02-11-2022, 09:10 AM
– Comme vous vous en doutez, je viens vous voir au nom de l’émir.
Il souhaite savoir de quoi vous avez besoin, ce qui vous ferait plaisir.
– Je n'ai besoin de rien de spécial. J'ai tout ce qu'il me faut. Merci!
– Pour l'instant oui, mais pour plus tard, une maison par exemple.
– Oui, bien sûr ça fait partie de mes envies mais on ne sait pas encore comment on va fonctionner, Liam et moi, ni où on va s’installer. Et je ne peux accepter un cadeau d'une telle valeur.
– Jean-François, je pense que vous ne réalisez pas la portée de votre geste en sauvant la vie du prince Abdel. C'est tout le pays qui veut vous remercier.
Bon, quel serait votre rêve le plus fou ?
– Je ne sais pas, enfin, si. Au pays il y a ce que tout le monde l'appelle le champ clos. Ça fait longtemps que c'est en vente mais c'est bien trop cher pour les gens du pays.
– Dites-m ’en un peu plus sur ce champ clos comme vous l’appelez.
– C'est un ancien relais de diligences, un grand bâtiment sur trois étages. A côté il y a un hangar où ils rangeaient les diligences et de l'autre un abreuvoir où les chevaux se désaltéraient. Le grand bâtiment servait au rez-de-chaussée pour moitié d'écurie et pour moitié d’habitation, avec en haut la réserve à fourrage. Et comme son nom le dit il y a un terrain entouré d'un mur fait par la nature.
Dans mes rêves les plus fous j'aimerai en faire ma maison. Notre maison à Liam et à moi.
– Vous voyez que vous avez des besoins ou des envies.
– Mais non, ça c'est juste un rêve. Je n'ai pas réellement besoin de ça. Pas plus que j'ai besoin d'un gros 4x4 ici en ville ou d'une voiture de luxe. C'est de la frime tout ça.
– Je vous laisse réfléchir. Et je vous recontacterais afin de planifier votre visite du pays de l’émir.
– Justement, en parlant de ça, avec mes amis on en a parlé hier soir et on n'est pas très chaud pour y aller.
– Pourrais-je en connaître les raisons ?
– Comme vous devez vous en douter, les lois contre la communauté gay ne nous plaisent pas et pour ne pas embarrasser l’émir, on préfère ne pas y aller. C'est aussi pour ça que je ne veux pas de cadeau de sa part.
Sans être de la mouvance LGBT radicale, je m'assume tel que je suis. Alors non, je ne veux pas être remercié pour ce que j'ai fait. Je ne veux pas aller dans un pays où on fouette et on lapide les hommes qui s’aiment.
– Je vous remercie de votre franchise Jean-François et je vais rapporter vos paroles à l'émir qui décidera quelles suites donner à notre entretien.
Vous êtes un garçon bien Jean-François, un garçon droit et fier. Restez tel que vous êtes.
Il se leva signifiant ainsi la fin de notre entretien et je le raccompagnais jusqu'au portail. J'allais le refermer quand je vis arriver Pierre et Jean qui rentraient du marché en traînant un caddie.
– bonjour, vous rentrez déjà des courses ? D'habitude vous y allez plus tard.
– Nous nous sommes couchés de bonne heure et à notre âge on n'a pas besoin de beaucoup de sommeil. Je suppose que tes amis dorment encore.
– Bien sûr, on est dimanche. Alors ils en profitent. Donnez-moi votre caddie, je vais le monter.
– On a vu que tu avais de la visite ce matin.
– Oui, je m'en serais bien passé mais bon, j'ai fait ce que je pensais juste. On verra bien.
– Tu veux nous en parler ?
– C'est un peu compliqué parce qu'il y a des choses dont actuellement je n'ai pas le droit de parler, justement. Mais pour faire simple et court, j'ai sauvé la vie d’un gars qui a un futur… d’importance dans son pays. Et l’homme qui est venu ce matin était là pour me demander ce qui me ferait plaisir comme cadeau pour mon geste. Mais j'ai refusé.
