08-08-2020, 03:19 PM
2eme ANNEE 1er semestre : (57 /100) (CHU)
René le voit arriver alors que normalement il ne devait pas venir avant seize heures, il remarque tout de suite que quelque chose cloche.
Il va donc à sa rencontre et après la double bise de bienvenue, pose directement la question à Florian.
- Tu ne devais pas passer une grande partie de la journée à la fac toi ?
- C’était ce qui était prévu oui !
- Alors qu’est-ce que tu fais là ? Il y a eu un problème ?
- On peut dire ça oui !
- Tu veux bien me raconter ce qui ne va pas ?
Je lui raconte ma matinée et vois son visage se figer au fur et à mesure qu’il comprend ce que je viens de vivre, René me prend par les épaules et me secoue gentiment mais fermement comprenant que je suis en train de revivre la scène et que je recommence à stresser.
- Calme-toi « Flo » ! Des imbéciles il y en a partout et tu en rencontreras d’autres, tu prends trop les choses à cœur et il va falloir que tu apprennes à prendre un certain recul sur tout ça sinon tu vas finir par te rendre malade.
Je lui souris amusé de ses dernières paroles.
- Au moins comme ça, je saurai ce que ça fait.
- Rigole pas avec ces choses-là, pense à tous ceux qui t’aiment et comment ils prendraient ça.
- Tu as raison, je ne devrais pas plaisanter avec ces choses-là. Bon ! Je vais finir la matinée en maternité, ça me videra la tête et tu sais où je suis au cas où.
- Entendu « Flo » ! Et encore une fois relativise, d’accord ?
- Je vais essayer, on se voit à la cantine ?
- Pas de soucis, je te bipe dès que j’ai un creux.
Florian part alors comme il l’a dit faire un tour dans le service maternité, il va directement à l’endroit où il aime le plus se trouver.
Des pleurs de nouveau-nés lui arrivent aux oreilles et un immense sourire orne maintenant son visage, il entre alors dans la grande salle où deux rangées de petits lits accueillent les naissances de la semaine pour soulager les mamans pendant les quelques heures nécessaires pour les soins ou tout simplement leurs repos.
Comme très souvent quand il parcourt l’allée séparant la pièce en deux, le calme se fait et des « gazouillis » de plaisirs sortent çà et là des petites gorges.
L’infirmière sourit en voyant arriver Florian et profite qu’il soit là pour prendre sa pose, sachant bien qu’il ne se passera rien de fâcheux en sa présence.
Florian y reste un petit moment jusqu’à ce qu’une sage-femme entre et l’appelle d’une voix affolée.
- Florian !! Tu peux venir s’il te plaît ?
- Un problème ?
- Oui et un sacré ! J’ai une hémorragie en salle d’accouchement et je n’arrive pas à joindre l’interne de garde.
Devant le visage affolé de la sage-femme, je me presse à la rejoindre et ensemble nous arrivons dans la salle d’accouchement où deux infirmiers se pressent à tenter vainement de contenir l’hémorragie.
Un grand sourire de soulagement quand ils voient la porte s’ouvrir et Florian entrer derrière elle, un des deux garçons s’empresse à lui tendre une blouse, des gants, une charlotte et un masque qu’il enfile avec l’habitude maintenant bien rodée du professionnel.
J’ausculte la femme dont le sang coule le long de son entrejambe, je grimace en constatant qu’elle est très affaiblie et que la rupture n’est pas visible et va donc nécessiter une opération d’urgence.
Je me retourne et vais appuyer sur le bouton d’alarme, il n’est besoin d’aucune parole d’explications et les trois personnes actuellement dans la pièce avec moi s’activent alors à tout mettre en œuvre pour transférer rapidement la jeune mère qui vient de perdre connaissance.
Une fois au bloc et les perfusions de sang misent en place, je regarde les personnes autour de moi.
Je ne les connais que de vue et aucune ne fait partie de mon équipe habituelle ce qui va être gênant s’il me faut utiliser des moyens « exceptionnels ».
Eux par contre sont visiblement impressionnés d’être avec moi et je me rends bien compte qu’ils font tout leur possible pour me donner la meilleure image possible d’eux-mêmes.
