21-10-2022, 05:08 PM
On rentrait quand une fois de plus on croisa le jeune mec qui nous avait dit salut en entrant. Je le trouvais bizarre et le gardais à vue du coin de l’œil, alors qu'on passait le portail il se leva. Et comme on tournait pour se rendre chez nous il était encore sur nos talons. Je profitai de tourner l’angle de notre rue pour me planquer dans une impasse et le laissai passer. Il suivit mes amis jusque devant chez nous et quand il revint sur ses pas je me pointais devant lui. Il sursauta de surprise.
– Je peux savoir pourquoi tu nous as suivi ?
– C'est pas ce que tu crois.
– Mais je ne crois rien, j'attends ton explication.
– Oui bon, je… enfin, laisse tomber. S’te plait!
– Non, je ne laisse pas tomber. Je te demande juste pourquoi tu nous suivais. C'est pas compliqué comme question, non ?
– Bin, heu, pas ici alors, on pourrait nous voir.
– Nous voir, et puis ? Y'a quoi à voir d’ailleurs ? Deux mecs qui discutent dans la rue sur un trottoir ? Vas-y accouche avant que je m’énerve.
Il éclata en sanglots. Liam, qui ne m'avait pas vu rentrer avait fait demi-tour pour voir où j'étais passé, arrivait juste.
– Tu lui as fait quoi pour le mettre dans cet état ?
– Rien, je me suis rendu compte qu'il nous suivait et je lui ai simplement demandé pourquoi. Et je te précise, de façon gentille.
Il se tourna vers le mec et lui parla doucement.
– Salut, moi c'est Liam, lui c'est Jean-François et toi, comment tu t’appelles ?
Il renifla, avant de répondre.
– Moi c'est Alexis mais tout le monde m'appelle Alex.
– Bon, alors Alex, tu veux bien me dire pourquoi tu nous suivais ?
– Je voudrais vous parler mais j'y arrive pas.
– C'est si difficile que ça ce que tu veux nous demander ?
– Pour moi, oui.
– Tu veux venir chez nous, ça ira mieux que dans la rue ?
– Je sais pas, j'ose pas, j'ai peur.
– Peur ? Mais peur de quoi ?
– Je sais pas. Trop de monde!
– Si tu préfères, on peut s'asseoir dans notre jardin, si tu ne veux pas monter chez nous.
– Je veux bien.
On alla jusqu'au jardin et on s'installa à côté de la piscine.
– Ça te va comme ça Alex ? Tu as moins peur ?
– Oui, ça va.
– Tu nous dis de quoi tu veux nous parler ?
Il poussa un soupir à fendre l’âme et demanda doucement :
– Vous êtes… gay ?
– Oui Alex, on est gay.
– Comment vous avez su que vous étiez gay ?
– Je ne sais pas pour Jean-François mais pour moi, vers treize - quatorze ans, je me suis rendu compte que quand je me masturbais, je le faisais en pensant à mes amis garçons, plus qu'à mes copines. Longtemps j’ai voulu me convaincre que c’était parce que, eux, je les voyais nus sous les douches au lycée. J’ai fini par tilter définitivement à presque seize ans. Depuis j’assume complètement!
– Et toi Jean-François ?
– Pour moi ça s’est passé de façon différente. Je ne me suis pas interrogé longtemps. L’année de nos quinze ans, avec Tim - Tim c'est le mec avec la fille que tu as vu avec nous - on est parti en vacances avec mon frère au Cap d’Agde. On était puceau tous les deux. le premier soir Tim l'a fait avec une fille et moi le lendemain après-midi je l'ai fait avec une fille et le soir avec un garçon. Ça m'a plu avec les deux et pendant quinze jours je me suis partagé entre eux.
– Ok, je vois. Mais maintenant, tu es avec Liam, c'est ça ?
– Oui, c’est mon chéri, tu as tout compris. Et toi, tu te cherches c'est ça ?
– Oui et non, parce que je pense que je suis gay. Comme toi Liam, quand je me branle je pense à mes potes que je vois à poil dans les douches au foot. Enfin non, pas à tous, et surtout à l’un d’eux. Je suis amoureux de lui.
– Et tu ne lui en as jamais parlé ?
– Oh non, j'oserais jamais. Et s'il n'est pas gay il va me casser auprès de l'équipe, en plus on est dans le même bahut alors je t'explique même pas la vie que je vais avoir !
– Tu crois que lui aussi pourrait être gay ?
– Non, enfin je ne pense pas qu'il le soit. Il est toujours fourré avec une fille. Mais il change souvent. La rumeur dit que c'est parce qu'elles veulent pas baiser avec lui qu'il les laisse tomber.
– Ok, et comment tu veux qu'on t'aide, nous ?
– Je sais pas moi. J’aimerais trouver un copain, sans trop de risque. Y'a pas un truc pour vous reconnaître entre vous ?
