Avertissement : cet épisode comportera un récit de bizutage, pratique qui est maintenant interdite dans certains pays. Ce récit se déroulait cependant au siècle passé et il est imaginaire, toute ressemblance… Mes personnages pouvaient deviner ce qui les attendaient et auront encore l’occasion de refuser de participer avant le début, afin de respecter une règle que je me suis fixée : ne jamais imposer une relation sexuelle à mes héros contre leur gré.
J’ai été inspiré par une photo reçue en privé, si la personne qui me l’a envoyée lit toujours mon récit, je la prie d’accepter mes excuses pour cet emprunt.
Chapitre 14 - Voyage en Allemagne (10)
Lundi 5 octobre 1964, Heidelberg
Les étudiants faisaient partie de la Landsmannschaft Teutonia Heidelberg-Rostock et portaient une casquette violette ainsi qu’un ruban aux couleurs rouge-blanc-violet sur la poitrine. Dieter en était le président, il était déjà sur place, ce fut donc Lothar qui accompagna Koen, Frédéric et les jumeaux au Bremeneck, bâtiment historique où se déroulerait la soirée dans une grande salle boisée au premier étage, elle avait de longues tables avec une petite scène au fond. Ce soir-là, il y avait une trentaine d’étudiants présents.
La réunion commença par un repas de spécialités régionales, accompagné de bière dans des chopes d’un litre appelées mass, servies par des serveuses au seins opulents. Au contraire de Koen, Frédéric préféra boire du vin rouge.
— Je ne savais pas que tu aimais autant la bière, dit le Suisse à son ami.
— Ça fait pisser et on peut souvent aller aux toilettes.
— Il me semblait en effet que tu t’es souvent soulagé.
— Je m’arrange pour y aller afin de voir la bite de tous les étudiants, les pissoirs n’ont pas de séparation.
À la fin du repas, le président, Dieter, monta sur la scène, salua les étudiants présents et les invités. Il communiqua tout d’abord quelques informations sur la vie estudiantine, puis il donna la parole à Sören qui fit un exposé et amusa beaucoup l’auditoire, sauf Koen et Frédéric qui ne comprenaient pas grand-chose, soit parce que Sören parlait trop vite en utilisant des mots inconnus, soit parce qu’ils ne connaissaient pas les faits évoqués. Sören fut chaleureusement applaudi à la fin. Lothar expliqua que c’était chaque fois un autre étudiant qui devait faire une conférence.
Le président fit ensuite monter Koen, Frédéric, Sacha et Vania sur la scène et déclara :
— Nos invités sont ce soir des élèves d’une prestigieuse école privée suisse, l’école Hinterhoden de Grindelwald. Ils sont toujours gymnasiens mais les statuts de notre société nous permettent d’inviter qui nous désirons et ils ont nous ont été recommandés par le professeur Latte, pardon pour le lapsus, par Herr Prof. Dr. med. Schirrmacher.
Rires dans l’assemblée. Contrairement à ce que Dieter avait affirmé, les étudiants semblaient tous connaître le surnom du professeur qui évoquait une érection. Frédéric se dit qu’il exagérait, il y avait d’autres écoles bien plus prestigieuses en Suisse, mais ce devait être la seule où les homosexuels étaient si bien accueillis et respectés et il était fier que sa famille contribuât à sa prospérité.
Dieter demanda ensuite à chacun de se présenter. Frédéric n’aimait pas tellement s’exprimer en public, il donna quelques informations sur le lieu où il était né, la profession qu’il envisageait, sans donner des indications sur sa famille.
Koen fut beaucoup plus volubile, se gardant toutefois de dire qu’il était le fils d’un premier ministre. Il expliqua qu’il effectuait déjà des recherches sur les pénis et leurs longueurs, déclenchant de nombreux rires. Dieter dut l’interrompre au bout de cinq minutes. Koen ajouta encore :
— Si tous les étudiants présents ce soir pouvaient me montrer leurs organes génitaux, cela contribuerait à faire avancer la science.
Les jumeaux expliquèrent qu’ils voulaient devenir comédiens. Quelqu’un demanda s’ils pourraient jouer une scène d’une pièce. Ils acquiescèrent, ajoutant qu’il leur faudrait un texte et une ou deux minutes pour répéter. Un des étudiants sortit un petit livre de sa serviette en disant :
— Je propose Woyzeck, de Georg Büchner, la scène entre le médecin et le soldat. Cela nous mettra dans l’ambiance pour la suite.
