25-11-2022, 02:07 PM
– Tu admires mes boxers ? Ils sont cool pas vrai ?
– Putain! Titouan, mais t'es ouf, toi ! Tu m'as foutu la trouille !
– Salut Jeff. Ça va ? En forme pour commencer les cours ?
– Oui ça va et toi t'es en forme aussi ?
– Je viens de faire une nuit blanche mais bon, je dormirais mieux ce soir.
– Au fait t'as fait quoi comme études ?
– J'ai un bac S avec mention. J'ai un peu feuilleté les bouquins de l’année et dans un premier temps ça devrait aller.
Je sais ce que vous devez penser de moi, que je suis un mec superflu, que je suis en mode chien tout le temps, que je ne suis pas digne de confiance et peut être bien plus, même.
C'est vrai que jusqu'à présent j'ai agi à la légère, en touriste. Mais je vous demande de me laisser du temps. Le temps de me connaître mieux. Et qui sait peut-être qu'à la longue vous finirez par m’apprécier.
– Tu sais, on n'a rien contre toi. Ce que tu fais, ça te regarde.
Pendant deux ans, à ta place il y avait mon meilleur pote et sa copine. Pour tout te dire on se connaît depuis toujours. Et pendant ces deux ans on a formé une petite famille. Certains événements qui auraient pu être tragiques nous ont encore plus soudés. Alors oui, j'en conviens, on va avoir du mal à t’intégrer.
Je ne dis pas que ça sera toujours comme ça, mais on ne te connaît pas. Alors il ne faut pas nous en vouloir. Et comme tu dis: nous laisser le temps de te connaître et de t’apprécier.
Au fait ce soir fais-moi penser à te montrer quelque chose.
– Tu veux me montrer quoi ?
– Tu verras bien. Dis, tu ne commences pas à neuf heures, toi, ce matin?
– Si, mais pourquoi tu demandes ça ?
– Tu as vu l’heure ? Tu vas finir par être à la bourre.
– Wow, putain oui. On se voit à midi pour bouffer ?
– Si tu veux.
Je remontais et j'allais réveiller Joris, une tasse à la main. Après avoir frappé à la porte et n'ayant pas eu de réponse j'entrais et je le secouais. Sans ouvrir les yeux il marmonna :
– Encore cinq minutes, Rémi. Fais-moi plutôt un câlin et un bisou.
– Joris, réveil toi ! C'est pas Rémi, c'est moi.
Il ouvrit les yeux et s’étira.
– Putain Bé ! Tu m'as réveillé en plein milieu d'un rêve où je faisais l'amour avec Rémi. T'es pas cool.
– T'en n'a pas eu assez hier après-midi avec ton chéri ?
– Tu as discuté avec Liam, toi.
– Non, même pas, vous n'avez pas été discrets hier soir quand vous discutiez dans le couloir juste en face de la porte de notre chambre.
Il s'étira et sortit du lit à poil et bien, sûr la bite au beau fixe.
– À première vue, tu n'en as pas eu assez vu comme tu bandes.
– Pourquoi, tu ne bandes pas toi le matin quand tu te lèves ?
– Si, presque tout le temps. Bon allez magne toi sinon on va être à la bourre.
– J'arrive dans un quart d’heure. Le temps de prendre une douche. Merci pour le café !
…
Et voilà, on venait d'entrer dans l’amphi. On avait eu droit au speech de bienvenu et l’après-midi on aurait droit à notre premier cours magistral.
On retrouva Titouan au self à midi et on mangea avec lui. Il nous donna ses premières impressions et ça nous fit sourire.
– Ils nous mettent la pression d’entrée, c'est nul comme façon de faire. En plus ils disent que la moitié d'entre nous va échouer si on ne s'accroche pas. C'est n'importe quoi.
