13-06-2022, 12:24 PM
On était tous excités par la découverte de Jimmy. Je me souvins qu'il y avait une baladeuse dans la remise où se trouvait le tracteur.
J'allais la chercher et la branchais. Je commençais à descendre prudemment le vieil escalier et, une vingtaine de marche plus bas, la faible ampoule éclairait la pièce partiellement.
Ce que j'y vis me fit rire.
- Il y a quoi, Bé ? Un trésor ?
- Non Jimmy, il n'y a pas de trésor mais encore du bazar. Plein de bazar même. Vous pouvez descendre, il n’y a pas de danger !
Ils commencèrent à descendre, Jimmy en tête ! Il y avait un interrupteur que j’actionnais et la pièce s'éclaira grâce à des néons.
Il y avait des piles de tonneaux, des bennes à vendanges, des bonbonnes contenant du vin, enfin je supposais, et au fond, dans un coin, un alambic.
- Tu viens de trouver l'alambic de l'arrière arrière-grand-père ! Il s'est fait des couilles en or pendant la prohibition avec lui. Les flics l'ont cherché de partout et ils ne l'ont jamais trouvé ! Notre Jimmy l'a fait en deux minutes. (dis en français)
- T'as dit quoi Liam, je n'ai rien compris. Pourquoi tu parles pas normalement ?
- Excuse-moi Jimmy. Je suis habitué à parler français avec eux et j'ai oublié que tu étais là avec Adam.
- Mais pourquoi vous parlez français, vous ?
- Parce que notre maman est française, alors elle nous l'a appris depuis qu'on est bébé.
- Et toi Bé, tu es pas américain ? Alors t’es de où ?
- Hé non Jimmy, je suis français. Mais j'ai appris l'anglais à l’école.
- D’accord. Tu parles bien anglais. Y'a quoi dans les grosses bouteilles ?
Le vin avait tourné, bien sûr, mais il y avait des bonbonnes de gnole ! Et pas qu'une ! Plus d'une dizaine ! On remonta les tonneaux et les bennes. J'y mis vite quelques coups de marteau pour resserrer les cercles en fer et j'y mis des clous pour les maintenir en place.
Comme ça ils ne bougeraient plus.
On remonta aussi les bonbonnes de vin que l'on vida mais on laissa en place celles de gnole.
On donna un grand coup de balai de partout et c'est couverts de poussière qu'on alla à la rivière. On vida tout ce qu'on avait dans les poches et on plongea tout habillé dans la rivière.
Je quittais mon teeshirt et mon short et je fis ma petite lessive. Kaleb qui passait par là nous regarda faire en se marrant.
- Tonton, il va où Kaleb ?
- Aucune idée, mon grand !
- Il va faucher un champ.
- Ben comment, toi, tu le sais, Bé ?
- Tu vois sur le côté de son tracteur il y a cette grande barre, quand il va arriver au champ il va la baisser, et c'est comme un grand couteau qui va couper l'herbe à ras du sol.
- C'est une tondeuse géante qu'il peut mettre sur son tracteur.
- Voilà, tu as tout compris.
On rentra s’habiller de sec et manger. Puis tout le monde se prépara pour repartir à la rivière.
- Tu viens pas avec nous, Bé ?
- Non, je suis un peu fatigué et je vais aller faire la sieste. Je vous rejoindrai après.
Je les laissais partir et j'allais dans la remise à outils où il y avait un clou avec des clefs et un morceau de carton indiquait "cadenas".
Il y en avait une dizaine. Je les pris toutes et j'allais jusqu'à la remise.
Je trouvais du premier coup la clef et le cadenas s'ouvrit dans un claquement. J'enlevais la chaine et ouvris le portail.
Contrairement à l'autre remise celle-là était rangée mais, elle aussi, était bien pleine.
De chaque côté il y avait des placards cadenassés, bien sûr, et au milieu deux formes recouvertes d'une bâche militaire.
J'entendis Kaleb qui revenait. Je retournais au bord de la route et quand il me vit il stoppa.
- Hey Jeff, ça va depuis ce matin ?
- Oui, pleine forme et toi ?
