15-08-2022, 10:47 AM
Des couvertures furent installées dehors et chacun profita des rayons du soleil pour se reposer et bronzer. Je compris que les jumeaux avaient envie d'enlever leur sous-vêtement pour profiter d'un bronzage intégral ce qui, personnellement, ne m'aurait pas dérangé mais ils y renoncèrent. Je préparais le repas, des spaghettis pour ne pas changer avec une bonne salade de tomates et des abricots de la région. Pour boire nous avions l'eau fraîche de la source et une bouteille de chianti. La soirée se passa très agréablement et connaissant le jeu de carte "la canasta", nous avons fait quelques parties homériques d'autant qu'ils avaient exhumé de leur sac un petit flacon de Calvados qui venait directement de chez leur grand-père en Normandie.
Au moment de se coucher, j'eus un moment de panique car, ayant l'habitude de dormir nu, je n'avais rien prévu. Les deux garçons avaient apparemment résolu le problème et ce n'est qu'en constatant que j'avais conservé mon boxer qu'ils remirent les leurs en s'excusant et m'expliquant qu'ils dormaient toujours à poil. Je ne bronchais pas. Mais j'avais pu admirer la sveltesse de leur corps d'adolescents et l'élégance de leurs sexes, fins et allongés. Je m'étais installé à ma place habituelle, à l'extrémité gauche des 180 cm de la nouvelle couchette. La porte avait volontairement été laissée ouverte afin de profiter un peu de la fraîcheur, toute relative, de cette belle nuit estivale. Comme chaque fois, j'étais toujours impressionné par le silence de la nuit que seul, de temps à autre, le cri d'un animal ou d'un oiseau venait troubler.
Comme toujours, je m'endormis très vite mais à un moment donné je fus tiré de mon sommeil par des bruits bizarres. Un rayon de lune tombait sur le corps des jumeaux qui étaient en train de s'embrasser et, nus évidemment, de se masturber réciproquement. Je regardais sans bouger, le spectacle était irréel avec l'éclairage lunaire qui tombait juste sur leurs corps soulignant encore plus que tout à l'heure la perfection de leur physique. Ils étaient presque en face l'un de l'autre de sorte que je plongeais sur les mains qui s'activaient lentement sur toute la longueur de leur pénis en retroussant chaque fois le prépuce ce qui provoquait un soupire, très discret, pour exprimer tout le plaisir que chacun prenait de manière évidente. Une paire de fesses sublimes était à quelques centimètres de ma main, j'avais la tentation de les prendre en main pour leur apporter une part supplémentaire de plaisir. A leur souffle, je comprenais que leur jouissance allait en augmentant mais le rythme qu'ils s'imposaient ne changeait pas, je sentais qu'ils avaient une grande expérience, qu'ils savaient faire durer leur plaisir pour profiter le plus longtemps possible de ces moments. Je ne me sentais absolument pas dans la peau d'un voyeur mais j'étais tout simplement fasciné par la beauté de ce tableau où il n'y avait ni hâte ni fébrilité mais tout simplement l'expression d'un amour d'une grande pureté malgré le caractère presqu'incestueux de cette scène.
Jamais, même aux meilleurs moment avec Jules, je n'avais ressenti au travers de mon corps une telle intensité physique : mon sexe était tellement tendu que j'en avais mal, il secrétait une telle humidité que j'avais l'impression de ne pas avoir contrôlé ma mixtion, je sentais monter du fond de mes entrailles quelque chose d'une puissance indicible dépassant l'entendement, quelque chose qui ne finirait jamais. À mes côtés, Blaise et Cédric ne respiraient plus vraiment, ils haletaient tout en continuant à partager leurs lèvres, tout en poursuivant leur lente masturbation. Leur deux sexes s'étaient rapprochés, ils étaient collés l'un à l'autre pour ne faire plus qu'un. On entendit deux cris étouffés, presque simultanés, l'un émanait de leurs deux bouches qui n'en formaient plus qu'une, l'autre qui venait du plus profond de moi-même. Dans le même temps, des flots de sperme inondaient nos corps. Durant quelques secondes je vis dans le regard des garçons la panique d'avoir été observé puis constatant que j'étais dans le même état qu'eux, le sentiment d'une grande complicité s'installa Nous avons rapproché nos corps, mélangé nos spermes, partagé le parfum qui émanait de nos corps maintenant rassasiés.
