24-10-2022, 11:44 AM
Ça y est on est en route. C'est une voiture officielle de l'armée qui ouvrait la route. À l'arrière il y avait Cyprien, Sam et Joe. Après une heure de route on arriva enfin à la base où on nous conduisit directement au mess. Steeve en grande tenue vint ouvrir la porte de la voiture et une haie d'honneur se mit au garde à vous.
On suivit et les trois invités d’honneur grimpèrent sur une estrade tandis que nous, on cherchait nos noms sur les chaises installées devant celle-ci.
Le chef de corps fit un speech de bienvenu et parla du déroulement de la journée. Un soldat traduisait à l'oreille de Cyprien ce qui se disait. Puis il présenta chacun des anciens combattants. Enfin, il nous invita à passer dans une autre pièce où le repas nous attendait. Et on mangea français. Du ‘français’ à la sauce américain mais mangeable – sauf, leurs fromages, beurk!
Les papys somnolaient après le repas. J'avais toujours la boite de médailles. Kaleb avait celles de son grand père dans un petit sac tandis que Junior avait celle de Joe senior dans une boite à biscuit.
Un peu avant le début de la cérémonie on nous avertit que le gouverneur serait en retard et que la cérémonie était reportée d'une demi-heure au moins.
Cyprien me fit signe d’approcher.
– Bé, tu vas m'aider à mettre mes médailles. Dans le couvercle tu as l'ordre pour me les mettre.
J'ouvris la boite et en effet il y avait des noms sur un listing.
– La médaille militaire, c'est laquelle ?
– Elle a un ruban jaune avec du vert sur les bords. Oui c'est celle-là.
– Je te l'épingle où, par-là ?
– Non, met la plus haut sinon il n'y aura pas assez de place.
Après la médaille militaire je lui mis la croix de guerre 39-45, puis la TOE (théâtre des opérations extérieures) puis la valeur militaire, puis la médaille des blessés de guerre, puis la médaille de la résistance, puis… trois autres encore.
– À ton avis, je mets aussi celles que les Ricains m'ont donné ?
– Bah oui, quand même. Après tu commences à ressembler un peu à un sapin de Noël mais ça va encore. Il manque les loupiottes!
– Au lieu de te foutre de ma gueule, tu as la liste. Au pire tu demandes à un des soldats de t'aider parce que je me souviens plus trop de l'ordre pour celles-là.
Je fis signe à Steeve de venir.
– Tu peux m'aider parce que j'ai encore quatre breloques à mettre mais Cyprien ne se souvient plus l’ordre.
– Alors d'abord celle-là, puis celle-là et celle-là après et celle-là et celle-là en dernier.
Mais il a fait quoi pour avoir ça ton arrière-grand-père ?
– Moi, je pourrai pas te le dire mais Joe junior va nous faire un topo au début de la cérémonie. Voilà Papé tu les as toutes.
– Mais non, Bé, dans le tissus il y en a encore deux mais celles-là, il faut me les attacher autour du cou. Commence par me mettre celle avec le ruban rouge. C'est la légion d’honneur.
Je la lui attachais et je sortis l’autre. Steeve se mit instinctivement au garde à vous.
– Oh, Steeve! Tu nous fais quoi là ? Tu es fou ?
– Mais tu ne te rends pas compte ? C'est la médaille d'honneur du congrès !
– Hé oui mon gars ! C'est Eisenhower qui nous l'a donné à tous les trois juste après-guerre.
De leur côté Kaleb et Junior faisaient la même chose. Ça y est c'était l’heure. Une garde d'honneur encadra les anciens combattants et on la suivit jusqu'à ce qui devait être la salle de cinéma - pleine comme un œuf.
Il y avait tout un tas d'huiles dont le gouverneur, le sénateur mais aussi le consul de France, des artistes célèbres - ou soi-disant.
