10-05-2022, 02:28 PM
(Modification du message : 10-05-2022, 02:35 PM par Nostalgique.)
... et voici la fin de cette histoire, même si selon certaine rumeur François aurait l'ennui de Matthias !
J'étais satisfait, j'avais fait la vidange, j'avais aimé le tartare et l'Ile flottante qui suivait, le vin était bon. L'objectif en venant dans ce sauna était atteint aussi je congédiais André, cet ami éphémère mais je gardais François sans très bien savoir pourquoi sinon que c'était un compagnon charmant, discret et qui ne s'imposait pas dutout, mais qui était là quand il le fallait. Après avoir passé un slip, nous nous sommes installés tous les deux au bar où nous avons bu la quasi-totalité d'une bouteille de vin rouge, le même que tout à l'heure pour éviter les mélanges. Vers une heure du matin, assez éméchés il est vrai, nous sommes sortis en constatant que nous étions complémentaires car si j'avais tendance à partir sur la droite François tirait à gauche de sorte que, finalement, nous avancions droit. Arrivés chez moi, je lui ai montré sa chambre, avec salle de bain privée s'il vous plaît, et j'ai regagné la mienne avec son grand lit. Vers midi, nous sommes sortis au même moment de nos chambres respectives et nous avons déclaré que nous avions très faim mais que nous n'avions aucune envie de cuisiner. Nous sommes donc allés au restaurant où j'ai invité François, c'était vraiment la moindre des choses ! Nous avons passé ensemble un moment très agréable et nous nous sommes promis de nous revoir.
J'avais besoin de faire un peu le point de tout ce qui s'était écoulé ces dernières heures et pour cela, il me fallait marcher. Une fois de plus, mes réflexions furent très métaphysiques et je commençais par le début, comme le Big Bang pour la création de l'Univers. Qui étais-je ? Qu'avais-je réalisé, réussi ou raté dans ma vie jusqu'à maintenant ? Que se passerait-il si je venais à disparaître brusquement, quelqu'un s'en apercevrait-il ?
La sexualité n'a jamais été une de mes priorités mais je me considère comme un bon et honnête hétérosexuel même si, il est vrai, j'aime regarder les beaux garçons tout comme j'admirerais le David de Michel-Ange à Florence. Bon ! j'étais peut-être bi mais comme tous les jeunes gens, par curiosité, par goût d'une expérience afin de ne pas mourir idiot. La preuve ? Je n'ai jamais eu envie de Sébastien (je n'avais pas grand mérite à cela), je n'ai rien tenté avec mon demi-frère et avec Maurice, c'était de la pure curiosité. Avec François non plus il ne s'est rien passé alors que c'est un garçon assez attirant tant physiquement qu'intellectuellement. La preuve : nous avons fait chambres séparées. Au sauna ? c'était au mieux un exercice agréable, au pire une nécessité purement physique. Côté sexe, j'étais donc assez tranquille.
Sur le plan de mes réalisations, c'était pas brillant. Dès ma naissance, je me suis fait avoir car je me demande pourquoi je suis venu au monde alors que ma mère avait une étroite liaison avec une femme avec qui elle trompait effrontément mon père. Il y a quelques semaines je découvrais que non seulement ma mère avec qui je pensais avoir une relation privilégiée menait toujours et à mon insu une double vie. J'avais voulu aider Sébastien en le mettant en relation avec mon père qui aurait pu améliorer les conséquences de ses mutilations et il était parti sans rien me dire. Je me suis lancé dans une sorte de médiation pour sortir du marasme dans lequel se trouvait mon frère et je me suis ridiculisé lorsque j'ai découvert qu'il aimait celui qui le faisait chanter, le syndrome de Stockholm quoi. Oui, du point de vue relationnel c'était un échec complet.
