me le permettez c'est moi maintenant qui vais vous applaudir. Parce que ce que j'ai fait, c'est ce que vous faites-vous tous les jours et pour certains, depuis des années.
- Jérémy, tu as une pièce sur toi ?
- Oui je crois. Tu veux combien ?
- Donne-moi celle que tu veux.
- 50 cents, ça ira ?
- Ce sera parfait.
- Pourquoi tu me donnes ce couteau ?
- Parce que c'est celui qui t'a sauvé la vie. La petite lame c'est avec elle que je t'ai fait l’incision.
- Et pourquoi me le donner ?
- Il t'a sauvé la vie. Il est fait pour toi.
- Je te remercie.
- Jeff, tu repars tout de suite ou tu peux passer la soirée avec nous ? Ça ferait plaisir à ma mère que tu viennes manger ce soir. Evidemment, on te garderait à dormir !
- Il suffit que j'avertisse que je ne rentrerai que demain.
- Cool, je peux lui envoyer un texto disant que tu viens ce soir ?
- Oui, tu peux lui dire, puisque ça lui fait tant plaisir. Tu me donnes ton adresse ?
- On peut peut-être venir avec toi ?
- J'ai qu'un fourgon, je ne sais pas si tu seras à l'aise dedans avec ta jambe.
- Ce n’est pas loin, ça ira.
- Je dois me changer et on y va. Au fait, il faut que je vous parle d'un truc. Mais on fera ça dans le fourgon.
- De quoi tu voulais nous parler Jeff ?
- C'est assez délicat. Disons qu’après votre accident, ton grand-père est venu chez moi pour me demander de l’aider. Et c'est moi qui ai rangé vos affaires dans vos sacs. Enfin pas toutes en fait. Il y a quelques livres et quelques sextoys que je n'ai pas osé y mettre. Et j’ai aussi ton mémoire Fabien. Je me suis permis de le lire et les livres aussi. C'est intéressant.
- Putain Jeff, tu as assuré grave sur ce coup là aussi. Je me demande ce que mon grand-père aurait dit s'il avait trouvé mon jouet en rangeant mon sac.
- Rien, je pense. Ton grand-père est assez ouvert d’esprit.
- Oui mais bon, un gode, c'est pas banal non plus.
- L'orgasme prostatique est bien meilleur et bien plus fort qu'un orgasme normal.
- Toi aussi tu es un adepte du pegging ?
- Oui, si tu veux Fabien, on peut dire ça comme ça. En fait je suis bi et je suis resté en couple avec un garçon pendant trois ans et il m'a procuré de nombreux orgasmes prostatiques.
- Je me suis toujours demandé ce que ça faisait de faire l'amour avec un garçon.
- Je pourrais te l'expliquer mais le mieux c'est que tu testes par toi-même, quand tu seras prêt, enfin, si un jour tu es prêt. Et vous les avez essayés ces gadgets ?
- Plusieurs fois pour moi et j'avoue que c'est… très sympa.
- Et toi Jérémy ?
- Bin, en fait, quatre ou cinq fois. Et, après le stress de la première fois, je te dirais que c'est grave cool.
- On arrive, on change de discussion.
On reprit notre discussion sur l'orgasme prostatique. Et je leur parlais du petit jeu de Floris, Daan et de Wim. Ils éclatèrent de rire. On ne vit pas passer le temps. Fabien sursauta en voyant l’heure.
- Je crois qu'il est bientôt temps de descendre. Je passe par ma chambre pour me changer avant. J’arrive !
- Moi aussi parce qu’en tenue relax c'est quand même mieux.
- C’est à cause de ta fracture que tu boites ?
- Non, même pas, depuis l'accident ça me le fait. Au début les toubibs ont cru que c'était une petite entorse mais comme je suis resté trois semaines avec la jambe en traction ça ne me faisait plus mal. Mais quand je reste debout longtemps et que je marche beaucoup, comme aujourd’hui, ça tire.
- Ce soir fais-moi penser à regarder ça . Si ça se trouve ce n’est pas grand-chose.
La discussion tourna sur ce que nous, les jeunes, on allait faire plus tard. Pour moi c'était simple, marin pompier. Pour Fabien il serait obligé de refaire sa Huitième année de médecine. Quant à Jérémy, lui, c'était différent. Il avait fini son master de droit et il aurait dû continuer cette année. Ça sera une année sabbatique pour lui. Il recommencera l'an prochain en septembre. Il avait promis de ne pas perdre le fil de cette année et de réviser dès la fin des fêtes.
On passa au salon où René insista pour ouvrir une bouteille de champagne. Puis on alla pour se coucher.
- Jeff, tu veux regarder ma jambe maintenant ?
- Oui, si tu veux. Ça serait bien que tu sois assis. Tu veux remonter ton pantalon et quitter ta chaussure et ta chaussette ?
- Bouge pas, je fais ça de suite.
- Tu as de l’arnica ?
- Ma mère doit avoir ça dans la pharmacie. Je vais aller la chercher.
- Ça chauffe, c'est normal ?
- Oui, c'est la crème qui te fait ça. Tu as un tendon de déplacé et c'est ce qui te fait souffrir. Je vais te le remettre en place. Mais comme ça fait longtemps qu'il est déplacé ça risque de te faire un peu mal quand il va reprendre sa place. Et je pense que c'est ça qui crée la douleur à ta cheville. J'y vais, tu me dis si c'est trop douloureux.
- J’ai presque fini, il ne me reste plus que deux centimètres à remettre en place mais je t'avertis que ça va être assez… joyeux. Tu vas morfler un peu. En fait ton tendon s'est rétréci et pour le remettre en place il va falloir que je force. Je peux y aller ?
