20-12-2022, 01:03 PM
Je repensais souvent à Liam mais je sentais que ça allait mieux dans ma tête. Maintenant ce qui me perturbait le plus c'était ma relation avec Cyprien qui ne me parlait toujours plus et qui allait s'enfermer dans sa chambre quand j'allais voir mes grands-parents… et celle avec Tim qui m'avait zappé de sa vie. Je ne savais pas comment m'y prendre avec lui pour renouer surtout qu'il ne bossait plus avec nous depuis dix jours.
On avait su par son père que ceux qui avaient acheté le champ clos lui avaient proposé de s'occuper des terrains. Il avait accepté.
Avec le traitement j'allais bien mieux. Mais courir me manquait. Donc les week-ends je partais la matinée pour galoper dans la nature et en semaine je faisais des exercices dans ma chambre. J'avais même repris mon entraînement au karaté.
Je retournais au magasin de sport acheter un kimono parce que le mien était plus qu’usé. Le gars qui s'occupait du rayon était membre du club. On se connaissait sans jamais vraiment avoir sympathisé. Je cherchais son nom. Ça y est je m’en souvenais c'était Emmanuel mais tout le monde l'appelait Manu.
— Salut Manu, ça va ?
— Hé Jeff, comment tu vas ?
— La pleine forme et toi ?
— Pareil. Qu'est-ce-que tu cherches de beau ?
— J'ai repris ma licence au club et je viens acheter un kimono. Tu as quelque chose pour moi ?
— Oui suis moi. On dirait que tu as encore grandi.
— 1,95 pour 100 kilos.
— Ah oui t'es une belle bête. Mais ton pote ne vient pas avec toi ? Avant vous étiez inséparables.
— Non, il a beaucoup de boulot, il s'est mis à son compte comme paysan et il a plus trop le temps.
— Dommage, il était doué aussi. Celui-là devrait faire l’affaire. Si tu veux l'essayer, les cabines d'essayage sont par là.
— Ok, je vais l’essayer.
J'y allais et quand je me regardais dans la glace j'éclatais de rire. Le pantalon m'arrivait au mollets et la veste je vous en parle même pas. Je fis une photo. Je me rhabillais et je retournais voir Manu.
— Alors il te va ?
— Heu, pas vraiment, non. Regarde la photo.
— Ah oui, pas du tout même.
Ça, et ça. Je pense que ça devrait le faire.
Cette fois, ça allait.
— Tu veux quelle ceinture.
— Une noire s'il te plaît. Je l'ai passée quand je faisais mes études à Valence.
— On se voit mercredi soir, alors ?
— Ok, pas de souci, au fait si tu vois Guillaume tu lui dis que le short et les chaussures c'est au top.
Cette fois quand je passais en caisse il fallut que je paye la totale mais comme j'avais acheté le kimono, la ceinture m’était offerte.
Comme je descendais ma grand-mère m'avait demandé de lui faire des courses. Je les rapportais chez elle. Il n'y avait que Cyprien quand j’entrais.
— Bonsoir Papé.
Je n'attendais pas de réponse de sa part puisque depuis qu'il m'avait collé la gifle il ne me parlait plus. Et son 'bonsoir mon grand' me surprit. Je me retournais vers lui.
— Tu n'es plus fâché contre moi Papé ?
— Mais je ne l'ai jamais été. Je te faisais juste ce que tu faisais aux autres. Et pour la gifle tu la méritais. Mais à première vue ça a porté ses fruits. Comme tu vas mieux, j'ai décidé de te reparler. Tu as repris goût à la vie. Tu penses moins à Liam ?
— Non Papé, j'y pense toujours mais différemment, maintenant. Mais… Oh, et puis c'est pas grave.
— Ça voulait dire quoi ce mais ?
— Il y a encore Tim, avec qui je suis en froid et un autre truc, plus personnel.
— En partant d’ici, tu vas passer devant chez lui. Personne ne t'empêche de t'arrêter et d'essayer de lui parler. Tu verras bien sa réaction.
Et le truc plus personnel, tu veux m'en parler ?
— Depuis que Liam est mort, je n'arrive plus à bander.
Il éclata de rire.