Je leur souris pour les détendre un peu et je commence à opérer la jeune femme, une demi-heure plus tard j’enlève les clamps sur la veine qui a lâché lors de l’accouchement.
Je reste un instant à contrôler que la suture tiendra et satisfait referme le ventre de la femme et m’attaque aux sutures, j’ai dû me mettre en mode artiste aujourd’hui car je mets tout mon cœur à l’ouvrage pour que la cicatrice soit la plus discrète possible.
Une fois terminé, je regarde avec satisfaction mon travail que je trouve digne d’un chirurgien esthétique ce qui d’ailleurs ne trompe pas l’équipe qui m’a suivi dans l’intervention.
- Waouh !!! Ça, c’est du grand art !!
- Quand je vais raconter aux copains que j’ai aidé « Florian », ils vont être jaloux c’est sûr.
La sage-femme écoute en souriant les infirmiers s’interpeller fièrement, elle aussi a suivi tous les gestes du jeune garçon et l’habileté avec lequel il a mené l’intervention l’impressionne beaucoup.
Elle connaît pour avoir assisté maintes fois de nombreux chirurgiens compétents à ce genre de pratiques, toutes les façons de faire auxquelles elle a assisté jusqu’alors sont sans commune mesure avec la méthode et la facilité déroutante de ce qui vient de se dérouler à l’instant sous ses yeux.
Le pire c’est quand elle a vu le sourire amusé de Florian quand il a suturé l’abdomen de la jeune femme et se dit que ce garçon est vraiment un artiste dans sa matière et qu’elle gardera de cette journée un souvenir inoubliable.
2eme ANNEE 1er semestre : (58 /100) (Orléans) (Ludovic)
Ludovic sort de classe l’estomac grognant famine, il se dirige d’un pas rapide vers le réfectoire rejoint par Maxence son copain depuis la maternelle.
- Hé ! Attends-moi ! Tu as le feu au cul « Ludo » !
- J’ai les crocs !
- C’est ton opération qui t’a rendu morfale ?
- Sûrement ! Depuis que je suis rentré, je n’arrive pas à me rassasier.
Maxence regarde la cicatrice sur le crâne tondu de son ami. En effet, il a fallu lui couper les cheveux pour ôter sa plaque et le temps que ça repousse elle est très visible.
Ça l’impressionne, surtout quand il pense qu’il aurait pu perdre son ami quand il a eu sa tumeur.
- Je suis content que tu ailles bien tu sais ?
Ludovic s’arrête et prend le temps de sourire à son copain.
- Merci « Max » c’est gentil.
Ils repartent vers le réfectoire et Maxence reprend la parole.
- Tu as changé depuis tu sais ?
- En bien j’espère ?
- Je ne sais pas en fait, des fois je me dis que oui et des fois non. Surtout quand tu ne veux plus t’amuser avec nous comme avant.
Ils se munissent chacun d’un plateau et prennent la file d’attente, c’est assez rapide et très vite ils se retrouvent assis à leur table habituelle et reprennent la discussion.
Ludovic se rappelant des paroles de Florian.
- Mais si j’ai toujours envie de jouer avec vous ! Juste que j’ai peur de faire des mouvements trop brusques tu comprends ? C’est une opération lourde que j’ai subie et je ne voudrais pas me retrouver sur le billard parce que j’aurais trop vite fait le con avec vous.
- Ouaih ! Ça se tient mais essaie d’être moins sérieux merde ! Des fois on dirait que tu as l’âge de mon grand frère et je ne te comprends plus.
Ludovic regarde son ami dans les yeux.
- N’importe quoi ! Tu dis n’importe quoi ! Juste que je dois admettre que le fait d’avoir failli perdre la vie m’a fait réfléchir et j’ai sans doute mûri un peu plus vite.
- (Maxence sourit) J’ai entendu la maîtresse l’autre jour, elle parlait de toi au directeur. Elle lui disait qu’elle était étonnée de tes notes du dernier trimestre de l’année dernière, que tu comprenais mieux les leçons depuis ton retour de convalescence.
- C’est sans doute que ce que j’avais dans la tête m’empêchait de réfléchir comme il fallait et que maintenant je suis enfin moi-même.
