05-12-2022, 01:17 PM
La relation entre Titouan et Alexis était au beau fixe. Ils s'apprivoisaient petit à petit et ce n'est qu'un mois après le fameux vendredi qu'ils firent l'amour plus… profondément. Et ils avaient dû en abuser parce qu'ils avaient des problèmes pour courir, surtout Alexis. Je rigolais intérieurement.
Aux Fourches il y avait eu du changement. Pas au village même mais dans la plaine en bas de chez nous il y avait un lotissement qui se construisait. Il allait y avoir aussi un centre sportif et culturel mais également un centre commercial et quelques commerces aux alentours.
Mon père m'appris aussi que quelqu'un avait finalement acheté le champ clos et toutes les terres autour. Qu'un gars avait contacté Tim pour savoir si pour l'euro symbolique il voulait occuper les terres.
Bien sûr il accepta. Ça faisait beaucoup pour lui mais il avait déjà contacté plusieurs bergers afin de parquer leurs moutons dans certaines parcelles. L’acheteur devenait ainsi le plus gros propriétaire terrien du pays et Tim le plus grand exploitant.
On passa le temps de Noël ensemble, sans jamais se quitter. Tim me manquait beaucoup. Et la réciproque était vraie aussi.
On passa ensuite de très bonnes fêtes aux USA. La première chose que l'on fit le lendemain de notre arrivée fut d'aller visiter le nouveau magasin qui appartenait pour moitié à Liam et l'autre moitié à sa mère. Ce n'était pas un magasin où les affaires étaient entassées, c'était plus un magasin qui créait des ambiances. D'un côté c'était un salon des années cinquante, là une cuisine des années soixante. là c'était un bout de fast-food qui était recréé. De son côté sa mère avait trouvé des juke-box, des flippers…
Les fêtes de fin d'année furent entachées par la mort de Sam, l'arrière-grand-père de Kaleb. Je pris l'initiative de faire la même plaque que pour Joé. Et j'avertis mes parents. Cyprien accusa le coup.
On rentra et je repris les cours.
La deuxième semaine de janvier, Joris et moi on sécha le vendredi après-midi. Rémi, Alexis et Titouan aussi. Et Tim monta nous voir à Valence.
Hé oui, ça y est on se pacsait.
Ce fut une cérémonie simple, on s'échangea une alliance, on alla au parc faire quelques photos et on mangea un repas de ouf préparé par Titouan.
Et pour notre ''lune de miel'‘, on s'était offert un week-end en thalasso aux Saintes-Maries-De-La-Mer.
Et, la thalasso comme la mer, on les a pas trop vu. On a passé notre temps à faire l’amour. Et le lundi la reprise ça a été dur, dur. Et je vous parle même pas du lundi soir et des allusions salaces faites par nos amis.
Liam avait pas mal écumé la région alentour. Aussi quelques semaines après notre pacs, il partait deux, trois jours ou parfois la semaine, pour trouver de la marchandise. Il avait même acheté un fourgon pour charrier plus de choses que dans sa voiture.
En fait, on était ensemble les soirées quand ils étaient là en semaine et le samedi et le dimanche après-midi. Bon, ça ne durerait que le temps de mes études. Après on avait envisagé de redescendre dans le sud, sans certitude.
Avec Joris, comme on était célibataire la semaine on bossait nos cours à fond et quand mi-mai on passa nos examens, on était au top. Et courant juin on arrosa nos diplômes avec Rémi qui lui arrosait sa licence de droit.
Mais ça marquait aussi notre séparation future. Joris avait trouvé un boulot dans un des hôpitaux de Lyon pour ne pas être éloigné de Rémy. Il s'était trouvé un petit F1 pas trop cher et Rémy l'aida à déménager ses affaires.
Avec Liam on avait décidé de s'installer à l'Isle sur la Sorgue. Et c'est avec émotion qu'on dit au revoir à Pierre et Jean. On avait trouvé un petit appart, c'était le rez-de-chaussée d'une villa. On ne voyait presque jamais les proprios, parce qu'on avait une entrée complètement à part.
Et une autre innovation, cette année on irait aux USA que mi-septembre. En effet, juillet et août, il y avait de nombreuses brocantes dans des petits villages et Liam les préférait aux grosses, pleines de professionnels.
Du coup j'avais réussi à décrocher un remplacement dans un hôpital d’Avignon.
Liam me prêtait sa voiture pour faire les trajets.