Un nuage avait dû se mettre entre la lune et nous, l'obscurité était presque totale, seules les étoiles dispensaient une vague lueur, j'eus l'impression qu'un jeune chamois était devant la porte et qu'il était comme attendri par notre étreinte. Le silence de la montagne était revenu, en tendant l'oreille on pouvait entendre trois paisibles respirations. Nous dormions sous la sauvegarde des chamois. Le matin, nous découvrirons quelques petites crottes laissées par le chevreau.
Comme d'habitude je me suis levé assez tôt car j'aime admirer le lever du jour, voir la rosée matinale qui brille comme autant de petits brillants sous les effets du soleil. Avec un bon pullover je me suis installé contre le mur de pierre de la bergerie pour déguster mon café et manger mes deux tartines habituelles, l'une avec de la confiture de framboises qui dégage un parfum extraordinaire car cueillies dans la nature et l'autre avec du miel des montagnes. Je reste songeur en pensant au spectacle qu'il m'a été donné d'assister durant la nuit et je prends conscience du chemin que j'ai parcouru au cours de ces derniers mois et semaines et durant lesquels mon esprit s'est ouvert à la réalité quotidienne de la société dans laquelle je vis, que je le veuille ou non. Je prends acte des exigences de mon corps même si dans ce domaine je ne suis pas encore parfaitement à l'aise. Pourtant cette nuit, j'ai pris un réel plaisir à être le spectateur d'une scène qui pour moi, il y a encore peu, aurait été inconcevable. Je pense au corps nu de Jules, ce corps qui me fait encore un peu peur alors que j'ai vu Blaise et Cédric totalement libérés de toutes contraintes limitatives, ce donnant l'un à l'autre en toute confiance et abandon pour, finalement un partage de leur amour. Je prends conscience de la différence existant entre la sexualité des jumeaux et celle de Jules : la première est le fait d'un véritable amour, la seconde est essentiellement un besoin physique.
J'ai tout préparé pour l'arrivée, sous la conduite de Jules, des parents de mes jeunes hôtes, le barbecue est prêt pour accueillir la viande que nous allons griller. Peu après onze heure, les jumeaux surgissent les cheveux embroussaillés, le regard encore endormi, une forte protubérance sur le devant de leur boxer. Ils sont à peine habillés que nous apercevons nos invités qui sont manifestement heureux d'être arrivés car la montée est toujours aussi rude. À leur attitude, je sens qu'ils admirent la rusticité authentique du lieu et qu'ils se sentent très vite à l'aise. J'ai embrassé Jules avec chaleur mais en même temps une certaine retenue qui l'a un peu surpris.
Le repas, un rôti de porc au feu de bois, a eu droit à tous les compliments, la salade de pommes de terre était fondante et le vin agréablement frais a été apprécié par tout le monde.
Jules et moi avons décidé de modifier nos plans et de laisser nos visiteurs redescendre sans nous car nous avons envie de nous retrouver seuls tous les deux, surtout moi car j'aimerais raconter à Jules ce que j'ai vécu la nuit passée.
