05-09-2022, 07:07 PM
J'ouvris un œil et je regardais l’heure. Il n'était que six heures. je me tournais et je montais à moitié sur Liam qui passa son bras sur moi et je me rendormis.
Sept heures, je me levais et après avoir enfilé un boxer et un tee-shirt je descendis en emportant la boite avec moi.
À la cuisine il y avait mes parents et mon frère qui donnait le biberon à son bébé.
– Salut tout le monde, ça va ? Dommage que j'ai pas mon téléphone ça ferait une jolie photo.
– De quoi tu parles, Bé ?
– De Antho qui donne le biberon, Pa. C’est tout mimi!
– V’là que mon frérot me trouve mignon! Et toi, qu'est-ce que tu fais avec cette boite dans les mains ? Elle sort d'où, d’ailleurs ?
– Laissez-moi boire un café ou deux puis je vous raconte après.
– Ah oui, c'est vrai que tu as le réveil difficile ! Je me demande comment tu vas faire quand tu auras un gosse.
– Avec Liam ça m'étonnerait que j'y arrive mais on ne sait jamais, à force d’essayer régulièrement.
– Va boire ton café au lieu de dire des conneries.
Le deuxième café avalé, j'avais les idées plus claires et je racontais toute l'histoire aux parents et à Antho. Je leur montrais comment ça fonctionnait et quand je sortis les montres, ça surprit tout le monde.
– Et tu vas en faire quoi ?
– Aucune idée. Il n'y en a qu'une qui me plaît. Les autres sont trop bling-bling pour moi. Oh, j'ai oublié de vous dire que Liam a acheté la même boite chez l'antiquaire de l'autre fois. Rien que la boite il l'a payé un bras ! en parlant de Liam, je monte le réveiller, sinon on va pas être à l'heure chez le père Mathieu.
– Remonte ta boite par la même occasion.
Je réveillais mon bel endormi en lui faisant de petits bisous . Il ouvrit les yeux et j'y lus son envie… envie que je voyais aussi poindre sous la couette. On se positionna en 69 et on se fit jouir rapidement.
– Ça a été du rapide, mais bien agréable. Pas vrai, Liam?
– Si! Faut dire que hier on n'a joui qu'une fois aussi. Je remettrais bien ça, là, tout de suite mais en plus long et plus élaboré, si tu vois ce que je veux dire.
– Oui je vois très bien, mais c'est déjà plus de huit heures et on est attendu pour neuf, alors on n'a pas le temps maintenant. Mais début d'après-midi, on montera faire la sieste !
On passa par la salle de bain pour se laver les dents et quand on en sortit on tomba sur un zombie peu vêtu - Pierrick en mini-boxer - qui allait y entrer. Lui aussi avait la queue raide au réveil et son gland se dessinait sous le fin tissu. On échangea juste un « salut » en se croisant, il n’a même pas esquissé un geste pour camoufler sa gloire qui repoussait l’élastique ventral. Il semblait être pire que moi le matin.
À neuf heures, on était chez le père Mathieu et on partit vers ses truffières. Son chien - une espèce de croisé ‘porte et fenêtre’ - nous suivait en jappant. Avec Liam on lui jetait des bâtons qu'il nous rapportait.
– Vous en aurez marre, bien avant lui, croyez-moi!
Et effectivement, on en eut marre avant lui !
Quand on arriva il commença immédiatement à chercher et très vite le panier se remplit.
– Ben, si je m'attendais à ça ! La semaine dernière je n'en ai trouvé que six ici. Et des pas grosses en plus. Je vais pouvoir en donner à tout le monde, maintenant. J'en mettrais quelques-unes au congélateur pour mes enfants.
Tu connais les truffes Liam ?
Il fallut qu'on lui explique comment et pourquoi il connaissait, et il demanda :
– Comment tu l'as nommé, celui que tu appelles le français ?
– Augustin Fabvre, si je ne me trompe pas.
– J'en connaissais un qui s'appelait comme ça. Il était d'Arles mais il a eu des malheurs et il a disparu. Comme ça il ne s'était pas suicidé, comme tout le monde le pensait à l’époque. Il est parti aux États-Unis et il y a refait sa vie. Tant mieux pour lui. Bon ici y'a plus rien ou Tobie en a marre. On va aller voir l'autre parcelle si elle donne autant.
Et l'autre donna autant. Pour rentrer chez lui il fallait traverser tout le village et on s'arrêta à chaque maison où il y avait quelqu'un et le père Mathieu leur donna des truffes. Liam était surpris par ce qu'il faisait.
– Pourquoi vous ne les vendez pas au lieu de les donner ?
