19-07-2022, 11:10 AM
Chapitre 3.
"Balade nocturne"
Nous avons très bien mangé, c’est revigorant une bonne soupe bien chaude pour nous réchauffer de l’intérieur. Nous sommes toujours installés auprès du chauffage d’appoint, soit à l’endroit où nous nous sommes mis pour le repas. Il ne fait pas fort chaud mais la température monte peu à peu. Nous remettons alors les bols et les couverts dans une bassine et nous y mettons de l’eau pour éviter que cela ne sèche, car nous ne faisons pas de vaisselle avec l’eau froide !
M-A nous dit de nous préparer et d’enfiler des vêtements chauds pour une sortie nocturne. Il faut dire que je m’en doutais, comme hier soir il neigeait et que la balade avait été annulée, elle allait donc être prévue ce soir. Ben m’avait fait la même réflexion ce matin au lever.
Nous faisons trois équipes et disposons de cartes ainsi que de lampes tempêtes. La première équipe est formée par Luc, Ben et Alex ; la seconde par Greg, Philippe, Chris et Raphaël ; la troisième de M-A, Gaby et moi. Luc remet un talkie-walkie à chaque équipe en vue de garantir une certaine sécurité pour nous tous. Il suffit qu’un d’entre nous se foule une cheville ou se casse une jambe, pour qu’un appel via cet appareil nous permette de réagir au plus vite. Je me dis qu’il ne faudrait quand même pas qu’il y ait un souci !
Nous voilà en route, nous nous séparons par équipe au premier carrefour après le dernier baraquement. J’ai pris aussi ma lampe torche comme tous mes camarades et j’ai aussi des piles de réserve sans compter les fruits secs et autres bâtons de chocolat. M-A nous montre évidemment le trajet à effectuer, soit environ huit kilomètres dans la neige. Nous comptons marcher environ trois heures, soit le temps estimé au vu des conditions climatiques, soit le sol enneigé mais le gel permanent, il fait déjà moins douze degrés.
Nous marchons finalement à un bon rythme sachant que nous devons monter nos pieds assez haut à cause de la couche de neige. Je me rends compte que la neige durci de plus en plus à cause gel qui est de plus en plus prenant. Il est vrai que cet après-midi nous avions environ moins cinq degrés. Nous bavardons avec M-A en marchant. Je dis à Gaby que je trouve que Chris s’est très bien intégré à l’équipe et qu’il mérite bien sa place parmi nous.
Cela fait près d’une heure trente que nous pataugeons dans cette neige, je n’ai pas froid aux pieds mais je suis certain que dans une heure ce ne sera plus le cas. Nous voyons un carrefour qui est à environ deux ou trois cents mètres de nous. Nous distinguons des éclats lumineux, ce sont des lampes-torches. M-A nous dit qu’il s’agit du lieu de rendez-vous fixé pour les trois groupes. Nous voilà en contact avec nos camarades. Ils semblent tous aller bien : pas de problème particulier.
Nous ne sommes pas restés longtemps ensemble car il est inutile de prendre froid en restant immobile. Chaque groupe repart en suivant son propre trajet sur la carte. M-A nous indique que nous prenons le chemin aller parcouru par l’équipe de Greg. C’est plus facile car nous suivons les traces de passage déjà marquées au sol.
Nous marchons depuis un quart d’heure lorsque par talkie-walkie nous entendons ce message : « Ohé les équipes, c’est Greg, nous sommes à la croisée du chemin AXC 01 et AXC 03. Nous avons besoin d’aide. » « Greg, c’est Luc : que se passe-t-il ? » « Luc, c’est Philippe et Raphaël, ils ont glissé dans un trou d’eau. » « Greg, c’est M-A, je vois où vous êtes, nous sommes assez proches, nous arrivons ! » « Merci, ne tardez pas ! »
Je vois que Gaby devient pâle car il ne sait pas comment va Chris puis qu’il n’a pas été cité ! Je réconforte Gaby en lui disant que « pas de nouvelle de Chris, bonne nouvelle » ! M-A, la carte en main, marche à vive allure devant nous. Il faut que nous restions ensemble. Bien heureusement nous sommes en pleine forme. Il nous faut moins de dix minutes lorsque nous arrivons près du groupe de Greg. Celui-ci nous demande de faire attention car le chemin est bordé d’une rigole assez profonde remplie d’eau, la glace a cédé sous le poids des quatre membres de son groupe.
