07-12-2022, 01:36 PM
– Jean-François, je sais que c'est dur pour toi, tout comme ça l'est pour nous. Mais il y a des décisions à prendre. Lui connais-tu des désirs spécifiques?
– Oui, une fois on en avait discuté et on voulait se faire incinérer pour qu’à la mort du deuxième nos cendres soient mélangées et comme ça on serait ensemble pour l'éternité .
– Oui, il nous en avait parlé, pas de mélanger vos cendres mais du fait qu'il voulait être incinéré. Et je dois te donner ses affaires personnelles qu'on m'a rendu à l’hôpital.
Elle alla chercher une pochette que je vidais sur la table du salon. Il y avait son portefeuille, son porte-monnaie, sa montre et son alliance.
Je me souvins que quand on était allé les choisir j'en avais pris une toute simple en or jaune. Liam la trouvait trop quelconque pour moi. Il en avait choisi une plus épaisse et plus large. Il me l'avait faite essayer et il m'avait dit qu'elle m'allait bien. Alors je l'avais prise pour lui faire plaisir.
Lui n'aimait pas l'or jaune sur lui. On avait regardé celle en or blanc et finalement j'en avais repéré une qui me plaisait. Et je dus me disputer avec lui parce qu'il la trouvait trop chère. Elle était moins large que la mienne, un peu plus fine mais elle était en platine.
Et maintenant son alliance n’était plus à son doigt… je l'avais dans ma paume et la serrais de toutes mes forces.
Fin de matinée des gens des pompes funèbres vinrent pour planifier la cérémonie. Ce fut des plus sordide. Il allèrent jusqu'à nous montrer une vidéo sur le comment du cercueil fonctionnait.
En effet comme Liam serait incinéré il serait mis dans une housse mortuaire et dans un cercueil qui entrerait dans le crématoire et en ressortirait, laissant son corps dedans.
On signa tout ce qu'ils nous demandèrent et je les payais avec ma carte. L'enterrement aurait lieu le samedi.
On eut aussi la visite de la police qui vint faire son rapport sur les circonstances de l’accident. L'homme qui l'avait provoqué était mort lui aussi, mais d'une crise cardiaque alors qu'il conduisait. Et c'est à cause de ça qu'il n'avait pas freiné ni respecté les feux.
Ils nous apportaient même une lettre de sa famille qui nous disait qu'elle était désolée du drame qui nous affectait et elle nous demandait de contacter son avocat pour un arrangement à l’amiable.
– Ça veut dire quoi, la fin de la lettre ?
– Que c'est son assurance qui va payer les dommages pour la mort de Liam. Jean-François, à son arrivée Liam est allé voir notre avocat pour différentes paperasseries et il nous a remis une enveloppe au cas où il lui arriverait quelque chose, pensant à bien plus tard. De notre côté, depuis qu'ils sont enfants avec Henry on leur a fait une assurance vie chacun. C'est aussi notre avocat qui gère ça. Il faudrait prendre rendez-vous avec lui après les obsèques.
Je ne sais pas pourquoi mon regard se fixa sur le bracelet de Jeanne. C'était un bracelet plat qui, en son milieu, avait une bande d’un métal différente.
– Jeanne, tu connais un bon bijoutier ?
– Oui, bien sûr, plusieurs même. Mais pourquoi veux tu d’un bijoutier ?
– Je voudrais qu'il fusionne nos alliances, un peu comme ton bracelet. Qu'il mette celle de Liam incrusté dans la mienne. Tu crois qu'il pourrait me faire ça ?
– Il n'est pas très loin de chez nous, tu veux qu'on y aille maintenant?
J'expliquais au bijoutier ce que je voulais et comme il connaissait bien Liam et sa famille il me fit ça en urgence - le jour suivant je la remis à mon doigt, pour ne plus jamais la quitter.
Les parents de Liam organisèrent la cérémonie, ne me demandant que parfois mon avis, tant j’étais en souffrance. Je savais aussi qu'ils avaient contacté leur avocat, pour qu'il gère tout ce qui pouvait l’être de son côté.
