11-01-2023, 09:49 AM
— C'est celle de Jérémy.
J'y entrais et je ramassais toutes ses affaires dans un sac. Puis j'allais à la salle de bain et, bien en évidence, un petit gode. Merde, j'allais en faire quoi de ça ? La poubelle. Je pris un sac plastique et le mis dedans. À côté des toilettes, un livre sur le pegging. Je lus le résumé. Oups, le pegging c'est quand le mec se fait prendre par la femme qui porte un gode ceinture. Direction le sac poubelle.
Je passais à la chambre suivant. Il y avait un jogging je le montrais aux dames.
— C'était à mon fils.
Et elle éclata en sanglots. Là c'est au fond du sac que je trouvais un œuf, un plug et un livre au sujet du plaisir anal de l’homme. Je mis le tout dans le sac poubelle. Puis je plaçais ses affaires dans le sac que je remis à la mère et elle reprit en sanglot.
Dans la troisième chambre c'est sur le lit que je trouvais un œuf vibrant et sa télécommande. Je le joignis aux autres. Je montrais un pull et une autre maman versa des larmes.
Dans la dernière, sur la table de nuit il y avait une chaîne et une médaille que je remis à la dernière dame. Elle porta le tout à sa bouche et éclata en sanglots, elle aussi. Là c'est sur le bureau que je trouvais le sex-toy en forme de T comme celui de Wim. Et un épais dossier sur la stimulation prostatique masculine. Je ramassais ses affaires et je les donnais à sa mère.
— Il y aussi un dossier, une sorte de mémoire je l'ai mis dans le sac aussi.
— Ça ne vous embête pas de l'enlever et de le jeter. Mon fils et son père se sont disputés à cause de ça. Mon fils voulait être sexologue et ça ne plaisait pas à son père.
— Oui pas de problème.
Michel nous rejoignit.
— Jean-François, l'hôpital vient de m’appeler, il y a du nouveau.
Tu pourrais tout fermer pour moi? Je t'ai mis sur un papier le code de l'alarme et comment faire. Le compteur électrique se trouve dans le placard à l’entrée et j'ai déjà vidangé l’eau. Je laisse la clef sur la porte. Je passerai la reprendre à l’occasion…
On peut te laisser ?
— Oui, c'est bon allez-y, je me débrouille.
Je fermais tout, je mis l'alarme et je rentrais. Je mis les sex-toys de côté. Mes parents rentèrent. Ils me demandèrent comment ça c'était passé, je leur parlais aussi de la visite de Michel.
— Il m'a laissé les clefs du château. Je les ai mise dans le tiroir du buffet. Et demain je vais aider Tim à faire un marché à Nîmes. On partira tôt le matin et on rentra tard le soir.
— C'est bien ça que tu sortes un peu. Michel t'a dit comment allait son petit fils ?
— Non pas vraiment.
— Et toi tu en penses quoi ?
— S'il n'a que le problème à la gorge, il devrait se remettre assez bien. L'autre ça sera plus long parce qu'ils ont surement dû lui mettre une broche, il va avoir de la rééducation à faire mais il devrait pouvoir revivre normalement.
— Ça ne te manque pas trop Bé ?
— De quoi tu parles Pa ?
— De soigner des gens.
— Parfois si, mais d'être tout le temps enfermé dans un hôpital je ne sais pas si je supporterais. Le grand air finirait par me manquer.
— Tu as déjà penser à travailler dans un SAMU ou être pompier professionnel ?
— J'y avais pensé, on en avait parlé avec Liam mais je n'y ai vraiment jamais trop réfléchi. Mais pourquoi toutes ces questions ? Vous voulez me virer ?
— Tu es un âne mon fils, non, on ne veut pas te virer. Seulement ton père et moi on trouve que tu perds ton temps à la carrière. Depuis que tu es tout petit, tu veux soigner les gens. Avec les capacités que tu as, tu aurais pu faire des études de médecine mais tu n'as pas voulu. Tu voulais faire infirmier.
Tu as eu ton diplôme haut la main et tu fais quoi ? Des moellons! Je sais que la mort de Liam t'a profondément touché. Mais, Bé, maintenant que tu vas mieux, n'oublie pas tes rêves.
— Renseigne toi, fait un essai si tu en as l’occasion, mais fait ce que tu as toujours voulu faire. Aide et soigne les gens.