– Et pourquoi ?
– Par principe, parce que je ne veux rien venant d'un pays où on fait encore fouetter et lapider des hommes ou des femmes, sous prétexte qu'ils sont gay.
– Et tu lui as dit ça, comme ça ?
– Oui, comment faire autrement ? Au moins il sait à quoi s'en tenir.
On s'était dit tout ça en grimpant les escaliers. Je les laissai avec leur caddy devant leur porte.
Quand je rentrais, mes amis étaient réveillés et prenaient leur petit déjeuner. Je fis un bisou baveux à Liam, mordais dans sa tartine, puis je tapais la bise à mes amis.
– Merde! Bé, tu m'as foutu de la confiture sur la joue.
– C'est la faute de Liam ! Alors prends-t-en en à lui.
– Tu étais où ?
– Je discutais avec Pierre et Jean dans les escaliers après avoir raccompagné John Smith.
– Il te voulait quoi ce mec ?
– Joris, grand curieux! Ça ne te regarde pas ce qu'il lui voulait.
– Laisse Rémi, ça vous regarde aussi parce que j'ai refusé l'invitation de l’émir.
– Pourquoi ?
– Tu te souviens de ce qu'on a trouvé hier sur internet vis à vis de la vie des gay dans son pays. Alors j'ai dit à John Smith pourquoi je refusais d'y aller et pourquoi je refusais son cadeau.
– Mais c'était quoi son cadeau ?
– Ce que je voulais, une maison, une grosse voiture …
– Mais t'es ouf, toi !
– Non, il a raison, tu nous imagines vivre là-bas, Joris ? Si on se fait prendre en train de s'embrasser ou en train de faire l'amour, c'est la peine de mort.
Tu en penses quoi Liam ?
– Rien, enfin, si, je pense aussi qu'il a bien fait. Mais j'ai peur que son refus ne soit pas bien vu par le roi et que s'il est rancunier, il s'en prenne à lui.
Bé, tu devrais en parler à Michel. Il pourrait peut-être nous être de bon conseil.
– Oui Bé, vas-y appelle le.
– On est dimanche, je vais lui foutre la paix. Et je ne vais pas l'appeler mais lui envoyer un mail sur sa messagerie privée. Ça vous va comme ça ?
– Ok, mais tu le fais de suite alors.
J'allais chercher mon ordinateur et j'envoyais un mail à Michel. Tim et Marie étaient arrivés au moment où je faisais le courrier. On les mit rapidement au courant de la situation et Joris et Marie se mirent aux fourneaux.
Ce midi, ce fut, salade d'endives à l'huile de noix, frites au four et steak. Puis on alla faire une promenade digestive le long du Rhône et on rentra. Chacun regagna sa chambre pour réviser ses cours - hé non, pas le verbe forniquer ni celui niquer fort .
L'après-midi et la soirée passèrent si vite que déjà on était lundi. La semaine de cours passa plutôt rapidement et le vendredi soir, Joris et moi, on était pressés d'aller nous coucher, ayant hâte du lendemain. Bon, nos chéris étaient dans le même état d'esprit que nous. Même Tim et Marie d’ailleurs. Mais là, c'était juste pour prendre un peu d'avance sur le calendrier lunaire de Marie …
le samedi matin, après un 69 au réveil, j’activais la troupe car on était tous grave à la bourre. Et c'est de justesse qu'on attrapa le TVG où mes parents, mes grands-parents, mon oncle, ma tante et Cyprien, les parents de Tim nous attendaient.
En plus on avait un wagon réservé rien que pour nous. Jusqu'à présent, on n'avait pas dit à nos familles ce qu'il s'était réellement passé et on profita du voyage pour le leur narrer.
Cyprien hochait de la tête, ma grand-mère et ma mère pleuraient en silence, celle de Tim et ma tante s'étaient blotties dans les bras de leurs époux. Mon père, mon grand-père et le père de Tim étaient tout pâle.
