30-07-2022, 02:31 PM
Voici une nouvelle suite à mon récit de la Bergerie. J'espère qu'il continuera à vous intéresser. Je suis toujours avide de vos commentaires.
- Antoine, tu n'es obligé à rien, tu ne me parles que si véritablement tu en ressens le besoin. Je pressens qu'il y a tout un pan de ta vie que tu caches ou, plutôt, que tu ne connais pas véritablement. D'en parler peut, éventuellement, te libérer. Mais tu n'en parles que si tu es prêt. Moi, je suis là pour t'écouter, en aucun cas pour te juger, au mieux pour t'aider.
Je lui raconte ce que fut ma petite enfance avec une gouvernante, Bluette, qui s'occupait de moi pour le strict nécessaire étant donné son âge et surtout sa difficulté à se déplacer. Pour mes sept ans, je fus confié à un précepteur presque aussi âgé que Bluette dont il s'occupa avec une bienveillance suspecte qui n'était peut-être qu'un sentiment de jalousie de ma part. Ses cours ne m'occupaient que très partiellement, je m'ennuyais et c'est ma gouvernante qui s'en est rendu compte. Lors de leur passage annuel, mes parents l'ont renvoyé séance tenante et il fut remplacé par le Père L., un jésuite d'une très grande érudition dans pratiquement tous les domaines. Il était très exigeant car il avait beaucoup d'ambition pour moi. Deux fois par an, n'étant pas scolarisé, je devais me présenter aux autorités scolaires et j'étais soumis à des tests : chaque fois je m'en sortais brillamment. Il ne faisait pas de sentiments, mes états d'âme ne l'intéressaient pas. La seule chose qui comptait, c'était mon travail et mes résultats : je ne l'ai pas déçu puisque je passais brillamment le bac. Je ne l'aimais pas vraiment mais je le respectais car j'appréciais son enseignement, cette rigueur qu'il m'imposait tout en se l'imposant à lui-même. J'avais à peine dix-sept ans lorsqu'il a été déplacé par sa hiérarchie suite à des plaintes pour attouchements sexuels envers de jeunes garçons. Avec moi, il n'a jamais rien tenté ou en tous cas je ne m'en suis pas rendu compte !
À son départ, il fut estimé que je pouvais m'instruire tout seul ce que je fis. On m'installa dans l'appartement où je vis actuellement et grâce à internet j'avais accès à toutes les universités et leurs bibliothèque et je pus organiser mes études selon mes envies en me fixant toujours des objectifs très élevés.
C'est dans ce contexte que j'ai découvert mon amour de la nature et ma passion pour la montagne. Je n'avais aucun problème financier, mes parents passaient une fois par année pour s'assurer de l'avancement de mes études, littérature ancienne et économie sociale. Je ne connaissais pratiquement personne sinon les commerçants du village et le personnel des restaurants que je fréquentais assidument car je n'étais pas très doué pour la cuisine ! Ma vie affective se limitait à mes masturbations quotidiennes et jusqu'à ce jour cela me suffisait.
Jules, je le sens, est littéralement sidéré par mon histoire et la manière dont je vis. Il me dit carrément que ce n'est pas une vie pour un jeune homme, qu'il existe d'autres intérêts que le travail, si passionnant puisse-t-il être et que lui, désormais, il va me prendre en main. En riant, je lui fais remarquer que c'est ce qu'il a déjà commencé à faire il y a quelques heures. Il devient rouge écarlate mais ne se démonte pas
- Je ne pouvais pas savoir ni même imaginer que tu étais à ce point solitaire et totalement puceau. [moment de silence] Mais il faut que cela change, c'est indispensable que tu descendes sur Terre, je vais te montrer le chemin, petit à petit et en douceur, soit tranquille. Je vais te faire profiter de la petite expérience que j'ai acquise avec mes copains de classe
- Oh ne te fait pas de soucis pour moi ! je ne m'ennuie pas, j'aime ma solitude toute relative car les livres et les sources d'information sont de véritables compagnons. Oui, c'est exact je suis un vrai puceau dans le sens que je n'ai aucune pratique mais, sur le plan théorique, je suis parfaitement au courant de la sexualité, sous toutes ses formes, même les plus taboues ! Tu serais peut-être surpris en découvrant que finalement j'en sais autant que toi, si ce n'est plus ! Sais-tu, par exemple, que chez les Grecs de l'Antiquité, l'homosexualité était considérée comme une institution reconnue pour la formation des élites et comme un élément essentiel pour arracher le jeune garçon à l'entourage maternel ?
