08-08-2020, 03:23 PM
2eme ANNEE 1er semestre : (60 /100) (Philippe)
Philippe referme la porte de son cabinet derrière la dernière personne qu’il attendait.
Une fois qu’ils sont tous installés confortablement, il prend la parole pour tenter de résoudre avec eux le problème lié à la visite d’Antoine chez les De Bierne.
- Toute cette histoire est pour le moins extraordinaire.
- (Michel) Et c’est bien pour ça que je fais appel à vous deux.
Maurice dont il a fait la connaissance juste avant.
- Faire venir cet animal va être très compliqué, les lois sont très strictes aussi bien pour déplacer un animal protégé que pour le faire adopter par un particulier.
La loi Française autorise la détention d’un fauve sous certaines conditions jusqu’à un certain âge et je crois qu’en plus la dérogation est très rarement accordée.
- (Philippe) Je me suis renseigné et une des seules raisons pour l’obtenir est de familiariser l’animal à l’homme quand il est encore très jeune avant qu’il ne soit affecté à un Zoo ou un cirque et en plus il faut que la personne qui le prend en charge soit habilitée ou formée à cette fin.
- (Michel en soupirant) Ce n’est pas gagné d’avance si je comprends bien !
- (Philippe) J’ai peut-être une idée, elle vaut ce qu’elle vaut et n’empêchera pas la complication administrative pour le faire sortir de son pays mais devrait résoudre en grande partie le problème une fois en France.
Maurice fixe son ami et plisse les yeux cherchant à comprendre sa pensée.
- Je me charge de le faire venir, donne-nous plutôt cette idée toute fraîche qui sort de ton cerveau de psy, je m’attends à un coup des plus tordu pour détourner les règles.
Philippe sourit à son ami fier de lui.
- C’est simple pourtant, Aix est une grande ville et il y a suffisamment de place pour y accueillir un cirque à l’année. Et en plus je crois en connaître un, suffit de motiver suffisamment son propriétaire pour qu’il y prenne racine.
- (Michel) Il n’aurait pas un couple de tigre particulièrement féroce ton cirque ?
Philippe fait un clin d’œil amusé au vieil homme.
- Féroce je ne suis pas sûr mais impressionnant je n’en doute pas un instant.
- (Michel) C’est une idée qui pourrait fonctionner, Florian pourrait ainsi le voir quand il serait chez nous.
Maurice tique légèrement.
- Oui mais pourquoi ?
Il voit l’incrédulité à sa question marquer le visage des deux hommes.
- Eh bien oui quoi ? Pourquoi ? Qu’en fera-t-il une fois qu’il le verra ? Qu’est ce qui arrivera après ? À quoi mène toute cette histoire ? Ça fait beaucoup de questions vous ne trouvez pas, beaucoup trop je dirais même et nous n’avons pas même l’amorce d’une réponse.
- (Philippe) Alors je ne vois qu’une chose à faire.
- (Michel) Allez voir sur place ce qu’il en est et tenter d’en comprendre le pourquoi et ses implications.
Maurice après réflexion.
- J’ai une équipe qui pourrait prendre des congés et aller y voir de plus près si vous voulez, si tout va bien et après en avoir pris la décision tous ensemble quand ils nous auront fait un rapport circonstancié, ils pourraient même ramener l’animal avec eux.
- (Philippe) Je m’occupe du cirque mais ça risque de coûter cher ?
- (Michel) Je m’occupe du financement, si c’est pour le bien de Florian l’argent n’a pas d’importance.
- (Maurice) Alors je pense que notre petite réunion était utile et constructive.
- (Philippe) Je le crois aussi même si elle nous apporte son lot de questionnement, maintenant il ne nous reste plus qu’à prier pour que ce soit la bonne décision.
- (Michel) Tant que nous n’en saurons pas plus, nous garderons le secret sur tout ça. Attendons déjà de savoir ce que diront tes agents, rien ne sera engagé s’il y a le moindre doute que ça porte préjudice à mon petit-fils.
Philippe acquiesce de la tête.
- C’est évident ! Au fait Maurice ? J’ai cru comprendre que tu avais rencontré « Flo » dernièrement ?
- (Maurice sourit) Un pur hasard en plus, j’étais venu pour déjeuner dans mon restaurant habituel quand je l’ai vu arriver avec deux des personnes que j’avais envoyées pour le surveiller.
Philippe voit le visage souriant de son ami.