Une fois tout rangé, la vaisselle faite ce qui n'est pas évident vu l'exiguïté des lieux, nous sortons des couvertures et, sans nous consulter, nous nous dénudons pour profiter du beau temps et de la chaleur de ce mois de juin. La très légère brise qui souffle enrobe tout notre corps, pénètre dans les moindres recoins, s'insinue entre nos fesses, se glisse autour de nos testicules comme si elle voulait les exciter pour finalement provoquer nos sexes qui ne demandent que ça. Nous restons très sages, nous voulons profiter du calme de la montagne, de la beauté du panorama et apprécier cette complicité qui s'est installée entre nous. Bien sûr que cela ne nous empêche pas de rechercher des moments de tendresse, surtout de la part de Jules. C'est probablement l'un des points sur lequel nous divergeons le plus et je suis conscient que cela pourrait un jour ou l'autre nous poser un sérieux problème. Mon compagnon a pratiqué le sexe bien avant moi, il aime le sexe et en a besoin alors que moi je m'en suis très bien passé jusqu'à il n'y a pas si longtemps. Ce que j'aime avant tout c'est la sensualité qui transpire d'un corps, c'est la beauté d'un garçon qui se dévoile peu à peu en se préparant pour la nuit, c'est la chaleur qui émane d'une jambe proche de la mienne. C'est aussi l'odeur qu'exhale un sous-vêtement encore moite, odeur faite à la fois de transpiration, du suintement des liquides corporels et de ce parfum, unique en son genre, propre à tous les jeunes gens. Tout à ces réflexions, je regarde Jules, il va falloir que je lui mette bientôt de la crème avant qu'il ne rougisse. Je le regarde avec plaisir, son sexe est plus qu'humide ce qui met en valeur son érection. Il sent bon. Je me penche, je pose un premier et léger baiser sur son gland que je sens demandeur de plus. Je me penche à nouveau et dépose cette fois un baiser accompagné de salive qui entraîne un violent spasme de son membre. Il s'agite sans que je sache s'il dort encore ou s'il est conscient de ce qu'il subit mais je sais qu'il aime ce traitement, qu'il ne pourra pas résister longtemps : ce n'est plus un spasme mais une salve presque continue de sa queue, elle est abondamment inondée du précum qui sort de son méat, ses testicules sont remontés très hauts…
Ma main s'excite sur mon propre sexe qui se met à l'unisson de son voisin. Un cri sort de la poitrine de Jules, il n'est plus qu'un corps contracté, d'un instant à l'autre sa crème va jaillir, je prends son sexe qui glisse sans problème dans ma bouche, juste à temps pour recueillir son sperme odoriférant qui tapisse toute ma bouche. J'aime, pas un peu mais beaucoup, c'est la première fois. Je défaille presque, je ne sais pas si c'est la sensation de déguster mon ami ou si ce n'est pas ma propre éjaculation que je vois s'étaler sur son ventre. J'aime la sensualité, mais je sais également que j'aime ce que je viens de vivre avec Jules. Il le sait, il m'embrasse sans vraiment réaliser que ma bouche est pleine de son sexe à lui.
Et pourtant, je me sens coupable, coupable de je ne sais quoi, de m'être laissé aller à une certaine bestialité. Le mot est trop fort, je le sais et pourtant c'est ce que je ressens au fond de moi-même. Je ne m'aime pas… je suis en pleine contradiction. Lui, il parait béatement satisfait. C'est alors qu'il m'a posé cette question à laquelle je ne m'attendais pas
- C'était mieux qu'avec tes jumeaux ?
- Qu'est-ce que tu veux dire ?
- Ben ! Ils t'ont bien sucé et quand ils se sont lâché leur jus avait bon goût ?
- Mais tu es fou, je ne les ais par touché, je me suis contenté de les regarder. Ils étaient …
- Quoi, tu n'as pas profité de la situation ? Mais tu es encore plus con que je ne le pensais !
J'ai alors regardé Jules avec un air consterné, il n'avait rien compris à ma conception de la sexualité et moi, pauvre imbécile, je n'avais pas su voir en lui qu'il n'avait aucun sentiment autre que le plaisir qu'il pouvait éprouver lui-même. Je l'ai regardé tristement, je n'ai rien ajouté car il n'y avait rien à ajouter, et c'est à ce moment même que ma résolution fut prise : je ne l'accompagnerais pas, je resterais dans mes montagnes
Après ce moment très spécial dont Jules ne paraissait pas se soucier, j'avais besoin de décompresser et le meilleur moyen c'était de partir faire une marche dans la nature et Jules fut d'accord pour m'accompagner. Deux bonnes heures plus tard nous étions de retour à la Bergerie où nous avons terminé le rôti de porc.
