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La Bergerie - Nostalgique - 01-07-2022

Je commence un nouveau récit en espérant que vous prendrez du plaisir à le lire et à le suivre. Je lance un vibrant appel pour que vous soyez nombreux à intervenir et à faire part de votre ressenti afin que "Slygame" soit un instrument vivant et un lieu d'échange.



La Bergerie

Vingt-trois ans, 180 cm pour environ soixante-dix kilos, une chevelure brune et des yeux bleu clair, un nez standard et des lèvres parait-il attirantes et, enfin, un pantalon bien rempli de tout ce qui serait nécessaire pour plaire aux femmes et pour attirer, parfois, le regard des garçons, tout au moins de certains d'entre eux. Je me prénomme Antoine donc rien d'excentrique non plus de ce côté-là. Par contre, je suis une grosse tête et j'ai brillamment passé ma maturité, fédérale et non cantonale en raison de longs mois de maladie qui m'ont cloué dans les lits d'hôpitaux. J'ai passé deux masters, en littérature et en sciences sociales. Actuellement j'aborde les recherches pour préparer un doctorat où j'ai l'embarras du choix car deux professeurs souhaiteraient ma collaboration. Mes capacités universitaires n'étant bien sûr pas affichées sur mon visage, je suis un garçon parfaitement neutre, un peu passepartout, ce qui m'arrange tout à fait.
Un garçon parfaitement neutre, cela qualifie parfaitement ce que je suis dans la réalité. Depuis toujours, la seule chose qui m'intéresse ce sont les études :  plus elles sont abstraites et difficiles, plus cela me stimule, plus cela me passionne et m'incite à comprendre. Dit simplement, j'aime le travail intellectuel. Je ne suis pas asocial mais il est également vrai que ma conception de la vie n'est pas particulièrement attrayante pour mes amis qui me recherchent de moins en moins.

Par contre j'ai une véritable passion pour la montagne. J'aime la montagne pour la beauté rude de ses paysages, l'élégance des chaînes rocheuses, la majesté des sommets couverts de neige éternelle. J'aime la solitude que j'y trouve, le silence que seul le sifflement du vent et le bruit des chutes de pierres ou de séracs viennent troubler.
Vous me connaîtrez vraiment lorsque vous aurez compris que la sexualité est le cadet de mes soucis, même si la littérature et les livres spécialisés ont contribué à ce que je ne suis pas ignorant de ces questions. Comme tous les garçons, j'ai la gaule matinale, des pollutions nocturnes avec les rêves qui les accompagnent ou les précèdent, des éjaculations dues à des manipulations plus ou moins involontaires. Mais toutes ces manifestations me laissent relativement indifférent. Que voulez-vous, je suis comme je suis et je ne m'en trouve pas plus mal.

Grâce aux progrès de l'informatique et surtout de la numérisation de plus en plus vaste des bibliothèques universitaires dans le monde, je passe l'essentiel de mon temps dans une petite station de montagne où je dispose d'un appartement confortable, suffisamment grand pour que je puisse consacrer une pièce pour y travailler. Au début, j'avais choisi la chambre donnant sur un panorama exceptionnel. Mais je me suis vite rendu compte que cela me distrayait et que je restais parfois de longues minutes à contempler le paysage de sorte que j'ai finalement changé pour l'arrière de mon appartement. À cinquante mètres de la pièce où je travaille, il y a un beau chalet au rez-de-chaussée duquel se trouve un appartement aux grandes baies vitrées d'où les occupants pourraient me surveiller s'ils en avaient envie. Heureusement ils sont discrets et ne viennent que les weekends mais irrégulièrement. Un jeune homme occupe cet appartement en permanence pour dormir et les weekends. La journée, je crois qu'il est surveillant dans un institut alpin pour jeunes gens. Je l'entrevois donc le matin et le soir et il doit occuper la chambre tout à gauche, celle dont le store à lamelles est toujours baissé, probablement pour protéger son intimité puisque l'un comme l'autre nous plongeons dans nos chambres. Sa discrétion m'arrange donc, même si parfois j'ai l'impression que le store bouge, comme si quelqu'un cherchait discrètement à observer ce qui se passe dehors ou même chez moi lorsque je travaille car mon ordinateur est exactement en face de sa chambre. Cela ne me dérange absolument pas, cela m'amuse même.
"Mens sana in corpore sano", je suis un passionné de randonnées. En été je cours dans les montagnes et en hiver je chausse mes skis pour faire de longues courses, le plus souvent hors des chemins battus car je n'apprécie pas la foule. Un vendredi après-midi, étant en avance sur mon programme, je décide de m'octroyer trois jours de relaxation et de rejoindre la Bergerie malgré un temps exécrable : il fait très froid, la neige tombe de plus en plus fortement et le vent forcit. La plus part des personnes dotées d’un minimum de bon sens resterait chez elles alors que moi cela me stimule,  j’aime me confronter avec les éléments, même déchaînés. 
Ma Bergerie, c'est en fait un minuscule chalet avec un petit séjour/cuisine doté d'un potager à bois, une pièce avec une couchette et demie, suffisante pour deux personnes si on accepte d'être serré mais ce n'est pas grave car je n'amène jamais personne ici, c'est mon domaine secret. Il y a une grosse bonbonne de gaz pour rapidement réchauffer la pièce avant que le potager répande sa chaleur. Par contre un luxe fabuleux, sous ce minuscule bâtiment il y a une source d'eau dont la température est toute l'année à 10°. Des toilettes sèches accolées à l'une des façades extérieures, à peine plus grandes qu'une petite armoire de sorte qu'il vaut mieux baisser et remonter son pantalon à l'extérieur. Une petite fenêtre éclaire plus ou moins bien mon petit paradis lequel demande malgré tout trois bonnes heures de montée avec les peaux de phoque depuis le petit parking où je laisse la voiture équipée de solides chaînes à neige.
Je prépare mon sac avec de la nourriture fraîche, le reste je l'apporte en été avec un 4/4 que je loue pour la circonstance de sorte que je suis raisonnablement chargé lorsque je monte en hiver. En descendant sortir mes skis, je vois le jeune homme d'en face qui me salue aimablement
- Vous n'allez quand même pas partir avec le temps qu'il fait, cela fait plus de trente heures qu'il neige et cela continue
- Mais bien sûr, si tu savais comme c'est beau avec toute cette neige
- Oh oui ! j'imagine, je vous envie chaque fois que je vous vois vous préparer
- Tu veux venir avec moi ? Si cela te dit, tu as trente minutes pour t'équiper
- Vous êtes sérieux ? Je peux vraiment vous accompagner ?
- Puisque je te le propose, c'est que tu peux dire oui !
Le garçon a les yeux qui brillent de joie. Je lui pose un certain nombre de questions, lui donne quelques instructions sur ce qu'il doit emporter et je lui précise malgré tout que la montée prendra au minimum trois heures et que je pense ne redescendre que dimanche soir ou même lundi matin. Moins d'une heure plus tard, nous sommes en route et rapidement nous arrivons à la fin de la route et, même avec les chaînes, nous passons de justesse. Je ne comprends pas ce qui m'a pris de lui proposer de m'accompagner, je m'en veux mais je ne peux évidemment pas faire marche arrière.
Je suis devant et depuis plus d'une heure, j'ouvre le chemin dans une quantité impressionnante de neige fraîche, poudreuse à souhait de sorte que ce n'est pas trop pénible mais malgré tout ! Je lui demande de prendre la tête, le temps que je puisse souffler un peu. Il a l'air un peu inquiet quant à la route à suivre et je le rassure en lui disant d'aller tout droit aussi longtemps que je ne lui dis rien. Soudain, je me mets à rire : ses cheveux et sourcils noirs sont couverts de neige blanche et cela lui donne un petit aspect de fantôme. Je lui demande son nom car je réalise que je ne l'ai pas encore fait Il s'excuse de ne pas s'être présenté : Je m'appelle Jules dit-il. Régulièrement nous faisons un brève halte pour souffler, la neige redouble, l'atmosphère est comme ouatée, les sons sont étouffés, s'en est presque impressionnant, même pour moi. Un bruit m'arrête brusquement, trois chamois se frayent péniblement un chemin, ils s'enfoncent dans la neige et leurs ventres forment comme une traînée dans la neige. Nous restons parfaitement immobiles pour ne pas les effrayer car l'hiver est suffisamment pénible pour ces animaux qui n'ont vraiment pas besoin d'être stressés par les humains alors qu'ils sont chez eux. J'ai repris depuis un moment la tête car trouver la meilleure route dans la forêt n'est pas évident, même pour moi qui connait bien l'endroit. Je sens que mon compagnon commence à fatiguer, je le réconforte en lui disant que dans une petite heure nous serons arrivés ; en fait je sais qu'il nous reste une trentaine de minutes mais il vaut toujours mieux annoncer plus que moins. Sous le couvert de la forêt la lumière commençe à se faire rare et le contraste avec le pâturage dans lequel nous débouchons est saisissant d'autant qu'il neige un peu moins fort. La respiration commence à se faire un peu courte, nous sommes malgré tout à un peu plus de 2'000 mètres, l'abondance de neige fait qu'il y a longtemps que nous ne voyons plus nos skis qui laissent après notre passage une trace de 50 cm de profondeur. La pente s'est encore accentuée depuis que nous avons quitté la forêt ce qui nous contraint à faire de longs zigzags avec chaque fois une conversion ce qui dans la haute neige n'est pas forcément évident : Jules en fait l'expérience par deux fois et la seconde je ne le voyais pratiquement plus, enfoui qu'il était dans la poudreuse ; sans mon aide, il aurait vraiment eu de la peine à se sortir seul de cette situation. C'était cocasse, j'étais mort de rire, lui un peu moins car la neige s'était infiltrée sous ses vêtements et il claquait des dents. Il n'a pas eu de chance car cinq minutes plus tard ma Bergerie émergeait de la neige dont la hauteur atteignait presque le bord inférieur de la fenêtre. Les anciens connaissaient bien le climat et les rigueurs de l'hiver car la porte à deux battants superposés, très agréables en été, n'était pas trop enneigée et en quelques pelletées de pelle à neige nous pouvions entrer après nous être bien secoués de toute la neige que nous avions sur nous, spécialement Jules avec sa chute !
Le thermomètre extérieur indique bravement -12°, à l'intérieur il ne doit guère y avoir que quelques degrés de plus aussi mon tout premier geste est d'allumer le petit chauffage à gaz et, miracle, il démarre du premier coup. La pièce est si petite qu'assez rapidement la température sera agréable, dans la zone positive. Avant d'enlever mon équipement d'hiver, je vais encore dégager l'accès des toilettes. Malgré le froid, je suis en transpiration et il faut rapidement mettre des vêtements secs si on ne veut pas "attraper la mort" comme disait ma grand'mère. En quelques secondes je suis nu, je me sèche le corps avec un linge sec mais glacial et c'est avec délice que je me rhabille et enfile un pullover norvégien en laine brute, un peu râpeux mais si chaud ! Je sais par expérience que rapidement je vais avoir trop chaud et que je me retrouverai en chemise, molletonnée il est vrai. Jules a juste enlevé sa combinaison de ski, il est debout et je le vois qui claque des dents. Il a trop froid pour se déshabiller mais je l'enjoints impérativement de suivre mon exemple ce qu'il fait en ronchonnant. Je le surveille de l'œil car il est vraiment important de se changer et je vois qu'il a conservé slip et caleçon long. Je le sens gêné mais il s'exécute alors que discrètement je lui tourne le dos. Je l'installe à proximité du fourneau à bois qu'entretemps j'ai allumé et où brûle un feu d'enfer. Au bout d'un moment je n'entends plus que le crépitement des bûches alors qu'avant les mâchoires de Jules s'en donnaient à cœur joie ! Ce soir ce sera bolognaise avec une sauce maison que m'avait préparée une amie. J'avais prévu de la salade mais la sauce, que j'ai oublié de mettre près du feu, étant gelée, il a fallu y renoncer. Le vin est beaucoup trop froid mais cela ne l'empêchera pas de nous réchauffer le corps et l'esprit !