— Excuse-moi mon grand. Ça fait plus de trente ans que je ne bande plus. Alors c'est plus mon souci. Mais à ton âge, ne t'en fais pas, ça reviendra.
— Oui c'est ce que le docteur a dit aussi. Mais bon , c'est long.
— Finis de ranger les courses au frigo et file vite voir Tim. Tu lui diras de passer me voir.
— D'accord Papé, je file, à bientôt.
Je remontais dans ma voiture et je fis les 200 m qui séparaient la maison de mes grands-parents et celle de Tim. Je frappais. Tim ouvrit la porte.
— Bonsoir Tim, je suis venu m'excuser de ce que je t 'ai dit.
— Tu en as mis du temps. Entre.
J’entrais, il ferma la porte et me prit dans ses bras.
— Tu m'as manqué Bébé.
— Toi aussi, Titou, tu m'as manqué. Tu m’excuses ?
— Bien sûr que je t'excuse et que je te pardonne. Je n'ai même jamais vraiment été en colère contre toi, sauf quand je t'ai collé la gifle, mais là c'est parce que vraiment tu la méritais.
— Oui je sais. Au fait Tim, j'ai repris ma licence au club de Karaté. Ça te dit pas de reprendre la tienne ?
— Je sais pas, je dois être tout rouillé depuis le temps. Je ne te promets rien, je vais y réfléchir. C'est vrai que ça me sortirait d’ici. C'est toujours le mercredi soir ?
— Oui toujours. Bé, tu m'excuses mais j'ai un rendez-vous ce soir. Il va falloir que j'y aille. C'est une soirée tu veux venir ?
— Je ne vais pas m'incruster et pour être franc je ne me sens pas encore prêt à rencontrer du monde.
— Ok, c'est comme tu veux. À plus ma couille.
Je rentrais chez moi tout content.
— Tu as l'air heureux mon grand.
— Oui c'est vrai. Je me suis réconcilié avec Tim et le Papé.
— Tu vois, Bé, tout finit par s’arranger. Alors tu l'as trouvé ton kimono ?
— Oui Man. Regarde la photo comme il me va bien.
— Hein! Mais c'est quoi cette horreur.
— Hé, hé! C'est une blague, Maman, j'en ai pris un autre.
— Et ne te fais pas mal. On a besoin de toi à la carrière. Au fait Bé, j'ai une bonne nouvelle pour toi. Ce mois-ci tu vas toucher une prime.
— Une prime mais pourquoi ça ?
— Si tu ne t'étais pas rendu compte qu'on se faisait voler du ciment, on continuerait à perdre de l'argent, sans qu'on s'en rende compte.
— Cool, je vais pouvoir gâter les petits.
— Pas trop non plus. Tu n'auras qu'à téléphoner à ton frère et à ta sœur pour leur demander ce qu'il faut prendre.
…
Les fêtes de fin d'année passées, la routine reprit. Boulot la semaine, assouplissements, karaté le mercredi soir - sans Tim, hélas - et longs joggings les week-ends. Mais mon problème érectile n'avançait pas. J'étais retourné voir le toubib qui m'avait fait faire d'autres analyses. Les taux hormonaux étaient normaux. Il en conclut que c'était psychologique et proposa de me prescrire des séances avec un psy. Je refusais clairement.
— C'est toi qui décide Jean-François. Je ne peux pas t’obliger, mais ça pourrait t’aider.
— Peut-être, oui, mais ça va être compliqué, alors je vais attendre un peu encore.
Il fallut que j'attende jusqu'à début Avril. Un matin en me réveillant je me sentais tout bizarre. Quelque chose n'allait pas. Vous savez que le matin tant que je n'ai pas bu mon café j'ai la tête dans le cul. Et en allant pisser je cherchais ma queue qui habituellement pendait lamentablement entre mes jambes mais, là, elle fanfaronnait la tête en l'air, le gland rouge carmin, qui laissait échapper quelques gouttes de liquide séminal.
Je m'assis sur la cuvette des toilettes pour ne pas en mettre de partout, je pissais et comme je bandais toujours j'allais vite dans la douche et je me branlais.