Notre vie à deux nous avait encore plus rapproché. Nos amis nous manquaient mais deux fois par semaine, le midi, Tim venait manger car il faisait les marchés dans le coin et c'était l'occasion de venir nous voir.
On arrivait à la mi-août. Liam allait partir aux Etats-Unis sans moi. En effet il y avait envoyé tellement de marchandise qu'il allait fermer le magasin et tout le ré agencer avec sa mère. Et je ne le rejoindrai qu'après la réouverture.
Ça y est Liam était parti. Dans dix-sept jours exactement je serai avec lui. Ils passèrent assez vite et je partis même un jour plus tôt de la villa ainsi je pus passer la soirée avec Joris et Rémi à Lyon.
À vingt et une heures, Liam m'avait appelé et il en avait profité pour parler à Joris et à Rémi. Il nous avait même envoyé des photos de ce qu'il avait déjà fait et aussi d'autres photos de lui pour me montrer sa nouvelle coupe de cheveux qui lui allait bien. Puis je lui avais reparlé un peu et c'est sur un 'je t'aime' qu'on avait raccroché.
J'ai oublié de vous dire une chose. Suite à notre rencontre avec le big boss de la compagnie d’aviation, Liam, Tim, Joris et moi on avait reçu une carte VIP. Elle nous permettait de voler sur leurs lignes 40 000 km gratuit par an. Et elle était valable sur toutes leurs lignes et ça pour la durée de notre vie - ou de celle de la compagnie. Et en première qui plus est !
On était aussi prioritaire pour les vols.
Du coup c'est en première que je fis le voyage. Pour ne pas vous mentir j'ai passé le trajet à bander. J'ai même dû pendant le vol entre New-York et Los Angeles aller me branler dans les chiottes. Ça a été du rapide et de l’efficace. Je n’arrêtai de penser « j'espère que Liam sera en forme quand je vais arriver parce que je crois bien que je vais le violer dès que je vais le voir ». Enfin, j'attendrai qu'on arrive chez lui.
Mais quand je suis arrivé c'est Mika et Méli que je vis à m’attendre.
– Salut, Liam avait trop de boulot pour venir me chercher ?
Méli fondit en larme. Mon cœur se serra. Mika s'approcha de moi et me prit dans ses bras. Lui aussi pleurait.
– Liam a eu un accident grave hier après-midi. Il est à l’hôpital. Il est conscient et il t’attend.
Je fondis en larmes. Et il fallut me tirer jusqu'à la voiture. J'imaginais les pires des scenarii.
C'est en roulant vers l'hôpital que Méli me raconta ce qu'il s 'était passé.
– Hier, après que tu lui aies téléphoné il est rentré manger à la maison. Il était tout content, il nous a dit qu'il vous avait parlé un grand moment. Puis il est reparti travailler. C'est là qu'il a eu son accident. Une voiture n'a pas respecté un feu rouge et l'a embouti. Il est parti en tonneaux tellement elle allait vite.
– Mais comment il va ?
– Il faut que tu sois courageux, Liam est mourant. Il t'attend pour partir.
– Mais je ne veux pas qu'il meurt ! Les médecins ne peuvent rien faire pour lui ?
– Non Bé, les médecins ne peuvent plus rien faire pour lui. Il y a trop de lésions graves.
J'éclatais en sanglots. Je n'arrivais plus à m’arrêter. Mais pourquoi ça nous arrivait à nous, ça ? On avait tout pour être heureux ! On avait commencé notre nouvelle vie de couple, seulement deux mois plus tôt.
Mika me déposa devant l'entrée de l'hôpital et Méli descendit de la voiture avec moi. On alla à sa chambre presque en courant. Elle donna deux coups discrets et entra. Je la collais et je vis mon Liam sur le lit. Un drap remonté jusque sous ses aisselles. Ses parents et Tony l’entouraient. Je n'osais pas m’approcher. Tony me fit signe de venir et il me céda sa place. Il était assis à sa droite et lui tenait la main.
Je m'assis dans le fauteuil et je pris sa main entre les miennes. Liam ouvrit les yeux et essaya de tourner la tête vers moi. Je me levais sans lui lâcher la main. C’est d’une voix faible qu’il me parla.
– Bé, tu es enfin arrivé. Non, ne pleure pas s’il te plaît et puis souviens toi de ta promesse, ne l’oublie pas. Embrasse-moi mon amour.
– Liam je t’aime.
– Moi aussi je t’aime, embrasse-moi.
Je posais mes lèvres sur les siennes et je recueillis son dernier souffle. Liam venait de mourir en m’embrassant.