La soirée était superbe, la température très agréable et il m'a semblé que c'était le bon moment pour aborder la question de notre avenir. Il m'expliqua que pour lui la question ne se posait même pas, il devait quitter ce lieu, "pire qu'un trou du cul" (c'est son expression !) où il n'y avait rien à faire et où il ne pouvait même pas pleinement profiter de notre relation puisque je me refusais obstinément à pratiquer la sodomie, qu'il en avait assez d'attendre et que dans une grande ville il pourrait beaucoup plus facilement assouvir ses envies.
Bien sûr, il comptait que je l'accompagne car me dit-il avec un clignement d'œil, on passe malgré tout de bon moment ensemble. En disant cela il plaqua sa main sur ma virilité qui, après tout ce qu'il venait de me sortir, n'était pas vraiment à la fête. D'où sa remarque, "ah ! elle est de nouveau molle, comme si souvent !"
J'étais écœuré et je prétextais la fatigue pour me coucher et le fait que j'entendais partir tôt demain afin de passer un moment avec les jumeaux Blaise et Cédric. L'évocation de ces deux prénoms me valut une remarque grossière de Jules que je préférais ne pas relever. J'eus quelque peine à m'endormir car je n'arrivais pas à comprendre comment une relation si confiante avait pu si brutalement se détériorer.
Le lendemain nous avons quitté la Bergerie par une température relativement fraîche et par un ciel sans nuage à part quelques cumulus à l'horizon qui pouvaient laisser envisager un orage en fin de journée. Comme à notre habitude, nous avons dévalé la pente en courant et sautant d'un rocher sur un autre ce qui nécessite une grande attention si l'on ne veut pas risquer de se blesser.
Avant d'arriver chez nous, nous passons devant l'hôtel des jumeaux et de leurs parents et avons demandé s'ils étaient déjà descendus pour le petits déjeuner. La réponse nous prit de court, la famille était partie ce matin peu après huit heure, trois jours plus tôt que prévu. Le jeune homme à la réception faillit rire en constatant ma déception mais il me remit une enveloppe portant mon prénom écrit à la hâte tout en précisant que les jeunes semblaient de très mauvaise humeur. Jules, dans son coin, ricanait de ma déconvenue.
Dieu sait si nous aimons notre Bergerie mais chaque fois que nous retrouvons nos appartements nous apprécions le confort, notamment la possibilité de prendre une vraie bonne douche. Pour la première fois depuis longtemps nous n'avons pas pris notre douche ensemble. Après un petit casse-croute en guise de repas, j'ai pensé à la missive des jumeaux :
Bonjour Antoine ! Nos parents en avaient assez de la montagne aussi ont-ils décidé de descendre à Antibes. C'est pas mal mais on aurait voulu vous revoir. Voici mon numéro de portable 06… Si vous passez à Paris, annoncez-vous, on a des tas de choses à vous faire montrer, enfin, surtout à toi !
Bisous où tu en as envie.
Blaise
L'idée d'une petite escapade à Paris s'implanta dans ma tête et j'enregistrais immédiatement le 06 de Blaise. Je me fis la remarque que décidément je commençais à vraiment m'émanciper de toutes mes théories d'ado pour entrer de pleins pieds dans le monde de la jeunesse estudiantine. Je n'ai pas pensé à proposer à Jules de venir avec moi le moment venu., je sentais bien qu'un profond malaise s'était installé entre nous. Certes je me reprochais de ne pas voir eu le courage d'aborder plus tôt la questions de notre domiciliation car ces divergences remettaient toute notre relation en question et cela m'était difficile à accepter. Mon attachement à la montagne, à la nature était simplement plus fort que tout. Je me consolais en me disant que cela serait simplement un changement de rythme, que forcément Jules reviendrait les weekends.