Le seul aspect positif était celui de mes études et de mes recherches, activités que j'appréciais énormément et qui me motivaient. Et puis, il y avait ce père que j'ai découvert sur le tard et avec qui j'ai établi dès le début un bon contact mais même cette relation était un peu équivoque en raison de l'attitude de mon frère dont je ne pouvais ou, plus exactement ne voulais pas divulguer les côtés sombres. Oh, que tout cela était compliqué et en arrivant devant ma maison alors que la nuit était tombée, je me disais que la meilleure solution consisterait à tout laisser tomber et à disparaître pour refaire ma vie sous d'autres cieux. Quelques instants plus tard, après avoir grimpé mes deux étages, ma décision était prise, non je ne renoncerais pas, je ferai ma vie dans ce pays et cette ville que j'aime. S'il le faut, je laisserai tomber ceux qui se mettent en travers de mes efforts pour les aider. Je donnerai la priorité à l'organisation de ma propre vie, je ferais fit de tous les principes moraux que je m'étais fixé jusqu'à ce jour afin de me réaliser et profiter de mon passage sur Terre. Mais cela ne devait pas signifier que je ferais tout et n'importe quoi, je me fixerai un certain nombre de règles qui encadreront ma conception de la société. J'étais calme et serein, je me suis couché nu, et dans cet espace temporel entre l'éveil et le sommeil j'ai songé à François : mon sexe a durcit, je me suis masturbé et mon sperme s'est répandu sur mon ventre et dans mes draps. Lui est-il arrivé de penser à moi ? Je le voudrais mais je n'en suis pas du tout certain.
Les jours qui suivirent furent très calmes, j'étais absorbé par un gros travail que je devais absolument rendre à l'un des professeurs qui supervisait mon travail d'approche que j'envisageais d'écrire en vue du doctorat. Cette tranquillité m'arrangeait mais cela n'empêchait pas que j'étais mal à l'aise en pensant à Gérard et sa relation, malsaine de mon point de vue, avec son soi-disant ami. Au sujet de ce dernier j'ignorais totalement si les conséquences de son accident étaient véritablement sérieuses, s'il se trouvait toujours hospitalisé ou si, au contraire, il était sorti de l'hôpital. Par ricochet, j'étais également gêné en pensant à mon père avec qui je n'avais eu aucun contact depuis un certain temps mais surtout à qui je n'avais rien dit des problèmes de son fils alors qu'il pensait peut-être que j'étais toujours en train de m'occuper de lui. Mais je ne me sentais pas le droit, Gérard étant majeur, de révéler, même à son père, ce que j'avais appris. J'avais pratiquement décidé de reprendre contact avec mon père, de suggérer un repas ensemble et, selon la tournure de notre discussion, d'évoquer tout ou partie de ce que je savais. Je n'eus pas le temps de passer à l'action car c'est papa qui me téléphona
- Papa / Salut fiston ! il y a une éternité que je n'ai plus eu de tes nouvelles. Tu pourrais venir manger samedi soir à la maison, qu'en penses-tu ?
- Moi / ce serait sympa qu'on se revoie mais est-ce que Gérard serait-là ?
- Papa / On ne le voit pas très souvent car il passe beaucoup de temps avec son ami qui est toujours sérieusement handicapé et comme celui-ci est rentré chez lui Gérard s'en occupe beaucoup et dort très souvent là-bas
- Moi / Papa, je préférerais qu'on se voie en dehors de chez toi, volontiers avec Laurence, car j'ai certaines choses à te dire concernant Gérard et il vaut mieux qu'il ne soit pas présent
- Papa / C'est parfait car moi aussi j'ai certaines choses à te dire que t'ai cachées jusqu'à présent. Je pense que Laurence viendra également car je sais qu'elle sera contente de te voir, elle t'apprécie beaucoup.
Une semaine plus tard, nous nous retrouvions tous les trois dans un excellent restaurant car mon père me glissa avant d'entrer que c'était l'anniversaire de sa femme. Heureusement, à une cinquantaine de mètres il y avait un magasin de fleurs et j'achetais un beau bouquet de roses. Les deux étaient déjà assis à notre table lorsque j'offris ce bouquet, vraiment beau, avec un petit compliment que j'improvisais et qui la fit rougir alors que je remarquais que mon père appréciait mon geste. La situation était quelque peu équivoque car d'une part c'était l'anniversaire de Laurence et, d'autre part, parce que papa et moi avions tous les deux quelque chose que nous nous étions mutuellement cachés et dont nous voulions parler. Au moment du dessert, je me suis lancé et j'ai raconté tout ce qui s'était passé avec Gérard et son ami et comment j'avais pratiquement été rejeté pour m'être mêlé de ce qui ne me regardait pas. J'insistais sur le fait que je n'arrivais pas à vraiment déceler si Gérard aimait Maurice ou si c'est ce dernier qui exerçait une telle emprise sur mon frère que celui-ci n'était plus capable de réfléchir sainement et objectivement. Et j'ajoutais qu'en ce qui me concernait j'étais convaincu que Maurice avait une mauvaise influence, que je n'étais absolument par convaincu que Gérard soit véritablement homosexuel, bien au contraire j'étais presque certain qu'il subissait un véritable viol par chantage. Ce dont j'étais certain, c'est que je jetais l'éponge et renonçais à m'occuper de lui, d'autant plus qu'entre temps il était devenu majeur et donc libre de faire et agir comme il en avait envie. Je sentais qu' Édouard et Laurence étaient catastrophés par tous ce que je venais de leur révéler avec une colère froide chez mon père alors que sa femme avait les yeux rouges.
