29-07-2022, 11:48 AM
Je sens qu’on me secoue, j’ouvre les yeux, je vois que c’est Ben. Il me dit :
Ben : « Phil, ohé Phil, ça va ?
Moi : Heu, quoi, …
Ben : Phil tu as crié, je me demandais ce qu’il se passait !
Moi : Je suis désolé, j’ai fait un cauchemar.
Ben : Tu es dans mon lit, n’ait pas peur.
Moi : J’ai rêvé de maman et puis c’est comme si je traversais la route pour l’aider à quitter la chaussée car une voiture arrivait. Mais je ne parvenais pas à avancer, ni à courir, j’étais comme ralenti, tout était comme figé, mais je parvenais encore à avancer dans un mouvement lent, si lent que j’avais l’impression de faire du sur place comme dans les films.
Ben : J’imagine et c’est pour cette raison que tu as crié !
Moi : Oui, je voyais la voiture arriver sur maman et puis je me suis réveillé car tu me secouais !
Ben : Tu iras voir ta maman cet après-midi, il est trois heures du matin, rendors-toi !
Moi : Merci Ben. »
Je referme les yeux et je sens que Ben me caresse les cheveux. J’ai en tête le visage de maman mais aussi celui de mon chéri.
J’ouvre les yeux, je vois que Ben dort encore. Je le regarde et me dis que j’ai de la chance de le connaitre, de l’aimer et qu’il m’aime. Je passe les doigts dans sa chevelure tout comme il l’a fait pour moi au milieu de la nuit. Je me rends compte qu’il a lui aussi été bouleversé par les mauvaises nouvelles que nous avons apprises hier soir. Je me lève en vue d’aller aux toilettes. A peine debout, j’entends Ben qui me demande :
Ben : « Comment te sens-tu ?
Moi : Ça va, j’ai la boule au ventre, mais ça va.
Ben : OK. Tu te souviens avoir crié cette nuit ?
Moi : Oui, désolé de t’avoir réveillé. Merci à toi pour tes caresses dans mes cheveux, ça m’a aidé et calmé !
Ben : Je m’en doute, tu t’es rendormi assez vite. Merci pour tes douces caresses dans ma tignasse ce matin ! »
Je ne réponds rien, j’opère un demi-tour et je viens embrasser mon Ben d’amour en guise de réponse ! Puis c’est ensemble que nous allons dans la salle de bain pour prendre une bonne douche, pour bien nous réveiller. En entrant nous voyons Jean qui sort de la douche. Je vois directement à sa tête qu’il n’est pas en grande forme. Ses yeux sont rouges. Dès qu’il me voit il s’avance et vient se blottir contre moi. Je l’enlace et doucement je lui dis à l’oreille :
Moi : « Dis-moi ce qu’il ne va pas frérot !
Jea : Je crains pour maman, j’ai peur qu’elle doive rester à l’hôpital durant des semaines !
Moi : Nous le saurons cet après-midi.
Jea : Tu ne vas pas te foutre de moi, car …
Moi : Non Jean, pourquoi tu veux que je me foute de toi ?
Jea : Parce que j’ai …, j’ai pissé au lit !
Moi : Ne t’inquiète pas je suis certain qu’Arlette ne te dira rien. Ne pleure pas Jean, sèche tes larmes !
Ben : Désolé Jean, j’ai tout entendu, mais tu ne dois pas avoir honte et je sais que maman ne te fera aucun reproche.
Jea : Merci Ben, mais je suis tellement désolé. Je ne sais pas pourquoi ça m’est arrivé.
Ben : Tu sais, le stress de savoir ta maman Jacqueline à l’hôpital ce n’est pas évident et de plus tu étais dans la voiture quand c’est arrivé, tu as été toi aussi touché.
Jea : Merci Ben.
Ben : Tu peux compter sur moi pour te soutenir, comme je le fais pour ton grand frère.
C’est à ce moment-là qu’Arlette entre dans la salle de bain avec le drap de lit auréolé d’une trace jaunâtre. Nous lui disons bonjour et lui faisons la bise. Elle dépose le linge dans une bassine et s’avance vers Jean et le prend dans ses bras. Elle lui dit quelque chose à l’oreille. Nous n’entendons pas mais nous savons qu’elle le rassure. Jean semble effectivement rassuré, il esquisse déjà un vague sourire.
Jean quitte la salle de bain, Arlette met la lessive en route, Ben et moi nous nous douchons ensemble dans le grande douche italienne.