La soirée se déroule très agréablement et nous profitons de faire mieux connaissance car en fait nous ne savons absolument rien de l'autre puisque c'est la première fois que nous nous parlons, à part des formules de politesse. En fait c'est un garçon très seul et c'est l'une des explications qu'il m'a donnée lorsque j'ai évoqué son store qui avait tendance à bouger sans raison : à certains moments, il ressentait le besoin impérieux de voir du monde, de sentir quelqu'un à proximité et que cela lui faisait du bien de me regarder. Il s'est particulièrement excusé lorsqu'il m'a, par inadvertance, avoué qu'il lui était même arrivé de me voir me coucher. Du coup c'est moi qui ait rougi car j'ai l'habitude de dormir à poil, je déteste sentir mon corps limité dans ses mouvements.
La soirée est bien avancée et je remarque que Jules est somnolant ce qui n'a rien de surprenant car la journée a été rude pour lui. Comme d'habitude, en sortant pour aller aux toilettes, je regarde le thermomètre, il indique -19°, il ne neige plus le ciel est constellé d'étoiles comme on peut le voir les seules nuits d'hiver. Jules est rentré après avoir satisfait ses besoins, il grelotte de nouveau, cela doit être la fatigue. Je reste un moment à contempler ce spectacle céleste qui chaque fois me procure une certaine mélancolie devant le mystère insondable de l'univers. Le froid me saisit, je rentre et je trouve mon camarade un peu désemparé car il ne sait pas comment va s'organiser la nuit.
Exceptionnellement je garde mon boxer car j'ai un invité que je ne veux pas heurter. Jules s'apprête à se vêtir d'un maximum de vêtements mais je sais très bien qu'au bout d'un moment il aura beaucoup trop chaud et qu'il devra se dévêtir dans l'obscurité et surtout dans le froid glacial. J'insiste pour qu'il fasse comme moi et ne garde que son sous-vêtement. La lampe à acétylène est éteinte et c'est à la lueur de ma lampe de poche que je m'installe à côté de mon camarade de course. C'est vrai qu'il fait froid, le thermomètre intérieur ne doit guère dépasser 0° et encore. Je l'entends et je le sens qui tremble de froid à moins que ce soit la crainte de dormir à côté d’un presque inconnu. Je lui suggère de se plaquer contre mon dos pour profiter de ma chaleur. Il hésite, je pense qu'il se gêne de cette proximité corporelle qui, personnellement me laisse indifférent. Son désir de se réchauffer est le plus fort et il suit mon conseil. Je réalise alors qu'il n'est pas du tout timide car il se plaque fermement, thorax et bas-ventre, contre mon dos. Juste avant de m'endormir il a passé son bras pardessus mon corps ce qui lui donne un peu plus de place. À plusieurs reprises, j'ai vaguement ouvert un œil, je n'ai pas l'habitude d'avoir quelqu'un à mes côtés. Il m'arrive parfois d'avoir des rêves érotiques se terminant pas une éjaculation que je ne constate qu'au réveil ce qui me laisse mal à l'aise car généralement je ne comprends pas ce qui s'est passé n'ayant gardé aucun souvenir de ces songes : je ne vois que le résultat : un drap souillé par un liquide visqueux, parfois odorant. Je ne suis pas ignorant, je sais que c'est du sperme mais pour moi cela ne peut survenir que si on le provoque manuellement. En pleine nuit, je me réveille en sachant pertinemment que je ne rêve pas, qu'il y a objectivement une barre dans mon dos. Je me rendors.



