16-09-2022, 10:44 AM
Je vois que Jean-Philippe est dans l’eau, il y a du courant, je me dis, en une fraction de seconde, qu’il faut aller l’aider. Je saute dans l’eau et je vois qu’au même moment Fabrice et Yvan font pareillement. Nous sommes trois à rejoindre l’infortuné Jean-Philippe. Alors que nous nous en approchons, Patrick, un des intendants, lance une corde avec un nœud en son extrémité, pour que nous puissions nous y agripper. Les scouts de la patrouille aident Patrick pour pouvoir nous sortir de là. J’arrive enfin en même temps qu’Yvan à attraper Jean-Philippe par un bras. Puis c’est Fabrice qui parvient à atteindre l’autre bras. J’agrippe la corde et nous nous y accrochons tant bien que mal. Jean-Philippe est toujours tenu par les bras et reprends enfin ses esprits. Nous sommes tirés par ceux qui sont sur la rive et au bout de deux minutes nous sommes enfin hors de la rivière.
Le camp n’étant pas très loin, nous nous dépêchons pour ne pas nous refroidir plus qu’il ne faut. Jean-Philippe est pris en charge par les scouts qui sont « secs » et qui l’épaulent pour le reconduire au camp. Au moment où j’allais aussi rentrer avec Yvan et Fabrice, je vois qu’une autre patrouille se présente devant le pont de singe. Je regarde Patrick et je lui fait signe de venir près de moi. Je lui dis alors :
Moi : « Patrick, je ne sais pas toi, mais moi je trouve que vu le courant, c’est trop dangereux de continuer les traversées sur le pont de singe !
Pat : Je suis d’accord avec toi, heureusement que vous avez eu tous les trois de bons réflexes, car je pense que le gamin aurait eu de sérieux soucis.
Moi : Je pense qu’il vaut mieux leur faire faire le détour par le pont de pierre, il y a un kilomètre en plus, il ne faudrait pas qu’on vive un drame !
Pat : Tu as raison, c’est trop risqué.
Moi : Je te laisse, je commence à « cailler » !
Je quitte Patrick, je n’ai pas envie d’attraper la crève. Je me dépêche car les deux autres scouts trempés sont un peu plus loin devant moi.
Pat : Les gars de la patrouille des Serpents, c’est trop dangereux, il vaut mieux passer par le pont de pierre qui est à environ cinq cents mètres.
Tous : OK. »
Je marche assez vite question de me réchauffer et rejoins Fabrice et Yvan. Nous marchons à vive allure, chacun sachant qu’il est impératif de rentrer au plus vite. Nous ne parlons pas beaucoup, en entend seulement des « ça va ? » - « oui, et toi ? ».
Au camp louveteaux.
La journée commence sous les meilleurs auspices, le soleil est au rendez-vous, il fait très bon à l’extérieur, raison pour laquelle il a été décidé de faire un grand jeu avec les loups. Pour Pierric, il est le « grand sachem », gardien du camp des indiens Cherokees, peuplade du sud-est de l’Amérique du Nord. Il est question de garnisons de soldats et de trésors indiens. Les jeunes sont emballés par le jeu, Pierre-Jean étant le général de troupes et il se trouve à l’abri, à l’arrière de ses valeureux soldats. Les « attaques » se jouent comme le jeu de l’arrache-floche. Ce sont les Indiens qui remportent cette bataille ! Tous les loups sont heureux, même Marc qui est resté l’un des derniers indien encore actif, ayant toujours sa floche !
Il est temps de passer à table, mais le lavage des mains est primordial avant le repas. Michel s’occupe de Pierric avec Ben, il est temps de le changer. L’enfant est toujours souriant et Ben ne peut que répondre qu’en lui renvoyant un sourire qui illumine son visage. Pierric sent bien que Ben est pour lui une personne qui le considère comme un jeune comme les autres. Ben sait que ça lui fait du bien d’être ainsi accepté par les animateurs mais aussi par les autres loups.