Les vieilles habitudes revinrent vite et je fis traîner ma jouissance le plus possible. Finalement le premier jet jaillit me vrillant les reins de plaisir, puis un autre et encore un autre. Ça n'arrêtait plus. Je dus m'appuyer au mur tellement mes jambes étaient faibles. Et je soufflais plus que si j'avais couru dix marathons à fond.
Je pris une douche pour me remettre et je descendis. Pendant la journée au travail j'eus quelques érections intempestives.
Le soir en rentrant je donnais parfois la main à Tim qui était débordé. Pour lui c'était la pleine saison. Il y avait des centaines de plants qui n'attendaient qu'à être vendus. Il produisait lui-même ses graines en plantant des dizaines de pieds d'un même produit et quand il avait assez de graines pour l'année suivante, il vendait les légumes. Pour l'aider il avait embauché deux filles. Manque de bol pour lui, elles étaient en couple l'une avec l’autre.
J'étais content. Depuis maintenant trois semaines tous les matins je bandais et je devais maintenant me masturber matin et soir pour être serein. Mais ça ne me suffisait plus. J'avais envie de baiser. Cette année-là, le premier mai tombait un jeudi. On avait tous des heures supplémentaires à récupérer. Aussi on accepta avec plaisir de faire le pont.
Mon frère était descendu au Cap d’Agde - camp naturiste bien sûr. Durant l'hiver j'avais bricolé mon fourgon. J'avais aménagé l’arrière. Ce n'était pas un camping-car non plus mais pour passer deux ou trois nuits dehors, ça suffisait bien. Et c'est ainsi que le 30 avril après avoir soupé, je pris le fourgon et je partis en direction du Cap d’Agde.
J'avais prétexté de partir le soir pour éviter les bouchons du lendemain. En fait j'avais repéré sur le trajet des lieux de drague gay. Et mon envie de sexe était devenue insoutenable. Il fallait que je baise !
Sur le premier lieu je fis chou blanc. Il n'y avait personne. Sur le deuxième il y avait un peu de monde mais aucun qui me plaisait. Le troisième qui était une aire d'autoroute était fermé. La malchance me poursuivait. J'eus un coup de barre et je stoppais sur une aire quelconque. Je montais à l'arrière du fourgon pour me reposer.
Je dormis quelques heures et quand je me réveillais il faisait à peine jour. Je sortis en boxer du fourgon et je pissais en pleine nature. J'enfilais un training et c'est assis à l'arrière que je bus un café tiré du thermos. Et comme souvent après mon café Dame Nature se rappela à moi.
Je roulais jusqu'aux sanitaires et j'entrais dans le premier que je trouvais. C'était des sièges à la turque. Je finissais mon affaire quand je me rendis compte que le sol était jonché d'emballages de préservatifs et aussi de nombreux préservatifs usagés.
N'étant pas des plus pressé je pris un autre café en mangeant quelques biscuits, sur une table d'où je pouvais voir l'entrée des toilettes hommes. Un beau gosse passa et il y resta plus qu'il n'aurait dû. J'allais ranger mon thermos dans le fourgon et le temps que je fasse l'aller-retour l'équipe de nettoyage arrivait. Le beau gosse sortit et me fit un sourire navré en me croisant et moi pour ne pas avoir l'air trop naze j'allais pisser quelques gouttes pour me donner une contenance.
Je repris tranquillement la route et je me garais devant l'entrée du camping. Je téléphonais à mon frère qui me répondit de suite.
— Salut Antho, je ne te réveille pas au moins ?
— Salut Bé, comment tu vas ? Non tu ne me réveilles pas, loin de là. Louis et Camille ont les gènes de la famille. Dès qu'il fait jour ils sont debout. Tu sais, c'est dommage que tu ne sois pas là, il fait un temps magnifique. Tu es où ? Aux Fourches ?
— Attend, je t'envoie une photo.
— T'es sérieux là ? Bouge pas on arrive le temps d'enfiler un truc.
Et une dizaine de minutes après mon frère arriva en portant Camille et en donnant la main à Louis.
Louis courut vers moi et me sauta dans les bras. Il me fit un bisou baveux et un gros câlins 'très fort’. Camille me fit pareil et je tapais la bise à mon frère.