- Oh ils en avaient de la chance les ados grecs !
- Ah oui ? Et pourquoi ? Serais-tu intéressé par cette question ?
Jules se met à rougir, il bafouille un peu puis me regarde crânement
- C'est vrai que depuis que je te connais, que je te regarde, je me pose des questions mais je n'ai pas encore la réponse
Je suis calme, nous avons terminé la bouteille de vin. J'apprécie la compagnie de Jules et la conversation que nous avons eue. Dehors la température est un peu moins froide mais le vent d'ouest s'est levé, signe de mauvais temps. Nous apprécions l'abri de la Bergerie alors que les éléments se déchaînent : une fois de plus, le temps en montagne peut brusquement changer, cela peut être dangereux mais c'est également un de ses charmes que j'apprécie.
Nous allons nous coucher dans notre minuscule chambre, nous sommes de nouveau serrés l'un contre l'autre, je ne recherche pas ce contact mais je ne le repousse pas non plus. Je devine qu'il souhaiterait quelque chose de plus intime mais il a compris qu'il ne faut rien brusquer. J'entends sa respiration prendre son rythme nocturne, je suis dans un demi-sommeil. Je réalise encore qu'il a passé son bras à la hauteur de mon ventre, je ne réagis pas, je suis bien, dans une sorte de béatitude. Je dors, lui également.
Le vent souffle tellement qu'il me réveille au moins deux fois, la première Jules est toujours contre moi, son bras n'a pas bougé ce qui me rassure. La seconde fois, le souffle régulier de mon compagnon me confirme qu'il dort comme un bien heureux sauf que sa main n'est plus sur mon nombril mais simplement posée sur ma verge, au repos sur mon bas-ventre. Durant quelques secondes je suis un peu paniqué, jamais quelqu'un, moi mis à part, n'a touché cette partie de mon corps.
Le lendemain, le spectacle est grandiose : on ne voit rien sinon les tourbillons de neige, le neige retombe à gros flocons le vent souffle avec violence. Dans ces conditions il n'est évidemment plus question de randonnée, je décide même de partir à la première accalmie mais au plus tard vers midi, le risque d'avalanche pouvant devenir trop élevé. Heureusement la forêt n'est pas trop éloignée et à partir de là nous serons protégés. Peu avant midi, le temps a tendance à empirer, j'entends au loin le roulement d'une avalanche, il est grand temps de partir. Jules voit que je suis devenu très sérieux lorsque je lui ai enjoint, dans la descente, de me suivre de près et de rester sagement derrière moi afin de ne pas se perdre dans le brouillard. Ce n'est qu'après avoir pénétré une bonne centaine de mètres à l'intérieur de la forêt que j'ai poussé un ouf de soulagement.
Durant quelques semaines j'ai volontairement marqué une certaine distance avec Jules : je tiens par-dessus tout à mon indépendance et je redoute qu'il ne mette en pratique son intention de me faire "descendre sur Terre" et, à sa manière de s'occuper de moi. C'est ce que je crains tout en ne sachant pas exactement ce que cela peut signifier dans son esprit. En théorie, je connais tous les aspects de la sexualité, y-compris les différences de genres. Dans la pratique je n'ai aucune compétence. Mais depuis notre séjour hivernal à la Bergerie, je sais aussi que mon corps me travaille, que mon imagination ne reste pas inactive et qu'une jonction est en train de se mettre en place entre théorie et application, pour l'instant purement imaginaire mais malgré tout bien présente.
Je sais également qu'il continue à plonger dans mon univers car je n'ai rien fait pour me protéger : il m'aurait suffi de tirer les rideaux mais l'idée qu'il m'observe ne me déplaît pas, au contraire. Au bout de quelque temps, j'ai pris conscience que ces trois jours à la Bergerie m'ont non seulement ouvert les yeux mais également coïncidé avec une évolution hormonale de mon corps. En fait je comprends que je m'ennuie de Jules, que j'éprouverais du plaisir à partager avec lui un peu ma solitude. Si je suis honnête, je crois que j'aimerais partager plus que ma solitude qui commence à peser depuis que je le connais.
Un vendredi soir, le voyant sur sa terrasse, je lui fait signe de venir chez moi. Quelques minutes plus tard, il sonne à la porte et son air rayonnant témoigne du plaisir qu'il ressent à me revoir. Nous avons dîné de bric et de broc avec une bonne bouteille de rouge du Valais. Nous avons beaucoup parlé, de notre passé à chacun mais également de notre avenir, pas celui à long terme, celui de demain, d'après-demain. Nous sommes assis côte à côte, il n'y a aucune sexualité de ma part, tout au plus une certaine sensualité, je ne suis pas certain qu'il en soit de même pour lui si je regarde la protubérance qui se dessine sur le devant de son vêtement.