– Tu as déjà vu un coffre-fort qui suivait un corbillard toi ? Moi non. Alors autant faire plaisir aux gens quand on est vivant. Et puis de l'argent j'en ai assez pour vivre. J'ai la santé et tant que je peux me débrouiller seul ça me va.
On allait arriver chez lui quand une voiture freina et stoppa derrière nous. C'était le sénateur Kastelange, le nôtre, celui qui revenait habiter le château familial proche de chez nous, chaque été.
– Bonjour tout le monde. Comment allez-vous ? Toujours la forme père Mathieu ? Et toi Alain, ça va aussi ? Humm, toi si j’ai bonne mémoire, tu dois être Bébé, non ? Vous, je ne vous connais pas, mais bien le bonjour, aussi.
– Michel, qu'est-ce que tu es venu faire ici ? D'habitude tu ne viens que l’été.
– Au départ, on devait revenir en septembre et on n'a pas pu alors je profite d’être venu avec mon petit-fils, chez de la famille pas loin et je viens hiverner la maison avant que ça gèle. Et chez vous tout le monde va bien ?
Le père Mathieu lui donna des nouvelles de sa famille et mon père de la nôtre.
– Et il a toujours la forme le Cyprien ?
– Plus que jamais et tu ne devineras pas sa dernière lubie. Il a banné d'aller voir des anciens copains du Maquis aux États-Unis. Il a fait un tel caprice qu'on a dû lui céder et du coup on l’accompagne cet été.
– C'est pas vrai, ça ! Je croyais que c'était le dernier qui restait vivant du commando de mon père. Il les a retrouvé comment ?
On lui raconta l'histoire et il sembla réfléchir un moment.
– Je crois qu'au château il y a un album photos que mon père avait fait de cette période. Je sais où il est. Je regarde ce qu'il y a dedans et je le pose chez toi quand je redescends . Tu me le rendras en août, quand je reviendrai.
– Merci oui, comme ça on pourra scanner les photos. On pourra aussi les donner à notre pote américain pour son mémoire ?
– Absolument. Bon je file. Je repasse en partant.
Il monta dans sa voiture et partit.
– Tu viens manger avec nous, père Mathieu ? Y'a Aïoli ce midi.
– Je voudrais pas abuser, je viens déjà ce soir.
– Tu connais Agnès ! Ton assiette doit déjà être sur la table.
– Si tu me prends par les sentiments, j’accepte.
On était à peine rentrés que ma mère me tomba dessus.
– Tu arrives enfin ! Tu sais que tu as l’aïoli à faire !
– Mais, tu m'avais pas dit !
– Chaque année c'est bien toi qui le fait, non ! Ta sœur a essayé mais il ne veut pas monter tu peux le reprendre !
– C'est qu'elle doit avoir …
Elle ne me laissa pas finir ma phrase.
– Bé ! Tu te tais ! Liam donne lui un coup de main pour verser l’huile, s’il te plait.
Rapidement l’aïoli commença à prendre et une fois le mortier plein je le goûtais.
– Mais elle y a pas mis assez d’ail ! On dirait de la mayonnaise !
Catastrophée ma mère arriva et la goûta.
– Je suis d'accord avec toi, Bé ! Tu sais ce qu'il te reste à faire ! Je t'épluche l’ail.
Et pour la deuxième fois je montais l’aïoli. Je la goûtais et cette fois c'était une vraie, une bonne qui avait du goût !
On passait à table quand on frappa à la porte et ma mère alla ouvrir. C'était Michel - le sénateur, si vous préférez.
– Bon appétit a tous. J'ai trouvé deux albums au lieu d’un. Et il y a aussi deux carnets qui parlent de cette époque, je les ai mis avec. Je vous laisse manger tranquillement.
– Tu ne veux pas rester manger avec nous ? Agnès a fait un aïoli pour midi.
– Je ne voudrais pas m’imposer.
– Si je t'invite, c'est que c'est volontiers.
– Oui je sais bien. Alors j’accepte. Ça fait un bail que je n'en ai plus mangé.
C'est vrai que traditionnellement on mangeait l’aïoli avec de la morue bouillie le 24 décembre à midi et le vendredi saint. C'était comme ça depuis toujours.
On s'en mit plein la lampe.
Michel repartit sitôt le café bu et le père Mathieu rentra faire la sieste. On comptait bien faire pareil avec Liam mais ma mère en avait décidé autrement !
On passa l'après-midi à aider à droite ou à gauche. On réussit à aller chez Tim quand même en fin d’après-midi et vers dix-neuf heures on rentra à la maison pour prendre une douche et se changer. Puis on partit tous à la messe de Minuit.
C'est une des rares fois où l'église du village était ouverte et pleine. Le curé nous accueillit et d'office il nous fit prendre place au premier rang. Tout le village était là, même le père Mathieu… pourtant il était protestant !
