04-01-2023, 10:44 AM
Une petite demie heure après on se garait devant la cabane. On alla chercher vers où il pensait mais on ne trouva rien.
— Pourtant je suis sûr que c'est par là.
— Attend, si tu entrais dans la cabane, que tu te remettes comme tu étais et que tu me guides.
— Ça pourrait marcher.
— Merde la porte est fermée à clef.
— Il l'a prise, la haut, sur la poutre.
J'envoyais la main et je sentis une clef sous mes doigts. On ouvrit.
— Bon tu étais où et dans quelle position ?
— J'étais assis là dans le coin le cul sur la pierre.
— Remets toi comme tu étais, je sors et tu me guides.
— Avance, tu es trop loin, je ne te vois pas. Avance encore un peu. Oui c'est par là. Non, avance un peu plus sur ta droite. Oui, c'est là, cette fois j'en suis sûr.
En fait les pierres c'était des plaques de béton qui bordaient un canal d’arrosage. J'essayais de soulever celle qui était devant moi. Elle ne bougea pas. Celle de devant non plus. Je reculais et celle sur laquelle j'étais se souleva. Dessous il y avait une espèce de bac et dedans une glacière.
— c'est bon, c'est celle-là. Tu peux sortir!
Il vint vers moi.
— on l’ouvre ?
— Non, on n'y touche surtout pas et on appelle les flics.
— Mais pourquoi ?
— Les empreintes, les traces ADN… et ce qu'il y a dedans ne nous regarde pas.
— Ok. Fais comme tu veux.
— Tu connais le numéro de la gendarmerie ?
— Non pas de tête et j'ai jeté mon portable pour ne pas être retrouvé.
— J'ai celui de Benoît je vais l’appeler.
Allô Benoît, c'est Jean-François, je peux te parler ?
— Je suis pas mal occupé là.
— C'est très important.
— Ok je t’écoute.
— Je suis avec Stan.
— Quoi, tu as retrouvé Stan ?
— Oui, il est là à côté de moi. Et on est à la planque d’Éric.
— Attend, je te suis plus, là. Vous êtes où exactement.
— J'envoie les coordonnées GPS. Ça sera plus simple. On vous expliquera sur place.
— Ok! On sera là dans une demie heure.
— On bouge pas. On vous attend.
Il ne pleuvait plus depuis un moment et le soleil commençait à pointer son nez.
— Ça te dit un café Stan ?
— Oui je veux bien.
— Je peux te poser une question indiscrète ?
— Oui si tu veux.
— Comment tu en es arrivé là ?
Il soupira et se voûta.
— Si tu veux pas répondre c'est pas grave.
— C'est bon, je vais te répondre. En fait depuis que j'ai treize ans je sais que je suis gay. Avec des potes on s'était branlé ensemble, en matant une revue porno qu'on avait trouvé à la plage. Eux se branlaient en matant les meufs et moi en matant leurs queues. Mais avec eux j'ai jamais rien fait d’autre.
La première fois ça a été avec Robin à la piscine. On faisait les cons dans l'eau on se battait et j'ai senti qu'il bandait. Il a dû sentir que je bandais aussi, parce que quand est arrivée l’heure de partir, il a voulu qu'on se change dans la même cabine. Et il a commencé à me toucher, je me laissais faire, ça me plaisait. Puis il a posé ma main sur sa queue et je l'ai branlé. Puis il m'a sucé et a avalé. Je lui ai fait pareil.
On a recommencé plusieurs fois ensemble, plus tard , puis il m'a demandé si ça m'intéressait de le faire avec un autre mec. J'ai dit oui.
Et il m'a présenté Gilles. On a baissé à trois. Là je les ai baisé et eux m'ont niqué aussi, je n’étais plus vierge du tout. Ça a duré deux mois.
Et un jour à la piscine Éric m'a branché. Il m'a emmené dans un studio où il m'a baissé. Il me faisait mal. Je lui ai demandé d’arrêter. Il a ri.
«Vous les fils de flics vous êtes tous des petites putes. Tu vas remplacer ce connard de Laurent qui me rapportait un fric de ouf, avec sa belle gueule d’ange. Il a fallu qu'il tente de se suicider ce connard. Toi tu vas le remplacer.»