Au moment où l'heure de se coucher arrive, il y a un bref moment de flottement : reste-t-il chez moi ce qui impliquerait beaucoup de choses que nous ne souhaitons pas forcément encore ou, rentre-t-il sagement chez lui ? Nous avons finalement sagement dormi chacun dans notre chambre, dans notre lit.
De plus en plus régulièrement nous avons commencé à partager des moments ensemble mais j'ai fixé des règles relativement rigides. En semaine, chacun est chez soi mais dès le vendredi en fin d'après-midi nous sommes ensemble, en général chez moi. Je lui propose souvent d'aller voir des expositions, des concerts ou même des pièces de théâtre mais je vois clairement que ce n'est pas vraiment sa tasse de thé car après deux trois essais il préfère me laisser aller seul. Au début de cette cohabitation, chacun retournait dans son appartement pour la nuit jusqu'au jour où, je ne sais plus pourquoi, il est resté dormir chez moi, nous avons partagé mon lit. Il fait anormalement chaud pour un mois de juin, nous bougeons beaucoup et j'ai vaguement conscience qu'à plusieurs reprises nous nous sommes heurtés mais sans que cela ne nous réveille vraiment.
Au petit matin je constate que Jules est complètement nu, son bas de pyjama est au pied du lit. Il dort tranquillement sur le dos, les bras en croix, inconscient du spectacle qui s'offre à mes yeux éblouis. Son sexe, parfaitement relaxé, repose entre ses deux cuisses un peu écartées. Son prépuce est très légèrement en retrait de sorte que le bout de son gland rose est visible ce qui dégage l'ouverture de son méat. À gauche et à droite de son membre, deux adorables petites boules que l'on devine bien pleines remontent très près de la base de son pénis, comme si elles n'attendaient que d'entrer en fonction. Je viens de remarquer que de petites contractions se manifestent, son cerveau doit enregistrer mon regard et se prépare également à toutes éventualités. À preuve, une petite goutte de précum s'installe sur son méat, j'aurais presqu'envie de l'étaler sur son gland. Dans mon pyjama (contrairement à mon habitude je ne suis pas nu) c'est un vaste chapiteau qui est en train de se dresser et ce n'est pas une seule petite goutte qui suinte, c'est tout mon gland qui est bien mouillé. J'en suis surpris et troublé mais en même temps j'aime cette sensation.
Je vis un moment crucial de mon existence : pour la première fois je suis vraiment scotché par cette vision d'un sexe masculin qui est là à portée de main et qui, je le sens, s'offre à qui veut bien le saisir. Il est là ce sexe, non plus pendant sous la raie mais dans un début de rigidité, agité par des contractions encore modestes mais de plus en plus visibles. Mon sexe est sorti de son vêtement, il est vibrant de vie sans que je le touche et lorsque je le prends en main, je constate qu'il est tout poisseux et que ce contact me fait longuement tressaillir, déclenchant un véritable remue-ménage dans mon bas ventre. Jules dort toujours, il est en pleine érection, j'entends de légers gémissements, il doit faire un beau rêve. Je ne sais plus très bien où j'en suis mais je me penche sur lui, pas à n'importe quel endroit mais là d'où émane une effluve que je ne connais pas mais qui est parfaitement enivrante et qui active encore plus mon désir. Je ne sais pas encore clairement de quel désir il s'agit. Je me penche encore plus, son gland est à quelques centimètres de mes lèvres déjà entrouvertes, un gland luisant de ses secrétions désormais aussi abondantes que les miennes. Tout mon bas ventre est inondé. Les centimètres sont devenus des millimètres, ce ne sont plus des effluves que je respire, je suis englobé par son parfum, son odeur de mâle en chaleur. Mes lèvres sont proches de son intimité, je me penche un peu plus et, au dernier moment, je me redresse, effrayé par ce que je m'apprêtais à faire. Mais le processus s'est mis en marche, Jules s'est rapproché de moi, son sexe dur est contre le haut de ma jambe et un premier jet de sperme sort de son corps, suivit de plusieurs autres qui se répandent sur mon ventre. Ce liquide coule en direction de mes testicules, cela me chatouille et cela déclenche chez moi une éjaculation aussi abondante que la sienne. Je l'entends murmurer dans son demi-sommeil "enfin, c'était le moment !"