C'est Cyprien qui rompit le silence.
– Vous êtes bon pour la légion d’honneur !
– Tu crois Papa ?
– Il manquerait plus que ça qu'ils ne la leur donnent pas. Il la donne bien à des chanteurs ! Eux au moins la méritent.
Un haut-parleur annonça l’arrivée à Paris d'ici la demie heure.
– On se change maintenant ou une fois arrivés ?
– Je me vois mal me changer à l’Élysée.
– Oui, allez, on se déguise maintenant.
On alla récupérer les housses dans lesquelles il y avait les costumes que l'émir nous avait offert lors de notre voyage à Londres et à part Marie qui alla dans les toilettes pour se changer, nous on le fit dans le wagon.
– Mais quand même, vous pourriez aller vous changer dans les toilettes.
– Man, comme si tu nous avais jamais vu en boxer et en tee-shirt.
– Oh, certains, même des fois avec beaucoup moins !
– Bon Man, tu vas pas entrer dans les détails non plus.
Le temps de nous changer, de nous donner un coup de peigne, un peu de gel dans les cheveux, le train arrivait en gare. Michel monta dans notre wagon en compagnie de plusieurs personnes qu'il nous présenta comme des membres des services de sécurité.
Il nous fit un bref topo de comment ça allait se passer et c'est en bus VIP qu'on alla jusqu'à l’Élysée.
Une fois tous descendus, le bus repartit et on nous conduisit dans un salon où il y avait déjà pas mal de monde. On nous assigna une place à chacun. Tim, Liam, Joris et moi on était à côté du micro. Je voyais ma mère et mon père qui discutaient avec Michel. Celui-ci se dirigea vers moi.
– Jean-François, tu as la médaille que l'émir t'a remise ?
– Oui, elle est dans mon sac.
– On a encore le temps pour que tu la mettes . Suis-moi!
On alla jusqu'au vestiaire où on avait déposé nos sacs, du mien j'en sortis la grande boite plate que j’ouvris. J'en sortis la médaille que l'émir m'avait remise et je me la passais autour du cou.
– Pourquoi tu ne l'avais pas mise ?
– Je savais pas si je devais la mettre ou non. Alors je l'ai pas mise.
– Tu aurais dû, bon, allez on se dépêche c'est bientôt l'heure et on ne fait pas attendre le président.
J'éclatais de rire.
– je peux savoir pourquoi tu ris ?
– C'est rien , c'est nerveux. C'est juste un de mes potes qui a des vaches qui a l'habitude de dire que les vaches n'aiment pas attendre.
– Oui mais je ne comprends pas pourquoi tu ris.
– Je fais le parallèle entre Jacquot et les vaches.
– Mais Jean-François qu'est-ce qu’on va faire de toi ?
– Au fait Michel, on a le droit de refuser ?
– De refuser quoi ?
– Bin la médaille qu'on va me donner.
– Ah tu vas pas commencer, tu as assez foutu le bordel comme ça.
– Mais j'ai pas foutu le bordel.
– On en reparlera plus tard. Parce qu'il nous reste plus que trois minutes pour regagner nos places .
En fait on poireauta encore un bon quart d’heure. Puis un huissier ouvrit une porte et annonça :
– Monsieur le Président de la République.
Tout le monde se leva et fit silence. Je vous passe les discours parce que sinon vous allez faire comme Cyprien - s'endormir sur le fauteuil.
Alors? Vous allez me dire.
Joris a eu la médaille du mérite pour avoir soigné le Marine blessé.
Liam et Tim, la légion d'honneur pour avoir maîtrisé un des terroristes.
Et moi la médaille du mérite pour les soins au Marine et lui avoir donné mon sang, plus la légion d'honneur pour mon action héroïque lors du détournement d’avion.
On mangea ensuite avec le Président, on eut droit à des photos avec lui et Bernadette.
Puis Michel vint me chercher et me conduisit dans le bureau présidentiel où il y avait Jacquot, le premier ministre, le ministre des affaires étrangères, l'ambassadeur de l'émir et John Smith - encore lui.