- (Maxence étonné) Écoute toi « Ludo » ! Tu parles comme mon grand frère !
- (Ludovic en riant) C’est sûrement ton frère qui est débile alors Hi ! Hi !
Maxence en riant à son tour.
- Tu as sans doute raison Hi ! Hi !
Ils se taisent et mangent en se contentant juste de se lancer de temps en temps un petit coup d’œil amical, Ludovic comprend qu’il va lui falloir faire plus attention dorénavant s’il veut paraître comme tout le monde et surtout garder ses amis.
Il repense à la semaine qu’il a passée à Reims le mois précédent et les conversations qu’il a eues avec « Flo ». Déjà quand ils sont arrivés le premier jour lui et ses parents, ils ont été tout droit chez les Viala qui comme la première fois ont insisté pour que ses parents ne fassent pas des dépenses superflues et viennent loger chez eux.
Bien sûr ils ont accepté avec joie et pas seulement par soucis financiers mais surtout parce qu’une très grande amitié s’est très vite soudée entre les deux couples.
Ils sont allés voir Flavien et l’endroit où il habite avec Carole et ses amis, ensuite ils sont arrivés au CHU où Frédéric les attendait et où il les conduisit aussitôt dans la chambre où Ludovic va séjourner pendant la semaine où il va être hospitalisé.
Le petit garçon n’a pas vu la semaine passer, du premier matin où il a eu la visite de tous ses amis et surtout de Mélanie qui lui a promis et qui a tenu sa promesse de venir le voir tous les jours.
Au dernier soir où il a passé la nuit avec son grand frère et où il a dévoré les crêpes délicieuses qu’a faites spécialement pour lui la vieille dame chez qui Flavien habite.
Celle-ci étant tombée sous le charme du petit garçon comme elle l’a été du beaucoup plus grand dont il est le frère.
De l’opération, Ludovic n’a aucun souvenir si ce n’est qu’il n’a absolument comme le lui avait promis « Flo », rien senti.
Une jeune femme lui a demandé de respirer dans un masque en comptant à haute voix et quand il a réouvert les yeux, il était à nouveau dans sa chambre avec près de oui un Florian souriant qui n’a rien trouvé de mieux que de se moquer de lui et de sa coupe de bagnard.
- Comment va Jean Valjean Hi ! Hi !
Ludovic en plissant les yeux d’amusement.
- Je vois ! Je vois ! Tu es venu faire la « Causette » avec moi Hi ! Hi !
2eme ANNEE 1er semestre : (59 /100) (Chez Mireille)
L’installation de Carole n’a pas pris longtemps, malgré tout elle a eu un moment difficile quand il s’est agi de se séparer d’avec son jumeau même s’ils ne sont pas réellement très éloignés l’un de l’autre et s’ils continuent à se voir tous les jours.
La rencontre avec Mireille s’est très bien passée et Carole s’intègre rapidement à l’ambiance familiale qu’il règne dans la maison.
Gérôme et Dorian sont très discrets et ne parlent pour ainsi dire pas de leur travail, même quand ils se font chambrer gentiment par les autres colocataires qui leur envient en plaisantant leur travail qui leur semble pour le moins plutôt cool.
Évidemment ils ne savent pas toutes les recherches et les démarches entreprises pour connaître et apprécier la dangerosité et les risques liés aux personnes qui côtoient Florian, que ce soit directement ou de loin et qui ne leur laissent en fait pas autant de temps qu’on pourrait le croire pour eux.
Marc est le seul à avoir sa chambre en célibataire, il a des nouvelles d’Orléans quasiment tous les jours mais ce n’est pas comme s’il était auprès de ses deux compagnons et même s’il comprend parfaitement qu’ils s’en donnent à fond quand ils sont ensemble, le fait que lui reste seul lui fait broyer de plus en plus souvent du noir.
Flavien lui est aux anges, avoir Carole avec lui réalise un de ses rêves les plus chers depuis plus d’un an maintenant qu’ils se connaissent.
Leur chambre est spacieuse et ensoleillée, quand il repense au placard de la cité U il sourit béatement et remercie son ami de leur avoir trouvé cet endroit et par la même occasion une grand-mère qu’il adore n’ayant pas eu la chance de fréquenter les siennes qui vivaient trop loin.