Ma famille me soutenait moralement aussi. Je recevais sans cesse des messages de soutien. Le vendredi, mes parents, Tim, Rémy et Joris s'étaient tous retrouvés dans l'avion - sans savoir que les autres venaient. Ils avaient fait le voyage pour me soutenir.
Puis vint le jour fatidique. Je voulais le rejoindre dans l’éternité. J'avais trop mal.
Quand on arriva à l'église il y avait énormément de monde, des relations professionnelles de ses parents mais aussi certains de ses anciens amis dont le visage m’étais vaguement connu et de nombreuses personnes que je ne connaissais pas. Il y avait Kaleb avec Will, Jimmy et ses parents, Adam s’était déplacé pour la journée, puis Joé et son épouse.
Pendant la cérémonie ses parents parlèrent, puis ce fut Méli et moi en fin. J'évoquais notre rencontre puis notre vie lors de ces trois années et pour terminer je parlais de la promesse que je lui avais faite en disant que je la tiendrai quoiqu'il m'en coûte de souffrance. Puis on alla au crématorium.
En voyant le cercueil s’éloigner je n'avais qu'une envie c'était d’être à ses côtés. Je pleurais silencieusement tout le temps que dura la crémation.
La société funéraire se chargerait de nous rapporter son urne. On rentra chez ses parents.
Et même si j'avais déjà vu ça dans des films et même si ça se faisait aussi chez nous, je ne pus supporter la cérémonie qui se passa chez ses parents et j'allais m 'enfermer dans sa chambre.
Je m'allongeais sur son lit après avoir pris son ordinateur et j'ouvris les fichiers qui contenaient nos photos qui me rappelaient le bonheur qu'on avait eu.
Il y eut quelques coups frappés à la porte et comme je ne répondais pas elle s'ouvrit et Tim entra. Il ne dit rien et vint s'installer à côté de moi sur le lit.
– Bé, il faut que tu viennes nous rejoindre. Il y a beaucoup de monde qui voudrait te présenter ses condoléances. Je sais que c'est dur pour toi. Tu l'aimais tellement. Mais pour eux aussi c'est dur et ils voudraient partager leur peine avec la tienne. Tu vas tenir le coup ?
– Il faudra bien. Donne-moi juste cinq minutes encore, le temps de me passer un peu d'eau sur le visage.
– Tu vas rester comme prévu ou tu vas rentrer plus tôt ?
– Je ne sais pas encore, obligatoirement, il va falloir que je reste un peu parce que déjà, la semaine prochaine, il faut aller voir l'avocat de Liam. Après… j'en sais rien.
– Tu sais que quand tu rentres, si tu ne veux pas rester seul chez toi, tu es le bienvenu chez moi. C'est pas très grand mais on s’arrangera.
– Je sais Tim, mais je n'y ai pas réfléchi. On avait pas mal de projets avec Liam mais maintenant tous tombent à l’eau. Tu sais, si je ne lui avais pas fait cette promesse, je serai certainement avec lui, maintenant.
Il me fit un bisou fraternel et sortit . Je rejoignis les autres peu après. Tous me présentaient leurs condoléances. Je n'en connaissais aucun. Nos amis communs se tenaient à part et dès que je pus , j'allais vers eux. On se remémora les bons moments qu'on avait passé ensemble. Puis petit à petit les gens commencèrent à partir.
Quand il partit Kaleb me serra dans ses bras en me disant:
– Si tu veux être tranquille, tu peux venir chez moi, le temps que tu veux.
– Je ne sais pas encore ce que je vais faire. Mais je ne te dis pas non. Merci Kaleb.
Les derniers partirent, on rangea tout ce qui traînait. Et mes parents, tout comme ceux de Liam, me demandèrent ce que j'avais voulu dire en parlant de ma promesse.
Je leur dis ce que j'avais dû promettre à Liam. Je sortis prendre l’air. J'allais jusqu'à la piscine et je m'assis sur un bain de soleil. Je ne pensais à rien. Enfin si à Liam et au vide, au vide qu’i laissait dans ma vie.