- Alors ? Quelles ont été tes impressions suite à cette rencontre ? Tu as fait tout ce que tu as fait pour lui par amitié pour moi sans savoir ce qu’il est réellement et je suis curieux de connaître tes sentiments après cette rencontre.
Michel attend la réponse suspendu à ses lèvres.
- Ça m’intéresse aussi de les connaître.
- Eh bien je dois vous avouer que c’était très fort, nous nous sommes jetés dans les bras l’un l’autre sans que ce soit prémédité et c’était comme si je l’avais toujours connu. Ce garçon est très attachant et il dégage de lui quelque chose de très spéciale, je ne sais pas si je m’exprime comme il faut mais c’est comme si je serrais un être cher dans mes bras vous comprenez ?
Un petit moment passe entre les trois hommes, Michel et Philippe comprennent bien le sentiment qu’essaie de décrire leur ami et remarquent l’émotion qu’il ressent aux crispations de son visage et à ses yeux brillants.
Philippe d’une voix chaude.
- Je comprends très bien, j’ai moi-même ressenti la même chose il y a bien longtemps quand j’ai rencontré pour la première fois un petit bout d’homme aux grands yeux verts brillants d’intelligence d’à peine quatre ans.
2eme ANNEE 1er semestre : (61 / 100) (Reims) (Anthony)
Anthony est heureux en cette fin d’après-midi, il va suivre un cours facultatif qu’il attend chaque semaine avec impatience.
Il arpente avec de brefs coups de canne le couloir de la fac et entre sans se tromper dans la salle de musique où il va s’asseoir comme à l’accoutumée devant le piano.
Il est encore seul car il arrive toujours en avance afin de ne pas risquer d’être bousculé par des étudiants ne faisant pas attention à son handicap.
Quelques accords et il commence à s’échauffer les doigts sur un morceau qu’il apprécie toujours autant, la musique fluide et aux accords parfaits s’échappe de ses mains et un sourire de bien être illumine son visage.
Sylvain et plusieurs de ses amis empruntent le couloir pour aller en salle d’étude afin de préparer le prochain cours, ils s’arrêtent en entendant la musique harmonieuse qui vient de la salle de chant et se regardent agréablement surpris de la virtuosité du musicien.
Ils vont pour aller y jeter un coup d’œil par pure curiosité quand ils frissonnent tous les quatre en entendant une voix s’élever et accompagner la musique.
Une voix si pure qu’elle leur a occasionné ce long frisson sur tout le corps, la curiosité les fait entrer dans la salle et ils voient le garçon qui chante et joue d’une façon si surprenante.
Anthony ressent une présence et se trouve gêné d’avoir été découvert, il n’aime pas se montrer en spectacle en dehors de son petit cercle d’ami et il regrette déjà de s’être laissé emporter par la musique.
Les quatre garçons comprennent quand il arrête de jouer qu’ils ont été indiscrets et reculent lentement jusqu’à se retrouver dans le couloir.
Ils reprennent alors le chemin de la salle d’étude en constatant que derrière eux le piano a repris sans toutefois être accompagné de la voix qui les a fait vibrer.
- (Un ami de Sylvain) J’en ai eu la chair de poule, comment il chante bien le gars. Brrrr !!! J’en ai froid dans le dos.
- (Un autre copain) Dommage qu’il ait arrêté, vous croyez que c’est à cause de notre présence ?
- (Sylvain) Il y a des chances, je connais ce gars et il peut être très timide parfois
- C’est un copain à toi ?
- Non pas vraiment mais il nous arrive souvent d’être à la même table à la cafétéria.
- Il chante vraiment bien, dommage qu’il nous ait vus.
- (Sylvain) Entendu tu veux dire, il est aveugle alors il ne risquait pas de nous voir.
- Quel con !! Je ne l'avais pas reconnu !! J’aimerais bien l’entendre encore chanter, pas vous ?
- Le prochain coup, il faudra lui demander s’il veut bien.
- Ouaih !!! Ça me plairait bien.
Les conversations s’arrêtent quand ils entrent dans l’étude, ce n’est que le lendemain au réfectoire que Sylvain voit à nouveau le garçon se diriger vers sa table en tenant d’une main son plateau et sa canne de l’autre.
Il sait très bien que s’il lui propose son aide celui-ci la refusera car il l’a déjà proposé plusieurs fois et à chaque fois avec le même sourire et surtout le même refus poli.
Une fois devant la table, Anthony replie sa canne et sa main cherche une chaise de libre, Sylvain repousse la salière qui est devant lui et lui prend le plateau des mains seule aide qu’il ait jamais accepté.