Nous sommes enfin avec eux. Philippe et Raphaël sont trempés, ils ont déjà reçu les vestes de Luc et de Chris. Chris lui a les jambes et les pieds trempés mais pas le buste et c’est la même chose pour Greg, à part une entorse à la cheville droite. M-A ôte un de ses pull et le propose à Philippe. Je fais de même avec un pull que je donne à Raphaël. Il n’est pas question de croupir là, il faut absolument se bouger car il y va de leur vie. L’adrénaline prend alors le dessus. Gaby et moi nous prenons Chris et Raphaël en charge. Nous portons nos amis en les laissant par moment marcher à côté de nous. Greg, souffrant, ouvre la marche alors que M-A soutient Philippe. Nous nous suivons ainsi en nous donnant du courage pour avancer le plus vite possible.
Bien entendu ce qui devait arriver, arrive : la lampe tempête est hors d’usage, les lampes torches éclairent de moins en moins. Je suis très content d’avoir pensé à prendre des piles de réserve. Nous changeons donc les piles de deux lampes. Il faut qu’elles tiennent jusqu’au bout. Entre-temps j’ai distribué des fruits secs et du chocolat. Cela va remonter le moral « des troupes ».
Alors que nous sommes à moins de deux kilomètres des baraquements du domaine, nous voyons le troisième groupe nous rejoindre. Luc et son groupe prennent alors le relais. Nous nous relayons tout au long du chemin car c’est épuisant. Personne ne parle, nous sommes attentifs à progresser en sécurité, il ne faudrait pas qu’un autre de nos camarades se blesse.
Enfin nous voyons les lampadaires du camp, nous savons que nous sommes presque arrivés. Nous mettons les bouchées doubles pour rejoindre notre logement où il y fait meilleur qu’à l’extérieur. Les mines sont graves, les visages sont tirés et les yeux parfois hagards. Je sais que dans quelques minutes ce sera la délivrance tant pour les « blessés » que pour les « sauveteurs ».
Nous franchissons la porte de bloc. Nous nous rendons directement dans la chambre où le poêle a été installé. Philippe, Chris, Raphaël et Greg sont transits de froid. Près du feu il fait bon mais cela ne suffit pas. Je dis à M-A que je prends l’initiative avec Ben et Gaby de réchauffer nos camarades. Je leur demande d’ôter tous leurs vêtements, même le slip. Ils sont nus et je demande à Luc de s’occuper de Greg, nous nous occupons des trois autres : Gaby prend Chris, Ben prend Philippe et moi je m’occupe de Raphaël. Nous les frictionnons avec un drap de bain bien sec. Ils reprennent des couleurs, mais ils ont encore froid. Je sais qu’il faudra du temps avant qu’ils aillent mieux.
M-A est occupé à chauffer de l’eau dans des casseroles sur les campings gaz. Ainsi que de la soupe qui reste. Alex prend les couvertures supplémentaires et les répartit sur les lits. Cela fait une demi-heure que nous frictionnons nos amis. La soupe est prête ainsi que l’eau chaude. Je donne l’eau pour qu’ils se frictionnent pendant que M-A sert les bols de soupe. Une fois secs, nos quatre amis s’enroulent chacun dans une couverture et prennent un bon bol de soupe. Ils ont l’air d’aller mieux, mais je sais qu’ils ont encore froid, un froid intérieur et insidieux car ils ont toujours des frissons qui parcourent leurs dos !
Je vais trouver M-A et je lui parle de la méthode utilisée pour réchauffer le corps d’une personne qui est transie de froid, soit le contact corps à corps. M-A en a entendu parler et trouve ça très bien. Je lui dis que nous avons, Ben, Gaby et moi, déjà eu l’occasion de pratiquer cette façon de faire, mais que les autres seront peut-être retissant sachant que nous sommes tous les trois gays !