Koen fut ravi, il connaissait cette scène par cœur, les jumeaux aussi. Ils prirent quand même le livre pour se la remémorer. Sacha joua le docteur et Vania le soldat Woyzeck. Il ouvrit sa braguette et fit semblant d’uriner contre la paroi arrière de la scène.
— De face ! cria un étudiant, on ne doit pas tourner le dos au public.
Cette remarque suscita de nouveaux rires. Vania ne se laissa pas démonter, il se retourna et montra qu’il avait effectivement sorti son pénis de sa braguette, déclenchant des applaudissements. Il le remit dans son pantalon en le secouant pour faire tomber les dernières gouttes imaginaires. Sacha débuta :
« Qu’est-ce que j’ai vu, Woyzeck ? Un homme de parole ! »
« Quoi donc docteur ? »
« Je l’ai vu, Woyzeck ; Il a pissé dans la rue, pissé contre le mur, comme un chien. Malgré trois pfennigs par jour et la pension ! Woyzeck, c’est mal ; le monde devient mauvais, très mauvais ! »
« Mais un besoin naturel, docteur. »
« Un besoin naturel, un besoin naturel ! La nature ! N’ai-je pas prouvé que le musculus constrictor vesicae est soumis à la volonté ? La nature ! Woyzeck, l’homme est libre. »
Les jumeaux s’arrêtèrent ici et saluèrent. Koen les applaudit bruyamment. Les serveuses, qui avaient assisté aux prestations des invités en souriant, apportèrent une nouvelle tournée de bières puis Dieter leur demanda de ne plus les déranger. Il expliqua :
— Vous allez maintenant participer à une initiation, telle que les étudiants la subissent lors de leur admission dans la société. Si vous ne désiriez pas participer, je vous prierais de quitter la salle, sinon vous devrez faire tout ce qu’on vous dira de faire.
Frédéric eut de l’appréhension, puis se calma en se disant que cela ne pourrait pas être pire que leur intronisation à la confrérie. Personne ne se dégonfla. Dieter demanda de verrouiller la porte de la salle. Les invités étaient alignés sur le devant de la scène surélevée. Sur un geste du président, Sören, Lothar, Ewen et un quatrième étudiant se levèrent et se placèrent en contrebas. Simultanément, ils décrochèrent les ceintures des jeunes gens, ouvrirent leurs braguettes et descendirent leurs pantalons et slips jusqu’aux talons. Koen se demanda si on allait les branler, mais ce n’était pas possible car ils avaient l’interdiction d’éjaculer et Dieter le savait. C’était autre chose qui était prévu : les étudiants prirent chacun une chope de bière pleine et trempèrent les bites et les couilles des futurs initiés dans le liquide ambré après avoir décalotté les glands, les laissèrent macérer quelques instants, puis leur tendirent les chopes.
— Voilà, dit Dieter, vous allez rester la queue à l’air jusqu’à ce que vous ayez bu la bière.
— Euh… fit Koen, tu es sûr qu’il n’y a pas de risques d’infection ?
— J’avais dit bien vous laver et d’enlever le smegma.
— Oui, mais j’ai pissé plusieurs fois depuis.
— Nous avons tous subi ceci et personne n’est mort.
Koen se résolut à obéir, il n’avait pas le choix. Cela ne plaisait pas particulièrement non plus à Frédéric, il préféra boire lentement, quitte à rester longtemps la culotte baissée. Les étudiants applaudirent lorsqu’ils eurent bu la première gorgée, puis conversèrent entre eux, à part Dieter et Lothar qui les mataient en chuchotant et les encourageaient.
Au bout d’un quart d’heure, ils eurent tous ingurgité leur litre de bière. Dieter reprit la parole :
— Très bien, la première partie de l’exercice est terminée, nous devons maintenant vérifier que ce qui entre par la bouche ressort bien par la queue.
Helvétisme : un gymnasien est un élève qui fréquente le gymnase, soit l’équivalent du lycée dans certains cantons suisses et en Allemagne, de l’allemand : Gymnasium.
Landmannschaft peut se traduire par société d’étudiants, mais ce n’est pas la traduction littérale de ce mot.