On éclata de rire.
– Non Alex, ça n'existe pas encore ce genre de truc. Aux Etats-Unis dans le temps, dans la communauté gay, les mecs mettaient un bandana dans la poche arrière de leur jean à gauche quand tu étais ''actif'' et à droite ''passif''. Il y avait tout un tas de couleurs. Le bleu marine je crois que c'était la sodomie, le jaune l’uro, l’orange tout ce que l'autre voulait s'ils étaient d’accord. Le blanc la masturbation, etc.
– Oui mais bon, je me vois mal me balader avec un bandana dans la poche ! Ça fait relou, ça.
– Je ne vois pas comment on peut t'aider tout de suite, Alex. Mais maintenant que tu sais où on habite, tu passes nous voir quand tu veux discuter.
– Et malin comme tu es, je suis sûr que tu as gardé mon tel quand tu m'as envoyé la vidéo.
Il rosit.
– Oui je l'ai, lol !
– Bon, donc tu appelles au moindre soucis, par contre on ne sera pas là de tout l’été. On va en Californie.
– WOW ! La chance ! Vous allez à San Francisco ?
– Aussi, mais surtout à Los Angeles. En fait on va faire un périple en six semaines.
– Trop cool ! Merde, faut que je file sinon je vais me faire engueuler si j'arrive en retard.
– Ok, Alex, à plus! On rentre la deuxième semaine de septembre, passe nous voir à ce moment-là et bonne chance avec ton pote.
Les deux jours suivant, on les consacra à préparer nos valises. Tout comme moi, Tim avait opté pour un sac paquetage de l’armée.
Ça y est ! C'est le D Day ! Quatre heures trente, tout le monde est debout. On avait descendu les affaires la veille à la buanderie. Six heures moins le quart ça sonne. On descend et on charge tout dans le mini bus que mon oncle conduit.
Huit heures, il nous dépose à l’aéroport. On a traîné un peu en route parce qu'avec Cyprien il a fallu s'arrêter plusieurs fois à cause de sa prostate. Nous passons les contrôles et nous voilà à attendre l’embarquement. Cyprien a baissé son béret sur ses yeux et s'est rendormi. Il a mis la tenue des dimanches.
C'est à nous. On laisse les gens passer et au moment d'embarquer qui je vois, Marien !
– Hey! Marien, tu me remets ?
– Mais oui Jeff, bien sûr. Qu'est-ce que tu fous là ?
– Bah, t'es con ou quoi ? Tu vois pas qu’on vient prendre le TGV pour aller à Paris.
– PTDR. Vous êtes combien ?
– Neuf! On a réservé trois fois trois places, vers les toilettes.
– Laissez passer les gens, je vais dire à mon père que vous êtes là. On a parlé de vous y'a pas longtemps, en plus.
On fut les derniers à embarquer et avec l'accord de Daniel (le commandant de bord, père de Marien) mes parents et Cyprien firent le voyage en première. Nous, ça a été dormir jusqu'à New-York.
Exceptionnellement, les policiers me firent passer la douane avec Cyprien. Et là encore mes parents et Cyprien voyagèrent en première classe. On était réveillé cette fois.
Tim et Marie s’éclipsèrent dans les toilettes, plus longtemps que normal. Joris qui était deux sièges devant nous se retourna et dit :
– Bé, tu crois ce que je crois ?
– Et tu crois quoi ?
– Qu'ils sont partis s'envoyer en l'air… en l’air.
– On leur demandera quand ils reviendront à moins qu'on entende Marie.
– Si ils se lâchent, les gens vont croire à une alerte de panne des réacteurs !
– Bé, Joris! Vous avez fini de dire des bêtises, faire ça ici !
– Tu sais Rémi, sur un vol précédent, j'en connais un qui y est allé pour se taper une queue. Je ne suis pas une balance mais je pense que tu vas deviner facilement.
La discussion dériva sur autre chose et Tim et Marie sortirent à quelques minutes d’intervalle. Ce fut d'abord Tim qui vint s’asseoir. Et sous nos questions, Tim lâcha le morceau direct.
– Oui, on l'a fait dans les toilettes de l’avion ! Qui vous empêche d'en faire autant ?
– On n'est pas des pervers, nous ! On sait se maîtriser.
Marien arriva en se bidonnant.
– T'as quoi à rire comme un bossu ?
– C'est ton arrière-grand-père ! Il est trop ! Il est assis à côté d'une femme qui doit avoir la soixantaine et il vient de lui dire qu’elle était bien mignonne et que s'il avait quarante ans de moins, il lui ferait la cours. Et il nous a invité à passer boire un canon quand on va aller au village cet été. Mais quel âge il a ?
– Ce gaillard a 95 ans. Il les a eu le 18 avril.