Le repas se passe dans une bonne ambiance, les loups parlant et reparlant de leurs exploits effectués lors du grand jeu. Ben s’est installé à côté de Pierre-Jean. Il discute avec lui de choses et d’autres. Le jeune suit un enseignement normal et il n’a aucun problème au niveau scolaire. Puis il demande à Ben s’il veut savoir pourquoi il a des béquilles. Ben lui dit que cela ne le regarde pas, mais que s’il veut lui dire, il accepte de l’écouter. Pierre-Jean lui explique qu’il a été malade quand il était encore tout petit et qu’un virus lui a endommagé les nerfs qui commandent la mobilité des jambes. Ben le rassure en lui disant qu’il est un super garçon et qu’il pourra très certainement très bien se débrouiller dans la vie. « Tu sais, Ben, mes parents et mes amis me disent exactement la même chose, lui répond l'enfant. »
Après le repas, les loups font une petite sieste. Pierric ne doit pas être changé, il est toujours propre. A l’extérieur il commence à pleuvoir, du coup les activités se font toutes à l’intérieur. Il y a au moins deux pièces disponibles pour l’activité « ateliers ». Il leur est proposé de faire du dessin ou du bricolage. Les loups sont contents car ils vont pouvoir mettre en œuvre leur imagination. Cinq ou six loups, de par leur attitude, ne sont pas enthousiasmés par ses deux activités, l’un des sizeniers demande à Pierre-Yves si c’est possible de préparer un petit spectacle d’expression corporelle. Coup de chance : Pierre-Yves est en fait le spécialiste de cet exercice, il est partant, mais il veut l’accord d’Akéla. Il leur demande donc de patienter quelques instants.
L’animateur va trouver Vincent et lui fait part de la demande de certains louveteaux. Vincent trouve que c’est un très belle idée et que ce petit spectacle pourrait être proposé à la dernière veillée de fin de camp ! Pierre-Yves retourne voir les loups et affiche un large sourire. On peut voir six louveteaux emballés par l’idée.
Ben se rend compte que Pierric reste dans son coin. Il n’est à aucun des ateliers. Il va le trouver et lui demande :
Ben : « Oh Pierric tu n’as pas trouvé d’atelier pour t’occuper ?
Pie : Non Ben, je n’aime pas trop dessiner ni même bricoler.
Ben : Tu as déjà essayé ?
Pie : Oui, mais avec ma chaise ce n’est pas facile, ni même si je suis assis sur une chaise à table, c’est trop compliqué. Je dois te dire que je suis déjà tombé deux fois d’une chaise alors je préfère faire autre chose.
Ben : Que voudrais-tu faire Pierric ?
Pie : Je me demandais si c’était possible d’effectuer de l’expression corporelle en étant en chaise roulante !
Ben : Eh bien toi, tu envisages de belles choses. Tu veux que je demande à Pierre-Yves s’il t’accepte dans son atelier ?
Pie : Tu ferais ça pour moi !
Ben : Mais oui, bien sûr que je vais le demander. J’y cours, tu m’attends !
Pie : Merci Ben ! »
Ben va trouver Pierre-Yves et lui fait part de la demande de Pierric. Sans même prendre son temps pour réfléchir, l’animateur approuve cette demande et il en fait part immédiatement aux autres loups. Ceux-ci sont partants pour aider Pierric à cette activité ! Les six louveteaux acceptent sans sourciller, des sourires fleurissent sur leurs visages. Ben reste coi, abasourdi de voir cet enthousiasme de la part des loups pour prendre sous leurs ailes Pierric. Ben part rejoindre l’enfant en chaise roulante mais il doit sécher ses yeux, car il est sur le point de laisser partir des larmes bonheur.
Pierric est super content de pouvoir suivre cet atelier d’expression corporelle. Pierre-Yves l’accueille dans la salle qu’il occupe avec les six loups. Pierric est alors assailli par les autres enfants. Ils lui témoignent leur envie de partager quelque chose ensemble et avec lui ! Ben demande à Kaa s’il peut rester avec eux ! C’est oui pour le plus grand bonheur de Ben !
C’est une très belle chose pour Pierric, qui malgré qu’il soit dans sa chaise à roulette, peut vivre cette expérience particulière qu’est l’expression corporelle. C’est tout le corps qui se métamorphose. Même si les jambes ne suivent pas il y a les autres parties qui sont aussi très expressives comme le visage, la posture, les mouvements des bras et du haut du corps. Ben lui aussi est porté par ce qu’il vit. Il est entièrement plongé dans ce « monde du mouvement sans parole » !
L’après-midi est terminée, c’est le moment d’aller souper. Ce soir c’est crêpes au sucre ou à la confiture avec de la limonade. Tous les loups sont déjà surexcités rien qu’à sentir l’odeur qui règne dans la salle à manger. Puis c’est la veillée où les loups reprennent les chants traditionnels. Quelques jeux de mimes sont proposés ce qui fait sourire Marc. Ben se place alors à côté de lui. Marc est fasciné par les mimes, par les gestes répétés et l’enthousiasme des autres jeunes. Marc comprend beaucoup de choses et sait ce qu’il se passe. Il semble avoir un certain retard mais il possède une très bonne mémoire des objets et il calcule très vite et très bien.