Re : La Bergerie - Louklouk - 01-07-2022

Hello !
Mignon début...
Penses-tu écrire un roman, ou une plus ou moins longue nouvelle ?
Ou une de ces interminables chroniques à la mode ?

Mais pitié ! Essaye au maximum de faire des paragraphes (très) courts : la lecture de gros pavés est fastidieuse et décourageante...
Peut-être aussi pourrais-tu expliquer les helvétismes ? (maturité, potager, par ex.)

Bon courage en tout cas !



Re : La Bergerie - emmanolife - 01-07-2022

Quelle drôle d'idée d'aller dans la montagne quand il neige, quelle drôle d'idée d'y inviter un inconnu novice matière de marche en montagne ! Au moins ça va leur donner l'occasion de faire un peu plus ample connaissance.

J'aime bien le côté un peu rétro, on sent qu'ils ne vont pas trop être embarrassés par leurs téléphones 4 ou 5 G. Les dialogues ne semblent pas être le point fort de Nostalgique, mais ce n'est pas gênant, ça va bien avec le style général.

Merci pour cette nouvelle histoire.




Re : La Bergerie - lelivredejeremie - 02-07-2022

Un asexuel (quoique sujet aux pollutions involontaires nocturnes) et un asocial, qui ne l'est p-ê pas tellement, vu que plutôt que se caler dos à dos, fait spontanément la grande cuillère...  ???  Les contraires - pas si contraires - s'attireraient-il ?


Re : La Bergerie - bech - 02-07-2022

Un nouveau récit de Nostalgique et comme d'habitude le héros s'appelle Antoine. Serait-ce le prénom de l'auteur ou de quelqu'un qu'il connaît ?

Je me suis reconnu dans l'aspect s'intéresser aux sciences et laisser de coté d'autres sujets. J'étais un peu comme ça plus jeune, même si mes études supérieures ont été plus chaotiques avec un BAC + 4 obtenu 7 ans après le BAC.

Effectivement, à notre époque, on peut se cultiver par internet, ce que fait Antoine.

Au début de l'histoire, le pensais qu'Antoine monterait tout seul et trouverait quelqu'un là haut.

Mais, c'est plus classique, il revoit le jeune qu'il a un peu remarqué, ce dernier lui adresse la parole et comme il dit qu'il l'envie lorsqu'il le voit partir, il est invité à le suivre, ce qui lui fait bien plaisir.

Finalement, la montée s'est passé sans catastrophe. Ils sont dans la bergerie, séance de déshabillage pour mettre des vêtements secs (Jules a l'air pudique). Après manger et être sorti pour un dernier pipi (ou plus), Antoine regarde un peu les étoiles. Au sud d'Orléans, on a au moins un peu de nuit astronomique toute l'année, mais en hiver, loin de la pollution lumineuse des villes, c'est sûr qu'on voit beaucoup plus d'étoiles.

Mais Jules semble fatigué et Antoine n'en est pas surprit. Ce sera l'occasion de se rapprocher pour dormir. Antoine a gardé son boxer pour ne pas choquer Jules.


Pour l'aération du texte d'accord avec les deux autres, même si bizarrement (peut être parce que n'étant pas connecté au moment de la lecture, les caractères étaient plus gros), je n'ai pas été gêné cette fois-ci.


Re : La Bergerie - Philou0033 - 02-07-2022

Bonjour [member=146]Nostalgique[/member] !

Merci pour ce très beau début de récit.

Ce périple en montagne et dans la neige omniprésente permet aux aux deux garçons de resserrer leurs liens bien qu'ils ne se connaissent pas!

Le personnage principal, "Antoine", n'a pas beaucoup de contact avec ceux qui l'entourent. Il est célibataire et n'a pas de compagne ou compagnon. Il semble bien seul à se torturer l'esprit par les sciences sociales et la littérature!

Ce séjour en montagne, à la bergerie, semble être le tremplin pour débuter une nouvelle vie!

J'ai hâte de lire la suite.

Très bon week-end.

Je t'embrasse!
Philou


Re : La Bergerie - Lange128 - 03-07-2022

Bonsoir [member=146]Nostalgique[/member] et merci pour ce nouveau récit.

J’aime beaucoup l’endroit où se déroule ce récit, ce minuscule chalet isolé dans la neige et le froid. Ce doit être une expérience fascinante lorsqu’on aime la montagne comme toi et j’ai déjà eu l’idée d’envoyer mes propres personnages dans un tel lieu.

J’ai remarqué qu’Antoine tutoie Jules alors que Jules vouvoie Antoine. Forme de communication archaïque, mais que j’aime bien utiliser parfois dans mes récits. Je pense que la suite leur donnera envie d’être plus familiers, la différence d’âge entre les deux n’est pas si grande.

Je t’embrasse.
Daniel


Re : La Bergerie - Nostalgique - 07-07-2022

Je n'en reviens pas :  mon "vibrant appel" a eu un succès inespéré, plus de six réactions ce qui est méritoire pour un premier chapitre. Cela m'oblige et je vais répondre à chacun !

J'ignore où tu habites EMMANOLIFE mais tu ne dois pas être un grand adepte du froid et de la neige ! Quand on aime la montagne, on l'aime dans toutes les circonstances, par beau temps, par brouillard ou par la tempête. Avec cette dernière, il y a une lutte contre les éléments et soi-même, contre une force que l'on sait pouvoir être la plus forte si on ne la respecte pas. Et quelle jouissance lorsque finalement on parvient dans le refuge protecteur, où la tension se relâche et où on peut se laisser aller !
Tu as raison, je préfère nettement les textes suivis aux dialogues mais je tâcherai de créer plus d'espaces

Il faudra cher LOUKLOUK que tu m'expliques les nuances entre roman, nouvelle et chronique. Quand je commence un récit, je ne sais que très mal où je vais aboutir, j'ai toujours eu horreur des plans qu'on nous imposait dans les dissertations, mes récits peuvent souvent s'éloigner du titre. D'accord, je vais faire un gros effort pour des paragraphes, peut-être pas très court, mais plus raisonnables !
Maturité : correspond au bac en France
Potager : partie d'un jardin où on cultive les légumes

Cher LIVREDEJEREMIE, tu as raison mais dans ma bergerie, la place est très limitée et la position dos contre dos est plus envahissante. Et franchement, être face contre dos est tellement plus agréable, même sans arrière-pensée et pour cette première nuit, ni probablement Jules ni certainement Antoine ont des idées coquines !

Non ami BECH, Antoine n'est pas mon prénom mais il est souvent à ma place, dans la réalité des récits où dans l'imagination, totale ou partielle de ceux-ci. Oui, c'est un prénom que j'aime et quand on aime on fréquente ! Oui, j'ai connu, dans le temps lointain de ma jeunesse, deux Antoine et avec les deux, mais pas en même temps, j'ai eu d'excellentes relations, platoniques mais touchantes avec l'un et avec l'autre je me souviens de la douceur de sa peau et de l'excitation qu'elle provoquait sur moi.

C'est vrai, PHILOU0033, que Jules et Antoine ne se connaissent pas, mais ils se devinent au travers des lamelles du stores, surtout Jules qui laisse vagabonder son imagination et je pense ses désirs. Je pense qu'il n'est pas si innocent que ça et qu'il a conscience de son attirance pour les garçons et que sa rencontre avec Antoine n'est pas uniquement due au hasard. Mais hier comme aujourd'hui, il n'est pas facile d'admettre son homosexualité. Par ailleurs, Jules habite à la montagne et il la connait en hiver comme en été mais certainement moins bien qu'Antoine

Je n'avais pas pris garde que l'un tutoie et l'autre vousoie mais je pense que cela va se normaliser. Je suis heureux ami LANGE que tu aimes l'endroit où se déroule mon récit. On retrouve souvent la montagne dans mes histoires car celle-ci a été un des éléments moteurs de ma vie, depuis mon plus jeune âge (à onze ans déjà, je courais seul dans la montagne, à treize ans j'avais gravi mon premier quatre mille).