Chacun y alla de son petit discours, puis un colonel - l'oncle de Steeve - fit un résumé de la Division du Texas, de ses origines à maintenant et il laissa la parole à Joe junior qui commença par l’extraordinaire coïncidence de notre rencontre, puis Kaleb que je lui fis connaître et il commença son exposé. Il passa rapidement sur le débarquement en Afrique du nord pour en arriver au débarquement de Provence et à la remontée vers le nord.
Là, il entra dans le vif du sujet. La rencontre du ‘trio’ de choc. Elle s'est produite quelques jours après le débarquement. Alors que Joe et Sam faisait une reconnaissance en Jeep, sur une petite route des Alpilles, c'est un gars en civil avec une mitraillette qui leur faisait signe de stopper.
Il les avertit que plus haut, les allemands avaient tendu une embuscade. Mais qu'en faisant vite, via des sentiers de chevriers, ils pourraient, avec les amis maquisards de Cyprien, les prendre par derrière et au moins, neutraliser le canon.
Sam envoya un message à son unité… une rafale de mitrailleuse retentit… La bataille venait de commencer!
Je vous passe les détails sanglants mais Cyprien, son groupe, Sam et Joe venaient de sauver la compagnie.
Légèrement, égratignés tous les trois, ils continuèrent à se battre.
Et ils sauvèrent une deuxième fois la compagnie ce jour-là en traversant une vallée sur une tyrolienne dont les gars des chantiers de jeunesse se servaient pour débarder du bois. Là ils furent blessés plus grièvement. C'est de ce jour que date leur amitié.
Hôpital, convalescence, puis enfin remis, ils se séparèrent, Sam et Joe retournant dans leur compagnie et Cyprien s'engagea dans l'armée de libération pour la durée de la guerre plus trois mois. Pourtant il ne rentra qu'en 1946.
Joe avait fini son exposé et il fut applaudit. Mais il calma l’auditoire, reprit la parole et demanda qu'on applaudisse plutôt ceux qui avaient fait ces exploits et non lui qui n'avait fait que les rapporter. Il dit «AUX HÉROS!» et se mit à applaudir.
Ce fut une standing ovation qui n'en finissait plus.
Le gouverneur les nomma citoyens d'honneur de Californie et même le président des USA se fendit d'un compliment. Enfin, pas en direct mais une vidéo qu'il avait faite de quelques minutes.
La cérémonie se termina sur l'hymne national américain.
Mais la soirée n'était pas terminée. On la finit au restaurant en comité restreint. Enfin, on était quand même une centaine.
Pour nous, il ne se passa pas grand-chose tant que mes parents et Cyprien restèrent là. On aurait dit que les papys avaient rajeuni de vingt ans. Ça avait été, un jour chez l’un, un jour chez l'autre, avec quelques rares visites d’endroit aux alentours. La semaine avait passé très vite. Et déjà ils repartaient.
Là, nos vacances commencèrent vraiment.
On monta tout au nord de la Californie pour visiter un parc national.
On fit du camping la semaine.
J'avais envoyé un mail à Jim et à Chad pour leur dire qu'on était là et leur donner nos dates pour se rejoindre à Russian River.
Eh oui, nos amis voulaient essayer le naturisme made in America !
Et la semaine qu'on passa tous tout nus nous rapprocha encore plus. On avait établi notre cantine/quartier général chez la tante de Tim qui nous gâtait tous les soirs.
On eut la joie d'y retrouver Jim qui était toujours avec Jane et Chad qui était venu avec son petit copain Andy – qui, étrangement, ressemblait à Joris.
Puis la semaine suivante on la passa à San Francisco où on trouva des bed and breakfasts pour tous grâce à Phil et Gary chez qui on retourna.
Bien sûr on visita Alcatraz, fishermen's warf et bien d'autres choses encore, on fit une photo de groupe au même endroit où Pierre et Jean avaient fait la leur qu'on leur envoya par SMS.
Mais sinon on fonctionnait différemment. Chaque couple faisait ce qu'il voulait dans la journée et on ne se retrouvait que le soir pour le repas. Même le soir chacun allait où il voulait mais en grande majorité on faisait tout ensemble.