On discuta tout le reste du voyage, ce qui fit vite passer le temps. Les bagages récupérés on sortit et, y'a pas à dire, ils étaient venus en force pour nous récupérer !
Il y avait mon oncle et ma tante, mais aussi mon cousin et ma cousine sans compter Toni et Méli.
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– Je peux savoir pourquoi tu nous as suivi ?
– C'est pas ce que tu crois.
– Mais je ne crois rien, j'attends ton explication.
– Oui bon, je… enfin, laisse tomber. S’te plait!
– Non, je ne laisse pas tomber. Je te demande juste pourquoi tu nous suivais. C'est pas compliqué comme question, non ?
– Bin, heu, pas ici alors, on pourrait nous voir.
– Nous voir, et puis ? Y'a quoi à voir d’ailleurs ? Deux mecs qui discutent dans la rue sur un trottoir ? Vas-y accouche avant que je m’énerve.
Il éclata en sanglots. Liam, qui ne m'avait pas vu rentrer avait fait demi-tour pour voir où j'étais passé, arrivait juste.
– Tu lui as fait quoi pour le mettre dans cet état ?
– Rien, je me suis rendu compte qu'il nous suivait et je lui ai simplement demandé pourquoi. Et je te précise, de façon gentille.
Il se tourna vers le mec et lui parla doucement.
– Salut, moi c'est Liam, lui c'est Jean-François et toi, comment tu t’appelles ?
Il renifla, avant de répondre.
– Moi c'est Alexis mais tout le monde m'appelle Alex.
– Bon, alors Alex, tu veux bien me dire pourquoi tu nous suivais ?
– Je voudrais vous parler mais j'y arrive pas.
– C'est si difficile que ça ce que tu veux nous demander ?
– Pour moi, oui.
– Tu veux venir chez nous, ça ira mieux que dans la rue ?
– Je sais pas, j'ose pas, j'ai peur.
– Peur ? Mais peur de quoi ?
– Je sais pas. Trop de monde!
– Si tu préfères, on peut s'asseoir dans notre jardin, si tu ne veux pas monter chez nous.
– Je veux bien.
On alla jusqu'au jardin et on s'installa à côté de la piscine.
– Ça te va comme ça Alex ? Tu as moins peur ?
– Oui, ça va.
– Tu nous dis de quoi tu veux nous parler ?
Il poussa un soupir à fendre l’âme et demanda doucement :
– Vous êtes… gay ?
– Oui Alex, on est gay.
– Comment vous avez su que vous étiez gay ?
– Je ne sais pas pour Jean-François mais pour moi, vers treize - quatorze ans, je me suis rendu compte que quand je me masturbais, je le faisais en pensant à mes amis garçons, plus qu'à mes copines. Longtemps j’ai voulu me convaincre que c’était parce que, eux, je les voyais nus sous les douches au lycée. J’ai fini par tilter définitivement à presque seize ans. Depuis j’assume complètement!
– Et toi Jean-François ?
– Pour moi ça s’est passé de façon différente. Je ne me suis pas interrogé longtemps. L’année de nos quinze ans, avec Tim - Tim c'est le mec avec la fille que tu as vu avec nous - on est parti en vacances avec mon frère au Cap d’Agde. On était puceau tous les deux. le premier soir Tim l'a fait avec une fille et moi le lendemain après-midi je l'ai fait avec une fille et le soir avec un garçon. Ça m'a plu avec les deux et pendant quinze jours je me suis partagé entre eux.
– Ok, je vois. Mais maintenant, tu es avec Liam, c'est ça ?
– Oui, c’est mon chéri, tu as tout compris. Et toi, tu te cherches c'est ça ?
– Oui et non, parce que je pense que je suis gay. Comme toi Liam, quand je me branle je pense à mes potes que je vois à poil dans les douches au foot. Enfin non, pas à tous, et surtout à l’un d’eux. Je suis amoureux de lui.
– Et tu ne lui en as jamais parlé ?
– Oh non, j'oserais jamais. Et s'il n'est pas gay il va me casser auprès de l'équipe, en plus on est dans le même bahut alors je t'explique même pas la vie que je vais avoir !
– Tu crois que lui aussi pourrait être gay ?
– Non, enfin je ne pense pas qu'il le soit. Il est toujours fourré avec une fille. Mais il change souvent. La rumeur dit que c'est parce qu'elles veulent pas baiser avec lui qu'il les laisse tomber.
– Ok, et comment tu veux qu'on t'aide, nous ?
– Je sais pas moi. J’aimerais trouver un copain, sans trop de risque. Y'a pas un truc pour vous reconnaître entre vous ?
On éclata de rire.