Nous avons encore longuement discuté et, avant de nous séparer, mon père me remercia sincèrement et me dit qu'il allait consulter un de ses amis avocats pour examiner s'il y avait quelque chose à entreprendre. Il était très tard lorsque nous sommes partis chacun de notre côté et j'étais soulagé de m'être déchargé de cette responsabilité vis-à-vis de Gérard. Ce n'est qu'en arrivant devant chez moi que je réalisais que mon père ne m'avait pas dit ce qu'il avait à me révéler. Je ne me suis pas formalisé, ce serait pour une prochaine rencontre. Sur mon répondeur, je trouvais un message de François qui me suggérait de le rappeler car il serait heureux que nous nous revoyions à l'occasion, pas forcément dans un sauna dit-il en riant. Même si j'étais soulagé je me sentais moralement épuisé par cette longue discussion, pas très agréable pour tout le monde, aussi dès que je fus dans mon lit, je m'endormis instantanément.
Quelques jours plus tard, nous nous retrouvions François et moi au point de départ d'une grand ballade dans la campagne. Cette idée était venue de François et j'en étais très heureux car se retrouver chez l'un ou l'autre aurait pu être gênant : nous ne nous connaissions que très superficiellement et de plus je l'avais contacté pour connaître l'adresse d'un sauna gay dans lequel nous nous étions retrouvés dans le plus simple appareil. Certes il avait eu à mon égard une attitude exemplaire mais j'avais compris que, très probablement, les garçons ne le laissaient pas indifférent. Je pouvais même imaginer, à certains petits détails, que je pouvais l'attirer mais je n'étais pas certain qu'il ose faire le pas. Il ne fallait en tout cas pas qu'il compte sur moi, je n'étais ni sûr de ce que j'étais et surtout j'étais beaucoup trop timide. Il est vrai que François était une personne très agréable, d'une compagnie plaisante, preuve en soi les bonnes discussions échangées durant les trois bonnes heures de notre promenade. Il était bientôt 19 heures lorsque nous sommes arrivés en ville, le grand air avait creusé notre appétit. L'offre des restaurants dans le centre était telle que nous n'arrivions pas à nous décider
- François / Tu avais aimé le tartare de bœuf et le vin que nous avions bu ? Nous pourrions y retourner, qu'en penses-tu ?
- Moi / C'est une excellente idée et j'avais aimé l'amb… Ce disant, j'avais senti que j'avais brutalement rougi
- François / … tu avais aimé l'ambiance mais j'ai compris que ta langue avait fourché, tu voulais dire bien sûr le repas, n'est-ce pas ?
- Moi / Oui, eh non enfin… oh je ne sais plus où j'en suis, ne te fiche pas de moi s'il te plait !
- François / Ne t'inquiète pas, tu verras tout se passera en temps et heure, quand tu seras prêt et uniquement si tu le désires. Fais-moi confiance.
Ét ce disant il déposa un léger baiser sur mes lèvres. Je sentis brièvement son haleine sur mon visage, sa main effleura la mienne. Nous nous mîmes en route pour aller déguster ce fameux tartare. Même si mon cœur battait plus vite que normalement, j'étais beaucoup moins stressé que la première fois, je n'avais oublié ni le premier choc de la nudité dans le vestiaire, ni l'odeur diffuse dans la salle de projection hard ni bien sûr cette main qui était lentement remontée jusqu'aux portes de mon intimité.