De là on descendit jusqu'à Tijuana où on resta trois jours et de la, bien sûr, à Las Vegas. Et comme cette fois il n'y avait pas Jeanne pour payer, on n'eut pas droit à une suite de luxe, ni à une cagnotte… Ce qui n'empêcha pas certains de jouer.
Puis on rentra à Los Angeles où une sortie fut prévue. En effet l'an dernier deux gars m'avaient donné des places ouvertes pour un concert et justement l'un d'eux en donnait un le samedi soir. Ça se jouait normalement à guichet fermé.
Avec Tony, on alla voir comment il fallait faire pour y assister et heureusement que l’artiste était là. Ils durent l'appeler, parce qu'un ticket avec dix places ça leur paraissait énorme.
– Hey, mais je te reconnais toi, tu es le nettoyeur. Tu viens à mon concert ce soir, c’est parfait! Je vais sortir mon nouvel album et j'ai écrit une chanson sur toi. Tu voudras bien monter sur scène quand je la chanterai et prendre un gars comme tu l'as fait avec l'autre con, le soulever, faire quelques pas et le mettre dans une poubelle ?
– Vous êtes sûr que vous voulez que je fasse ça ?
– Mais oui, c’est déjà prévu dans le spectacle. J'ai embauché un gars avec ton gabarit pour le faire mais pour la première fois que je vais la chanter, ça me ferait plaisir que ça soit réellement toi.
– Allez Bé, dit oui s'il te plaît. Si tu veux je fais le mec qui finira dans la poubelle.
– Oui, c'est vrai que tu lui ressembles, en taille. Venez avec moi sur la scène on va faire une ou deux répétitions.
Au fait, j'ai aussi vu une vidéo où tu l'as refait au Star avec le frère du patron. Il a pris une gifle et tout le monde se demande pourquoi. Tu te souviens pourquoi la fille lui en a collé une ?
J'éclatais de rire.
– Oui, je m'en souviens très bien même. Quand j'ai fait ça à Steeve et que je l'ai relevé il a juste dit : 'Elle n'a pas de culotte!' et là, la nana l'a giflé.
– Tu es sérieux ?
– Oui très. Il a dit ça tellement naturellement que même avant qu'il reçoive sa baffe, j'étais mort de rire.
Il nous fit aussi voir le clip qu'il avait fait. Justement il avait contacté ses avocats pour qu'ils me retrouvent et me proposent une somme pour mon droit à l’image, puisque j’allais être dans le montage… et j’apparaissais comme par miracle!
– Toni, ton père pourrait s'occuper de ça ?
– Oui c'est dans ses cordes.
– Je peux savoir qui est ton père ?
– Maitre Henry Henderson.
– Téléphone-lui et moi j'appelle mon avocat.
Tony appela son père et lui expliqua la situation et la proposition, le mec appela son avocat, puis l'avocat appela Henry et en une heure l'affaire était faite. Ils avaient convenu un fixe qui avait été versé dans l’heure plus un pourcentage à chaque passage.
– Puisqu'on est d’accord, ce soir je le passe en primeur. Et toi Jeff, tu viens avec tout tes potes. Vous passerez par l'entrée des artistes.
Je vais vous apporter des pass VIP.
Une fois les pass en poche, On rejoignis les autres et ce fut le branle-bas de combat pour se préparer.
Ce fut une soirée de ouf !
Heureusement que je ne vis pas les milliers de spectateurs qui hurlaient en dansant quand je fus sur scène. Il faisait jour quand on rentra.
Septembre fut vite là.
La deuxième semaine passa tout aussi vite que la première. On resta tranquillement à L.A..
j'en profitais pour aller m’entraîner au foot presque tous les jours. Mais notre groupe c'était réduit. En effet, les cours ici avaient repris, Méli et mon cousin étaient retournés à la fac et Gaële et Tony, eux, y entraient en première année.