– N'en soit pas si sûr. Comme vous quand on a commencé en première année on était 200. On a été 150 à passer en deuxième année et seulement trois élèves ont été autorisés à redoubler. Cette année on n'est plus que 122.
alors tu vois, ils ne se trompent pas beaucoup. Et crois-moi, ce matin jusqu'à la fin du premier trimestre tu vas suivre les cours facile, c'est après que ça se corse.
– Ok! Et on nous a parlé de spécialisations, vous, vous avez choisi la vôtre ?
– Je ne sais pas pour Joris mais pour moi, ça sera les urgences.
– Pour moi, c’est pareil. Je me vois mal faire du répétitif ou infirmier à domicile. Mais toi, tu as encore le temps d’y penser.
On discuta encore un peu puis on repartit en classes. Dès les premières minutes de cours le prof nous fit bien comprendre qu’il nous considérait pour des branleurs, tous autant qu'on était. C'était un nouveau titulaire que personne ne connaissait. Ancien médecin urgentiste qui, suite à un accident, n’avait pu continuer dans cette voie.
– Bon, tout ceux qui ont déjà soigné quelqu'un en dehors de l'hôpital levez-vous.
On se leva tous.
– maintenant ceux qui n'ont fait que des bobos, écorchures, asseyez-vous. Tout ceux qui ont donné un doliprane ou de l'aspirine à quelqu'un qui avait mal à la tête, asseyez-vous aussi…
Au final, on ne fut plus que trois à rester debout. Il commença par Adrien, un mec debout devant nous.
– alors qu'avez-vous fait de spécial ?
– Cet été j'étais à la plage et un gosse s'est noyé. Il ne respirait plus. Je lui ai fait du bouche à bouche et un massage cardiaque et j'ai réussi à le ranimer avant que les secours n’arrivent.
– Bel acte on peut vous applaudir… Merci pour lui. Bon, les deux qui restent, lequel commence ?
– Peu importe parce que chaque fois on était ensemble alors je vais vous parler du premier et Joris du deuxième.
On est coloc et un jour on a retrouvé notre propriétaire au bas des escaliers qui faisait un infarctus. Pendant que Joris prévenait les secours, je l'ai mis en position de sécurité mais son état s'est aggravé et on a dû lui faire un massage cardiaque et du bouche à bouche le temps que les pompiers prennent le relais.
– D'accord et le deuxième cas, c'est quoi ?
– C'est un gars qui avait pris plusieurs coups de couteaux et pissait le sang. On a fait des pansements compressifs pour arrêter les hémorragies puis on l'a plus ou moins recousu et on lui a fait une transfusion de sang.
– Qu’entendez-vous, Joris, par: plus ou moins recousu ?
– On n'avait pas de fil pour le suturer alors on a mis des points de super glu.
– Mes gaillards, là, vous me prenez pour un con ! Parce que ce que vous me racontez, c'est ce qu'il s'est passé dans un des avions du 11 septembre.
– On le sait bien, puisque c'était nous.
– C’est vrai, m’sieur! Ces deux oiseaux ont même fait la une des journaux l’année dernière.
– Merci Adrien pour cette confirmation. Vous deux, mes félicitations et mes excuses.
Bien! J'arriverais peut-être à faire quelque chose de vous trois. Vous êtes 122 dans cette classe. J'en retiens 3 qui ont sauvé une vie. Ça fait à la louche 2,5 % de gens efficaces jusqu'à présent. Je me doute qu’il y en a d'autres qui vont se révéler quand l'occasion se présentera.
Cependant, dites-vous bien que si vous ne vous sortez pas du train-train quotidien et que vous n’avez pas un minimum de réflexions personnelles, la majorité d'entre vous partira à la retraite en ayant fait juste le minimum syndical pour avoir la conscience tranquille.
Mais c'est sans compter sur moi. Vous avez déjà des connaissances solides, tous autant que vous êtes et une pratique, approximativement, la même pour tous. Je sais, évidemment, que certains on fait des stages dans des services plus tranquilles que d’autres.
Les deux héros, où avez-vous fait les vôtres ?