— Ça me fait plaisir que tu sois là. Tu passes le reste du week-end avec nous j’espère.
— Je suis venu pour ça en fait.
— Tu sais que tu es le bienvenu. On va passer par le bureau, de suite. Ça sera plus simple.
40
On avait su par son père que ceux qui avaient acheté le champ clos lui avaient proposé de s'occuper des terrains. Il avait accepté.
Avec le traitement j'allais bien mieux. Mais courir me manquait. Donc les week-ends je partais la matinée pour galoper dans la nature et en semaine je faisais des exercices dans ma chambre. J'avais même repris mon entraînement au karaté.
Je retournais au magasin de sport acheter un kimono parce que le mien était plus qu’usé. Le gars qui s'occupait du rayon était membre du club. On se connaissait sans jamais vraiment avoir sympathisé. Je cherchais son nom. Ça y est je m’en souvenais c'était Emmanuel mais tout le monde l'appelait Manu.
— Salut Manu, ça va ?
— Hé Jeff, comment tu vas ?
— La pleine forme et toi ?
— Pareil. Qu'est-ce-que tu cherches de beau ?
— J'ai repris ma licence au club et je viens acheter un kimono. Tu as quelque chose pour moi ?
— Oui suis moi. On dirait que tu as encore grandi.
— 1,95 pour 100 kilos.
— Ah oui t'es une belle bête. Mais ton pote ne vient pas avec toi ? Avant vous étiez inséparables.
— Non, il a beaucoup de boulot, il s'est mis à son compte comme paysan et il a plus trop le temps.
— Dommage, il était doué aussi. Celui-là devrait faire l’affaire. Si tu veux l'essayer, les cabines d'essayage sont par là.
— Ok, je vais l’essayer.
J'y allais et quand je me regardais dans la glace j'éclatais de rire. Le pantalon m'arrivait au mollets et la veste je vous en parle même pas. Je fis une photo. Je me rhabillais et je retournais voir Manu.
— Alors il te va ?
— Heu, pas vraiment, non. Regarde la photo.
— Ah oui, pas du tout même.
Ça, et ça. Je pense que ça devrait le faire.
Cette fois, ça allait.
— Tu veux quelle ceinture.
— Une noire s'il te plaît. Je l'ai passée quand je faisais mes études à Valence.
— On se voit mercredi soir, alors ?
— Ok, pas de souci, au fait si tu vois Guillaume tu lui dis que le short et les chaussures c'est au top.
Cette fois quand je passais en caisse il fallut que je paye la totale mais comme j'avais acheté le kimono, la ceinture m’était offerte.
Comme je descendais ma grand-mère m'avait demandé de lui faire des courses. Je les rapportais chez elle. Il n'y avait que Cyprien quand j’entrais.
— Bonsoir Papé.
Je n'attendais pas de réponse de sa part puisque depuis qu'il m'avait collé la gifle il ne me parlait plus. Et son 'bonsoir mon grand' me surprit. Je me retournais vers lui.
— Tu n'es plus fâché contre moi Papé ?
— Mais je ne l'ai jamais été. Je te faisais juste ce que tu faisais aux autres. Et pour la gifle tu la méritais. Mais à première vue ça a porté ses fruits. Comme tu vas mieux, j'ai décidé de te reparler. Tu as repris goût à la vie. Tu penses moins à Liam ?
— Non Papé, j'y pense toujours mais différemment, maintenant. Mais… Oh, et puis c'est pas grave.
— Ça voulait dire quoi ce mais ?
— Il y a encore Tim, avec qui je suis en froid et un autre truc, plus personnel.
— En partant d’ici, tu vas passer devant chez lui. Personne ne t'empêche de t'arrêter et d'essayer de lui parler. Tu verras bien sa réaction.
Et le truc plus personnel, tu veux m'en parler ?
— Depuis que Liam est mort, je n'arrive plus à bander.
Il éclata de rire.
— Excuse-moi mon grand. Ça fait plus de trente ans que je ne bande plus. Alors c'est plus mon souci. Mais à ton âge, ne t'en fais pas, ça reviendra.
— Oui c'est ce que le docteur a dit aussi. Mais bon , c'est long.