Notre dernier week-end fut consacré à faire la fête. Le vendredi soir se passa au Star, le samedi soir chez mon oncle et ma tante et le dimanche soir chez les parents de Liam.
Le lundi on prépara nos sacs ou valises et le mardi matin on prenait l’avion.
205
On suivit et les trois invités d’honneur grimpèrent sur une estrade tandis que nous, on cherchait nos noms sur les chaises installées devant celle-ci.
Le chef de corps fit un speech de bienvenu et parla du déroulement de la journée. Un soldat traduisait à l'oreille de Cyprien ce qui se disait. Puis il présenta chacun des anciens combattants. Enfin, il nous invita à passer dans une autre pièce où le repas nous attendait. Et on mangea français. Du ‘français’ à la sauce américain mais mangeable – sauf, leurs fromages, beurk!
Les papys somnolaient après le repas. J'avais toujours la boite de médailles. Kaleb avait celles de son grand père dans un petit sac tandis que Junior avait celle de Joe senior dans une boite à biscuit.
Un peu avant le début de la cérémonie on nous avertit que le gouverneur serait en retard et que la cérémonie était reportée d'une demi-heure au moins.
Cyprien me fit signe d’approcher.
– Bé, tu vas m'aider à mettre mes médailles. Dans le couvercle tu as l'ordre pour me les mettre.
J'ouvris la boite et en effet il y avait des noms sur un listing.
– La médaille militaire, c'est laquelle ?
– Elle a un ruban jaune avec du vert sur les bords. Oui c'est celle-là.
– Je te l'épingle où, par-là ?
– Non, met la plus haut sinon il n'y aura pas assez de place.
Après la médaille militaire je lui mis la croix de guerre 39-45, puis la TOE (théâtre des opérations extérieures) puis la valeur militaire, puis la médaille des blessés de guerre, puis la médaille de la résistance, puis… trois autres encore.
– À ton avis, je mets aussi celles que les Ricains m'ont donné ?
– Bah oui, quand même. Après tu commences à ressembler un peu à un sapin de Noël mais ça va encore. Il manque les loupiottes!
– Au lieu de te foutre de ma gueule, tu as la liste. Au pire tu demandes à un des soldats de t'aider parce que je me souviens plus trop de l'ordre pour celles-là.
Je fis signe à Steeve de venir.
– Tu peux m'aider parce que j'ai encore quatre breloques à mettre mais Cyprien ne se souvient plus l’ordre.
– Alors d'abord celle-là, puis celle-là et celle-là après et celle-là et celle-là en dernier.
Mais il a fait quoi pour avoir ça ton arrière-grand-père ?
– Moi, je pourrai pas te le dire mais Joe junior va nous faire un topo au début de la cérémonie. Voilà Papé tu les as toutes.
– Mais non, Bé, dans le tissus il y en a encore deux mais celles-là, il faut me les attacher autour du cou. Commence par me mettre celle avec le ruban rouge. C'est la légion d’honneur.
Je la lui attachais et je sortis l’autre. Steeve se mit instinctivement au garde à vous.
– Oh, Steeve! Tu nous fais quoi là ? Tu es fou ?
– Mais tu ne te rends pas compte ? C'est la médaille d'honneur du congrès !
– Hé oui mon gars ! C'est Eisenhower qui nous l'a donné à tous les trois juste après-guerre.
De leur côté Kaleb et Junior faisaient la même chose. Ça y est c'était l’heure. Une garde d'honneur encadra les anciens combattants et on la suivit jusqu'à ce qui devait être la salle de cinéma - pleine comme un œuf.
Il y avait tout un tas d'huiles dont le gouverneur, le sénateur mais aussi le consul de France, des artistes célèbres - ou soi-disant.
Chacun y alla de son petit discours, puis un colonel - l'oncle de Steeve - fit un résumé de la Division du Texas, de ses origines à maintenant et il laissa la parole à Joe junior qui commença par l’extraordinaire coïncidence de notre rencontre, puis Kaleb que je lui fis connaître et il commença son exposé. Il passa rapidement sur le débarquement en Afrique du nord pour en arriver au débarquement de Provence et à la remontée vers le nord.