Mireille chantonne dans sa cuisine en préparant le repas du soir, elle n’entend pas la personne qui entre doucement dans la maison et qui dépose au sol deux magnifiques siamois qui aussitôt s’élancent dans la cuisine et sautent sur la table en miaulant de joie de retrouver leur ancienne propriétaire.
Mireille sursaute en les entendant et un énorme sourire épanouit les traits ridés par l’âge de la vieille femme quand elle voit de qui il s’agit.
- « Tic »! « Tac »! Mon Dieu! Vous voilà enfin espèces de garnements !
Les deux chats se laissent caresser en ronronnant les yeux fixés sur la grand-mère dont l’émotion de les revoir lui amène une larme à l’œil.
Florian entre à son tour et s’émeut lui aussi de cette scène de retrouvailles, il vient prendre la vieille dame dans ses bras et l’embrasse tendrement.
- Te voilà enfin Florian ! Je commençais à me demander si tu viendrais me rendre visite un jour.
- Je suis désolé mais je n’ai pas une minute à moi en ce moment, entre la fac le CHU et mes week-ends à Paris chez mes amis. J’avoue que je t’ai un peu négligé et je m’en excuse.
Mireille lui caresse la joue.
- Je le comprends bien et je disais ça comme ça, tu restes pour dîner avec nous ?
- Si tu veux oui comme ça, je passerai également un peu de temps avec mes amis, je peux t’aider ?
- Non c’est presque prêt, va plutôt profiter du soleil dans le jardin ça te fera du bien et il ne nous reste plus tant que ça de belles journées avant que le froid arrive.
Florian ne se fait pas prier et rejoint le banc près de l’arbre où il a grimpé quelques mois plus tôt pour faire redescendre deux jeunes chats qui s’y étaient perchés et qui ont changé l’ordre de sa vie.
Il profite de ce moment de sérénité pour réfléchir à son avenir, l’altercation qu’il a eu à la fac l’a marqué plus qu’il ne l’a laissé paraître et il ne comprend toujours pas l’animosité dont il a été l’objet.
Comment des gens qui ne le connaissent pas peuvent-ils le juger et l’agresser même si ce n’est que verbalement reste pour lui une des grandes énigmes de l’intolérance humaine.
La médecine est ce qui lui plaît et ce depuis toujours, maintenant il se voit mal la pratiquer comme d’aucuns le voudraient.
Il aimerait faire quelque chose pour sauver le plus grand nombre et ce n’est pas en passant quelques heures par jour dans un bloc opératoire même si cela lui permet de soulager quelques personnes qui le satisferont.
Ce qu’il fait même s’il en perçoit bien l’utilité pourrait être réalisé par d’autres dans ce pays ou rien ne manque et où les gens même s’ils ne s’en rendent pas compte sont pour la plupart heureux et en bonne santé.
L’idée ou pour être plus exact, les idées qui lui traversent l’esprit quand à ce qu’il a envie de faire de sa vie ne sont pas sans lui poser d’autres problèmes encore plus difficiles.
Comme par exemple être séparé de ceux qu’il aime et il reconnaît qu’il n’arrivera jamais à s’y résoudre, il y a bien une solution qu’il triture dans sa tête depuis quelques temps déjà.
Il lui faut maintenant répondre à plusieurs questions avant de mettre en œuvre son projet et elles sont nombreuses : où ? Quand ? Comment ? Et surtout la plus aléatoire, accepteront-ils de le suivre ?
Il a déjà quelques réponses, quand ? D’ici quatre ou cinq ans quand il sera reconnu par un diplôme comme pouvant officiellement exercer sa profession et sa passion.
Comment ? Il connaît parfaitement l’état de ses finances et elles devraient être amplement suffisantes pour mettre en œuvre son projet.
Maintenant ne lui reste plus qu’à savoir où ? Un lieu où les gens auront réellement besoin de soins, un lieu où ils en sont actuellement cruellement dépourvus.
Le dernier point lui semble le plus difficile pour lui à concrétiser, son attachement aux personnes qui lui sont chères et qu’il ne pourra, il en est absolument certain laisser derrière lui.