C’est le moment du couché des loups. Chacun passe par la salle d’eau pour le brossage des dents et ensuite un petit tour aux toilettes avant de rejoindre son lit. Ben et Michel s’occupe de Pierric pour son change. Il est aidé pour enfiler son pyjama et rejoins sa sizaine. Une bonne demi-heure plus tard, tous les enfants dorment.
Le camp n’étant pas très loin, nous nous dépêchons pour ne pas nous refroidir plus qu’il ne faut. Jean-Philippe est pris en charge par les scouts qui sont « secs » et qui l’épaulent pour le reconduire au camp. Au moment où j’allais aussi rentrer avec Yvan et Fabrice, je vois qu’une autre patrouille se présente devant le pont de singe. Je regarde Patrick et je lui fait signe de venir près de moi. Je lui dis alors :
Moi : « Patrick, je ne sais pas toi, mais moi je trouve que vu le courant, c’est trop dangereux de continuer les traversées sur le pont de singe !
Pat : Je suis d’accord avec toi, heureusement que vous avez eu tous les trois de bons réflexes, car je pense que le gamin aurait eu de sérieux soucis.
Moi : Je pense qu’il vaut mieux leur faire faire le détour par le pont de pierre, il y a un kilomètre en plus, il ne faudrait pas qu’on vive un drame !
Pat : Tu as raison, c’est trop risqué.
Moi : Je te laisse, je commence à « cailler » !
Je quitte Patrick, je n’ai pas envie d’attraper la crève. Je me dépêche car les deux autres scouts trempés sont un peu plus loin devant moi.
Pat : Les gars de la patrouille des Serpents, c’est trop dangereux, il vaut mieux passer par le pont de pierre qui est à environ cinq cents mètres.
Tous : OK. »
Je marche assez vite question de me réchauffer et rejoins Fabrice et Yvan. Nous marchons à vive allure, chacun sachant qu’il est impératif de rentrer au plus vite. Nous ne parlons pas beaucoup, en entend seulement des « ça va ? » - « oui, et toi ? ».
Au camp louveteaux.
La journée commence sous les meilleurs auspices, le soleil est au rendez-vous, il fait très bon à l’extérieur, raison pour laquelle il a été décidé de faire un grand jeu avec les loups. Pour Pierric, il est le « grand sachem », gardien du camp des indiens Cherokees, peuplade du sud-est de l’Amérique du Nord. Il est question de garnisons de soldats et de trésors indiens. Les jeunes sont emballés par le jeu, Pierre-Jean étant le général de troupes et il se trouve à l’abri, à l’arrière de ses valeureux soldats. Les « attaques » se jouent comme le jeu de l’arrache-floche. Ce sont les Indiens qui remportent cette bataille ! Tous les loups sont heureux, même Marc qui est resté l’un des derniers indien encore actif, ayant toujours sa floche !
Il est temps de passer à table, mais le lavage des mains est primordial avant le repas. Michel s’occupe de Pierric avec Ben, il est temps de le changer. L’enfant est toujours souriant et Ben ne peut que répondre qu’en lui renvoyant un sourire qui illumine son visage. Pierric sent bien que Ben est pour lui une personne qui le considère comme un jeune comme les autres. Ben sait que ça lui fait du bien d’être ainsi accepté par les animateurs mais aussi par les autres loups.
Le repas se passe dans une bonne ambiance, les loups parlant et reparlant de leurs exploits effectués lors du grand jeu. Ben s’est installé à côté de Pierre-Jean. Il discute avec lui de choses et d’autres. Le jeune suit un enseignement normal et il n’a aucun problème au niveau scolaire. Puis il demande à Ben s’il veut savoir pourquoi il a des béquilles. Ben lui dit que cela ne le regarde pas, mais que s’il veut lui dire, il accepte de l’écouter. Pierre-Jean lui explique qu’il a été malade quand il était encore tout petit et qu’un virus lui a endommagé les nerfs qui commandent la mobilité des jambes. Ben le rassure en lui disant qu’il est un super garçon et qu’il pourra très certainement très bien se débrouiller dans la vie. « Tu sais, Ben, mes parents et mes amis me disent exactement la même chose, lui répond l'enfant. »
Après le repas, les loups font une petite sieste. Pierric ne doit pas être changé, il est toujours propre. A l’extérieur il commence à pleuvoir, du coup les activités se font toutes à l’intérieur. Il y a au moins deux pièces disponibles pour l’activité « ateliers ». Il leur est proposé de faire du dessin ou du bricolage. Les loups sont contents car ils vont pouvoir mettre en œuvre leur imagination. Cinq ou six loups, de par leur attitude, ne sont pas enthousiasmés par ses deux activités, l’un des sizeniers demande à Pierre-Yves si c’est possible de préparer un petit spectacle d’expression corporelle. Coup de chance : Pierre-Yves est en fait le spécialiste de cet exercice, il est partant, mais il veut l’accord d’Akéla. Il leur demande donc de patienter quelques instants.