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Sept heures, je me levais et après avoir enfilé un boxer et un tee-shirt je descendis en emportant la boite avec moi.
À la cuisine il y avait mes parents et mon frère qui donnait le biberon à son bébé.
– Salut tout le monde, ça va ? Dommage que j'ai pas mon téléphone ça ferait une jolie photo.
– De quoi tu parles, Bé ?
– De Antho qui donne le biberon, Pa. C’est tout mimi!
– V’là que mon frérot me trouve mignon! Et toi, qu'est-ce que tu fais avec cette boite dans les mains ? Elle sort d'où, d’ailleurs ?
– Laissez-moi boire un café ou deux puis je vous raconte après.
– Ah oui, c'est vrai que tu as le réveil difficile ! Je me demande comment tu vas faire quand tu auras un gosse.
– Avec Liam ça m'étonnerait que j'y arrive mais on ne sait jamais, à force d’essayer régulièrement.
– Va boire ton café au lieu de dire des conneries.
Le deuxième café avalé, j'avais les idées plus claires et je racontais toute l'histoire aux parents et à Antho. Je leur montrais comment ça fonctionnait et quand je sortis les montres, ça surprit tout le monde.
– Et tu vas en faire quoi ?
– Aucune idée. Il n'y en a qu'une qui me plaît. Les autres sont trop bling-bling pour moi. Oh, j'ai oublié de vous dire que Liam a acheté la même boite chez l'antiquaire de l'autre fois. Rien que la boite il l'a payé un bras ! en parlant de Liam, je monte le réveiller, sinon on va pas être à l'heure chez le père Mathieu.
– Remonte ta boite par la même occasion.
Je réveillais mon bel endormi en lui faisant de petits bisous . Il ouvrit les yeux et j'y lus son envie… envie que je voyais aussi poindre sous la couette. On se positionna en 69 et on se fit jouir rapidement.
– Ça a été du rapide, mais bien agréable. Pas vrai, Liam?
– Si! Faut dire que hier on n'a joui qu'une fois aussi. Je remettrais bien ça, là, tout de suite mais en plus long et plus élaboré, si tu vois ce que je veux dire.
– Oui je vois très bien, mais c'est déjà plus de huit heures et on est attendu pour neuf, alors on n'a pas le temps maintenant. Mais début d'après-midi, on montera faire la sieste !
On passa par la salle de bain pour se laver les dents et quand on en sortit on tomba sur un zombie peu vêtu - Pierrick en mini-boxer - qui allait y entrer. Lui aussi avait la queue raide au réveil et son gland se dessinait sous le fin tissu. On échangea juste un « salut » en se croisant, il n’a même pas esquissé un geste pour camoufler sa gloire qui repoussait l’élastique ventral. Il semblait être pire que moi le matin.
À neuf heures, on était chez le père Mathieu et on partit vers ses truffières. Son chien - une espèce de croisé ‘porte et fenêtre’ - nous suivait en jappant. Avec Liam on lui jetait des bâtons qu'il nous rapportait.
– Vous en aurez marre, bien avant lui, croyez-moi!
Et effectivement, on en eut marre avant lui !
Quand on arriva il commença immédiatement à chercher et très vite le panier se remplit.
– Ben, si je m'attendais à ça ! La semaine dernière je n'en ai trouvé que six ici. Et des pas grosses en plus. Je vais pouvoir en donner à tout le monde, maintenant. J'en mettrais quelques-unes au congélateur pour mes enfants.
Tu connais les truffes Liam ?
Il fallut qu'on lui explique comment et pourquoi il connaissait, et il demanda :
– Comment tu l'as nommé, celui que tu appelles le français ?
– Augustin Fabvre, si je ne me trompe pas.
– J'en connaissais un qui s'appelait comme ça. Il était d'Arles mais il a eu des malheurs et il a disparu. Comme ça il ne s'était pas suicidé, comme tout le monde le pensait à l’époque. Il est parti aux États-Unis et il y a refait sa vie. Tant mieux pour lui. Bon ici y'a plus rien ou Tobie en a marre. On va aller voir l'autre parcelle si elle donne autant.
Et l'autre donna autant. Pour rentrer chez lui il fallait traverser tout le village et on s'arrêta à chaque maison où il y avait quelqu'un et le père Mathieu leur donna des truffes. Liam était surpris par ce qu'il faisait.
– Pourquoi vous ne les vendez pas au lieu de les donner ?
– Tu as déjà vu un coffre-fort qui suivait un corbillard toi ? Moi non. Alors autant faire plaisir aux gens quand on est vivant. Et puis de l'argent j'en ai assez pour vivre. J'ai la santé et tant que je peux me débrouiller seul ça me va.