- Pareil, je viens de finir de faucher, comme la météo annonce du beau pour la semaine, j’en profite.
Alors tu as trouvé des trésors dans la remise ?
- Justement, j'ai besoin que tu m'aides cinq minutes. Je crois que les trésors de la maison sont cachés là, dans cette remise.
- Tu es sérieux ?
- Oui je crois, allez viens, on va voir.
Il m'aida à soulever la première bâche et :
- Wow ! Une Ford T ! Et refaite à neuf en plus ! Viens vite on va voir l'autre ce que c’est.
C'était une autre Ford T mais d'un modèle différent, un Pick- up, et en tout aussi bon état que la première.
- Tu crois qu'on pourrait les mettre en route, Kaleb ?
- Je ne sais pas. Je bricole un peu en mécanique mais là c'est trop vieux pour moi. Si tu veux je peux demander à Will de passer voir et lui pourra te dire. Il était bien copain avec le Français et si ça se trouve c'est lui qui l'a aidé à les remettre en état.
Et regarde là des ruches toutes neuves ! Il était venu me voir pour me demander des renseignements et savoir si je pouvais l'aider au début. Mais il est mort avant, d'un coup.
Au fait, les parents de Liam viennent vendredi et sa mère voudrait te connaître et discuter avec toi avant de prendre sa décision pour te confier les terres où pas.
- Et tu crois que j'ai ma chance ?
- Je ne sais pas. Mais si tu restes toi-même et que tu lui dis ce que tu comptes en faire, je pense que tu as de bonnes chances de les avoirs. Tu m'aides à remettre les bâches en place ?
- Mais pourquoi ?
- Je veux leur faire la surprise et j'ai envie de voir et d'entendre Jimmy hurler de joie ou de surprise.
- C'est vrai qu'il est nature, on ne dirait pas qu'il vient de la haute de Beverly Hills ! Adam est comme lui.
- Toute sa famille est comme ça tu sais. Je les ai rencontré par hasard à Hollywood Studios.
- Oui Adam m'a raconté votre rencontre et ton tour de force. Tu es vraiment costaud. Bon je dois y aller !
- Oui je sais, les vaches n'aiment pas attendre !
On remit les bâches et je refermais. Je retournais à la maison pour mettre mon short de bain et c'est torse nu, serviette sur l'épaule que je rejoignis les autres.
Liam me fit un bisou de bienvenu et j'allais plonger dans la rivière.
Après m'être rafraichi un moment je sortis et je jouais ostensiblement avec le trousseau de clefs que j’avais caché sous la serviette. Évidemment un petit curieux vint voir.
- C'est quoi ces clefs ?
- Dessus il y a écrit cadenas, alors qui sait, il y aura peut-être celle de la remise. Sinon on verra demain. Il y a un coupe boulon dans la remise à outils.
- On y va, quand ? Maintenant ? Tu crois qu'il y a un trésor, dans celle-là ? Ou une autre cachette ?
- Je crois plutôt qu'il va y avoir autant de saletés que dans l’autre. Mais on ne sait jamais.
- Allez, venez on y va maintenant !
- Dans un moment Jimmy. On va d'abord se baigner un peu. Il fait trop chaud encore.
Je m'allongeais à côté de Liam qui, à voix basse, me demanda :
- Alors, il y a quoi dedans ?
- Comment tu sais que j'y suis allé ?
- Si tu n'y étais pas allé, tu serais revenu avec le coupe boulon aussi. Tu es trop prévisible comme garçon. Alors il y a quoi dedans ?
- Tu verras.
- Allez, dis-moi !
- Tu ne vas pas faire l'enfant comme Jimmy !
- Puisque c'est ça, je boude !
Et il tourna la tête de l'autre côté. Je commençais à lui faire des chatouilles. Il se retenait pour ne pas bouger et ne pas rire. Jimmy alla au bord de l'eau et cria :
- Vite, y'a un serpent dans l'eau !
On se leva et on alla voir.
- C'est rien Jimmy, c'est une couleuvre, ce n'est pas un serpent dangereux. Mais il ne faut pas les embêter parce que ça peut te mordre, pour se défendre.
- Elle sort !