L’animateur va trouver Vincent et lui fait part de la demande de certains louveteaux. Vincent trouve que c’est un très belle idée et que ce petit spectacle pourrait être proposé à la dernière veillée de fin de camp ! Pierre-Yves retourne voir les loups et affiche un large sourire. On peut voir six louveteaux emballés par l’idée.
Ben se rend compte que Pierric reste dans son coin. Il n’est à aucun des ateliers. Il va le trouver et lui demande :
Ben : « Oh Pierric tu n’as pas trouvé d’atelier pour t’occuper ?
Pie : Non Ben, je n’aime pas trop dessiner ni même bricoler.
Ben : Tu as déjà essayé ?
Pie : Oui, mais avec ma chaise ce n’est pas facile, ni même si je suis assis sur une chaise à table, c’est trop compliqué. Je dois te dire que je suis déjà tombé deux fois d’une chaise alors je préfère faire autre chose.
Ben : Que voudrais-tu faire Pierric ?
Pie : Je me demandais si c’était possible d’effectuer de l’expression corporelle en étant en chaise roulante !
Ben : Eh bien toi, tu envisages de belles choses. Tu veux que je demande à Pierre-Yves s’il t’accepte dans son atelier ?
Pie : Tu ferais ça pour moi !
Ben : Mais oui, bien sûr que je vais le demander. J’y cours, tu m’attends !
Pie : Merci Ben ! »
Ben va trouver Pierre-Yves et lui fait part de la demande de Pierric. Sans même prendre son temps pour réfléchir, l’animateur approuve cette demande et il en fait part immédiatement aux autres loups. Ceux-ci sont partants pour aider Pierric à cette activité ! Les six louveteaux acceptent sans sourciller, des sourires fleurissent sur leurs visages. Ben reste coi, abasourdi de voir cet enthousiasme de la part des loups pour prendre sous leurs ailes Pierric. Ben part rejoindre l’enfant en chaise roulante mais il doit sécher ses yeux, car il est sur le point de laisser partir des larmes bonheur.
Pierric est super content de pouvoir suivre cet atelier d’expression corporelle. Pierre-Yves l’accueille dans la salle qu’il occupe avec les six loups. Pierric est alors assailli par les autres enfants. Ils lui témoignent leur envie de partager quelque chose ensemble et avec lui ! Ben demande à Kaa s’il peut rester avec eux ! C’est oui pour le plus grand bonheur de Ben !
C’est une très belle chose pour Pierric, qui malgré qu’il soit dans sa chaise à roulette, peut vivre cette expérience particulière qu’est l’expression corporelle. C’est tout le corps qui se métamorphose. Même si les jambes ne suivent pas il y a les autres parties qui sont aussi très expressives comme le visage, la posture, les mouvements des bras et du haut du corps. Ben lui aussi est porté par ce qu’il vit. Il est entièrement plongé dans ce « monde du mouvement sans parole » !
L’après-midi est terminée, c’est le moment d’aller souper. Ce soir c’est crêpes au sucre ou à la confiture avec de la limonade. Tous les loups sont déjà surexcités rien qu’à sentir l’odeur qui règne dans la salle à manger. Puis c’est la veillée où les loups reprennent les chants traditionnels. Quelques jeux de mimes sont proposés ce qui fait sourire Marc. Ben se place alors à côté de lui. Marc est fasciné par les mimes, par les gestes répétés et l’enthousiasme des autres jeunes. Marc comprend beaucoup de choses et sait ce qu’il se passe. Il semble avoir un certain retard mais il possède une très bonne mémoire des objets et il calcule très vite et très bien.
C’est le moment du couché des loups. Chacun passe par la salle d’eau pour le brossage des dents et ensuite un petit tour aux toilettes avant de rejoindre son lit. Ben et Michel s’occupe de Pierric pour son change. Il est aidé pour enfiler son pyjama et rejoins sa sizaine. Une bonne demi-heure plus tard, tous les enfants dorment.