- Antoine, tu n'es obligé à rien, tu ne me parles que si véritablement tu en ressens le besoin. Je pressens qu'il y a tout un pan de ta vie que tu caches ou, plutôt, que tu ne connais pas véritablement. D'en parler peut, éventuellement, te libérer. Mais tu n'en parles que si tu es prêt. Moi, je suis là pour t'écouter, en aucun cas pour te juger, au mieux pour t'aider.
Je lui raconte ce que fut ma petite enfance avec une gouvernante, Bluette, qui s'occupait de moi pour le strict nécessaire étant donné son âge et surtout sa difficulté à se déplacer. Pour mes sept ans, je fus confié à un précepteur presque aussi âgé que Bluette dont il s'occupa avec une bienveillance suspecte qui n'était peut-être qu'un sentiment de jalousie de ma part. Ses cours ne m'occupaient que très partiellement, je m'ennuyais et c'est ma gouvernante qui s'en est rendu compte. Lors de leur passage annuel, mes parents l'ont renvoyé séance tenante et il fut remplacé par le Père L., un jésuite d'une très grande érudition dans pratiquement tous les domaines. Il était très exigeant car il avait beaucoup d'ambition pour moi. Deux fois par an, n'étant pas scolarisé, je devais me présenter aux autorités scolaires et j'étais soumis à des tests : chaque fois je m'en sortais brillamment. Il ne faisait pas de sentiments, mes états d'âme ne l'intéressaient pas. La seule chose qui comptait, c'était mon travail et mes résultats : je ne l'ai pas déçu puisque je passais brillamment le bac. Je ne l'aimais pas vraiment mais je le respectais car j'appréciais son enseignement, cette rigueur qu'il m'imposait tout en se l'imposant à lui-même. J'avais à peine dix-sept ans lorsqu'il a été déplacé par sa hiérarchie suite à des plaintes pour attouchements sexuels envers de jeunes garçons. Avec moi, il n'a jamais rien tenté ou en tous cas je ne m'en suis pas rendu compte !
À son départ, il fut estimé que je pouvais m'instruire tout seul ce que je fis. On m'installa dans l'appartement où je vis actuellement et grâce à internet j'avais accès à toutes les universités et leurs bibliothèque et je pus organiser mes études selon mes envies en me fixant toujours des objectifs très élevés.
C'est dans ce contexte que j'ai découvert mon amour de la nature et ma passion pour la montagne. Je n'avais aucun problème financier, mes parents passaient une fois par année pour s'assurer de l'avancement de mes études, littérature ancienne et économie sociale. Je ne connaissais pratiquement personne sinon les commerçants du village et le personnel des restaurants que je fréquentais assidument car je n'étais pas très doué pour la cuisine ! Ma vie affective se limitait à mes masturbations quotidiennes et jusqu'à ce jour cela me suffisait.
Jules, je le sens, est littéralement sidéré par mon histoire et la manière dont je vis. Il me dit carrément que ce n'est pas une vie pour un jeune homme, qu'il existe d'autres intérêts que le travail, si passionnant puisse-t-il être et que lui, désormais, il va me prendre en main. En riant, je lui fais remarquer que c'est ce qu'il a déjà commencé à faire il y a quelques heures. Il devient rouge écarlate mais ne se démonte pas
- Je ne pouvais pas savoir ni même imaginer que tu étais à ce point solitaire et totalement puceau. [moment de silence] Mais il faut que cela change, c'est indispensable que tu descendes sur Terre, je vais te montrer le chemin, petit à petit et en douceur, soit tranquille. Je vais te faire profiter de la petite expérience que j'ai acquise avec mes copains de classe
- Oh ne te fait pas de soucis pour moi ! je ne m'ennuie pas, j'aime ma solitude toute relative car les livres et les sources d'information sont de véritables compagnons. Oui, c'est exact je suis un vrai puceau dans le sens que je n'ai aucune pratique mais, sur le plan théorique, je suis parfaitement au courant de la sexualité, sous toutes ses formes, même les plus taboues ! Tu serais peut-être surpris en découvrant que finalement j'en sais autant que toi, si ce n'est plus ! Sais-tu, par exemple, que chez les Grecs de l'Antiquité, l'homosexualité était considérée comme une institution reconnue pour la formation des élites et comme un élément essentiel pour arracher le jeune garçon à l'entourage maternel ?
- Oh ils en avaient de la chance les ados grecs !