René le voit arriver alors que normalement il ne devait pas venir avant seize heures, il remarque tout de suite que quelque chose cloche.
Il va donc à sa rencontre et après la double bise de bienvenue, pose directement la question à Florian.
- Tu ne devais pas passer une grande partie de la journée à la fac toi ?
- C’était ce qui était prévu oui !
- Alors qu’est-ce que tu fais là ? Il y a eu un problème ?
- On peut dire ça oui !
- Tu veux bien me raconter ce qui ne va pas ?
Je lui raconte ma matinée et vois son visage se figer au fur et à mesure qu’il comprend ce que je viens de vivre, René me prend par les épaules et me secoue gentiment mais fermement comprenant que je suis en train de revivre la scène et que je recommence à stresser.
- Calme-toi « Flo » ! Des imbéciles il y en a partout et tu en rencontreras d’autres, tu prends trop les choses à cœur et il va falloir que tu apprennes à prendre un certain recul sur tout ça sinon tu vas finir par te rendre malade.
Je lui souris amusé de ses dernières paroles.
- Au moins comme ça, je saurai ce que ça fait.
- Rigole pas avec ces choses-là, pense à tous ceux qui t’aiment et comment ils prendraient ça.
- Tu as raison, je ne devrais pas plaisanter avec ces choses-là. Bon ! Je vais finir la matinée en maternité, ça me videra la tête et tu sais où je suis au cas où.
- Entendu « Flo » ! Et encore une fois relativise, d’accord ?
- Je vais essayer, on se voit à la cantine ?
- Pas de soucis, je te bipe dès que j’ai un creux.
Florian part alors comme il l’a dit faire un tour dans le service maternité, il va directement à l’endroit où il aime le plus se trouver.
Des pleurs de nouveau-nés lui arrivent aux oreilles et un immense sourire orne maintenant son visage, il entre alors dans la grande salle où deux rangées de petits lits accueillent les naissances de la semaine pour soulager les mamans pendant les quelques heures nécessaires pour les soins ou tout simplement leurs repos.
Comme très souvent quand il parcourt l’allée séparant la pièce en deux, le calme se fait et des « gazouillis » de plaisirs sortent çà et là des petites gorges.
L’infirmière sourit en voyant arriver Florian et profite qu’il soit là pour prendre sa pose, sachant bien qu’il ne se passera rien de fâcheux en sa présence.
Florian y reste un petit moment jusqu’à ce qu’une sage-femme entre et l’appelle d’une voix affolée.
- Florian !! Tu peux venir s’il te plaît ?
- Un problème ?
- Oui et un sacré ! J’ai une hémorragie en salle d’accouchement et je n’arrive pas à joindre l’interne de garde.
Devant le visage affolé de la sage-femme, je me presse à la rejoindre et ensemble nous arrivons dans la salle d’accouchement où deux infirmiers se pressent à tenter vainement de contenir l’hémorragie.
Un grand sourire de soulagement quand ils voient la porte s’ouvrir et Florian entrer derrière elle, un des deux garçons s’empresse à lui tendre une blouse, des gants, une charlotte et un masque qu’il enfile avec l’habitude maintenant bien rodée du professionnel.
J’ausculte la femme dont le sang coule le long de son entrejambe, je grimace en constatant qu’elle est très affaiblie et que la rupture n’est pas visible et va donc nécessiter une opération d’urgence.
Je me retourne et vais appuyer sur le bouton d’alarme, il n’est besoin d’aucune parole d’explications et les trois personnes actuellement dans la pièce avec moi s’activent alors à tout mettre en œuvre pour transférer rapidement la jeune mère qui vient de perdre connaissance.
Une fois au bloc et les perfusions de sang misent en place, je regarde les personnes autour de moi.
Je ne les connais que de vue et aucune ne fait partie de mon équipe habituelle ce qui va être gênant s’il me faut utiliser des moyens « exceptionnels ».
Eux par contre sont visiblement impressionnés d’être avec moi et je me rends bien compte qu’ils font tout leur possible pour me donner la meilleure image possible d’eux-mêmes.