Merci à vous tous de vos commentaires et j'espère que cela continuera. Un souhait, j'aimerais beaucoup de pouvoir lire de nouveaux récits émanant de votre fantaisie…

Je vous embrasse tous.

PS Une suite est prévue d'ici quelques jours



Re : La Bergerie - Louklouk - 09-07-2022

Hep !
Tu n'as pas employé "potager" dans le sens de jardin... mais dans celui de "fourneau"... et c'est là que résidait l'helvétisme !
Bon courage pour la suite, que nous attendons !



Re : La Bergerie - Nostalgique - 12-07-2022

Je me réveille relativement tôt car je n'aime pas traîner au lit, je trouve que c'est du temps perdu qu'on peut mieux utiliser. J'ai ranimé le fourneau à bois, l'eau chauffe pour le thé ou le café et tout ce qui est nécessaire pour un bon petit déjeuner est sur la table.

Dehors le temps est radieux témoignant une fois de plus avec quelle rapidité la météo peut changer en montagne. Un vaste champ immaculé de neige se déploie devant moi et les cristaux de neige scintillent sous le soleil. Le thermomètre est descendu pendant la nuit à -22° mais heureusement il n'y a plus de vent sinon cela serait quasiment insupportable. Par contre la quantité de neige fraiche est telle que nous ne pourrons pas faire le beau tour vers les chamois comme je l'avais prévu car le danger d'avalanche est beaucoup trop grand. Heureusement, il y a d'autres possibilités, moins longues mais très belles également.

Malgré mon habitude, je frissonne sous la morsure du froid et je rentre à l'intérieur pour voir Jules qui a manifestement un urgent besoin de vider sa vessie. Je dois rire car il a revêtu sa doudoune qui le couvre jusqu'à la hauteur de son slip qui n'est qu'à moitié caché. Il s'excuse en disant "je n'y peux rien si je bande", ce que je n'aurais probablement pas remarqué s'il n'avait pas attiré mon attention. Du même coup, j'ai observé une tache curieuse sur le devant de son vêtement. Pendant le petit déjeuner, il n'est pas très bavard mais cela arrive à beaucoup de personnes. À ma question de savoir s'il a bien dormi il m'assure que oui mais j'observe qu'il rougit légèrement, il faut dire qu'il ne fait pas plus de 15° dans la pièce et je vois qu'il a froid aux jambes. Je vais chercher une couverture et je l'enveloppe du slip jusqu'aux jambes. Involontairement, j'ai effleuré son entrejambe et il a tressailli.

Avec le froid qu'il fait, cela ne sert à rien de partir trop vite, nous pouvons donc traîner pendant notre collation. À son tour il se renseigne pour savoir si ma nuit a été bonne et s'il ne m'a pas trop dérangé car il sait qu'il a tendance à passablement bouger. Je le rassure tout en lui disant que de toute façon, serrés comme nous l'étions, ses mouvements ne pouvaient qu'être limités au strict minimum. Il a alors fait une remarque que je n'ai pas comprise "oui, c'est vrai mais ce minimum est juste suffisant". Ce n'est pas parce que la température est fraîche qu'il ne faut pas faire un brin de toilette. Je me déshabille complètement et passe les parties vitales à l'eau froide, 10° constants, et je me décalotte comme je le fais chaque matin car je tiens à une hygiène scrupuleuse. Je remarque que Jules ne me perd pas des yeux, qu'il a l'air fasciné. Un spectateur attentif aurait relevé qu'il a glissé une de ses mains sous la couverture, laquelle a tendance à tomber. En ce qui me concerne, le même spectateur aurait également remarqué que mon pénis est au repos. Lorsque c'est son tour, je suis surpris en constatant que mon compagnon est totalement nu et je ne peux m'empêcher de me faire la remarque qu'il a de jolies fesses. Par contre je n'ai pas pris garde lorsqu'il s'est lavé, ou tout au moins mouillé les parties intimes.

La température est devenue très convenable et nous bavardons agréablement tout en sirotant un café pour moi, du thé pour lui. Je m'aperçois qu'il n'est finalement pas aussi pudique que je le pensais car lorsqu'il y faut enfiler la combinaison de ski, il n'a pas hésité à baisser son caleçon long pour y remettre de l'ordre. Dans le sac à dos, j'ai mis un saucisson cuit chez moi, du fromage et quatre pommes sans oublier une gourde d'eau et un autre de vin rouge : avec le saucisson c'est excellent. Les peaux de phoque ont été collées à l'intérieur et nous nous mettons en route.

Le départ d'une cabane ou de ma Bergerie, c'est pour moi un des moments que j'aime beaucoup, surtout dans les conditions extrêmes que nous avons avec la  neige et le froid. C'est le départ vers l'aventure, contrôlée certes, mais l'aventure malgré tout. C'est le plaisir de l'effort à fournir, c'est apprécier l'immensité du silence, la beauté de la nature. Nous apercevons au loin un logopède (poule des neiges) qui à la belle saison possède un plumage brun mais qui en hiver devient entièrement blanc pour se protéger des prédateurs. J'ai pris mon rythme de marche en montagne, c’est-à-dire assez lent au départ mais avec une tendance à accélérer progressivement. Je vois bien que Jules a un peu de peine à soutenir mon allure mais je ne ralentis pas, il a voulu venir avec moi il n'a qu'à s'adapter. Ce n'est pas par méchanceté ou sadisme de ma part mais pour qu'il se rende compte des exigences de la montagne, la vraie, celle qui n'est pas envahie pour les touristes. La neige nouvellement tombée est tellement légère que faire la trace n'est vraiment pas pénible, même si les skis sont invisibles. Le sommet que je vise se rapproche mais la pente s'accentue et nous sommes à plus de trois mille mètres d'altitude. Cela ne me dérange pas mais pour Jules c'est autre chose aussi je ralentis notablement l'allure : je veux qu'il se rende compte de l'exigence de ce sport mais aussi qu'il ressente le plaisir de s'être vaincu lui-même lorsque le sommet est atteint. Nous y sommes, il est un peu essoufflé mais il réalise qu'il vient en quelque sorte de réaliser un petit exploit et surtout qu'il est en train de découvrir un monde et des sentiments qu'il ignorait totalement, même si la montagne ne lui est pas inconnue. Comme le veut la tradition lorsque on atteint un sommet, je le prends dans mes bras et je l'embrasse.
Nous enlevons les peaux de phoque, nous avalons rapidement de quoi reconstituer nos forces et c'est à ce moment, juste avant d'entamer la descente que je réalise que je ne connais pas vraiment les aptitudes de Jules sur les lattes. Certes, c'est un bon skieur sur piste mais là, en pleine montagne où il n'y a aucune trace, comment va-t-il se débrouiller ? Faire des virages sur une piste damée est une chose, en faire dans un mètre de neige fraîche en est une autre. Il va très agréablement me surprendre car non seulement il n'a pas de problèmes, même s'il fait quelques chutes spectaculaires, mais il descend avec beaucoup d'élégance. L'itinéraire que j'ai retenu nous fait descendre nettement plus bas que la Bergerie ce qui nous contraindra à remettre les peaux et à s'appuyer encore une bonne heure de remontée.