- Merci !
- Pas de quoi c’est normal, tu sais un jour tu vas te prendre un gadin et tu auras l’air malin. Tu devrais nous laisser t’aider tu sais, il n’y a pas de mal à recevoir un coup de main.
- Je sais mais quand je suis tout seul faut bien que je me débrouille, plus je suis autonome et plus je peux faire de choses tu comprends ?
- Je crois oui même si je trouve que tu en fais trop parfois.
Les deux garçons se taisent et prennent leur repas sous dans le brouhaha de la salle qui est maintenant pleine à craquer, les voisins de tables discutent du dernier match de foot ce qui n’intéresse pas particulièrement Sylvain qui du coup regarde son voisin avec plus d’insistance qu’à l’habitude car il l’a fortement étonné quand il l’a entendu chanter.
Anthony à les sens très affûtés et se rend vite compte de l’intérêt soudain que lui porte le garçon en face de lui, il n’en comprend pas la raison car ils ont l’habitude depuis l’année dernière de manger à cette table et jamais il n’avait ressenti la curiosité que lui porte son voisin jusqu’à aujourd’hui.
- J’ai quelque chose sur le nez ?
- (Sylvain surpris) Hein ! Heu non ! Pourquoi tu me demandes ça ?
- Parce que je sens tes yeux braqués sur moi et tu ne le fais jamais d’habitude.
- Tu arrives à ressentir des trucs comme ça toi ?
- Eh bien oui, il faut bien que je compense mon handicap, je peux te poser une question ?
Sylvain étonné qu’il engage de lui-même la conversation.
- Bien sûr !
- Tu te prénommes bien Sylvain ?
- Oui pourquoi ?
- Tu ne connaîtrais pas Guillaume et Damien qui habitent à Saint Rémi dans les résidences ?
- Oui pourquoi ? Tu les connais ?
- Un peu, nous sommes voisins et ils nous arrivent de discuter ensemble depuis quelques temps.
- Eh bien oui!! Ce sont bien des amis à moi en effet.
- Et Florian c’est aussi un ami à toi ?
Sylvain les yeux ronds de surprise.
- Tu connais aussi Florian ?
Sylvain par pur réflexe passe plusieurs fois sa main devant les yeux du garçon et ne comprend plus rien, Anthony sent l’air que fait le geste devant son visage et une question se pose à lui aussitôt.
Pourquoi ce geste alors que Sylvain sait pertinemment qu’il est aveugle ???? Quel rapport avec Florian ????
2eme ANNEE 1er semestre : (62 / 100) (Reims) (Visite médicale)
Mélanie profite de la recréation pour sortir son calepin et s’applique à écrire sa lettre, ça fait déjà un moment qu’elle pensait à la rédiger car elle l’a promise à Ludovic.
Depuis qu’il est reparti après sa semaine passée à l’hôpital, elle bassine ses parents pour pouvoir aller à Orléans pendant les vacances de la Toussaint. Mélanie aime bien être avec le petit blond qui est tout le temps à la faire rire et pour une fois qu’elle a un ami garçon, elle tient à le garder même s’ils n’habitent pas tout près l’un de l’autre.
Un groupe de fille la remarque et court tout droit vers elle. Quand elle s’en aperçoit, Mélanie soupire et range vite fait son calepin dans son manteau.
Un peu tard néanmoins car ses copines ont vu son geste et commencent à l’interroger.
- (Pauline) Qu’est-ce que tu faisais ?
- (Mélanie) Rien du tout pourquoi ?
- (Nadège) Tu écrivais à ton amoureux ?
- Pfff !!! N’importe quoi !
- (Louise en riant) Je suis sûre que si.
- Mais qu’est-ce que ça peut vous faire ? En plus ce n’est pas mon amoureux mais mon meilleur ami.
- (Pauline curieuse) Ah oui ! Et il est comment ?
- (Mélanie amusée) Tu ne serais pas un peu curieuse toi ?
Pauline avec un grand sourire.
- Tu me connais Hi ! Hi !
- (Nadège) Alors tu nous le dis ?
Mélanie fouille dans son sac et sort son portefeuille, elle en sort une photo de Ludovic avec elle en vacances et la montre à ses amies curieuses.
- Voilà Ludovic !
- (Louise) Mais c’est un gamin ! Quel âge il a ?
- Huit ans pourquoi ? Je vous ai dit que c’était mon meilleur ami.
- (Pauline) Tu l’as déjà embrassée ?