Durant notre douche nous discutons de ce qui est arrivé à Jean et de l’accident et nous nous demandons qu’elle sont exactement les blessures de maman. Je n’ai pas de nouvelle de ma sœur Anne. Je suppose qu’elle est au courant. Dès que nous serons habillés, je lui téléphonerai.
Je suis au téléphone avec Anne, elle est à la maison. Bien entendu elle est au courant de l’accident de nos parents. Elle sera à l’hôpital avec André en début d’après-midi. Elle dit aussi que papa a passé la nuit dans la chambre avec maman et qu’elle a plus ou moins bien dormi en fonction des circonstances. Les résultats pour son bassin seront connus vers onze heures. Je suis rassuré mais il reste toujours une part d’inquiétude malgré tout.
Je rejoins les autres dans la salle à manger. Le petit-déjeuner est servi. Je m’installe entre Ben et Jean. Je me doute bien que ce n’est pas évident pour mon frère. Il a dû avoir peur et il s’est très certainement inquiété pour notre maman. Je raconte alors ce qu’Anne m’a dit. Que papa avait passé la nuit auprès de maman et qu’elle avait plus ou moins bien dormi. Les résultats seraient connus vers onze heures en ce concerne les blessures au niveau du bassin.
Jean me raconte ce qu’il a vécu. Je l’écoute attentivement car il parle à voix basse. Il a été pris en charge dans une ambulance différente de celle de maman. Une fois soigné il a attendu avec papa dans le couloir des urgences. Étant fatigué et stressé papa avait fait appel à Yves pour le prendre en charge, ce qui fut fait ! C’est la raison pour laquelle il est resté avec la famille de Ben.
Marie quant à elle a passé la nuit chez les parents d’André. J’ai hâte d’être l’après-midi, mais il n’est même pas dix heures du matin. Je suis comme un lion en cage, je déambule dans la maison ne sachant me calmer. C’est Arlette qui vient auprès de moi et qui me propose un cachet pour me rasséréner. J’accepte car je vois que je stresse les autres par mon attitude. Ben me demande d’aller à l’étage dans sa chambre en vue de me reposer en écoutant de la musique. Arlette approuve et m’incite à suivre Ben. Finalement nous sommes à trois dans la chambre car Jean nous suit.
Nous choisissons à tour de rôle un disque vinyle qu’on propose d’écouter. C’est une bonne chose car nous avons des préférences et de ce fait nous pouvons peut-être faire découvrir un morceau qui nous plaît. Ben me demande de commencer. Je prends mon disque que j’avais apporté de la maison il y a déjà près d’un mois. Je propose donc le disque de Leonard Cohen « Songs from a Romm » sorti en 1969 avec comme morceau que j’apprécie particulièrement, « The Partisan » !
Après ce disque, c’est Ben qui nous fait écouter « Deep Purple In Rock » sorti en 1970 avec comme morceau qu’il aime, « Child in Time ». Il faut dire que j’adore aussi ce morceau tout comme Jean d’ailleurs.
C’est maintenant au tour de Jean, il cherche dans son sac et il sort une mini-cassette sur laquelle il a enregistré l’album « Slade Alive » sorti en 1972 avec le morceau « Born To Be Wild » !
Le temps passe plus vite en écoutant de la musique à trois, en commentant certains morceaux entendus. Nous pouvons échanger et aussi nous rappeler le concert de Deep-Purple à Forest National à Bruxelles. Il faut dire que j’y étais allé avec un copain de classe, Pierre. C’est un fou de musique, il joue de la guitare et c’est souvent avec lui que j’allais aux concerts ! Ben y était aussi, mais nous ne nous connaissions pas encore à cette époque. J’aimais aller chez Pierre lorsque les cours étaient terminés et que nous avions le temps. C’est à ce moment-là qu’il prenait « sa crêpe » comme il a plaisir à dire et se mettait à jouer l’un ou l’autre morceau. C’est vrai que ça fait plus d’un an que je ne suis plus allé chez lui !
Arlette nous appelle pour le repas. Je ne me suis pas rendu compte qu’il est déjà midi trente. Nous allons nous laver les mains avant de passer à table. Christine et Denis sont présents avec nous pour ce repas. Yves est parti voir un client. C’est donc à six que nous partageons le dîner. C’est simple, c’est du poulet – compote de pommes – frites ! Nous sommes contents, c’est d’ailleurs le plat préféré de Jean. Je vois qu’il sourit plus qu’à l’heure du réveil ce matin. Le fait d’avoir été ensemble avec Ben lui a permis de relativiser et de ne plus trop penser à maman.
