30-08-2022, 12:43 PM
Et pour me faire pardonner un autre chapitre un peu en avance
– Bé, on retourne poser ça à la voiture! Au fait elle est jolie ta trouvaille, la marqueterie est en bon état et probablement de belle facture. Mais pourquoi tu l'as achetée ? Tu n'es pas attiré par l’ancien. Tu me la montreras?
– En fait, je l'ai acheté parce qu'il y a un truc qui cloche. Bon, aussi parce qu'elle me plaisait bien, mais c'est surtout parce qu'elle m’intrigue.
– Elle t'intrigue, c'est à dire ?
– Je t'expliquerai à la voiture. Mais toi, pourquoi tu as acheté ces cuillères tordues et tous ces couverts ?
Il éclata de rire.
– Ce que tu appelles des cuillères tordues, ça s'appelle des châtelaines. C'est en argent et les ménagères que j'ai acheté sont en argent aussi. Il y a même une chaine de montre en or .
– Du coup tu as fait une très bonne affaire.
– Oui, je crois. Non, j'en suis sûr et c'est ma mère qui va être heureuse. Mais je crois que c'est toi qui a fait la meilleure affaire, si j’ai bien reconnu son origine.
On arriva à la voiture qu'il ouvrit et il rangea ses sacs dans le coffre.
– Bon tu m'expliques maintenant en quoi cette boite t’intrigue ?
– Prend la et dis-moi ce qui ne va pas.
Il la prit, l’ouvrit, la tourna dans tous les sens et la posa dans le coffre.
– Non je vois pas. Pour moi elle est normale. Beau travail d’ébénisterie… Tu lui trouves quoi de bizarre ?
– Son poids ! Seulement son poids. Elle est trop lourde pour du bois je trouve.
Il la repris et l'observa mieux. Je le vis prendre une fourchette, mettre le manche dans la boite, marquer avec un de ses doigts le haut de la boite et faire la même opération mais cette fois à l'extérieur de la boite.
– Il y a un peu plus deux pouces de différence entre l'extérieur et l’intérieur. Il se peut que la planche du fond soit très épaisse et c'est pour ça qu'elle est si lourde.
– Ça se peut, je n'en sais rien. Au pire j'aurai perdu 50 euros.
– Tu es fou ou quoi ? C'est de la marqueterie Boulle et elle est très ancienne. Je ne sais pas si elle date de Boulle lui-même ou d'un de ses successeurs, mais je suis sûr qu’elle vaut largement le prix demandé. Tu devrais la faire expertiser. On l'apportera chez un spécialiste, si tu veux en être sûr. Bé, t'as pas faim toi ?
– Si, ça commence à gargouiller dans mon ventre. On se fait un Mac Do ?
– Oh, tu es sûr que tu veux faire un Mac Do ? Tu ne préférerais pas une pizzeria plutôt ?
– Comme tu veux, je m'en fous. Par contre on devrait prendre la voiture et aller se garer mieux ailleurs. On devrait trouver de la place maintenant.
Et effectivement on trouva à se garer facilement. En plus il y avait une pizzeria pas loin. On prit notre temps pour manger et on repartit faire les boutiques des antiquaires et des brocanteurs.
Liam entrait, je le suivais mais souvent il ressortait sans rien acheter. Il devait être presque dix-sept heures quand on arriva chez le broc de l'autre fois.
– Ah, mais je vous reconnais vous. Vous êtes l'Américain venu chercher les affaires que votre mère avait achetées.
– Oui c'est ça, vous êtes physionomiste.
– C'est le métier qui veut ça. Alors comment vous allez faire pour tout envoyer aux USA ?
– C'est déjà parti ! En conteneur, le lendemain de ma venue. Et comme on était par-là, j'en ai profité pour voir si vous n'aviez rien de nouveau.
– J'ai dégotté la perle rare ! Une pièce unique qui date de Louis XIV ! C'est une boite à secret en marqueterie Boulle. Vous voulez la voir ?
– Oui, je veux bien s'il vous plaît.
Il partit dans l'arrière-boutique et revint avec la boite empaquetée dans une vielle couverture qu'il déplia religieusement. C'était exactement la même que la mienne !
J’ai failli dire quelque chose mais un coup de genou discret de Liam m’obligea à la fermer.
– Elle est belle, vous ne trouvez pas ?
– Oui, elle est pas mal mais à faire restaurer, il va y en avoir pour cher rien qu'en écaille de tortue.