Je le pris dans mes bras et je le serrais contre moi, hurlant à plein poumons, «NON!».
Une infirmière entra et éteignit les alarmes des instruments et ressortit aussitôt. Je tenais toujours Liam serré contre moi. Je le reposais et je regardais une dernière fois ses yeux si verts privés de vie et lui fermais les paupières.
Un médecin entra. Il nous présenta ses condoléances, enleva toutes les perfusions qu'il avait. Un peu plus tard une infirmière accompagnée d'un homme entra. Ils venaient faire la toilette mortuaire de Liam. Il nous demandèrent de sortir. Je demandais à rester. Et je les aidais à la faire.
Je coupais deux mèches de ses cheveux que, religieusement, je plaçais dans des éprouvettes que me fournirent les gens que j’aidais. Puis ils recouvrirent son corps d'un drap et ils sortirent le corps de la chambre.
Dans le couloir tout le monde pleurait. Quand on passa devant eux sa mère souleva le drap et l’embrassa. Ils firent tous de même.
Je rentrais avec mon cousin et Méli, juste avant de partir Tony grimpa avec nous et on passa le voyage à pleurer dans les bras l'un de l’autre. Quand on arriva ses parents me proposèrent d'aller dormir dans la chambre d’amis. Je refusais.
– Merci, mais il faudra bien que je m'habitue à dormir sans lui, même là où nous aurions dû nous retrouver ce soir.
J'allais poser mes affaires dans sa chambre. Elle était rangée avec soin. Sur le bureau des dossiers portant tous des étiquettes. Le lit avait été fait. Et c'est vrai qu'à la maison c'était pratiquement toujours lui qui le faisait car il se levait souvent après moi.
Son odeur flottait de partout. Son parfum que j'aimais tant. Et quand je m'allongeais tout habillé sur le lit je pris son oreiller qui avait son odeur. Cela raviva mon chagrin, en position du fœtus, je me remis à pleurer. Ses parents entrèrent et sa mère me donna un cachet qui me calma et je finis par m’endormir.
Quand je me réveillais le lendemain matin je me tournais vers sa place et je me souvins de tout. Je hurlais un «NOOON!» avant d'éclater en sanglots. Sa mère et ma tante vinrent aussitôt me consoler. Finalement je me levais, habillé comme la veille et je me traînais jusqu'à la cuisine où j'avalais un grand bol de café puis un autre. Puis j'allais prendre une douche et me changeais.
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Aux Fourches il y avait eu du changement. Pas au village même mais dans la plaine en bas de chez nous il y avait un lotissement qui se construisait. Il allait y avoir aussi un centre sportif et culturel mais également un centre commercial et quelques commerces aux alentours.
Mon père m'appris aussi que quelqu'un avait finalement acheté le champ clos et toutes les terres autour. Qu'un gars avait contacté Tim pour savoir si pour l'euro symbolique il voulait occuper les terres.
Bien sûr il accepta. Ça faisait beaucoup pour lui mais il avait déjà contacté plusieurs bergers afin de parquer leurs moutons dans certaines parcelles. L’acheteur devenait ainsi le plus gros propriétaire terrien du pays et Tim le plus grand exploitant.
On passa le temps de Noël ensemble, sans jamais se quitter. Tim me manquait beaucoup. Et la réciproque était vraie aussi.
On passa ensuite de très bonnes fêtes aux USA. La première chose que l'on fit le lendemain de notre arrivée fut d'aller visiter le nouveau magasin qui appartenait pour moitié à Liam et l'autre moitié à sa mère. Ce n'était pas un magasin où les affaires étaient entassées, c'était plus un magasin qui créait des ambiances. D'un côté c'était un salon des années cinquante, là une cuisine des années soixante. là c'était un bout de fast-food qui était recréé. De son côté sa mère avait trouvé des juke-box, des flippers…
Les fêtes de fin d'année furent entachées par la mort de Sam, l'arrière-grand-père de Kaleb. Je pris l'initiative de faire la même plaque que pour Joé. Et j'avertis mes parents. Cyprien accusa le coup.
On rentra et je repris les cours.
La deuxième semaine de janvier, Joris et moi on sécha le vendredi après-midi. Rémi, Alexis et Titouan aussi. Et Tim monta nous voir à Valence.
Hé oui, ça y est on se pacsait.
Ce fut une cérémonie simple, on s'échangea une alliance, on alla au parc faire quelques photos et on mangea un repas de ouf préparé par Titouan.