Une fois le repas terminé nous aidons Arlette pour la vaisselle. C’est vite fait et bien fait, en moins de dix minutes, tout est en ordre, salle à manger et vaisselle. C’est le moment de nous rendre à l’hôpital. Jean, Ben et moi sommes conduits par Arlette. J’ai une boule au ventre lorsque je monte dans la voiture. Jean préfère s’installer sur la banquette arrière, car il n’a pas envie de se trouver à l’avant côté passager. C’est la place que maman occupait lors de l’accident, il a donc peur d’y être. C’est Ben qui s’assied à l’avant. Jean se place à gauche et non à droite. Je sais pourquoi et je le laisse faire. Je me place donc derrière Ben sur le siège arrière.
Le trajet dure environ vingt-cinq minutes. J’ai chaud, pourtant dehors il gèle et le chauffage de la voiture ne fonctionne pas fort, il donne seulement en direction du pare-brise pour évacuer la buée laissée par nos respirations. Nous sommes maintenant sur le parking. Je ne me sens pas bien. J’ai comme un stress qui s’empare de moi. J’entends Jean me demander :
Jea : « Ça va Phil, tu es tout pâle !
Moi : Heu … je ne sais pas …
Arl : Phil, ohé Phil, ça va !
Jea : Non je pense qu’il stresse tellement qu’il est comme tétanisé.
Ben : Phil, Phil, tu viens avec moi, on va faire deux trois pas avant d’aller voir ta maman.
Moi : OK, ça va.
Arl : Nous allons faire quelques pas tous ensembles, cela nous fera le plus grand bien avant d’aller à la visite.
Jea : Aller frérot, vient avec nous. »
Je sens que Ben et Arlette m’aident à sortir de l’auto. Nous nous baladons sur le parking durant cinq bonnes minutes. Je reprends des couleurs. Je me sens déjà mieux malgré la boule au ventre qui n’a pas disparu. Nous nous présentons à l’accueil dans le hall du centre hospitalier et c’est Arlette qui demande à la réceptionniste le numéro de la chambre de maman.
Ben : « Phil, ohé Phil, ça va ?
Moi : Heu, quoi, …
Ben : Phil tu as crié, je me demandais ce qu’il se passait !
Moi : Je suis désolé, j’ai fait un cauchemar.
Ben : Tu es dans mon lit, n’ait pas peur.
Moi : J’ai rêvé de maman et puis c’est comme si je traversais la route pour l’aider à quitter la chaussée car une voiture arrivait. Mais je ne parvenais pas à avancer, ni à courir, j’étais comme ralenti, tout était comme figé, mais je parvenais encore à avancer dans un mouvement lent, si lent que j’avais l’impression de faire du sur place comme dans les films.
Ben : J’imagine et c’est pour cette raison que tu as crié !
Moi : Oui, je voyais la voiture arriver sur maman et puis je me suis réveillé car tu me secouais !
Ben : Tu iras voir ta maman cet après-midi, il est trois heures du matin, rendors-toi !
Moi : Merci Ben. »
Je referme les yeux et je sens que Ben me caresse les cheveux. J’ai en tête le visage de maman mais aussi celui de mon chéri.
J’ouvre les yeux, je vois que Ben dort encore. Je le regarde et me dis que j’ai de la chance de le connaitre, de l’aimer et qu’il m’aime. Je passe les doigts dans sa chevelure tout comme il l’a fait pour moi au milieu de la nuit. Je me rends compte qu’il a lui aussi été bouleversé par les mauvaises nouvelles que nous avons apprises hier soir. Je me lève en vue d’aller aux toilettes. A peine debout, j’entends Ben qui me demande :
Ben : « Comment te sens-tu ?
Moi : Ça va, j’ai la boule au ventre, mais ça va.
Ben : OK. Tu te souviens avoir crié cette nuit ?
Moi : Oui, désolé de t’avoir réveillé. Merci à toi pour tes caresses dans mes cheveux, ça m’a aidé et calmé !