— Finis de ranger les courses au frigo et file vite voir Tim. Tu lui diras de passer me voir.
— D'accord Papé, je file, à bientôt.
Je remontais dans ma voiture et je fis les 200 m qui séparaient la maison de mes grands-parents et celle de Tim. Je frappais. Tim ouvrit la porte.
— Bonsoir Tim, je suis venu m'excuser de ce que je t 'ai dit.
— Tu en as mis du temps. Entre.
J’entrais, il ferma la porte et me prit dans ses bras.
— Tu m'as manqué Bébé.
— Toi aussi, Titou, tu m'as manqué. Tu m’excuses ?
— Bien sûr que je t'excuse et que je te pardonne. Je n'ai même jamais vraiment été en colère contre toi, sauf quand je t'ai collé la gifle, mais là c'est parce que vraiment tu la méritais.
— Oui je sais. Au fait Tim, j'ai repris ma licence au club de Karaté. Ça te dit pas de reprendre la tienne ?
— Je sais pas, je dois être tout rouillé depuis le temps. Je ne te promets rien, je vais y réfléchir. C'est vrai que ça me sortirait d’ici. C'est toujours le mercredi soir ?
— Oui toujours. Bé, tu m'excuses mais j'ai un rendez-vous ce soir. Il va falloir que j'y aille. C'est une soirée tu veux venir ?
— Je ne vais pas m'incruster et pour être franc je ne me sens pas encore prêt à rencontrer du monde.
— Ok, c'est comme tu veux. À plus ma couille.
Je rentrais chez moi tout content.
— Tu as l'air heureux mon grand.
— Oui c'est vrai. Je me suis réconcilié avec Tim et le Papé.
— Tu vois, Bé, tout finit par s’arranger. Alors tu l'as trouvé ton kimono ?
— Oui Man. Regarde la photo comme il me va bien.
— Hein! Mais c'est quoi cette horreur.
— Hé, hé! C'est une blague, Maman, j'en ai pris un autre.
— Et ne te fais pas mal. On a besoin de toi à la carrière. Au fait Bé, j'ai une bonne nouvelle pour toi. Ce mois-ci tu vas toucher une prime.
— Une prime mais pourquoi ça ?
— Si tu ne t'étais pas rendu compte qu'on se faisait voler du ciment, on continuerait à perdre de l'argent, sans qu'on s'en rende compte.
— Cool, je vais pouvoir gâter les petits.
— Pas trop non plus. Tu n'auras qu'à téléphoner à ton frère et à ta sœur pour leur demander ce qu'il faut prendre.
…
Les fêtes de fin d'année passées, la routine reprit. Boulot la semaine, assouplissements, karaté le mercredi soir - sans Tim, hélas - et longs joggings les week-ends. Mais mon problème érectile n'avançait pas. J'étais retourné voir le toubib qui m'avait fait faire d'autres analyses. Les taux hormonaux étaient normaux. Il en conclut que c'était psychologique et proposa de me prescrire des séances avec un psy. Je refusais clairement.
— C'est toi qui décide Jean-François. Je ne peux pas t’obliger, mais ça pourrait t’aider.
— Peut-être, oui, mais ça va être compliqué, alors je vais attendre un peu encore.
Il fallut que j'attende jusqu'à début Avril. Un matin en me réveillant je me sentais tout bizarre. Quelque chose n'allait pas. Vous savez que le matin tant que je n'ai pas bu mon café j'ai la tête dans le cul. Et en allant pisser je cherchais ma queue qui habituellement pendait lamentablement entre mes jambes mais, là, elle fanfaronnait la tête en l'air, le gland rouge carmin, qui laissait échapper quelques gouttes de liquide séminal.
Je m'assis sur la cuvette des toilettes pour ne pas en mettre de partout, je pissais et comme je bandais toujours j'allais vite dans la douche et je me branlais.
Les vieilles habitudes revinrent vite et je fis traîner ma jouissance le plus possible. Finalement le premier jet jaillit me vrillant les reins de plaisir, puis un autre et encore un autre. Ça n'arrêtait plus. Je dus m'appuyer au mur tellement mes jambes étaient faibles. Et je soufflais plus que si j'avais couru dix marathons à fond.