Au vestiaire, je me dévêtis sans gêne aucune jusqu'au moment où j'arrivai à mon slip. À ce moment j'ai eu peur de me montrer et, comme la première fois, c'est encore François qui m'a sauvé. Très délicatement, il a saisi les bords de mon sous-vêtement et, avec une extrême lenteur tout en douceur, mon pénis fut dégagé à cette différence près qu'un début de durcissement était clairement visible. François était accroupi à la hauteur de mon entre-jambe. Comme tout à l'heure, il déposa un nouveau léger baiser mais cette fois sur mon gland rose qui commençait à émerger du prépuce. Je ne pus réprimer un tressaillement à ce bref contact alors que ma main se perdait dans sa chevelure. François me dit juste "tu sens bon, Matthias !". Curieusement, je ne ressentais aucune équivoque à ce geste de mon ami, j'avais l'impression qu'il ne faisait que ce qu'il devait faire pour m'apprivoiser, me familiariser avec l'esprit de ce lieu si particulier pour certains mais où je pressentais que j'allais bientôt m'y sentir de plus en plus à l'aise. En se relevant, François m'accorda un de ses sourires désarmant d'ingénuité en me disant "tu vois, ce n'est pas si compliqué que ça !". C'est vrai que ce n'était ni compliqué ni gênant, il suffisait de le faire car ce qui aurait été gênant c'est si j'étais resté en slip alors que tout autour de moi c'était la nudité qui régnait, parfois encore protégée par un linge étroit autour de la ceinture.
La douche réglementaire faite, j'avais toutefois eu le temps de constater que mes deux voisins se lavaient réciproquement en s'attardant particulièrement sur ou plutôt dans la raie des fesses et qu'ils avaient l'air d'y prendre beaucoup de plaisir. Je m'étais lavé et rincé seul, sous l'air, me semble-t-il, légèrement narquois de François qui avait bien sûr remarqué que je ne quittais pas des yeux les deux garçons.
En allant au hammam, j'étais à la fois décontracté car je connaissais les lieux et stressé car je redoutais que, comme la dernière fois, je me retrouve seul pendant que mon ami disparaitrait dans cet antre mystérieuse qu'est le darkroom. Je m'étais assis à la même place que l'autre fois avec à mon côté le linge de François – il était donc intégralement nu - qui avait rapidement disparu de ma vue. Il y avait du monde, beaucoup d'entrées et de sorties, un silence qui n'était perturbé que par des bruits bizarres, de soupires quand ce n'était pas des gémissements. Ma curiosité était aguerrie mais jamais je n'oserais pénétrer dans cette pièce que tout le monde avait l'air d'apprécier particulièrement. François était ressorti, la bite légèrement horizontale, il me prit par la main et m'attira avec lui. L'endroit était dans une obscurité presque totale, plein de coins et recoins, les corps rendaient la progression difficile. Le contact physique était impossible à éviter, c'était des frôlements, des attouchements une fesse par ci, un sexe par là. Parfois une main se saisissait de mes testicules et les massait brièvement pendant qu'une autre exerçait des allers et retours sur ma verge et qu'une troisième cherchait mon petit trou. J'étais comme dans une ivresse sensuelle, j'avais envie de m'enfuir mais c'était si bon ! Involontairement, je me suis trouvé avec une bite bien mouillée dans la main, c'était chaud et doux à la fois. Ce contact m'a émoustillé, je me suis rendu compte que j'étais dans un entre-jambe où devait pendre de belles boules bien gonflées. Ma queue ressentait une chaleur particulière jusqu'au moment où je réalisais brièvement qu'elle se trouvait dans une bouche dont la langue entourait savamment mon gland. Un liquide chaud dégoulinait de mon ventre vers mes testicules en me chatouillant, je sentais une tempête qui s'organisait au plus profond de moi-même. Un virage et une vague lumière, je me retrouvais à ma place avec à mes côtés François. "Oh toi, tu es mûr" et il s'empara délicatement de mon sexe qui était en train de se contracter, mon sperme s'apprêtait à sortir en longs jets, sa bouche était là, sa langue, qui n'était pas la même que tout à l'heure, donna le signal de l'épanchement, un orgasme énorme s'en suivi, durant quelques secondes je n'étais plus là. Quand François s'aperçut que j'avais repris conscience, il se pencha vers moi et, pour la première fois, il me donna un baiser, ce n'était pas sa langue mais son gland qui se lâchait dans ma bouche. Il s'excusa ce qui me surprit mais je le rassurais en lui disant que j'avais aimé et que je voulais lui rendre la pareille, ce qu'à ma déception il refusa.
Merci, le tartare était excellent, nous en avons pris une double ration, de vin également.
J'étais brièvement descendu aux toilettes afin de vider ma vessie mais lorsque je suis revenu, François n'était plus là, à sa place il y avait une feuille de papier sur laquelle était écrit : "J'ai fait ce qu'il fallait pour que tu te découvres, ton apprentissage est terminé, tu n'as plus besoin de moi. Je retourne dans le monde qui est le mien, celui des femmes".