Je trouvais un bâton et je lui posais juste derrière la tête. je l'attrapais et elle devait bien faire 1,5 m.
- Tu veux la toucher Jimmy ?
- Elle va pas me mordre ?
- Non regarde, je la tiens derrière la tête. Elle ne peut rien te faire.
Il s'approcha et la toucha du bout du doigt. Puis il s'enhardit et la caressa.
- C'est doux ! Tu viens la toucher Adam ?
Adam était tout pâle et s'était reculé.
- NON ! Je hais les serpents.
J'allais la relâcher assez loin.
- Bé, pourquoi tu n'as pas peur des serpents ?
- Parce que j'ai appris à les manipuler. Mais il ne faut jamais jouer avec. Ils ont généralement plus peur que toi et ils se sauvent. Tu sais, je me suis déjà fait mordre par une vipère et ça fait très mal ! Regarde, j'ai la trace sur ma cheville et pourtant ça fait au moins dix ans que je me suis fait mordre !
- Ah oui, je vois. ça fait beaucoup du mal ?
- Oui, beaucoup. Et depuis je les laisse tranquille ou je les déplace délicatement, comme j’ai fait.
- Bon, on y va ou pas ?
- Se baigner ?
- Mais noooon ! Voir ce qu'il y a dans la cabane !
Comme tout le monde insistait avec Jimmy, on plia nos affaires et on y alla.
Je fis semblant de chercher la bonne clef et j’ouvris. Tout le monde retenait son souffle.
- Hé, mais c'est pas le bordel dans celle-là !
- Mika, tu as dit un gros mot !
- Oups, pardon Jimmy ! Y'a quoi sous les bâches ? On dirait des voitures.
- Y'a qu'à les soulever et on verra.
On s'y mit à quatre et la première Ford T apparut.
- Wow, une Ford T refaite à neuf ! C'est trop cool !
Tout le monde la regarda. On alla vite découvrir l’autre.
- Encore une, et dans les placards, il y a quoi tu crois ?
- Pour le savoir il faudrait sortir les voitures, Jimmy. On le fait maintenant tu crois ou bien on attend demain ?
Bien sûr il fallut le faire de suite. On poussa les voitures dehors et on ouvrit les placards qui renfermaient tout un tas de curiosités.
Un ne contenait que des réductions de machines à vapeur. ça allait des locomotives à des réductions de machines agricoles.
Un autre contenait une collection de sabres. Il y en avait des dizaines ! Celui d'à côté contenait des révolvers et des pistolets anciens. Et le dernier, tout un tas d'armes hétéroclites.
Liam faisait des photos et les envoyait à sa mère.
Le contenu des placards en face était différent. Dans le premier, il n'y avait que des BD.
Dans celui d'à côté il y avait uniquement des livres. Et dans le dernier, le plus grand, des cantines militaires empilées les unes sur les autres.
La première plus plate que les autres contenait les papiers personnels du Français qui s'avérait être originaire d'Arles d'après son passeport. Celle de dessous était beaucoup plus lourde. Elle contenait tout un service en porcelaine ancien. La troisième contenait des couverts, des plats, un service à café, à thé et à chocolat, le tout en argent et vermeil. Et la dernière contenait des montres, des dizaines de montres. ça allait des montres à gousset en passant par des Rolex ou d'autres montres de marque aussi réputées.
Liam photographiait tout ça et envoyait photo sur photo à sa mère.
Son téléphone sonna. Il sortit répondre et quand il revint il nous dit :
- Elle arrive demain à la première heure et elle va rester quelques jours ici. Elle a dit qu'elle dormirait en bas dans le bureau, comme ça la dernière chambre, on pourra la donner à Joé et sa copine. Par contre, il va falloir faire un planning pour la salle de bain… Surtout avec les filles !
Il se fit huer par Méli et Gaële et nous on était plié en deux de rire. On replaça tout et on referma tout.
- Pour que ta mère se déplace aussi vite, on a du faire une sacrée découverte.
- Oui, il y en a pour plusieurs milliers de dollars, selon elle ! Et dire que le Français vivait comme un clochard ! C'est incroyable !