Là, il entra dans le vif du sujet. La rencontre du ‘trio’ de choc. Elle s'est produite quelques jours après le débarquement. Alors que Joe et Sam faisait une reconnaissance en Jeep, sur une petite route des Alpilles, c'est un gars en civil avec une mitraillette qui leur faisait signe de stopper.
Il les avertit que plus haut, les allemands avaient tendu une embuscade. Mais qu'en faisant vite, via des sentiers de chevriers, ils pourraient, avec les amis maquisards de Cyprien, les prendre par derrière et au moins, neutraliser le canon.
Sam envoya un message à son unité… une rafale de mitrailleuse retentit… La bataille venait de commencer!
Je vous passe les détails sanglants mais Cyprien, son groupe, Sam et Joe venaient de sauver la compagnie.
Légèrement, égratignés tous les trois, ils continuèrent à se battre.
Et ils sauvèrent une deuxième fois la compagnie ce jour-là en traversant une vallée sur une tyrolienne dont les gars des chantiers de jeunesse se servaient pour débarder du bois. Là ils furent blessés plus grièvement. C'est de ce jour que date leur amitié.
Hôpital, convalescence, puis enfin remis, ils se séparèrent, Sam et Joe retournant dans leur compagnie et Cyprien s'engagea dans l'armée de libération pour la durée de la guerre plus trois mois. Pourtant il ne rentra qu'en 1946.
Joe avait fini son exposé et il fut applaudit. Mais il calma l’auditoire, reprit la parole et demanda qu'on applaudisse plutôt ceux qui avaient fait ces exploits et non lui qui n'avait fait que les rapporter. Il dit «AUX HÉROS!» et se mit à applaudir.
Ce fut une standing ovation qui n'en finissait plus.
Le gouverneur les nomma citoyens d'honneur de Californie et même le président des USA se fendit d'un compliment. Enfin, pas en direct mais une vidéo qu'il avait faite de quelques minutes.
La cérémonie se termina sur l'hymne national américain.
Mais la soirée n'était pas terminée. On la finit au restaurant en comité restreint. Enfin, on était quand même une centaine.
Pour nous, il ne se passa pas grand-chose tant que mes parents et Cyprien restèrent là. On aurait dit que les papys avaient rajeuni de vingt ans. Ça avait été, un jour chez l’un, un jour chez l'autre, avec quelques rares visites d’endroit aux alentours. La semaine avait passé très vite. Et déjà ils repartaient.
Là, nos vacances commencèrent vraiment.
On monta tout au nord de la Californie pour visiter un parc national.
On fit du camping la semaine.
J'avais envoyé un mail à Jim et à Chad pour leur dire qu'on était là et leur donner nos dates pour se rejoindre à Russian River.
Eh oui, nos amis voulaient essayer le naturisme made in America !
Et la semaine qu'on passa tous tout nus nous rapprocha encore plus. On avait établi notre cantine/quartier général chez la tante de Tim qui nous gâtait tous les soirs.
On eut la joie d'y retrouver Jim qui était toujours avec Jane et Chad qui était venu avec son petit copain Andy – qui, étrangement, ressemblait à Joris.
Puis la semaine suivante on la passa à San Francisco où on trouva des bed and breakfasts pour tous grâce à Phil et Gary chez qui on retourna.
Bien sûr on visita Alcatraz, fishermen's warf et bien d'autres choses encore, on fit une photo de groupe au même endroit où Pierre et Jean avaient fait la leur qu'on leur envoya par SMS.
Mais sinon on fonctionnait différemment. Chaque couple faisait ce qu'il voulait dans la journée et on ne se retrouvait que le soir pour le repas. Même le soir chacun allait où il voulait mais en grande majorité on faisait tout ensemble.
De là on descendit jusqu'à Tijuana où on resta trois jours et de la, bien sûr, à Las Vegas. Et comme cette fois il n'y avait pas Jeanne pour payer, on n'eut pas droit à une suite de luxe, ni à une cagnotte… Ce qui n'empêcha pas certains de jouer.