Je dois également admettre que la présence continuelle de Jules me pesait parfois et qu'en m'émancipant quelque peu des principes qui furent les miens, j'aspirais à plus de liberté, plus d'indépendance. Mais maintenant la rupture me paraissait consommée.
Au début du mois de juillet, un vendredi, alors que mon sac était prêt pour monter à la Bergerie, je m'aperçus que Jules n'avait rien préparé et que, de plus, il tournait en rond en évitant mon regard
Au moment de se coucher, j'eus un moment de panique car, ayant l'habitude de dormir nu, je n'avais rien prévu. Les deux garçons avaient apparemment résolu le problème et ce n'est qu'en constatant que j'avais conservé mon boxer qu'ils remirent les leurs en s'excusant et m'expliquant qu'ils dormaient toujours à poil. Je ne bronchais pas. Mais j'avais pu admirer la sveltesse de leur corps d'adolescents et l'élégance de leurs sexes, fins et allongés. Je m'étais installé à ma place habituelle, à l'extrémité gauche des 180 cm de la nouvelle couchette. La porte avait volontairement été laissée ouverte afin de profiter un peu de la fraîcheur, toute relative, de cette belle nuit estivale. Comme chaque fois, j'étais toujours impressionné par le silence de la nuit que seul, de temps à autre, le cri d'un animal ou d'un oiseau venait troubler.
Comme toujours, je m'endormis très vite mais à un moment donné je fus tiré de mon sommeil par des bruits bizarres. Un rayon de lune tombait sur le corps des jumeaux qui étaient en train de s'embrasser et, nus évidemment, de se masturber réciproquement. Je regardais sans bouger, le spectacle était irréel avec l'éclairage lunaire qui tombait juste sur leurs corps soulignant encore plus que tout à l'heure la perfection de leur physique. Ils étaient presque en face l'un de l'autre de sorte que je plongeais sur les mains qui s'activaient lentement sur toute la longueur de leur pénis en retroussant chaque fois le prépuce ce qui provoquait un soupire, très discret, pour exprimer tout le plaisir que chacun prenait de manière évidente. Une paire de fesses sublimes était à quelques centimètres de ma main, j'avais la tentation de les prendre en main pour leur apporter une part supplémentaire de plaisir. A leur souffle, je comprenais que leur jouissance allait en augmentant mais le rythme qu'ils s'imposaient ne changeait pas, je sentais qu'ils avaient une grande expérience, qu'ils savaient faire durer leur plaisir pour profiter le plus longtemps possible de ces moments. Je ne me sentais absolument pas dans la peau d'un voyeur mais j'étais tout simplement fasciné par la beauté de ce tableau où il n'y avait ni hâte ni fébrilité mais tout simplement l'expression d'un amour d'une grande pureté malgré le caractère presqu'incestueux de cette scène.
Jamais, même aux meilleurs moment avec Jules, je n'avais ressenti au travers de mon corps une telle intensité physique : mon sexe était tellement tendu que j'en avais mal, il secrétait une telle humidité que j'avais l'impression de ne pas avoir contrôlé ma mixtion, je sentais monter du fond de mes entrailles quelque chose d'une puissance indicible dépassant l'entendement, quelque chose qui ne finirait jamais. À mes côtés, Blaise et Cédric ne respiraient plus vraiment, ils haletaient tout en continuant à partager leurs lèvres, tout en poursuivant leur lente masturbation. Leur deux sexes s'étaient rapprochés, ils étaient collés l'un à l'autre pour ne faire plus qu'un. On entendit deux cris étouffés, presque simultanés, l'un émanait de leurs deux bouches qui n'en formaient plus qu'une, l'autre qui venait du plus profond de moi-même. Dans le même temps, des flots de sperme inondaient nos corps. Durant quelques secondes je vis dans le regard des garçons la panique d'avoir été observé puis constatant que j'étais dans le même état qu'eux, le sentiment d'une grande complicité s'installa Nous avons rapproché nos corps, mélangé nos spermes, partagé le parfum qui émanait de nos corps maintenant rassasiés.