Nous arrivons peu avant seize heures et comme avant le départ j'avais chargé au maximum le fourneau, il règne une très agréable chaleur dans la pièce. La dernière montée nous a fait transpirer malgré le froid aussi je n'hésite pas à me dévêtir complètement pour me sécher avec un linge agréablement tiède car suspendu au-dessus du feu. Jules a pris du retard pour se changer, il a encore pantalon et chemise. Je me frotte vigoureusement sans me cacher, pourquoi me cacherais-je ? mais je remarque que Jules ne me perd pas des yeux. Cela m'étonne car je suis à peu près certain qu'il a déjà vu des corps nus dans son internat et le mien n'a vraiment rien de particuliers. Je ne sais si c'est le fait de sentir son regard peser sur moi, mais mon sexe accuse une légère érection ce qui me surprend un peu, ce n'est pas dans mes habitudes. La nudité ne me pose aucun problème, nous sommes tous fait de la même manière, et je fais comme chez moi, je ne me cache pas : je suis à poil lorsque je commence à défaire mon sac de montagne où j'ai mis, quand et pourquoi je n'en sais rien, un boxer.

La journée a été relativement rude ne serait-ce qu'en raison du froid aussi je propose à mon camarade d'aller faire un petit somme dans le dortoir où la température est correcte car j'avais laissé la petite porte ouverte. Mais avant, sans penser que je ne suis pas seul, j'ouvre la porte et vêtu de mon seul slip, je me jette dans la neige en me roulant, comme le fond les Nordiques en sortant du sauna. Jules est sidéré, hésite et me rejoint. Il veut également se rouler mais glisse et tombe sur moi d'où un moment de lutte amicale. Nos deux corps se touchent brièvement. Mais tout cela ne dure guère plus d'une minute et nous rentrons grelottant, le corps rougi par le froid. Je saisis un linge et je me mets à frotter vigoureusement le corps de Jules qui ne tarde pas à en faire autant pour moi. Pendant deux trois minutes nous sommes les deux à nous sécher, à nous réchauffer et à rire. Je remarque que Jules a une belle érection, son gland est à moitié découvert. Je remarque qu'il en est de même en ce qui me concerne mais je n'y prête pas attention plus que cela.

J'en ai fini avec Jules lorsque je sens soudain une main qui s'est saisie de mes testicules pour les caresser avec une grande douceur. Je suis comme paralysé car aucune main autre que la mienne ne s'est jamais posée sur moi, c'est quelque chose de totalement nouveau que toute ma raison repousse avec énergie sauf qu'à ce moment bien précis je ressens quelque chose que je n'ai jamais éprouvé non plus, quelque chose que je ne connais pas, qui me terrorise tout en m'incitant à me laisser faire. Jules me regarde en souriant, quelque chose lui a peut-être fait croire que je suis consentant alors que tout mon moi profond est horrifié. Le moment de stupeur passé, je le repousse violemment et je sors à l'extérieur, dans le froid glacial. Au bout de plusieurs minutes, je suis paralysé par le froid, mes habits sont à l'intérieur où je n'ai pas envie de retourner alors même que je prends conscience du danger mortel que je cours, dans peu de temps je ne serai plus capable de réagir, pourtant je reste. Une main me prend très doucement par le bras et me tire à l'intérieur tout en murmurant "pardon, pardonne-moi s'il te plait". La chaleur, toute relative, me fait tourner la tête, je m'effondre sur une chaise, tout tourne et devient noir… Mon étourdissement ne dure heureusement pas longtemps mais suffisamment pour que Jules ait eu le temps de m'emmitoufler dans une couverture. Je le regarde, c'est un peu flou mais je vois qu'il est blanc comme un linge, il a les yeux rouges et je comprends qu'il a eu la peur de sa vie. Lorsqu'il réalise que j'ai repris connaissance, son visage s'illumine de soulagement et il me tend immédiatement une tasse de thé bouillant, très sucré. Après chaque petite gorgée je sens une bouffée de chaleur qui envahit mon corps, le sang recircule jusque dans mes pieds, surtout le droit et je ressens une très forte douleur (la débattue dans le jargon des alpinistes) provoquée par le retour de la circulation sanguine. C'est presque insoutenable mais je sais également que c'est bon signe, mon pied est sauvé d'une grave engelure qui aurait pu mener jusqu'à l'amputation. Je reprends rapidement des forces et, en même temps, le souvenir de ce qui s'est passé me revient.

- Jules / Antoine, j'aimerais te dire combien je regrette ce geste qui…
- Antoine / S'il te plaît, ne te fâche pas mais laisse-moi un moment, j'ai besoin d'être seul pour faire le point, de réfléchir à tout ce qui s'est passé dans mon esprit durant les quelques secondes où tu m'as…, comment dire… tenu par mon sexe. Sache juste, que je ne t'en veux pas, nous resterons amis, quoi qu'il arrive. Va, laisse-moi ! Prépare notre dîner, tu viendras me chercher quand tu seras prêt.

Jules se retire, il ferme la porte et je suis effectivement seul même si nous ne sommes séparés que par une mince paroi en bois. Je ne suis pas encore totalement réchauffé, je ne claque plus des dents, le sang est presque revenu dans mon pied de sorte que la douleur est devenue supportable. Maintenant je peux réfléchir tranquillement.

Depuis des mois, des années, je vis reclus pour le travail et l'étude, au point que c'en est presque devenu une drogue si je n'avais pas cette compensation avec la nature et la montagne. Mais là encore, je suis seul, dans une solitude qui, certes, ne me pèse pas et que j'apprécie, trop probablement. Je ne m'occupe pas de moi car si tel était le cas, je ne serais plus seul mais avec deux moi. Et pourtant, depuis quelque temps j'observe, derrière son store ou dans la grande pièce, une ombre dont j'ai fini par découvrir qu'il s'agit d'un garçon un peu plus jeune que moi, d'un garçon qui semble s'intéresser à moi. Les premières fois, je n'y ai absolument pas prêté garde, puis cela m'a même franchement agacé avant de m'amuser, voire de me distraire ! Que peut-il bien regarder, je ne peux même pas imaginer que ce soit ma personne qui l'intéresse. Je n'ai aucune expérience sexuelle, mon corps ne m'intéresse pas à part mes masturbations hygiéniques, je suis un parfait puceau ! Et pourtant, le fait est là, il paraît se divertir à me regarder ce qui lui est facile car je n'ai pas de rideaux et donc il plonge carrément dans la pièce où je travaille tout comme la pièce d'à côté où j'ai mon lit. Un soir je l'ai aperçu, sans le vouloir bien sûr, dans son séjour en train de déambuler vêtu d'un seul boxer : je me souviens que je l'ai observé attentivement et que mon sexe à ma grande surprise s'est manifesté. Cet incident s'est passé environ trois semaines avant notre rencontre et il s'est répété plusieurs fois. J'en suis arrivé à attendre qu'il se manifeste mais j'avais un peu de peine à faire la liaison entre ses apparitions et l'émoi qui se manifestait chez moi, car ces manifestations étaient vraiment timides.

Dans la semi-obscurité dans laquelle je me trouve, je dois admettre que son entrée dans ma vie, sa demande de m'accompagner et surtout mon accord a dû murir chez moi, autant dans ma tête que, peut-être, dans les profondeurs de mon corps humain, mon corps de garçon. Ce geste inconsidéré qu'il vient d'avoir sur mon intimité est peut-être un signe du destin que je dois m'ouvrir au monde qui m'entoure, en particulier à ce garçon qui, du coup, symbolise tout ce que je n'ai pas, tout ce que j'ignore mais auquel peut-être j'aspire ou même que mon corps veut connaître.
En cogitant ces réflexions, ma main est, comme par hasard, sur ce sexe qui il y a peu était dans sa main à lui. Et il a une certaine raideur, une raideur certaine même. J'entends Jules qui s'agite dans la pièce d'à côté.