Je leur souris pour les détendre un peu et je commence à opérer la jeune femme, une demi-heure plus tard j’enlève les clamps sur la veine qui a lâché lors de l’accouchement.
Je reste un instant à contrôler que la suture tiendra et satisfait referme le ventre de la femme et m’attaque aux sutures, j’ai dû me mettre en mode artiste aujourd’hui car je mets tout mon cœur à l’ouvrage pour que la cicatrice soit la plus discrète possible.
Une fois terminé, je regarde avec satisfaction mon travail que je trouve digne d’un chirurgien esthétique ce qui d’ailleurs ne trompe pas l’équipe qui m’a suivi dans l’intervention.
- Waouh !!! Ça, c’est du grand art !!
- Quand je vais raconter aux copains que j’ai aidé « Florian », ils vont être jaloux c’est sûr.
La sage-femme écoute en souriant les infirmiers s’interpeller fièrement, elle aussi a suivi tous les gestes du jeune garçon et l’habileté avec lequel il a mené l’intervention l’impressionne beaucoup.
Elle connaît pour avoir assisté maintes fois de nombreux chirurgiens compétents à ce genre de pratiques, toutes les façons de faire auxquelles elle a assisté jusqu’alors sont sans commune mesure avec la méthode et la facilité déroutante de ce qui vient de se dérouler à l’instant sous ses yeux.
Le pire c’est quand elle a vu le sourire amusé de Florian quand il a suturé l’abdomen de la jeune femme et se dit que ce garçon est vraiment un artiste dans sa matière et qu’elle gardera de cette journée un souvenir inoubliable.
2eme ANNEE 1er semestre : (58 /100) (Orléans) (Ludovic)
Ludovic sort de classe l’estomac grognant famine, il se dirige d’un pas rapide vers le réfectoire rejoint par Maxence son copain depuis la maternelle.
- Hé ! Attends-moi ! Tu as le feu au cul « Ludo » !
- J’ai les crocs !
- C’est ton opération qui t’a rendu morfale ?
- Sûrement ! Depuis que je suis rentré, je n’arrive pas à me rassasier.
Maxence regarde la cicatrice sur le crâne tondu de son ami. En effet, il a fallu lui couper les cheveux pour ôter sa plaque et le temps que ça repousse elle est très visible.
Ça l’impressionne, surtout quand il pense qu’il aurait pu perdre son ami quand il a eu sa tumeur.
- Je suis content que tu ailles bien tu sais ?
Ludovic s’arrête et prend le temps de sourire à son copain.
- Merci « Max » c’est gentil.
Ils repartent vers le réfectoire et Maxence reprend la parole.
- Tu as changé depuis tu sais ?
- En bien j’espère ?
- Je ne sais pas en fait, des fois je me dis que oui et des fois non. Surtout quand tu ne veux plus t’amuser avec nous comme avant.
Ils se munissent chacun d’un plateau et prennent la file d’attente, c’est assez rapide et très vite ils se retrouvent assis à leur table habituelle et reprennent la discussion.
Ludovic se rappelant des paroles de Florian.
- Mais si j’ai toujours envie de jouer avec vous ! Juste que j’ai peur de faire des mouvements trop brusques tu comprends ? C’est une opération lourde que j’ai subie et je ne voudrais pas me retrouver sur le billard parce que j’aurais trop vite fait le con avec vous.
- Ouaih ! Ça se tient mais essaie d’être moins sérieux merde ! Des fois on dirait que tu as l’âge de mon grand frère et je ne te comprends plus.
Ludovic regarde son ami dans les yeux.
- N’importe quoi ! Tu dis n’importe quoi ! Juste que je dois admettre que le fait d’avoir failli perdre la vie m’a fait réfléchir et j’ai sans doute mûri un peu plus vite.
- (Maxence sourit) J’ai entendu la maîtresse l’autre jour, elle parlait de toi au directeur. Elle lui disait qu’elle était étonnée de tes notes du dernier trimestre de l’année dernière, que tu comprenais mieux les leçons depuis ton retour de convalescence.
- C’est sans doute que ce que j’avais dans la tête m’empêchait de réfléchir comme il fallait et que maintenant je suis enfin moi-même.