Un nuage avait dû se mettre entre la lune et nous, l'obscurité était presque totale, seules les étoiles dispensaient une vague lueur, j'eus l'impression qu'un jeune chamois était devant la porte et qu'il était comme attendri par notre étreinte. Le silence de la montagne était revenu, en tendant l'oreille on pouvait entendre trois paisibles respirations. Nous dormions sous la sauvegarde des chamois. Le matin, nous découvrirons quelques petites crottes laissées par le chevreau.
Comme d'habitude je me suis levé assez tôt car j'aime admirer le lever du jour, voir la rosée matinale qui brille comme autant de petits brillants sous les effets du soleil. Avec un bon pullover je me suis installé contre le mur de pierre de la bergerie pour déguster mon café et manger mes deux tartines habituelles, l'une avec de la confiture de framboises qui dégage un parfum extraordinaire car cueillies dans la nature et l'autre avec du miel des montagnes. Je reste songeur en pensant au spectacle qu'il m'a été donné d'assister durant la nuit et je prends conscience du chemin que j'ai parcouru au cours de ces derniers mois et semaines et durant lesquels mon esprit s'est ouvert à la réalité quotidienne de la société dans laquelle je vis, que je le veuille ou non. Je prends acte des exigences de mon corps même si dans ce domaine je ne suis pas encore parfaitement à l'aise. Pourtant cette nuit, j'ai pris un réel plaisir à être le spectateur d'une scène qui pour moi, il y a encore peu, aurait été inconcevable. Je pense au corps nu de Jules, ce corps qui me fait encore un peu peur alors que j'ai vu Blaise et Cédric totalement libérés de toutes contraintes limitatives, ce donnant l'un à l'autre en toute confiance et abandon pour, finalement un partage de leur amour. Je prends conscience de la différence existant entre la sexualité des jumeaux et celle de Jules : la première est le fait d'un véritable amour, la seconde est essentiellement un besoin physique.
J'ai tout préparé pour l'arrivée, sous la conduite de Jules, des parents de mes jeunes hôtes, le barbecue est prêt pour accueillir la viande que nous allons griller. Peu après onze heure, les jumeaux surgissent les cheveux embroussaillés, le regard encore endormi, une forte protubérance sur le devant de leur boxer. Ils sont à peine habillés que nous apercevons nos invités qui sont manifestement heureux d'être arrivés car la montée est toujours aussi rude. À leur attitude, je sens qu'ils admirent la rusticité authentique du lieu et qu'ils se sentent très vite à l'aise. J'ai embrassé Jules avec chaleur mais en même temps une certaine retenue qui l'a un peu surpris.
Le repas, un rôti de porc au feu de bois, a eu droit à tous les compliments, la salade de pommes de terre était fondante et le vin agréablement frais a été apprécié par tout le monde.
Jules et moi avons décidé de modifier nos plans et de laisser nos visiteurs redescendre sans nous car nous avons envie de nous retrouver seuls tous les deux, surtout moi car j'aimerais raconter à Jules ce que j'ai vécu la nuit passée.