- Oui pourquoi ?
- (Pauline) Sur la bouche hi ! Hi !
- Tu embrasses tes amis sur la bouche toi ?
- (Pauline) Bah non !
- Eh bien tu vois ? Moi c’est pareil.
La sonnerie de la reprise retentit au plus grand bonheur de Mélanie qui commençait à ne plus savoir où se mettre avec toutes ses questions sur elle et « Ludo ».
Elle sourit malgré elle en regardant une dernière fois la photo avant de la ranger précieusement car elle doit reconnaître qu’elle l’aime beaucoup, elle soupire et range son portefeuille dans son sac.
En classe la maîtresse lui demande de rester près d’elle et quand tout le monde est installé, prend la parole.
- Les enfants, vous allez rester tranquille le temps que j’emmène Mélanie à l’infirmerie, le médecin scolaire veut la voir en premier car vous vous souvenez que Mélanie était encore il n’y a pas si longtemps en fauteuil roulant. Après ça ce sera votre tour et vous serez appelés un par un comme tous les ans.
La maîtresse prend Mélanie par la main et la conduit dans la petite infirmerie de l’école où le docteur Lambert comme chaque année suit les élèves de cette classe accompagné de son infirmière.
C’est lui qui en consultant les dossiers médicaux des enfants a demandé que Mélanie passe en premier, se rappelant parfaitement de la petite fille tétraplégique qu’il avait ausculté l’année passée.
Son dossier de l’époque était pourtant très clair et l’opération même si elle pouvait être envisagée ne donnait que très peu de chance à la fillette de remarcher un jour normalement.
Quand il la voit entrer avec sa maîtresse, ses yeux s’écarquillent de stupeur.
La démarche tout en souplesse de l’enfant le laisse un instant sans voix, il reprend néanmoins assez rapidement le contrôle sur lui-même pour prendre la parole.
- Eh bien jeune fille si on m’avait dit que je te reverrai dans ses conditions, j’aurai traité cette personne de menteur. Comment te sens-tu ? Approche que je t’examine un peu.
Le médecin commence par les tests habituels qu’il pratique depuis de longues années sur les enfants, il vérifie sa vue, sa dentition, il la mesure et la pèse, lui prend la tension et vérifie ses bruits respiratoires
- Tout m’a l’air d‘aller on dirait, ôte ton tee-shirt et tourne-toi s’il te plaît, je vais regarder ta cicatrice pour vérifier si elle est saine. Prends-tu encore des médicaments ?
- Non docteur.
- Est-ce que ton dos te fait souffrir ?
- Non docteur.
Le médecin fait allonger la fillette sur le ventre et il examine avec soin la longue cicatrice qui lui longe la colonne vertébrale sur toute la partie inférieure du corps, celle-ci est tellement discrète qu’il n’en revient pas s’attendant à quelque chose de beaucoup plus pénalisant pour l’esthétique de la petite.
Au lieu de ça la marque disparaît presque sous le bronzage du dos, n’apparaissant que comme une minuscule et fine ligne blanche qui, il n’en doute pas s’estompera encore quand la petite Mélanie grandira jusqu’à quasiment disparaître une fois adulte pour qui n’en connaîtra pas l’existence.
- C’est du beau travail ! Connais-tu le nom du chirurgien qui t’a opéré avec autant de talent ?
Mélanie a très bien appris sa leçon et c’est sans hésiter qu’elle répond à la question.
- Oui docteur c’est le docteur Frédéric Viala.
Le médecin note mentalement le nom.
- Ah oui ! Intéressant ! De toute évidence un très bon chirurgien, bien ! Tu peux te relever et te rhabiller, ce sera tout et je suis heureux pour toi que tout se soit passé aussi bien.
Je n’aurais pas cru ça la dernière fois que je t’ai examinée jeune fille, fait quand même attention de ne pas trop forcer, il faut laisser le temps à ton corps de se réparer correctement.
- Oui docteur mes parents n’arrêtent pas de me le rappeler et je fais très attention.
Le médecin avec un grand sourire.
- Alors je n’ai plus rien d’autre à rajouter, au revoir Mélanie, à l’année prochaine.
La maîtresse souriante lui reprend la main et la ramène dans sa classe, elle aussi a été fortement étonnée en voyant le dos de Mélanie car elle aussi quand elle a ôté son maillot s’attendait à voir quelque chose de peu ragoûtant.
De retour dans sa classe, elle note dans son agenda le nom de Frédéric Viala et annote à côté « prévenir Henry et Éveline ». Puis referme son agenda en souriant.