Alors je lui ai répondu que je voulais pas faire la pute et il m'a montré des photos de moi en train de sucer mes potes et il m'a menacé de les faire circuler et de les envoyer à mes parents si je n'acceptais pas.
Au début, il m'a dit ou aller draguer et comment aborder les vieux. Il nous demandait 100 euros par semaine en hivers et depuis que les touristes sont là il nous demande 100 euros par jours.
Mais il n'est pas seul à travailler. Il y a quelqu'un qui bosse avec lui. Je l'ai entendu parler avec lui au téléphone. L'autre mec a 5 gars qui travaillent pour lui.
— Il faudra que tu dises ça aux collègues de ton père. Je sais que c'est dur mais il faudra leur répéter ce que tu viens de me dire.
— Je sais qu'il fait aussi chanter les vieux qui nous baisent, du moins ceux des environs. En fait on a des cams cachées dans nos sacs et on doit les filmer, ensuite les suivre jusqu'à leurs voitures et relever le numéro.
Après on lui donne tout et il se débrouille.
— Les collègues de ton père arrivent.
En fait de collègues, c'est quatre voitures de gendarmerie qui arrivaient. Il y avait même le procureur de la république qui était là. Je leur racontais comment j'avais récupéré Stan qui faisait du stop et qu'il m'avait demandé de le conduire ici.
— Vous avez retrouvé sa cache ?
— Oui je vais vous montrer c'est sous cette dalle-là. Il suffit de la soulever.
Ils la retirèrent.
— Vous y avez touché ?
— J'ai juste soulevé la dalle, j'ai vu la glacière dedans, je l'ai remise dessus et on vous a appelé.
— Vous avez bien fait.
Une cinquième voiture de gendarmerie arriva, les parents de Stan en sortirent et enlacèrent leur fils.
On retourna à la gendarmerie, je fus interrogé une nouvelle fois, je signais ma déposition et je pus enfin rentrer aux fourches.
Je grimpais le raidillon juste avant d'arriver au village quand une BMW flambant neuve me doubla.
C'était qui ces cons encore ?
Je me garais devant chez moi et je sortis mon sac et un gros carton qui contenait les produits que mon frère avait remonté d’Espagne. La porte était fermée à clef. Mes parents n'étaient pas là.
Il y avait un mot sur la table pour m'avertir qu'ils rentreraient tard.
J'allais donc chez mes grands-parents leur donner ce que j'avais acheté pour eux. Ma grand-mère leva les yeux au ciel quand je déposais devant Cyprien plein de petites fioles, encore plus quand je posais le Turron devant mon grand-père.
— Du mou et aux amandes. Tu t'es souvenu.
— Il a du diabète, Bé. C'est pas raisonnable.
Puis je posais devant elle une grosse boite pour faire du riz jaune et la bouteille d'eau de Cologne.
— Ho merci Bé, je n'en avais presque plus. Mais finalement tu es allé en Espagne ?
— Non je suis resté au camping. C'est Antho qui y est allé. Et du coup je lui ai fait ma liste de courses.
— Combien on te dois ?
— C'est cadeau Mamie.
— Merci mon grand. Comment ça s’est passé ?
— Bien. Très bien même. Et j'ai retrouvé des amis.
Je restais une heure à discuter avec eux, ils voulaient que je reste pour souper mais je déclinais.
Je remontais en voiture, je fis les 200 m qui séparaient la maison de mes grands-parents à celle des parents de Tim où j’entrais.
— Bé, quelle bonne surprise. Tu es rentré quand ?
— Ça fait un peu plus d'une heure. Je suis passé voir mes grands-parents.
— C'est pour moi, Bé ?
— De quoi tu parles, Tim ?
— Du gros chorizo que tu caches mal dans ton dos et tiens dans la main.
— Oui, enfin si tu l'aimes toujours.
Ses parents éclatèrent de rire. Tim aurait mangé du chorizo sur la tête d'un pouilleux. Je le lui tendis. Il alla au placard, sortit une planche à découper, un gros couteau et commença à faire des tranches très fines. Il en coupa une pleine assiette. Et c'est tout juste s'il ne nous engueulait pas quand ses parents ou moi on en prenait une tranche pendant qu'on discutait.