- Laisse-moi souffler quelques secondes. Et tu pourras y aller. … C'est bon, vas-y.
- D’accord, je te masse encore un petit peu pour bien chauffer… Voilà, je vais y aller à trois.
- Oh putain, et deux et trois, tu as oublié ?
- C'était pour pas que tu te crispes. Laisse-moi bouger ta cheville et dis-moi si ça te fait encore mal.
- Tu as eu mal quand je t'ai manipulé la cheville.
- Non ça va. J'ai plus mal du tout. Juste une petite gêne résiduelle.
- Tu reboutes aussi ?
- Oui ça m'arrive quand quelqu'un se fait mal. C'est plus facile quand c'est fait à chaud et ça fait moins mal.
- Tu as appris ça, où ?
- Je sais pas vraiment. La première fois que je l'ai fait c'était au Karaté. Tim, mon meilleur pote, s'était fait mal et je lui passais de l'arnica quand j'ai senti avec mes doigts que quelque chose clochait. Alors je les ai laissé faire ce qu'ils voulaient et je lui ai remis le tendon en place. Après, chaque fois que quelqu'un se faisait mal je le reboutais.
- Tu as un don en or Jean-François. Conserve le bien et mets le en pratique.
- Oui, je le fais au village et je l'ai fait quelques fois pendant mes classes.
- C'est donc toi qui as remis l'épaule de mon beau-frère en place au gymnase ?
- Je ne savais pas que c'était votre beau-frère.
- Tu aurais dû faire médecin plutôt qu’infirmier.
- Les longues études ce n'est pas pour moi.
- Si c'est une question financière, tu sais que l'armée peut prendre en charge tes études contre un engagement de 10 ans.
- Non, c'est juste que je n'ai pas envie de faire de longues études.
- Quand tu reprendras, je te demanderai de passer me voir, je ne veux pas que tu gâches ton talent et tu pourras aider pas mal de monde je pense. Mais on en reparlera le moment venu. Bonne nuit tout le monde.
- Bonjour Bébé.
- Bonjour Michel, bonjour monsieur.
- Bonjour Jean-François et ici ce n’est pas monsieur mais René.
- Alors bonjour René.
- Tu bois quoi pour ton petit déjeuner ?
- Un bol de café s'il vous plaît.
- Michel, pourquoi l'as-tu appelé Bébé ?
- C'est comme ça que tout le monde l'appelle aux Fourches. Bé, Bébé parfois Jeff mais presque jamais Jean-François.
- C'est pas vrai, Michel. Je peux t’assurer qu’on m'appelle Jean-François dans la famille… à chaque fois que je me fais engueuler. Hé, hé !
- Michel, tu as l'air de bien connaître la famille.
- Je viens de là-haut, par mon père et je suis allé en classe avec le grand-père de ce petit comique. Et pour tout te dire c'est son arrière-grand-mère qui m'a appris à lire et mon fils est allé en classe avec la mère de Bé. Alors, tu vois, oui, on se connaît bien, tous autant qu'on est. Mais depuis que je suis député, et surtout depuis que je suis sénateur je ne connais plus tout le monde, sauf aux Fourches et encore le haut parce que le bas c'est devenu une zone commerciale.
- Ok ! Mais Jean-François, il t'a appelé Bébé, cela n’est pas un diminutif comme Jeff.
- Exact René, c'est mon surnom enfin tous ceux qui m'aiment bien m'appelle Bébé.
- Tu fais quand même un sacré bébé Jean-François.
- J'y peux rien, Hélène, et c'est trop tard pour faire un procès à mes parents je pense.
- Tu oserais le faire ?
- Non quand même pas. Et puis, bon, j'ai pas trop à me plaindre, ils m'ont fait beau gosse.
- Ça va tes chevilles de bon matin, Jeff ?
- C'est plutôt à toi qu'il faut demander ça Fabien.
- Ça va, mais tu pourras regarder si tout est bien en place, avant de partir ?
- Oui, pas de souci.
- Tu ne restes pas manger avec nous à midi ?
- Non, Hélène, on m'attend pour manger et cet après-midi j'ai déjà du boulot de prévu.
- Ah bon ! C'est si urgent que ça ?
- Urgent, non, Michel, mais le père Mathieu a décidé qu'il fallait aller caver cet après-midi et il a décidé ça avec mon grand-père et Cyprien, alors, tu t’en doutes, pas le choix.
- Il a quel âge Cyprien ?
- Il va sur ses 98 ans. Et le père Mathieu sur ses 88.
- Et vous faites toujours, tous, Noël, ensemble ?
- Oui comme toutes les années. Le 24 au soir à la maison et le 25 chez Tim et ses parents. Et le jour de l'an c'est un coup chez nous un coup chez Tim.
- Et qu'est-ce qu’il devient le Tim ?
- Il s'est trouvé une copine qui est apicultrice. Elle vit avec lui aux Fourches et elle doit y avoir posé 150 ruches. Tim lui s'occupe des terres du champ clos. Il ne sait toujours pas à qui ça appartient mais bon, comme il n'avait pas trop de terres, il n'a pas fait le difficile. Maintenant il en a presque trop.
- Oui, maintenant que tu me le dis, j'en ai entendu parler mais je ne sais pas qui a acheté. Leur avocat m'a envoyé une proposition d'échange de terrain et j'ai accepté. Comme ça maintenant c'est le ravin qui fait la limite des propriétés.
- Tu pars déjà ?
- C'est bientôt dix heures, monsieur de la marmotte et je suis attendu pour midi.
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