- (Maxence étonné) Écoute toi « Ludo » ! Tu parles comme mon grand frère !
- (Ludovic en riant) C’est sûrement ton frère qui est débile alors Hi ! Hi !
Maxence en riant à son tour.
- Tu as sans doute raison Hi ! Hi !
Ils se taisent et mangent en se contentant juste de se lancer de temps en temps un petit coup d’œil amical, Ludovic comprend qu’il va lui falloir faire plus attention dorénavant s’il veut paraître comme tout le monde et surtout garder ses amis.
Il repense à la semaine qu’il a passée à Reims le mois précédent et les conversations qu’il a eues avec « Flo ». Déjà quand ils sont arrivés le premier jour lui et ses parents, ils ont été tout droit chez les Viala qui comme la première fois ont insisté pour que ses parents ne fassent pas des dépenses superflues et viennent loger chez eux.
Bien sûr ils ont accepté avec joie et pas seulement par soucis financiers mais surtout parce qu’une très grande amitié s’est très vite soudée entre les deux couples.
Ils sont allés voir Flavien et l’endroit où il habite avec Carole et ses amis, ensuite ils sont arrivés au CHU où Frédéric les attendait et où il les conduisit aussitôt dans la chambre où Ludovic va séjourner pendant la semaine où il va être hospitalisé.
Le petit garçon n’a pas vu la semaine passer, du premier matin où il a eu la visite de tous ses amis et surtout de Mélanie qui lui a promis et qui a tenu sa promesse de venir le voir tous les jours.
Au dernier soir où il a passé la nuit avec son grand frère et où il a dévoré les crêpes délicieuses qu’a faites spécialement pour lui la vieille dame chez qui Flavien habite.
Celle-ci étant tombée sous le charme du petit garçon comme elle l’a été du beaucoup plus grand dont il est le frère.
De l’opération, Ludovic n’a aucun souvenir si ce n’est qu’il n’a absolument comme le lui avait promis « Flo », rien senti.
Une jeune femme lui a demandé de respirer dans un masque en comptant à haute voix et quand il a réouvert les yeux, il était à nouveau dans sa chambre avec près de oui un Florian souriant qui n’a rien trouvé de mieux que de se moquer de lui et de sa coupe de bagnard.
- Comment va Jean Valjean Hi ! Hi !
Ludovic en plissant les yeux d’amusement.
- Je vois ! Je vois ! Tu es venu faire la « Causette » avec moi Hi ! Hi !
2eme ANNEE 1er semestre : (59 /100) (Chez Mireille)
L’installation de Carole n’a pas pris longtemps, malgré tout elle a eu un moment difficile quand il s’est agi de se séparer d’avec son jumeau même s’ils ne sont pas réellement très éloignés l’un de l’autre et s’ils continuent à se voir tous les jours.
La rencontre avec Mireille s’est très bien passée et Carole s’intègre rapidement à l’ambiance familiale qu’il règne dans la maison.
Gérôme et Dorian sont très discrets et ne parlent pour ainsi dire pas de leur travail, même quand ils se font chambrer gentiment par les autres colocataires qui leur envient en plaisantant leur travail qui leur semble pour le moins plutôt cool.
Évidemment ils ne savent pas toutes les recherches et les démarches entreprises pour connaître et apprécier la dangerosité et les risques liés aux personnes qui côtoient Florian, que ce soit directement ou de loin et qui ne leur laissent en fait pas autant de temps qu’on pourrait le croire pour eux.
Marc est le seul à avoir sa chambre en célibataire, il a des nouvelles d’Orléans quasiment tous les jours mais ce n’est pas comme s’il était auprès de ses deux compagnons et même s’il comprend parfaitement qu’ils s’en donnent à fond quand ils sont ensemble, le fait que lui reste seul lui fait broyer de plus en plus souvent du noir.
Flavien lui est aux anges, avoir Carole avec lui réalise un de ses rêves les plus chers depuis plus d’un an maintenant qu’ils se connaissent.
Leur chambre est spacieuse et ensoleillée, quand il repense au placard de la cité U il sourit béatement et remercie son ami de leur avoir trouvé cet endroit et par la même occasion une grand-mère qu’il adore n’ayant pas eu la chance de fréquenter les siennes qui vivaient trop loin.