Et pour notre ''lune de miel'‘, on s'était offert un week-end en thalasso aux Saintes-Maries-De-La-Mer.
Et, la thalasso comme la mer, on les a pas trop vu. On a passé notre temps à faire l’amour. Et le lundi la reprise ça a été dur, dur. Et je vous parle même pas du lundi soir et des allusions salaces faites par nos amis.
Liam avait pas mal écumé la région alentour. Aussi quelques semaines après notre pacs, il partait deux, trois jours ou parfois la semaine, pour trouver de la marchandise. Il avait même acheté un fourgon pour charrier plus de choses que dans sa voiture.
En fait, on était ensemble les soirées quand ils étaient là en semaine et le samedi et le dimanche après-midi. Bon, ça ne durerait que le temps de mes études. Après on avait envisagé de redescendre dans le sud, sans certitude.
Avec Joris, comme on était célibataire la semaine on bossait nos cours à fond et quand mi-mai on passa nos examens, on était au top. Et courant juin on arrosa nos diplômes avec Rémi qui lui arrosait sa licence de droit.
Mais ça marquait aussi notre séparation future. Joris avait trouvé un boulot dans un des hôpitaux de Lyon pour ne pas être éloigné de Rémy. Il s'était trouvé un petit F1 pas trop cher et Rémy l'aida à déménager ses affaires.
Avec Liam on avait décidé de s'installer à l'Isle sur la Sorgue. Et c'est avec émotion qu'on dit au revoir à Pierre et Jean. On avait trouvé un petit appart, c'était le rez-de-chaussée d'une villa. On ne voyait presque jamais les proprios, parce qu'on avait une entrée complètement à part.
Et une autre innovation, cette année on irait aux USA que mi-septembre. En effet, juillet et août, il y avait de nombreuses brocantes dans des petits villages et Liam les préférait aux grosses, pleines de professionnels.
Du coup j'avais réussi à décrocher un remplacement dans un hôpital d’Avignon.
Liam me prêtait sa voiture pour faire les trajets.
Notre vie à deux nous avait encore plus rapproché. Nos amis nous manquaient mais deux fois par semaine, le midi, Tim venait manger car il faisait les marchés dans le coin et c'était l'occasion de venir nous voir.
On arrivait à la mi-août. Liam allait partir aux Etats-Unis sans moi. En effet il y avait envoyé tellement de marchandise qu'il allait fermer le magasin et tout le ré agencer avec sa mère. Et je ne le rejoindrai qu'après la réouverture.
Ça y est Liam était parti. Dans dix-sept jours exactement je serai avec lui. Ils passèrent assez vite et je partis même un jour plus tôt de la villa ainsi je pus passer la soirée avec Joris et Rémi à Lyon.
À vingt et une heures, Liam m'avait appelé et il en avait profité pour parler à Joris et à Rémi. Il nous avait même envoyé des photos de ce qu'il avait déjà fait et aussi d'autres photos de lui pour me montrer sa nouvelle coupe de cheveux qui lui allait bien. Puis je lui avais reparlé un peu et c'est sur un 'je t'aime' qu'on avait raccroché.
J'ai oublié de vous dire une chose. Suite à notre rencontre avec le big boss de la compagnie d’aviation, Liam, Tim, Joris et moi on avait reçu une carte VIP. Elle nous permettait de voler sur leurs lignes 40 000 km gratuit par an. Et elle était valable sur toutes leurs lignes et ça pour la durée de notre vie - ou de celle de la compagnie. Et en première qui plus est !
On était aussi prioritaire pour les vols.
Du coup c'est en première que je fis le voyage. Pour ne pas vous mentir j'ai passé le trajet à bander. J'ai même dû pendant le vol entre New-York et Los Angeles aller me branler dans les chiottes. Ça a été du rapide et de l’efficace. Je n’arrêtai de penser « j'espère que Liam sera en forme quand je vais arriver parce que je crois bien que je vais le violer dès que je vais le voir ». Enfin, j'attendrai qu'on arrive chez lui.
Mais quand je suis arrivé c'est Mika et Méli que je vis à m’attendre.
– Salut, Liam avait trop de boulot pour venir me chercher ?
Méli fondit en larme. Mon cœur se serra. Mika s'approcha de moi et me prit dans ses bras. Lui aussi pleurait.
– Liam a eu un accident grave hier après-midi. Il est à l’hôpital. Il est conscient et il t’attend.
Je fondis en larmes. Et il fallut me tirer jusqu'à la voiture. J'imaginais les pires des scenarii.