– Mais c'est un détail ça ! Attendez, je vous montre comment on ouvre le compartiment secret. Vous voyez qu'il y a deux clefs mais elles ne sont pas tout à fait les mêmes. Donc il faut refermer le couvercle et la verrouiller. Puis vous introduisez l'autre clef dans la serrure et vous tournez un tour de plus. Vous avez entendu le petit clic qu'il y a eu ? Vous ressortez la clef, vous remettez l'autre et vous ouvrez normalement.
Il le fit, ouvrit le couvercle et une partie du fond s'était soulevé.
– Si ça vous intéresse je peux vous faire un bon prix.
– Oui, à voir. Je peux faire des photos et les envoyer à ma mère ?
– Oui, oui, bien sûr faites !
Liam fit ce qu'il avait dit et repris la conversation.
– En fait j'étais venu voir si vous aviez de nouveaux vases. Mais je n'ai pas l'impression d'en voir.
– Ma boite ne vous intéresse pas ?
– Sans plus, c'est pas la marchandise de ma mère. Après si le prix que vous en demandez est raisonnable, on pourra négocier.
– Non, je n'ai rien rentré d’exceptionnel. En vase je veux dire…
Le téléphone de Liam vibra, il mit sa main dans sa poche et le sortit. Il lut quelque chose.
– Vous le faites à combien votre coffret ?
– 22 000 euros, pas un centime de moins.
– D’accord, à ce prix-là, il ne m'intéresse pas du tout. Désolé.
– Je peux toujours baisser un peu, combien vous m'en donneriez ?
– 5 000 pas un sou de plus.
– À ce prix-là vous m’assassinez ! Je ne descendrais pas en dessous de 15 000.
– Je vous en offre 7 500. Mais c'est ma dernière offre.
– 10 000, il est à vous.
– Hum! Ok, j’accepte. Donnez-moi votre numéro de compte que je vous fasse faire un virement.
Il alla fermer la boutique et nous fit monter chez lui pour nous offrir une boisson. Entre temps, Liam avait envoyé le tout à sa mère et quelques minutes après le téléphone du broc bipa. Il regarda le message et eut un grand sourire.
– Je viens de recevoir votre virement. On redescend à la boutique que je vous emballe ça correctement.
– On vous suit.
Quand on sortit il nous accompagna jusqu'à la voiture. On posa le colis sur le siège arrière.
– Vous devriez le mettre dans le coffre et bien le caler pour qu'il ne bouge pas. Il risque de s’abîmer pendant le transport.
– Je dois passer récupérer des choses plus lourdes chez des collègues à vous, je le mettrai dessus pour qu'il ne soit pas écrasé. Si ce n'est pas indiscret, vous pouvez me dire d'où il vient ?
– C'est une dame âgée qui me l'a vendu il y a peu de temps, elle avait besoin d'argent en urgence pour payer un avocat à son ivrogne de petit-fils. Au fait, je vous ai mis la facture à l'intérieur du coffret.
– Je vous remercie, je pense repasser vous voir bientôt.
On se serra la main et il partit.
– Putain Liam ta mère a cassé sa tirelire sur ce coup là !
– Ne t'en fait pas pour elle ! Elle sait ce qu'elle fait. Entre 25 et 30 000 euros, c'est le prix que ça vaut rénové, d’après elle ! Tu as fait une excellente affaire Bé ! Bien meilleure que la sienne. Sur son message elle m'avait dit de proposer jusqu'à 17 000 pour l’avoir.
– Tu veux dire que la mienne… ?
– Sans compter ce qu'elle peut contenir, tu viens de faire une fameuse plus-value. Mais on verra ça ce soir, Bé. Tim va devoir nous attendre, si on ne se presse pas.
– Je suis sûr que lui aussi doit regarder sa montre, enfin son téléphone parce qu'il n'a pas de montre et il doit se demander s'il a encore le temps de mettre un coup à Marie ou pas, avant de nous rejoindre !
– Comment tu parles de ton pote, toi !
– Comme quelqu'un qui le connaît par cœur, crois-moi. Il pense avec sa bite!
Dix-huit heures passées de sept minutes, on arrivait devant l'église et c’est encore onze minutes après que Tim arriva enfin en traînant des pieds. Il vit la voiture et grimpa à l’arrière.
– Je suis mort les mecs ! J'en peux plus.
– Ta journée s'est bien passée ?
– Oh, putain ! Je t'en parle même pas ! C'était de ouf ! On a passé la journée à baiser ! Quand c'était pas Marie qui demandait c'était moi, je suis mort de chez mort. Les couilles complètement vides!
– Tu n'auras qu'à dormir en route.
– Ça va, je ne suis plus un gamin non plus.