- Ah oui ? Et pourquoi ? Serais-tu intéressé par cette question ?
Jules se met à rougir, il bafouille un peu puis me regarde crânement
- C'est vrai que depuis que je te connais, que je te regarde, je me pose des questions mais je n'ai pas encore la réponse
Je suis calme, nous avons terminé la bouteille de vin. J'apprécie la compagnie de Jules et la conversation que nous avons eue. Dehors la température est un peu moins froide mais le vent d'ouest s'est levé, signe de mauvais temps. Nous apprécions l'abri de la Bergerie alors que les éléments se déchaînent : une fois de plus, le temps en montagne peut brusquement changer, cela peut être dangereux mais c'est également un de ses charmes que j'apprécie.
Nous allons nous coucher dans notre minuscule chambre, nous sommes de nouveau serrés l'un contre l'autre, je ne recherche pas ce contact mais je ne le repousse pas non plus. Je devine qu'il souhaiterait quelque chose de plus intime mais il a compris qu'il ne faut rien brusquer. J'entends sa respiration prendre son rythme nocturne, je suis dans un demi-sommeil. Je réalise encore qu'il a passé son bras à la hauteur de mon ventre, je ne réagis pas, je suis bien, dans une sorte de béatitude. Je dors, lui également.
Le vent souffle tellement qu'il me réveille au moins deux fois, la première Jules est toujours contre moi, son bras n'a pas bougé ce qui me rassure. La seconde fois, le souffle régulier de mon compagnon me confirme qu'il dort comme un bien heureux sauf que sa main n'est plus sur mon nombril mais simplement posée sur ma verge, au repos sur mon bas-ventre. Durant quelques secondes je suis un peu paniqué, jamais quelqu'un, moi mis à part, n'a touché cette partie de mon corps.
Le lendemain, le spectacle est grandiose : on ne voit rien sinon les tourbillons de neige, le neige retombe à gros flocons le vent souffle avec violence. Dans ces conditions il n'est évidemment plus question de randonnée, je décide même de partir à la première accalmie mais au plus tard vers midi, le risque d'avalanche pouvant devenir trop élevé. Heureusement la forêt n'est pas trop éloignée et à partir de là nous serons protégés. Peu avant midi, le temps a tendance à empirer, j'entends au loin le roulement d'une avalanche, il est grand temps de partir. Jules voit que je suis devenu très sérieux lorsque je lui ai enjoint, dans la descente, de me suivre de près et de rester sagement derrière moi afin de ne pas se perdre dans le brouillard. Ce n'est qu'après avoir pénétré une bonne centaine de mètres à l'intérieur de la forêt que j'ai poussé un ouf de soulagement.
Durant quelques semaines j'ai volontairement marqué une certaine distance avec Jules : je tiens par-dessus tout à mon indépendance et je redoute qu'il ne mette en pratique son intention de me faire "descendre sur Terre" et, à sa manière de s'occuper de moi. C'est ce que je crains tout en ne sachant pas exactement ce que cela peut signifier dans son esprit. En théorie, je connais tous les aspects de la sexualité, y-compris les différences de genres. Dans la pratique je n'ai aucune compétence. Mais depuis notre séjour hivernal à la Bergerie, je sais aussi que mon corps me travaille, que mon imagination ne reste pas inactive et qu'une jonction est en train de se mettre en place entre théorie et application, pour l'instant purement imaginaire mais malgré tout bien présente.
Je sais également qu'il continue à plonger dans mon univers car je n'ai rien fait pour me protéger : il m'aurait suffi de tirer les rideaux mais l'idée qu'il m'observe ne me déplaît pas, au contraire. Au bout de quelque temps, j'ai pris conscience que ces trois jours à la Bergerie m'ont non seulement ouvert les yeux mais également coïncidé avec une évolution hormonale de mon corps. En fait je comprends que je m'ennuie de Jules, que j'éprouverais du plaisir à partager avec lui un peu ma solitude. Si je suis honnête, je crois que j'aimerais partager plus que ma solitude qui commence à peser depuis que je le connais.
Un vendredi soir, le voyant sur sa terrasse, je lui fait signe de venir chez moi. Quelques minutes plus tard, il sonne à la porte et son air rayonnant témoigne du plaisir qu'il ressent à me revoir. Nous avons dîné de bric et de broc avec une bonne bouteille de rouge du Valais. Nous avons beaucoup parlé, de notre passé à chacun mais également de notre avenir, pas celui à long terme, celui de demain, d'après-demain. Nous sommes assis côte à côte, il n'y a aucune sexualité de ma part, tout au plus une certaine sensualité, je ne suis pas certain qu'il en soit de même pour lui si je regarde la protubérance qui se dessine sur le devant de son vêtement.