F I N
J'étais satisfait, j'avais fait la vidange, j'avais aimé le tartare et l'Ile flottante qui suivait, le vin était bon. L'objectif en venant dans ce sauna était atteint aussi je congédiais André, cet ami éphémère mais je gardais François sans très bien savoir pourquoi sinon que c'était un compagnon charmant, discret et qui ne s'imposait pas dutout, mais qui était là quand il le fallait. Après avoir passé un slip, nous nous sommes installés tous les deux au bar où nous avons bu la quasi-totalité d'une bouteille de vin rouge, le même que tout à l'heure pour éviter les mélanges. Vers une heure du matin, assez éméchés il est vrai, nous sommes sortis en constatant que nous étions complémentaires car si j'avais tendance à partir sur la droite François tirait à gauche de sorte que, finalement, nous avancions droit. Arrivés chez moi, je lui ai montré sa chambre, avec salle de bain privée s'il vous plaît, et j'ai regagné la mienne avec son grand lit. Vers midi, nous sommes sortis au même moment de nos chambres respectives et nous avons déclaré que nous avions très faim mais que nous n'avions aucune envie de cuisiner. Nous sommes donc allés au restaurant où j'ai invité François, c'était vraiment la moindre des choses ! Nous avons passé ensemble un moment très agréable et nous nous sommes promis de nous revoir.
J'avais besoin de faire un peu le point de tout ce qui s'était écoulé ces dernières heures et pour cela, il me fallait marcher. Une fois de plus, mes réflexions furent très métaphysiques et je commençais par le début, comme le Big Bang pour la création de l'Univers. Qui étais-je ? Qu'avais-je réalisé, réussi ou raté dans ma vie jusqu'à maintenant ? Que se passerait-il si je venais à disparaître brusquement, quelqu'un s'en apercevrait-il ?
La sexualité n'a jamais été une de mes priorités mais je me considère comme un bon et honnête hétérosexuel même si, il est vrai, j'aime regarder les beaux garçons tout comme j'admirerais le David de Michel-Ange à Florence. Bon ! j'étais peut-être bi mais comme tous les jeunes gens, par curiosité, par goût d'une expérience afin de ne pas mourir idiot. La preuve ? Je n'ai jamais eu envie de Sébastien (je n'avais pas grand mérite à cela), je n'ai rien tenté avec mon demi-frère et avec Maurice, c'était de la pure curiosité. Avec François non plus il ne s'est rien passé alors que c'est un garçon assez attirant tant physiquement qu'intellectuellement. La preuve : nous avons fait chambres séparées. Au sauna ? c'était au mieux un exercice agréable, au pire une nécessité purement physique. Côté sexe, j'étais donc assez tranquille.
Sur le plan de mes réalisations, c'était pas brillant. Dès ma naissance, je me suis fait avoir car je me demande pourquoi je suis venu au monde alors que ma mère avait une étroite liaison avec une femme avec qui elle trompait effrontément mon père. Il y a quelques semaines je découvrais que non seulement ma mère avec qui je pensais avoir une relation privilégiée menait toujours et à mon insu une double vie. J'avais voulu aider Sébastien en le mettant en relation avec mon père qui aurait pu améliorer les conséquences de ses mutilations et il était parti sans rien me dire. Je me suis lancé dans une sorte de médiation pour sortir du marasme dans lequel se trouvait mon frère et je me suis ridiculisé lorsque j'ai découvert qu'il aimait celui qui le faisait chanter, le syndrome de Stockholm quoi. Oui, du point de vue relationnel c'était un échec complet.