J’ai traduit moi-même l’extrait de la pièce de Georg Büchner.
J’ai été inspiré par une photo reçue en privé, si la personne qui me l’a envoyée lit toujours mon récit, je la prie d’accepter mes excuses pour cet emprunt.
Chapitre 14 - Voyage en Allemagne (10)
Lundi 5 octobre 1964, Heidelberg
Les étudiants faisaient partie de la Landsmannschaft Teutonia Heidelberg-Rostock et portaient une casquette violette ainsi qu’un ruban aux couleurs rouge-blanc-violet sur la poitrine. Dieter en était le président, il était déjà sur place, ce fut donc Lothar qui accompagna Koen, Frédéric et les jumeaux au Bremeneck, bâtiment historique où se déroulerait la soirée dans une grande salle boisée au premier étage, elle avait de longues tables avec une petite scène au fond. Ce soir-là, il y avait une trentaine d’étudiants présents.
La réunion commença par un repas de spécialités régionales, accompagné de bière dans des chopes d’un litre appelées mass, servies par des serveuses au seins opulents. Au contraire de Koen, Frédéric préféra boire du vin rouge.
— Je ne savais pas que tu aimais autant la bière, dit le Suisse à son ami.
— Ça fait pisser et on peut souvent aller aux toilettes.
— Il me semblait en effet que tu t’es souvent soulagé.
— Je m’arrange pour y aller afin de voir la bite de tous les étudiants, les pissoirs n’ont pas de séparation.
À la fin du repas, le président, Dieter, monta sur la scène, salua les étudiants présents et les invités. Il communiqua tout d’abord quelques informations sur la vie estudiantine, puis il donna la parole à Sören qui fit un exposé et amusa beaucoup l’auditoire, sauf Koen et Frédéric qui ne comprenaient pas grand-chose, soit parce que Sören parlait trop vite en utilisant des mots inconnus, soit parce qu’ils ne connaissaient pas les faits évoqués. Sören fut chaleureusement applaudi à la fin. Lothar expliqua que c’était chaque fois un autre étudiant qui devait faire une conférence.
Le président fit ensuite monter Koen, Frédéric, Sacha et Vania sur la scène et déclara :
— Nos invités sont ce soir des élèves d’une prestigieuse école privée suisse, l’école Hinterhoden de Grindelwald. Ils sont toujours gymnasiens mais les statuts de notre société nous permettent d’inviter qui nous désirons et ils ont nous ont été recommandés par le professeur Latte, pardon pour le lapsus, par Herr Prof. Dr. med. Schirrmacher.
Rires dans l’assemblée. Contrairement à ce que Dieter avait affirmé, les étudiants semblaient tous connaître le surnom du professeur qui évoquait une érection. Frédéric se dit qu’il exagérait, il y avait d’autres écoles bien plus prestigieuses en Suisse, mais ce devait être la seule où les homosexuels étaient si bien accueillis et respectés et il était fier que sa famille contribuât à sa prospérité.
Dieter demanda ensuite à chacun de se présenter. Frédéric n’aimait pas tellement s’exprimer en public, il donna quelques informations sur le lieu où il était né, la profession qu’il envisageait, sans donner des indications sur sa famille.
Koen fut beaucoup plus volubile, se gardant toutefois de dire qu’il était le fils d’un premier ministre. Il expliqua qu’il effectuait déjà des recherches sur les pénis et leurs longueurs, déclenchant de nombreux rires. Dieter dut l’interrompre au bout de cinq minutes. Koen ajouta encore :
— Si tous les étudiants présents ce soir pouvaient me montrer leurs organes génitaux, cela contribuerait à faire avancer la science.
Les jumeaux expliquèrent qu’ils voulaient devenir comédiens. Quelqu’un demanda s’ils pourraient jouer une scène d’une pièce. Ils acquiescèrent, ajoutant qu’il leur faudrait un texte et une ou deux minutes pour répéter. Un des étudiants sortit un petit livre de sa serviette en disant :
— Je propose Woyzeck, de Georg Büchner, la scène entre le médecin et le soldat. Cela nous mettra dans l’ambiance pour la suite.