C'est en roulant vers l'hôpital que Méli me raconta ce qu'il s 'était passé.
– Hier, après que tu lui aies téléphoné il est rentré manger à la maison. Il était tout content, il nous a dit qu'il vous avait parlé un grand moment. Puis il est reparti travailler. C'est là qu'il a eu son accident. Une voiture n'a pas respecté un feu rouge et l'a embouti. Il est parti en tonneaux tellement elle allait vite.
– Mais comment il va ?
– Il faut que tu sois courageux, Liam est mourant. Il t'attend pour partir.
– Mais je ne veux pas qu'il meurt ! Les médecins ne peuvent rien faire pour lui ?
– Non Bé, les médecins ne peuvent plus rien faire pour lui. Il y a trop de lésions graves.
J'éclatais en sanglots. Je n'arrivais plus à m’arrêter. Mais pourquoi ça nous arrivait à nous, ça ? On avait tout pour être heureux ! On avait commencé notre nouvelle vie de couple, seulement deux mois plus tôt.
Mika me déposa devant l'entrée de l'hôpital et Méli descendit de la voiture avec moi. On alla à sa chambre presque en courant. Elle donna deux coups discrets et entra. Je la collais et je vis mon Liam sur le lit. Un drap remonté jusque sous ses aisselles. Ses parents et Tony l’entouraient. Je n'osais pas m’approcher. Tony me fit signe de venir et il me céda sa place. Il était assis à sa droite et lui tenait la main.
Je m'assis dans le fauteuil et je pris sa main entre les miennes. Liam ouvrit les yeux et essaya de tourner la tête vers moi. Je me levais sans lui lâcher la main. C’est d’une voix faible qu’il me parla.
– Bé, tu es enfin arrivé. Non, ne pleure pas s’il te plaît et puis souviens toi de ta promesse, ne l’oublie pas. Embrasse-moi mon amour.
– Liam je t’aime.
– Moi aussi je t’aime, embrasse-moi.
Je posais mes lèvres sur les siennes et je recueillis son dernier souffle. Liam venait de mourir en m’embrassant.
Je le pris dans mes bras et je le serrais contre moi, hurlant à plein poumons, «NON!».
Une infirmière entra et éteignit les alarmes des instruments et ressortit aussitôt. Je tenais toujours Liam serré contre moi. Je le reposais et je regardais une dernière fois ses yeux si verts privés de vie et lui fermais les paupières.
Un médecin entra. Il nous présenta ses condoléances, enleva toutes les perfusions qu'il avait. Un peu plus tard une infirmière accompagnée d'un homme entra. Ils venaient faire la toilette mortuaire de Liam. Il nous demandèrent de sortir. Je demandais à rester. Et je les aidais à la faire.
Je coupais deux mèches de ses cheveux que, religieusement, je plaçais dans des éprouvettes que me fournirent les gens que j’aidais. Puis ils recouvrirent son corps d'un drap et ils sortirent le corps de la chambre.
Dans le couloir tout le monde pleurait. Quand on passa devant eux sa mère souleva le drap et l’embrassa. Ils firent tous de même.
Je rentrais avec mon cousin et Méli, juste avant de partir Tony grimpa avec nous et on passa le voyage à pleurer dans les bras l'un de l’autre. Quand on arriva ses parents me proposèrent d'aller dormir dans la chambre d’amis. Je refusais.
– Merci, mais il faudra bien que je m'habitue à dormir sans lui, même là où nous aurions dû nous retrouver ce soir.
J'allais poser mes affaires dans sa chambre. Elle était rangée avec soin. Sur le bureau des dossiers portant tous des étiquettes. Le lit avait été fait. Et c'est vrai qu'à la maison c'était pratiquement toujours lui qui le faisait car il se levait souvent après moi.
Son odeur flottait de partout. Son parfum que j'aimais tant. Et quand je m'allongeais tout habillé sur le lit je pris son oreiller qui avait son odeur. Cela raviva mon chagrin, en position du fœtus, je me remis à pleurer. Ses parents entrèrent et sa mère me donna un cachet qui me calma et je finis par m’endormir.
Quand je me réveillais le lendemain matin je me tournais vers sa place et je me souvins de tout. Je hurlais un «NOOON!» avant d'éclater en sanglots. Sa mère et ma tante vinrent aussitôt me consoler. Finalement je me levais, habillé comme la veille et je me traînais jusqu'à la cuisine où j'avalais un grand bol de café puis un autre. Puis j'allais prendre une douche et me changeais.
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