— Médecins sans frontières recherche sûrement des volontaires. Pars à l'étranger, si tu préfères le terrain.
— On ne veut que ton bonheur Bébé, que tu t’épanouisses dans la vie et ce n'est pas en restant ici que tu le feras.
— D’accord, je capitule. Je vais regarder si quelque chose me plaît.
— Tu nous le promets, Bé ?
— Oui c'est promis.
— Hé! Tu vas où là, Bé ?
— Voir si je trouve quelque chose qui me plaît.
— Non, c'est l'heure de manger. Tu iras après. Mets la table ça t’occupera.
Après le repas j'allais dans ma chambre et je mis mon ordinateur en route. Et au lieu de chercher quelque chose qui me plaisait je repris contact avec tous ceux que j'avais abandonné depuis longtemps en m'excusant et en expliquant pourquoi je l'avais fait.
Frantz était en ligne sur Facebook. Il répondit aussitôt. Il me donna de ses nouvelles. Il faisait des études pour devenir éducateur et il s'investissait beaucoup dans une organisation LGBT qui venait en aide aux mineurs que les parents avaient mis à la rue en apprenant leur sexualité.
Il faisait toujours du naturisme et pour l'instant il était célibataire. Puis il me parla de Ava, qui elle, faisait médecine.
Il me parla aussi de Marie qui était sa meilleure pote. Elle bossait dans une agence de voyage. Elle était maman (pas de moi précisa-t-il) et son couple battait de l’aile. Il m'invita aussi à aller le voir à Berlin.
Puis je téléphonais à Jeanne. On parla de nos états d'âme et de ceux de sa famille. Elle fut toute heureuse de m'annoncer que Méli et Mika attendaient un bébé pour fin novembre. Puis elle me parla de Toni qui lui faisait faire du souci, mais elle ne savait pas pourquoi. Il avait perdu sa joie de vivre, ne sortait plus. C'était fac, maison et maison, fac. Elle avait essayé d'en parler à ma cousine Gaële mais elle lui avait répondu qu'elle ne savait rien.
Pour Spring-break, alors que ses amis partaient au Mexique lui était allé à la maison de campagne…
Puis je téléphonais à Kaleb. Mais on ne parla pas trop longtemps parce que c'était l'heure de la traite et les vaches n'aiment pas attendre.
J'allais appeler mon oncle et ma tante quand mon téléphone afficha 'Toni’.
— Salut Toni. Ça va ? Je viens de téléphoner à ta mère.
— Oui elle me l'a dit c'est pour ça que je te téléphone un peu aussi. Tu as un peu de temps ?
— Jusqu'à cinq heures demain matin. Après Tim passe me chercher et je vais lui donner un coup de main sur un marché.
Je vous passe les banalités de la conversation qui durèrent un bon moment.
— Tu as retrouvé quelqu'un, Bé ?
— Non Toni. Ce n'est que le week-end dernier que j'ai recommencé à coucher avec un garçon. Et toi tu as une copine ?
— Non pas vraiment. Chaque fois que j'en trouve une… enfin bref, passons. Pour faire court c'est pas glorieux.
— Il n'y a pas de honte à avoir Toni. Tu sais du jour de la mort de Liam jusqu'au mois d'avril je n'ai pas bandé une fois. Je n'y arrivais pas. Même quand je me branlais, ma queue restait molle et j'éjaculais sans avoir de plaisir.
— Et comment c'est revenu ?
— Le médecin qui me soigne m'a dit que c'était psychologique, et il m'a donné des anti dépresseurs légers. Et puis un matin je me suis réveillé avec la queue raide au réveil.
— Mon problème quand je suis avec une fille ça va mais dès qu'il faut coucher ensemble quand on est au lit je me mets à penser à Gaële et je débande de suite.
— Mais tu en es où, de tes sentiments vis à vis de Gaële ?
— C'est compliqué, je l’aime, elle m'aime quand on ne se voit pas on se cherche et quand on est ensemble on n'arrête pas de s'engueuler pour des conneries. Du coup on se fait la gueule et le cycle recommence.
— Pas simple en effet. Vous êtes toujours dans la même fac ?
— Oui toujours mais j'envisage de changer de fac, parce que ça devient invivable ici.
— Ça date de quand vos problèmes ?