– Non Alex, ça n'existe pas encore ce genre de truc. Aux Etats-Unis dans le temps, dans la communauté gay, les mecs mettaient un bandana dans la poche arrière de leur jean à gauche quand tu étais ''actif'' et à droite ''passif''. Il y avait tout un tas de couleurs. Le bleu marine je crois que c'était la sodomie, le jaune l’uro, l’orange tout ce que l'autre voulait s'ils étaient d’accord. Le blanc la masturbation, etc.
– Oui mais bon, je me vois mal me balader avec un bandana dans la poche ! Ça fait relou, ça.
– Je ne vois pas comment on peut t'aider tout de suite, Alex. Mais maintenant que tu sais où on habite, tu passes nous voir quand tu veux discuter.
– Et malin comme tu es, je suis sûr que tu as gardé mon tel quand tu m'as envoyé la vidéo.
Il rosit.
– Oui je l'ai, lol !
– Bon, donc tu appelles au moindre soucis, par contre on ne sera pas là de tout l’été. On va en Californie.
– WOW ! La chance ! Vous allez à San Francisco ?
– Aussi, mais surtout à Los Angeles. En fait on va faire un périple en six semaines.
– Trop cool ! Merde, faut que je file sinon je vais me faire engueuler si j'arrive en retard.
– Ok, Alex, à plus! On rentre la deuxième semaine de septembre, passe nous voir à ce moment-là et bonne chance avec ton pote.
Les deux jours suivant, on les consacra à préparer nos valises. Tout comme moi, Tim avait opté pour un sac paquetage de l’armée.
Ça y est ! C'est le D Day ! Quatre heures trente, tout le monde est debout. On avait descendu les affaires la veille à la buanderie. Six heures moins le quart ça sonne. On descend et on charge tout dans le mini bus que mon oncle conduit.
Huit heures, il nous dépose à l’aéroport. On a traîné un peu en route parce qu'avec Cyprien il a fallu s'arrêter plusieurs fois à cause de sa prostate. Nous passons les contrôles et nous voilà à attendre l’embarquement. Cyprien a baissé son béret sur ses yeux et s'est rendormi. Il a mis la tenue des dimanches.
C'est à nous. On laisse les gens passer et au moment d'embarquer qui je vois, Marien !
– Hey! Marien, tu me remets ?
– Mais oui Jeff, bien sûr. Qu'est-ce que tu fous là ?
– Bah, t'es con ou quoi ? Tu vois pas qu’on vient prendre le TGV pour aller à Paris.
– PTDR. Vous êtes combien ?
– Neuf! On a réservé trois fois trois places, vers les toilettes.
– Laissez passer les gens, je vais dire à mon père que vous êtes là. On a parlé de vous y'a pas longtemps, en plus.
On fut les derniers à embarquer et avec l'accord de Daniel (le commandant de bord, père de Marien) mes parents et Cyprien firent le voyage en première. Nous, ça a été dormir jusqu'à New-York.
Exceptionnellement, les policiers me firent passer la douane avec Cyprien. Et là encore mes parents et Cyprien voyagèrent en première classe. On était réveillé cette fois.
Tim et Marie s’éclipsèrent dans les toilettes, plus longtemps que normal. Joris qui était deux sièges devant nous se retourna et dit :
– Bé, tu crois ce que je crois ?
– Et tu crois quoi ?
– Qu'ils sont partis s'envoyer en l'air… en l’air.
– On leur demandera quand ils reviendront à moins qu'on entende Marie.
– Si ils se lâchent, les gens vont croire à une alerte de panne des réacteurs !
– Bé, Joris! Vous avez fini de dire des bêtises, faire ça ici !
– Tu sais Rémi, sur un vol précédent, j'en connais un qui y est allé pour se taper une queue. Je ne suis pas une balance mais je pense que tu vas deviner facilement.
La discussion dériva sur autre chose et Tim et Marie sortirent à quelques minutes d’intervalle. Ce fut d'abord Tim qui vint s’asseoir. Et sous nos questions, Tim lâcha le morceau direct.
– Oui, on l'a fait dans les toilettes de l’avion ! Qui vous empêche d'en faire autant ?
– On n'est pas des pervers, nous ! On sait se maîtriser.
Marien arriva en se bidonnant.
– T'as quoi à rire comme un bossu ?
– C'est ton arrière-grand-père ! Il est trop ! Il est assis à côté d'une femme qui doit avoir la soixantaine et il vient de lui dire qu’elle était bien mignonne et que s'il avait quarante ans de moins, il lui ferait la cours. Et il nous a invité à passer boire un canon quand on va aller au village cet été. Mais quel âge il a ?
– Ce gaillard a 95 ans. Il les a eu le 18 avril.
On discuta tout le reste du voyage, ce qui fit vite passer le temps. Les bagages récupérés on sortit et, y'a pas à dire, ils étaient venus en force pour nous récupérer !
Il y avait mon oncle et ma tante, mais aussi mon cousin et ma cousine sans compter Toni et Méli.
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