– Principalement, aux urgences.
300
– Putain! Titouan, mais t'es ouf, toi ! Tu m'as foutu la trouille !
– Salut Jeff. Ça va ? En forme pour commencer les cours ?
– Oui ça va et toi t'es en forme aussi ?
– Je viens de faire une nuit blanche mais bon, je dormirais mieux ce soir.
– Au fait t'as fait quoi comme études ?
– J'ai un bac S avec mention. J'ai un peu feuilleté les bouquins de l’année et dans un premier temps ça devrait aller.
Je sais ce que vous devez penser de moi, que je suis un mec superflu, que je suis en mode chien tout le temps, que je ne suis pas digne de confiance et peut être bien plus, même.
C'est vrai que jusqu'à présent j'ai agi à la légère, en touriste. Mais je vous demande de me laisser du temps. Le temps de me connaître mieux. Et qui sait peut-être qu'à la longue vous finirez par m’apprécier.
– Tu sais, on n'a rien contre toi. Ce que tu fais, ça te regarde.
Pendant deux ans, à ta place il y avait mon meilleur pote et sa copine. Pour tout te dire on se connaît depuis toujours. Et pendant ces deux ans on a formé une petite famille. Certains événements qui auraient pu être tragiques nous ont encore plus soudés. Alors oui, j'en conviens, on va avoir du mal à t’intégrer.
Je ne dis pas que ça sera toujours comme ça, mais on ne te connaît pas. Alors il ne faut pas nous en vouloir. Et comme tu dis: nous laisser le temps de te connaître et de t’apprécier.
Au fait ce soir fais-moi penser à te montrer quelque chose.
– Tu veux me montrer quoi ?
– Tu verras bien. Dis, tu ne commences pas à neuf heures, toi, ce matin?
– Si, mais pourquoi tu demandes ça ?
– Tu as vu l’heure ? Tu vas finir par être à la bourre.
– Wow, putain oui. On se voit à midi pour bouffer ?
– Si tu veux.
Je remontais et j'allais réveiller Joris, une tasse à la main. Après avoir frappé à la porte et n'ayant pas eu de réponse j'entrais et je le secouais. Sans ouvrir les yeux il marmonna :
– Encore cinq minutes, Rémi. Fais-moi plutôt un câlin et un bisou.
– Joris, réveil toi ! C'est pas Rémi, c'est moi.
Il ouvrit les yeux et s’étira.
– Putain Bé ! Tu m'as réveillé en plein milieu d'un rêve où je faisais l'amour avec Rémi. T'es pas cool.
– T'en n'a pas eu assez hier après-midi avec ton chéri ?
– Tu as discuté avec Liam, toi.
– Non, même pas, vous n'avez pas été discrets hier soir quand vous discutiez dans le couloir juste en face de la porte de notre chambre.
Il s'étira et sortit du lit à poil et bien, sûr la bite au beau fixe.
– À première vue, tu n'en as pas eu assez vu comme tu bandes.
– Pourquoi, tu ne bandes pas toi le matin quand tu te lèves ?
– Si, presque tout le temps. Bon allez magne toi sinon on va être à la bourre.
– J'arrive dans un quart d’heure. Le temps de prendre une douche. Merci pour le café !
…
Et voilà, on venait d'entrer dans l’amphi. On avait eu droit au speech de bienvenu et l’après-midi on aurait droit à notre premier cours magistral.
On retrouva Titouan au self à midi et on mangea avec lui. Il nous donna ses premières impressions et ça nous fit sourire.
– Ils nous mettent la pression d’entrée, c'est nul comme façon de faire. En plus ils disent que la moitié d'entre nous va échouer si on ne s'accroche pas. C'est n'importe quoi.