Ben : Je m’en doute, tu t’es rendormi assez vite. Merci pour tes douces caresses dans ma tignasse ce matin ! »
Je ne réponds rien, j’opère un demi-tour et je viens embrasser mon Ben d’amour en guise de réponse ! Puis c’est ensemble que nous allons dans la salle de bain pour prendre une bonne douche, pour bien nous réveiller. En entrant nous voyons Jean qui sort de la douche. Je vois directement à sa tête qu’il n’est pas en grande forme. Ses yeux sont rouges. Dès qu’il me voit il s’avance et vient se blottir contre moi. Je l’enlace et doucement je lui dis à l’oreille :
Moi : « Dis-moi ce qu’il ne va pas frérot !
Jea : Je crains pour maman, j’ai peur qu’elle doive rester à l’hôpital durant des semaines !
Moi : Nous le saurons cet après-midi.
Jea : Tu ne vas pas te foutre de moi, car …
Moi : Non Jean, pourquoi tu veux que je me foute de toi ?
Jea : Parce que j’ai …, j’ai pissé au lit !
Moi : Ne t’inquiète pas je suis certain qu’Arlette ne te dira rien. Ne pleure pas Jean, sèche tes larmes !
Ben : Désolé Jean, j’ai tout entendu, mais tu ne dois pas avoir honte et je sais que maman ne te fera aucun reproche.
Jea : Merci Ben, mais je suis tellement désolé. Je ne sais pas pourquoi ça m’est arrivé.
Ben : Tu sais, le stress de savoir ta maman Jacqueline à l’hôpital ce n’est pas évident et de plus tu étais dans la voiture quand c’est arrivé, tu as été toi aussi touché.
Jea : Merci Ben.
Ben : Tu peux compter sur moi pour te soutenir, comme je le fais pour ton grand frère.
C’est à ce moment-là qu’Arlette entre dans la salle de bain avec le drap de lit auréolé d’une trace jaunâtre. Nous lui disons bonjour et lui faisons la bise. Elle dépose le linge dans une bassine et s’avance vers Jean et le prend dans ses bras. Elle lui dit quelque chose à l’oreille. Nous n’entendons pas mais nous savons qu’elle le rassure. Jean semble effectivement rassuré, il esquisse déjà un vague sourire.
Jean quitte la salle de bain, Arlette met la lessive en route, Ben et moi nous nous douchons ensemble dans le grande douche italienne.
Durant notre douche nous discutons de ce qui est arrivé à Jean et de l’accident et nous nous demandons qu’elle sont exactement les blessures de maman. Je n’ai pas de nouvelle de ma sœur Anne. Je suppose qu’elle est au courant. Dès que nous serons habillés, je lui téléphonerai.
Je suis au téléphone avec Anne, elle est à la maison. Bien entendu elle est au courant de l’accident de nos parents. Elle sera à l’hôpital avec André en début d’après-midi. Elle dit aussi que papa a passé la nuit dans la chambre avec maman et qu’elle a plus ou moins bien dormi en fonction des circonstances. Les résultats pour son bassin seront connus vers onze heures. Je suis rassuré mais il reste toujours une part d’inquiétude malgré tout.
Je rejoins les autres dans la salle à manger. Le petit-déjeuner est servi. Je m’installe entre Ben et Jean. Je me doute bien que ce n’est pas évident pour mon frère. Il a dû avoir peur et il s’est très certainement inquiété pour notre maman. Je raconte alors ce qu’Anne m’a dit. Que papa avait passé la nuit auprès de maman et qu’elle avait plus ou moins bien dormi. Les résultats seraient connus vers onze heures en ce concerne les blessures au niveau du bassin.
Jean me raconte ce qu’il a vécu. Je l’écoute attentivement car il parle à voix basse. Il a été pris en charge dans une ambulance différente de celle de maman. Une fois soigné il a attendu avec papa dans le couloir des urgences. Étant fatigué et stressé papa avait fait appel à Yves pour le prendre en charge, ce qui fut fait ! C’est la raison pour laquelle il est resté avec la famille de Ben.
Marie quant à elle a passé la nuit chez les parents d’André. J’ai hâte d’être l’après-midi, mais il n’est même pas dix heures du matin. Je suis comme un lion en cage, je déambule dans la maison ne sachant me calmer. C’est Arlette qui vient auprès de moi et qui me propose un cachet pour me rasséréner. J’accepte car je vois que je stresse les autres par mon attitude. Ben me demande d’aller à l’étage dans sa chambre en vue de me reposer en écoutant de la musique. Arlette approuve et m’incite à suivre Ben. Finalement nous sommes à trois dans la chambre car Jean nous suit.