Mireille chantonne dans sa cuisine en préparant le repas du soir, elle n’entend pas la personne qui entre doucement dans la maison et qui dépose au sol deux magnifiques siamois qui aussitôt s’élancent dans la cuisine et sautent sur la table en miaulant de joie de retrouver leur ancienne propriétaire.
Mireille sursaute en les entendant et un énorme sourire épanouit les traits ridés par l’âge de la vieille femme quand elle voit de qui il s’agit.
- « Tic »! « Tac »! Mon Dieu! Vous voilà enfin espèces de garnements !
Les deux chats se laissent caresser en ronronnant les yeux fixés sur la grand-mère dont l’émotion de les revoir lui amène une larme à l’œil.
Florian entre à son tour et s’émeut lui aussi de cette scène de retrouvailles, il vient prendre la vieille dame dans ses bras et l’embrasse tendrement.
- Te voilà enfin Florian ! Je commençais à me demander si tu viendrais me rendre visite un jour.
- Je suis désolé mais je n’ai pas une minute à moi en ce moment, entre la fac le CHU et mes week-ends à Paris chez mes amis. J’avoue que je t’ai un peu négligé et je m’en excuse.
Mireille lui caresse la joue.
- Je le comprends bien et je disais ça comme ça, tu restes pour dîner avec nous ?
- Si tu veux oui comme ça, je passerai également un peu de temps avec mes amis, je peux t’aider ?
- Non c’est presque prêt, va plutôt profiter du soleil dans le jardin ça te fera du bien et il ne nous reste plus tant que ça de belles journées avant que le froid arrive.
Florian ne se fait pas prier et rejoint le banc près de l’arbre où il a grimpé quelques mois plus tôt pour faire redescendre deux jeunes chats qui s’y étaient perchés et qui ont changé l’ordre de sa vie.
Il profite de ce moment de sérénité pour réfléchir à son avenir, l’altercation qu’il a eu à la fac l’a marqué plus qu’il ne l’a laissé paraître et il ne comprend toujours pas l’animosité dont il a été l’objet.
Comment des gens qui ne le connaissent pas peuvent-ils le juger et l’agresser même si ce n’est que verbalement reste pour lui une des grandes énigmes de l’intolérance humaine.
La médecine est ce qui lui plaît et ce depuis toujours, maintenant il se voit mal la pratiquer comme d’aucuns le voudraient.
Il aimerait faire quelque chose pour sauver le plus grand nombre et ce n’est pas en passant quelques heures par jour dans un bloc opératoire même si cela lui permet de soulager quelques personnes qui le satisferont.
Ce qu’il fait même s’il en perçoit bien l’utilité pourrait être réalisé par d’autres dans ce pays ou rien ne manque et où les gens même s’ils ne s’en rendent pas compte sont pour la plupart heureux et en bonne santé.
L’idée ou pour être plus exact, les idées qui lui traversent l’esprit quand à ce qu’il a envie de faire de sa vie ne sont pas sans lui poser d’autres problèmes encore plus difficiles.
Comme par exemple être séparé de ceux qu’il aime et il reconnaît qu’il n’arrivera jamais à s’y résoudre, il y a bien une solution qu’il triture dans sa tête depuis quelques temps déjà.
Il lui faut maintenant répondre à plusieurs questions avant de mettre en œuvre son projet et elles sont nombreuses : où ? Quand ? Comment ? Et surtout la plus aléatoire, accepteront-ils de le suivre ?
Il a déjà quelques réponses, quand ? D’ici quatre ou cinq ans quand il sera reconnu par un diplôme comme pouvant officiellement exercer sa profession et sa passion.
Comment ? Il connaît parfaitement l’état de ses finances et elles devraient être amplement suffisantes pour mettre en œuvre son projet.
Maintenant ne lui reste plus qu’à savoir où ? Un lieu où les gens auront réellement besoin de soins, un lieu où ils en sont actuellement cruellement dépourvus.
Le dernier point lui semble le plus difficile pour lui à concrétiser, son attachement aux personnes qui lui sont chères et qu’il ne pourra, il en est absolument certain laisser derrière lui.
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