Je rentrais à la maison et sur le perron Tony pleurait. Je m'approchais de lui et je le serrais dans mes bras.
– Il me manque, Bé.
– À moi aussi il me manque, Tony.
Sa mère sortit.
– Rentrez les garçons, on va manger quelque chose. Demain tes parents et amis repartent de bonne heure.
– On ira avec eux, maman, notre avion part deux heures plus tard, on ne va pas vous obliger à faire un autre trajet. Vous avez autre chose qu'à faire le taxi.
.
– C'est comme vous voudrez, Tony.
Après avoir déposé tout le monde à l’aéroport, on rentra. J'allais enfiler un maillot de bain et je fis des longueurs dans la piscine pendant deux heures pour essayer de me vider la tête. Quand je rentrais c'est les parents de Liam qui demandèrent à me parler.
– Jean-François, il va falloir trier les affaires de Liam. Je sais que c'est dur mais il faudra bien le faire. Tu veux nous aider?
– Oui, je vais venir mais je ne sais pas quoi garder.
– Tu prendras ce qui te fait plaisir ou qui te rappelle un souvenir agréable.
On alla dans la chambre de Liam, sa mère ouvrit son armoire.
– Tu veux garder ses vêtements ?
– Non. Il faudrait demander à Tony ou à Mika s'ils les veulent, sinon donnez les à une association.
Vous savez, j'ai tout ce que je veux garder de Liam, j'ai son alliance et sa montre. Les deux choses qu'il chérissait le plus. Alors pour le reste vous en faites ce que vous voulez.
– Ok, on s’en occupera plus tard, alors.
Nous sommes aussi allé chercher l'enveloppe qu'il nous avait remis, tu veux l’ouvrir ?
– Faites-le, je n'ai pas le courage de le faire.
Son père l'ouvrit et la lut.
– C'est son testament. Il fait de toi son légataire universel. Il donne à Tony ses médailles et à Méli la chevalière qu'elle aimait. Pour le reste, c'est l’avocat qui nous le dira.
– Jeanne, sur son bureau il y a des dossiers concernant son travail, je pense que vous devriez les prendre.
– On verra ça plus tard. Que comptes-tu faire, maintenant ?
– C'est à dire ?
– Tu vas rester un moment ici ou tu vas rentrer en France ?
– J'ai besoin d’y réfléchir… seul. Je pourrais aller quelques jours dans la maison de votre père ?
– Bien entendu, mais tu es sur de vouloir y aller seul ?
– Oui, mais avant je veux retourner là où nous sommes allés ensemble. Une sorte de pèlerinage que je veux faire pour dire adieu à tous ces endroits. Me remémorer les bons moments qu'on y a passé ensemble.
– Ça veut dire que tu ne reviendras plus aux Etats-Unis par après ?
– Je ne crois pas, en effet.
Sa mère se mit à pleurer.
– Mais tu restes notre gendre et tu seras toujours le bienvenu chez nous. Tu es et tu resteras celui que notre fils aimait. Alors s'il te plaît, reviens nous voir, au moins une fois par an.
– J'y réfléchirai mais je ne vous promets rien. C'est trop dur pour moi.
Ma tante me proposa d'aller chez eux quelques jours. Mais je refusais aussi. Le lundi fut long à passer. Les minutes me semblaient des heures.
J'en profitais pour envoyer un mail à tous ses contacts pour leur annoncer son décès.
J'allais aussi sur son compte Facebook où je mis la même chose et je ne sais plus combien de connards avaient mis ''j'aime'‘ !
Le mardi, à quatorze heures, Jeanne, Henry, Méli, Tony et moi on était dans le bureau de son avocat. Il nous lut le testament de Liam, un testament qu'il avait fait quelques jours après son arrivée à Los Angeles. Il me laissait tout ce qu'il possédait.
Il avait une assurance vie. Il m’en donnait la moitié de la somme et l’autre allait à son frère et à sa sœur. Et il me demandait de donner à sa famille les souvenirs contenu dans son ordi qu'ils voudraient garder de lui, puisque j’en connaissais les codes.