On allait arriver chez lui quand une voiture freina et stoppa derrière nous. C'était le sénateur Kastelange, le nôtre, celui qui revenait habiter le château familial proche de chez nous, chaque été.
– Bonjour tout le monde. Comment allez-vous ? Toujours la forme père Mathieu ? Et toi Alain, ça va aussi ? Humm, toi si j’ai bonne mémoire, tu dois être Bébé, non ? Vous, je ne vous connais pas, mais bien le bonjour, aussi.
– Michel, qu'est-ce que tu es venu faire ici ? D'habitude tu ne viens que l’été.
– Au départ, on devait revenir en septembre et on n'a pas pu alors je profite d’être venu avec mon petit-fils, chez de la famille pas loin et je viens hiverner la maison avant que ça gèle. Et chez vous tout le monde va bien ?
Le père Mathieu lui donna des nouvelles de sa famille et mon père de la nôtre.
– Et il a toujours la forme le Cyprien ?
– Plus que jamais et tu ne devineras pas sa dernière lubie. Il a banné d'aller voir des anciens copains du Maquis aux États-Unis. Il a fait un tel caprice qu'on a dû lui céder et du coup on l’accompagne cet été.
– C'est pas vrai, ça ! Je croyais que c'était le dernier qui restait vivant du commando de mon père. Il les a retrouvé comment ?
On lui raconta l'histoire et il sembla réfléchir un moment.
– Je crois qu'au château il y a un album photos que mon père avait fait de cette période. Je sais où il est. Je regarde ce qu'il y a dedans et je le pose chez toi quand je redescends . Tu me le rendras en août, quand je reviendrai.
– Merci oui, comme ça on pourra scanner les photos. On pourra aussi les donner à notre pote américain pour son mémoire ?
– Absolument. Bon je file. Je repasse en partant.
Il monta dans sa voiture et partit.
– Tu viens manger avec nous, père Mathieu ? Y'a Aïoli ce midi.
– Je voudrais pas abuser, je viens déjà ce soir.
– Tu connais Agnès ! Ton assiette doit déjà être sur la table.
– Si tu me prends par les sentiments, j’accepte.
On était à peine rentrés que ma mère me tomba dessus.
– Tu arrives enfin ! Tu sais que tu as l’aïoli à faire !
– Mais, tu m'avais pas dit !
– Chaque année c'est bien toi qui le fait, non ! Ta sœur a essayé mais il ne veut pas monter tu peux le reprendre !
– C'est qu'elle doit avoir …
Elle ne me laissa pas finir ma phrase.
– Bé ! Tu te tais ! Liam donne lui un coup de main pour verser l’huile, s’il te plait.
Rapidement l’aïoli commença à prendre et une fois le mortier plein je le goûtais.
– Mais elle y a pas mis assez d’ail ! On dirait de la mayonnaise !
Catastrophée ma mère arriva et la goûta.
– Je suis d'accord avec toi, Bé ! Tu sais ce qu'il te reste à faire ! Je t'épluche l’ail.
Et pour la deuxième fois je montais l’aïoli. Je la goûtais et cette fois c'était une vraie, une bonne qui avait du goût !
On passait à table quand on frappa à la porte et ma mère alla ouvrir. C'était Michel - le sénateur, si vous préférez.
– Bon appétit a tous. J'ai trouvé deux albums au lieu d’un. Et il y a aussi deux carnets qui parlent de cette époque, je les ai mis avec. Je vous laisse manger tranquillement.
– Tu ne veux pas rester manger avec nous ? Agnès a fait un aïoli pour midi.
– Je ne voudrais pas m’imposer.
– Si je t'invite, c'est que c'est volontiers.
– Oui je sais bien. Alors j’accepte. Ça fait un bail que je n'en ai plus mangé.
C'est vrai que traditionnellement on mangeait l’aïoli avec de la morue bouillie le 24 décembre à midi et le vendredi saint. C'était comme ça depuis toujours.
On s'en mit plein la lampe.
Michel repartit sitôt le café bu et le père Mathieu rentra faire la sieste. On comptait bien faire pareil avec Liam mais ma mère en avait décidé autrement !
On passa l'après-midi à aider à droite ou à gauche. On réussit à aller chez Tim quand même en fin d’après-midi et vers dix-neuf heures on rentra à la maison pour prendre une douche et se changer. Puis on partit tous à la messe de Minuit.
C'est une des rares fois où l'église du village était ouverte et pleine. Le curé nous accueillit et d'office il nous fit prendre place au premier rang. Tout le village était là, même le père Mathieu… pourtant il était protestant !
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