Là aussi je racontais mon week-end - sans parler du côté obscur. Je leur parlais aussi de ma rencontre avec Joris, Rémi, Titouan et Alexis.
Il me gardèrent à manger avec eux. Puis j'allais dans la chambre de Tim où je lui parlais de la partie plus intime et sexuelle de mon week-end.
— C'est bon alors, ça y est, ça remarche et bien mieux qu'avant on dirait.
— Oui Tim, ça remarche.
— Au fait Bé, je voulais te dire que - si j'étais un gros PD comme toi – bin, je sais pas ce que tu as changé, si c'est ta nouvelle coupe ou ce que tu as fait sur ton visage, mais tu es vraiment un beau gosse. En plus avec le bronzage ça fait un effet bœuf !
— Ha, ha, ha. Merci, Tim. Mais tu sais il n'y a que les imbéciles qui ne changent pas d’avis. Et à moins que tu aies fait ça ce week-end, tu n'as toujours pas essayé avec un mec.
— Non toujours pas. Et ce n'est pas près d’arriver… Il faut que je te dise un truc, Bé, mais tu n'en parles pas.
— C'est pas grave j’espère.
— Non, bon voilà, j'ai rencontré une fille et ça marche plutôt bien entre nous.
— C'est ça, alors, les amis que tu allais voir dans la plaine de la Crau ?
— Oui, c'est ça.
— Bon allez vas-y accouche. Tu l'as rencontré où ?
— Sur le marché du samedi, on est voisins. Ça a commencé cet automne. On discutait, je la trouvais mignonne, je devais pas lui déplaire, tu me connais, je me suis mis à la draguer, et on a concrétisé au jour de l’an. Et depuis on se voit régulièrement et on parle de plus en plus sérieusement de se mettre ensemble.
— C'est cool ça. Elle est mignonne comment ? Elle vend quoi, elle ?
— Tu me connais, non ? C'est un super canon ! Elle a tout ce qu'il faut là où il faut. Et elle vend du miel. Attend, je te montre sa photo.
Il prit son téléphone et me montra des photos d'une fille qui, je le reconnais, était plus que mignonne.
— Alors tu en penses quoi d’elle ?
— J'avoue qu'elle est très belle et je me demande ce qu'elle fait avec une tache comme toi.
— Connard !
— Moi aussi, je t'aime mon Tim.
Et je lui fis un gros poutou bien baveux sur la joue.
— Mais t'as fini de m'embrasser gros pervers. En plus tu baves…
Et je te dis pas, au lit c'est une vraie furie.
— ça compense avec toi et ton escargot tout rikiki !
— Ho mais t'as fini, oui ! Pourquoi t'es si méchant avec moi ?
— Parce que je t'aime bien. Et elle a un nom cette fille ?
— Oui elle s'appelle Mary.
J'éclatais de rire.
— Tu y es abonné aux Marie.
— Non, elle, c’est Mary, avec un Y à la fin. Et si je me souviens bien toi aussi tu y a eu droit à ta Marie.
— Oui, c'est vrai aussi. Ça me fait penser que ça fait un moment que je ne lui ai plus envoyé de message, ni à Ava et Frantz. Il va falloir que je le fasse.
— Putain, c'est vrai. moi non plus et ça fait un moment. Au fait Bé, tu fais quoi mardi soir ?
— Rien de spécial pourquoi ?
— J'aurai besoin de toi pour aller récupérer des trucs chez un pépiniériste qui part à la retraite. Il m'a proposé de tout débarrasser chez lui. J'ai déjà fait un voyage mais là pour les tables c'est trop lourd pour moi tout seul et comme il a mal au dos il ne peut pas m’aider. Alors j'ai pensé à toi.
— Oui pas de souci par contre je finis à cinq heures.
— Pas grave. Quand tu sors du boulot tu viens directement chez moi.
— Ok on fait comme ça. Bon je file. Mes parents ont dû rentrer.
En fait j'arrivais en même temps qu’eux. Ma mère me regarda et dit :
— Tu es beau comme ça Bé. Un vrai jeune homme.
— Pourquoi, avant, je n'étais pas beau ?