— Un peu après la mort de Liam. Elle voulait qu'on sorte et je n'en avais pas très envie. Elle a insisté je l'ai envoyé chier. Puis, je sais pas, peut être deux heures après, je l'ai appeler pour m'excuser et lui dire que je voulais bien qu'on sorte. Là c'est elle qui m'a envoyé chier en me disant qu'elle avait prévu de sortir de son côté et que je n'étais pas invité que je n'avais qu'à faire comme elle sortir en célibataire.
Ça m'a foutu les boules et je suis allé au Star. J'en avais marre de rester seul et je suis allé danser. À un moment y'a une fille qui est venue danser avec moi. Ça a duré quatre ou cinq danses puis elle est allé en voir un autre.
— Oui bon jusque-là rien de bien méchant, juste une engueulée.
— Oui sauf que trois jours après à la fac - on s'était réconciliés entre temps - elle arrive et elle me colle une gifle en me traitant de tous les noms possibles et inimaginables. J'y comprenais rien quand un de mes potes m'a dit que j'aurais pu être plus discret. Et il m'a montré le blog d'une fille sur lequel il y avait quatre photos d'elle en train de danser avec quatre mecs, dont moi. Et elle demandait à ses followers de choisir son futur mec …
— Oui pas évident. Enfin si, pour moi vous ne vous faites pas assez confiance. Ou elle ne te fais pas assez confiance. C'est un gros problème ça dans un couple. Je n’ai jamais douté un instant de l'amour que ton frère avait pour moi et je n'ai même jamais imaginé qu'il me trompe. Quand il était à Lyon et moi à Valence on aurait pu le faire facilement mais ça ne m'est même jamais venu à l'esprit qu'il le fasse. Et encore moins que je le fasse moi.
— Oui mais vous, vous étiez fait pour être ensemble. C'est pas pareil.
— Non Toni, nous, pourquoi ça marchait, c'est parce qu'on a mis les choses au point dès le début. Quand quelque chose n'allait pas on en parlait de suite ensemble. On ne laissait pas pourrir la chose. On ne s'est jamais engueulé, pas une fois. On ne s'est jamais crié dessus. Bon, des fois, ou lui ou moi on boudait cinq minutes mais on faisait un pas pour que ça ne dure pas. Tu sais Toni, Gaële a un peu mon caractère mais c'est une fille. Et les filles ce n'est pas facile à vivre.
— Tu as une idée pour que je puisse lui parler et mettre les choses à plat ?
— Pour moi le plus simple c'est que tu ailles la voir.
— Mais si elle ne veut pas me voir ?
— Tu as su être persuasif une fois, je pense que tu n'as pas perdu ton savoir-faire. Et si ça ne fonctionne pas la première fois, insiste.
— Tu es sûr que c'est la bonne tactique ?
— Non, pas vraiment. Mais je ne vois pas d'autre solution.
— Bé, tu viens nous voir cette année ?
— Oui, une quinzaine, comme d'habitude enfin je ne sais pas les dates exactes. Ça sera les deux premières semaines de septembre ou la deuxième et la troisième.
— Ok parce que l'avocat de Maman lui a passé un coup de fil et elle a oublié de t'en parler. L'affaire de Liam passe en jugement le 14 septembre. Ça tombe bien, tu seras là.
— Quoi! Mais, c'est pas fini cette histoire ?
— Non, loin de là. Là c'est le jugement pour les dommages et intérêts. Les assureurs ne veulent pas débourser un cent parce que l'homme était mort quand il a provoqué l'accident donc pour eux ils n'ont pas à payer pour lui.
— Écoute, j'irai, mais tu sais je ne compte pas sur cet argent. Je n'en veux même plus à l'homme qui a tué mon Liam. Il n'y était pour rien.
On discuta encore un petit moment puis on raccrocha. Je me mis au lit et à cinq heures précise Tim arriva. On partit. Une petite heure après on se garait sur le marché.
Tim râlait un peu parce que Mary avait le numéro 50 et lui 200, alors qu’ils avaient demandé à être côte à côte.
— Putain, ils font chier. Je vais même pas pouvoir la voir de la matinée.
— Tu vas la voir tout l'après-midi et de près en plus.
— Et toi tu vas faire quoi ?
— Je me suis fait un petit programme touristique. Ça fait un bail que je ne suis plus venu à Nîmes.