Je me suis endormi et ce n'est pas seulement une bonne odeur de cuisine qui me fait ouvrir les yeux mais également une main dans mes cheveux… Je suis reposé, j'ai trop chaud, je suis en pleine forme, dans tous les sens du terme même si je ne suis pas conscient d'une certaine forme ! Le repas préparé par Jules est parfait avec une omelette aux lardons, le reste de salade fraiche et un fromage enfin à la bonne température. Le tout avec une bonne bouteille de vin rouge du Valais (un pinot noir d'un petit producteur pour ne rien vous cacher).
Après le repas, je le regarde dans les yeux en lui disant que je dois absolument lui expliquer le mouvement brutal que j'ai eu à son égard. Il m'a simplement dit :



Re : La Bergerie - bech - 16-07-2022

J'ai constaté qu'il y a eu une suite dans cette histoire. Comme je ne me connecte au site que pour répondre à des discussions, je remarque moins celles qui ne changent que rarement, sauf si elles apparaissent tout en haut de la liste. Il semble que pour commenter ce nouveau chapitre, je ne suis pas le seul.

Finalement, la nuit a été calme pour les deux jeunes montagnards. En tout cas, Antoine n'a pas été gêné par la proximité de Jules.

Dehors il fait un beau soleil, mais avec toute la neige fraîche qui est tombée, Antoine préfère envisager une promenade différente de celle qu'il souhaitait par crainte de déclencher une avalanche.

Ils discutent de la nuit. Jules lui demande s'il ne l'a pas trop dérangé car il a tendance à bouger. Antoine répond qu'avec la place qu'ils avaient, ses mouvements ne pouvaient qu'être limités au strict minimum. Jules qualifie ce minimum de "juste suffisant".

Ils font leur toilette. Antoine constate que Jules l'observe attentivement alors qu'il est nu. Il a aussi fait un geste au niveau de son entrejambe. C'est au tour de Jules. Antoine lui trouve de belles fesses, mais n'a rien remarqué concernant la partie avant du milieu du corps. Peut-être que Jules est resté de dos.

Ils partent faire une promenade de plusieurs heures en emmenant de quoi manger. A priori, ils montent à ski de randonnée. Antoine démarre lentement et augmente l'allure progressivement. Jules peine un peu, mais Antoine estime qu'il doit s'adapter.
Ils arrivent au sommet et Antoine embrasse Jules, il parait que c'est la tradition. Ils mangent un peu avant d'entamer la descente à ski. Je n'ai pas bien compris a niveau du matériel. Dans la montée, il y a la phrase "même si les skis sont invisibles", donc ils les portaient déjà, alors que j'aurai pensé à des raquettes pour augmenter la surface portante en marchant à peu près normalement. Ou alors, les raquettes sont elle attachées aux skis ?

Antoine ne savait pas comment Jules se débrouille à ski, sachant que sur une épaisse couche de neige fraîche, ce n'est pas pareil que sur une piste damée. Mais il se débrouille bien.

La descente les mène plus bas que la cabane et ils doivent refaire une heure de montée pour l'atteindre.

A l'arrivée dans la bergerie, Antoine se déshabille entièrement pour s'essuyer en se frottant vigoureusement. Jules l'observe et Antoine est surpris que le fait d'être observé lui procure une légère érection. Il met un boxer sec qu'il avait dans le sac à dos (sans savoir pourquoi il l'a emmené) et va se rouler dans la neige. Du coup le boxer sera mouillé !. Jules après avoir hésité l'imite et tombe sur Antoine. Ça fait une minute de corps à corps dans la neige. Ils rentrent et Antoine frictionne Jules avec un linge qui en retour fait pareil. Tous les deux ont une érection, mais Antoine ne se préoccupe pas de la sienne.

Puis Jules se met à caresser les testicules d'Antoine. Antoine trouve ça nouveau et agréable mais y est opposé par principe. Il finit par repousser violemment Jules avant de sortir, puis n'ose plus rentrer, sachant qu'il ne tiendra pas longtemps comme ça. C'est Jules qui l'emmène à l'intérieur en lui demandant pardon et le recouvre d'une couverture.

Quand Antoine va mieux, Jules lui dit qu'il regrette ce geste. Mais Antoine lui répond de le laisser un moment seul pour réfléchir à tout ce qui s'est passé dans mon esprit. Il dit qu'il n'en veut pas à Jules et qu'il resteront amis, mais lui demande de préparer le repas et l'appeler quand c'est prêt.

Antoine fait le point. Il a surtout consacré son temps à ces études avec aussi des sorties en montagne, mais en restant seul. Néanmoins, ça fait un certain temps qu'il observait Jules, lequel aussi s'intéresse à lui et semble aimer le regarder depuis son appartement. Il en vient à considérer que ce geste de Jules est peut-être un signe du destin pour qu'il s'ouvre au monde qui l'entoure, et notamment à ce garçon que son corps aspire peut être à connaître (d'ailleurs, inconsciemment, sa main s'est dirigée vers "une raideur certaine").

Antoine s'est finalement endormi et et réveillé par Jules qui lui caresse les cheveux. Le repas, agrémenté de vin est très bon et ensuite, Antoine veut expliques sa réaction à Jules.

Je pense que ce dernier devra inciter Antoine à explorer un autre corps en lui suggérant de mettre la main à des endroits du corps de Jules où il ne souhaitait pas une main étrangère sur son propre corps.


Re : La Bergerie - Louklouk - 16-07-2022

Vivement la suite !


Re : La Bergerie - Philou0033 - 16-07-2022

Bonjour [member=146]Nostalgique[/member] !

Belle suite ! 

La montagne est un domaine où l'homme est si petit qu'il doit prendre toutes les précautions car il y va de sa vie. On n'improvise pas une balade en montagne en hiver. Antoine s'y connait bien heureusement. Jules suit mais il sait que c'est "une première" pour lui. Antoine le sent et ralenti l'allure.
Oui, le froid est un "ennemi" invisible qui peut être mortel, raison pour laquelle il faut faire attention et se réchauffer dès que possible.
Le rapprochement entre les deux garçons est inévitable, ils se réchauffent l'un l'autre.
Puis Jules ose, il pose sa main sur les attributs d'Antoine. Réaction d'Antoine qui est toujours puceau.

Il me tarde de lire la suite.

Merci pour ce bon moment de lecture!

Très bon week-end.
Je t'embrasse!
Philou


Re : La Bergerie - Nostalgique - 22-07-2022

Cher ami Bech,
Merci beaucoup de ton long commentaire que je ne viens de lire qu'aujourd'hui : je ne fais pas mieux que toi !
Force m'est de constater, et ne m'en veux surtout pas, que tu connais mal la montagne et quand j'écris "montagne" je pense à celle qui se déroule en dehors des foules, des remonte-pentes et des pistes où même un débutant a l'impression de bien skier ! Et je ne critique pas ceux qui s'y adonnent, il y a encore quelques années j'y prenais encore beaucoup de plaisir. Mais dans mes récits et dans la "Bergerie" plus que tout autre, j'évoque le montagne de mon adolescence, de ma jeunesse que j'ai pratiquée à la force des jambes, des poumons et du cœur, c'est-à-dire avec des skis sous lesquels on collait des peaux de phoques qui nous permettaient de gravir les sommets enneigés sans reculer, jusqu'à un certain degré de pente au-delà du quel il fallait faire de longs zigzags avec chaque fois une conversion, virage sur place d'autant plus délicat que la pente était raide et la neige abondante.
Dans mon récit, les skis sont invisibles signifie simplement que vu la quantité de neige et la légèreté de celle-ci, les skis sont recouverts de neige. C'est le seul moyen de faire des ascensions "hors pistes", souvent à des altitudes élevées.
J'ai passionnément aimé ces randonnées où j'emmenais quelques fois des camarades triés sur le volet car je n'entendais partager ces moments d'un intense contact avec la nature qu'avec ceux que je savais capables de ressentir les mêmes impressions que moi. J'étais peut-être un idéaliste, certainement un romantique mais la montagne était mon paradis, mon ultime refuge. Un point encore : la montagne, c'est comme l'océan, il faut la respecter ce qui n'empêche pas de lutter avec elle, contre elle en bravant les éléments parfois déchaînés mais en sachant également s'avouer vaincu et donc savoir renoncer. Vainqueur ou battu, je ressentais toujours que je m'étais vaincu moi-même.