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– Oui, une fois on en avait discuté et on voulait se faire incinérer pour qu’à la mort du deuxième nos cendres soient mélangées et comme ça on serait ensemble pour l'éternité .
– Oui, il nous en avait parlé, pas de mélanger vos cendres mais du fait qu'il voulait être incinéré. Et je dois te donner ses affaires personnelles qu'on m'a rendu à l’hôpital.
Elle alla chercher une pochette que je vidais sur la table du salon. Il y avait son portefeuille, son porte-monnaie, sa montre et son alliance.
Je me souvins que quand on était allé les choisir j'en avais pris une toute simple en or jaune. Liam la trouvait trop quelconque pour moi. Il en avait choisi une plus épaisse et plus large. Il me l'avait faite essayer et il m'avait dit qu'elle m'allait bien. Alors je l'avais prise pour lui faire plaisir.
Lui n'aimait pas l'or jaune sur lui. On avait regardé celle en or blanc et finalement j'en avais repéré une qui me plaisait. Et je dus me disputer avec lui parce qu'il la trouvait trop chère. Elle était moins large que la mienne, un peu plus fine mais elle était en platine.
Et maintenant son alliance n’était plus à son doigt… je l'avais dans ma paume et la serrais de toutes mes forces.
Fin de matinée des gens des pompes funèbres vinrent pour planifier la cérémonie. Ce fut des plus sordide. Il allèrent jusqu'à nous montrer une vidéo sur le comment du cercueil fonctionnait.
En effet comme Liam serait incinéré il serait mis dans une housse mortuaire et dans un cercueil qui entrerait dans le crématoire et en ressortirait, laissant son corps dedans.
On signa tout ce qu'ils nous demandèrent et je les payais avec ma carte. L'enterrement aurait lieu le samedi.
On eut aussi la visite de la police qui vint faire son rapport sur les circonstances de l’accident. L'homme qui l'avait provoqué était mort lui aussi, mais d'une crise cardiaque alors qu'il conduisait. Et c'est à cause de ça qu'il n'avait pas freiné ni respecté les feux.
Ils nous apportaient même une lettre de sa famille qui nous disait qu'elle était désolée du drame qui nous affectait et elle nous demandait de contacter son avocat pour un arrangement à l’amiable.
– Ça veut dire quoi, la fin de la lettre ?
– Que c'est son assurance qui va payer les dommages pour la mort de Liam. Jean-François, à son arrivée Liam est allé voir notre avocat pour différentes paperasseries et il nous a remis une enveloppe au cas où il lui arriverait quelque chose, pensant à bien plus tard. De notre côté, depuis qu'ils sont enfants avec Henry on leur a fait une assurance vie chacun. C'est aussi notre avocat qui gère ça. Il faudrait prendre rendez-vous avec lui après les obsèques.
Je ne sais pas pourquoi mon regard se fixa sur le bracelet de Jeanne. C'était un bracelet plat qui, en son milieu, avait une bande d’un métal différente.
– Jeanne, tu connais un bon bijoutier ?
– Oui, bien sûr, plusieurs même. Mais pourquoi veux tu d’un bijoutier ?
– Je voudrais qu'il fusionne nos alliances, un peu comme ton bracelet. Qu'il mette celle de Liam incrusté dans la mienne. Tu crois qu'il pourrait me faire ça ?
– Il n'est pas très loin de chez nous, tu veux qu'on y aille maintenant?
J'expliquais au bijoutier ce que je voulais et comme il connaissait bien Liam et sa famille il me fit ça en urgence - le jour suivant je la remis à mon doigt, pour ne plus jamais la quitter.
Les parents de Liam organisèrent la cérémonie, ne me demandant que parfois mon avis, tant j’étais en souffrance. Je savais aussi qu'ils avaient contacté leur avocat, pour qu'il gère tout ce qui pouvait l’être de son côté.