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Il souhaite savoir de quoi vous avez besoin, ce qui vous ferait plaisir.
– Je n'ai besoin de rien de spécial. J'ai tout ce qu'il me faut. Merci!
– Pour l'instant oui, mais pour plus tard, une maison par exemple.
– Oui, bien sûr ça fait partie de mes envies mais on ne sait pas encore comment on va fonctionner, Liam et moi, ni où on va s’installer. Et je ne peux accepter un cadeau d'une telle valeur.
– Jean-François, je pense que vous ne réalisez pas la portée de votre geste en sauvant la vie du prince Abdel. C'est tout le pays qui veut vous remercier.
Bon, quel serait votre rêve le plus fou ?
– Je ne sais pas, enfin, si. Au pays il y a ce que tout le monde l'appelle le champ clos. Ça fait longtemps que c'est en vente mais c'est bien trop cher pour les gens du pays.
– Dites-m ’en un peu plus sur ce champ clos comme vous l’appelez.
– C'est un ancien relais de diligences, un grand bâtiment sur trois étages. A côté il y a un hangar où ils rangeaient les diligences et de l'autre un abreuvoir où les chevaux se désaltéraient. Le grand bâtiment servait au rez-de-chaussée pour moitié d'écurie et pour moitié d’habitation, avec en haut la réserve à fourrage. Et comme son nom le dit il y a un terrain entouré d'un mur fait par la nature.
Dans mes rêves les plus fous j'aimerai en faire ma maison. Notre maison à Liam et à moi.
– Vous voyez que vous avez des besoins ou des envies.
– Mais non, ça c'est juste un rêve. Je n'ai pas réellement besoin de ça. Pas plus que j'ai besoin d'un gros 4x4 ici en ville ou d'une voiture de luxe. C'est de la frime tout ça.
– Je vous laisse réfléchir. Et je vous recontacterais afin de planifier votre visite du pays de l’émir.
– Justement, en parlant de ça, avec mes amis on en a parlé hier soir et on n'est pas très chaud pour y aller.
– Pourrais-je en connaître les raisons ?
– Comme vous devez vous en douter, les lois contre la communauté gay ne nous plaisent pas et pour ne pas embarrasser l’émir, on préfère ne pas y aller. C'est aussi pour ça que je ne veux pas de cadeau de sa part.
Sans être de la mouvance LGBT radicale, je m'assume tel que je suis. Alors non, je ne veux pas être remercié pour ce que j'ai fait. Je ne veux pas aller dans un pays où on fouette et on lapide les hommes qui s’aiment.
– Je vous remercie de votre franchise Jean-François et je vais rapporter vos paroles à l'émir qui décidera quelles suites donner à notre entretien.
Vous êtes un garçon bien Jean-François, un garçon droit et fier. Restez tel que vous êtes.
Il se leva signifiant ainsi la fin de notre entretien et je le raccompagnais jusqu'au portail. J'allais le refermer quand je vis arriver Pierre et Jean qui rentraient du marché en traînant un caddie.
– bonjour, vous rentrez déjà des courses ? D'habitude vous y allez plus tard.
– Nous nous sommes couchés de bonne heure et à notre âge on n'a pas besoin de beaucoup de sommeil. Je suppose que tes amis dorment encore.
– Bien sûr, on est dimanche. Alors ils en profitent. Donnez-moi votre caddie, je vais le monter.
– On a vu que tu avais de la visite ce matin.
– Oui, je m'en serais bien passé mais bon, j'ai fait ce que je pensais juste. On verra bien.
– Tu veux nous en parler ?
– C'est un peu compliqué parce qu'il y a des choses dont actuellement je n'ai pas le droit de parler, justement. Mais pour faire simple et court, j'ai sauvé la vie d’un gars qui a un futur… d’importance dans son pays. Et l’homme qui est venu ce matin était là pour me demander ce qui me ferait plaisir comme cadeau pour mon geste. Mais j'ai refusé.