— Si, bien sûr, mais pas autant.
97
— Pourtant je suis sûr que c'est par là.
— Attend, si tu entrais dans la cabane, que tu te remettes comme tu étais et que tu me guides.
— Ça pourrait marcher.
— Merde la porte est fermée à clef.
— Il l'a prise, la haut, sur la poutre.
J'envoyais la main et je sentis une clef sous mes doigts. On ouvrit.
— Bon tu étais où et dans quelle position ?
— J'étais assis là dans le coin le cul sur la pierre.
— Remets toi comme tu étais, je sors et tu me guides.
— Avance, tu es trop loin, je ne te vois pas. Avance encore un peu. Oui c'est par là. Non, avance un peu plus sur ta droite. Oui, c'est là, cette fois j'en suis sûr.
En fait les pierres c'était des plaques de béton qui bordaient un canal d’arrosage. J'essayais de soulever celle qui était devant moi. Elle ne bougea pas. Celle de devant non plus. Je reculais et celle sur laquelle j'étais se souleva. Dessous il y avait une espèce de bac et dedans une glacière.
— c'est bon, c'est celle-là. Tu peux sortir!
Il vint vers moi.
— on l’ouvre ?
— Non, on n'y touche surtout pas et on appelle les flics.
— Mais pourquoi ?
— Les empreintes, les traces ADN… et ce qu'il y a dedans ne nous regarde pas.
— Ok. Fais comme tu veux.
— Tu connais le numéro de la gendarmerie ?
— Non pas de tête et j'ai jeté mon portable pour ne pas être retrouvé.
— J'ai celui de Benoît je vais l’appeler.
Allô Benoît, c'est Jean-François, je peux te parler ?
— Je suis pas mal occupé là.
— C'est très important.
— Ok je t’écoute.
— Je suis avec Stan.
— Quoi, tu as retrouvé Stan ?
— Oui, il est là à côté de moi. Et on est à la planque d’Éric.
— Attend, je te suis plus, là. Vous êtes où exactement.
— J'envoie les coordonnées GPS. Ça sera plus simple. On vous expliquera sur place.
— Ok! On sera là dans une demie heure.
— On bouge pas. On vous attend.
Il ne pleuvait plus depuis un moment et le soleil commençait à pointer son nez.
— Ça te dit un café Stan ?
— Oui je veux bien.
— Je peux te poser une question indiscrète ?
— Oui si tu veux.
— Comment tu en es arrivé là ?
Il soupira et se voûta.
— Si tu veux pas répondre c'est pas grave.
— C'est bon, je vais te répondre. En fait depuis que j'ai treize ans je sais que je suis gay. Avec des potes on s'était branlé ensemble, en matant une revue porno qu'on avait trouvé à la plage. Eux se branlaient en matant les meufs et moi en matant leurs queues. Mais avec eux j'ai jamais rien fait d’autre.
La première fois ça a été avec Robin à la piscine. On faisait les cons dans l'eau on se battait et j'ai senti qu'il bandait. Il a dû sentir que je bandais aussi, parce que quand est arrivée l’heure de partir, il a voulu qu'on se change dans la même cabine. Et il a commencé à me toucher, je me laissais faire, ça me plaisait. Puis il a posé ma main sur sa queue et je l'ai branlé. Puis il m'a sucé et a avalé. Je lui ai fait pareil.
On a recommencé plusieurs fois ensemble, plus tard , puis il m'a demandé si ça m'intéressait de le faire avec un autre mec. J'ai dit oui.
Et il m'a présenté Gilles. On a baissé à trois. Là je les ai baisé et eux m'ont niqué aussi, je n’étais plus vierge du tout. Ça a duré deux mois.
Et un jour à la piscine Éric m'a branché. Il m'a emmené dans un studio où il m'a baissé. Il me faisait mal. Je lui ai demandé d’arrêter. Il a ri.
«Vous les fils de flics vous êtes tous des petites putes. Tu vas remplacer ce connard de Laurent qui me rapportait un fric de ouf, avec sa belle gueule d’ange. Il a fallu qu'il tente de se suicider ce connard. Toi tu vas le remplacer.»