- Tu sais chez nous c'est courant. Enfin, je veux pas dire autant d'argent d'un coup, mais chez nous je sais que mes grands-parents cachent quelques pièces en or, ‘au cas où’ comme ils disent.
- Oui, mais là, c'est énorme comme montant !
- C'était peut-être des choses qui avaient une valeur affective pour lui et qu'il ne voulait pas vendre. Tu vois ce que je veux dire ?
- Oui, j'ai une montre que mon grand-père m'a offert et pour rien au monde je ne la vendrais !
Le soir on mangea vite et on remit un peu d'ordre dans la maison, y faisant aussi un peu de ménage. puis on alla se coucher.
Liam et moi, on n'avait pas trop sommeil, alors on fit l'amour longuement avec la passion des personnes amoureuses.
Comme tous les jours, je descendis attendre Kaleb qui avait définitivement adopté Susie. On discuta un petit moment avant qu'il ne me demande ce qu'on avait trouvé dans les placards.
- Des saloperies, des vieilleries que la mère de Liam pourra vendre dans sa boutique.
- Au fait, j'ai vu Will et il viendra samedi matin pour te parler des voitures. Mais c'est bien lui et le Français qui les ont retapées et elles fonctionnaient bien, parait-il.
Bon, je file. J'ai du boulot moi !
Il partit et près d'une heure après la mère de Liam arriva avec un fourgon.
- Bonjour Bé, je vous ai apporté des croissants et du pain frais. Il y a du café dans cette maison ?
- Bonjour, oui il y a du café, je viens de le faire. Je vais en reboire un autre car je ne peux pas résister à des croissants.
- C'est quoi des croissants, Bé ?
- Tu es déjà réveillé Jimmy ? C'est encore tôt !
- Oui mais j'ai plus sommeil.
- Jimmy je te présente la maman de Liam, de Méli et de Tony.
- Bonjour madame, moi c'est Jimmy.
- Et moi Jimmy, c'est pas madame mais Jeanne.
- Ok, Jeanne. Dis, c'est quoi un croissant ?
La mère de Liam en sortit un d'un des sacs qu'elle avait apporté et elle lui tendit.
Il le gouta et dit :
- Mmmm, ça, c'est trop bon !
Je lui servis ses céréales et quand je sortis les fraises entre lui et Jeanne ils vidèrent le bol.
Liam arriva et fit la bise à sa mère, puis à Jimmy et il me fit un gros bisou sur la bouche.
- Ha, ha, ha ! Comme Kaleb et tonton Adam.
- Jimmy, voyons ! Tu as dit que c'était un secret, qu'il ne fallait le dire à personne, et toi tu le dis à Liam et à sa maman !
- Oups, j'ai pas fait exprès ! Vous direz rien hein ?
- On te le promet Jimmy. Bon, on y va nous ? Et les autres ils ne se lèvent pas ?
- Non hier soir ils étaient tout heureux quand je leur ai dit qu'aujourd'hui c'était grâce matinée.
- Je peux venir avec vous ? Je me suis habillé ce matin.
- Oui je vois ça mais tu n'étais pas bien réveillé parce que tu as boutonné ta chemise ‘lundi avec mardi’.
- ça veut dire quoi ?
- Que tu t'es un peu trompé en la boutonnant. Viens on va les remettre dans les bons trous !
- Ah, c’est pas très grave, alors.
Je marquais un mot sur la table pour dire où on était et on partit.
Et après avoir sorti les voitures on commença un long travail laborieux. Liam et sa mère inventoriaient pièce par pièce les objets, les photographiaient puis avec Jimmy on les emballait dans du papier bulle qu'elle avait emmené et on les rangeaient dans une des caisses plastique qu'elle avait emporté en prévision.
Le premier à nous rejoindre fut Adam qu'on présenta à Jeanne. Il venait récupérer Jimmy pour faire un tour jusque chez Kaleb.
- Je peux rester, dis Bé. Sinon tu n'auras plus personne pour mettre le scotch.
- Moi, je veux bien, mais il faut que ton tonton accepte.
- Vous êtes sûr qu'il ne vous dérange pas ?
- Non, c’est un courageux et il travaille bien !
- Merci, je repasse vite.