– Et pourquoi ?
– Par principe, parce que je ne veux rien venant d'un pays où on fait encore fouetter et lapider des hommes ou des femmes, sous prétexte qu'ils sont gay.
– Et tu lui as dit ça, comme ça ?
– Oui, comment faire autrement ? Au moins il sait à quoi s'en tenir.
On s'était dit tout ça en grimpant les escaliers. Je les laissai avec leur caddy devant leur porte.
Quand je rentrais, mes amis étaient réveillés et prenaient leur petit déjeuner. Je fis un bisou baveux à Liam, mordais dans sa tartine, puis je tapais la bise à mes amis.
– Merde! Bé, tu m'as foutu de la confiture sur la joue.
– C'est la faute de Liam ! Alors prends-t-en en à lui.
– Tu étais où ?
– Je discutais avec Pierre et Jean dans les escaliers après avoir raccompagné John Smith.
– Il te voulait quoi ce mec ?
– Joris, grand curieux! Ça ne te regarde pas ce qu'il lui voulait.
– Laisse Rémi, ça vous regarde aussi parce que j'ai refusé l'invitation de l’émir.
– Pourquoi ?
– Tu te souviens de ce qu'on a trouvé hier sur internet vis à vis de la vie des gay dans son pays. Alors j'ai dit à John Smith pourquoi je refusais d'y aller et pourquoi je refusais son cadeau.
– Mais c'était quoi son cadeau ?
– Ce que je voulais, une maison, une grosse voiture …
– Mais t'es ouf, toi !
– Non, il a raison, tu nous imagines vivre là-bas, Joris ? Si on se fait prendre en train de s'embrasser ou en train de faire l'amour, c'est la peine de mort.
Tu en penses quoi Liam ?
– Rien, enfin, si, je pense aussi qu'il a bien fait. Mais j'ai peur que son refus ne soit pas bien vu par le roi et que s'il est rancunier, il s'en prenne à lui.
Bé, tu devrais en parler à Michel. Il pourrait peut-être nous être de bon conseil.
– Oui Bé, vas-y appelle le.
– On est dimanche, je vais lui foutre la paix. Et je ne vais pas l'appeler mais lui envoyer un mail sur sa messagerie privée. Ça vous va comme ça ?
– Ok, mais tu le fais de suite alors.
J'allais chercher mon ordinateur et j'envoyais un mail à Michel. Tim et Marie étaient arrivés au moment où je faisais le courrier. On les mit rapidement au courant de la situation et Joris et Marie se mirent aux fourneaux.
Ce midi, ce fut, salade d'endives à l'huile de noix, frites au four et steak. Puis on alla faire une promenade digestive le long du Rhône et on rentra. Chacun regagna sa chambre pour réviser ses cours - hé non, pas le verbe forniquer ni celui niquer fort .
L'après-midi et la soirée passèrent si vite que déjà on était lundi. La semaine de cours passa plutôt rapidement et le vendredi soir, Joris et moi, on était pressés d'aller nous coucher, ayant hâte du lendemain. Bon, nos chéris étaient dans le même état d'esprit que nous. Même Tim et Marie d’ailleurs. Mais là, c'était juste pour prendre un peu d'avance sur le calendrier lunaire de Marie …
le samedi matin, après un 69 au réveil, j’activais la troupe car on était tous grave à la bourre. Et c'est de justesse qu'on attrapa le TVG où mes parents, mes grands-parents, mon oncle, ma tante et Cyprien, les parents de Tim nous attendaient.
En plus on avait un wagon réservé rien que pour nous. Jusqu'à présent, on n'avait pas dit à nos familles ce qu'il s'était réellement passé et on profita du voyage pour le leur narrer.
Cyprien hochait de la tête, ma grand-mère et ma mère pleuraient en silence, celle de Tim et ma tante s'étaient blotties dans les bras de leurs époux. Mon père, mon grand-père et le père de Tim étaient tout pâle.
C'est Cyprien qui rompit le silence.