Alors je lui ai répondu que je voulais pas faire la pute et il m'a montré des photos de moi en train de sucer mes potes et il m'a menacé de les faire circuler et de les envoyer à mes parents si je n'acceptais pas.
Au début, il m'a dit ou aller draguer et comment aborder les vieux. Il nous demandait 100 euros par semaine en hivers et depuis que les touristes sont là il nous demande 100 euros par jours.
Mais il n'est pas seul à travailler. Il y a quelqu'un qui bosse avec lui. Je l'ai entendu parler avec lui au téléphone. L'autre mec a 5 gars qui travaillent pour lui.
— Il faudra que tu dises ça aux collègues de ton père. Je sais que c'est dur mais il faudra leur répéter ce que tu viens de me dire.
— Je sais qu'il fait aussi chanter les vieux qui nous baisent, du moins ceux des environs. En fait on a des cams cachées dans nos sacs et on doit les filmer, ensuite les suivre jusqu'à leurs voitures et relever le numéro.
Après on lui donne tout et il se débrouille.
— Les collègues de ton père arrivent.
En fait de collègues, c'est quatre voitures de gendarmerie qui arrivaient. Il y avait même le procureur de la république qui était là. Je leur racontais comment j'avais récupéré Stan qui faisait du stop et qu'il m'avait demandé de le conduire ici.
— Vous avez retrouvé sa cache ?
— Oui je vais vous montrer c'est sous cette dalle-là. Il suffit de la soulever.
Ils la retirèrent.
— Vous y avez touché ?
— J'ai juste soulevé la dalle, j'ai vu la glacière dedans, je l'ai remise dessus et on vous a appelé.
— Vous avez bien fait.
Une cinquième voiture de gendarmerie arriva, les parents de Stan en sortirent et enlacèrent leur fils.
On retourna à la gendarmerie, je fus interrogé une nouvelle fois, je signais ma déposition et je pus enfin rentrer aux fourches.
Je grimpais le raidillon juste avant d'arriver au village quand une BMW flambant neuve me doubla.
C'était qui ces cons encore ?
Je me garais devant chez moi et je sortis mon sac et un gros carton qui contenait les produits que mon frère avait remonté d’Espagne. La porte était fermée à clef. Mes parents n'étaient pas là.
Il y avait un mot sur la table pour m'avertir qu'ils rentreraient tard.
J'allais donc chez mes grands-parents leur donner ce que j'avais acheté pour eux. Ma grand-mère leva les yeux au ciel quand je déposais devant Cyprien plein de petites fioles, encore plus quand je posais le Turron devant mon grand-père.
— Du mou et aux amandes. Tu t'es souvenu.
— Il a du diabète, Bé. C'est pas raisonnable.
Puis je posais devant elle une grosse boite pour faire du riz jaune et la bouteille d'eau de Cologne.
— Ho merci Bé, je n'en avais presque plus. Mais finalement tu es allé en Espagne ?
— Non je suis resté au camping. C'est Antho qui y est allé. Et du coup je lui ai fait ma liste de courses.
— Combien on te dois ?
— C'est cadeau Mamie.
— Merci mon grand. Comment ça s’est passé ?
— Bien. Très bien même. Et j'ai retrouvé des amis.
Je restais une heure à discuter avec eux, ils voulaient que je reste pour souper mais je déclinais.
Je remontais en voiture, je fis les 200 m qui séparaient la maison de mes grands-parents à celle des parents de Tim où j’entrais.
— Bé, quelle bonne surprise. Tu es rentré quand ?
— Ça fait un peu plus d'une heure. Je suis passé voir mes grands-parents.
— C'est pour moi, Bé ?
— De quoi tu parles, Tim ?
— Du gros chorizo que tu caches mal dans ton dos et tiens dans la main.
— Oui, enfin si tu l'aimes toujours.
Ses parents éclatèrent de rire. Tim aurait mangé du chorizo sur la tête d'un pouilleux. Je le lui tendis. Il alla au placard, sortit une planche à découper, un gros couteau et commença à faire des tranches très fines. Il en coupa une pleine assiette. Et c'est tout juste s'il ne nous engueulait pas quand ses parents ou moi on en prenait une tranche pendant qu'on discutait.