"Balade nocturne"
Nous avons très bien mangé, c’est revigorant une bonne soupe bien chaude pour nous réchauffer de l’intérieur. Nous sommes toujours installés auprès du chauffage d’appoint, soit à l’endroit où nous nous sommes mis pour le repas. Il ne fait pas fort chaud mais la température monte peu à peu. Nous remettons alors les bols et les couverts dans une bassine et nous y mettons de l’eau pour éviter que cela ne sèche, car nous ne faisons pas de vaisselle avec l’eau froide !
M-A nous dit de nous préparer et d’enfiler des vêtements chauds pour une sortie nocturne. Il faut dire que je m’en doutais, comme hier soir il neigeait et que la balade avait été annulée, elle allait donc être prévue ce soir. Ben m’avait fait la même réflexion ce matin au lever.
Nous faisons trois équipes et disposons de cartes ainsi que de lampes tempêtes. La première équipe est formée par Luc, Ben et Alex ; la seconde par Greg, Philippe, Chris et Raphaël ; la troisième de M-A, Gaby et moi. Luc remet un talkie-walkie à chaque équipe en vue de garantir une certaine sécurité pour nous tous. Il suffit qu’un d’entre nous se foule une cheville ou se casse une jambe, pour qu’un appel via cet appareil nous permette de réagir au plus vite. Je me dis qu’il ne faudrait quand même pas qu’il y ait un souci !
Nous voilà en route, nous nous séparons par équipe au premier carrefour après le dernier baraquement. J’ai pris aussi ma lampe torche comme tous mes camarades et j’ai aussi des piles de réserve sans compter les fruits secs et autres bâtons de chocolat. M-A nous montre évidemment le trajet à effectuer, soit environ huit kilomètres dans la neige. Nous comptons marcher environ trois heures, soit le temps estimé au vu des conditions climatiques, soit le sol enneigé mais le gel permanent, il fait déjà moins douze degrés.
Nous marchons finalement à un bon rythme sachant que nous devons monter nos pieds assez haut à cause de la couche de neige. Je me rends compte que la neige durci de plus en plus à cause gel qui est de plus en plus prenant. Il est vrai que cet après-midi nous avions environ moins cinq degrés. Nous bavardons avec M-A en marchant. Je dis à Gaby que je trouve que Chris s’est très bien intégré à l’équipe et qu’il mérite bien sa place parmi nous.
Cela fait près d’une heure trente que nous pataugeons dans cette neige, je n’ai pas froid aux pieds mais je suis certain que dans une heure ce ne sera plus le cas. Nous voyons un carrefour qui est à environ deux ou trois cents mètres de nous. Nous distinguons des éclats lumineux, ce sont des lampes-torches. M-A nous dit qu’il s’agit du lieu de rendez-vous fixé pour les trois groupes. Nous voilà en contact avec nos camarades. Ils semblent tous aller bien : pas de problème particulier.
Nous ne sommes pas restés longtemps ensemble car il est inutile de prendre froid en restant immobile. Chaque groupe repart en suivant son propre trajet sur la carte. M-A nous indique que nous prenons le chemin aller parcouru par l’équipe de Greg. C’est plus facile car nous suivons les traces de passage déjà marquées au sol.
Nous marchons depuis un quart d’heure lorsque par talkie-walkie nous entendons ce message : « Ohé les équipes, c’est Greg, nous sommes à la croisée du chemin AXC 01 et AXC 03. Nous avons besoin d’aide. » « Greg, c’est Luc : que se passe-t-il ? » « Luc, c’est Philippe et Raphaël, ils ont glissé dans un trou d’eau. » « Greg, c’est M-A, je vois où vous êtes, nous sommes assez proches, nous arrivons ! » « Merci, ne tardez pas ! »
Je vois que Gaby devient pâle car il ne sait pas comment va Chris puis qu’il n’a pas été cité ! Je réconforte Gaby en lui disant que « pas de nouvelle de Chris, bonne nouvelle » ! M-A, la carte en main, marche à vive allure devant nous. Il faut que nous restions ensemble. Bien heureusement nous sommes en pleine forme. Il nous faut moins de dix minutes lorsque nous arrivons près du groupe de Greg. Celui-ci nous demande de faire attention car le chemin est bordé d’une rigole assez profonde remplie d’eau, la glace a cédé sous le poids des quatre membres de son groupe.