Ma famille me soutenait moralement aussi. Je recevais sans cesse des messages de soutien. Le vendredi, mes parents, Tim, Rémy et Joris s'étaient tous retrouvés dans l'avion - sans savoir que les autres venaient. Ils avaient fait le voyage pour me soutenir.
Puis vint le jour fatidique. Je voulais le rejoindre dans l’éternité. J'avais trop mal.
Quand on arriva à l'église il y avait énormément de monde, des relations professionnelles de ses parents mais aussi certains de ses anciens amis dont le visage m’étais vaguement connu et de nombreuses personnes que je ne connaissais pas. Il y avait Kaleb avec Will, Jimmy et ses parents, Adam s’était déplacé pour la journée, puis Joé et son épouse.
Pendant la cérémonie ses parents parlèrent, puis ce fut Méli et moi en fin. J'évoquais notre rencontre puis notre vie lors de ces trois années et pour terminer je parlais de la promesse que je lui avais faite en disant que je la tiendrai quoiqu'il m'en coûte de souffrance. Puis on alla au crématorium.
En voyant le cercueil s’éloigner je n'avais qu'une envie c'était d’être à ses côtés. Je pleurais silencieusement tout le temps que dura la crémation.
La société funéraire se chargerait de nous rapporter son urne. On rentra chez ses parents.
Et même si j'avais déjà vu ça dans des films et même si ça se faisait aussi chez nous, je ne pus supporter la cérémonie qui se passa chez ses parents et j'allais m 'enfermer dans sa chambre.
Je m'allongeais sur son lit après avoir pris son ordinateur et j'ouvris les fichiers qui contenaient nos photos qui me rappelaient le bonheur qu'on avait eu.
Il y eut quelques coups frappés à la porte et comme je ne répondais pas elle s'ouvrit et Tim entra. Il ne dit rien et vint s'installer à côté de moi sur le lit.
– Bé, il faut que tu viennes nous rejoindre. Il y a beaucoup de monde qui voudrait te présenter ses condoléances. Je sais que c'est dur pour toi. Tu l'aimais tellement. Mais pour eux aussi c'est dur et ils voudraient partager leur peine avec la tienne. Tu vas tenir le coup ?
– Il faudra bien. Donne-moi juste cinq minutes encore, le temps de me passer un peu d'eau sur le visage.
– Tu vas rester comme prévu ou tu vas rentrer plus tôt ?
– Je ne sais pas encore, obligatoirement, il va falloir que je reste un peu parce que déjà, la semaine prochaine, il faut aller voir l'avocat de Liam. Après… j'en sais rien.
– Tu sais que quand tu rentres, si tu ne veux pas rester seul chez toi, tu es le bienvenu chez moi. C'est pas très grand mais on s’arrangera.
– Je sais Tim, mais je n'y ai pas réfléchi. On avait pas mal de projets avec Liam mais maintenant tous tombent à l’eau. Tu sais, si je ne lui avais pas fait cette promesse, je serai certainement avec lui, maintenant.
Il me fit un bisou fraternel et sortit . Je rejoignis les autres peu après. Tous me présentaient leurs condoléances. Je n'en connaissais aucun. Nos amis communs se tenaient à part et dès que je pus , j'allais vers eux. On se remémora les bons moments qu'on avait passé ensemble. Puis petit à petit les gens commencèrent à partir.
Quand il partit Kaleb me serra dans ses bras en me disant:
– Si tu veux être tranquille, tu peux venir chez moi, le temps que tu veux.
– Je ne sais pas encore ce que je vais faire. Mais je ne te dis pas non. Merci Kaleb.
Les derniers partirent, on rangea tout ce qui traînait. Et mes parents, tout comme ceux de Liam, me demandèrent ce que j'avais voulu dire en parlant de ma promesse.
Je leur dis ce que j'avais dû promettre à Liam. Je sortis prendre l’air. J'allais jusqu'à la piscine et je m'assis sur un bain de soleil. Je ne pensais à rien. Enfin si à Liam et au vide, au vide qu’i laissait dans ma vie.