- Tu peux prendre ton temps, on en a pour un bon moment de toute façon.
J'allais la chercher et la branchais. Je commençais à descendre prudemment le vieil escalier et, une vingtaine de marche plus bas, la faible ampoule éclairait la pièce partiellement.
Ce que j'y vis me fit rire.
- Il y a quoi, Bé ? Un trésor ?
- Non Jimmy, il n'y a pas de trésor mais encore du bazar. Plein de bazar même. Vous pouvez descendre, il n’y a pas de danger !
Ils commencèrent à descendre, Jimmy en tête ! Il y avait un interrupteur que j’actionnais et la pièce s'éclaira grâce à des néons.
Il y avait des piles de tonneaux, des bennes à vendanges, des bonbonnes contenant du vin, enfin je supposais, et au fond, dans un coin, un alambic.
- Tu viens de trouver l'alambic de l'arrière arrière-grand-père ! Il s'est fait des couilles en or pendant la prohibition avec lui. Les flics l'ont cherché de partout et ils ne l'ont jamais trouvé ! Notre Jimmy l'a fait en deux minutes. (dis en français)
- T'as dit quoi Liam, je n'ai rien compris. Pourquoi tu parles pas normalement ?
- Excuse-moi Jimmy. Je suis habitué à parler français avec eux et j'ai oublié que tu étais là avec Adam.
- Mais pourquoi vous parlez français, vous ?
- Parce que notre maman est française, alors elle nous l'a appris depuis qu'on est bébé.
- Et toi Bé, tu es pas américain ? Alors t’es de où ?
- Hé non Jimmy, je suis français. Mais j'ai appris l'anglais à l’école.
- D’accord. Tu parles bien anglais. Y'a quoi dans les grosses bouteilles ?
Le vin avait tourné, bien sûr, mais il y avait des bonbonnes de gnole ! Et pas qu'une ! Plus d'une dizaine ! On remonta les tonneaux et les bennes. J'y mis vite quelques coups de marteau pour resserrer les cercles en fer et j'y mis des clous pour les maintenir en place.
Comme ça ils ne bougeraient plus.
On remonta aussi les bonbonnes de vin que l'on vida mais on laissa en place celles de gnole.
On donna un grand coup de balai de partout et c'est couverts de poussière qu'on alla à la rivière. On vida tout ce qu'on avait dans les poches et on plongea tout habillé dans la rivière.
Je quittais mon teeshirt et mon short et je fis ma petite lessive. Kaleb qui passait par là nous regarda faire en se marrant.
- Tonton, il va où Kaleb ?
- Aucune idée, mon grand !
- Il va faucher un champ.
- Ben comment, toi, tu le sais, Bé ?
- Tu vois sur le côté de son tracteur il y a cette grande barre, quand il va arriver au champ il va la baisser, et c'est comme un grand couteau qui va couper l'herbe à ras du sol.
- C'est une tondeuse géante qu'il peut mettre sur son tracteur.
- Voilà, tu as tout compris.
On rentra s’habiller de sec et manger. Puis tout le monde se prépara pour repartir à la rivière.
- Tu viens pas avec nous, Bé ?
- Non, je suis un peu fatigué et je vais aller faire la sieste. Je vous rejoindrai après.
Je les laissais partir et j'allais dans la remise à outils où il y avait un clou avec des clefs et un morceau de carton indiquait "cadenas".
Il y en avait une dizaine. Je les pris toutes et j'allais jusqu'à la remise.
Je trouvais du premier coup la clef et le cadenas s'ouvrit dans un claquement. J'enlevais la chaine et ouvris le portail.
Contrairement à l'autre remise celle-là était rangée mais, elle aussi, était bien pleine.
De chaque côté il y avait des placards cadenassés, bien sûr, et au milieu deux formes recouvertes d'une bâche militaire.
J'entendis Kaleb qui revenait. Je retournais au bord de la route et quand il me vit il stoppa.
- Hey Jeff, ça va depuis ce matin ?
- Oui, pleine forme et toi ?
- Pareil, je viens de finir de faucher, comme la météo annonce du beau pour la semaine, j’en profite.