Le seul aspect positif était celui de mes études et de mes recherches, activités que j'appréciais énormément et qui me motivaient. Et puis, il y avait ce père que j'ai découvert sur le tard et avec qui j'ai établi dès le début un bon contact mais même cette relation était un peu équivoque en raison de l'attitude de mon frère dont je ne pouvais ou, plus exactement ne voulais pas divulguer les côtés sombres. Oh, que tout cela était compliqué et en arrivant devant ma maison alors que la nuit était tombée, je me disais que la meilleure solution consisterait à tout laisser tomber et à disparaître pour refaire ma vie sous d'autres cieux. Quelques instants plus tard, après avoir grimpé mes deux étages, ma décision était prise, non je ne renoncerais pas, je ferai ma vie dans ce pays et cette ville que j'aime. S'il le faut, je laisserai tomber ceux qui se mettent en travers de mes efforts pour les aider. Je donnerai la priorité à l'organisation de ma propre vie, je ferais fit de tous les principes moraux que je m'étais fixé jusqu'à ce jour afin de me réaliser et profiter de mon passage sur Terre. Mais cela ne devait pas signifier que je ferais tout et n'importe quoi, je me fixerai un certain nombre de règles qui encadreront ma conception de la société. J'étais calme et serein, je me suis couché nu, et dans cet espace temporel entre l'éveil et le sommeil j'ai songé à François : mon sexe a durcit, je me suis masturbé et mon sperme s'est répandu sur mon ventre et dans mes draps. Lui est-il arrivé de penser à moi ? Je le voudrais mais je n'en suis pas du tout certain.
Les jours qui suivirent furent très calmes, j'étais absorbé par un gros travail que je devais absolument rendre à l'un des professeurs qui supervisait mon travail d'approche que j'envisageais d'écrire en vue du doctorat. Cette tranquillité m'arrangeait mais cela n'empêchait pas que j'étais mal à l'aise en pensant à Gérard et sa relation, malsaine de mon point de vue, avec son soi-disant ami. Au sujet de ce dernier j'ignorais totalement si les conséquences de son accident étaient véritablement sérieuses, s'il se trouvait toujours hospitalisé ou si, au contraire, il était sorti de l'hôpital. Par ricochet, j'étais également gêné en pensant à mon père avec qui je n'avais eu aucun contact depuis un certain temps mais surtout à qui je n'avais rien dit des problèmes de son fils alors qu'il pensait peut-être que j'étais toujours en train de m'occuper de lui. Mais je ne me sentais pas le droit, Gérard étant majeur, de révéler, même à son père, ce que j'avais appris. J'avais pratiquement décidé de reprendre contact avec mon père, de suggérer un repas ensemble et, selon la tournure de notre discussion, d'évoquer tout ou partie de ce que je savais. Je n'eus pas le temps de passer à l'action car c'est papa qui me téléphona
- Papa / Salut fiston ! il y a une éternité que je n'ai plus eu de tes nouvelles. Tu pourrais venir manger samedi soir à la maison, qu'en penses-tu ?
- Moi / ce serait sympa qu'on se revoie mais est-ce que Gérard serait-là ?
- Papa / On ne le voit pas très souvent car il passe beaucoup de temps avec son ami qui est toujours sérieusement handicapé et comme celui-ci est rentré chez lui Gérard s'en occupe beaucoup et dort très souvent là-bas
- Moi / Papa, je préférerais qu'on se voie en dehors de chez toi, volontiers avec Laurence, car j'ai certaines choses à te dire concernant Gérard et il vaut mieux qu'il ne soit pas présent
- Papa / C'est parfait car moi aussi j'ai certaines choses à te dire que t'ai cachées jusqu'à présent. Je pense que Laurence viendra également car je sais qu'elle sera contente de te voir, elle t'apprécie beaucoup.
Une semaine plus tard, nous nous retrouvions tous les trois dans un excellent restaurant car mon père me glissa avant d'entrer que c'était l'anniversaire de sa femme. Heureusement, à une cinquantaine de mètres il y avait un magasin de fleurs et j'achetais un beau bouquet de roses. Les deux étaient déjà assis à notre table lorsque j'offris ce bouquet, vraiment beau, avec un petit compliment que j'improvisais et qui la fit rougir alors que je remarquais que mon père appréciait mon geste. La situation était quelque peu équivoque car d'une part c'était l'anniversaire de Laurence et, d'autre part, parce que papa et moi avions tous les deux quelque chose que nous nous étions mutuellement cachés et dont nous voulions parler. Au moment du dessert, je me suis lancé et j'ai raconté tout ce qui s'était passé avec Gérard et son ami et comment j'avais pratiquement été rejeté pour m'être mêlé de ce qui ne me regardait pas. J'insistais sur le fait que je n'arrivais pas à vraiment déceler si Gérard aimait Maurice ou si c'est ce dernier qui exerçait une telle emprise sur mon frère que celui-ci n'était plus capable de réfléchir sainement et objectivement. Et j'ajoutais qu'en ce qui me concernait j'étais convaincu que Maurice avait une mauvaise influence, que je n'étais absolument par convaincu que Gérard soit véritablement homosexuel, bien au contraire j'étais presque certain qu'il subissait un véritable viol par chantage. Ce dont j'étais certain, c'est que je jetais l'éponge et renonçais à m'occuper de lui, d'autant plus qu'entre temps il était devenu majeur et donc libre de faire et agir comme il en avait envie. Je sentais qu' Édouard et Laurence étaient catastrophés par tous ce que je venais de leur révéler avec une colère froide chez mon père alors que sa femme avait les yeux rouges.