Je rentrais à la maison et sur le perron Tony pleurait. Je m'approchais de lui et je le serrais dans mes bras.
– Il me manque, Bé.
– À moi aussi il me manque, Tony.
Sa mère sortit.
– Rentrez les garçons, on va manger quelque chose. Demain tes parents et amis repartent de bonne heure.
– On ira avec eux, maman, notre avion part deux heures plus tard, on ne va pas vous obliger à faire un autre trajet. Vous avez autre chose qu'à faire le taxi.
.
– C'est comme vous voudrez, Tony.
Après avoir déposé tout le monde à l’aéroport, on rentra. J'allais enfiler un maillot de bain et je fis des longueurs dans la piscine pendant deux heures pour essayer de me vider la tête. Quand je rentrais c'est les parents de Liam qui demandèrent à me parler.
– Jean-François, il va falloir trier les affaires de Liam. Je sais que c'est dur mais il faudra bien le faire. Tu veux nous aider?
– Oui, je vais venir mais je ne sais pas quoi garder.
– Tu prendras ce qui te fait plaisir ou qui te rappelle un souvenir agréable.
On alla dans la chambre de Liam, sa mère ouvrit son armoire.
– Tu veux garder ses vêtements ?
– Non. Il faudrait demander à Tony ou à Mika s'ils les veulent, sinon donnez les à une association.
Vous savez, j'ai tout ce que je veux garder de Liam, j'ai son alliance et sa montre. Les deux choses qu'il chérissait le plus. Alors pour le reste vous en faites ce que vous voulez.
– Ok, on s’en occupera plus tard, alors.
Nous sommes aussi allé chercher l'enveloppe qu'il nous avait remis, tu veux l’ouvrir ?
– Faites-le, je n'ai pas le courage de le faire.
Son père l'ouvrit et la lut.
– C'est son testament. Il fait de toi son légataire universel. Il donne à Tony ses médailles et à Méli la chevalière qu'elle aimait. Pour le reste, c'est l’avocat qui nous le dira.
– Jeanne, sur son bureau il y a des dossiers concernant son travail, je pense que vous devriez les prendre.
– On verra ça plus tard. Que comptes-tu faire, maintenant ?
– C'est à dire ?
– Tu vas rester un moment ici ou tu vas rentrer en France ?
– J'ai besoin d’y réfléchir… seul. Je pourrais aller quelques jours dans la maison de votre père ?
– Bien entendu, mais tu es sur de vouloir y aller seul ?
– Oui, mais avant je veux retourner là où nous sommes allés ensemble. Une sorte de pèlerinage que je veux faire pour dire adieu à tous ces endroits. Me remémorer les bons moments qu'on y a passé ensemble.
– Ça veut dire que tu ne reviendras plus aux Etats-Unis par après ?
– Je ne crois pas, en effet.
Sa mère se mit à pleurer.
– Mais tu restes notre gendre et tu seras toujours le bienvenu chez nous. Tu es et tu resteras celui que notre fils aimait. Alors s'il te plaît, reviens nous voir, au moins une fois par an.
– J'y réfléchirai mais je ne vous promets rien. C'est trop dur pour moi.
Ma tante me proposa d'aller chez eux quelques jours. Mais je refusais aussi. Le lundi fut long à passer. Les minutes me semblaient des heures.
J'en profitais pour envoyer un mail à tous ses contacts pour leur annoncer son décès.
J'allais aussi sur son compte Facebook où je mis la même chose et je ne sais plus combien de connards avaient mis ''j'aime'‘ !
Le mardi, à quatorze heures, Jeanne, Henry, Méli, Tony et moi on était dans le bureau de son avocat. Il nous lut le testament de Liam, un testament qu'il avait fait quelques jours après son arrivée à Los Angeles. Il me laissait tout ce qu'il possédait.
Il avait une assurance vie. Il m’en donnait la moitié de la somme et l’autre allait à son frère et à sa sœur. Et il me demandait de donner à sa famille les souvenirs contenu dans son ordi qu'ils voudraient garder de lui, puisque j’en connaissais les codes.
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