Philippe referme la porte de son cabinet derrière la dernière personne qu’il attendait.
Une fois qu’ils sont tous installés confortablement, il prend la parole pour tenter de résoudre avec eux le problème lié à la visite d’Antoine chez les De Bierne.
- Toute cette histoire est pour le moins extraordinaire.
- (Michel) Et c’est bien pour ça que je fais appel à vous deux.
Maurice dont il a fait la connaissance juste avant.
- Faire venir cet animal va être très compliqué, les lois sont très strictes aussi bien pour déplacer un animal protégé que pour le faire adopter par un particulier.
La loi Française autorise la détention d’un fauve sous certaines conditions jusqu’à un certain âge et je crois qu’en plus la dérogation est très rarement accordée.
- (Philippe) Je me suis renseigné et une des seules raisons pour l’obtenir est de familiariser l’animal à l’homme quand il est encore très jeune avant qu’il ne soit affecté à un Zoo ou un cirque et en plus il faut que la personne qui le prend en charge soit habilitée ou formée à cette fin.
- (Michel en soupirant) Ce n’est pas gagné d’avance si je comprends bien !
- (Philippe) J’ai peut-être une idée, elle vaut ce qu’elle vaut et n’empêchera pas la complication administrative pour le faire sortir de son pays mais devrait résoudre en grande partie le problème une fois en France.
Maurice fixe son ami et plisse les yeux cherchant à comprendre sa pensée.
- Je me charge de le faire venir, donne-nous plutôt cette idée toute fraîche qui sort de ton cerveau de psy, je m’attends à un coup des plus tordu pour détourner les règles.
Philippe sourit à son ami fier de lui.
- C’est simple pourtant, Aix est une grande ville et il y a suffisamment de place pour y accueillir un cirque à l’année. Et en plus je crois en connaître un, suffit de motiver suffisamment son propriétaire pour qu’il y prenne racine.
- (Michel) Il n’aurait pas un couple de tigre particulièrement féroce ton cirque ?
Philippe fait un clin d’œil amusé au vieil homme.
- Féroce je ne suis pas sûr mais impressionnant je n’en doute pas un instant.
- (Michel) C’est une idée qui pourrait fonctionner, Florian pourrait ainsi le voir quand il serait chez nous.
Maurice tique légèrement.
- Oui mais pourquoi ?
Il voit l’incrédulité à sa question marquer le visage des deux hommes.
- Eh bien oui quoi ? Pourquoi ? Qu’en fera-t-il une fois qu’il le verra ? Qu’est ce qui arrivera après ? À quoi mène toute cette histoire ? Ça fait beaucoup de questions vous ne trouvez pas, beaucoup trop je dirais même et nous n’avons pas même l’amorce d’une réponse.
- (Philippe) Alors je ne vois qu’une chose à faire.
- (Michel) Allez voir sur place ce qu’il en est et tenter d’en comprendre le pourquoi et ses implications.
Maurice après réflexion.
- J’ai une équipe qui pourrait prendre des congés et aller y voir de plus près si vous voulez, si tout va bien et après en avoir pris la décision tous ensemble quand ils nous auront fait un rapport circonstancié, ils pourraient même ramener l’animal avec eux.
- (Philippe) Je m’occupe du cirque mais ça risque de coûter cher ?
- (Michel) Je m’occupe du financement, si c’est pour le bien de Florian l’argent n’a pas d’importance.
- (Maurice) Alors je pense que notre petite réunion était utile et constructive.
- (Philippe) Je le crois aussi même si elle nous apporte son lot de questionnement, maintenant il ne nous reste plus qu’à prier pour que ce soit la bonne décision.
- (Michel) Tant que nous n’en saurons pas plus, nous garderons le secret sur tout ça. Attendons déjà de savoir ce que diront tes agents, rien ne sera engagé s’il y a le moindre doute que ça porte préjudice à mon petit-fils.
Philippe acquiesce de la tête.
- C’est évident ! Au fait Maurice ? J’ai cru comprendre que tu avais rencontré « Flo » dernièrement ?
- (Maurice sourit) Un pur hasard en plus, j’étais venu pour déjeuner dans mon restaurant habituel quand je l’ai vu arriver avec deux des personnes que j’avais envoyées pour le surveiller.
Philippe voit le visage souriant de son ami.
- Alors ? Quelles ont été tes impressions suite à cette rencontre ? Tu as fait tout ce que tu as fait pour lui par amitié pour moi sans savoir ce qu’il est réellement et je suis curieux de connaître tes sentiments après cette rencontre.