Alors tu as trouvé des trésors dans la remise ?
- Justement, j'ai besoin que tu m'aides cinq minutes. Je crois que les trésors de la maison sont cachés là, dans cette remise.
- Tu es sérieux ?
- Oui je crois, allez viens, on va voir.
Il m'aida à soulever la première bâche et :
- Wow ! Une Ford T ! Et refaite à neuf en plus ! Viens vite on va voir l'autre ce que c’est.
C'était une autre Ford T mais d'un modèle différent, un Pick- up, et en tout aussi bon état que la première.
- Tu crois qu'on pourrait les mettre en route, Kaleb ?
- Je ne sais pas. Je bricole un peu en mécanique mais là c'est trop vieux pour moi. Si tu veux je peux demander à Will de passer voir et lui pourra te dire. Il était bien copain avec le Français et si ça se trouve c'est lui qui l'a aidé à les remettre en état.
Et regarde là des ruches toutes neuves ! Il était venu me voir pour me demander des renseignements et savoir si je pouvais l'aider au début. Mais il est mort avant, d'un coup.
Au fait, les parents de Liam viennent vendredi et sa mère voudrait te connaître et discuter avec toi avant de prendre sa décision pour te confier les terres où pas.
- Et tu crois que j'ai ma chance ?
- Je ne sais pas. Mais si tu restes toi-même et que tu lui dis ce que tu comptes en faire, je pense que tu as de bonnes chances de les avoirs. Tu m'aides à remettre les bâches en place ?
- Mais pourquoi ?
- Je veux leur faire la surprise et j'ai envie de voir et d'entendre Jimmy hurler de joie ou de surprise.
- C'est vrai qu'il est nature, on ne dirait pas qu'il vient de la haute de Beverly Hills ! Adam est comme lui.
- Toute sa famille est comme ça tu sais. Je les ai rencontré par hasard à Hollywood Studios.
- Oui Adam m'a raconté votre rencontre et ton tour de force. Tu es vraiment costaud. Bon je dois y aller !
- Oui je sais, les vaches n'aiment pas attendre !
On remit les bâches et je refermais. Je retournais à la maison pour mettre mon short de bain et c'est torse nu, serviette sur l'épaule que je rejoignis les autres.
Liam me fit un bisou de bienvenu et j'allais plonger dans la rivière.
Après m'être rafraichi un moment je sortis et je jouais ostensiblement avec le trousseau de clefs que j’avais caché sous la serviette. Évidemment un petit curieux vint voir.
- C'est quoi ces clefs ?
- Dessus il y a écrit cadenas, alors qui sait, il y aura peut-être celle de la remise. Sinon on verra demain. Il y a un coupe boulon dans la remise à outils.
- On y va, quand ? Maintenant ? Tu crois qu'il y a un trésor, dans celle-là ? Ou une autre cachette ?
- Je crois plutôt qu'il va y avoir autant de saletés que dans l’autre. Mais on ne sait jamais.
- Allez, venez on y va maintenant !
- Dans un moment Jimmy. On va d'abord se baigner un peu. Il fait trop chaud encore.
Je m'allongeais à côté de Liam qui, à voix basse, me demanda :
- Alors, il y a quoi dedans ?
- Comment tu sais que j'y suis allé ?
- Si tu n'y étais pas allé, tu serais revenu avec le coupe boulon aussi. Tu es trop prévisible comme garçon. Alors il y a quoi dedans ?
- Tu verras.
- Allez, dis-moi !
- Tu ne vas pas faire l'enfant comme Jimmy !
- Puisque c'est ça, je boude !
Et il tourna la tête de l'autre côté. Je commençais à lui faire des chatouilles. Il se retenait pour ne pas bouger et ne pas rire. Jimmy alla au bord de l'eau et cria :
- Vite, y'a un serpent dans l'eau !
On se leva et on alla voir.
- C'est rien Jimmy, c'est une couleuvre, ce n'est pas un serpent dangereux. Mais il ne faut pas les embêter parce que ça peut te mordre, pour se défendre.
- Elle sort !
Je trouvais un bâton et je lui posais juste derrière la tête. je l'attrapais et elle devait bien faire 1,5 m.