Là aussi je racontais mon week-end - sans parler du côté obscur. Je leur parlais aussi de ma rencontre avec Joris, Rémi, Titouan et Alexis.
Il me gardèrent à manger avec eux. Puis j'allais dans la chambre de Tim où je lui parlais de la partie plus intime et sexuelle de mon week-end.
— C'est bon alors, ça y est, ça remarche et bien mieux qu'avant on dirait.
— Oui Tim, ça remarche.
— Au fait Bé, je voulais te dire que - si j'étais un gros PD comme toi – bin, je sais pas ce que tu as changé, si c'est ta nouvelle coupe ou ce que tu as fait sur ton visage, mais tu es vraiment un beau gosse. En plus avec le bronzage ça fait un effet bœuf !
— Ha, ha, ha. Merci, Tim. Mais tu sais il n'y a que les imbéciles qui ne changent pas d’avis. Et à moins que tu aies fait ça ce week-end, tu n'as toujours pas essayé avec un mec.
— Non toujours pas. Et ce n'est pas près d’arriver… Il faut que je te dise un truc, Bé, mais tu n'en parles pas.
— C'est pas grave j’espère.
— Non, bon voilà, j'ai rencontré une fille et ça marche plutôt bien entre nous.
— C'est ça, alors, les amis que tu allais voir dans la plaine de la Crau ?
— Oui, c'est ça.
— Bon allez vas-y accouche. Tu l'as rencontré où ?
— Sur le marché du samedi, on est voisins. Ça a commencé cet automne. On discutait, je la trouvais mignonne, je devais pas lui déplaire, tu me connais, je me suis mis à la draguer, et on a concrétisé au jour de l’an. Et depuis on se voit régulièrement et on parle de plus en plus sérieusement de se mettre ensemble.
— C'est cool ça. Elle est mignonne comment ? Elle vend quoi, elle ?
— Tu me connais, non ? C'est un super canon ! Elle a tout ce qu'il faut là où il faut. Et elle vend du miel. Attend, je te montre sa photo.
Il prit son téléphone et me montra des photos d'une fille qui, je le reconnais, était plus que mignonne.
— Alors tu en penses quoi d’elle ?
— J'avoue qu'elle est très belle et je me demande ce qu'elle fait avec une tache comme toi.
— Connard !
— Moi aussi, je t'aime mon Tim.
Et je lui fis un gros poutou bien baveux sur la joue.
— Mais t'as fini de m'embrasser gros pervers. En plus tu baves…
Et je te dis pas, au lit c'est une vraie furie.
— ça compense avec toi et ton escargot tout rikiki !
— Ho mais t'as fini, oui ! Pourquoi t'es si méchant avec moi ?
— Parce que je t'aime bien. Et elle a un nom cette fille ?
— Oui elle s'appelle Mary.
J'éclatais de rire.
— Tu y es abonné aux Marie.
— Non, elle, c’est Mary, avec un Y à la fin. Et si je me souviens bien toi aussi tu y a eu droit à ta Marie.
— Oui, c'est vrai aussi. Ça me fait penser que ça fait un moment que je ne lui ai plus envoyé de message, ni à Ava et Frantz. Il va falloir que je le fasse.
— Putain, c'est vrai. moi non plus et ça fait un moment. Au fait Bé, tu fais quoi mardi soir ?
— Rien de spécial pourquoi ?
— J'aurai besoin de toi pour aller récupérer des trucs chez un pépiniériste qui part à la retraite. Il m'a proposé de tout débarrasser chez lui. J'ai déjà fait un voyage mais là pour les tables c'est trop lourd pour moi tout seul et comme il a mal au dos il ne peut pas m’aider. Alors j'ai pensé à toi.
— Oui pas de souci par contre je finis à cinq heures.
— Pas grave. Quand tu sors du boulot tu viens directement chez moi.
— Ok on fait comme ça. Bon je file. Mes parents ont dû rentrer.
En fait j'arrivais en même temps qu’eux. Ma mère me regarda et dit :
— Tu es beau comme ça Bé. Un vrai jeune homme.
— Pourquoi, avant, je n'étais pas beau ?
— Si, bien sûr, mais pas autant.
97