Koen fut ravi, il connaissait cette scène par cœur, les jumeaux aussi. Ils prirent quand même le livre pour se la remémorer. Sacha joua le docteur et Vania le soldat Woyzeck. Il ouvrit sa braguette et fit semblant d’uriner contre la paroi arrière de la scène.
— De face ! cria un étudiant, on ne doit pas tourner le dos au public.
Cette remarque suscita de nouveaux rires. Vania ne se laissa pas démonter, il se retourna et montra qu’il avait effectivement sorti son pénis de sa braguette, déclenchant des applaudissements. Il le remit dans son pantalon en le secouant pour faire tomber les dernières gouttes imaginaires. Sacha débuta :
« Qu’est-ce que j’ai vu, Woyzeck ? Un homme de parole ! »
« Quoi donc docteur ? »
« Je l’ai vu, Woyzeck ; Il a pissé dans la rue, pissé contre le mur, comme un chien. Malgré trois pfennigs par jour et la pension ! Woyzeck, c’est mal ; le monde devient mauvais, très mauvais ! »
« Mais un besoin naturel, docteur. »
« Un besoin naturel, un besoin naturel ! La nature ! N’ai-je pas prouvé que le musculus constrictor vesicae est soumis à la volonté ? La nature ! Woyzeck, l’homme est libre. »
Les jumeaux s’arrêtèrent ici et saluèrent. Koen les applaudit bruyamment. Les serveuses, qui avaient assisté aux prestations des invités en souriant, apportèrent une nouvelle tournée de bières puis Dieter leur demanda de ne plus les déranger. Il expliqua :
— Vous allez maintenant participer à une initiation, telle que les étudiants la subissent lors de leur admission dans la société. Si vous ne désiriez pas participer, je vous prierais de quitter la salle, sinon vous devrez faire tout ce qu’on vous dira de faire.
Frédéric eut de l’appréhension, puis se calma en se disant que cela ne pourrait pas être pire que leur intronisation à la confrérie. Personne ne se dégonfla. Dieter demanda de verrouiller la porte de la salle. Les invités étaient alignés sur le devant de la scène surélevée. Sur un geste du président, Sören, Lothar, Ewen et un quatrième étudiant se levèrent et se placèrent en contrebas. Simultanément, ils décrochèrent les ceintures des jeunes gens, ouvrirent leurs braguettes et descendirent leurs pantalons et slips jusqu’aux talons. Koen se demanda si on allait les branler, mais ce n’était pas possible car ils avaient l’interdiction d’éjaculer et Dieter le savait. C’était autre chose qui était prévu : les étudiants prirent chacun une chope de bière pleine et trempèrent les bites et les couilles des futurs initiés dans le liquide ambré après avoir décalotté les glands, les laissèrent macérer quelques instants, puis leur tendirent les chopes.
— Voilà, dit Dieter, vous allez rester la queue à l’air jusqu’à ce que vous ayez bu la bière.
— Euh… fit Koen, tu es sûr qu’il n’y a pas de risques d’infection ?
— J’avais dit bien vous laver et d’enlever le smegma.
— Oui, mais j’ai pissé plusieurs fois depuis.
— Nous avons tous subi ceci et personne n’est mort.
Koen se résolut à obéir, il n’avait pas le choix. Cela ne plaisait pas particulièrement non plus à Frédéric, il préféra boire lentement, quitte à rester longtemps la culotte baissée. Les étudiants applaudirent lorsqu’ils eurent bu la première gorgée, puis conversèrent entre eux, à part Dieter et Lothar qui les mataient en chuchotant et les encourageaient.
Au bout d’un quart d’heure, ils eurent tous ingurgité leur litre de bière. Dieter reprit la parole :
— Très bien, la première partie de l’exercice est terminée, nous devons maintenant vérifier que ce qui entre par la bouche ressort bien par la queue.
Helvétisme : un gymnasien est un élève qui fréquente le gymnase, soit l’équivalent du lycée dans certains cantons suisses et en Allemagne, de l’allemand : Gymnasium.
Landmannschaft peut se traduire par société d’étudiants, mais ce n’est pas la traduction littérale de ce mot.
J’ai traduit moi-même l’extrait de la pièce de Georg Büchner.
Pour des récits plus anciens indisponibles sur Slygame, voir le lien ci-dessous :
Récits de Lange128 indisponibles sur Slygame
Récits de Lange128 indisponibles sur Slygame