- Tu veux la toucher Jimmy ?
- Elle va pas me mordre ?
- Non regarde, je la tiens derrière la tête. Elle ne peut rien te faire.
Il s'approcha et la toucha du bout du doigt. Puis il s'enhardit et la caressa.
- C'est doux ! Tu viens la toucher Adam ?
Adam était tout pâle et s'était reculé.
- NON ! Je hais les serpents.
J'allais la relâcher assez loin.
- Bé, pourquoi tu n'as pas peur des serpents ?
- Parce que j'ai appris à les manipuler. Mais il ne faut jamais jouer avec. Ils ont généralement plus peur que toi et ils se sauvent. Tu sais, je me suis déjà fait mordre par une vipère et ça fait très mal ! Regarde, j'ai la trace sur ma cheville et pourtant ça fait au moins dix ans que je me suis fait mordre !
- Ah oui, je vois. ça fait beaucoup du mal ?
- Oui, beaucoup. Et depuis je les laisse tranquille ou je les déplace délicatement, comme j’ai fait.
- Bon, on y va ou pas ?
- Se baigner ?
- Mais noooon ! Voir ce qu'il y a dans la cabane !
Comme tout le monde insistait avec Jimmy, on plia nos affaires et on y alla.
Je fis semblant de chercher la bonne clef et j’ouvris. Tout le monde retenait son souffle.
- Hé, mais c'est pas le bordel dans celle-là !
- Mika, tu as dit un gros mot !
- Oups, pardon Jimmy ! Y'a quoi sous les bâches ? On dirait des voitures.
- Y'a qu'à les soulever et on verra.
On s'y mit à quatre et la première Ford T apparut.
- Wow, une Ford T refaite à neuf ! C'est trop cool !
Tout le monde la regarda. On alla vite découvrir l’autre.
- Encore une, et dans les placards, il y a quoi tu crois ?
- Pour le savoir il faudrait sortir les voitures, Jimmy. On le fait maintenant tu crois ou bien on attend demain ?
Bien sûr il fallut le faire de suite. On poussa les voitures dehors et on ouvrit les placards qui renfermaient tout un tas de curiosités.
Un ne contenait que des réductions de machines à vapeur. ça allait des locomotives à des réductions de machines agricoles.
Un autre contenait une collection de sabres. Il y en avait des dizaines ! Celui d'à côté contenait des révolvers et des pistolets anciens. Et le dernier, tout un tas d'armes hétéroclites.
Liam faisait des photos et les envoyait à sa mère.
Le contenu des placards en face était différent. Dans le premier, il n'y avait que des BD.
Dans celui d'à côté il y avait uniquement des livres. Et dans le dernier, le plus grand, des cantines militaires empilées les unes sur les autres.
La première plus plate que les autres contenait les papiers personnels du Français qui s'avérait être originaire d'Arles d'après son passeport. Celle de dessous était beaucoup plus lourde. Elle contenait tout un service en porcelaine ancien. La troisième contenait des couverts, des plats, un service à café, à thé et à chocolat, le tout en argent et vermeil. Et la dernière contenait des montres, des dizaines de montres. ça allait des montres à gousset en passant par des Rolex ou d'autres montres de marque aussi réputées.
Liam photographiait tout ça et envoyait photo sur photo à sa mère.
Son téléphone sonna. Il sortit répondre et quand il revint il nous dit :
- Elle arrive demain à la première heure et elle va rester quelques jours ici. Elle a dit qu'elle dormirait en bas dans le bureau, comme ça la dernière chambre, on pourra la donner à Joé et sa copine. Par contre, il va falloir faire un planning pour la salle de bain… Surtout avec les filles !
Il se fit huer par Méli et Gaële et nous on était plié en deux de rire. On replaça tout et on referma tout.
- Pour que ta mère se déplace aussi vite, on a du faire une sacrée découverte.
- Oui, il y en a pour plusieurs milliers de dollars, selon elle ! Et dire que le Français vivait comme un clochard ! C'est incroyable !
- Tu sais chez nous c'est courant. Enfin, je veux pas dire autant d'argent d'un coup, mais chez nous je sais que mes grands-parents cachent quelques pièces en or, ‘au cas où’ comme ils disent.