Nous avons encore longuement discuté et, avant de nous séparer, mon père me remercia sincèrement et me dit qu'il allait consulter un de ses amis avocats pour examiner s'il y avait quelque chose à entreprendre. Il était très tard lorsque nous sommes partis chacun de notre côté et j'étais soulagé de m'être déchargé de cette responsabilité vis-à-vis de Gérard. Ce n'est qu'en arrivant devant chez moi que je réalisais que mon père ne m'avait pas dit ce qu'il avait à me révéler. Je ne me suis pas formalisé, ce serait pour une prochaine rencontre. Sur mon répondeur, je trouvais un message de François qui me suggérait de le rappeler car il serait heureux que nous nous revoyions à l'occasion, pas forcément dans un sauna dit-il en riant. Même si j'étais soulagé je me sentais moralement épuisé par cette longue discussion, pas très agréable pour tout le monde, aussi dès que je fus dans mon lit, je m'endormis instantanément.
Quelques jours plus tard, nous nous retrouvions François et moi au point de départ d'une grand ballade dans la campagne. Cette idée était venue de François et j'en étais très heureux car se retrouver chez l'un ou l'autre aurait pu être gênant : nous ne nous connaissions que très superficiellement et de plus je l'avais contacté pour connaître l'adresse d'un sauna gay dans lequel nous nous étions retrouvés dans le plus simple appareil. Certes il avait eu à mon égard une attitude exemplaire mais j'avais compris que, très probablement, les garçons ne le laissaient pas indifférent. Je pouvais même imaginer, à certains petits détails, que je pouvais l'attirer mais je n'étais pas certain qu'il ose faire le pas. Il ne fallait en tout cas pas qu'il compte sur moi, je n'étais ni sûr de ce que j'étais et surtout j'étais beaucoup trop timide. Il est vrai que François était une personne très agréable, d'une compagnie plaisante, preuve en soi les bonnes discussions échangées durant les trois bonnes heures de notre promenade. Il était bientôt 19 heures lorsque nous sommes arrivés en ville, le grand air avait creusé notre appétit. L'offre des restaurants dans le centre était telle que nous n'arrivions pas à nous décider
- François / Tu avais aimé le tartare de bœuf et le vin que nous avions bu ? Nous pourrions y retourner, qu'en penses-tu ?
- Moi / C'est une excellente idée et j'avais aimé l'amb… Ce disant, j'avais senti que j'avais brutalement rougi
- François / … tu avais aimé l'ambiance mais j'ai compris que ta langue avait fourché, tu voulais dire bien sûr le repas, n'est-ce pas ?
- Moi / Oui, eh non enfin… oh je ne sais plus où j'en suis, ne te fiche pas de moi s'il te plait !
- François / Ne t'inquiète pas, tu verras tout se passera en temps et heure, quand tu seras prêt et uniquement si tu le désires. Fais-moi confiance.
Ét ce disant il déposa un léger baiser sur mes lèvres. Je sentis brièvement son haleine sur mon visage, sa main effleura la mienne. Nous nous mîmes en route pour aller déguster ce fameux tartare. Même si mon cœur battait plus vite que normalement, j'étais beaucoup moins stressé que la première fois, je n'avais oublié ni le premier choc de la nudité dans le vestiaire, ni l'odeur diffuse dans la salle de projection hard ni bien sûr cette main qui était lentement remontée jusqu'aux portes de mon intimité.