Une fois tout rangé, la vaisselle faite ce qui n'est pas évident vu l'exiguïté des lieux, nous sortons des couvertures et, sans nous consulter, nous nous dénudons pour profiter du beau temps et de la chaleur de ce mois de juin. La très légère brise qui souffle enrobe tout notre corps, pénètre dans les moindres recoins, s'insinue entre nos fesses, se glisse autour de nos testicules comme si elle voulait les exciter pour finalement provoquer nos sexes qui ne demandent que ça. Nous restons très sages, nous voulons profiter du calme de la montagne, de la beauté du panorama et apprécier cette complicité qui s'est installée entre nous. Bien sûr que cela ne nous empêche pas de rechercher des moments de tendresse, surtout de la part de Jules. C'est probablement l'un des points sur lequel nous divergeons le plus et je suis conscient que cela pourrait un jour ou l'autre nous poser un sérieux problème. Mon compagnon a pratiqué le sexe bien avant moi, il aime le sexe et en a besoin alors que moi je m'en suis très bien passé jusqu'à il n'y a pas si longtemps. Ce que j'aime avant tout c'est la sensualité qui transpire d'un corps, c'est la beauté d'un garçon qui se dévoile peu à peu en se préparant pour la nuit, c'est la chaleur qui émane d'une jambe proche de la mienne. C'est aussi l'odeur qu'exhale un sous-vêtement encore moite, odeur faite à la fois de transpiration, du suintement des liquides corporels et de ce parfum, unique en son genre, propre à tous les jeunes gens. Tout à ces réflexions, je regarde Jules, il va falloir que je lui mette bientôt de la crème avant qu'il ne rougisse. Je le regarde avec plaisir, son sexe est plus qu'humide ce qui met en valeur son érection. Il sent bon. Je me penche, je pose un premier et léger baiser sur son gland que je sens demandeur de plus. Je me penche à nouveau et dépose cette fois un baiser accompagné de salive qui entraîne un violent spasme de son membre. Il s'agite sans que je sache s'il dort encore ou s'il est conscient de ce qu'il subit mais je sais qu'il aime ce traitement, qu'il ne pourra pas résister longtemps : ce n'est plus un spasme mais une salve presque continue de sa queue, elle est abondamment inondée du précum qui sort de son méat, ses testicules sont remontés très hauts…
Ma main s'excite sur mon propre sexe qui se met à l'unisson de son voisin. Un cri sort de la poitrine de Jules, il n'est plus qu'un corps contracté, d'un instant à l'autre sa crème va jaillir, je prends son sexe qui glisse sans problème dans ma bouche, juste à temps pour recueillir son sperme odoriférant qui tapisse toute ma bouche. J'aime, pas un peu mais beaucoup, c'est la première fois. Je défaille presque, je ne sais pas si c'est la sensation de déguster mon ami ou si ce n'est pas ma propre éjaculation que je vois s'étaler sur son ventre. J'aime la sensualité, mais je sais également que j'aime ce que je viens de vivre avec Jules. Il le sait, il m'embrasse sans vraiment réaliser que ma bouche est pleine de son sexe à lui.
Et pourtant, je me sens coupable, coupable de je ne sais quoi, de m'être laissé aller à une certaine bestialité. Le mot est trop fort, je le sais et pourtant c'est ce que je ressens au fond de moi-même. Je ne m'aime pas… je suis en pleine contradiction. Lui, il parait béatement satisfait. C'est alors qu'il m'a posé cette question à laquelle je ne m'attendais pas
- C'était mieux qu'avec tes jumeaux ?
- Qu'est-ce que tu veux dire ?
- Ben ! Ils t'ont bien sucé et quand ils se sont lâché leur jus avait bon goût ?
- Mais tu es fou, je ne les ais par touché, je me suis contenté de les regarder. Ils étaient …
- Quoi, tu n'as pas profité de la situation ? Mais tu es encore plus con que je ne le pensais !
J'ai alors regardé Jules avec un air consterné, il n'avait rien compris à ma conception de la sexualité et moi, pauvre imbécile, je n'avais pas su voir en lui qu'il n'avait aucun sentiment autre que le plaisir qu'il pouvait éprouver lui-même. Je l'ai regardé tristement, je n'ai rien ajouté car il n'y avait rien à ajouter, et c'est à ce moment même que ma résolution fut prise : je ne l'accompagnerais pas, je resterais dans mes montagnes
Après ce moment très spécial dont Jules ne paraissait pas se soucier, j'avais besoin de décompresser et le meilleur moyen c'était de partir faire une marche dans la nature et Jules fut d'accord pour m'accompagner. Deux bonnes heures plus tard nous étions de retour à la Bergerie où nous avons terminé le rôti de porc.