120
J'y entrais et je ramassais toutes ses affaires dans un sac. Puis j'allais à la salle de bain et, bien en évidence, un petit gode. Merde, j'allais en faire quoi de ça ? La poubelle. Je pris un sac plastique et le mis dedans. À côté des toilettes, un livre sur le pegging. Je lus le résumé. Oups, le pegging c'est quand le mec se fait prendre par la femme qui porte un gode ceinture. Direction le sac poubelle.
Je passais à la chambre suivant. Il y avait un jogging je le montrais aux dames.
— C'était à mon fils.
Et elle éclata en sanglots. Là c'est au fond du sac que je trouvais un œuf, un plug et un livre au sujet du plaisir anal de l’homme. Je mis le tout dans le sac poubelle. Puis je plaçais ses affaires dans le sac que je remis à la mère et elle reprit en sanglot.
Dans la troisième chambre c'est sur le lit que je trouvais un œuf vibrant et sa télécommande. Je le joignis aux autres. Je montrais un pull et une autre maman versa des larmes.
Dans la dernière, sur la table de nuit il y avait une chaîne et une médaille que je remis à la dernière dame. Elle porta le tout à sa bouche et éclata en sanglots, elle aussi. Là c'est sur le bureau que je trouvais le sex-toy en forme de T comme celui de Wim. Et un épais dossier sur la stimulation prostatique masculine. Je ramassais ses affaires et je les donnais à sa mère.
— Il y aussi un dossier, une sorte de mémoire je l'ai mis dans le sac aussi.
— Ça ne vous embête pas de l'enlever et de le jeter. Mon fils et son père se sont disputés à cause de ça. Mon fils voulait être sexologue et ça ne plaisait pas à son père.
— Oui pas de problème.
Michel nous rejoignit.
— Jean-François, l'hôpital vient de m’appeler, il y a du nouveau.
Tu pourrais tout fermer pour moi? Je t'ai mis sur un papier le code de l'alarme et comment faire. Le compteur électrique se trouve dans le placard à l’entrée et j'ai déjà vidangé l’eau. Je laisse la clef sur la porte. Je passerai la reprendre à l’occasion…
On peut te laisser ?
— Oui, c'est bon allez-y, je me débrouille.
Je fermais tout, je mis l'alarme et je rentrais. Je mis les sex-toys de côté. Mes parents rentèrent. Ils me demandèrent comment ça c'était passé, je leur parlais aussi de la visite de Michel.
— Il m'a laissé les clefs du château. Je les ai mise dans le tiroir du buffet. Et demain je vais aider Tim à faire un marché à Nîmes. On partira tôt le matin et on rentra tard le soir.
— C'est bien ça que tu sortes un peu. Michel t'a dit comment allait son petit fils ?
— Non pas vraiment.
— Et toi tu en penses quoi ?
— S'il n'a que le problème à la gorge, il devrait se remettre assez bien. L'autre ça sera plus long parce qu'ils ont surement dû lui mettre une broche, il va avoir de la rééducation à faire mais il devrait pouvoir revivre normalement.
— Ça ne te manque pas trop Bé ?
— De quoi tu parles Pa ?
— De soigner des gens.
— Parfois si, mais d'être tout le temps enfermé dans un hôpital je ne sais pas si je supporterais. Le grand air finirait par me manquer.
— Tu as déjà penser à travailler dans un SAMU ou être pompier professionnel ?
— J'y avais pensé, on en avait parlé avec Liam mais je n'y ai vraiment jamais trop réfléchi. Mais pourquoi toutes ces questions ? Vous voulez me virer ?
— Tu es un âne mon fils, non, on ne veut pas te virer. Seulement ton père et moi on trouve que tu perds ton temps à la carrière. Depuis que tu es tout petit, tu veux soigner les gens. Avec les capacités que tu as, tu aurais pu faire des études de médecine mais tu n'as pas voulu. Tu voulais faire infirmier.
Tu as eu ton diplôme haut la main et tu fais quoi ? Des moellons! Je sais que la mort de Liam t'a profondément touché. Mais, Bé, maintenant que tu vas mieux, n'oublie pas tes rêves.
— Renseigne toi, fait un essai si tu en as l’occasion, mais fait ce que tu as toujours voulu faire. Aide et soigne les gens.