Nous choisissons à tour de rôle un disque vinyle qu’on propose d’écouter. C’est une bonne chose car nous avons des préférences et de ce fait nous pouvons peut-être faire découvrir un morceau qui nous plaît. Ben me demande de commencer. Je prends mon disque que j’avais apporté de la maison il y a déjà près d’un mois. Je propose donc le disque de Leonard Cohen « Songs from a Romm » sorti en 1969 avec comme morceau que j’apprécie particulièrement, « The Partisan » !
Après ce disque, c’est Ben qui nous fait écouter « Deep Purple In Rock » sorti en 1970 avec comme morceau qu’il aime, « Child in Time ». Il faut dire que j’adore aussi ce morceau tout comme Jean d’ailleurs.
C’est maintenant au tour de Jean, il cherche dans son sac et il sort une mini-cassette sur laquelle il a enregistré l’album « Slade Alive » sorti en 1972 avec le morceau « Born To Be Wild » !
Le temps passe plus vite en écoutant de la musique à trois, en commentant certains morceaux entendus. Nous pouvons échanger et aussi nous rappeler le concert de Deep-Purple à Forest National à Bruxelles. Il faut dire que j’y étais allé avec un copain de classe, Pierre. C’est un fou de musique, il joue de la guitare et c’est souvent avec lui que j’allais aux concerts ! Ben y était aussi, mais nous ne nous connaissions pas encore à cette époque. J’aimais aller chez Pierre lorsque les cours étaient terminés et que nous avions le temps. C’est à ce moment-là qu’il prenait « sa crêpe » comme il a plaisir à dire et se mettait à jouer l’un ou l’autre morceau. C’est vrai que ça fait plus d’un an que je ne suis plus allé chez lui !
Arlette nous appelle pour le repas. Je ne me suis pas rendu compte qu’il est déjà midi trente. Nous allons nous laver les mains avant de passer à table. Christine et Denis sont présents avec nous pour ce repas. Yves est parti voir un client. C’est donc à six que nous partageons le dîner. C’est simple, c’est du poulet – compote de pommes – frites ! Nous sommes contents, c’est d’ailleurs le plat préféré de Jean. Je vois qu’il sourit plus qu’à l’heure du réveil ce matin. Le fait d’avoir été ensemble avec Ben lui a permis de relativiser et de ne plus trop penser à maman.
Une fois le repas terminé nous aidons Arlette pour la vaisselle. C’est vite fait et bien fait, en moins de dix minutes, tout est en ordre, salle à manger et vaisselle. C’est le moment de nous rendre à l’hôpital. Jean, Ben et moi sommes conduits par Arlette. J’ai une boule au ventre lorsque je monte dans la voiture. Jean préfère s’installer sur la banquette arrière, car il n’a pas envie de se trouver à l’avant côté passager. C’est la place que maman occupait lors de l’accident, il a donc peur d’y être. C’est Ben qui s’assied à l’avant. Jean se place à gauche et non à droite. Je sais pourquoi et je le laisse faire. Je me place donc derrière Ben sur le siège arrière.
Le trajet dure environ vingt-cinq minutes. J’ai chaud, pourtant dehors il gèle et le chauffage de la voiture ne fonctionne pas fort, il donne seulement en direction du pare-brise pour évacuer la buée laissée par nos respirations. Nous sommes maintenant sur le parking. Je ne me sens pas bien. J’ai comme un stress qui s’empare de moi. J’entends Jean me demander :
Jea : « Ça va Phil, tu es tout pâle !
Moi : Heu … je ne sais pas …
Arl : Phil, ohé Phil, ça va !
Jea : Non je pense qu’il stresse tellement qu’il est comme tétanisé.
Ben : Phil, Phil, tu viens avec moi, on va faire deux trois pas avant d’aller voir ta maman.
Moi : OK, ça va.
Arl : Nous allons faire quelques pas tous ensembles, cela nous fera le plus grand bien avant d’aller à la visite.
Jea : Aller frérot, vient avec nous. »
Je sens que Ben et Arlette m’aident à sortir de l’auto. Nous nous baladons sur le parking durant cinq bonnes minutes. Je reprends des couleurs. Je me sens déjà mieux malgré la boule au ventre qui n’a pas disparu. Nous nous présentons à l’accueil dans le hall du centre hospitalier et c’est Arlette qui demande à la réceptionniste le numéro de la chambre de maman.