Nous sommes enfin avec eux. Philippe et Raphaël sont trempés, ils ont déjà reçu les vestes de Luc et de Chris. Chris lui a les jambes et les pieds trempés mais pas le buste et c’est la même chose pour Greg, à part une entorse à la cheville droite. M-A ôte un de ses pull et le propose à Philippe. Je fais de même avec un pull que je donne à Raphaël. Il n’est pas question de croupir là, il faut absolument se bouger car il y va de leur vie. L’adrénaline prend alors le dessus. Gaby et moi nous prenons Chris et Raphaël en charge. Nous portons nos amis en les laissant par moment marcher à côté de nous. Greg, souffrant, ouvre la marche alors que M-A soutient Philippe. Nous nous suivons ainsi en nous donnant du courage pour avancer le plus vite possible.
Bien entendu ce qui devait arriver, arrive : la lampe tempête est hors d’usage, les lampes torches éclairent de moins en moins. Je suis très content d’avoir pensé à prendre des piles de réserve. Nous changeons donc les piles de deux lampes. Il faut qu’elles tiennent jusqu’au bout. Entre-temps j’ai distribué des fruits secs et du chocolat. Cela va remonter le moral « des troupes ».
Alors que nous sommes à moins de deux kilomètres des baraquements du domaine, nous voyons le troisième groupe nous rejoindre. Luc et son groupe prennent alors le relais. Nous nous relayons tout au long du chemin car c’est épuisant. Personne ne parle, nous sommes attentifs à progresser en sécurité, il ne faudrait pas qu’un autre de nos camarades se blesse.
Enfin nous voyons les lampadaires du camp, nous savons que nous sommes presque arrivés. Nous mettons les bouchées doubles pour rejoindre notre logement où il y fait meilleur qu’à l’extérieur. Les mines sont graves, les visages sont tirés et les yeux parfois hagards. Je sais que dans quelques minutes ce sera la délivrance tant pour les « blessés » que pour les « sauveteurs ».
Nous franchissons la porte de bloc. Nous nous rendons directement dans la chambre où le poêle a été installé. Philippe, Chris, Raphaël et Greg sont transits de froid. Près du feu il fait bon mais cela ne suffit pas. Je dis à M-A que je prends l’initiative avec Ben et Gaby de réchauffer nos camarades. Je leur demande d’ôter tous leurs vêtements, même le slip. Ils sont nus et je demande à Luc de s’occuper de Greg, nous nous occupons des trois autres : Gaby prend Chris, Ben prend Philippe et moi je m’occupe de Raphaël. Nous les frictionnons avec un drap de bain bien sec. Ils reprennent des couleurs, mais ils ont encore froid. Je sais qu’il faudra du temps avant qu’ils aillent mieux.
M-A est occupé à chauffer de l’eau dans des casseroles sur les campings gaz. Ainsi que de la soupe qui reste. Alex prend les couvertures supplémentaires et les répartit sur les lits. Cela fait une demi-heure que nous frictionnons nos amis. La soupe est prête ainsi que l’eau chaude. Je donne l’eau pour qu’ils se frictionnent pendant que M-A sert les bols de soupe. Une fois secs, nos quatre amis s’enroulent chacun dans une couverture et prennent un bon bol de soupe. Ils ont l’air d’aller mieux, mais je sais qu’ils ont encore froid, un froid intérieur et insidieux car ils ont toujours des frissons qui parcourent leurs dos !
Je vais trouver M-A et je lui parle de la méthode utilisée pour réchauffer le corps d’une personne qui est transie de froid, soit le contact corps à corps. M-A en a entendu parler et trouve ça très bien. Je lui dis que nous avons, Ben, Gaby et moi, déjà eu l’occasion de pratiquer cette façon de faire, mais que les autres seront peut-être retissant sachant que nous sommes tous les trois gays !