Au moment où l'heure de se coucher arrive, il y a un bref moment de flottement : reste-t-il chez moi ce qui impliquerait beaucoup de choses que nous ne souhaitons pas forcément encore ou, rentre-t-il sagement chez lui ? Nous avons finalement sagement dormi chacun dans notre chambre, dans notre lit.
De plus en plus régulièrement nous avons commencé à partager des moments ensemble mais j'ai fixé des règles relativement rigides. En semaine, chacun est chez soi mais dès le vendredi en fin d'après-midi nous sommes ensemble, en général chez moi. Je lui propose souvent d'aller voir des expositions, des concerts ou même des pièces de théâtre mais je vois clairement que ce n'est pas vraiment sa tasse de thé car après deux trois essais il préfère me laisser aller seul. Au début de cette cohabitation, chacun retournait dans son appartement pour la nuit jusqu'au jour où, je ne sais plus pourquoi, il est resté dormir chez moi, nous avons partagé mon lit. Il fait anormalement chaud pour un mois de juin, nous bougeons beaucoup et j'ai vaguement conscience qu'à plusieurs reprises nous nous sommes heurtés mais sans que cela ne nous réveille vraiment.
Au petit matin je constate que Jules est complètement nu, son bas de pyjama est au pied du lit. Il dort tranquillement sur le dos, les bras en croix, inconscient du spectacle qui s'offre à mes yeux éblouis. Son sexe, parfaitement relaxé, repose entre ses deux cuisses un peu écartées. Son prépuce est très légèrement en retrait de sorte que le bout de son gland rose est visible ce qui dégage l'ouverture de son méat. À gauche et à droite de son membre, deux adorables petites boules que l'on devine bien pleines remontent très près de la base de son pénis, comme si elles n'attendaient que d'entrer en fonction. Je viens de remarquer que de petites contractions se manifestent, son cerveau doit enregistrer mon regard et se prépare également à toutes éventualités. À preuve, une petite goutte de précum s'installe sur son méat, j'aurais presqu'envie de l'étaler sur son gland. Dans mon pyjama (contrairement à mon habitude je ne suis pas nu) c'est un vaste chapiteau qui est en train de se dresser et ce n'est pas une seule petite goutte qui suinte, c'est tout mon gland qui est bien mouillé. J'en suis surpris et troublé mais en même temps j'aime cette sensation.
Je vis un moment crucial de mon existence : pour la première fois je suis vraiment scotché par cette vision d'un sexe masculin qui est là à portée de main et qui, je le sens, s'offre à qui veut bien le saisir. Il est là ce sexe, non plus pendant sous la raie mais dans un début de rigidité, agité par des contractions encore modestes mais de plus en plus visibles. Mon sexe est sorti de son vêtement, il est vibrant de vie sans que je le touche et lorsque je le prends en main, je constate qu'il est tout poisseux et que ce contact me fait longuement tressaillir, déclenchant un véritable remue-ménage dans mon bas ventre. Jules dort toujours, il est en pleine érection, j'entends de légers gémissements, il doit faire un beau rêve. Je ne sais plus très bien où j'en suis mais je me penche sur lui, pas à n'importe quel endroit mais là d'où émane une effluve que je ne connais pas mais qui est parfaitement enivrante et qui active encore plus mon désir. Je ne sais pas encore clairement de quel désir il s'agit. Je me penche encore plus, son gland est à quelques centimètres de mes lèvres déjà entrouvertes, un gland luisant de ses secrétions désormais aussi abondantes que les miennes. Tout mon bas ventre est inondé. Les centimètres sont devenus des millimètres, ce ne sont plus des effluves que je respire, je suis englobé par son parfum, son odeur de mâle en chaleur. Mes lèvres sont proches de son intimité, je me penche un peu plus et, au dernier moment, je me redresse, effrayé par ce que je m'apprêtais à faire. Mais le processus s'est mis en marche, Jules s'est rapproché de moi, son sexe dur est contre le haut de ma jambe et un premier jet de sperme sort de son corps, suivit de plusieurs autres qui se répandent sur mon ventre. Ce liquide coule en direction de mes testicules, cela me chatouille et cela déclenche chez moi une éjaculation aussi abondante que la sienne. Je l'entends murmurer dans son demi-sommeil "enfin, c'était le moment !"