Concernant Antoine, il faut se souvenir que ce garçon n'a aucune expérience de la vie sexuelle de ses contemporains, c'est à peine s'il connaît son propre corps (sauf erreur, il pratique la masturbation mais plus par hygiène corporelle que pour le plaisir!). Paradoxalement, Antoine n'a aucune pudeur, il se montre nu sans provocation car il n'y pas conscience de l'effet que peut exercer son corps et spécialement certaines parties de celui-ci sur son compagnon ou tout personne qui serait avec lui. Pour être pudique, il aurait fallu qu'il suce l'attrait d'un beau sexe, d'une belle paire de testicules out tout simplement d'un corps dénudé (bien sûr je voulais dire "qu'il susse" car je ne suis pas certain que mon Antoine connaissait toutes les possibilités qui s'offrent).
J'espère que tu comprendras l'esprit que j'ai mis dans ces lignes qui reflètent beaucoup de ma personnalité. Malgré des moments de grands désespoirs, j'ai toujours cru et aimer la vie (c'est toujours le cas !) et la montagne a joué un très grand rôle dans cette attitude.
Je t'embrasse ami Bech, n'hésite pas à me contacter si tu désires approfondir cette discussion, en MP si nécessaire).
Nostalgique















Re : La Bergerie - Nostalgique - 30-07-2022

Voici une nouvelle suite à mon récit de la Bergerie. J'espère qu'il continuera à vous intéresser. Je suis toujours avide de vos commentaires.


- Antoine, tu n'es obligé à rien, tu ne me parles que si véritablement tu en ressens le besoin. Je pressens qu'il y a tout un pan de ta vie que tu caches ou, plutôt, que tu ne connais pas véritablement. D'en parler peut, éventuellement, te libérer. Mais tu n'en parles que si tu es prêt. Moi, je suis là pour t'écouter, en aucun cas pour te juger, au mieux pour t'aider.

Je lui raconte ce que fut ma petite enfance avec une gouvernante, Bluette, qui s'occupait de moi pour le strict nécessaire étant donné son âge et surtout sa difficulté à se déplacer. Pour mes sept ans, je fus confié à un précepteur presque aussi âgé que Bluette dont il s'occupa avec une bienveillance suspecte qui n'était peut-être qu'un sentiment de jalousie de ma part. Ses cours ne m'occupaient que très partiellement, je m'ennuyais et c'est ma gouvernante qui s'en est rendu compte. Lors de leur passage annuel, mes parents l'ont renvoyé séance tenante et il fut remplacé par le Père L., un jésuite d'une très grande érudition dans pratiquement tous les domaines. Il était très exigeant car il avait beaucoup d'ambition pour moi. Deux fois par an, n'étant pas scolarisé, je devais me présenter aux autorités scolaires et j'étais soumis à des tests : chaque fois je m'en sortais brillamment. Il ne faisait pas de sentiments, mes états d'âme ne l'intéressaient pas. La seule chose qui comptait, c'était mon travail et mes résultats :  je ne l'ai pas déçu puisque je passais brillamment le bac. Je ne l'aimais pas vraiment mais je le respectais car j'appréciais son enseignement, cette rigueur qu'il m'imposait tout en se l'imposant à lui-même. J'avais à peine dix-sept ans lorsqu'il a été déplacé par sa hiérarchie suite à des plaintes pour attouchements sexuels envers de jeunes garçons. Avec moi, il n'a jamais rien tenté ou en tous cas je ne m'en suis pas rendu compte !
À son départ, il fut estimé que je pouvais m'instruire tout seul ce que je fis. On m'installa dans l'appartement où je vis actuellement et grâce à internet j'avais accès à toutes les universités et leurs bibliothèque et je pus organiser mes études selon mes envies en me fixant toujours des objectifs très élevés.

C'est dans ce contexte que j'ai découvert mon amour de la nature et ma passion pour la montagne. Je n'avais aucun problème financier, mes parents passaient une fois par année pour s'assurer de l'avancement de mes études, littérature ancienne et économie sociale. Je ne connaissais pratiquement personne sinon les commerçants du village et le personnel des restaurants que je fréquentais assidument car je n'étais pas très doué pour la cuisine ! Ma vie affective se limitait à mes masturbations quotidiennes et jusqu'à ce jour cela me suffisait.
Jules, je le sens, est littéralement sidéré par mon histoire et la manière dont je vis. Il me dit carrément que ce n'est pas une vie pour un jeune homme, qu'il existe d'autres intérêts que le travail, si passionnant puisse-t-il être et que lui, désormais, il va me prendre en main. En riant, je lui fais remarquer que c'est ce qu'il a déjà commencé à faire il y a quelques heures. Il devient rouge écarlate mais ne se démonte pas

- Je ne pouvais pas savoir ni même imaginer que tu étais à ce point solitaire et totalement puceau. [moment de silence] Mais il faut que cela change, c'est indispensable que tu descendes sur Terre, je vais te montrer le chemin, petit à petit et en douceur, soit tranquille. Je vais te faire profiter de la petite expérience que j'ai acquise avec mes copains de classe
- Oh ne te fait pas de soucis pour moi ! je ne m'ennuie pas, j'aime ma solitude toute relative car les livres et les sources d'information sont de véritables compagnons. Oui, c'est exact je suis un vrai puceau dans le sens que je n'ai aucune pratique mais, sur le plan théorique, je suis parfaitement au courant de la sexualité, sous toutes ses formes, même les plus taboues ! Tu serais peut-être surpris en découvrant que finalement j'en sais autant que toi, si ce n'est plus ! Sais-tu, par exemple, que chez les Grecs de l'Antiquité, l'homosexualité était considérée comme une institution reconnue pour la formation des élites et comme un élément essentiel pour arracher le jeune garçon à l'entourage maternel ?

- Oh ils en avaient de la chance les ados grecs !
- Ah oui ? Et pourquoi ? Serais-tu intéressé par cette question ?

Jules se met à rougir, il bafouille un peu puis me regarde crânement

- C'est vrai que depuis que je te connais, que je te regarde, je me pose des questions mais je n'ai pas encore la réponse

Je suis calme, nous avons terminé la bouteille de vin. J'apprécie la compagnie de Jules et la conversation que nous avons eue. Dehors la température est un peu moins froide mais le vent d'ouest s'est levé, signe de mauvais temps. Nous apprécions l'abri de la Bergerie alors que les éléments se déchaînent : une fois de plus, le temps en montagne peut brusquement changer, cela peut être dangereux mais c'est également un de ses charmes que j'apprécie.
Nous allons nous coucher dans notre minuscule chambre, nous sommes de nouveau serrés l'un contre l'autre, je ne recherche pas ce contact mais je ne le repousse pas non plus. Je devine qu'il souhaiterait quelque chose de plus intime mais il a compris qu'il ne faut rien brusquer. J'entends sa respiration prendre son rythme nocturne, je suis dans un demi-sommeil. Je réalise encore qu'il a passé son bras à la hauteur de mon ventre, je ne réagis pas, je suis bien, dans une sorte de béatitude. Je dors, lui également.
Le vent souffle tellement qu'il me réveille au moins deux fois, la première Jules est toujours contre moi, son bras n'a pas bougé ce qui me rassure. La seconde fois, le souffle régulier de mon compagnon me confirme qu'il dort comme un bien heureux sauf que sa main n'est plus sur mon nombril mais simplement posée sur ma verge, au repos sur mon bas-ventre. Durant quelques secondes je suis un peu paniqué, jamais quelqu'un, moi mis à part, n'a touché cette partie de mon corps.