– N'en soit pas si sûr. Comme vous quand on a commencé en première année on était 200. On a été 150 à passer en deuxième année et seulement trois élèves ont été autorisés à redoubler. Cette année on n'est plus que 122.
alors tu vois, ils ne se trompent pas beaucoup. Et crois-moi, ce matin jusqu'à la fin du premier trimestre tu vas suivre les cours facile, c'est après que ça se corse.
– Ok! Et on nous a parlé de spécialisations, vous, vous avez choisi la vôtre ?
– Je ne sais pas pour Joris mais pour moi, ça sera les urgences.
– Pour moi, c’est pareil. Je me vois mal faire du répétitif ou infirmier à domicile. Mais toi, tu as encore le temps d’y penser.
On discuta encore un peu puis on repartit en classes. Dès les premières minutes de cours le prof nous fit bien comprendre qu’il nous considérait pour des branleurs, tous autant qu'on était. C'était un nouveau titulaire que personne ne connaissait. Ancien médecin urgentiste qui, suite à un accident, n’avait pu continuer dans cette voie.
– Bon, tout ceux qui ont déjà soigné quelqu'un en dehors de l'hôpital levez-vous.
On se leva tous.
– maintenant ceux qui n'ont fait que des bobos, écorchures, asseyez-vous. Tout ceux qui ont donné un doliprane ou de l'aspirine à quelqu'un qui avait mal à la tête, asseyez-vous aussi…
Au final, on ne fut plus que trois à rester debout. Il commença par Adrien, un mec debout devant nous.
– alors qu'avez-vous fait de spécial ?
– Cet été j'étais à la plage et un gosse s'est noyé. Il ne respirait plus. Je lui ai fait du bouche à bouche et un massage cardiaque et j'ai réussi à le ranimer avant que les secours n’arrivent.
– Bel acte on peut vous applaudir… Merci pour lui. Bon, les deux qui restent, lequel commence ?
– Peu importe parce que chaque fois on était ensemble alors je vais vous parler du premier et Joris du deuxième.
On est coloc et un jour on a retrouvé notre propriétaire au bas des escaliers qui faisait un infarctus. Pendant que Joris prévenait les secours, je l'ai mis en position de sécurité mais son état s'est aggravé et on a dû lui faire un massage cardiaque et du bouche à bouche le temps que les pompiers prennent le relais.
– D'accord et le deuxième cas, c'est quoi ?
– C'est un gars qui avait pris plusieurs coups de couteaux et pissait le sang. On a fait des pansements compressifs pour arrêter les hémorragies puis on l'a plus ou moins recousu et on lui a fait une transfusion de sang.
– Qu’entendez-vous, Joris, par: plus ou moins recousu ?
– On n'avait pas de fil pour le suturer alors on a mis des points de super glu.
– Mes gaillards, là, vous me prenez pour un con ! Parce que ce que vous me racontez, c'est ce qu'il s'est passé dans un des avions du 11 septembre.
– On le sait bien, puisque c'était nous.
– C’est vrai, m’sieur! Ces deux oiseaux ont même fait la une des journaux l’année dernière.
– Merci Adrien pour cette confirmation. Vous deux, mes félicitations et mes excuses.
Bien! J'arriverais peut-être à faire quelque chose de vous trois. Vous êtes 122 dans cette classe. J'en retiens 3 qui ont sauvé une vie. Ça fait à la louche 2,5 % de gens efficaces jusqu'à présent. Je me doute qu’il y en a d'autres qui vont se révéler quand l'occasion se présentera.
Cependant, dites-vous bien que si vous ne vous sortez pas du train-train quotidien et que vous n’avez pas un minimum de réflexions personnelles, la majorité d'entre vous partira à la retraite en ayant fait juste le minimum syndical pour avoir la conscience tranquille.
Mais c'est sans compter sur moi. Vous avez déjà des connaissances solides, tous autant que vous êtes et une pratique, approximativement, la même pour tous. Je sais, évidemment, que certains on fait des stages dans des services plus tranquilles que d’autres.
Les deux héros, où avez-vous fait les vôtres ?
– Principalement, aux urgences.
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