– Vous êtes bon pour la légion d’honneur !
– Tu crois Papa ?
– Il manquerait plus que ça qu'ils ne la leur donnent pas. Il la donne bien à des chanteurs ! Eux au moins la méritent.
Un haut-parleur annonça l’arrivée à Paris d'ici la demie heure.
– On se change maintenant ou une fois arrivés ?
– Je me vois mal me changer à l’Élysée.
– Oui, allez, on se déguise maintenant.
On alla récupérer les housses dans lesquelles il y avait les costumes que l'émir nous avait offert lors de notre voyage à Londres et à part Marie qui alla dans les toilettes pour se changer, nous on le fit dans le wagon.
– Mais quand même, vous pourriez aller vous changer dans les toilettes.
– Man, comme si tu nous avais jamais vu en boxer et en tee-shirt.
– Oh, certains, même des fois avec beaucoup moins !
– Bon Man, tu vas pas entrer dans les détails non plus.
Le temps de nous changer, de nous donner un coup de peigne, un peu de gel dans les cheveux, le train arrivait en gare. Michel monta dans notre wagon en compagnie de plusieurs personnes qu'il nous présenta comme des membres des services de sécurité.
Il nous fit un bref topo de comment ça allait se passer et c'est en bus VIP qu'on alla jusqu'à l’Élysée.
Une fois tous descendus, le bus repartit et on nous conduisit dans un salon où il y avait déjà pas mal de monde. On nous assigna une place à chacun. Tim, Liam, Joris et moi on était à côté du micro. Je voyais ma mère et mon père qui discutaient avec Michel. Celui-ci se dirigea vers moi.
– Jean-François, tu as la médaille que l'émir t'a remise ?
– Oui, elle est dans mon sac.
– On a encore le temps pour que tu la mettes . Suis-moi!
On alla jusqu'au vestiaire où on avait déposé nos sacs, du mien j'en sortis la grande boite plate que j’ouvris. J'en sortis la médaille que l'émir m'avait remise et je me la passais autour du cou.
– Pourquoi tu ne l'avais pas mise ?
– Je savais pas si je devais la mettre ou non. Alors je l'ai pas mise.
– Tu aurais dû, bon, allez on se dépêche c'est bientôt l'heure et on ne fait pas attendre le président.
J'éclatais de rire.
– je peux savoir pourquoi tu ris ?
– C'est rien , c'est nerveux. C'est juste un de mes potes qui a des vaches qui a l'habitude de dire que les vaches n'aiment pas attendre.
– Oui mais je ne comprends pas pourquoi tu ris.
– Je fais le parallèle entre Jacquot et les vaches.
– Mais Jean-François qu'est-ce qu’on va faire de toi ?
– Au fait Michel, on a le droit de refuser ?
– De refuser quoi ?
– Bin la médaille qu'on va me donner.
– Ah tu vas pas commencer, tu as assez foutu le bordel comme ça.
– Mais j'ai pas foutu le bordel.
– On en reparlera plus tard. Parce qu'il nous reste plus que trois minutes pour regagner nos places .
En fait on poireauta encore un bon quart d’heure. Puis un huissier ouvrit une porte et annonça :
– Monsieur le Président de la République.
Tout le monde se leva et fit silence. Je vous passe les discours parce que sinon vous allez faire comme Cyprien - s'endormir sur le fauteuil.
Alors? Vous allez me dire.
Joris a eu la médaille du mérite pour avoir soigné le Marine blessé.
Liam et Tim, la légion d'honneur pour avoir maîtrisé un des terroristes.
Et moi la médaille du mérite pour les soins au Marine et lui avoir donné mon sang, plus la légion d'honneur pour mon action héroïque lors du détournement d’avion.
On mangea ensuite avec le Président, on eut droit à des photos avec lui et Bernadette.
Puis Michel vint me chercher et me conduisit dans le bureau présidentiel où il y avait Jacquot, le premier ministre, le ministre des affaires étrangères, l'ambassadeur de l'émir et John Smith - encore lui.
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