Le lendemain, le spectacle est grandiose : on ne voit rien sinon les tourbillons de neige, le neige retombe à gros flocons le vent souffle avec violence. Dans ces conditions il n'est évidemment plus question de randonnée, je décide même de partir à la première accalmie mais au plus tard vers midi, le risque d'avalanche pouvant devenir trop élevé. Heureusement la forêt n'est pas trop éloignée et à partir de là nous serons protégés. Peu avant midi, le temps a tendance à empirer, j'entends au loin le roulement d'une avalanche, il est grand temps de partir. Jules voit que je suis devenu très sérieux lorsque je lui ai enjoint, dans la descente, de me suivre de près et de rester sagement derrière moi afin de ne pas se perdre dans le brouillard. Ce n'est qu'après avoir pénétré une bonne centaine de mètres à l'intérieur de la forêt que j'ai poussé un ouf de soulagement.

Durant quelques semaines j'ai volontairement marqué une certaine distance avec Jules : je tiens par-dessus tout à mon indépendance et je redoute qu'il ne mette en pratique son intention de me faire "descendre sur Terre" et, à sa manière de s'occuper de moi. C'est ce que je crains tout en ne sachant pas exactement ce que cela peut signifier dans son esprit. En théorie, je connais tous les aspects de la sexualité, y-compris les différences de genres. Dans la pratique je n'ai aucune compétence. Mais depuis notre séjour hivernal à la Bergerie, je sais aussi que mon corps me travaille, que mon imagination ne reste pas inactive et qu'une jonction est en train de se mettre en place entre théorie et application, pour l'instant purement imaginaire mais malgré tout bien présente.
Je sais également qu'il continue à plonger dans mon univers car je n'ai rien fait pour me protéger : il m'aurait suffi de tirer les rideaux mais l'idée qu'il m'observe ne me déplaît pas, au contraire. Au bout de quelque temps, j'ai pris conscience que ces trois jours à la Bergerie m'ont non seulement ouvert les yeux mais également coïncidé avec une évolution hormonale de mon corps. En fait je comprends que je m'ennuie de Jules, que j'éprouverais du plaisir à partager avec lui un peu ma solitude. Si je suis honnête, je crois que j'aimerais partager plus que ma solitude qui commence à peser depuis que je le connais.

Un vendredi soir, le voyant sur sa terrasse, je lui fait signe de venir chez moi. Quelques minutes plus tard, il sonne à la porte et son air rayonnant témoigne du plaisir qu'il ressent à me revoir. Nous avons dîné de bric et de broc avec une bonne bouteille de rouge du Valais. Nous avons beaucoup parlé, de notre passé à chacun mais également de notre avenir, pas celui à long terme, celui de demain, d'après-demain. Nous sommes assis côte à côte, il n'y a aucune sexualité de ma part, tout au plus une certaine sensualité, je ne suis pas certain qu'il en soit de même pour lui si je regarde la protubérance qui se dessine sur le devant de son vêtement.
Au moment où l'heure de se coucher arrive, il y a un bref moment de flottement : reste-t-il chez moi ce qui impliquerait beaucoup de choses que nous ne souhaitons pas forcément encore ou, rentre-t-il sagement chez lui ? Nous avons finalement sagement dormi chacun dans notre chambre, dans notre lit.

De plus en plus régulièrement nous avons commencé à partager des moments ensemble mais j'ai fixé des règles relativement rigides. En semaine, chacun est chez soi mais dès le vendredi en fin d'après-midi nous sommes ensemble, en général chez moi. Je lui propose souvent d'aller voir des expositions, des concerts ou même des pièces de théâtre mais je vois clairement que ce n'est pas vraiment sa tasse de thé car après deux trois essais il préfère me laisser aller seul. Au début de cette cohabitation, chacun retournait dans son appartement pour la nuit jusqu'au jour où, je ne sais plus pourquoi, il est resté dormir chez moi, nous avons partagé mon lit. Il fait anormalement chaud pour un mois de juin, nous bougeons beaucoup et j'ai vaguement conscience qu'à plusieurs reprises nous nous sommes heurtés mais sans que cela ne nous réveille vraiment.
Au petit matin je constate que Jules est complètement nu, son bas de pyjama est au pied du lit. Il dort tranquillement sur le dos, les bras en croix, inconscient du spectacle qui s'offre à mes yeux éblouis. Son sexe, parfaitement relaxé, repose entre ses deux cuisses un peu écartées. Son prépuce est très légèrement en retrait de sorte que le bout de son gland rose est visible ce qui dégage l'ouverture de son méat. À gauche et à droite de son membre, deux adorables petites boules que l'on devine bien pleines remontent très près de la base de son pénis, comme si elles n'attendaient que d'entrer en fonction. Je viens de remarquer que de petites contractions se manifestent, son cerveau doit enregistrer mon regard et se prépare également à toutes éventualités. À preuve, une petite goutte de précum s'installe sur son méat, j'aurais presqu'envie de l'étaler sur son gland. Dans mon pyjama (contrairement à mon habitude je ne suis pas nu) c'est un vaste chapiteau qui est en train de se dresser et ce n'est pas une seule petite goutte qui suinte, c'est tout mon gland qui est bien mouillé. J'en suis surpris et troublé mais en même temps j'aime cette sensation.
Je vis un moment crucial de mon existence : pour la première fois je suis vraiment scotché par cette vision d'un sexe masculin qui est là à portée de main et qui, je le sens, s'offre à qui veut bien le saisir. Il est là ce sexe, non plus pendant sous la raie mais dans un début de rigidité, agité par des contractions encore modestes mais de plus en plus visibles. Mon sexe est sorti de son vêtement, il est vibrant de vie sans que je le touche et lorsque je le prends en main, je constate qu'il est tout poisseux et que ce contact me fait longuement tressaillir, déclenchant un véritable remue-ménage dans mon bas ventre. Jules dort toujours, il est en pleine érection, j'entends de légers gémissements, il doit faire un beau rêve. Je ne sais plus très bien où j'en suis mais je me penche sur lui, pas à n'importe quel endroit mais là d'où émane une effluve que je ne connais pas mais qui est parfaitement enivrante et qui active encore plus mon désir. Je ne sais pas encore clairement de quel désir il s'agit. Je me penche encore plus, son gland est à quelques centimètres de mes lèvres déjà entrouvertes, un gland luisant de ses secrétions désormais aussi abondantes que les miennes. Tout mon bas ventre est inondé. Les centimètres sont devenus des millimètres, ce ne sont plus des effluves que je respire, je suis englobé par son parfum, son odeur de mâle en chaleur. Mes lèvres sont proches de son intimité, je me penche un peu plus et, au dernier moment, je me redresse, effrayé par ce que je m'apprêtais à faire. Mais le processus s'est mis en marche, Jules s'est rapproché de moi, son sexe dur est contre le haut de ma jambe et un premier jet de sperme sort de son corps, suivit de plusieurs autres qui se répandent sur mon ventre. Ce liquide coule en direction de mes testicules, cela me chatouille et cela déclenche chez moi une éjaculation aussi abondante que la sienne. Je l'entends murmurer dans son demi-sommeil "enfin, c'était le moment !"