– Ok, attache-toi, on y va.
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– Bé, on retourne poser ça à la voiture! Au fait elle est jolie ta trouvaille, la marqueterie est en bon état et probablement de belle facture. Mais pourquoi tu l'as achetée ? Tu n'es pas attiré par l’ancien. Tu me la montreras?
– En fait, je l'ai acheté parce qu'il y a un truc qui cloche. Bon, aussi parce qu'elle me plaisait bien, mais c'est surtout parce qu'elle m’intrigue.
– Elle t'intrigue, c'est à dire ?
– Je t'expliquerai à la voiture. Mais toi, pourquoi tu as acheté ces cuillères tordues et tous ces couverts ?
Il éclata de rire.
– Ce que tu appelles des cuillères tordues, ça s'appelle des châtelaines. C'est en argent et les ménagères que j'ai acheté sont en argent aussi. Il y a même une chaine de montre en or .
– Du coup tu as fait une très bonne affaire.
– Oui, je crois. Non, j'en suis sûr et c'est ma mère qui va être heureuse. Mais je crois que c'est toi qui a fait la meilleure affaire, si j’ai bien reconnu son origine.
On arriva à la voiture qu'il ouvrit et il rangea ses sacs dans le coffre.
– Bon tu m'expliques maintenant en quoi cette boite t’intrigue ?
– Prend la et dis-moi ce qui ne va pas.
Il la prit, l’ouvrit, la tourna dans tous les sens et la posa dans le coffre.
– Non je vois pas. Pour moi elle est normale. Beau travail d’ébénisterie… Tu lui trouves quoi de bizarre ?
– Son poids ! Seulement son poids. Elle est trop lourde pour du bois je trouve.
Il la repris et l'observa mieux. Je le vis prendre une fourchette, mettre le manche dans la boite, marquer avec un de ses doigts le haut de la boite et faire la même opération mais cette fois à l'extérieur de la boite.
– Il y a un peu plus deux pouces de différence entre l'extérieur et l’intérieur. Il se peut que la planche du fond soit très épaisse et c'est pour ça qu'elle est si lourde.
– Ça se peut, je n'en sais rien. Au pire j'aurai perdu 50 euros.
– Tu es fou ou quoi ? C'est de la marqueterie Boulle et elle est très ancienne. Je ne sais pas si elle date de Boulle lui-même ou d'un de ses successeurs, mais je suis sûr qu’elle vaut largement le prix demandé. Tu devrais la faire expertiser. On l'apportera chez un spécialiste, si tu veux en être sûr. Bé, t'as pas faim toi ?
– Si, ça commence à gargouiller dans mon ventre. On se fait un Mac Do ?
– Oh, tu es sûr que tu veux faire un Mac Do ? Tu ne préférerais pas une pizzeria plutôt ?
– Comme tu veux, je m'en fous. Par contre on devrait prendre la voiture et aller se garer mieux ailleurs. On devrait trouver de la place maintenant.
Et effectivement on trouva à se garer facilement. En plus il y avait une pizzeria pas loin. On prit notre temps pour manger et on repartit faire les boutiques des antiquaires et des brocanteurs.
Liam entrait, je le suivais mais souvent il ressortait sans rien acheter. Il devait être presque dix-sept heures quand on arriva chez le broc de l'autre fois.
– Ah, mais je vous reconnais vous. Vous êtes l'Américain venu chercher les affaires que votre mère avait achetées.
– Oui c'est ça, vous êtes physionomiste.
– C'est le métier qui veut ça. Alors comment vous allez faire pour tout envoyer aux USA ?
– C'est déjà parti ! En conteneur, le lendemain de ma venue. Et comme on était par-là, j'en ai profité pour voir si vous n'aviez rien de nouveau.
– J'ai dégotté la perle rare ! Une pièce unique qui date de Louis XIV ! C'est une boite à secret en marqueterie Boulle. Vous voulez la voir ?
– Oui, je veux bien s'il vous plaît.
Il partit dans l'arrière-boutique et revint avec la boite empaquetée dans une vielle couverture qu'il déplia religieusement. C'était exactement la même que la mienne !
J’ai failli dire quelque chose mais un coup de genou discret de Liam m’obligea à la fermer.
– Elle est belle, vous ne trouvez pas ?
– Oui, elle est pas mal mais à faire restaurer, il va y en avoir pour cher rien qu'en écaille de tortue.