- Oui, mais là, c'est énorme comme montant !
- C'était peut-être des choses qui avaient une valeur affective pour lui et qu'il ne voulait pas vendre. Tu vois ce que je veux dire ?
- Oui, j'ai une montre que mon grand-père m'a offert et pour rien au monde je ne la vendrais !
Le soir on mangea vite et on remit un peu d'ordre dans la maison, y faisant aussi un peu de ménage. puis on alla se coucher.
Liam et moi, on n'avait pas trop sommeil, alors on fit l'amour longuement avec la passion des personnes amoureuses.
Comme tous les jours, je descendis attendre Kaleb qui avait définitivement adopté Susie. On discuta un petit moment avant qu'il ne me demande ce qu'on avait trouvé dans les placards.
- Des saloperies, des vieilleries que la mère de Liam pourra vendre dans sa boutique.
- Au fait, j'ai vu Will et il viendra samedi matin pour te parler des voitures. Mais c'est bien lui et le Français qui les ont retapées et elles fonctionnaient bien, parait-il.
Bon, je file. J'ai du boulot moi !
Il partit et près d'une heure après la mère de Liam arriva avec un fourgon.
- Bonjour Bé, je vous ai apporté des croissants et du pain frais. Il y a du café dans cette maison ?
- Bonjour, oui il y a du café, je viens de le faire. Je vais en reboire un autre car je ne peux pas résister à des croissants.
- C'est quoi des croissants, Bé ?
- Tu es déjà réveillé Jimmy ? C'est encore tôt !
- Oui mais j'ai plus sommeil.
- Jimmy je te présente la maman de Liam, de Méli et de Tony.
- Bonjour madame, moi c'est Jimmy.
- Et moi Jimmy, c'est pas madame mais Jeanne.
- Ok, Jeanne. Dis, c'est quoi un croissant ?
La mère de Liam en sortit un d'un des sacs qu'elle avait apporté et elle lui tendit.
Il le gouta et dit :
- Mmmm, ça, c'est trop bon !
Je lui servis ses céréales et quand je sortis les fraises entre lui et Jeanne ils vidèrent le bol.
Liam arriva et fit la bise à sa mère, puis à Jimmy et il me fit un gros bisou sur la bouche.
- Ha, ha, ha ! Comme Kaleb et tonton Adam.
- Jimmy, voyons ! Tu as dit que c'était un secret, qu'il ne fallait le dire à personne, et toi tu le dis à Liam et à sa maman !
- Oups, j'ai pas fait exprès ! Vous direz rien hein ?
- On te le promet Jimmy. Bon, on y va nous ? Et les autres ils ne se lèvent pas ?
- Non hier soir ils étaient tout heureux quand je leur ai dit qu'aujourd'hui c'était grâce matinée.
- Je peux venir avec vous ? Je me suis habillé ce matin.
- Oui je vois ça mais tu n'étais pas bien réveillé parce que tu as boutonné ta chemise ‘lundi avec mardi’.
- ça veut dire quoi ?
- Que tu t'es un peu trompé en la boutonnant. Viens on va les remettre dans les bons trous !
- Ah, c’est pas très grave, alors.
Je marquais un mot sur la table pour dire où on était et on partit.
Et après avoir sorti les voitures on commença un long travail laborieux. Liam et sa mère inventoriaient pièce par pièce les objets, les photographiaient puis avec Jimmy on les emballait dans du papier bulle qu'elle avait emmené et on les rangeaient dans une des caisses plastique qu'elle avait emporté en prévision.
Le premier à nous rejoindre fut Adam qu'on présenta à Jeanne. Il venait récupérer Jimmy pour faire un tour jusque chez Kaleb.
- Je peux rester, dis Bé. Sinon tu n'auras plus personne pour mettre le scotch.
- Moi, je veux bien, mais il faut que ton tonton accepte.
- Vous êtes sûr qu'il ne vous dérange pas ?
- Non, c’est un courageux et il travaille bien !
- Merci, je repasse vite.
- Tu peux prendre ton temps, on en a pour un bon moment de toute façon.