Michel attend la réponse suspendu à ses lèvres.
- Ça m’intéresse aussi de les connaître.
- Eh bien je dois vous avouer que c’était très fort, nous nous sommes jetés dans les bras l’un l’autre sans que ce soit prémédité et c’était comme si je l’avais toujours connu. Ce garçon est très attachant et il dégage de lui quelque chose de très spéciale, je ne sais pas si je m’exprime comme il faut mais c’est comme si je serrais un être cher dans mes bras vous comprenez ?
Un petit moment passe entre les trois hommes, Michel et Philippe comprennent bien le sentiment qu’essaie de décrire leur ami et remarquent l’émotion qu’il ressent aux crispations de son visage et à ses yeux brillants.
Philippe d’une voix chaude.
- Je comprends très bien, j’ai moi-même ressenti la même chose il y a bien longtemps quand j’ai rencontré pour la première fois un petit bout d’homme aux grands yeux verts brillants d’intelligence d’à peine quatre ans.
2eme ANNEE 1er semestre : (61 / 100) (Reims) (Anthony)
Anthony est heureux en cette fin d’après-midi, il va suivre un cours facultatif qu’il attend chaque semaine avec impatience.
Il arpente avec de brefs coups de canne le couloir de la fac et entre sans se tromper dans la salle de musique où il va s’asseoir comme à l’accoutumée devant le piano.
Il est encore seul car il arrive toujours en avance afin de ne pas risquer d’être bousculé par des étudiants ne faisant pas attention à son handicap.
Quelques accords et il commence à s’échauffer les doigts sur un morceau qu’il apprécie toujours autant, la musique fluide et aux accords parfaits s’échappe de ses mains et un sourire de bien être illumine son visage.
Sylvain et plusieurs de ses amis empruntent le couloir pour aller en salle d’étude afin de préparer le prochain cours, ils s’arrêtent en entendant la musique harmonieuse qui vient de la salle de chant et se regardent agréablement surpris de la virtuosité du musicien.
Ils vont pour aller y jeter un coup d’œil par pure curiosité quand ils frissonnent tous les quatre en entendant une voix s’élever et accompagner la musique.
Une voix si pure qu’elle leur a occasionné ce long frisson sur tout le corps, la curiosité les fait entrer dans la salle et ils voient le garçon qui chante et joue d’une façon si surprenante.
Anthony ressent une présence et se trouve gêné d’avoir été découvert, il n’aime pas se montrer en spectacle en dehors de son petit cercle d’ami et il regrette déjà de s’être laissé emporter par la musique.
Les quatre garçons comprennent quand il arrête de jouer qu’ils ont été indiscrets et reculent lentement jusqu’à se retrouver dans le couloir.
Ils reprennent alors le chemin de la salle d’étude en constatant que derrière eux le piano a repris sans toutefois être accompagné de la voix qui les a fait vibrer.
- (Un ami de Sylvain) J’en ai eu la chair de poule, comment il chante bien le gars. Brrrr !!! J’en ai froid dans le dos.
- (Un autre copain) Dommage qu’il ait arrêté, vous croyez que c’est à cause de notre présence ?
- (Sylvain) Il y a des chances, je connais ce gars et il peut être très timide parfois
- C’est un copain à toi ?
- Non pas vraiment mais il nous arrive souvent d’être à la même table à la cafétéria.
- Il chante vraiment bien, dommage qu’il nous ait vus.
- (Sylvain) Entendu tu veux dire, il est aveugle alors il ne risquait pas de nous voir.
- Quel con !! Je ne l'avais pas reconnu !! J’aimerais bien l’entendre encore chanter, pas vous ?
- Le prochain coup, il faudra lui demander s’il veut bien.
- Ouaih !!! Ça me plairait bien.
Les conversations s’arrêtent quand ils entrent dans l’étude, ce n’est que le lendemain au réfectoire que Sylvain voit à nouveau le garçon se diriger vers sa table en tenant d’une main son plateau et sa canne de l’autre.
Il sait très bien que s’il lui propose son aide celui-ci la refusera car il l’a déjà proposé plusieurs fois et à chaque fois avec le même sourire et surtout le même refus poli.
Une fois devant la table, Anthony replie sa canne et sa main cherche une chaise de libre, Sylvain repousse la salière qui est devant lui et lui prend le plateau des mains seule aide qu’il ait jamais accepté.
- Merci !