La soirée était superbe, la température très agréable et il m'a semblé que c'était le bon moment pour aborder la question de notre avenir. Il m'expliqua que pour lui la question ne se posait même pas, il devait quitter ce lieu, "pire qu'un trou du cul" (c'est son expression !) où il n'y avait rien à faire et où il ne pouvait même pas pleinement profiter de notre relation puisque je me refusais obstinément à pratiquer la sodomie, qu'il en avait assez d'attendre et que dans une grande ville il pourrait beaucoup plus facilement assouvir ses envies.
Bien sûr, il comptait que je l'accompagne car me dit-il avec un clignement d'œil, on passe malgré tout de bon moment ensemble. En disant cela il plaqua sa main sur ma virilité qui, après tout ce qu'il venait de me sortir, n'était pas vraiment à la fête. D'où sa remarque, "ah ! elle est de nouveau molle, comme si souvent !"
J'étais écœuré et je prétextais la fatigue pour me coucher et le fait que j'entendais partir tôt demain afin de passer un moment avec les jumeaux Blaise et Cédric. L'évocation de ces deux prénoms me valut une remarque grossière de Jules que je préférais ne pas relever. J'eus quelque peine à m'endormir car je n'arrivais pas à comprendre comment une relation si confiante avait pu si brutalement se détériorer.
Le lendemain nous avons quitté la Bergerie par une température relativement fraîche et par un ciel sans nuage à part quelques cumulus à l'horizon qui pouvaient laisser envisager un orage en fin de journée. Comme à notre habitude, nous avons dévalé la pente en courant et sautant d'un rocher sur un autre ce qui nécessite une grande attention si l'on ne veut pas risquer de se blesser.
Avant d'arriver chez nous, nous passons devant l'hôtel des jumeaux et de leurs parents et avons demandé s'ils étaient déjà descendus pour le petits déjeuner. La réponse nous prit de court, la famille était partie ce matin peu après huit heure, trois jours plus tôt que prévu. Le jeune homme à la réception faillit rire en constatant ma déception mais il me remit une enveloppe portant mon prénom écrit à la hâte tout en précisant que les jeunes semblaient de très mauvaise humeur. Jules, dans son coin, ricanait de ma déconvenue.
Dieu sait si nous aimons notre Bergerie mais chaque fois que nous retrouvons nos appartements nous apprécions le confort, notamment la possibilité de prendre une vraie bonne douche. Pour la première fois depuis longtemps nous n'avons pas pris notre douche ensemble. Après un petit casse-croute en guise de repas, j'ai pensé à la missive des jumeaux :
Bonjour Antoine ! Nos parents en avaient assez de la montagne aussi ont-ils décidé de descendre à Antibes. C'est pas mal mais on aurait voulu vous revoir. Voici mon numéro de portable 06… Si vous passez à Paris, annoncez-vous, on a des tas de choses à vous faire montrer, enfin, surtout à toi !
Bisous où tu en as envie.
Blaise
L'idée d'une petite escapade à Paris s'implanta dans ma tête et j'enregistrais immédiatement le 06 de Blaise. Je me fis la remarque que décidément je commençais à vraiment m'émanciper de toutes mes théories d'ado pour entrer de pleins pieds dans le monde de la jeunesse estudiantine. Je n'ai pas pensé à proposer à Jules de venir avec moi le moment venu., je sentais bien qu'un profond malaise s'était installé entre nous. Certes je me reprochais de ne pas voir eu le courage d'aborder plus tôt la questions de notre domiciliation car ces divergences remettaient toute notre relation en question et cela m'était difficile à accepter. Mon attachement à la montagne, à la nature était simplement plus fort que tout. Je me consolais en me disant que cela serait simplement un changement de rythme, que forcément Jules reviendrait les weekends.
Je dois également admettre que la présence continuelle de Jules me pesait parfois et qu'en m'émancipant quelque peu des principes qui furent les miens, j'aspirais à plus de liberté, plus d'indépendance. Mais maintenant la rupture me paraissait consommée.
Au début du mois de juillet, un vendredi, alors que mon sac était prêt pour monter à la Bergerie, je m'aperçus que Jules n'avait rien préparé et que, de plus, il tournait en rond en évitant mon regard