Je pris une douche pour me remettre et je descendis. Pendant la journée au travail j'eus quelques érections intempestives.
Le soir en rentrant je donnais parfois la main à Tim qui était débordé. Pour lui c'était la pleine saison. Il y avait des centaines de plants qui n'attendaient qu'à être vendus. Il produisait lui-même ses graines en plantant des dizaines de pieds d'un même produit et quand il avait assez de graines pour l'année suivante, il vendait les légumes. Pour l'aider il avait embauché deux filles. Manque de bol pour lui, elles étaient en couple l'une avec l’autre.
J'étais content. Depuis maintenant trois semaines tous les matins je bandais et je devais maintenant me masturber matin et soir pour être serein. Mais ça ne me suffisait plus. J'avais envie de baiser. Cette année-là, le premier mai tombait un jeudi. On avait tous des heures supplémentaires à récupérer. Aussi on accepta avec plaisir de faire le pont.
Mon frère était descendu au Cap d’Agde - camp naturiste bien sûr. Durant l'hiver j'avais bricolé mon fourgon. J'avais aménagé l’arrière. Ce n'était pas un camping-car non plus mais pour passer deux ou trois nuits dehors, ça suffisait bien. Et c'est ainsi que le 30 avril après avoir soupé, je pris le fourgon et je partis en direction du Cap d’Agde.
J'avais prétexté de partir le soir pour éviter les bouchons du lendemain. En fait j'avais repéré sur le trajet des lieux de drague gay. Et mon envie de sexe était devenue insoutenable. Il fallait que je baise !
Sur le premier lieu je fis chou blanc. Il n'y avait personne. Sur le deuxième il y avait un peu de monde mais aucun qui me plaisait. Le troisième qui était une aire d'autoroute était fermé. La malchance me poursuivait. J'eus un coup de barre et je stoppais sur une aire quelconque. Je montais à l'arrière du fourgon pour me reposer.
Je dormis quelques heures et quand je me réveillais il faisait à peine jour. Je sortis en boxer du fourgon et je pissais en pleine nature. J'enfilais un training et c'est assis à l'arrière que je bus un café tiré du thermos. Et comme souvent après mon café Dame Nature se rappela à moi.
Je roulais jusqu'aux sanitaires et j'entrais dans le premier que je trouvais. C'était des sièges à la turque. Je finissais mon affaire quand je me rendis compte que le sol était jonché d'emballages de préservatifs et aussi de nombreux préservatifs usagés.
N'étant pas des plus pressé je pris un autre café en mangeant quelques biscuits, sur une table d'où je pouvais voir l'entrée des toilettes hommes. Un beau gosse passa et il y resta plus qu'il n'aurait dû. J'allais ranger mon thermos dans le fourgon et le temps que je fasse l'aller-retour l'équipe de nettoyage arrivait. Le beau gosse sortit et me fit un sourire navré en me croisant et moi pour ne pas avoir l'air trop naze j'allais pisser quelques gouttes pour me donner une contenance.
Je repris tranquillement la route et je me garais devant l'entrée du camping. Je téléphonais à mon frère qui me répondit de suite.
— Salut Antho, je ne te réveille pas au moins ?
— Salut Bé, comment tu vas ? Non tu ne me réveilles pas, loin de là. Louis et Camille ont les gènes de la famille. Dès qu'il fait jour ils sont debout. Tu sais, c'est dommage que tu ne sois pas là, il fait un temps magnifique. Tu es où ? Aux Fourches ?
— Attend, je t'envoie une photo.
— T'es sérieux là ? Bouge pas on arrive le temps d'enfiler un truc.
Et une dizaine de minutes après mon frère arriva en portant Camille et en donnant la main à Louis.
Louis courut vers moi et me sauta dans les bras. Il me fit un bisou baveux et un gros câlins 'très fort’. Camille me fit pareil et je tapais la bise à mon frère.
— Ça me fait plaisir que tu sois là. Tu passes le reste du week-end avec nous j’espère.
— Je suis venu pour ça en fait.
— Tu sais que tu es le bienvenu. On va passer par le bureau, de suite. Ça sera plus simple.
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