– Mais c'est un détail ça ! Attendez, je vous montre comment on ouvre le compartiment secret. Vous voyez qu'il y a deux clefs mais elles ne sont pas tout à fait les mêmes. Donc il faut refermer le couvercle et la verrouiller. Puis vous introduisez l'autre clef dans la serrure et vous tournez un tour de plus. Vous avez entendu le petit clic qu'il y a eu ? Vous ressortez la clef, vous remettez l'autre et vous ouvrez normalement.
Il le fit, ouvrit le couvercle et une partie du fond s'était soulevé.
– Si ça vous intéresse je peux vous faire un bon prix.
– Oui, à voir. Je peux faire des photos et les envoyer à ma mère ?
– Oui, oui, bien sûr faites !
Liam fit ce qu'il avait dit et repris la conversation.
– En fait j'étais venu voir si vous aviez de nouveaux vases. Mais je n'ai pas l'impression d'en voir.
– Ma boite ne vous intéresse pas ?
– Sans plus, c'est pas la marchandise de ma mère. Après si le prix que vous en demandez est raisonnable, on pourra négocier.
– Non, je n'ai rien rentré d’exceptionnel. En vase je veux dire…
Le téléphone de Liam vibra, il mit sa main dans sa poche et le sortit. Il lut quelque chose.
– Vous le faites à combien votre coffret ?
– 22 000 euros, pas un centime de moins.
– D’accord, à ce prix-là, il ne m'intéresse pas du tout. Désolé.
– Je peux toujours baisser un peu, combien vous m'en donneriez ?
– 5 000 pas un sou de plus.
– À ce prix-là vous m’assassinez ! Je ne descendrais pas en dessous de 15 000.
– Je vous en offre 7 500. Mais c'est ma dernière offre.
– 10 000, il est à vous.
– Hum! Ok, j’accepte. Donnez-moi votre numéro de compte que je vous fasse faire un virement.
Il alla fermer la boutique et nous fit monter chez lui pour nous offrir une boisson. Entre temps, Liam avait envoyé le tout à sa mère et quelques minutes après le téléphone du broc bipa. Il regarda le message et eut un grand sourire.
– Je viens de recevoir votre virement. On redescend à la boutique que je vous emballe ça correctement.
– On vous suit.
Quand on sortit il nous accompagna jusqu'à la voiture. On posa le colis sur le siège arrière.
– Vous devriez le mettre dans le coffre et bien le caler pour qu'il ne bouge pas. Il risque de s’abîmer pendant le transport.
– Je dois passer récupérer des choses plus lourdes chez des collègues à vous, je le mettrai dessus pour qu'il ne soit pas écrasé. Si ce n'est pas indiscret, vous pouvez me dire d'où il vient ?
– C'est une dame âgée qui me l'a vendu il y a peu de temps, elle avait besoin d'argent en urgence pour payer un avocat à son ivrogne de petit-fils. Au fait, je vous ai mis la facture à l'intérieur du coffret.
– Je vous remercie, je pense repasser vous voir bientôt.
On se serra la main et il partit.
– Putain Liam ta mère a cassé sa tirelire sur ce coup là !
– Ne t'en fait pas pour elle ! Elle sait ce qu'elle fait. Entre 25 et 30 000 euros, c'est le prix que ça vaut rénové, d’après elle ! Tu as fait une excellente affaire Bé ! Bien meilleure que la sienne. Sur son message elle m'avait dit de proposer jusqu'à 17 000 pour l’avoir.
– Tu veux dire que la mienne… ?
– Sans compter ce qu'elle peut contenir, tu viens de faire une fameuse plus-value. Mais on verra ça ce soir, Bé. Tim va devoir nous attendre, si on ne se presse pas.
– Je suis sûr que lui aussi doit regarder sa montre, enfin son téléphone parce qu'il n'a pas de montre et il doit se demander s'il a encore le temps de mettre un coup à Marie ou pas, avant de nous rejoindre !
– Comment tu parles de ton pote, toi !
– Comme quelqu'un qui le connaît par cœur, crois-moi. Il pense avec sa bite!
Dix-huit heures passées de sept minutes, on arrivait devant l'église et c’est encore onze minutes après que Tim arriva enfin en traînant des pieds. Il vit la voiture et grimpa à l’arrière.
– Je suis mort les mecs ! J'en peux plus.
– Ta journée s'est bien passée ?
– Oh, putain ! Je t'en parle même pas ! C'était de ouf ! On a passé la journée à baiser ! Quand c'était pas Marie qui demandait c'était moi, je suis mort de chez mort. Les couilles complètement vides!
– Tu n'auras qu'à dormir en route.
– Ça va, je ne suis plus un gamin non plus.
– Ok, attache-toi, on y va.
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