- Pas de quoi c’est normal, tu sais un jour tu vas te prendre un gadin et tu auras l’air malin. Tu devrais nous laisser t’aider tu sais, il n’y a pas de mal à recevoir un coup de main.
- Je sais mais quand je suis tout seul faut bien que je me débrouille, plus je suis autonome et plus je peux faire de choses tu comprends ?
- Je crois oui même si je trouve que tu en fais trop parfois.
Les deux garçons se taisent et prennent leur repas sous dans le brouhaha de la salle qui est maintenant pleine à craquer, les voisins de tables discutent du dernier match de foot ce qui n’intéresse pas particulièrement Sylvain qui du coup regarde son voisin avec plus d’insistance qu’à l’habitude car il l’a fortement étonné quand il l’a entendu chanter.
Anthony à les sens très affûtés et se rend vite compte de l’intérêt soudain que lui porte le garçon en face de lui, il n’en comprend pas la raison car ils ont l’habitude depuis l’année dernière de manger à cette table et jamais il n’avait ressenti la curiosité que lui porte son voisin jusqu’à aujourd’hui.
- J’ai quelque chose sur le nez ?
- (Sylvain surpris) Hein ! Heu non ! Pourquoi tu me demandes ça ?
- Parce que je sens tes yeux braqués sur moi et tu ne le fais jamais d’habitude.
- Tu arrives à ressentir des trucs comme ça toi ?
- Eh bien oui, il faut bien que je compense mon handicap, je peux te poser une question ?
Sylvain étonné qu’il engage de lui-même la conversation.
- Bien sûr !
- Tu te prénommes bien Sylvain ?
- Oui pourquoi ?
- Tu ne connaîtrais pas Guillaume et Damien qui habitent à Saint Rémi dans les résidences ?
- Oui pourquoi ? Tu les connais ?
- Un peu, nous sommes voisins et ils nous arrivent de discuter ensemble depuis quelques temps.
- Eh bien oui!! Ce sont bien des amis à moi en effet.
- Et Florian c’est aussi un ami à toi ?
Sylvain les yeux ronds de surprise.
- Tu connais aussi Florian ?
Sylvain par pur réflexe passe plusieurs fois sa main devant les yeux du garçon et ne comprend plus rien, Anthony sent l’air que fait le geste devant son visage et une question se pose à lui aussitôt.
Pourquoi ce geste alors que Sylvain sait pertinemment qu’il est aveugle ???? Quel rapport avec Florian ????
2eme ANNEE 1er semestre : (62 / 100) (Reims) (Visite médicale)
Mélanie profite de la recréation pour sortir son calepin et s’applique à écrire sa lettre, ça fait déjà un moment qu’elle pensait à la rédiger car elle l’a promise à Ludovic.
Depuis qu’il est reparti après sa semaine passée à l’hôpital, elle bassine ses parents pour pouvoir aller à Orléans pendant les vacances de la Toussaint. Mélanie aime bien être avec le petit blond qui est tout le temps à la faire rire et pour une fois qu’elle a un ami garçon, elle tient à le garder même s’ils n’habitent pas tout près l’un de l’autre.
Un groupe de fille la remarque et court tout droit vers elle. Quand elle s’en aperçoit, Mélanie soupire et range vite fait son calepin dans son manteau.
Un peu tard néanmoins car ses copines ont vu son geste et commencent à l’interroger.
- (Pauline) Qu’est-ce que tu faisais ?
- (Mélanie) Rien du tout pourquoi ?
- (Nadège) Tu écrivais à ton amoureux ?
- Pfff !!! N’importe quoi !
- (Louise en riant) Je suis sûre que si.
- Mais qu’est-ce que ça peut vous faire ? En plus ce n’est pas mon amoureux mais mon meilleur ami.
- (Pauline curieuse) Ah oui ! Et il est comment ?
- (Mélanie amusée) Tu ne serais pas un peu curieuse toi ?
Pauline avec un grand sourire.
- Tu me connais Hi ! Hi !
- (Nadège) Alors tu nous le dis ?
Mélanie fouille dans son sac et sort son portefeuille, elle en sort une photo de Ludovic avec elle en vacances et la montre à ses amies curieuses.
- Voilà Ludovic !
- (Louise) Mais c’est un gamin ! Quel âge il a ?
- Huit ans pourquoi ? Je vous ai dit que c’était mon meilleur ami.
- (Pauline) Tu l’as déjà embrassée ?
- Oui pourquoi ?
- (Pauline) Sur la bouche hi ! Hi !