— Médecins sans frontières recherche sûrement des volontaires. Pars à l'étranger, si tu préfères le terrain.
— On ne veut que ton bonheur Bébé, que tu t’épanouisses dans la vie et ce n'est pas en restant ici que tu le feras.
— D’accord, je capitule. Je vais regarder si quelque chose me plaît.
— Tu nous le promets, Bé ?
— Oui c'est promis.
— Hé! Tu vas où là, Bé ?
— Voir si je trouve quelque chose qui me plaît.
— Non, c'est l'heure de manger. Tu iras après. Mets la table ça t’occupera.
Après le repas j'allais dans ma chambre et je mis mon ordinateur en route. Et au lieu de chercher quelque chose qui me plaisait je repris contact avec tous ceux que j'avais abandonné depuis longtemps en m'excusant et en expliquant pourquoi je l'avais fait.
Frantz était en ligne sur Facebook. Il répondit aussitôt. Il me donna de ses nouvelles. Il faisait des études pour devenir éducateur et il s'investissait beaucoup dans une organisation LGBT qui venait en aide aux mineurs que les parents avaient mis à la rue en apprenant leur sexualité.
Il faisait toujours du naturisme et pour l'instant il était célibataire. Puis il me parla de Ava, qui elle, faisait médecine.
Il me parla aussi de Marie qui était sa meilleure pote. Elle bossait dans une agence de voyage. Elle était maman (pas de moi précisa-t-il) et son couple battait de l’aile. Il m'invita aussi à aller le voir à Berlin.
Puis je téléphonais à Jeanne. On parla de nos états d'âme et de ceux de sa famille. Elle fut toute heureuse de m'annoncer que Méli et Mika attendaient un bébé pour fin novembre. Puis elle me parla de Toni qui lui faisait faire du souci, mais elle ne savait pas pourquoi. Il avait perdu sa joie de vivre, ne sortait plus. C'était fac, maison et maison, fac. Elle avait essayé d'en parler à ma cousine Gaële mais elle lui avait répondu qu'elle ne savait rien.
Pour Spring-break, alors que ses amis partaient au Mexique lui était allé à la maison de campagne…
Puis je téléphonais à Kaleb. Mais on ne parla pas trop longtemps parce que c'était l'heure de la traite et les vaches n'aiment pas attendre.
J'allais appeler mon oncle et ma tante quand mon téléphone afficha 'Toni’.
— Salut Toni. Ça va ? Je viens de téléphoner à ta mère.
— Oui elle me l'a dit c'est pour ça que je te téléphone un peu aussi. Tu as un peu de temps ?
— Jusqu'à cinq heures demain matin. Après Tim passe me chercher et je vais lui donner un coup de main sur un marché.
Je vous passe les banalités de la conversation qui durèrent un bon moment.
— Tu as retrouvé quelqu'un, Bé ?
— Non Toni. Ce n'est que le week-end dernier que j'ai recommencé à coucher avec un garçon. Et toi tu as une copine ?
— Non pas vraiment. Chaque fois que j'en trouve une… enfin bref, passons. Pour faire court c'est pas glorieux.
— Il n'y a pas de honte à avoir Toni. Tu sais du jour de la mort de Liam jusqu'au mois d'avril je n'ai pas bandé une fois. Je n'y arrivais pas. Même quand je me branlais, ma queue restait molle et j'éjaculais sans avoir de plaisir.
— Et comment c'est revenu ?
— Le médecin qui me soigne m'a dit que c'était psychologique, et il m'a donné des anti dépresseurs légers. Et puis un matin je me suis réveillé avec la queue raide au réveil.
— Mon problème quand je suis avec une fille ça va mais dès qu'il faut coucher ensemble quand on est au lit je me mets à penser à Gaële et je débande de suite.
— Mais tu en es où, de tes sentiments vis à vis de Gaële ?
— C'est compliqué, je l’aime, elle m'aime quand on ne se voit pas on se cherche et quand on est ensemble on n'arrête pas de s'engueuler pour des conneries. Du coup on se fait la gueule et le cycle recommence.
— Pas simple en effet. Vous êtes toujours dans la même fac ?
— Oui toujours mais j'envisage de changer de fac, parce que ça devient invivable ici.
— Ça date de quand vos problèmes ?