Au vestiaire, je me dévêtis sans gêne aucune jusqu'au moment où j'arrivai à mon slip. À ce moment j'ai eu peur de me montrer et, comme la première fois, c'est encore François qui m'a sauvé. Très délicatement, il a saisi les bords de mon sous-vêtement et, avec une extrême lenteur tout en douceur, mon pénis fut dégagé à cette différence près qu'un début de durcissement était clairement visible. François était accroupi à la hauteur de mon entre-jambe. Comme tout à l'heure, il déposa un nouveau léger baiser mais cette fois sur mon gland rose qui commençait à émerger du prépuce. Je ne pus réprimer un tressaillement à ce bref contact alors que ma main se perdait dans sa chevelure. François me dit juste "tu sens bon, Matthias !". Curieusement, je ne ressentais aucune équivoque à ce geste de mon ami, j'avais l'impression qu'il ne faisait que ce qu'il devait faire pour m'apprivoiser, me familiariser avec l'esprit de ce lieu si particulier pour certains mais où je pressentais que j'allais bientôt m'y sentir de plus en plus à l'aise. En se relevant, François m'accorda un de ses sourires désarmant d'ingénuité en me disant "tu vois, ce n'est pas si compliqué que ça !". C'est vrai que ce n'était ni compliqué ni gênant, il suffisait de le faire car ce qui aurait été gênant c'est si j'étais resté en slip alors que tout autour de moi c'était la nudité qui régnait, parfois encore protégée par un linge étroit autour de la ceinture.
La douche réglementaire faite, j'avais toutefois eu le temps de constater que mes deux voisins se lavaient réciproquement en s'attardant particulièrement sur ou plutôt dans la raie des fesses et qu'ils avaient l'air d'y prendre beaucoup de plaisir. Je m'étais lavé et rincé seul, sous l'air, me semble-t-il, légèrement narquois de François qui avait bien sûr remarqué que je ne quittais pas des yeux les deux garçons.
En allant au hammam, j'étais à la fois décontracté car je connaissais les lieux et stressé car je redoutais que, comme la dernière fois, je me retrouve seul pendant que mon ami disparaitrait dans cet antre mystérieuse qu'est le darkroom. Je m'étais assis à la même place que l'autre fois avec à mon côté le linge de François – il était donc intégralement nu - qui avait rapidement disparu de ma vue. Il y avait du monde, beaucoup d'entrées et de sorties, un silence qui n'était perturbé que par des bruits bizarres, de soupires quand ce n'était pas des gémissements. Ma curiosité était aguerrie mais jamais je n'oserais pénétrer dans cette pièce que tout le monde avait l'air d'apprécier particulièrement. François était ressorti, la bite légèrement horizontale, il me prit par la main et m'attira avec lui. L'endroit était dans une obscurité presque totale, plein de coins et recoins, les corps rendaient la progression difficile. Le contact physique était impossible à éviter, c'était des frôlements, des attouchements une fesse par ci, un sexe par là. Parfois une main se saisissait de mes testicules et les massait brièvement pendant qu'une autre exerçait des allers et retours sur ma verge et qu'une troisième cherchait mon petit trou. J'étais comme dans une ivresse sensuelle, j'avais envie de m'enfuir mais c'était si bon ! Involontairement, je me suis trouvé avec une bite bien mouillée dans la main, c'était chaud et doux à la fois. Ce contact m'a émoustillé, je me suis rendu compte que j'étais dans un entre-jambe où devait pendre de belles boules bien gonflées. Ma queue ressentait une chaleur particulière jusqu'au moment où je réalisais brièvement qu'elle se trouvait dans une bouche dont la langue entourait savamment mon gland. Un liquide chaud dégoulinait de mon ventre vers mes testicules en me chatouillant, je sentais une tempête qui s'organisait au plus profond de moi-même. Un virage et une vague lumière, je me retrouvais à ma place avec à mes côtés François. "Oh toi, tu es mûr" et il s'empara délicatement de mon sexe qui était en train de se contracter, mon sperme s'apprêtait à sortir en longs jets, sa bouche était là, sa langue, qui n'était pas la même que tout à l'heure, donna le signal de l'épanchement, un orgasme énorme s'en suivi, durant quelques secondes je n'étais plus là. Quand François s'aperçut que j'avais repris conscience, il se pencha vers moi et, pour la première fois, il me donna un baiser, ce n'était pas sa langue mais son gland qui se lâchait dans ma bouche. Il s'excusa ce qui me surprit mais je le rassurais en lui disant que j'avais aimé et que je voulais lui rendre la pareille, ce qu'à ma déception il refusa.
Merci, le tartare était excellent, nous en avons pris une double ration, de vin également.
J'étais brièvement descendu aux toilettes afin de vider ma vessie mais lorsque je suis revenu, François n'était plus là, à sa place il y avait une feuille de papier sur laquelle était écrit : "J'ai fait ce qu'il fallait pour que tu te découvres, ton apprentissage est terminé, tu n'as plus besoin de moi. Je retourne dans le monde qui est le mien, celui des femmes".
F I N