- Tu embrasses tes amis sur la bouche toi ?
- (Pauline) Bah non !
- Eh bien tu vois ? Moi c’est pareil.
La sonnerie de la reprise retentit au plus grand bonheur de Mélanie qui commençait à ne plus savoir où se mettre avec toutes ses questions sur elle et « Ludo ».
Elle sourit malgré elle en regardant une dernière fois la photo avant de la ranger précieusement car elle doit reconnaître qu’elle l’aime beaucoup, elle soupire et range son portefeuille dans son sac.
En classe la maîtresse lui demande de rester près d’elle et quand tout le monde est installé, prend la parole.
- Les enfants, vous allez rester tranquille le temps que j’emmène Mélanie à l’infirmerie, le médecin scolaire veut la voir en premier car vous vous souvenez que Mélanie était encore il n’y a pas si longtemps en fauteuil roulant. Après ça ce sera votre tour et vous serez appelés un par un comme tous les ans.
La maîtresse prend Mélanie par la main et la conduit dans la petite infirmerie de l’école où le docteur Lambert comme chaque année suit les élèves de cette classe accompagné de son infirmière.
C’est lui qui en consultant les dossiers médicaux des enfants a demandé que Mélanie passe en premier, se rappelant parfaitement de la petite fille tétraplégique qu’il avait ausculté l’année passée.
Son dossier de l’époque était pourtant très clair et l’opération même si elle pouvait être envisagée ne donnait que très peu de chance à la fillette de remarcher un jour normalement.
Quand il la voit entrer avec sa maîtresse, ses yeux s’écarquillent de stupeur.
La démarche tout en souplesse de l’enfant le laisse un instant sans voix, il reprend néanmoins assez rapidement le contrôle sur lui-même pour prendre la parole.
- Eh bien jeune fille si on m’avait dit que je te reverrai dans ses conditions, j’aurai traité cette personne de menteur. Comment te sens-tu ? Approche que je t’examine un peu.
Le médecin commence par les tests habituels qu’il pratique depuis de longues années sur les enfants, il vérifie sa vue, sa dentition, il la mesure et la pèse, lui prend la tension et vérifie ses bruits respiratoires
- Tout m’a l’air d‘aller on dirait, ôte ton tee-shirt et tourne-toi s’il te plaît, je vais regarder ta cicatrice pour vérifier si elle est saine. Prends-tu encore des médicaments ?
- Non docteur.
- Est-ce que ton dos te fait souffrir ?
- Non docteur.
Le médecin fait allonger la fillette sur le ventre et il examine avec soin la longue cicatrice qui lui longe la colonne vertébrale sur toute la partie inférieure du corps, celle-ci est tellement discrète qu’il n’en revient pas s’attendant à quelque chose de beaucoup plus pénalisant pour l’esthétique de la petite.
Au lieu de ça la marque disparaît presque sous le bronzage du dos, n’apparaissant que comme une minuscule et fine ligne blanche qui, il n’en doute pas s’estompera encore quand la petite Mélanie grandira jusqu’à quasiment disparaître une fois adulte pour qui n’en connaîtra pas l’existence.
- C’est du beau travail ! Connais-tu le nom du chirurgien qui t’a opéré avec autant de talent ?
Mélanie a très bien appris sa leçon et c’est sans hésiter qu’elle répond à la question.
- Oui docteur c’est le docteur Frédéric Viala.
Le médecin note mentalement le nom.
- Ah oui ! Intéressant ! De toute évidence un très bon chirurgien, bien ! Tu peux te relever et te rhabiller, ce sera tout et je suis heureux pour toi que tout se soit passé aussi bien.
Je n’aurais pas cru ça la dernière fois que je t’ai examinée jeune fille, fait quand même attention de ne pas trop forcer, il faut laisser le temps à ton corps de se réparer correctement.
- Oui docteur mes parents n’arrêtent pas de me le rappeler et je fais très attention.
Le médecin avec un grand sourire.
- Alors je n’ai plus rien d’autre à rajouter, au revoir Mélanie, à l’année prochaine.
La maîtresse souriante lui reprend la main et la ramène dans sa classe, elle aussi a été fortement étonnée en voyant le dos de Mélanie car elle aussi quand elle a ôté son maillot s’attendait à voir quelque chose de peu ragoûtant.
De retour dans sa classe, elle note dans son agenda le nom de Frédéric Viala et annote à côté « prévenir Henry et Éveline ». Puis referme son agenda en souriant.
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