— Un peu après la mort de Liam. Elle voulait qu'on sorte et je n'en avais pas très envie. Elle a insisté je l'ai envoyé chier. Puis, je sais pas, peut être deux heures après, je l'ai appeler pour m'excuser et lui dire que je voulais bien qu'on sorte. Là c'est elle qui m'a envoyé chier en me disant qu'elle avait prévu de sortir de son côté et que je n'étais pas invité que je n'avais qu'à faire comme elle sortir en célibataire.
Ça m'a foutu les boules et je suis allé au Star. J'en avais marre de rester seul et je suis allé danser. À un moment y'a une fille qui est venue danser avec moi. Ça a duré quatre ou cinq danses puis elle est allé en voir un autre.
— Oui bon jusque-là rien de bien méchant, juste une engueulée.
— Oui sauf que trois jours après à la fac - on s'était réconciliés entre temps - elle arrive et elle me colle une gifle en me traitant de tous les noms possibles et inimaginables. J'y comprenais rien quand un de mes potes m'a dit que j'aurais pu être plus discret. Et il m'a montré le blog d'une fille sur lequel il y avait quatre photos d'elle en train de danser avec quatre mecs, dont moi. Et elle demandait à ses followers de choisir son futur mec …
— Oui pas évident. Enfin si, pour moi vous ne vous faites pas assez confiance. Ou elle ne te fais pas assez confiance. C'est un gros problème ça dans un couple. Je n’ai jamais douté un instant de l'amour que ton frère avait pour moi et je n'ai même jamais imaginé qu'il me trompe. Quand il était à Lyon et moi à Valence on aurait pu le faire facilement mais ça ne m'est même jamais venu à l'esprit qu'il le fasse. Et encore moins que je le fasse moi.
— Oui mais vous, vous étiez fait pour être ensemble. C'est pas pareil.
— Non Toni, nous, pourquoi ça marchait, c'est parce qu'on a mis les choses au point dès le début. Quand quelque chose n'allait pas on en parlait de suite ensemble. On ne laissait pas pourrir la chose. On ne s'est jamais engueulé, pas une fois. On ne s'est jamais crié dessus. Bon, des fois, ou lui ou moi on boudait cinq minutes mais on faisait un pas pour que ça ne dure pas. Tu sais Toni, Gaële a un peu mon caractère mais c'est une fille. Et les filles ce n'est pas facile à vivre.
— Tu as une idée pour que je puisse lui parler et mettre les choses à plat ?
— Pour moi le plus simple c'est que tu ailles la voir.
— Mais si elle ne veut pas me voir ?
— Tu as su être persuasif une fois, je pense que tu n'as pas perdu ton savoir-faire. Et si ça ne fonctionne pas la première fois, insiste.
— Tu es sûr que c'est la bonne tactique ?
— Non, pas vraiment. Mais je ne vois pas d'autre solution.
— Bé, tu viens nous voir cette année ?
— Oui, une quinzaine, comme d'habitude enfin je ne sais pas les dates exactes. Ça sera les deux premières semaines de septembre ou la deuxième et la troisième.
— Ok parce que l'avocat de Maman lui a passé un coup de fil et elle a oublié de t'en parler. L'affaire de Liam passe en jugement le 14 septembre. Ça tombe bien, tu seras là.
— Quoi! Mais, c'est pas fini cette histoire ?
— Non, loin de là. Là c'est le jugement pour les dommages et intérêts. Les assureurs ne veulent pas débourser un cent parce que l'homme était mort quand il a provoqué l'accident donc pour eux ils n'ont pas à payer pour lui.
— Écoute, j'irai, mais tu sais je ne compte pas sur cet argent. Je n'en veux même plus à l'homme qui a tué mon Liam. Il n'y était pour rien.
On discuta encore un petit moment puis on raccrocha. Je me mis au lit et à cinq heures précise Tim arriva. On partit. Une petite heure après on se garait sur le marché.
Tim râlait un peu parce que Mary avait le numéro 50 et lui 200, alors qu’ils avaient demandé à être côte à côte.
— Putain, ils font chier. Je vais même pas pouvoir la voir de la matinée.
— Tu vas la voir tout l'après-midi et de près en plus.
— Et toi tu vas faire quoi ?
— Je me suis fait un petit programme touristique. Ça fait un bail que je ne suis plus venu à Nîmes.
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