Puis on rentra à Los Angeles où une sortie fut prévue. En effet l'an dernier deux gars m'avaient donné des places ouvertes pour un concert et justement l'un d'eux en donnait un le samedi soir. Ça se jouait normalement à guichet fermé.
Avec Tony, on alla voir comment il fallait faire pour y assister et heureusement que l’artiste était là. Ils durent l'appeler, parce qu'un ticket avec dix places ça leur paraissait énorme.
– Hey, mais je te reconnais toi, tu es le nettoyeur. Tu viens à mon concert ce soir, c’est parfait! Je vais sortir mon nouvel album et j'ai écrit une chanson sur toi. Tu voudras bien monter sur scène quand je la chanterai et prendre un gars comme tu l'as fait avec l'autre con, le soulever, faire quelques pas et le mettre dans une poubelle ?
– Vous êtes sûr que vous voulez que je fasse ça ?
– Mais oui, c’est déjà prévu dans le spectacle. J'ai embauché un gars avec ton gabarit pour le faire mais pour la première fois que je vais la chanter, ça me ferait plaisir que ça soit réellement toi.
– Allez Bé, dit oui s'il te plaît. Si tu veux je fais le mec qui finira dans la poubelle.
– Oui, c'est vrai que tu lui ressembles, en taille. Venez avec moi sur la scène on va faire une ou deux répétitions.
Au fait, j'ai aussi vu une vidéo où tu l'as refait au Star avec le frère du patron. Il a pris une gifle et tout le monde se demande pourquoi. Tu te souviens pourquoi la fille lui en a collé une ?
J'éclatais de rire.
– Oui, je m'en souviens très bien même. Quand j'ai fait ça à Steeve et que je l'ai relevé il a juste dit : 'Elle n'a pas de culotte!' et là, la nana l'a giflé.
– Tu es sérieux ?
– Oui très. Il a dit ça tellement naturellement que même avant qu'il reçoive sa baffe, j'étais mort de rire.
Il nous fit aussi voir le clip qu'il avait fait. Justement il avait contacté ses avocats pour qu'ils me retrouvent et me proposent une somme pour mon droit à l’image, puisque j’allais être dans le montage… et j’apparaissais comme par miracle!
– Toni, ton père pourrait s'occuper de ça ?
– Oui c'est dans ses cordes.
– Je peux savoir qui est ton père ?
– Maitre Henry Henderson.
– Téléphone-lui et moi j'appelle mon avocat.
Tony appela son père et lui expliqua la situation et la proposition, le mec appela son avocat, puis l'avocat appela Henry et en une heure l'affaire était faite. Ils avaient convenu un fixe qui avait été versé dans l’heure plus un pourcentage à chaque passage.
– Puisqu'on est d’accord, ce soir je le passe en primeur. Et toi Jeff, tu viens avec tout tes potes. Vous passerez par l'entrée des artistes.
Je vais vous apporter des pass VIP.
Une fois les pass en poche, On rejoignis les autres et ce fut le branle-bas de combat pour se préparer.
Ce fut une soirée de ouf !
Heureusement que je ne vis pas les milliers de spectateurs qui hurlaient en dansant quand je fus sur scène. Il faisait jour quand on rentra.
Septembre fut vite là.
La deuxième semaine passa tout aussi vite que la première. On resta tranquillement à L.A..
j'en profitais pour aller m’entraîner au foot presque tous les jours. Mais notre groupe c'était réduit. En effet, les cours ici avaient repris, Méli et mon cousin étaient retournés à la fac et Gaële et Tony, eux, y entraient en première année.
Notre dernier week-end fut consacré à faire la fête. Le vendredi soir se passa au Star, le samedi soir chez mon oncle et ma tante et le dimanche soir chez les parents de Liam.
Le lundi on prépara nos sacs ou valises et le mardi matin on prenait l’avion.
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